LES MÉGALITHES ETHIOPIE
A la suite d’une émission de Arte
concernant certains mégalithes d’Ethiopie,
malgré mes 79 ans et ma méconnaissance de cette contrée, j’entreprends de
donner mon avis sur cette fascinante Ethiopie et sur ses mégalithes , si peu et si légèrement étudiée. J’’avais
jusqu’alors lu en tout et pour tout, du grec Héliodore d’Emèse (Ohms
aujourd’hui) , le roman Les Ethiopiques (traduction traditionnelle depuis Amyot, en grec ta Aithiopika, les histoires d’Ethiopie) ou les
Amours de Théogène et de Chariclée, roman qui daterait du 3e siècle ap. J. C., et dont l’action se
situerait au 5e siècle av.
J. C. ,.Je l’ai lu dans la Pléiade, où , à la fin du roman, , se trouve la
seule description ancienne (et exacte selon le traducteur P. Grimal) de l’Ethiopie.
C’est au Hadar qu’ont été trouvés les restes
fossiles de l’hominienne bipède Lucy et de
tel autre cousin de Lucy plus ancien de
400000 ans, nommé Kada-mounou, nom qui signifie le
"Grand homme" en
langue afar (mounou semble apparenté
à l’anglais man et kada au grec gennadas, de gedadas, cf.
gennaios de gednaios pour gedana- seul masculin singulier, de
coeur noble): tel est le nom de baptême qui désigne ce nouvel hominidé bipède,
qui mesurait près d’1, 68 mètres et qui vivait il y a 3,6 millions d’années dans la vallée du Rift en Ethiopie. C’« est une
nouvelle confirmation qu’Australopithecus
Afarensis (Lucy) n’est
pas la seule espèce potentiellement ancêtre de l’homme qui vivait dans la
région éthiopienne de l’Afar. L’hypothèse ancienne selon laquelle
Lucy serait « la mère de l’Humanité » est donc de plus en plus contestée par
les paléontologues » -évoquons Toumai
(7 millions d’années, découvert au Tchad) .
Quelle langue
parlait-il, -s’il parlait ? Etait-ce l’ibère, un e langue proche de l’indo-européen,
version somalie ? La Basse-Nubie
soudanaise qui s’étend de la deuxième cataracte jusqu'aux environs de Khartoum,
appelée Kuch ou Ethiopie, []permit à des linguistes du XIXe siècle
de créer la notion de langues couchitiques dérivées de l'ancienne
langue de Koush et proches de
l’indo-européen, comprenant le beja,l
‘oromo,le
bilin, et d’autres
langues apparentées parlées au Soudan, en Erythrée et en Ethiopie.
Le nom
du Nil
pour les anciens Egyptiens était atur,
nom qu’on retrouve en France dans Arrou en
Eure-et-Loir ou en Bourgogne (Arroux)
pour une rivière ou dans l’Adour et
qui signifie la grande rivière ; atoura a phonétiquement évolué en eior qui aujourd’hui désigne le delta du
Nil et qui a été repris par la langue arabe
pour donner le nom du Nil, Neilos en grec, de n-eiros. Voici ce qu’en dit Internet : Les anciens Égyptiens l'appelaient Atour ou itéru (trans. = jtrw)[3] signifiant la
grande rivière, représentée par les hiéroglyphes :
qui se déformera plus tard en eior[].
Le mot « Nil » ((ar) nīl), vient du grec Νεῖλος (Neilos), qui serait lui-même une
transcription déformée du terme égyptien Na-eiore, pluriel de eior
désignant le delta[].
En arabe , on écrit النيل (An-Nil).
Les
Touareg (parlant une langue apparentée à l’ibère, version somalie), considérant le Niger comme le cours
d’eau par excellence, le fleuve des fleuves, l’avaient de
longue date baptisé egerou nigerou (n étant un morphème de pluriel antéposé
) et igerou de atura donnant itéru , puis igéru, une forme phonétiquement moins évoluée que eior ( le t intervocalique de atura s’est amuï dans itora
et il est devenu dh, puis g dans igéru
).De même, on retrouve le nom de l’Aisne, Axona en ibère,qui signifie rivière, dans Auxomis,
Assoum, en Ethiopie septentrionale, p . 777, où les Auxomites apportent en cadeau une girafe
au roi d’Ethiopie .
La Basse-Nubie soudanaise s’étendant de la deuxième cataracte
jusqu'aux environs de Khartoum, appelée Kuch ou Ethiopie, []permit à des des linguistes du XIXe siècle de créer la notion de langues couchitiques comprenant le beja,l ‘oromo,le
bilin,
des langues apparentées parlées au Soudan, en Erythrée et en
Ethiopie, liées à l'ancienne langue de Koush.
.
De quelle couleur était sa peau ? D’un blanc café au
lait ? Voir mon blog sur les Ligures
au teint basané. Ce qui semble vraisemblable en tout cas, c’est que son
équipement
intestinal ne devait pas lui permettre de digérer le gluten, ce qui correspondait
aux céréales à sa disposition : le sorgho
et le tess entre autres étaient sans
gluten et c’est elles dont les menhirs sont censées favoriser magiquement la
récolte .
Mais, pour ce qui nous intéresse ici, l’Ethiopie est le paradis des mégalithes, étant donné leur nombre, leur diversité (dolmens, menhirs, trilithes, etc.)
et leur antiquité, et si j’avais à reprendre mes travaux et mes blogs sur
le mégalithisme et son interprétation,
je commencerais par l’Ethiopie.
On
devine, pour peu qu’on ait lu de mes blogs proposant une interprétation nouvelle des menhirs, que la théorie de Roger Jousseaume , amplement
développée dans l’émission, sur ce qu’il
appelle des pierres phalliques avec à
leur sommet un « gland » (sic !)
ne m’agrée aucunement, car elle
considère en gros qu’il s’agit de pierres phalliques célébrant, et la
génération, et comme des cénotaphes, des hommes morts. C’est une théorie qui
n’accorde de l’importance qu’à la mort et à l’enterrement, faisant des pierres
tombales des menhirs, ainsi qu’à reproduction humaine. Il s’est occupé d’ailleurs de pierres prétendument « phalliques » récentes, datant du
XVe siècle.
Les deux Ethiopies.
Comme
l’a écrit le scoliaste latin Servius , Il existe deux Ethiopies ,l’une à
l’ouest , l’autre à l’est, que la
proximité de la mer , la présence de mégalithes et les invasions
noires ont unifiées au cours des
millénaires. Recourons maintenant à la Genèse, 2, 13, pour étudier notre Ethiopie traditionnelle de l’ouest : « la deuxième rivière s’appelle
le Gihon ; c’est le même
fleuve qui entoure tout le pays d’Ethiopie », ou (traduction de la Bible de Jérusalem) il contourne tout le pays de Kuch. » Nous verrons combien est importante cette
mention de notre Ethiopie comme pays de
Kuch pour l’interprétation, par la religion de ceux-ci , des gravures des
menhirs , en particulier du cordon ou kusti au-dessous de l’extrémité
arrondie. A date ancienne (- 2000 ?) , l’Odyssée, trad. Bérard , 1, vers 22 sqq , nous
confirme cette partition : « Or, le dieu [Poseidon ] s’en
alla chez les Nègres lointains (les Ethiopiens, traduits ainsi par Bérard
d’après l’étymologie populaire de
« visages (ôps) brûlés (aith)») , les Nègres répartis au bout du
genre humain, dans leur double domaine, les uns vers le couchant, les autres
vers l’aurore (à l’est, l’Ethiopie traditionnelle) : devant leur hécatombe
de taureaux et d’agneaux, il vivait dans la joie, installé au festin. »
De
plus, Héliodore, op. cit. , parle du
roi d’Ethiopie Hydaspe comme du roi d’Ethiopie occidentale et orientale.
A date plus
ancienne (- 2000 ?) , l’Odyssée,
trad. Bérard , 1, vers 22 sqq ,
nous le confirme : « Or, le dieu [Poseidon ] s’en alla chez
les Nègres lointains (les Ethiopiens, traduits ainsi par Bérard d’après l’étymologie populaire de « visages (ôps) brûlés (aith)») , les Nègres répartis au bout du genre humain, dans leur
double domaine, les uns vers le couchant, les autres vers l’aurore (à l’est,
l’Ethiopie traditionnelle) : devant leur hécatombe de taureaux et
d’agneaux, il vivait dans la joie, installé au festin. »
L’Ethiopie de l’ouest.
F.
