vendredi 27 juillet 2018

ENFIN ! VOICI BRIÈVEMENT DÉVOILÉE LA SIGNIFICATIION DES PETROGLYPHES DE CALEDONIE.


ENFIN ! VOICI  BRIEVEMENT DEVOILEE LA SIGNIFICATIION  DES PETROGLYPHES DE CALEDONIE.
READER’S DIGEST DE MON  BLOG SUR LES PETROGLYPHES
Bibliographie : je renvoie à l’excellent  CD de Fernand Jammes et à l’ouvrage magistral de C. Sand qui,  après celui publié par la SEHNC, dresse  un inventaire quasi exhaustif des pétroglyphes calédoniens.
Mais nous  restons  sur notre faim concernant leur signification : pour cela, il faut consulter de Geza Roheim Héros phalliques et symboles maternels dans la mythologie australienne, ainsi que, dans une moindre mesure, L’énigme du sphinx du même , en utilisant les travaux généraux de Bruno Bettelheim (Les blessures symboliques) . Mes deux  blogs sur des sujets proches :  Le secret des pétroglyphes et le secret de l’homme en Calédonie  et La représentation gravée des dolmens bretons, œuvre des Boïens, en liaison avec la circoncision sont longs et difficiles, aussi ai-je décidé de le  résumer le premier ci-après.
 La légitimité de ma méthode d’interprétation.
Pour percer le secret de certains pétroglyphes de Calédonie, il nous faut les comparer avec les œuvres d’une culture voisine :  âge de la pierre polie pratiquant une forme de circoncision, et parlant des langues apparentées, la culture australienne et la culture papoue. . Pour  la, culture papoue, nous disposons de l’ouvrage de  C. Haddon ,  publié  en 1894, The decorative Art of British New Guinea ,  plus de 300 pages, avec de nombreuses illustrations,   réimpression numérique de nos jours, mais ^pratiquement sans interprétation . En revanche, les aborigènes australiens ont été étudiés sur le terrain par le psychanalyste hongrois Geza Roheim et son épouse,qui interrogèrent une femme qui pratiquait la technophagie rituelle (elle dévorait ses enfants). Quelles sont les langues de Calédonie apparentées aux parlures australiennes ,
Je citerai : 1) le tiri, dans la région de La Foa et de Couli, apparenté au biri australien ;
2 )le tipindjé (haute vallée de Hienghèneà) dérivé du pitjentara près d’Alice Spring en Australie la presqu’île Pindjen près de Voh conserve la forme ancienne du nom qui se retrouve dans la forme australienne ; on est passé de ti ,la rivière, pintjen à ti pindjé ;
3)  le nemi parlé à Hienghène . Le nemi est apparenté à certains dialectes australiens dits paama-yanga [parama, de birman, cf. les noms de Hienghène, de yanga , et de Tanghène, de lyanga].   Ainsi, le mot chanem qui signifie excrément en Hienghène et correspond à bomaign (de gonaym) en langue de Balade et à boné (cf. bunan en langue de Hienghène pour désigner l’anus) en langue de Maré se retrouve dans  le kechua amérindien huanu (d’où vient notre mot guano) et dans l’australien guna, gunong, ganing ; 
4) le yalayu parlé à Bondé, Gomen, Paimboa, Balade, Belep, Pam ; il est apparenté aussi aux langues australiennes dites paama –yanga ;  
5) le paici, parlé vers Touho,  avec en finale le suffixe –ik indiquant le langage (cf. le nom d’un lieu où justement il y a des pétroglyphes, Linderalique , de lyndral-ik, à rapprocher  de lynda en Australie et de  Aranda, de lynda en Australie et de lyanga,qui est le  nom de certaines langues australiennes) apparenté aussi aux langues appelées paama -yanga en Australie.  Dans mon enfance, j’entendais des injures d’origine australienne, comme kouinda, con, dérivé de l’australien kounthia, kountha signifiant vagin en australien. De même pour konyaos, même sens, ou  bunan, anus.
Exemple : le duvet.
Le duvet, andatta : Roheim « écrit, dans Héros phalliques…,  p. 132 : « Le caractère « sacré » d’une cérémonie totémique est défini par l’absence des femmes et par l’emploi d’andata. » Le mot andatta est donc une proclamation que le rite totémique utilisant du duvet blanc d’oiseau collé sur le corps au moyen de sang est utilisé pour la circoncision (subincision ou superincision). Le cacatoès blanc à huppe jaune, choisi comme totem par certaines tribus, a pu fournir le duvet en Australie et en Papouasie.
Or, ce sont des motifs que nous retrouvons dans deux  pétroglyphes  à  Ponérihouen :  Bhnaghra  et Néounda, bhnaghra étant l’altération en parlure  paici de inquabara andatta,  [nom , chez les Arandas du sud, dans Roheim, L’énigme…, p.127, de la cérémonie d’initiation où inquabara désigne un tjurunga, bois ou pierre totémique],  Néounda venant de anda (ta), (le site est  représenté sur un beau timbre calédonien , le pétroglyphe étant    extrait de Luquet, L’Art calédonien ,figure 94).  Selon moi,  il pourrait représenter les pulviplumes du dindon de Latham, un fossile calédonien.
Les Américains  appellent ce duvet « down powder » (c’est-à-dire  duvet en poudre,  sur l’extrémité des plumes, le bout de la plume se désagrégeant  en une fine poussière de kératine). Les pulviplumes existaient déjà chez le dinosaure. Elles  se trouvent chez les psittacidés (cacatoès blanc), les  columbiformes, les oies  etc.  .
Le motif de la « croix de Lorraine ».
Les waninga (en anglais thread- cross) ou ngapa-tjinbis, dans Roheim, L’énigme du sphinx, p. 137.
Ces objets  ont la forme  de  croix, enveloppées ou non  ,- des  croix dites grecques, d’Anjou ou de Lorraine,  selon Roheim, dans Héros phalliques…  p. 18. Ce sont des  croix à une ou à deux branches au centre d’un enveloppement en V .La traverse supérieure est plus longue que la traverse inférieure, alors que, dans notre croix de Lorraine,  c’est l’inverse.
L’enveloppement en V représente, pour les aborigènes et donc selon nous pour les auteurs des pétroglyphes calédoniens  un ensemble  de constellations, dont les Pléiades, annonciatrices de pluie et donc de la fin de saison sèche., ainsi que de la période des cérémonies d’initiation et de circoncision . La barre inférieure est peut-être E Crux de la Croix du Sud.
Ce sigle représentant une croix, très répandu de par le monde, comme la circoncision  qu’il a pour mission de symboliser,  a  fait l’objet de deux articles sur son extension de  Carl Schuster. Ce dernier  le retrouve en Amérique du Sud et en Extrême-Orient. Il a exposé ses vues   dans « Joint- marks.  A possible index of cultural contacts between America, Oceania and the far East” . Koninklijk Institut voor de Tropen. Medeling n°XCIV. Afdeling Culturele em Physiche Anthropologie, n° 39. Amsterdam, 1951,  et dans  « V- shaped chest- markings. Distribution of a design- motiv in and around the Pacific » Anthropos.  Posieux, t. XLVII, 1952, pp. 99-118, n° 39. Amsterdam, 1952.
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LE MOTIF DE L’IGUANE FOSSILE :UNE SORTE DE SOLEIL
L’iguane est  représenté par une sorte de soleil (la collerette du reptile), voir  Roheim, Héros phalliques…, p.170.
 Il doit être précisé que le mot iguane, d’origine caraïbe et avec un i actualisant préposé,  devrait en principe être réservé aux reptiles américains, mais le terme apparenté, goana ou godarge dans les dialectes  australiens , gosana à Ouvéa , amène Roheim  à s’en servir pour l’Australie. 
Au Nicaragua, existent justement, comme en Guadeloupe,  des pétroglyphes qui semblent bien reproduire la collerette du saurien  et ressemblent aux pétroglyphes calédoniens.



