lundi 9 mars 2020

Erythréa de Nerval


 Erythréa  de Nerval
Bibliographie : Freud, Moïse et le monothéisme ;
Jean Koenig,  «  Pourquoi le Horeb est devenu le Sinaï. »
Jean Richer, Nerval, expérimentation et création.
Madame Jeanne Genaille,  « Balzac, Nerval et Aguado », R .H. L., juillet- septembre 1961.
M .Larroutis « Une  énigme nervalienne : Erythraea », R. H.L., juillet 1959.
Les circonstances de la composition.
J’ai été l’élève attentif et admiratif  en Khâgne au Lycée Louis -le-Grand  de Robert Genaille. Dans   « Balzac, Nerval et Aguado », R .H.L., juillet- septembre 1961 , Madame Jeanne Genaille (citée par Jean Richer ) a écrit à propos de la dédicataire du poème de Nerval, Madame Carmen-Marie Aguado, née princesse Marie Bonaparte-Wyse, devenue madame de Solms,comme un article de B .  C ; G., juin1957, de H. Schlachter et G , Rochefort, veuve de Alexandre- Marie Aguado (1785-1842):« Plus que la grâce de la jeune femme (ce n’est pas sûr pourtant que Nerval y ait été insensible et qu’elle n’ ait pas répondu à son amour, car il lui écrivit une lettre à laquelle était joints les poèmes Madame et souveraine, ainsi que Epitaphe ; il lui donna l’ensemble de ses lettres à son père (notes de Richer, note 71 , p. 93 et 55  page 208 ]le deuil dramatique subi par Carmen Aguado en avril 1842 dut impressionner le poète [allusion à la mort subite de son mari, survenue le 12 avril 1842 dans les Asturies à Gijon]. Loin d’elle, dans la neige,  le marquis  meurt. Loin de Nerval, le 5 juin 1842, Jenny Colon succombe. C’est à la veuve  que le poète, proche d’elle par leur semblable chagrin,  a dédié son sonnet, conçu dans les derniers mois  de 1842, élaboré vers 1843,  au temps de Delfica. »
Les versions .
Il existe 3 versions du sonnet :1) A J. –Colonna
2)A  Madame Aguado
3)Erythréa, avec quelques notes .
Le titre.
Erythréa, en grec la rouge,  fait allusion à la sibylle d’Erythrées. a la singularité de livrer ses oracles en vers. La ville d’Érythrées ,  aujourd’hui en Turquie, a été le berceau de deux prophétesses, des Sibylles, dont l'une, Sibylla, est mentionnée par Strabon (livre XIV, 34)  comme ayant vécu au début de l'histoire de la ville, et l'autre, Athénaïs, à l'époque d'Alexandre le Grand. Les Sibylles érythréennes présidaient l'oracle apollinien.


Quant à Lalla Roukh, c’est le surnom persan donné … à la dernière tasmanienne, -dont j’ai pu contempler au musée de Sydney la reproduction grandeur nature.
This article is about a poem by Thomas Moore. For the last indigenous Tasmanian, nicknamed "Lalla Rooke", see Truganini. For the circus elephant, see Lallah Rookh. For the 1958 film, see Lala Rookh.
The Mughal imperial palace at Delhi (1701–1708), made by Johann Melchior Dinglinger.[1]
Lalla Rookh is an Oriental romance by Irish poet Thomas Moore, published in 1817. The title is taken from the name of the heroine of the frame tale, the daughter of the 17th-century Mughal emperor Aurangzeb. The work consists of four narrative poems with a connecting tale in prose.

Contents

Overview[edit]

The name Lalla Rookh or Lala-Rukh (Persian: لاله رخlâle rox), means "tulip cheeked" and is an endearment frequently used in Persian poetry.[2]
Engaged to the young king of Bukhara, Lalla Rookh goes forth to meet him, but falls in love with Feramorz, a poet from her entourage. The bulk of the work consists of four interpolated tales sung by the poet: "The Veiled Prophet of Khorassan" (loosely based upon the story of Al-Muqanna), "Paradise and the Peri", "The Fire-Worshippers", and "The Light of the Harem". When Lalla Rookh enters the palace of her bridegroom she swoons away, but revives at the sound of a familiar voice. She awakes with rapture to find that the poet she loves is none other than the king to whom she is engaged.[3]

Adaptations[edit]

Lalla Rookh was the basis of number of musical settings, including a cantata by Frederic Clay & W. G. Wills (1877) featuring the famous song I'll Sing Thee Songs of Araby .[4] It is also the basis of the operas Lalla-Rûkh, festival pageant (1821) by Gaspare Spontini, partly reworked into Nurmahal oder das Rosenfest von Caschmir (1822), Lalla-Roukh by Félicien David (1862), Feramors by Anton Rubinstein (1863), and The Veiled Prophet by Charles Villiers Stanford (1879). One of the interpolated tales, Paradise and the Peri, was set as a choral-orchestral work by Robert Schumann (1843). Lines from the poem form the lyrics of the song "Bendemeer Stream".