Niel, dans Dolmens et menhirs, Que
Sais-je ? p .73, écrit qu’en Afrique occidentale, on rencontre (un
groupement remarquable) : celui de Tondidaro au Soudan, qui se situe près de
Niafunké, sur le plateau de Tondidaro, et comprend environ 150 pierres
levées, taillées [prétendument]en forme de phallus. Il en existe un exemplaire au Musée
de l’Homme. »
« Un
autre groupement, écrit F. Niel, op.
cit., p.73,est celui de Tambacounda, au sud du fleuve Sénégal, presque sur
la frontière de la Gambie britannique. Ce sont surtout des cromlechs (cercles
de pierres) sur un territoire de 250 km de longueur et de 70 de
largeur. » « Le seul monument au monde, continue-t-il, qui pourrait, à la rigueur, être comparé à
Stonehenge » est un cromlech double composé de blocs cylindriques, appelé
la Tombe du Roi. »Signalons aussi
les pierre-lyre de Sénégambie (voir mes blogs pour l’interprétation de ces
menhirs).
Le Niger, fleuve de
l’Ethiopie de l’Ouest, et le nom des nègres.
Quelle
est cette seconde Ethiopie, encore plus mystérieuse pour nous que
l’autre ? C’est peut-être le Nigéria
actuel, la région du fleuve Niger). Voici
ce qu’en dit Jeune Afrique :
« Niger, en latin, signifie « noir ». En
découlent, dans toutes les langues européennes, les mots tournant autour de
cette couleur, y compris pour évoquer les hommes qualifiés de noirs. Le negro et le nigger (« nègre ») des Américains ont la même étymologie. Certes,
les Romains parlent de nigritae pour
évoquer les Africains noirs.
Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le nom du
fleuve qui coule entre la Guinée et le Nigeria,
en passant par le Mali et le Niger,
n’a pas la même origine. Les Touareg (pluriel de Targui), le considérant comme le cours d’eau par excellence,
l’avaient de longue date baptisé egerou
n-igerou, « le fleuve des fleuves »
en berbère. Les Arabes reprirent cette expression, la traduisant en nahr al-nahr, ce qui confirme le sens de
« fleuve des fleuves » en
berbère. La confusion vient du géographe
Léon l’Africain qui, dans sa Description
de l’Afrique (1526), a confondu le niger
latin et le n-igerou
berbère. »
Qu’on permette à un latiniste d’apporter quelques
précisions : Pline, 5,30 et 5,41 cite sous la forme Nigris, comme Tiberis
(cf. le Tigris, de tigweris, pour liguris), le nom du fleuve , et c’est aussi le surnom des sources du Nil ( au lac Victoria ou, plus scientifiquement, à
la source de Rukarana, à 2412 mètres d’altitude, au Rwanda).
Pour désigner les habitants du Niger en particulier , le latin emploie Nigrae, Pline, 6, 195, ou
Nigritae , avec suffixe féminin d’habitants –it- ( Pline, 5, 43 ; Pomponius Mela, De chorographia, de la description d’un pays, 1,4, 3).
Au lieu de nigritae, on trouve
Nigretae et Nigretes dans Avienus, Periegesis, seu descriptio orbis terrarum,
323, et
dans Priscien Periegesis, une traduction en vers de Denys le Périégète, 209.
Voici ce que dit l’Internet : selon lequel le français nègre vient du portugais , lui-même
venant du latin niger, noir. Negrito pour désigner les populations
d’Andaman et de la péninsule malaise
vient du portugais par le truchement du latin nigrita, habitants du Niger.
« Le mot negre ou nigre (noir),
apparaît en ancien français au XVIe siècle,
selon le dictionnaire de Godefroy []:
« Que je en la nigre montaigne / M'en aile desous Andioche. » .
Le terme « nègre » apparaît au XIVe siècle sous la
forme adjectivale signifiant « de couleur noire ». Ce n'est que
deux siècles plus tard, en 1529, dans le Voyage à Sumatra []des frères Parmentier qu'il apparaît pour désigner une
« personne de couleur noire ».
Les Portugais ont été les premiers Européens à avoir déporté des
noirs comme esclaves
dans leurs propres pays, en 1442. [De là notre mot nègre
en français] . Les Espagnols
ont été les premiers Européens à déporter des Noirs comme esclaves, aux Amériques.
Ils désignent alors les noirs par le mot negro, qui signifie
« noir » en espagnol, comme l'illustre une scène du film Amistad.
En français, on désignait ces populations d’abord par le mot neir (1080)
puis par le mot « noir ». L’emploi du mot « nègre » était
rare avant le XVIIIe siècle.
Avant l'esclavage, on désignait également les
personnes mélanodermes comme des « maures »,
même si tous les maures ne sont pas noirs. Le terme « nègre » a diverses variantes : « négro », « négrillon », etc.
Le mot est peu à peu remplacé par « Noir »,
avec une majuscule éventuelle quand on souhaite insister sur l'idée de peuple
(vers 1960).
Les expressions telles que « personne de couleur » [traduction de
« colored gentleman » qui est un euphémisme anglais pour ne pas dire negro} ou, dans le langage
familier, l'anglicisme « black », sont devenues
courantes.
En Haïti, qui fut la première République noire au monde et qui
fut fondée par des esclaves évadés (d’un mot espagnol, les marrons),
le mot créole « nèg » désigne encore aujourd'hui un
« gars », un « homme » ou même une « personne »
en général, indépendamment de la couleur de sa peau. »
Le mot negus
désigne le roi en Ethiopie et vient de ligus,
ligure, au sens de serpent enroulé autour d’un sceptre. Dans les toponymes,
nègre ou noir
équivalent à roi.
Quant à l’herbe de niger, si appréciée de
certains chardonnerets,
même si l’attraction, de nigelle a
joué, il faut l’écrire l’herbe de nyger,
Guizotia abyssinica, et
son nom vient d’un mot local, noog.
Le Nil
bleu et le Gihon de la Genèse.
Le Gihon serait le Nil
bleu selon Edward Ullendorff , dans Ethiopia and the Bible, Oxford,
University Press for the British Academy. Selon moi, ce nom,
-Gihon-, altéré dans la Genèse
pour Gidehôn, se retrouve aujourd’hui
dans le nom du [pays] Gédéo, de gédého[n], avec le suffixe ibère de rivière –on, cf. le nom de la Gravona
en Corse, ou celui de la Garonne,
etc. En amharique, le nom du
fleuve est ጥቁር አባይ (ṭeḳur abāy, « Nil foncé ») ;
son cours supérieur est appelé ዓባይ (Abbay). L’amharique /amaʁik/
(en amharique : አማርኛ /amarɨɲːa/) est une langue sémitique, une famille au sein
de laquelle elle occupe, en termes de locuteurs, la deuxième place après
l'arabe. En raison de la politique linguistique avant la chute du Derg, la
langue est parlée en Éthiopie par une majorité de la population, soit comme
langue maternelle — majoritairement par les Amharas—, soit comme langue seconde
ou véhiculaire. Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1994,
l'amharique a perdu son statut de langue officielle unique, l'article 5-1
affirmant la reconnaissance par l'État du même statut pour toutes les langues
éthiopiennes ; toutefois, l'article 5-2 accorde à l'amharique le statut de
langue de travail du gouvernement fédéral . En dehors de l'Éthiopie,
l'amharique est parlé par environ 2,7 millions de personnes vivant en Égypte,
en Israël, à Djibouti, au Yémen, au Soudan ainsi qu'en Érythrée par une partie
de la population ayant connu la période antérieure à l'indépendance en 1993. L'amharique
s'écrit à l'aide de l'alphasyllabaire éthiopien.
En arabe, le fleuve s'appelle النيل الأزرق (an-Nīl al-Āzraq, « Nil Bleu »).
Une hypothèse sur l'origine du nom du fleuve,
le Nil foncé ou bleu,voudrait qu'elle
provienne de sa couleur foncée, due à sa forte teneur en limon, par contraste
avec celle du Nil Blanc, plus claire parce qu’elle contiendrait de la magnésie , avec l’Astaborras ou
Atbara à l’est. Une autre hypothèse, et c’est la mienne, est que son nom provient
de la désignation universelle du point cardinal est depuis la plus haute Antiquité selon le code géo-chromatique, comme
pour la Mer Rouge (le blanc désignant l'ouest, comme pour le Nil
Blanc ou Assaobas) ; autrement
dit, le Nil bleu est le Nil oriental, le
Nil blanc le Nil occidental. []L’Astaborras
ou Atbara, à l’est.
Voir mon blog sur les Ibères connaissaient déjà
la boussole du temps de l’Odyssée (en
-2000 au moins. On peut- supposer que le cadran était coloré pour marquer les
points cardinaux, en blanc pour marquer la direction de l’ouest, en bleu pour
donner l’est.
