dimanche 10 octobre 2021

DE LA GRATTE CALEDONIENNE A LA MALADIE DE CHARCOT

 

DE LA GRATTE CALEDONIENNE  A LA MALADIE DE CHARCOT

TRAITEMENT EFFICACE SI PRIS AU DEBUT : LE FAUX TABAC DE BORD DE MER (Veloutier de  bord de mer, Veloutier blanc,

ree Heliotrope, Velvet Soldierbush, Octopus Bush,

Heliotropium foertherianum, Tournefortia argentea, famillle des Boraginacées ;

Indigène à la Réunion , dans les Mascareignes et en Calédonie).

 

  

Soludecadron

 Baclofène à hautes doses, voir Le dernier verre , par le docteur Olivier Ameisen ;

Pas d’alcool.  

 

 

La ciguatera , du latin cicuta, ciguë , poison  , +suffixe de maladie, comme peut-être le nom du cycas , pour cicat°s , ou ichthyosarcoxisme , la « gratte » comme on dit en Calédonie en raison d’un de ses symptômes, est une intoxication  causée par Gambierdiscus toxicus ,une microalgue dinoflagellée 

benthique colonisant les coraux morts qui a été identifiée pour la première fois à la fin des années 1970 aux îles Gambier (Polynésie française). « La taxonomie de cette microalgue , nous dit Wikipedia, principalement basée sur la forme et la disposition de ses plaques thécales, s'est avérée très complexe. Grâce aux outils moléculaires combinés à la microscopie électronique, 16 espèces sont décrites à ce jour. »

D’autre part, 400 espèces de poissons peuvent être  gratteux  et il faut se méfier de ces  poissons de récif aux belles couleurs,  à certaines saisons (lorsque le corail blanchit et qu’on le dit  « en fleur »),  des loches,  mérous ou carangues,  et savoir que plus le poisson est gros, plus la gratte sera sévère. D’autre part, le poisson cru ou simplement mariné et fermenté dans du  jus de citron, à la tahitienne ou à la japonaise,  est fort dangereux, surtout la tête que l’on donne en Calédonie  aux chats, -innocents et infortunés cobayes, avant de consommer soi-même ou non le poisson suivant les réactions de l’infortuné matou, fort sensible à la « gratte ». J’ai moi-même eu la surprise de recevoir un rapport positif de la clinique Straub à Honolulu (HawaÏ), la mieux équipée du monde pour la détection de ces microalgues dans le sang. Je me plaignais d’une grande fatigue et de dépression. J’y ai remédié par un antibiotique.

Voici la première description, par James Cook, le 7 septembre 1774, aux Nouvelles-Hébrides , de la gratte :

« Cet après-midi, un des naturels, ayant harponné un poisson, mon secrétaire l'acheta et me l'envoya après mon retour. Il était d'une nouvelle espèce, un peu comme un poisson-soleil, avec une grosse tête longue et hideuse. Ne nous doutant pas qu'il pouvait nous empoisonner, nous donnâmes l'ordre de l'apprêter pour le souper. Mais par bonheur il fallut si longtemps pour le dessiner et le décrire qu'il n'était plus temps de le faire cuire, de sorte qu'on n'apprêta que le foie et les rognons auxquels monsieur Forster et moi goûtâmes tout juste. Vers trois heures du matin, nous nous trouvâmes atteints d'une extraordinaire faiblesse et d'un engourdissement de tous les membres. J'avais presque perdu le sentiment du toucher et je ne pouvais distinguer, entre ceux que j'avais la force de soulever, les corps lourds des légers. Un quart d'eau et une plume avaient le même poids pour ma main. Nous prîmes tous les deux de l'émétique et après cela nous fîmes une suée qui nous apporta beaucoup de soulagement. Le matin, un des cochons qui avait mangé les entrailles fut trouvé mort »

Il devait  s’agir du poisson ballon, ainsi appelé parce qu’il se gonfle lors qu’on le bat à terre,  ou poisson-globe, ou tetrodon. WIKi : « Des traces de tétrodotoxine ont été trouvées dans les algues rouges du genre Jania (en) (Rhodophyta). Dans cette algue, on peut isoler une bactérie qui, cultivée, produira ce poison. Cette bactérie est vraisemblablement ingérée avec l'algue par les animaux, qui accumulent par la suite la tétrodotoxine. Le fugu y est lui-même résistant, ce qui expliquerait que le fugu d'élevage est exempt de cette toxine.

Au Japon, seuls les cuisiniers disposant d'une licence accordée par l'État sont autorisés à préparer ce plat, considéré comme très raffiné. Pour autant, pour une question de sécurité, l'empereur du Japon tout comme les samouraïs n'avaient pas le droit d'en manger, une loi les en empêchant (cette loi étant toujours d'actualité pour l'empereur). Pour en retirer la toxine, il leur faut enlever notamment la peau, le foie, les intestins et les gonades. Néanmoins en 2011, 17 personnes ont été empoisonnées par le fugu au Japon, et l'une d'entre elles en est morte. En décembre 2011, les autorités ont ainsi retiré sa licence à un restaurant qui avait servi un foie de fugu à la demande du client. Depuis octobre 2012, tous les restaurants peuvent proposer du fugu, à condition qu'il ait été préparé et nettoyé par un chef agréé.