A la cérémonie du lézard à collerette (en anglais lace- lizard ou  frilled –lizard, Chlamydosaurus kingi),  les exécutants se décorent de façon à ressembler aux iguanes. Dans l’Australie méridionale , les lignes en zigzag ou les méandres qui figurent sur certains pétroglyphes comme sur certaines planchettes totémiques australiennes et qui sont tatoués en blanc sur la poitrine des participants  représentent les marques que porte  l’iguane sur son dos (Roheim, op. cit. , p . 142).
 Ils nettoient un trou dans le sol avec des branchages et dessinent différents sentiers le long desquels les iguanes seront censés se rendre vers diverses régions où  ils seront ensuite capturés. Finalement, des tiges sont enroulées à l’intérieur du trou, puis tirées avec vigueur le long des sentiers, -entraînant ainsi, dit-on, les iguanes, rite magique qui rappelle celui du perroquet de mer.
 Les iguanes sont très convoités des aborigènes qui sont friands de certains morceaux, notamment  de leur graisse et des grands muscles de la queue. Ces sauriens ont certes disparu de Calédonie, mais il reste un nom comme Gosana à Ouvéa et l’on peut imaginer qu’à l’époque de la création de ces pétroglyphes où déjà ils commençaient à se raréfier, ils existaient encore. On  songe à certaines  variétés  du lézard à collerette, d’une laideur terrifiante. Lorsque ce dernier est attaqué, il gonfle et étale la collerette qui entoure son cou, et prend un aspect farouche qui est censé terroriser l’adversaire. Il est appelé lézard à collerette à cause du large repli de peau qu'en temps normal il tient appliqué sur son cou et ce repli en fait un symbole tout naturel pour la circoncision australienne ou mélanésienne.
La collerette (ou chlamyde) est pourvue de « baleines » cartilagineuses et,  lorsque l'animal se sent en danger, il ouvre sa gueule en grand et déploie sa collerette, formant une vaste tache menaçante jaune et rosée. Il semblerait que cette collerette, richement vascularisée, intervienne aussi dans la thermorégulation de l'animal.
 Il lui arrive de marcher en « bipède » ;  il se tient alors en équilibre sur sa longue queue, tandis que ses pattes antérieures pendent le long de son corps comme des bras humains, ce qui se retrouve dans certaines représentations calédoniennes ;
On le trouve en Papouasie, en Australie du nord et dans le Queensland ; une de ses variétés  a dû exister au Nicaragua, de nikar -igua (n), iguane, et les autochtones en ont fait un motif de pétroglyphe.
LE MOTIF FONDAMENTAL DES CERCLES CONCENTRIQUES.
Les pétroglyphes calédoniens  sont des cercles concentriques de fécondité, des pierres totémiques, c’est-à-dire des pierresc capables d’engendrer magiquement des animaux.
Pour Roheim,  le cercle concentrique représente un nombril en relation avec  le cordon ombilical, -c’est un euphémisme, lui dirent les aborigènes qu’il interrogea,  pour le vagin, précisons  le vagin dans le pénis incisé comme dans  la superincision calédonienne, mal décrite par Leenhardt, car elle semble avoir été bien plus lourde que sa description ne le laisserait supposer : il semble bien qu’elle ait souvent été  accompagnée par  la subincision (sur la face supérieure de l’urètre , voir internet à superincision). 
Ajoutons une précision supplémentaire : dans la commune de Hienghène, près de Ouaré où existe un beau pétroglyphe représentant un cercle de fécondité (reproduit sur les timbres de Calédonie, où les images sont très heureusement choisies), existent , sur la propriété de mon ami Similien  Nahiet, fils d’un coutelier de Saint- Etienne et d’une femme d’Ouvéa,  quelques pétroglyphes sur une grosse roche au bord de mer. A ma demande, Similien  avait interrogé un ancien de Hienghène sur leur signification et ce dernier  lui répondit  que les cercles concentriques comme celui de Ouaré  étaient un symbole femelle, dans lequel le mâle était caché : allusion à la superincision pratiquée en Calédonie qui,  comme la circoncision et la  subincision (pratiquées toutes les deux sur le même initié)  ont pour but d’affirmer  la prééminence du rôle du mâle dans la  naissance d’un enfant.
Les  pierres que Roheim a  étudiées  sont pour lui des symboles maternels, appelés par les Aborigènes des  tjurunga ou churinga  (kuntanka dans d’autres dialectes, comme celui de Pidjentara).Ils peuvent être de bois ou de pierre.
Il existe d’ailleurs d’autres objets cérémoniels du même type appelés pirnmal, plus longs et plus fins, qui sont des bâtons de fécondité: ce qu’on appelle à tort la « hache de Poya » n’a rien d’énigmatique, c’est un pirnmal qui reflète l’influence australienne et qui prouve l’existence calédonienne de ces tjurunga.
 Le centre totémique  (Roheim, Héros phalliques…, p. 168), figuré sur bois ou sur la roche du pétroglyphe, est l’endroit où l’ancêtre totémique   est en quelque sorte descendu », cherchant un endroit où se fixer ; c’est  le centre de multiplication magique des animaux pris comme totems, et  toujours situé dans des régions où l’animal correspondant était prolifique à un moment donné , mais dont l’ espèce était  menacée parce qu’elle avait été  trop chassée  ou pêchée et que ses œufs éventuels avaient été mangés, comme les œufs de l’ancêtre de l’émeu en Australie, déjà braisé »s ilyna quelque 50000 ans ;.
Souvent, le centre totémique est reproduit par tatouage sur le corps du « totémite », ainsi que sur le sol au voisinage. Roheim, Héros phalliques…, p .140, rapporte que des exécutants  d’une cérémonie de l’émeu  portaient tatoués sur leur dos des cercles concentriques  ainsi que des traces de pas des ancêtre émeus.
Il ne faut pas confondre ces cercles concentriques qui  représentent  le lieu originel mythique des animaux convoités  avec le motif appelé « soleil »,  qui représente  en Australie et en Calédonie la collerette de l’iguane, disparu en Calédonie.