Les religions de
l’Ethiopie.
1 La religion kuch
, parente du brahmanisme, la plus importante à l’époque pour expliquer les
gravures des menhirs. Ethiopien et Kuch sont synonymes dans la Bible, donc vers -600 au moins. Pas de circoncision dans l’ensemble, mais des exceptions.
2 La religion majoritaire,celle d’ Isis et du Soleil, et ,les croyances d’animistes divers.
Circoncision.
3 La religion juive.
Circoncision .
Marie et Aaron critiquèrent Moïse, quelques six
siècles avant notre ère, parce qu’il avait pris en Egypte une femme qui était une Kuch d’Ethiopie (Nombres, 12, 1). C’est peut-être à cet
événement qu’il faut rattacher
l’existence des Israëlites noirs
d’Ethiopie, appelés péjorativement les Falashas (Les Juifs
d’Éthiopie lui préfèrent « Betä Esra’el » , la Maison d’Israël, ,
qu’Israël eut soin de rapatrier chez elle dans les années 1980-1990, en vertu
du « droit de retour » par un pont aérien spectaculaire qui concerna
quelque 110000 personnes.
4La religion chrétienne
d’Egypte ou copte (altération du nom de l’Egypte ou de l’Ethiopie). Pas de circoncision dans l’ensemble.
Le diacre (au sens premier de prêtre, les deux mots diacre
et prêtre ayant à l’époque même
signification) Philippe était un
Ethiopien ou copte ; c’était un eunuque de la reine d’ Ethiopie Candace.
Il fut vers 25 un des premiers disciples du Christ et convertit au christianisme
des Egyptiens et des Ethiopiens : telle est l’origine de la religion copte.
5 Précisions géographiques
sur les crues du Nil , l’ancêtre du canal de Suez, sur Ophir, le roi Salomon et Belkiss, la reine de Saba
et sur Ophir.
Le climat et ses
changements.
Aujourd'hui on connaît les raisons de la crue du Nil, dit l’Internet.. Le Nil Blanc,
venant des régions de climat équatorial en Afrique centrale, fournit de l'eau
toute l'année et permet au Nil de traverser le Sahara malgré une très forte
évaporation. Au niveau de Khartoum au Soudan, le Nil Blanc est rejoint par le Nil Bleu. Ce dernier venant des régions
de climat tropical humide, surtout les plateaux de l'Éthiopie, reçoit les très
fortes pluies saisonnières de printemps. Celles-ci provoquent, avec le
délai nécessaire à l'écoulement de l'eau vers le Nord, la crue annuelle
ressentie en été en Égypte. Mais au cours de l’histoire le climat a changé
et, auparavant , il y avait eu une période de sècheresse intense et durable
sur les plateaux de l’ Ethiopie, donc il n’y avait pas de pluies
et par suite pas de crues fertilisantes sur l’Egypte ;C ’est de la période
antérieure à ces crues que date la création
des menhirs. Et des pyramides et pyramidions (équivalents du blé mort)
destinés à favoriser magiquement, en période de sècheresse, la germination des
céréales.
Le canal de Sésostris
III (-2000)
Les pharaons avaient
creusé l'ancêtre du canal de Suez. C'était il y a 4 000 ans sous le règne du pharaon Sésostris III. Ce canal antique au nord du Caire (Égypte), avec des écluses ,sera détruit après le VIIe
siècle av. J. C. par un calife mal identifié qui se serait nommé al-Mansur,
prétextant que les crues du Nil en étaient affectées. Le port à l’entrée
du canal, entre Méditerranée et Mer Rouge, était la ville d’
Asiongaber (cf. le nom du Caire,qui vient de kaber).
Où était Asion Gaber ? Bécan et Bivarius font partir la
flotte de Salomon non de la mer Rouge, mais de la Méditerranée. Ils prétendent
que le port d'Asiongaber était sur cette dernière mer. Ils disent
qu'Asiongaber, selon l'Ecriture, était dans l'Idumée, que l'Idumée
touchait la Méditerranée; sur cette mer on trouve Gastion Gabria dans Strabon,
et Béto Gabria dans Ptolémée. Cette ville est apparemment la même qu'Asiongaber. Il est vrai que la Bible
met la ville d'Asiongaber sur la mer Rouge, ou, suivant l'Hébreu, sur la mer de
Suph; mais ils prétendent que ce nom peut marquer en général la mer des
Limites, ce qui ne convient pas moins à la Méditerranée qu'à la mer Rouge.
Hornius ne désapprouve pas ce sentiment; mais il est aisé de le réfuter par
deux ou trois endroits :
1° la mer de Suph ne se prend
jamais que pour la mer Rouge : Suph signifie du jonc, de la mousse de mer.
Voici ce que dit Interrnet : Mer Rouge est une traduction directe du grec Erythra
Thalassa (Ἐρυθρὰ Θάλασσα) et du latin Mare Rubrum. Les Hébreux la
nommaient « mer d'Édom » (ou « mer des Éduméens », adom
signifiant « rouge » en hébreu), les Turcs, Kızıldeniz, Kızıl
signifiant rouge. Les Romains la nommaient pour leur part Sinus arabicus
(le « golfe Arabique »). L'écrivain latin Quinte-Curce dans l'Histoire
d'Alexandre le Grand, en décrivant le paysage que ce dernier traverse
durant le périple qui le mènera jusqu'en Inde, parle de la mer Rouge en
expliquant ce qui suit : « Son nom lui vient du roi Erythrus ;
c'est pourquoi les ignares croient que ses eaux sont rouges ». Selon lui,
le nom de la mer provient du roi des contrées avoisinantes, tandis qu'en grec
le terme erythros signifie rouge, d'où confusion.
Bien que normalement[1], la couleur de la
mer Rouge soit d'un intense bleu-vert, une des hypothèses couramment avancées
est qu'il se produit occasionnellement des blooms « d'algues » (en
fait une cyanobactérie) de l'espèce Trichodesmium erythraeum. Celles-ci,
lorsqu'elles meurent, donnent à l'eau une couleur rougeâtre[2] en raison d'un
pigment interne rouge, la phycoérythrine[].
Cependant, il est bien plus probable que son
nom provienne de la désignation universelle du point cardinal sud selon le Code
géo-chromatique utilisé depuis la plus haute Antiquité. Toutefois, en Arabie,
le rouge désigne le point cardinal ouest depuis la sédentarisation et la constitution
des frontières.
Selon moi, une autre possibilité est que le Sinus
arabicus (le « golfe arabique ») des Romains ait été
traduit par Mare Rubrum d’après
l’Hébreu qui l’appelaient la mer d’Edom
(ou
la mer des Eduméens pour mer des Iduméens) et que son nom ait été incompris et rattaché à adom qui signifie rouge en hébreu. [
2° Asiongaber
était sur le golfe d'Elath ou d'Ailat, sur la mer Rouge… ;
3° l'Idumée pouvait s'étendre jusqu'à la
Méditerranée du temps du géographe Ptolémée; mais, du temps de Salomon et plus tard, elle
s'étendait dans l'Arabie Pétrée, du côté d'Elath et d'Asiongaber.
[La Bible de
Jérusalem commente : « Ecyon –Géber, près d’Aqaba, était un port à
l’extrémité du golfe de ce nom. Ophir est une région aurifère sur la côte
occidentale de l’Arabie ou sur la côte opposée des Somalis. Le royaume
de Saba occupait le sud-ouest de la péninsule arabique ; le motif de sa
visite a pu être l’établissement de
relations commerciales », surtout l’établissement d’une alliance destinée
à assurer la sécurité de la navigation sur le canal.
On a beaucoup discuté pour
savoir où se trouvait le royaume de Saba. On pense aujourd’hui qu’il s’agit d’un royaume
situé au Yémen et qu’il y existait un temple de Belkiss dont on a retrouvé les
ruines.
Où est
Ophir, Sophir ou Opar ?
Sophir est la forme sous laquelle les Septante et Josèphe écrivent le mot Ophir.
Première hypothèse : au Siam. L'abbé de Choisy penchait beaucoup pour
le sentiment qui voudrait placer Ophir au royaume de Siam. On trouvait dans ce
royaume et aux environs ce que la flotte de Salomon allait chercher à Ophir; et
le chemin est assez long pour mettre trois ans depuis Asiongaber jusqu’au Siam,
aller et retour.