Une personne non initiée pourra le trouver un peu fade, mais la texture particulière, la rareté du mets et le folklore lié à sa préparation font de sa dégustation un événement singulier. Il se sert en sashimi (coupé en tranches très fines, translucides) et en nabe. En 2012, un plat de fugu coûtait plus de 5 000 yens (environ cinquante euros) auprès de la chaîne Torafugu-tei, jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de yens dans de grands restaurants.

Les Polynésiens préparent le fugu, dans l'archipel des Tuamotu, c'est une tradition qui se transmet de génération en génération. Il est également préparé à Taïwan, en particulier dans les îles Pescadores où il est pêché en grande quantité. »

Un cas mortel chez un autochtone a été recensé à l’île des Pins.

 

 

Méduses d’Europe,  huîtres et moules  peuvent aussi être contaminées (comme cela est arrivé dans l’étang de Thau) .

Les malades de Charcot  de la commune de Bellentre en Savoie près d’Albertville. Tous  se nourrissaient de fausses morilles (Gyromitra esculenta) qu’ils avaient l’habitude de cueillir à la belle saison en très grandes quantités (de 500 g à 3 kgs) qu’ils sèchaient ou mettaient au congélateur pour les consommer tout au long de l’année. Ils les mangeaient crus, séchés ou très peu cuits , et telle serait l’origine chez eux de la SLA  (ou sclérose latérale amyotrophique) ou maladie de Charcot. Or la fausse morille contient de l’hydrazine, qui déclenche la maladie en abîmant l’ADN du patient  et par conséquent l’enzyme SODI qui normalement détoxifie les motoneurones, selon le Dr Lagrange.

 

 

 Graines de cycas suspectées sur l’île de  Guam . Wiki : « Toutes les parties du cycas (racines, tronc, feuilles, graines) sont dangereuses en raison de deux composés : la cycasine, à toxicité digestive et hépatique, et la béta-N-méthylamino-L-alanine, un acide aminé neurotoxique surtout présent dans les racines et les graines. Après la seconde guerre mondiale, des scientifiques américains  ont noté une incidence anormalement élevée de la maladie de Charcot dans la population polynésienne  de l’île. Ils ont soupçonné une  consommation de graines de cycas, et d’ailleurs  l’arrêt de la consommation s’est accompagné  d’une certaine baisse de l’incidence de la maladie. Mais ce peut être une simple coïncidence, car les autochtones se nourrissaient aussi  de poissons de récifs qui pouvaient, comme les mérous, être « gratteux », s’ils étaient consommés en guise de fafarou (poisson fermenté plusieurs jours dans l’eau de mer ou le jus de coco  emporté au cours des migrations).

J’ai lu un intéressant article dans le  Figaro du jeudi 7 octobre 2021, p. 16, sous le titre : « Des champignons et un étrange « cold case » médical en Savoie ».  

On incrimine le champignon Gyromitra  esculenta , ou fausse morille ,  interdit à la vente en France depuis seulement 1991, mais autorisé dans les régions nordiques et encore consommé en Savoie. Le Professeur Peter Spencer , spécialiste de neurotoxicologie à l’université de Portland (Etats-Unis),  nous dit avoir eu des cas semblables à ceux de Savoie aux Etats-Unis et en Finlande et qu’il fallait creuser l’hypothèse des champignons .

La mort de Bouddha : Phorkos et porcos.

Bouddha est, dit-on, mort après avoir absorbé du sanglier, ce qui est pour le moins curieux pour un végétarien ; mais il s’agit plus probablement d’une fausse morille et ce qui a fait illusion, c’est l’homonymie en grec et dans les langues indo-européennes: porcos , porc,  sanglier , et Phorkos, dieu de la mort, Porkeus, le nom du Serpent mythique de Kalydna, en latin porcus et Orcus (qui a donné ogre en français ou orque). La fausse morille a été appelée Phorkos, la mort, en l’honneur de Bouddha,  mais on a compris porcos, sanglier. C’est d’ailleurs cette homonymie , plus exactement cette pa        ronymie, qui explique le refus de manger du porc dans  certaines religions (et non l’existence d’une maladie transmise par le porc en orient, la trichinase).

mardi 21 septembre 2021

L’IDENTIFICATION DU COL ALPIN EMPRUNTE PAR HANNIBAL par un ulmien en 2021-08-22

 

L’IDENTIFICATION DU COL  ALPIN EMPRUNTE PAR HANNIBAL par un ulmien en 2021-08-22

 

« Rougissant le ciel noir de flamboiements lugubres,

A l’horizon, brûlaient  les villages Insubres ;

On entendait au loin barrir un éléphant.

 

Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche, Hannibal écoutait, pensif et triomphant,

Le piétinement sourd des légions en marche.