Legacy[edit]

Mystic Order of Veiled Prophets of the Enchanted Realm (founded 1889), often known as "the Grotto", a social group with membership restricted to Master Masons, and its female auxiliary, the Daughters of Mokanna (founded 1919), also take their names from Thomas Moore's poem.[5] [6]

References[edit]

1.   ^ Schimmel, A.; Waghmar, B.K. (2004). The Empire of the Great Mughals: History, Art and Culture. Reaktion Books. p. 17. ISBN 9781861891853. Retrieved 3 October 2014.
2.   ^ Balfour, Edward (1885). The Cyclopædia of India and of Eastern and Southern Asia. II. London: Bernard Quaritch. p. 661.
3.   ^ Wikisource-logo.svg Wood, James, ed. (1907). "Lalla-Rookh" . The Nuttall Encyclopædia. London and New York: Frederick Warne.
4.   ^ Michael Kilgariff (1998) Sing Us One of the Old Songs: A Guide to Popular Song 1860–1920
5.   ^ The Grotto, MasonicDictionary.com, 2007, retrieved 2009-12-15
6.   ^ Lalla Rookh Caldron, Daughters of Mokanna, Lalla Rookh Grotto, archived from the original on 2009-10-31, retrieved 2009-12-15

External links[edit]


Où se trouvait le mont Sinaï ? Il y en a deux, le grand et le petit. A l’époque de Moïse, en -1300 environ,  le petit Sinaï était un volcan qui prit le nom d’Horeb, mot qui signifie abandonné,  laissé pour compte en hébreu, lorsque  la Tente du tabernacle eut été abandonnée et que  la construction   du Temple de Jérusalem eut été achevée. Je renvoie pour plus de détails   au lumineux article de Jean Koenig cité dans la bibliographie et à mon blog sur le sujet. Le  petit mont Sinaï est situé  au nord –ouest de l’Arabie, au pays de Madian , anciennement nommé le pays de Kuch.
 J’ai été l’élève en Khâgne au Lycée Louis -le-Grand  de Robert Genaille. Dans   « Balzac, Nerval et Aguado », R .H.L., juillet-septembre 1961 , Madame Jeanne Genaille (citée par Jean Richer ) a écrit à propos de la dédicataire du poème de Nerval, Madame Carmen Aguado, veuve de Alexandre-Marie Aguado (1785-1842):« Plus que la grâce de la jeune femme, le deuil dramatique subi par Carmen Aguado en avril 1842 dut impressionner le poète [allusion à la mort subite de son mari, survenue le 12 avril 1842 dans les Asturies à Gijon]. Loin d’elle, dans la neige,  le marquis  meurt. Loin de Nerval, le 5 juin 1842, Jenny Colon succombe. C’est à la veuve  que le poète, proche d’elle par leur semblable chagrin,  a dédié son sonnet, conçu dans les derniers mois  de 1842, élaboré vers 1843,  au temps de Delfica. »
 Structure et sens du poème.
 Tout au long du poème, c’est à la colonne divine qui guida Moïse dans le désert jusqu’au Mont Sinaï que s’adresse le poète.
Premier quatrain.
 Colonne de saphir, d’arabesques brodée,
(allusion à celle qui guidait Moïse dans le désert , vers  1300: Exode, 13,21 :  l’Eternel allait devant eux, le jour, dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer ; Nerval fond les deux aspects car le saphir est brillant comme la colonne de feu ) ;  les arabesques de la colonne sont les méandres dessinés par la fumée et par les nuages qui entourent la colonne, sur  fond de ciel bleu.
-Reparais ! Les ramiers pleurent cherchant leur nid, Les ramiers font allusion  aux cailles de l’Exode.

De ton bandeau d’azur à ton pied de granit (version de A Madame Aguado, le granit blanc indique les variations de la couleur de la fumée
Se déroule à longs plis la pourpre de Judée.
(la pourpre renvoie aux nuages et aux  flammes qui entourent la colonne)
Le vœu impossible du poète : Reparais ! indique bien son désir profond d’un guide spirituel et religieux.