2e
hypothèse : la ville de Sapphar et
le pays de Sophala après le cap de
Guadarfui connu comme le Promontoire aux
aromates le long de la côte africaine, en pays somali.Grotius conjecture
que la flotte de Salomon n'allait peut-être pas jusqu'aux Indes, mais seulement
jusqu'au port d'une ville d'Arabie nommée par Arrien (auteur grec du Ier siècle ap. J.C.) Apphar, par Pline , 6,1041, Sapphar,
par Ptolémée, Sapphera, par Etienne de
Byzance (6e siècle ap. J. C. ) ou Sapphirina,
tous ces noms étant proches, selon Grotius,
d’ Ophir
ou de Sophala ou Sophara et ayant, en tout cas , donné son nom au saphir.Le nom d'Ophir se donnait plus
particulièrement au petit pays de Sophala,
qui est sur la même côte; la flotte de
Salomon sortait de la mer Rouge,
doublait le cap de Guadarfui, et longeait la côte d'Afrique pour venir à
Sophala , en pays somali; là se trouvait
abondamment tout ce que l'on rapportait à Salomon.
3e
hypothèse Célèbes ,Suwalesi, en sanskrit, l’île de l’or (suvar en sanskrit).
L’auteur
grec d’origine juive, Josèphe, dit que le pays d’Ophir est
dans les Indes, et qu'il se nomme le pays d'or, la Chersonèse d’or.
La Chersonèse d'Or, mentionnée dans la Géographie
du grec Ptolémée (90-168 apr. J.-C.), correspond à l'île indonésienne
de Célèbes.
Le mot Chersonèse
vient du grec ancien χερσόνησος (khersonêsos),
formé sur χέρσος (khersos),
"continent" et νῆσος (nêsos),
"île".Le sens de cette île
continent s’applique parfaitement à la
Nouvelle-Guinée où se trouve et se trouvait une fabuleuse mine d’or. Le nom
"Chersonèse d'Or" est à rapprocher de :
La mine
de Grasberg est la plus grande mine d'or
et la troisième plus importante mine de
cuivre au monde. Elle se situe dans la province indonésienne
de Papouasie dans la partie
occidentale de la Nouvelle-Guinée, à quelques kilomètres à
l'ouest du Puncak Jaya, le plus haut sommet d'Océanie.
Elle se trouve ainsi à près de 4 000 m d’altitude. Elle comporte une mine à ciel ouvert et une mine
souterraine. La Nouvelle-Guinée serait la mythique Chersonèse d’Or,
le continent insulaire de l’or, ou bien l’île indonésienne de Célèbes où les
vaisseaux orientaux allaient se ravitailler dans un comptoir tenu par des Ibères
constructeurs de mégalithes, des Kuch.
Luc de Holstein,
après bien des recherches, croit qu'il faut se fixer à l'Insulinde, en particulier à la ville de Supar,
dans l'île de Célèbes plutôt
que de Sumatra. .Il ne faut pas s’étonner de
la possibilité de tels voyages et se souvenir qu’on a trouvé des pièces
romaines jusqu’en Indonésie. Supar a très bien pu donner Sophir,
la forme de Josèphe et des Septante, et on y commerçait l’or, en provenance de
la mine d’or secrète de Papouasie , et
les paons bleus de Ceylan , le bois de santal ou santal népalais(Santalum album, santal blanc), le santal de la région de Mysore en
Inde du Sud , considéré comme constituant la meilleure qualité disponible ,
appelé le bois d’almuggin [agglutination et altération de
l’article arabe al- et de Mysore,
prononcé mousourou mougu + suffixe –in ] qui venait d’Ophir selon I, Rois,10,11, les hyacinthes
(ou topazes fumées) du Siam, les perles et les rubis des mines de Païlin au
Cambodge. A noter que, dans l’île de Célèbes
(Sulawesi), le centre de l’île possède plus de 400 menhirs peu connus , de
granite, que des études archéologiques ont datés de 3000 à 1300 avant notre
ère. Leur taille varie de quelques centimètres à 4,5 m. Ils sont l’œuvre des
Ibères au départ, comme l’indique leur nom : Supar , Sophir,viennent de Ibérie,
Sibérie. Une trentaine ont une forme humaine. D'autres
sont en forme de pots (Kalamba) et font songer aux jarres du Laos, ou de plats (Tutu'na). Le pot, dont la forme
verticale représente la germination souhaitée du plant de riz et dont la hauteur figure
l’élévation espérée du riz, contenait jusqu’à une certaine hauteur de la terre et de l’eau dans laquelle baignaient les plants
de riz. Les plats posés à terre sont l’équivalent des couvercles des jarres
laotiennes et symbolisent la mort préalable du riz avant sa « renaissance »(voir mon blog sur
les jarres du Laos).[[
6 La tour de Babel n’est peut-être ni à Babylone ni à Ninive, mais à Addis (de adis qu’on retrouve corrompu dans abys-sinie , de adis - ,et qui
désigne la pointe d’épi symbolisée par
le menhir, et de abbeba , venant de abebla, sorte de blé ou plutôt de sorgo), Abitinae
en latin , citée dans De baptismo
contra Donatistas, 7,54, par ce mulâtre né à Hippone en Algérie qu’était
saint Augustin. C’est une pierre dressée d’ Addis Abbeba en Ethiopie,
fabuleusement haute, qui s’est écroulée
à la suite d’un mouvement tellurique, interprété comme un signe de la colère des dieux :
son nom renvoyait à une sorte de blé qu’elle symbolisait, le sorgo dont
la grappe de grains rouges était colorée sur le monument même: babel, cf. les noms du blé en gallois : blawd, en gaulois blato, en francique blad ou
le nom en hébreu du menhir cité dans l’Ancien
Testament, Gednèse,31,47,galaad, de gw
+l voyelle donnant ala+d .
Le nom du sorgho vient de (granum) syriacum, le grain syrien rouge (et sans gluten, donc digérable
par l’homme primitif).
7 La littérature.
Elle traduit l’étonnement des
européens de voir des ruines mégalithiques dans un pays peuplé de noirs et les
rattache à une civilisation disparue,
celle de l’Atlantide. Je citerai Pierre Benoît avec l’Atlantide dont l’action se passe au Hoggar, Roger Frison-Roche (le
triptyque Bivouacs sous la lune, La piste oubliée, une piste caravanière
à travers le Sahara, La montagne aux
écritures, Le rendez-vous
d’Essendilène ), Arthur Conan Doyle (Le
monde disparu, dont l’action se situe sous l’océan atlantique) et surtout
Edgar Rice Burroughs qui suit des théories allemandes sur les mégalithes en Afrique noire rattachés à l’Atlantide
dans Tarzan et les joyaux d’Opar (=Ophir)
ou dans La cité de l’or , lui qui a la hardiesse de compléter en excellent grec Critias ou
l’Atlantide que la mort de Platon avait interrompu, et Henry Rider Haggard avec Les mines du roi Salomon .
8 Un peu de philologie.
Aegyptus , Aethiopia et Abys-sinia (abis +tinia de tania, pays) sont un seul et même mot :
a-tiopi
, et viennent du nom de la pointe de l’épi attesté par Varron sous la forme
frit, de ghwzipt donnant aussi le nom de
l’Africa, de frit + suffixe inchoatif –ska, le pays avec des menhirs représentant la
pointe de l’épi commençant (suffixe –sk-),à
germer, guptus ou thiopti,
mais le nom des Afars est à mettre en relation avec les
mots Ibère, Abar Avar.
Afrit donne aussi le nom de la Bythinie, de abi, pointe
d’épi, et de -tania, pays, celui de
l’Abyssinie, de abis+
tina ou tania, pays, terre, de ghzom,
terre. Ainsi, dans un chat « abyssin », abyssin doit se prendre au sens de égyptien, cf .Le Sphinx, car il
s’agit en réalité d’un chat égyptien hybridé de chat anglais et il n’y a pas de
chat propre à l’Abyssinie.