La Trebbia

 

… Et tout ce que vomit Subure et l’ergastule,

Tous , anxieux de voir surgir, au dos vermeil

Des monts sabins où luit l’oeil sanglant du soleil,

Le chef borgne sur l’éléphant gétule . »

 

Après Cannes , dans les Trophées , J. –M. de Heredia

 

Résumé : l’auteur reprend l’étymologie des APPENNINS comme les Alpes Poeninae , les Alpes carthaginoises, en souvenir du passage d’Hannibal Barca et identifie le col de Bracco (le moins haut du massif, 600 mètres d’altitude), dont le nom vient du génitif pluriel  Barcorum, le lieu de passage  des deux Barca, Hannibal Barca et , quelques années plus tard, son frère Hasdrubal. Hannibal débouche sur les Insubres.

L’auteur identifie le cours d’eau appelé Skaras  par l’historien grec Polybe comme l’Eygues ( affluent du Rhône) dont un affluent s’appelle l’Esclatte , c’est-à-dire la petite Skalas. Hannibal se trouve au confluent de l’Eygues et du Rhône, près de Caderousse et des îles Furianae, c’est-à-dire vagabondes,  ou îles de Caderousse , ou encorte île de la Piboulette. Il traverse le Rhône grâce au fait que le fleuve se subdivise en deux bras dont l’un, très peu profond,  est appelé le bras mort. C’est là qu’a lieu la bataille du Rhône, près d’Avignon,au confluent de la Durance et du Rhône,  où setrouve le rocher des Doms , éperon calcaire blanc attesté par les auteurs anciens.Il franchit la Durance au gué de Bonpas.

 

Après avoir localisé dans mes blogs précédents  notamment Alésia (Novalaise), Troie, Pylos et les lieux les plus mystérieux de l’Odyssée et de l’Iliade, il me

restait à identifier le lieu du passage d’Hannibal à travers les Alpes.

 

On distinguait,  dans l’Antiquité , les différents massifs alpins  par le nom des peuples voisins ou des hommes qui les avaient rendus célèbres.

 

1 Les Alpes Grées, Alpes Graiae  Pline, 3, 134 : ce sont les Alpes habitées par le peuple celtibère (aussi appelé ligure ou gaulois)  des Graioceli . Le plus illustre représentant des Graioceli est, pour nous du moins,  l’homme d’Ötzi ,  un homme momifié retrouvé par deux alpinistes dans le glacier du Hauslabjoch, à la frontière entre l’Autriche et l’Italie et  surnommé par les Français Hibernatus .Ils sont  présents en Espagne, en Italie (Vezzani ligure) , en Sicile (Vezzani) et en Corse (Vezzani).

2  Toujours portant des noms de peuples voisins , on trouve  les chaînes des Alpes orientalesappelées les  Alpes Noricae , les Alpes Rhétiques,les Alpes Grisonnes (à rapprocher de Graioceli, Graisoni , avec un autre suffixe) ou les Alpes Carnicae (à rapprocher du nom des Carnutes) noms que l'on trouve chez Pline l'Ancien et chez Florus.

 Portant des noms d’hommes, on trouve les Alpes Cottiae, en l’honneur de Cottius , citées par Ammien Marcelin ,15, 10, 2 et  25, 10,2  (Alpes Cottianae)  , par Tacite , Histoires , 1, 61 et par Pline ,3, 133 (Alpes Cottiniannae). Qui était ce Cottius ?

Marcus Julius Cottius était un roi ligure, vivant au temps de l'empereur romain Auguste (63 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.).

Cottius, nous apprend la toile,  était  un roi qui avait reçu de son père Donnus un petit État indépendant qui correspondait  peu ou prou à la vallée de Suse, à une partie de la Maurienne et au Briançonnais. Allié de Rome, il est nommé præfectus civitatis par Auguste en remerciement de son attitude favorable, continuant de régner dans sa capitale, Segusio (Suse).

Ce rex ligure a fait tracer la route dite « de Cottius » (située aujourd'hui au Mont-Cenis ) et édifier à Suse en l'an 8 av. J.-C. un arc de triomphe dédié à son protecteur Auguste (Arc d'Auguste), dont la dédicace est un témoignage précieux, car elle donne le nom de son père Donnus, et énumère les quatorze peuples ou tribus composant son royaume.

Il donna son nom à la province des Alpes cottiennes (StrabonGeographie - IV.VI.VI).

Son petit-fils, également nommé Marcus Julius Cottius (Cottius II), obtient par la suite le titre de rex de la part de l'empereur Claude. Après sa mort (63 ap. J.-C.), ses États furent réunis à l'Empire, formant plus tard la plus grande partie de la province des Alpes cottiennes.

 

 

La dénomination « Alpes juliennes » vient de l'expression latine Alpes Iuliae. ).

La première mention des Iuliae Alpes se trouve chez Tacite, mais l'expression ne devient fréquente qu'au ive siècle, notamment chez Ammien Marcellin. Le nom fait certainement référence à la gens Iulia, mais les historiens antiques n'en éclairent pas l'origine et les historiens modernes ne sont pas d'accord entre eux : un premier groupe, à la suite de Cluverius, pense qu'il rappelle Jules César ; on attribue souvent à César la fondation de Forum Iulii (l'actuelle Cividale del Friuli, Frioul , qui vient  de Forum Iulii) quand il était proconsul de Gaule cisalpine ; un deuxième groupe constate que le rôle de César dans cette région a été beaucoup plus limité que celui d'Auguste, qui en fut le pacificateur, et pense donc qu’Alpes Iuliae serait plutôt à mettre en rapport avec le premier empereur.