L’évolution du motif des cercles concentriques  de fécondité en Calédonie.
Haddon, op .cit.,  évoque ce qu’il appelle l’ « angularisation » des cercles « en losange » en Papouasie. Peut-être est-ce dû à la difficulté de graver un cercle régulier sur le bois. En tout cas, telle  est bien  la signification des losanges que nous rencontrons sur les chambranles mélanésiens : ce sont des « cercles de fécondité « totémiques. La langue tirée est peut-être un pénis.
Les lignes droites parallèles qu’on trouve aussi sous ce premier motif  losangique sont le résultat d’une autre  évolution du dessin initial. Elles rappellent pareillement la cérémonie de la circoncision dont les autochtones s’enorgueillissaient.

Le sens de certains motifs totémiques animaux  d’après ceux qu’on observe en  Australie.
A Sur la côte, la pêche
Effigie de poisson (dawa?) sur les pétroglyphes : 4592 b (numérotation de F. Jammes), à comparer avec  le poisson-perroquet en Australie,   Roheim, Héros phalliques…,  p.  170 :
« Le centre de multiplication du perroquet consiste en une pierre ovoïde partiellement enterrée dans le sol suivant son axe longitudinal. Cette pierre est le perroquet lui- même. On creuse autour de la pierre, et, ce faisant, on proclame que le perroquet doit se multiplier et fournir une pêche abondante. A mesure que la terre est enlevée, on l’éparpille vers le nord et vers le sud et on prononce les noms de différents endroits où le poisson est censé pulluler [et qui sont représentés sur le tjurunga, au sol et sur le corps du célébrant par des cercles concentriques]. Après avoir enlevé ainsi une certaine quantité de terre, on retire la pierre de son trou et on la dépose tout à côté sur le flanc. On s’adresse à elle en ces termes : « A marée basse, tu seras couchée de cette manière. » On la peint ensuite avec du charbon et de l’ocre jaune et rouge mêlé à de la graisse, on la replace dans son trou, et on amoncelle de la terre tout autour. On tend des branches d’arbre par-dessus la pierre pendant un moment, puis on  traîne ces branchages sur un sentier en direction de l’océan. »  Ainsi est-on assuré que les poissons quitteront leur rocher maternel et descendront jusqu’à la mer.
B La chenille de bancoulier et les insectes à métamorphose comme les chenilles ou les libellules  ou à mue comme les hannetons, les criquets, ou les sauterelles, qui perdent leur peau, dépouilles ou exuvies.
Les autochtones ont peut-être été frappés par
l’ analogie entre ces animaux qui perdaient leur peau et les initiés qui perdaient leur prépuce.
La chenille de bancoulier .
 Elle est de couleur blanche et  très appréciée des aborigènes australiens comme du Sud-est asiatique en général.  Aux dires du préfacier de l’édition française  de Héros phalliques… de Roheim,  les femmes la  détectent avec un flair infaillible. Elle est consommée crue ou à peine grillée, son goût rappelant celui du rôti de porc ou d’être humain ou des œufs frits. Ce sont les larves d’un lépidoptère, Endoxyla leucomochia. En tant qu’aliment  (ce sont pourtant des charançons !), elles sont  les héritières  des vers de sagoutiers de Papouasie, que l’on consomme,  aujourd’hui encore, partout en Asie du sud, parfois aussi sous forme de farine.
 Sur les pétroglyphes reproduits par Luc  Chevalier, dans « Nouveaux pétroglyphes du Nord », Etudes Mélanésiennes n° 12-13 de décembre 1959, consultable sur le net,   pour Ouégoa et Tiari,  certains d’entre eux  pourrait être des représentations du totem des  chenilles, à côté d’une croix enveloppée à droite  (les Pléiades, annonciatrices de pluies et donc de fin de saison sèche, donc de chenilles abondantes) et de deux cercles concentriques  de reproduction totémique. A Sarraméa, les chenilles sont encore aujourd’hui très appréciées des indigènes.  