9 La faune et la flore d’Ethiopie.
Signalons le Rat taupe géant d'Ethiopie,
encore appelé rat taupe nu, en voie de disparition, Tachyoryctes
macrocéphales ; c’est le myrmex
fouisseur dont, depuis Hérodote, 3, 102-105, on a altéré le nom mus,
muris, aspalax , rat taupe,
en murmex, fourmi réputée
chercher de l’or. De même dans les Ethiopiques de Héliodore, livre10, 1,
26, l ’ « or des fourmilières »
(trad. Grimal, la Pléiade, p . 777) est un présent des ambassadeurs des
Troglodytes offert à Hydaspe, roi d’Ethiopie . Les Troglodytes sont une
peuplade éthiopienne vivant dans des
cavernes citée un siècle avant notre ère, par Diodore de Sicile qui fait de la Troglodytice
une région africaine située au Sud-Est de l'Égypte et bordant la mer Rouge. Il
s'agit probablement des régions de l'actuel désert de Nubie et de la Corne de
l'Afrique. Il y mentionne des peuples Éthiopiens et Troglodytes qui font du
commerce sur les côtes. Il décrit parmi eux les Cynamolges qui boivent le lait
des chiennes et chassent les troupeaux de bœufs sauvages avec de grands chiens
ou encore, les
Ichtyophages qui se nourrissent de
poisson cru, n'ont de commerce avec aucun autre peuple, ne connaissent pas la
violence et vivent aux milieux des colonies de phoques. Les Troglodytes appelés
aussi Nomades parce que ce sont des pasteurs vivent dans les régions
désertiques et semi-désertiques à l'Ouest du Nil. Leur richesse est constituée
de troupeaux de bœufs. Très belliqueux, ils forment des clans rivaux qui
s'affrontent dans des guerres sanglantes. Ils sont très habiles dans le
maniement de l'arc et dans le jet de pierres qu'ils apprennent dès l'enfance.
La tribu des Mugabares est particulièrement puissante ; ses guerriers
usent d'un bouclier de cuir, d'un gourdin et de javelines. Les Troglodytes
luttent entre eux et contre les autres pasteurs (Libyens ou Éthiopiens) afin de
prendre le contrôle de points d'eau et des meilleurs pâturages. Courageux, ils
n'hésitent pas à lutter contre des bêtes féroces mais ils craignent le taureau
sauvage. Diodore nous dit encore qu'ils enterrent leurs morts en riant sous un
monticule de pierres.
Le rat
taupe géant d’Ethiopie est un rongeur endémique des montagnes du Balé où il vit
à des altitudes comprises entre 3000 et 4150 mètres. Il crée des réseaux
souterrains importants où la reine vit avec ses enfants, -elle est plutôt
comparable aux termites parce qu’elle vit en colonie. Le rat –taupe a pu vivre
ailleurs, en Inde ou au Siam en particulier.
Autre
animal d’Ethiopie : le phénix.
Héliodore cite, op. cit., p.659, un flamant du Nil (Flamant rose, Phoenicopterus roseus),qu’une
jeune femme a demandé à son amant de lui rapporter . Et Nauisiclès raille :
« quelle maîtresse généreuse que la tienne, comme ses ordres sont modérés,
puisqu’elle ne t’a demandé qu’un flamant, et non pas le phénix lui-même, qui vient
chez nous [en Egypte], d’Ethiopie ou
de l’Inde. »
Il s’agit de l’oiseau appelé Bénou[], en égyptien, mot qui a donné le grec phénix et le patronyme Memnon, le roi d’Ethiopie et ses 10000
hommes venus en renfort des Troyens.Une racine quasi-homonyme, le verbe
égyptien wbn , []qui signifie « briller »,
« étinceler » et « naître » concernant le Soleil naissant est
responsable aussi d’un homonyme du premier Memnon, celui de la statue colossale de Memnon à Thèbes, statue colossale
élevée par Aménotep III : lorsque les premiers rayons de l’Aurore aux
doigts de rose, mère de Memnon,, frappaient cette statue ,elle émettait une
musique mélodieuse,comme si Memnon saluait sa mère.
Dans la mythologie égyptienne, c’est l'oiseau
représentant l'âme []de Rê
qui le précède dans la barque solaire. Comme Rê, l'oiseau Bénou était adoré à
Héliopolis près du Caire, d’où Héliodore était originaire. On le trouve
également lié à Atoum, le dieu du soleil
couchant. Il était associé à la crue du Nil, à la résurrection et au Soleil.
Selon le mythe, il vivait sur la pierre benben (le mot désigne le pyramidion en
égyptien) ou sur le saule sacré d'Héliopolis. Le mythe le plus répandu fait du
Bénou un oiseau mystérieux, qui n'apparaît aux hommes que tous les cinq cents
ans à Héliopolis à l'occasion de sa mort et de sa résurrection qui marque ainsi
le cycle du temps.
Une espèce de grand héron, maintenant
éteinte, se trouvait jusqu'à une époque relativement récente en péninsule
arabique. Il se peut qu'elle ait été à l'origine du Bénou, et de ce fait ses
fossiles ont été appelés Ardea bennuides, la grue bénou.
A
l’époque de César, la grue cendrée, Grus
grus, remplaça l’oiseau disparu ,
modèle du phénix et le nom égyptien de Mémnon (avec épsilon en grec) fut interprété par le quasi-homonyme
grec Mmèmon, avec èta,
signifiant celui qui se souvient (des morts, lors de leurs obsèques). P.
Grimal rapporte à propos de la tombe de Memnon, située à l’embouchure du fleuve Aesépous sur les rives
de l’Hellespont, que « chaque
année, l’on y voyait s’assembler des oiseaux qui pleuraient la mort du
héros : ces oiseaux, appelés les Memnonides
(ceux qui se souviennent) passaient
pour être, soit les 10000 compagnons de
Memnon, transformés ainsi après sa mort, soit même ses proprescendres, qui avaient acquis de la
sorte l’immortalité. Ces oiseaux, chaque année, se divisaient ben deux groupes
qui luttaient l’un contre l’autre, et la
lutte ne cessait que lorsque la moitié d’entre eux avaient péri. » Voir
Catulle et Ovide. Chez Catulle ,66, 52 sqq, , éd; Thomson : cum se Memnonis Aethiopîs
Unigena impellens nutantibus aera pennis
obtulit Arsinoes Locridos equos
le vers 54 est altéré et il faut
lire : (Memnopn se) obtulit arsinoes Locridos equos au lieu de : Obtulit arsinoes Lagidos equus, quand s’offrit à moi ,
fendant l’air du battement de ses ailes,
le jumeau [unigena, jumeau, le
bénou est le jumeau de Memnon en quelque sorte] de Memnon
l’Ethiopien, le cheval ailé de l’obélisque (génitif grec arsinoes) du Lagide (Ptolémée II Philadelphe, dont Arsinoé est la
sœur), descendant de Lagus).
Le sens du nom commun arsineum,
un hapax legomenon.
Callimaque avait osé , dit-on, comparer le mont Athos à la broche
d’Arsinoé servant à rattacher ses cheveux et à les orner, bouporos
Arsines .Ainsi Lafaye , éditeur de
Catulle chez Budé, écrit, p. 66 : « Il y a dans les termes une forte
hyperbole ». Des commentateurs félicitent encore aujourd’hui Catulle de n’avoir pas commis ce
qui, selon eux, serait une faute de goût de Callimaque. Le sens de cette
mystérieuse broche d’Arsinoé (de ce faux- sens, il nous reste une
constellation ainsi nommée au centre de la Chevelure de Bérénice) est
élucidé grâce à un scoliaste de Callimaque qui nous apprend que le mot bouporos, qui signifie étymologiquement une broche à
transpercer un bœuf, désigne ici un obélisque ainsi nommé à cause de sa forme avec, à son sommet,
le pyramidion doré sur lequel se réverbèrent les rayons du soleil
naissant. Le mont Athos doré par le soleil naissant est comparé par Callimaque
à l’obélisque d’Alexandrie. Comme bouporos chez Callimaque, le mot cité par Pline l’Ancien, 36, 68, sous la
forme arsenoeum (Gaffiot),
rectifié aujourd‘hui en arsineum, désigne un obélisque, en particulier
celui qui se trouvait devant le temple élevé, pense-t-on, par Ptolémée II
Philadelphe (285-247 avant J. C.) pour sa « sœur –épouse » Arsinoé . Le nom commun qui désigne l’obélisque, a passé, par ignorance et par
métonymie, au temple voisin consacré à
l’homonyme Arsinoè, nom propre.
L’obélisque (arsineum) d’Alexandrie devant son temple inachevé et qui portait un
phénix au-dessus du pyramidion a été signalé par Frazer, Ptolemaïc
Alexandria, JHS, 2, 104, et par
Anthony W. Bulloch dans Images and idéologies (dans le monde
hellénistique), 1994.
Le jumeau de Memnon, ou oiseau Memnonide,
phénix , puis grue cendrée.
Ce jumeau est un oiseau qui fait partie du
mythe solaire de Memnon. Voici ce qu’en rapporte Ovide (Métamorphoses,
XIII, 600-628): (la déesse Aurore demande à Jupiter d’apaiser son chagrin causé
par la mort de son fils Memnon tué par Achille
en lui conférant l‘immortalité et Jupiter exauce son vœu au moment
) « où le bûcher funéraire de Memnon, grandi par les hautes
flammes, s’écroula, où des tourbillons de sombre fumée obscurcirent le jour,
comme aux heures où, des fleuves, montent les brouillards formés par leurs eaux
et que le soleil ne peut percer. Les cendres noires s’envolent,
s’agglomèrent en une masse unique, qui prend consistance et forme, et tire du
feu chaleur et vie ; leur légèreté
en fait un être ailé, tout d’abord semblable à un oiseau, bientôt oiseau véritable, aux plumes
bruissantes, au bruit desquelles (allusion au son qui s’échappait du colosse de
Memnon lorsque l’Aurore le touchait de ses rayons) répondit celui des ailes
d’innombrables oiseaux, ses frères, nés comme lui et de même origine.