 

 

  Nous en venons maintenant au nom des Alpes Pennines , qui nous occupe au premier chef.  Déjà Varron 1,1, 10, 1,52, 1 , interprétait Poenicus et Punicus (traductions du grec Phoinikos, Phénicien) ,comme signifiant  Carthaginois ; puis  Salluste et l’historien grec Polybe rattachent leur nom  , Poenina juga, Poeninus mons, au passage d’Hannibal Barca , le Carthaginois,  et de son frère Hasdrubal Barca. Seuls Pline ,3, 123 Live, 21,38, 9 , 5, 35,2 ;21, 38,6 , ne font pas chorus et rattachent le nom de Poeninus à celui d’une divinité gauloise .On trouve en effet Jupiter Poeninus ,dans les  Inscriptiones, recueillies par Orelli, 1856, 228, c’est-à dire , selon ma traduction, un hommage à Jupiter Carthaginois, honoré du col du Saint-Bernard au Saint –Gothard , et peut-être identifié à Hannibal divinisé.

Quel est l’équivalent de Jupiter à Carthage ? C’est Bal Hamon ou Baal,cf. Hasdru –bal, Hanni-bal  . La dynastie des Barsacides prétendait descendre de Bal, d’où son nom. Et justement nous allons trouver le nom de Barca altéré en Bracco, avec deux noms des cols les moins hauts de la chaîne des Apennins, le Passo del Bracco (615 m), à l’aller peut-être, faisant déboucher Hannibal  devant les Insubres et le col voisin et homonyme du Passo del Bracco , 615 mètres , au retour peut-être, mais de montée plus abrupte que le précédent. Bracco vient de l’adjectif Barcaeus , Barceus, de Barca ou Barcas, au génitif pluriel  Barcorum, c’est-à dire des Barca, tant Hannibal que Hasdrubal .

La traversée antérieure des Alpes par les Gaulois en 225 av. J. –C.par le Col de la Traversette

Col de la Traversette, près du mont Viso, (2 947 m), préféré au col de Mary.  

Voici ce que nous apprend le Web : « L'embryologiste Sir Gavin de Beer (1899-1972), dans ses ouvrages publiés en 1956 et en 1969, refuse la lecture Isara qu'on fait chez Tite-Live, et assimile le Skaras de Polybe à l'Eygues, affluent du Rhône, transcrit au Moyen Âge en « Equeris » (1278), « Icaris » (1321), « Yquarum » (1393) et « Yguaris » (1414). Il rejoint les auteurs qui admettent l'itinéraire par la Druentia assimilée à la Durance [latin Druentia, de adura    + suffixe d’affluent  -antya) et propose un trajet dans les Alpes méridionales, qui longe la Drôme jusqu'à la hauteur de Die, puis rejoint la Durance par le col de Grimone. L'itinéraire adopté par de Beer laisse la Durance, qui mènerait au col de Montgenèvre |mais pourquoi, si , comme moi, on choisit le lac de Zurich , le massif des Apennins et le col de Bracco ?Après l’île de Caderousse, Hannibal passe par Avignon (épisode du rocher blanc des Doms), au confluent de la Durance et du Rhône, et quitte cette vallée vers Guillestre pour le Queyras, remonte le Guil et franchit le col de la Traversette, près du mont Viso. L'altitude élevée de ce col (2 947 m)[trop élevée pour des éléphants !], préféré au col de Mary, garantit selon de Beer la présence de névés recouverts de neige lors du passage d'Hannibal (à l’automne).

 Le lieutenant-colonel Eugène Hennebert, dans sa Vie d'Hannibal, publiée en 1870 et rééditée récemment, envisage un passage par le col de Montgenèvre, en admettant qu'il lui faut négliger le détail de la vue sur la plaine du Pô, impossible depuis ce col. L'itinéraire qu'il esquisse part de Montélimar, passe par la haute vallée de l'Eygues et rejoint le sillon de Gap et la Durance.

Le gué principal de la Durance : la chartreuse de Bonpas ,  

située sur la commune de Caumont- sur Durance, sur la rive droite de la Durance qu’elle surplombe.

Ce lieu de passage entre Caumont et Noves existait  déjà à  la préhistoire.et c’est lui que Hannibal a emprunté. Par euphémisme, il s’appelle aujourd’hui le gué de Maupas, gué du mauvais passage. « Toutefoi l’ hypothèse de de Beer , quoique jugée admissible par certains, est contestée, y compris en Angleterre. Serge Lancel souligne notamment la difficulté d'accès de ce col, brèche étroite perçant une crête entre des pentes très raides et doute que les éléphants aient pu le franchir.