                                 

                   

























La représentation gravée des dolmens bretons, œuvre des Boïens, en liaison avec la circoncision


La représentation gravée des dolmens bretons, œuvre des Boïens, en liaison avec la circoncision
La  première version de ce texte datait d’avant que je ne me sois penché sur les pétroglyphes calédoniens et que je les aie liés à la circoncision, à la subincision et à la superincision (voir mon blog Le secret des pétroglyphes et le secret de l’homme en Calédonie), en utilisant les travaux généraux de Bruno Bettelheim (Les blessures symboliques) et de ceux de Geza Roheim dans Héros phalliques et symboles maternels dans la mythologie australienne, ainsi que , dans une moindre mesure ,  L’énigme du sphinx du même, et de Haddon, The decorative art of British New Guinea.  Il aurait fallu   mettre en rapport l’initiation et  les boyaux coudés  des  allées couvertes bretonnes, où l’initié devait ramper à quatre pattes, voire à reculons, reproduisant ainsi la démarche de la naissance.
  Les supports gravés de Gavrinis montrent des canines la pointe en bas et on peut supposer que cette avulsion de canines de la mâchoire supérieure accompagnait  la subincision pour les femmes, ou la superincision des hommes comme cela est fréquent (Vanuatu, etc.).
Les menhirs.
J’ai présenté dans mon blog cité plus haut  les menhirs en général comme des catalyseurs de fécondité magiques liés aux débuts de l’agriculture : plus ils sont hauts, et plus les moissons monteront .
  Mais certains menhirs ne peuvent  pas entrer dans ce cadre ,  en particulier, les menhirs troués au milieu ; le trou peut représenter alors le trou de la subincision, pratiqué au milieu à peu près de la verge, sur la face inférieure en générale. J’ai vu sur Internet la carte postale d’un  menhir disparu au sommet en forme de binette ou de bêche, disait-on, avec deux « oreillettes » qui pendaient  de chaque côté. Ces « oreillettes » ou « ailes » peuvent représenter le résultat de la subincision qui divise en deux le pénis et laisse deux « ailes » de chaque côté.

              Les dolmens bretons  sous  tumuli ou sous cairns.
 L’évolution des dolmens : de l’initiation à l’extraction d’une dent (dolmens enterrés avec couloirs coudés, tumuli de terre  ou  cairns de cailloux), puis  à l’exposition des cendres.


Pied
Poulpe de Lufang vagin dans le pénis
Prépuce
Chapeau des initiés

1)   Des canines de mâchoire supérieure   nettement figurées.
L’initiation qui avait présidé à la construction des dolmens en tant que lieux d’initiation  prit plus tard des formes en lien avec la circoncision,  la superincision et surtout la subincision, voire avec la substitution symbolique d’une dent au prépuce  et  le rite pour les femmes d’avulsion d’une dent. Les cairns ou les tumuli bretons semblent bien avoir servi à ces fins, ainsi que le montrent les canines de mâchoire supérieure la pointe en bas  qui figurent sur le support de Gavrinis. Y en avait-il aussi d’arrachées à la mâchoire inférieure ? Trois canines,  la pointe en haut cette fois , y figurent aussi.  
Lorsque les cérémonies d’extraction dentaire et autres furent devenues obsolètes,  le dolmen  devint alors disponible, avec l’avènement de la crémation, pour servir  de lieu de rangement et d’exposition  à des  urnes pleines de cendres humaines lorsque le dolmen  n’avait pas été enterré pour les cérémonies de circoncision et d’extraction dentaire.
C’est surtout sur les dolmens bretons que l’on découvre des motifs intéressants, même si ce qu’on appelle les statues –menhirs du Tarn et de l’Aveyron, œuvre pour la gravure de cousins des Tokhariens (voir mon blog sur les Tokhariens) le sont également. Mais ces dernières sont plus difficiles encore à interptéter. 
Les dents   ont souvent été prises  pour des haches non emmanchées  comme  sur  deux menhirs du cromlech d’Er-  Lanic, sur l’un de ceux de Kergouan (Ile –aux- Moines) ,sur ceux  de Crucuny à Carnac et sur les dolmens du Mané Lug et du Mané Rutual.