Trois fois ils font le tour du bûcher , et dans les airs , à l’unisson, montent
trois fois leurs cris; au quatrième vol, ils se divisent en deux camps; alors
les deux groupes, s’élançant chacun de son côté, combattent avec acharnement; à coups de bec
et, de leurs ongles recourbés, ils
assouvissent leur colère; leurs ailes se fatiguent au choc contre la poitrine
de l’adversaire; leurs corps, apparentés à la cendre ensevelie, tombent,
vraies victimes funéraires, et ils
se rappellent (Mnèmon en grec) qu’un héros valeureux leur a donné
naissance. On donna son nom à ces êtres ailés, soudainement
apparus .Appelés, à cause de lui, Memnonides, lorsque le Soleil a achevé
le cycle des douze signes du zodiaque, condamnés à mourir, avec les cris des
jours de deuil, ils se livrent à cette lutte. »
Memnon,
à la demande de sa mère, a obtenu l’immortalité, mais sous la forme de cet
Eternel Retour à date fixe. Cette fête des Parentalia, avec jeux
funèbres de gladiateurs, se passait à l’équinoxe de printemps, qui anciennement
marquait le début de l’année. Elle était célébrée pour tous les
morts et avait lieu en mars (On doit lire Marte, en
mars, semble-t-il, dans le texte).
Une
représentation du Bénou, possiblement inspiré par A. bennuides.
Ardea bennuides est une
espèce d'oiseaux éteinte
de la famille des Ardéidés qui
habitait l’Ethiopie et l’Egypte. Ardea bennuides n'est connu que
pour un fragment de tibiotarse trouvé sur le site archéologique d'Umm al-Nar
dans le golfe Persique et
décrit en 1977 par la géologue danoise Ella Hoch. Les restes datent de 3500 av.
J ; -C. (il y a environ 5500 ans). Hoch ne donne qu'une brève description,
sans parler de la taille de l'os ni de l'endroit exact où il a été trouvé, mais
il ne peut pas être considéré comme un nomen nudum,
puisqu'une photo de l'os a été publiée.Ardea
bennuides était plus grand que Ardea goliath,
le plus grand héron vivant. Tel est sans doute l’oiseau
que Claude fit exposer à Rome comme le « phénix » (Phenicopterus) sans
déclencher le grand mouvement de curiosité qu’(il
attendait.
La kamèlopardalis ,
chameau-panthère, girafe ,Héliodore,
10,27, p. 777
Les productions agricoles
Le bananier sauvage, appelé ensete, était très important :
c’est de lui que proviendraient nos fleurs de lis royales, comme la forme du
chapiteau ionique.
Mais surtout il faut noter la
présence en Ethiopie de ce blé sans gluten qui permettait aux hommes primitifs
de se nourrir sans problème intestinal, l’homme primitif n’étant pas équipé pour digérer le gluten.
A noter l’existence d’une seconde céréale
représentée par les menhirs, le tess (correspondant à l’arabe
diss ) dont les feuilles sont représentées sur certains menhirs (comme sur
certains menhirs bretons où peut-être elles sont devenues un symbole de
circoncision), et surtout du sorgo, une variété aux grappes de grains rouges, dont la germination est selon moi
symbolisée par les menhirs sous leur forme primitive non sculptée, -nous y
reviendrons ci-après.
Les menhirs funéraires en
forme de rame et leur évolution
jusqu’aux pierres dressées prétendument phalliques d’Ethiopie et
jusqu’aux menhirs duTarn et de l’Aveyron et à notre pierre tombale dressée à la tête de nos
tombes.
La sépulture d’Elpénor dans l’Odyssée et la rame, attribut de Poseidon.
Odyssée, XI
,57 : (c’est le mort Elpénor
qui parle :) « Il faudra
me brûler avec toutes mes armes et dresser mon tombeau sur la grève écumante,
pour dire mon malheur jusque dans
l’avenir » et XII, 10 :
(c’est Ulysse qui parle :) «J’envoyai de mes gens au manoir de Circé pour
rapporter le corps de défunt Elpénor, tandis que, sans tarder, nous jetions bas
des arbres
[ pour le bûcher funéraire]. Tristement, au
plus haut du cap, nous le brûlons, pleurant à chaudes larmes, et quand la flamme a détruit son cadavre et
ses armes, nous lui dressons un tertre, y plantons une stèle et nous plantons
en haut sa rame bien polie. »
Nous pouvons voir aujourd’hui
, grâce aux fouilles (voir mon blog sur les ruines du palais de Circé) , aux Orcades, sur Mainland , à Brodgar
Ness, non seulement les ruines du palais ibère de Circé, mais ce qu’est devenu ce genre de sépulture où le bois de la
rame d’Elpénor a été remplacé au cours du temps par la pierre des menhirs (une
douzaine), Les stèles de pierre ressemblant à des menhirs qu’on aperçoit dans
le champ de fouilles sont en réalité des stèles
très minces et triangulaires ornées à
leur sommet d’une rame dont on discerne
la pale (c’est-à-dire l’extrémité plate ressemblant approximativement à une
pelle).
A l’origine, vers l’an -12000 --8000, comme dans l’Odyssée, c’était le régime de la crémation qui prédominait, et on dispersait les cendres des navigateurs autour des stèles
avec leurs rames qui étaient plantées
sur le lieu de dispersion
Puis, il
y eut, chez les Ibères, un inhumation
en deux étapes: 1) on laisse d’abord aux
oiseaux de proie comme les éperviers ou les aigles les cadavres à
déchirer à l’air libre sur un terrain
consacré (Tombeau des Aigles sur South Ronadsay aux Orcades) ;
puis 2) on se sert des deux
étages des logements à toit conique
retrouvés par les fouilles, étages qui
correspondaient à une double « inhumation », la première, au premier étage ,où les chairs restantes
et les os se dessèchent avant qu’on ne recueille les ossements pour
les remiser au second étage .
La rame plantée au sommet du tertre est
typiquement ibère, ouigour , ligure ou
kouch, comme on voudra, ainsi que le montreront des exemples pris dans la vaste
diaspora ibère de par le monde. Selon les civilisations, la rame a été remplacée, dans les rites funéraires, par les voiles et
le mât qui supporte ces dernières, le mât symbolisant, comme la rame, la navigation, sur une barque renversée, dans les eaux de l’au-delà.
En Océanie, au sommet des tumuli de l’île des Pins, qui
sont au demeurant très peu élevés (2mètres environ), était plantée une
perche, aujourd’hui disparue, dont le bout variait selon le sexe de
l’individu. C’est ce qu’on
retrouver aussi bien dans les cimetières ouigours (ligures) fouillés par
les archéologues chinois dans le bassin du Tarim que dans les cimetières ainous actuels.
Le nom
du désert de Gobi atteste du passage
des Ibères adorateurs de la déesse (Gor)gobi(na)
. De plus , au nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan (on est très
proche du royaume kouch ou éthiopien) , des archéologues chinois ont eu
l’étonnement de découvrir une nécropole, avec des momies ouigoures (c’est le même mot que
ibère) aux traits européens, aux
cheveux châtains et au nez long, datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans
des bateaux retournés recouverts de peaux de vache , avec une rame située à la
proue (ce n’est donc pas une godille qui serait à l’arrière) , de 4 mètres de haut et dont la sculpture
varie selon le sexe : pour les hommes , le sommet est effilé,
triangulaire, symbolisant,selon les
archéologues chinois, des phallus,
tandis que , pour les femmes, le sommet serait plat et peint en noir et rouge, évoquant , selon eux,
des vulves.
Toutefois, il est légitime de
se demander si ce n’était pas en réalité une rame qui était mise sur le tombeau des hommes à l’origine, comme
sur le tertre d’ Elpénor, ou encore sur celui d’Achille en Troade, rame qui permettait de se diriger dans les eaux de l’au-delà et de faire
mouvoir la barque comme avec des ailes, dit le poète, tandis que ,
pour les femmes, la rame était remplacée par la navette ou la
quenouille, attributs de leur sexe que les Chinois n’ont pas compris.