L'hypothèse d'une traversée via le Col de la Traversette, bien que jugée jusqu'alors peu probable, est présentée par William Mahaney début 2016 dans une étude utilisant des données géologiquesbiostratigraphiquesgéochimiques et 

microbiologiques. Celles-ci mettent en évidence, dans une tourbière située immédiatement sous le col, la présence d'une couche de boue exceptionnellement perturbée et enrichie en matière organique. Cette couche sédimentaire se caractérise par une forte présence de bactéries Clostridium, typique des mammifères. Les différentes observations de cette étude indiquent donc le passage par le Col de la Traversette de potentiellement plusieurs milliers d'animaux, dont des chevaux. La datation par le carbone 14 situe les prélèvements entre 2070 +/- 31 BP et 2530 +/-90 BP, soit une fourchette entre -80 +/- 31 et -580 +/-9085,86,87, large période qui inclut les passages des Alpes par les Gaulois en -225, par Hannibal en -218 ou par Hasdrubal Barca en -207, pour ceux que les historiens ont répertoriés. Les travaux du micro-biologiste Chris Allen accréditeraient cette hypothèse. »

La télévision a popularisé cette hypothèse de la traversée par Hannibal au col de la Traversette,  qui a pourtant 2947 mètres  et porte des neiges éternelles .Je pense que les Gaulois ont pu passer par le col voisin  de Mary (nom qui vient du gaulois mara et signifie cheval,  mari au collectif ) et que le crottin a été laissé par les  chevaux des Gaulois au cours d’une halte de repos au pied du col proche  de la Traversière , jadis boisé et riche en eau potable, devenu , au fil des millénaires, une tourbière.

Réflexions sur les quelques noms qui interviennent dans les récits des auteurs anciens.

a) Les noms de fleuve.

Il faut, selon moi, éliminer Grenoble , l’Isère n’étant pas l’Isara de Tite Live, qui est la S(k)ara-s(s de nominatif grec)  de Polybe, avec un i initial qui est un article

 Le nom du Rhône est Rhodanos, à rapprocher de Lausanna,  celui de la Saône est Arar ou Araris , qui viennent tous les deux  d’un mot ibère signifiant rivière, aduksa-na  , cf. le nom de l’Adour.   Le nom de la mystérieuse  Skaras de l’historien  Grec Polybe vient probablement aussi de (adu)ksara-s  et correspond à un affluent du Rhône dont le nom est transcrit au Moyen Âge en « Equeris » (1278), « Icaris » (1321), « Yquarum » (1393) et « Yguaris (1414)

 et donne aujourd’hui son nom à   l’Eygues ou Aigue  C’est au niveau du confluent du Rhône et de l’Eygues queHannibal a pu traverser le Rhône, moins profond à cause de sa division en deux bras.

Selon Polybe , Hannibal passe par le territoire des Allobroges, domaine assez vaste des Alpes du Nord. Le point de départ est le confluent du Rhône et d’une rivière que Polybe nomme « Skaras » ou « Skaros ». Au confluent, les deux cours d’eau sont parallèles et entourent une bande de terre nommée « île » avant de se rejoindre.

Le récit de  Tite Live , dans les chapitres 30 à 38 de son livre XXI, plus long et romancé que celui de Polybe, en reprend la plupart des éléments : ainsi le départ se fait depuis un confluent du Rhône et d’une rivière qui entourent un terrain nommé « île », près des territoires des Allobroges. Mais les manuscrits qui ont servi à établir le texte de Tite-Live donnent plusieurs variantes pour le nom de cette rivière : « Arar », « Ibi Arar », « Saras », « Bissaras », « Ibsara », transcrit en « Ibi Isara » par le philologue du xviie siècle Philip Cluwer, terme connu des Romains et correspondant au « Skaras » de Polybe10,11.

 Le nom mystérieux de l’île correspond à un grand îlot formé pour nous par une division du Rhône en deux bras , mais pour les Anciens , (car nous sommes au confluent de l’Eygues et du Rhône), à l’Eygues, avec les cités des Ilons (de insula, île, + suffixe en -on de filiation ou dérivation)et des Piboulettes.(Vaucluse, commune de Caderousse près d’Avignon). Le nom de l’île est ausxsi île de Piboulette vient du provençal pibol , latin populus , lieu planté de peupliers.On retrouve,  dans le nom de Polybe Skaras  ou dans celui de Tite Live  Iskaras,  le nom d’un affluent de la rive droite de l’Eygues , l’Esclate , long seulement de 10,1 km sur deux communes avec trois sous-affluents .Le nom l’Esclate traduit  l’évolution de  l’ancien nom retenu par Polybe et par Tite live à partir de Iskala+ suffixe diminutif en –et ou au féminin –ette  (cf.Loir, Loiret), donnant eskalette , esclatte.

A noter deux noms d’affluents de l’Eygues, l'Armalause  et le Lauz-on , où l’on reconnaît le suffixe gaulois de filiation en -on et  le radical de lause  signifiant rivière , de adusa-na , à rapprocher de Lausanna , de Rhodanos et du nom de la Durantia.  

Etymologie de la Druentia, la Durance.