  2) Les plumes de queue , signes de circoncision nettement figurées sur les supports.
Le duvet, andatta , ou inquabara andatta,
Inquabara andatta: tel est le  nom en Australie chez les Arandas du sud, Roheim, L’énigme…, p.127, de la cérémonie d’initiation et  inquabara y désigne un tjurunga, une planchette cérémonielle avec cercles de fécondité.  Roheim  écrit, dans Héros phalliques…,  p. 132 : « Le caractère « sacré » d’une cérémonie totémique [de circoncision] est défini par l’absence des femmes et par l’emploi d’andata [ou  d’inquebara]».Les mots andatta ou inquebara sont  donc, à eux  seuls, une proclamation que le rite totémique utilisant du duvet blanc d’oiseau collé sur le corps au moyen de sang venant du bras ou de la subincision est pratiqué dans ces cérémonies.  Le cacatoès blanc à huppe jaune,  choisi comme totem par certaines tribus, a pu fournir le duvet en Australie et en Papouasie, comme  la colombe ou l’oie  en France.
Deux indices confirment que cette cérémonie était pratiquée en Bretagne: une prétendue  feuille de fougère  à Locmariaquer , altération possible de inquebara, métathèse de  nic mbaria  quer ,  un vestige chez le Australiens de la langue religieuse des Ibères, est, selon moi, en réalité une plume dont le duvet blanc , collé sur le corps au moyen de sang venant  de la subincision,  est utilisé dans ces cérémonies totémiques .
 Il est possible de  reconnaître  à Gavrinis, toponyme venant de Kabalini, la Jument sacrée qui est un avatar de Dèmètèr ou Cérès, la queue de jument coupée et qui devait saigner abondamment pendant son transport rituel (voir Georges Dumézil , Fêtes romaines d’été et d’automne, p.144 -156 et177-218, «  Le Cheval d’Octobre , et mon blog sur  Le Cheval d’Octobre en Eure-et-Loir).
A droite de la photo, on peut apercevoir, à côté de la plume blanche dont le duvet est utilisé dans la cérémonie totémique, un pénis incisé, séparé en deux.
Ci-dessous, en bas, à gauche, fig .1,  la queue coupée de la Jument  visible sur les grandes dalles de Gavrinis. A rapprocher de la tête de Jument  des dolmens de  Mané Rutual ou de Mané Lud ;  
Ci-dessous, la 2e à gauche de la première rangée, la queue e jument..



Les Américains  appellent ce duvet « down powder » (c’est-à-dire  duvet, down, en poudre,  sur l’extrémité des plumes, le bout de la plume se désagrégeant  en une fine poussière de kératine). Les pulviplumes existaient déjà chez les dinosaures. Elles  se trouvent chez les psittacidés (cacatoès blanc),  les columbiformes, les oies  etc.  
 3 Le prétendu « poulpe « de Lufang , représentation  du  « vagin subincisé dans le pénis » (G. Roheim) . 

 
                               Œufs de seiche

Quelle ressemblance entre ces oeufs de seiche et  le  dessin gravé !
Ci-dessus la figuration, de chaque côté, à travers des sortes de spirales,   des deux « ailes » ou « oreillettes »  du pénis subincisé, fendu en deux, avec les deux testicules représentés par de petits cercles, et d’une sorte,  pour reprendre les mots de Roheim, de « vagin dans le pénis incisé » [ représenté ailleurs par un pictogramme en forme de pied, pous , podos en grec, en jouant sur l’homonymie du  grec pe (s)os, latin pe(s)nis, comme aussi l’homonymie du corse ancien cats , pénis, et de cats, tous deux du bas-latin culter, cultris, poignard expliquant le sens du menhir portant un stylet ),  autrement dit  d’organe femelle dans un organe mâle à la suite de la mutilation  rituelle. Le trait au centre est la fente de la subincision dans l’urètre, le second méat artificiel.
4  Le prétendu  « motif- bouclier » de l’île Longue : la représentation d’un initié avec  sa coiffure rituelle de  « rayons » comme les têtes wondjima australiennes placées dans  la constellation des Pléiades, indice de la date  des semailles et de la circoncision..
« Les figurations de ce que l’on appelle l’ « écusson- bouclier » (fig.17, p. 98,  dans F. Niel, Dolmens et menhirs) sont assez nombreuses. On peut en observer sur les pierres des dolmens de l’île Longue (Baden), du Mané - Rutual (Locmariaquer), de Grah Niohl (Arzon), de Mané – Braz (Erdeven), de Mané -Kerioned (Plouharnel,), etc. » 



« Les rayons » ou lyampa des Aranda  appelés kililin et ilyin par les Pitjentara, les Jumu et les Pindupi.
Ces baguettes sacrées, de longueur variée,  sont  plongées dans le sang et recouvertes de copeaux à une de leurs extrémités (Roheim, L’énigme du Sphinx, p. 128 de l’édition française,  cité par Roheim, Héros phalliques et symboles maternels, p.128)  .Elles  peuvent être  piquées  dans les cheveux : c’est alors la coiffure de branchages appelée [g]upi signalant l’initié circoncis. Mais ces baguettes  peuvent aussi être travaillées en forme de croissant ou d’arc pour représenter la Voie lactée (cf. le serpent arc-en-ciel)  et les Pléiades, l’arc , ici fermé, rappelant une demi-lune avec des rayons. On les imprègne de sang, tout particulièrement la partie médiane de la demi-lune et l’extrémité des rayons. Pour Roheim, « l’arrangement en forme de croissant teint du sang de la subincision  représente l’orifice de la subincision, tandis que les petites baguettes trempées dans le sang représenteraient le pénis ».
Tout ceci rappelle les têtes wondjima peintes dans les grottes australiennes  et qui peuvent faire tomber la pluie. Ce sont des  têtes auréolées  de rayons ou de poils (des objets cérémoniels constitués de baguettes  appelés lyampa par les Aranda).
Photo n°1


Ci-dessus (première photo) deux serpents arc-en-ciel  avec des points jaunes (œufs) représentant deux femmes mythiques et la Voie lactée. Les deux anses  latérales sont, une fois encore, les « ailes » ou « oreillettes » de chaque côté de l’urètre fendu. On les retrouve au-dessus du serpent supérieur et   sous le serpent inférieur,  qui symbolisent les deux rivières composant la  Voie lactée,  de chaque côté du Sac à charbon plein de fœtus.
La tache noire sous la tête auréolée de rayons ou de poils (objets cérémoniels constitués de baguettes et appelés lyampa par les Aranda)  est une constellation appelée le Sac à charbon de bois (altawaritji), Roheim, L’énigme…, p. 130 et 146, que  les aborigènes appellent ambilia- ijura , poche marsupiale, -ikura, - avec deux tjurungas  : il s’agit de l’amnios qui enveloppe l’embryon dans le ventre de la mère, et le terme est employé aussi bien pour les humains que pour les animaux.