Second quatrain et premier tercet :
Si tu vois Bénarès sur son fleuve accoudé,
Détache avec ton arc  ton corset d’or bruni
Car je suis le Vautour volant sur Patani,
Et de blancs papillons la Mer est inondée.

MADHEWA  Fais flotter tes voiles sur les eaux !
Livre tes fleurs de pourpre au courant des ruisseaux.
La neige du Cathay tombe sur l’Atlantique.
Après la religion judéo-chrétienne évoquée dans le premier quatrain, voici la religion brahmaniste. Mais , malgré quelques cours de sanskrit et de vieux-perse en Sorbonne dispensés par le professeur Minnart, je n’ai pas la  culture de Nerval en la matière .
 Ici le poète évoque le barattement de la mer de lait, pendant de la genèse hébraïque, qui donne  des éléphants blancs  et des chevaux blancs, ici des papillons blancs :
Et de blancs papillons la Mer est inondée. ..
La neige du Cathay tombe sur l’Atlantique.
 Il nous faut élucider le sens de l’Atlantique.Atlantique = océan indien.Atlantique vient du nom d’Atlas, au pluriel, d’après Denys le Périégète , 66, mot qui désignait toute la chaîne de montagnes bordant l’Afrique et cf . Larroutis « Une  énigme nervalienne : Erythraea », R. H.L., juillet 1959, pour qui Mer Atlantique, d’après Bailly et Bauër,  n’est qu’un autre nom de la mer Erythrée. Mais la Mer Erythrée, Erythareum mare est le nom sous lequel les Anciens comprenaient, outre, le golfe Arabique ou mer Rouge actuelle, le golfe Persique, plus le golfe Avalite et toute cette mer qui va de la côte d'Afrique à Taprobane (Sri-Lanka). Arrien a donné un Périple de la mer Erythrée. Dictionnaire Bailly : « l’océan indien ( non seulement la mer Rouge, mais en outre la partie de  l’Océan de l’Afrique à l’Hindoustan) ; et par extension, le littoral, d’où toute la région voisine de la mer Rouge.
 Benarès  au bord du fleuve sacré , le Gange, (l’ancienne Varanassi dont son nom dérive) est un  haut lieu de l’hindouisme, car Varanasi a été connue par d'autres noms, en particulier Rudravasa (« là où Shiva [Rudra] réside »). Patani, aujourd’hui Patan, est une ville située à l’est de Bénarès .

Le Vautour est glosé par Typhon , monstre entouré de vipères  qui était ailé,  à qui Zeus jeta de loin des traits de foudre pour ensuite l’enfermer dans la grotte Corycienne en Cilicie, où la sibylle d’Erythrée  était née, ayant prophétisé qu’elle serait tuée à 110 ans par une flèche d’Apollon. Mais il s’agit aussi  de l’oiseau Garudha qui porte les dieux  Brahma et Vichnou.
Corset,  dans l’esprit de Nerval,  renvoie à lui-même , ou plutôt à son patronyme  Labrunie, car broigne ou bronie ou brunie , qui désignent un corset , un justaucorps de cuir, garni extérieurement d’écailles de métal, d’anneaux, de têtes de clous , viennent du germanique brunjan , cuirasse, de brinnan, étrinceler. Brunir signifie aussi polir et par suite faire briller, étinceler (brunissage d’un pistolet : opération consistant à en enlever la rouille) ; de là, en ancien français,  brunoier, fréquentatif de brunir, étinceler .Le corset d’or bruni désigne un justaucorps brillant comme l’or. « Je suis le Vautour »  de Madame Aguado , heureusement remplacé par « Voici le Vautour » dans Erythrea .
Détache avec ton arc  ton corset d’or bruni
La colonne-guide  (dont on retrouve les nuées et la pourpre sous la forme des voiles et des fleurs de pourpre) demande à Indra –Rudra  de détacher l’arc qui est l’attribut rituel du dieu pour le ceindre et s’armer des flèches afin d’éloigner, de faire fuir le Vautour qui représente le mal et menace les ramiers ; Indra-Rudra (le rouge) est identifié au poète par le corset qui rappelle le nom de la brunie.
Mais pourquoi la première personne dans A  Madame Aguado : Je suis  le Vautour volant sur Patani ? Le Vautour est glosé par Typhon , monstre entouré de vipères  qui était ailé,  à qui Zeus jeta de loin des traits de foudre pour ensuite l’enfermer dans la grotte Corycienne en Cilicie, grotte où la sibylle d’Erythrée  était née, ayant prophétisé qu’elle serait tuée à 110 ans par une flèche d’Apollon. Mais il s’agit aussi  de l’oiseau Garudha qui porte les dieux  Brahma et Vichnou.  C’est donc Vichnou qui, parle en disant je.