Web :  « La Durance est documentée sous les formes anciennes Druentia (ier siècle), Drouentios potamos (en grec), Durantia (8541271) ou Durentia (1127). Les formes classiques sont probablement des altérations de *Dūrantia, basé sur l'hydronyme dur- ou dru- que l'on retrouve dans le nom de nombreuses rivières des Alpes occidentales (Doire , de Duria, en Italie, Dranse en Haute-SavoieDracDrôme,  Dore, Durolle, Douro de Durius) , associé au suffixe locatif -antia. La Durance est en occitan Durença selon la norme classique, et en provençal Durènço selon la norme mistralienne. »

Selon moi, le nom d’adurance, avec peut-être déglutination de ce qui est pris pour l’article et avec suffixe d’affluent –ntya,  vient du radical ibère adusa, cf. Adour , Arrou, Rhodanos  etc. , vient de adura-ntya  .  

Deux noms d’origine différente pour une même rivière.

1 Aigue ou Aigues ou Aygue , qui ne vient pas du latin aqua,  eau.

Le nom d'Eygurande (attestation de 1300 Aygurandia) vient du toponyme gaulois *egoranda (ou *equoranda) dont l'évolution la plus fréquente en France est IngrandesEgoranda devait fondamentalement signifier "limite" et correspondait souvent à la frontière entre deux peuples gaulois, ici les riches Allobroges et les Cavares . De même, Caderousse vient d’une métathèse de (e) koranda, kadaro +sa, cf . les Cavares et Cavaillon. Le nom est en loccitan aiga (norme classique) ou en  provençal aïgo (norme mistralienne prononcer eigo où le o reflète le gaulois equoranda.

 

2 L’Eygues  prend sa source au pied du sommet de Peyle, situé dans le massif des Baronnies, entre Drôme et Hautes-Alpes. Elle coule vers l'ouest, passant à VerclauseSahuneNyons dans le département de la Drôme. En Vaucluse, elle a la particularité de changer de nom pour s'appeler Aigues. Elle passe au nord d'Orange avant de se jeter dans le Rhône à Caderousse en face du centre nucléaire de Marcoule. Son parcours est long de 113,7 kilomètres.

Étymologie du Web  

« Pour Sandre, la rivière s'orthographie Aigue.

Cependant, les autres formes d'écriture sont bien réelles et présentes sur le parcours comme le prouve le nom des communes de Saint-Maurice-sur-Eygues, et Camaret-sur-Aigues.

Etymologie de Eygues selon moi.

Le nom vient de  Iskaras On trouve au Moyen Âge le nom de  ce cours d'eau transcrit Equeris (1278), Icaris (1321), Yquarum (1393), Yguaris (1414).  Il a subi l‘attraction de Aigues , de  egoranda (ou *equoranda) .  Seul le nom de son affluent  l’Esclatte  a gardé son nom ancien.Rappelons que les notions de fleuve et d’affluent ont varié au cours des époques .b) Le nom de Taurini a été rapproché de celui de la ville de Turin, mais il y a des homonymes, Taricum plus proche encore de Taurini, ou Turicum, aujourd’hui Zurich. Voici ce que la toile nous en dit : « Une garnison romaine s'est établie sur un promontoire, nommé "Taricum", pôle de défense pour l'empire, mais surtout poste de douane qui contrôlait les échanges transitant par la rivière Limmat et le lac de Zurich entre les vallées alpines et le sud de l'Allemagne. L'ancienne implantation celtique aurait ensuite fusionné avec la romaine.

Taricum fut détruite au ve siècle par les Alamans, puis reconstruite.  ». Si nous suivons en partie  l’hypothèse de Mommsen, , nous pouvons substituer au lac Léman le lac de Zurich , qui est le 4e plus grand lac de Suisse., comme étape d’Hannibal .

c) La région où se situe Avignon est très riche en pierres calcaires qui servirent de matériaux de construction. Par exemple, les remparts actuels, qui mesurent 4 330 mètres de long, ont été bâtis avec une pierre calcaire tendre très abondante dans la région que l’on appelle « molasse burdigalienne ».

Ceint de remparts, le rocher des Doms, élévation calcaire de type urgonien |crétacé] , haute de 35 mètres (et donc à l'abri des inondations du Rhône qu'il surplombe) est le noyau originel de la ville. Les massifs calcaires sont très présents autour de la commune .Le rocher des Doms à Avignon fut aperçu par Hannibal et c’est le rocher blanc anonyme des auteurs anciens.

 Avignon se situe au confluent du Rhône et de la Durance, et de ce fait, est limitrophe au sud avec les Bouches-du-Rhône et les communes de BarbentaneRognonasChâteaurenard et Noves.

Directement accolées à l'est et au nord, on trouve les communes de Caumont-sur-DuranceMorières-lès-AvignonLe Pontet et Sorgues. Le gué qui permit au chef carthaginois et à ses 37 éléphants , à ses 14000 chevaux et mulets et à s’es 40000 hommes ,   de franchir la Durance est le gué préhistorique  de la charteuse du Bonpas ou Maupas, entre Noves et Caumont-sur-Durance,Cau venant de Cavares.

d) La traversée des Pyrénées.

Hannibal part de la Nouvelle Carthage ,  Carthagène en Espagne, pour assiéger Sagonte durant huit mois, traverser les Pyrénées aux environs de Collioure comme le pensait Napoléon (confidences à Montholon) , et gagner l’Italie en attaquant l’oppidum d’Enserune,puis se diriger vers les Alpes.