2e photo


 Ci-dessus (2e photo) des têtes wondjina fraîchement repeintes (cercles de fécondité composant la Voie lactée) dans une grotte australienne, Roheim, Héros phalliques …, p. 335
Chaque tête pourrait représenter une étoile des Pléiades, dont le nom signifiait l’annonce des pluies  (cf.  le latin pluit). La période du coucher des Pléiades début novembre marquait,  selon Hésiode,  le début de l'hiver dans l’hémisphère nord. []L'apparition des Pléiades en hiver  fait l'occasion d'une fête du sud-est de l'Inde connue  en tamoul sous le nom de Lampe à huile de Karthikai. Les Arabes  associent les Pléiades  à la saison sèche et aux fortes chaleurs. Le nom arabe des Pléiades est الثريا ('ath-thurayyâ), à l'origine du  prénom persan Soraya. Comme le souligne Wolfhard Schlosser, professeur d’astronomie à l’Université de la Ruhr (Bochum), les prêtres et chamans du Néolithique  accordaient une extrême importance à cet amas ouvert, puisque son apparition marquait,  dans tout l'hémisphère nord , le début des semailles  de novembre  d’ orge d’automne ou escourgeon. Une représentation picturale des Pléiades  se retrouve  sur le disque de Nebra , daté du début de l’âge de bronze, de – 1600 av. J. C.  D’un côté du disque, l’arc représente la Voie lactée et,  de l'autre côté du disque, à l'opposé, un autre arc (comme pour les Australiens). En tout cas, le disque de Nebra nous donne une vue du ciel à l’époque des mégalithes : les Pléiades au Ier novembre avec le Centaure et Orion, les Nuages de Magellan,  la Voie lactée  qui toutes jouent  un grand rôle dans la mythologie australienne.
5 L’  « ombrelle » du Petit- Mont : l’étoile des Pléiades, signe des semailles en novembre.  

On a beaucoup glosé sur le sigle qui ressemble à une ombrelle, sigle qui se retrouve jusqu’en Papouasie,  en lien toujours  avec la circoncision. Haddon, dans un  gros ouvrage datant de 1894 The decorative art of British New Guinea, y reconnaît, avec hésitation,  une méduse, planche III, 19 : venant de Muralug, elle figure sur une pipe du British Museum ,6521, collection Armit.. Moi- même j’ai un temps voulu y voir  les œufs de l’Argonauta nodosa qui  ressemblent à des anémones de mer et qu’on a pris pour des soleils  .Voir planche de la page suivante.  


Le petit a de la planche, en haut,  représente les œufs de l’Argonauta nodosae : on les a pris pour des soleils  .Ils ressemblent à des anémones de mer.
Que j’étais loin de la vérité alors ! Je pense aujourd’hui qu’il  s’agit en réalité de la représentation d’une étoile des Pléiades  qui devait marquer la date de la cérémonie d’extraction dentaire et des semailles simultanées de l’escourgeon. A noter le pied, pous  en grec homonyme du pénis, pe(s)os (voir ci-dessus).
5 Le « soleil » de la Table des Marchands : l’étoile des Pléiades et les semailles de l’orge d’automne ou du millet.
 Là encore, Haddon, op. cit, planche III, 20, évoque , pour un dessin papou analogue,   la possibilité d’un  « sunstar », soit  en français  un soleil de mer épineux,   et moi-même j’avais pu songer  à une anémone de mer. Je penche aujourd’hui pour un  cercle concentrique de fécondité,  comme les appelle Bettelheim, un lieu totémique de reproduction des céréales, et  plus exactement pour telle étoile des Pléiades qui préside à leurs semailles.  On trouve des crosses sur cette table des Marchands, qui peuvent être les représentations de germes d’escourgeon ou de millet (voir ci-dessous un dessin de la Table des Marchands avec  les crosses ou germes de céréales).
6 Les cercles concentriques  de fécondité de Gavrinis et  les deux pieds de Petit- Mont.
Les  cercles concentriques de fécondité sont des pierres totémiques, c’est-à-dire capables d’engendrer magiquement des animaux.
Pour Roheim,  le cercle concentrique représente un nombril en relation avec le cordon ombilical et avec la naissance : c’est un euphémisme, lui dirent les aborigènes qu’il interrogea,  pour le vagin, entendons le « vagin dans le pénis incisé ».  Ajoutons un détail  supplémentaire : dans la commune de Hienghène, près de Ouaré où existe un beau pétroglyphe représentant un cercle de fécondité (reproduit sur les timbres de Calédonie ),  existent,  sur la propriété de mon ami Similien  Nahiet, quelques pétroglyphes sur une grosse roche au bord de mer. A ma demande, Similien , fils d’un coutelier de Saint- Etienne et d’une fille  d’Ouvéa,  avait interrogé un ancien sur leur  signification et ce dernier  lui avait répondu  que les cercles concentriques comme ceux de Ouaré  étaient des symboles femelles, dans lequel le mâle était caché : allusion à la circoncision, à la superincision pratiquée en Calédonie et à la subincision australienne dont le but est d’affirmer  la prééminence du mâle dans la procréation.
Les  pierres que Roheim a  étudiées sont pour lui des symboles maternels, appelés par les Aborigènes des  tjurunga ou churinga  .Ils peuvent être de bois ou de pierre.