Premier tercet  consacré aussi à l’hindouisme :
MADHEWA !  Fais flotter  tes voiles  sur les eaux !
Livre tes fleurs de pourpre au courant des ruisseaux :
La neige du Cathay  tombe sur l’Atlantique .
Le poète, dans A Madame Aguado, avait d’abord mis : Lanassa, qu’il avait emprunté à Plutarque, dans la vie de Pyrrhus, 10, et qui signifie en grec souveraine (anassa) du peuple (laos). Il l’av ensuite bremplacé dans Erythréa par Madhéwa.

Dans Le comte de Saint-Germain, Nerval évoque ce nom de Madhéwa: « Peiku (lac tibétain ) fo- hi ! Bouddha ! Mah-déva ! a-ah ! Saba Saba-hi ! » [Saba est peut-être la sibylle d’origine hébraïque installée à Babylone, dont le nom s’écrit plus souvent Sabba ou Sabbè ; hi signifiant vivant]. Et fixant les yeux sur le soleil levant, Peregrinus  semblait y puiser avec délices la source d’une vie nouvelle ».  Le Fo-hi ! est une transcription de Ho- Fo qui désigne le Dalaï lama du Tibet. Dans le Choix de poésies orientales de F. Michel , on trouve , p . 111, une «  Notice sur le Tibet », Cathay du, poème étant glosé par Tibet, rappelons-le,  citée par Richer, p ;209 , : « Les Tibétains adorent l’esprit qui a été incarné dans le Bouddha., et qui est censé animer de tout temps le corps de certains lamas, et particulièrement celui du grand lama, celui qu’on  appelle ordinairement le Dalai lama et que les Chinois appellent dans leurs papiers officiels Ho-Fo, c’est-à dire le Fo vivant. » 195,




Mahdéva est  glosé(e ) par Mahadoé la Zendovère .  Or, dans sa traduction de Dieu et la bayadère de Goethe  (bayadère est un mot portugais, devadasis le mot hindou)), le poète traduit  « Mahadoè le maître de la terre » ; dans le Chariot d’enfant,le nom de l’épouse est Mahdavia, dérivé  de l’ épithète rituelle Madhou,  , douce , de Krichna et de Rudra-Shiva, comme dans Malati et Madhawa, ou le mariage par surprise, drame en 10 actes de Bhavabhouti. 
Enfin quant au  mot zendovère, danseuse,  Nerval l’ a  employé  dans un compte-rendu de la séance privée de 1838, où Théophile Gautier et lui-même  purent voir danser Amany (glose de la prêtresse d’ Erythrée qui s’est réincarnée en elle) : « Nous pensions encore à la Zundovère de Thomas Moore, à Lalla Rouch, cet ange transformé, toutes les Mille et une nuits nous revenaient ».
 Moore est un poète irlandais, qu’il ne faut pas confondre avec l’auteur
 de Utopia, auteur de Lalla-Rookh, publié en 1817, qui contient 4 contes, savoi :  "The Veiled Prophet of Khorassan" , "Paradise and the Peri", "The Fire-Worshippers", and "The Light of the Harem".Nerval a retrouvé ce mot dans un roman de  Philarète Chasles publié en 1825, La fiancée de Benarès, pour laquelle l’auteur avait interrogé Moore. Comparer Richer , Nerval, expérimentation et création , p.206, note 46 à la page 187 : « Nos recherches sur la provenance du mot Zendovère (ou Zundivère et sur sa signification sont demeurées infructueuses. »
Quant à Lalla Roukh, c’est le surnom persan donné … à la dernière tasmanienne, -dont j’ai pu contempler au musée de Sydney la reproduction grandeur nature.
Les «  ruisseaux » du fleuve sacré, le Gange, sont la Varuna (ouranos en grec, ciel) et l’Assi.  Le nom « Varanasi » d’où dérive celui de Bénarès  provient  des noms de deux affluents du Gange, la Varuna, qui coule toujours dans la ville, et l'Assi, non visible si ce n'est un ruisseau près du ghat (marches de l’escalier sacré descendant à l’eau) de l'Assie production grandeur nature.
Il nous faut élucider le sens de l’Atlantique. Atlantique = océan indien. Atlantique vient du nom d’Atlas, au pluriel, d’après Denys le Périégète , 66, mot qui désignait toute la chaîne de montagnes bordant l’Afrique et cf . Larroutis « Une  énigme nervalienne : Erythraea », R. H.L., juillet 1959, pour qui Mer Atlantique, d’après Bailly et Bauër,  n’est qu’un autre nom de la mer Erythrée. Mais la Mer Erythrée, Erythareum mare est le nom sous lequel les Anciens comprenaient, outre, le golfe Arabique ou mer Rouge actuelle, le golfe Persique, plus le golfe Avalite et toute cette mer qui va de la côte d'Afrique à Taprobane (Sri-Lanka). Arrien a donné un Périple de la mer Erythrée. Dictionnaire Bailly : « l’océan indien ( non seulement la mer Rouge, mais en outre la partie de  l’Océan de l’Afrique à l’Hindoustan) ; et par extension, le littoral, d’où toute la région voisine de la mer Rouge.