Le texte fondateur sur le passage d’Hannibal à travers les Pyrénées est celui, datant de 1938, de Joseph Margail,vivant à Oreilla par Olette (Pyrénées Orientales)   un article avec carte à la fin , du moins sur le Net, mais non dans le tiré à part,  consultable sur le Net , intitulé « A  la recherche d ’ « Illiberis ». J’ai obtenu sur  Rakuten un tiré à part annoté uneb foisb de la main de l’auteur  avec un texte retouché par  rapport au texte du Net (65 euros). Je me suis permis de corriger certaines étymologies et de modfier certains détails, mais toujours en restant fidèle à l’orientation du texte.

 

 Pour Margail, Illiberi ou  Illiberis  ne peut être Elne comme on le dit souvent, ni Corneilla –del-Vercor  ni même Collioure, mais sur le coteau de Saint-Cyprien situé à 2 kms 500 au nord est d’Elne au lieu-dit Palol. A 400 mètres au sud du premier coteau de Saint-Cyprien se trouvait , sur le chemin de Charlemagne, le village disparu de Palol  dont le nom signifie paillote, grange , silo moderne en catalan. On y a découvert (Pierre Vidal,  Guide historique et pittoresque du département des Pyrénées -Orientales, 1899., et de Lacvivier, Notes sur Elne , 1900, n°7, p.  224,  R. H. A.,

1 « de vieux murs remontant à l’antiquité » selon Pierre Vidal,  Guide historique et pittoresque du département des Pyrénées -Orientales, 1899. Ce sont les remparts d’Illiberis.

2 des substructions au bas des pentes méridionales du coteau situé à 2 km 500 au Nord-Est d’Elne , restes de l’Illiberis gallo-romaine qui avait débordé hors des remparts de l’oppidum celtibère.  

3 dans les environs,  c’est-à- dire à proximité du lieu où Margail a placé le camp d’Hannibal,  d’assez nombreuses monnaies carthaginoises, « vraisemblablement perdues par des soldats d’Hannibal »,   selon Lenthéric, Villes mortes du Golfe du Lion, Plon, 6e édition, p.181.

4  des  poteries et médailles romaines datant d’Auguste à Gordien (238 ou 244 ap. J .C , soit antérieures de quelques années à la date probable de la fin d’Illiberis (correction manuelle .

5 « M . de Saint-Malo dit [. ..]  qu’on a découvert « une multiplicité de silos dans les rues et places publiques de Saint-Cyprien. ». or, M. F. P. Thiers qui a dirigé les 5 campagnes de fouilles de Ruscino (1909-1913)  signale  qu’à « Ruscino les silos débordent autour du plateau.Ils dévalent le long des pentes, escaladant d’autres versants,  et s’étatalent même en plaine ; le long de l’ancienne voie domitirenne qui traversait l’enceinte,les silos s’étendent sur 500 mètres. » Il n’est donc pas surprenant  qu’on trouve des silos d’Illiberis jusque dans le village de Saint-Cyprien.M. Thiers, qui est convaincu qu’Illiberis ne pouvait se trouver à Elne, écrit dans (Recherches sur les Ibères du Roussillon),  après avoir rappelé que les emplacements des anciens oppida d’Ensérune, Montady, Montlaurès, Ruscino sont criblés de silos : « Si  nous trouvions  sur les bords du fleuve Illiberis (le Tech) une puissante agglomération de silos , nous devrions y reconnaître la ville d’IIliberis. »

 

 

Pour Collioure, selon le Web : « L'origine du nom de la commune , savoir , Kauk illiberis , provient de deux mots : Kauk et Illiberris Kauk est une racine  ibère qui porte l'idée de forme arrondie, parfois utilisée pour désigner des baies ou anses de bord de mer. .« cauk » est à rapprocher du grec kuklos et pêlomai, se mouvoir,  du latin circulus, du sanskrit cakrah, du vieux norroit hiol ,du latin portus, port, de racine kwe- . Illiberre ou Illiberis est l'ancien nom de l'actuelle Elne [faux], une commune située une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Collioure, qui était déjà une cité réputée au vie siècle av. J.-C. Le nom de Collioure signifie donc « le port d'Illiberis », avec l'idée d'une baie, ce qui correspond à l'actuelle configuration des lieux, le vieux port de Collioure se trouvant au fond d'une anse arrondie. » Collioure, de cauk iliberris , serait le port (cauk) maritime  récent de la véritable Illiberis  qui aurait aussi un port fluvial situé non loin de l’embouchure du Tech.  Strabon parle  de Pyrale et du fleuve lors de la bataille de Caton.  Illiberis vient de ill-iberis, signifiant la ville des Ibères. En admettant que Pline le Jeune désigne Collioure sous le toponyme Colybris, II, 5,  III,1 et 9,  on trouve deux autres villes homonymes au moins, l’une en Bétique, l’autre en Gaule Narbonnaise (Auch,  dont le nom antique est Elimberrum selon Pomponius Mela au Ier siècle ou selon l’itinéraire d’Antonin. Selon Jean-Baptiste Orpustan et d'autres linguistes, aussi bien ElimberriElimberris Auscorum (de Volcarum), l’Elliberis des Auscitains, que le nom antique romanisé Elimberrum, ancien nom de la ville d'Auch, viennent du basco-aquitain ili [eli- en latin] "ville". + ibère)

Margail cite , p.197, un texte de Strabon (VI, 1) relatif aux barques à faible tirant d’eau qui remontaient le Tech ; les barques arrivaient jusqu’à Illiberis. Le port fluvial d’Illiberis,  conclut Margail , n’est donc plus une simple conjecture, et il est cerrtain que ce n’était pas la mer qui  baignait  Illiberis , mais bien un cours d’eau, le Tech.