O’Connell, en Micronésie, décrit ce même
rite funéraire en précisant qu’il s’agit pour les femmes qu’on enterre de
fuseau (spindle) ou de quenouille (distaff). Les couleurs noire et rouge rappellent les maternels et les couleurs
blanche et rouge les paternels.
Ce type de tombeau existait dans l’Italie antique
sous le nom de « tombeau de
Palinure » et a été chanté par
Virgile, Enéide, VI, 381sqq., Palinure est le pilote d’Enée, comme
Elpénor celui d’Ulysse. Palinure (prolepse du l voyelle, noté li ou
el, de lipanourus) est la forme étrusque d’Elpènor (Elpanor avec a
long).
Les noms en question sont
l’altération de ligura ,
ligva, puis, par prolepse du l, ilva, ilpa , elpa. On doit en rapprocher le nom de
l’île d’Elbe [Ilva en latin, de ligva, ligure] et le nom
de Ilpa
en Bétique, citée par Pline l’Ancien, 3, 11. Quant au finale -ènor, qui a été, à tort, considéré comme un suffixe
patronymique -ènor et rapproché de Evènor
et de l’ibère néro, guerrier, cf. le
génitif grec andros, guerrier ,
il vient de la métathèse de ( lig)urtania, où - tania signifie la terre (cf. Aqui-tania,
Bri-tania, terre des
Ibères , etc.), la patrie, l’ensemble signifiant la patrie (ligure) et donnant -
tènor. Pour aboutir à Palinurus,
il faut partir de liburtania avec ensuite
métathèse vocalique : libartunia,
puis, avec métathèse syllabique , barlitunia,
qui donne parli(t)unia, enfin, avec métathèse religieuse du n et du r, palinurus .
D’autre part, le fondateur de l’hématologie,
Jacques Ruffié, alla observer au Japon ,
en 1978, les derniers Aïnous d’Hokkaido, ces parents des créateurs de tumuli de l’île des Pins5avias,,voir
mon blog sur le sujet).. Il note qu’à Nibutani (de ligu + tania) les tombes sont surmontées « d’un curieux poteau
de bois [une rame ] dont la partie supérieure sculptée varie avec le sexe
du mort » (pour les hommes,
l’extrémité plate ,représente la pale
de l’aviron).
La fonction première du menhir non funéraire et n’imitant pas une rame : c’est un
catalyseur magique de la percée végétative.
James George Frazer, dans
Balder le Magnifique, Le Rameau
d’or, Ed. Robert Laffont, collection
Bouquins, Paris, 1984, 4 vol., vol .4,
p. 98, en donne un exemple
: « Dans plusieurs parties de la Bavière, on pensait que la hauteur
des tiges de lin dépendrait de celle des
sauts des jeunes gens. » Au Vanuatu, sur l’île Pentecôte, citons le
spectaculaire saut du gaul (mot qui
désigne un plongeoir), toujours pratiqué
malgré les accidents mortels qui surviennent à cette occasion, consistant
à sauter du point le plus haut, est censé faire pousser les ignames d’autant plus profondément que le saut aura été accompli du plus haut
plongeoir. En Nouvelle-Calédonie existaient de très précieuse pierres à ignames
et pierres à taros, sur lesquelles les sorciers canaques faisaient encore, il
n’y a pas si longtemps, leurs
conjurations secrètes. Ces pierres à ignames ou à taros sont les
équivalents en miniature des pierres
pour l’orge, le sésame ou le blé,
le tess ou le sorgo en Ethiopie
qu’étaient les petits ou les grands
menhirs. Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, à Arama, il existe même
une quarantaine de petits menhirs dépassant du sol de 60 cm environ : eux
aussi, comme les plongeoirs de l’île Pentecôte,
étaient censés favoriser magiquement la croissance en profondeur des
tubercules souterrains des taros et des
ignames.
Dans le domaine égyptien, aux débuts,
la population était ibère, comme le démontre le premier nom du Nil. Le djed, originellement dédié au blé, avec
la représentation des pailles
successives de l’épi, est l’équivalent oriental du menhir ; de même, obéliscos, obélisque, est un mot renvoyant au blé germant (bel, blé, + suffixe -iskos, qui
commence). Il en va de même pour la pyramide, mot d’origine grecque, dont il
faut rapprocher le grec pyros,
froment et ses dérivés : pyramis, génitif pyramidos, pyramide, qui a le sens
second de gâteau rituel de farine de sésame qu’on donnait comme prix à celui qui restait
éveillé toute une nuit et pyramous,
génitif pyramountos, gâteau rituel d’orge
qu’on donnait aussi comme prix d’une danse, celle de la grue, oiseau
cher à Memnon,, consacrée à Dèmèter et qui annonçait l’époque des semailles. Il
faut rapprocher le génitif grec puramoentos du
latin frumentum, froment, et le grec
pyros, blé, du latin far,
épeautre, le f latin correspondant à
un p en grec. Le pyramldion
doré qui coiffe certains obélisques comme celui d’Alexandrie, cité par
Catulle, est orné d’une figure du phénix, pour affirmer la mort du blé dans le
cadre de la renaissance cyclique. Le pharaon qui dort dans
la pyramide est comme le grain, provisoirement mort pour renaître. On
peut leur appliquer ce que Charles Péguy disait
du clocher de la cathédrale de Chartres :
« C’est l’épi le plus dur qui soit jamais monté
« Vers un ciel de clémence et de
sérénité… »
Les pyramides se trouvent toujours avec la même
signification sur une large zone qui comprend l’ Egypte, l’ Ethiopie, le Soudan, l’ Erythrée, la Nubie.
La mort préalable du grain d’orge à Göbekli , à Minorque et en Ethiopie.
Le grain passe pour mourir
dans le sillon, non pas la tranchée
proprement dite, mais plus exactement dans sa crête nommée le billon,
c’est-à-dire les bords du sillon formés de la terre écartée, avant qu’il ne puisse pousser.
Cette croyance avait excité les
railleries de Voltaire quant à l’ignorance botanique du Christ. Celui-ci dit en
effet (Evangile de Jean, 12,
24) : « Si le grain de
blé qui est tombé à terre ne meurt, il
reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit», ou,
autrement traduit, le grain de blé doit être mis en terre et y mourir pour
rapporter. L’invention de l’agriculture liée aux semailles procède du fait de
mettre en terre, à une certaine
profondeur, des grains de blé, de sorgo, de tess,
comme on enterre les cadavres. La barre transversale au sommet des menhirs de Göbekli Tepe en Turquie ou au
sommet des taulas de Minorque aux
Baléares représentait la mort de l’orge divin, la mort provisoire
et nécessaire de la déesse de la
végétation, dans l’Antiquité gréco-latine en grec Perséphone ou en latin Proserpine,
l’épouse de Pluton qui se retire sous terre
pendant la saison froide, avec pour avatar chez les Celtes la Jument blanche.
Le double sens
de certaines pierres dressées, économisant
la pose de ce linteau horizontal
qui, au sommet des pierres en marteau de
Göbekli et de Minorque notamment, symbolisait la mort préalable du grain
d’orge.
La mort du grain était un préalable
nécessaire à sa germination et elle fut d’abord figurée par la barre transversale
au sommet des menhirs de Göbekli (menhirs d’une seule pièce) ou de Minorque
(menhirs en deux éléments). La rencontre
de ces menhirs en marteau avec les
menhirs funéraires en forme de rame pourvus d’une sorte de pelle ou pale
à l’extrémité permit aux sculpteurs de faire l’économe de la barre transversale, puisque ce premier type de
menhir symbolisait déjà religieusement, en lui-même, la mort d’un homme (ou,
éventuellement, du grain). Dans les
cérémonies funéraires d’Ethiopie visibles dans l’émission de Arte, on aperçoit
justement la recherche d’une grande pierre horizontale dont on se sert pour y
reposer le cadavre, comme si c’était la matrice, en quelque sorte, de l’homme mort. Il suffisait
de lui superposer une seconde signification, celle, magique, de la pousse
souhaitée des céréales.
Il y a deux types de ces
nouveaux menhirs, qui on été pris pour des menhirs phalliques, et qui ont souvent été considérés comme
des statues- menhirs anthropomorphes.
Le premier type présente
une diminution de volume au sommet imitant un cercle (la pelle, la pale
de la rame originellement), par exemple, ce qu’on appelle la statue- menhir de
Cantoul (de cant, orge, et –ada, suffixe basque de ressemblance, la
pierre qui ressemble à une pousse d’orge), commune de Barre dans le Tarn.
Le second type
a simplement, sans amenuisement du fût,
l’extrémité supérieure en demi-cercle, ce qui constitue également la pelle de la rame.