Le centre totémique  (Roheim, op .  cit., p. 168) est l’endroit où l’ancêtre totémique   est en quelque sorte « descendu »  en  cherchant un endroit où se fixer,  c’était le centre de multiplication magique des animaux pris comme totems, toujours situé dans des régions où l’animal correspondant était prolifique à un moment donné, mais où son espèce était  menacée car l’animal avait  été trop chassé  ou pêché afin d’ être mangé. Souvent, le centre totémique est reproduit par tatouage sur le corps du « totémite », ainsi que sur le sol au voisinage. Roheim,op .  cit.,  p .140, rapporte que des exécutants  d’une cérémonie de l’émeu  portaient sur leur dos des cercles concentriques tatoués, ainsi que des traces de pas des ancêtre émeus .Or,  les pieds sont , selon  Roheim , un euphémisme pour vagin, entendons vagin dans un pénis introcisé.
7 La  hache- charrue de la table des Marchands et le motif des souterrains annulaires d’Arfeuilles dans l’Allier, creusés par les Boïens.
Voici la description donnée par le traducteur de  Roheim, Héros phalliques…, p. 18 ,  de la superincision australienne, que ce traducteur français  confond,  dans ses « explications » liminaires à  sa traduction,  avec la subincision: « l’opérateur , à l’aide d’un couteau de pierre, fait une entaille dans l’urètre, généralement à la base du scrotum, près des testicules ,  parfois  au voisinage du gland du pénis, zone moins douloureuse ; la fente pratiquée  finit par s’étirer sur toute la longueur de l’urètre ;  la fente varie de un à trois centimètres de long ; l’opérateur l’ouvre bien en tirant la peau qu’on entend « craquer ».Si le novice souffre trop ou s’évanouit, ses père et oncles le réconfortent et le raniment, et mettent des braises chaudes sous les organes génitaux…. Pour bien élargir le pénis, on l’appuie, aussitôt après l’opération, sur une pierre plate ; on introduit parfois dans l’ouverture une minuscule branche de pandanus rouge, pour que l’orifice, après cicatrisation, soit toujours rouge. Périodiquement, à l’occasion des cérémonies, les hommes refont saigner cet orifice et l’agrandissent: le pénis donne alors l’impression d’être dédoublé. Cette opération spectaculaire a été désignée sous des noms divers : urétérotomie pénienne, épispadias ou  superincision  [pratiquée en  Bretagne, en Nouvelle- Calédonie et dans le  Pacifique], introcision, rite de Sturt [d’après Charles Sturt, un des premiers découvreurs de l’Australie] etc. » L’hypospadias ou subincision est l’ouverture pratiquée au-dessous de  l’urètre ; l’épispadias ou supercision est la même ouverture, mais cette fois pratiquée au –dessus de l’urètre.
La circoncision,  à proprement parler, c’est-à-dire l’ablation d’une partie du prépuce, est postérieure à ces rites.
 En ce cas, on pourrait reconnaître,  dans le dessin , l’urètre de gauche à droite :
à la gauche  du dessin,  les testicules et la peau du scrotum avec une  incision ( de forme vaguement triangulaire ) au-dessus de l’urètre à la base du scrotum (épispadias ou superincision ); 
à  la droite du dessin , la verge avec une seconde incision sous l’urètre (le demi-cercle du dessin ci-dessous), hypospadias ou subincision proprement dite.




    
Ce dessin ainsi interprété  serait l’indice d’une forme particulièrement archaïque de double  « introcision » a)  la superincision b)  une deuxième   incision sous la verge, la subincision , qui aurait précédé dans le temps la circoncision proprement dite, moins douloureuse, semble-t-il ,avant que, au fil du temps, la superincision ne disparaisse elle-même , laissant la place à la seule circoncision. Le bel exemplaire de la Table des Marchands, loin, d’être unique, se retrouve, par exemple, sur les  dolmens de Penhape (Ile aux Moines), de Kercado, du Mané-Rutual.
En Australie, remarquons qu’il y a deux cérémonies d’initiation : la subincision et la  circoncision du gland par ablation d’une partie du prépuce, qui souvent remplace la superincision, plus douloureuse et donc  plus archaïque…Dans le Pacifique (Ticopia, Calédonie, etc. .), on pratiquait  la superincision  ou épispadias .

Entre  Autriche et Bohême, à Pfaffenschlag en Moravie, dont les Boïens , exilés par César au centre de la Gaule , ont pu en  importer  les coutumes, on retrouve des souterrains qu’on a appelés souterrains annulaires dont le plan imite de pareils motifs. Etait-ce le lieu où se pratiquait, loin des la vue des étrangers, des catholiques orthodoxes et des   femmes, la cruelle cérémonie ?   En France à Arfeuilles dans le Bourbonnais ,  et ailleurs (Forez- Liverdois, etc.), on trouve  les mêmes souterrains annulaires , étudiés par Jérôme et Laurent Triolet, respectivement docteur et agrégé,  dans Souterrains et croyances, Mythologie,folklore, cultes,sorcellerie, rites initiatiques, Editions Ouest-France, Rennes , 2002 , 130 pages, p.65-88.
« Le plan particulier de certains souterrains biannulaires en « phi », rencontrés dans la montagne bourbonnaise (LeToquin, Guérande…) , écrivent les auteurs, p.85,  se rapproche étrangement des signes en « phi » gravés dans de nombreux sites rupestres d’Europe occidentale. »
Ci-dessous, j’ai choisi, à comparer avec le motif du dolmen ci-dessus, 
parmi d’autres plans symboliques  analogues,  le  plan d’un souterrain de la commune d’ Arfeuilles dans l’Allier près de Vichy  (de altum fodiculum, fouille profonde, comme Hautefeuille en Seine-et-Marne). Il existe de nombreux Arfeuilles ou Arfeuille  : commune d’Arfeuille- Châtain dans la Creuse  ;  lieu-dit Arfeuilles,commune de Saint- Pardoux d’Arnet; lieu-dit  Arfeuilles dans l’Allier , commune de Voussac ; lieu-dit Arfeuille dans le Cantal, commune de La Monseselie ;  Arfeuille dans la Creuse, lieu-dit  Arfeuille dans la Haute-Vienne , commune de Saint-Paul ; lieu-dit  Arfeuilles dans le Puy –de -Dôme, commune de Prondines,. On connaît anciennement un  Arioli, de même signification : fouille (oli, pour  hodi , de [f]odi ) alt,  profonde.