Le Tech a changé de cours plusieurs fois et il a coulé au nord etb au sud  d’Elne ; il baignait les coteaux de Saint-Martin-la-Rive et les coteaux de Saint-Cyprien.Selon  Strabon, IV, 1, 6, Athénée , VIII,2, venant d’un passage perdu de Polybe, et Ptolémée , II, IX,9, Hannibal franchit les Pyrénées, campe ad oppidum Illiberis ; les reguli Gallorum  se concentrent à Ruscino (situé aujourd’hui sur un petit fleuve, le Têt, à 4 Kms à l’est de Perpignan et  appelé Château-Roussillon, Roussillon venant du nom de la ville :Ruscino ; ils négocient avec lui et se rejoignent à IIlliberis. Hannibal se met en route et atteint le territoire des Volci (Auch).   ,  

On a  voulu,  à tort , voir dans Elne (Castra Helena ? cf. le nom du vin Le domaine de la Dame)mais plus probablement de Elna , de alda  du  basque Aldude, Jean-Baptiste Orpustan propose l’étymologie ald(a)-uhide qui signifie « versant du chemin des eaux », cf . Ernazu, de ern-uhide , de même signification )   Illiberis.

Le chemin ferré  ou  ancienne voie romaine et ses vestiges.

Sur le coteau de Saint-Cyprien , on a un lieu qui s’appelait puight ferrant, puight  de pactum ( pango), compacté et ferrade, comme ferré en français dans  chemin ferré (Littré :  dur comme le fer (cailloux), par opposition à chemin vert , et surtout à chemin pavé .Le chemin ferrat est l’ancienne voie romaine que Hannibal a empruntée , qui deviendra la Voie de Charlemagne et dont on repère des vestiges, par exemple dans le  noms ancien de La Villa Salix pour Calix ,  comme en français  chemin chaussé, ou une chaussée, souvent mal orthographiée saulsaie,  du bas latin  calciare, encaillasser, de calx,calcis,   grec chalix, caillou,caillasse .

 A noter le nom du vin Sol payre , c’est-à- dire sol empierré, sur la colline de Saint-Martin, vestige de la voie préhistorique,  autrement dit de  la voie de Charlemagne , depuis Ruscino, Théza, une partie d’Elne, l’est de Sainte –Eugénie deTrémals(ruines près d’un mas) ,  jusqu’à Collioure.

 Le tracé de la poie préhistorique empruntée par Hannibal.Nous savons  que cette voie devenue romaine plus tard , puis voie de Charlemagne,   reliant la vallée du Tech-Ruscino, à partir du petit col situé à un kilomètre à l’ouest d’Elne,  continuait en ligne droite jusqu’à Illiberis, située  sur le coteau qui se trouve  à 2 km . 500 au nord-est d’Elne. La voie préhistorique, puis romaine,  passait donc à Illiberis.

Notes étymologiques :

Le nom du  lieu dit  La Pave ( en français droit de pavage) désigne le lieu où était initialement installé  le péage  pour l’entretien des routes , du latin pavio, niveler, aplanir , sans référence sémantique à pavé.

Le nom de Las Routas (sous -entendu arenas, sables), où Margail situe le port maritime d’Illiberis (c’est une plage sablonneuse)   peut venir du participe passé du latin  ruo , creuser, pelleter, fouiller pour desensabler, rutus , désensabler, donc les sables remués, enlevés , fouillés.Mais il a pu y avoir plusieurs ports successivement , comme Saint-Cyprien –Plage ou l’un des étangs actuels , alors ouverts sur la mer et plus profonds ou approfondis par des travaux.

Résumé pour le passage d’Hannibal à travers les Pyrénées :

Il passe par les environs de Collioure, comme le pensait Napoléon , exactement à Palol sur les  coteaux de Saint-Cyprien, où existait une voie préhistorique avec des cailloux (via ferrata ), coteaux arrosés à l’époque par le Tech. C’est donc un port fluvial. Le port maritime , à l’époque d’Hannibal, est  à Pyrène, peut-être près de  Las Routas , qui aujourd’hui ,est ensablé. Mais  au Moyen Age  ,  et n’offrant de nos jours guère plus d’avantages, on a eu dans le voisinage le Gouffre  (c’est-à-dire le golfe ou port ) du Canet (de canna, barque ,+ diminutif en –et) ;  puis , lorsque l’ ensablement est devenu irrémédiable,  Pyrène –Las Routas , le port maritime  d’Illiberis  est déplacé à Collioure. Illiberis n’a pas survécu à sa destruction par les Cimbres et les Teutons en. 102 av. J. C.

 

 

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