Dans Le comte de Saint-Germain, Nerval évoque ce nom : « Peiku (lac tibétain ) fo- hi ! Bouddha ! Mah-déva ! a-ah ! Saba Saba-hi ! » [Saba est peut-être la sibylle d’origine hébraïque installée à Babylone, dont le nom s’écrit plus souvent Sabba ou Sabbè ; hi signifiant vivant]. Et fixant les yeux sur le soleil levant, Peregrinus  semblait y puiser avec délices la source d’une vie nouvelle ».  Le Fo-hi ! est une transcription de Ho- Fo qui désigne le Dalaï lama du Tibet. Dans le Choix de poésies orientales de F. Michel , on trouve , p . 111, une «  Notice sur le Tibet », Cathay du, poème étant glosé par Tibet, rappelons-le,  citée par Richer, p ;209 , : « Les Tibétains adorent l’esprit qui a été incarné dans le Bouddha., et qui est censé animer de tout temps le corps de certains lamas, et particulièrement celui du grand lama, celui qu’on  appelle ordinairement le Dalai lama et que les Chinois appellent dans leurs papiers officiels Ho-Fo, c’est-à dire le Fo vivant. » 195,





Second tercet.
Cf. Delfica :
Cependant, la sibylle au visage latin
Est endormie encor sous l’arc de Constantin
Et rien n’a dérangé le sévère portique.

La prêtresse au visage vermeil
Est endormie encor sous l’Arche du Soleil.
Il s’agit de la sibylle d’Erythrées  qui donne son nom au poème ; le encor indique qu’elle est destinée à se réveiller bientôt, le cycle recommencera. Larche du Soleil fait écho à l’arc de Constantin, le triomphateur du paganisme à la bataille du pont Milvius en 312 et l’installateur du christianisme. Le Soleil symbolise  symbolise tous les dieux païens.
En 312, Constantin défait l'empereur Maxence lors de la bataille du pont Milvius et s'assure la maîtrise de l'Occident. Selon une chronique postérieure rapportée par l'évêque et hagiographe Eusèbe de Césarée, un chrisme flamboyant est apparu dans le ciel et l'empereur a vu en songe la nuit même le Christ, qui lui a montré un chrisme en lui disant : « Par ce signe, tu vaincras » (In hoc signo vinces). C'est suite à cette apparition que Constantin a fait apposer sur l'étendard (labarum) et sur le bouclier de ses légionnaires un chrisme, formé des deux signes Chi (Χ) et Rhô (Ρ), premières lettres grecques du mot Christ. La part de légende dans cette histoire reste largement discutée d'autant que le chrisme () est un signe ambigu, puisque ,  en 312 , l'empereur continue d'adorer le Sol Invictus[], le  Soleil invincible, l’Arche du Soleil  (comme le montre le choix du dimanche , jour du Soleil, comme férié et de la Noël comme fête , Noël venant de natalis Solis  dies  ,  jour de la renaissance du Soleil) ,  et que Eusèbe de Césarée lui-même ne reprend pas à son compte cette apparition,  se contentant  de rapporter les propos de l’empereur. L'apparition céleste d'un chrisme flamboyant peut être attribuée à la chute de météorites ayant formé le cratère du Sirente, mais la simultanéité des deux événements n’a pu être prouvée.  
Le schème inconscient sous-jacent dans le poème.
 Les ramiers ,  la mer de lait et ses papillons blancs, ont évoqué les blanches colombes et le nom de Jenny Colon ; quant à la neige, elle évoque  à la fois la mort isolée de Alexandre-Marie Aguado dans la neige  et Jenny Colon parce que dans neige il y a Jenny sous la forme nyge.