L’axe vertical est l’urètre, dirigé vers le méat en bas du dessin ; à droite et à gauche les testicules, le diverticule au-dessus du demi-cercle gauche représente l’ouverture de la superincision à la base du scrotum ; enfin les deux demi-cercles à droite et à gauche de l’urètre  représentent deux pierres d’autel, sur lesquelles se pratiquaient successivement les deux opérations rituelles.  Dans l’Allier, à la différence du dolmen de  Bretagne , qui avec sa subincision supplémentaire est plus archaïque,et comme dans le Pacifique, seule demeure la superincision,qui précède historiquement la circoncision .

Les totems agricoles : la germination des grains de millet ou d’escourgeon représentée par des crosses.
 En Bretagne, les noms des  dolmen de  Mané Rutual ou de Mané Lud contiennent le mot sillon sous la forme lud ou rut--ual et il y a quatre rangées de bâtons coudés  dans  lesquels on peut voir à juste titre des épis ou germes  de millet ou d’escourgeon  (ce ne sont pas  des crosses d’évêque, comme on l’a cru !), accompagnés d’une tête de jument, c’est- à- dire de la déesse Cérès. Mané  est parent du latin milium, millet. Au centre, le « soleil » est le centre totémique de reproduction de ces céréales, c’est-à-dire l’étoile des Pléiades annonçant la bonne date des semailles d’automne : le Ier novembre.
Les totems du monde de la mer :
1) Pour les seiches et leurs œufs, je renvoie à ce qui a été dit plus haut à propos des dents. Ci-dessous des œufs de seiche au cours de leur évolution.
2) Argonautes et poulpes.   
Un élève d’Aristote, Cléarque, au dire d’Athénée,  VII,  p. 307 A, nous rapporte qu’à Trézène et dans les environs il était interdit  de capturer et à fortiori de manger  le poulpe « sacré » ( tous les poulpes à l’exception du poulpe musqué ou Eledone moschata , en grec osmylos) et le poulpe rameur  [larve de poulpe appelée nautilos  par Aristote 4,1, 16, et  que nous  appelons argonaute avec une coquille ou mieux une nacelle blanche transparente et fragile] et qu’on défendait de toucher à ces animaux, ainsi qu’à la tortue de mer. »
Ce pourrait être le souvenir de divers totems. Ce






Ce pourrait être un souvenir ds totems.


  


Je vous présente les trois petits Argonautes de ma
Ce sont , non pas des nautilus, mais des poulpes femelles avec leurs œufs, Argonauta Argo, en grec argo signifiant blanc et nautès , navigateur, les navigateurs blancs,  ce sont des  coquilles externes  (ce ne sont pas des coquillages), des nacelles  fines comme du papier .C’est  à l’aide de leurs deux bras (les plus longs des 10 tentacules ) munis d’une plaque tégumentaire sécrétant du calcaire que les  femelles poulpes les construisent dès leur plus jeune âge , afin d’ y abriter  leurs œufs : elles restent accrochées dans l’ouverture et,  lorsqu’elles arrivent  à maturité, y pondent leurs œufs. Ces argonautes ressemblent  à des voiles flottant sur la mer,-  de là le nom de nautilos, navigateur,  donné par Aristote ;  ils  vivent en pleine mer et se laissent dériver par les courants, se rassemblant en masse à certaines époques .
Elien, IX, 54 : « L’argonaute fait partie des poulpes, mais  il possède une coque. Il monte à la surface en tournant sa coque vers le bas, pour éviter de prendre l’eau et d’être refoulé vers le fond. Une fois à la surface des flots, quand le temps est calme et les vents au repos, il renverse sa coquille sur le dos (elle flotte comme une barque), laisse pendre deux tentacules, un de chaque côté, et il rame et propulse son vaisseau naturel en se soulevant légèrement. Si, au contraire, il y a du vent, il étend et allonge ce qui lui servait jusque là de rames et les transforme en gouvernail, puis déplie ses autres tentacules entre lesquels se trouve une toile très fine qu’il déploie et dont il fait une voile. C’est de cette façon qu’il navigue lorsqu’il n’y a rien à craindre. Mais s’il est épouvanté par un poisson de grande envergure, il remplit sa coque en la submergeant, coule, emporté par le poids, et se soustrait à son adversaire en s’éclipsant. Plus tard, quand il est en sécurité, il remonte à la surface et  reprend sa navigation.  C’est de là [nautilia signifie en grec navigation] que l’argonaute tient son nom. » Jules Verne a tiré le nom de son sous-marin,  le Nautilus, de cette célèbre description par Elien de l’argonaute.
La barque solaire  aux voiles hissées, dominée par le soleil, qu’on a cru reconnaître  au dolmen de New Grange en Irlande, ainsi qu’à Kerveresse (Locmariaquer), à Butten -er-  Hach (île de Groix), au menhir de Kerloaz (Finistère), sont   des argonautes totémiques en train de voguer,  et le « soleil » gravé  est un cercle concentrique de fécondité  qui constitue  le centre de reproduction du totem des argonautes, ceux-ci ayant la coutume de se rassembler à certaines dates. Leur couleur blanche a pu remplacer celle des plumes andatta (Mané Rutual), emblématiques de la cérémonie de circoncision. 

Chaque fois que je m’occupe d’interpréter des gravures préhistoriques, je songe au dessin du Petit Prince,le boa qui a avalé un éléphant, pris pour un chapeau par les adultes : « J’ai montré mon chef- d’œuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leur  faisait peur. Elles m’ont répondu : « Pourquoi  un chapeau ferait-il peur ?...Les grandes personnes on toujours besoin d’explications. »
















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