Les menhirs jumelés, par exemple les Deux Sœurs à Lacabarède
dans le Tarn et en Ethiopie.
« On trouve parfois, écrit F. Niel
dans Dolmens et menhirs, 1977, P. U.
F., collection Que Sais-je ? des menhirs jumelés, tels ceux de Penrhos
Feilw (île d’Anglesey, pays de Galles),
de Cambrai, « Jean et Jeanne de Runello » à Belle-Isle, les
« Causeurs » de l’île de Sein, ou les Pierres jumelles de Mont –Saint
-Eloi (Pas-de-Calais) » . Dans le Tarn, on trouve à Lacabarède le
jumelage d’un second menhir éloigné du premier de quelque trois mètres,
l’ensemble étant appelé Les deux sœurs. Ces deux menhirs ont été rangés de la
catégorie disparate de ces statues –menhirs, qui seraient une bonne
trentaine dans le Tarn.
De même, aux Baléares, à Minorque, il existe
des taulas (stèles, du latin stipula,
tige), à deux pieds, dont le 2e
pied symbolise, non pas le blé mort (ici toujours représenté par la dalle
horizontale), mais une deuxième pousse d’orge
inclinée parce que croulant sous le poids des grains , car, comme le disait le Christ, si le grain ne
meurt d’abord, il ne donne pas plusieurs fruit,
mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruits. Le nom de la taula Talati de Dalt à Minorque évoque une balance
à deux plateaux destinée à favoriser magiquement la croissance de deux pousses d’orge :
talati est l’altération du nom latin de la balance à
deux plateaux, dont l’un plus bas , comme
le 2e pied du menhir, trutina (grec trutanè) (cf. aussi à
Minorque la
taulaTrencada de trunt-ada, autre altération
de trutina+ -ada, suffixe ibère de
ressemblance ) tandis que dalt provient de dua
(ge)l(sta) , deux grains d’orge. On
a un 2e pied qui est penché
sous le poids d’un grain énorme, celui-ci étant parfois même figuré par une grosse pierre ronde.
Ainsi, dans le Tarn, à
Lacabarède, Les deux sœurs représentent pareillement le jumelage d’un second menhir éloigné du
premier de quelque trois mètres , censé
favoriser magiquement la germination de deux pousses d’orge.
L’évolution de ces mégalithes.
A l’âge postérieur
du fer, ces menhirs furent gravés, souvent d’attributs guerriers comme ce
qu’on a pris pour une épée. Ils devinrent ainsi ce qu’on appelle au sens propre
des statues-menhirs, c’est- dire des
menhirs transformés en statues d’hommes. Mais on donne souvent indûment le nom
de statues-menhirs à de simples menhirs à l’extrémité supérieure circulaire
prise pour une tête humaine fruste.
Plus tard, retournant à sa
fonction originelle de rame indiquant le souvenir d’un mort, ce type de menhir
à l’extrémité arrondie a servi de modèle
à certaines de nos pierres tombales, celles qui
dressent verticalement leur
demi-cercle à la tête de la tombe.
En somme, en Ethiopie, ces menhirs pris pour des
pierres phalliques ,comme ces 150 pierres levées en forme prétendue de phallus
du Soudan, sur le plateau de Tondidaro (daro,
de adura, veut dire rivière) représentent la
pousse magique du sorgo ou du tess.
DU NOUVEAU SUR LE
DECHIFFREMENT DES STATUES-MENHIRS D’ETHIOPIE ET SUR LES AUTEURS DE LEURS
GRAVURES ET DE LEURS SCULPTURES ,
LES KOUCHES D’ETHIOPIE OU TOKHARIENS
B .
Le manuscrit
d’Héliodore.
Hydaspe Parsinès et Oroondatès . Les Blemmyes,
les Troglodytes, p.1483, et 745, les
Sères ,
Un scribe mal
inspiré a corrigé le manuscrit qui portait Sarauques (ou
Serachi en latin, cités par Pomponius Mela, 1, 19) en Sères,
c’est-à-dire les Chinois,qui n’eont rien à faire ici. , et il a ajouté , p. 777, X, 25, un cadeau supplémentaire porté au roi
d’Ethiopie par les Sarauques au nom ainsi corrigé par moi , en plus des « robes teintes en pourpre et d’ autres robes
d’une blancheur éclatante », des « tissus
faits avec les fils produits par les araignées
de leur pays » (il ignore que la soie est issue du ver du mûrier,
et non, d’une araignée), chose naturelle pour des Sères ; ou encore, p.
726, VII, 14, il ajoute des arbres de
Perse (des pêchers) dans un endroit où ils n’ont que faire non plus , devant :
« des sycomores et d’autres arbres
fréquents au bord du Nil ». De même, dans la dernière phrase de
l’œuvre : « telle est la fin de
l’histoire de Théagène et de Chariclée, que composa un phénicien d’Emèse, de la race du Soleil, Héliodore, fils de Théodose », il a ajouté phénicien et de la race du Soleil pour nous montrer qu’il savait qu’Emèse et son
fameux temple du Soleil étaient en Syrie ,
que la Syrie-Phénicie
fut une province romaine « très
étendue », comprenant « des cités de l'intérieur comme Émèse, Damas
et même Palmyre », créée en 194 par division de la province de Syrie en
deux nouvelles provinces, « la Syrie-Phénicie
d'une part, et la Coelé-Syrie d'autre part »[, ce qui laisse penser que l’œuvre date du milieu du
III è siècle, peut-être même de
l’empereur Heliogabale (vers
203 - 11 mars 222) , empereur de 218 à 222 ) (les chevaux, -gabaloi, -du
Soleil étaient, un surnom d’Emèse où il était né) . En tout cas, Héliodore ,
comme Apulée ou Plutarque, était un prêtre du Temple du Soleil et un
deswservant d’Isis..
Le thème de la race
blanche dans le roman d’Héliodore.
Le roman a pour origine la naissance, dans un couple de noirs, le roi et la reine d
‘Ethiopie, Hydaspe et Persinna, dont le nom signifie reine, cf. le nom du roi étrusque Porsinna du grec Porsènas pour Porsinas, latin Porsina. Ce sont en réalité des métis de blancs et de noirs, comme
Michaël Jackson et tous ceux qui « franchissent la ligne », ne conservant
qu’une tache bleue sur l’ongle, dit-on, -équivalent dans le roman grec de la
tache d’ébène sur le bras d’ivoire de Chariclée,- et il n’est pas étonnant que Persinna accouche
d’une fille de couleur blanche . Point
n’est besoin d’invoquer la contemplation d’un tableau d’Andromède, -ancêtre
blanche de sa race éthiopienne, au même titre que le noir Memnon. Sa mère
abandonne la blanche Chariclée en raison
de sa couleur blanche , craignant d’être soupçonnée d’adultère. En effet,
au 3e siècle ap . J . C. et depuis très longtemps déjà, le
pays était majoritairement noir et le substrat ibère blanc , prédominant
originellement, était en voie de disparition au profit des nilo-sahariens de
couleur noire, si bien que le métissage ne se voyait plus guère. En vertu de ce
qu’on appelle la loi phylogénétique, l’évolution de l’individu reproduit celle
de la race, si bien qu’il n’est pas étonnant que le nouveau-né de parents noirs
soit blanc. Ensuite il deviendra noir. Ainsi dans le Pacifique, en Polynésie
comme aux Fiji, les enfants ont-ils en
leur jeune âge les cheveux blonds, mais perdent rapidement cette blondeur qui
est un élément récessif.
Le sacrifice des nouveau-nés roux en Egypte.
Selon moi, il s’agit de supprimer la présence d’albinos
de la race noire plutôt que des enfants aux cheveux roux et au
visage plein de taches de rousseur.
Une lampe
funéraire Kuch.
Chez les Romains, on disait
qu’on ne peut parler de civilisation que
lorsqu’on peut se déplacer partout dans le monde en sécurité. Tel était le cas autrefois, et, en 1970 encore, je pus visiter l’Iran, Persépolis et Ecbatane. Aux environs de Hamadhan, c’est-à-dire l’Ecbatane de
l’Antiquité, dans cette capitale de la Médie chère à Cyrus, j’achetai
une lampe funéraire en argile
représentant, je le sais aujourd’hui, un prêtre du feu sace, dit Trigrauxaudra selon Hérodote,c’est-à-dire avec son chapeau
pointu .
Les inscriptions
perses d'époque achéménide mentionnent diverses subdivisions des Saces :
Sakâ Trigraxaudâ : relatif aux « capuchons pointus » cité aussi par Hérodote
à Ecbatane ;
Sakâ Haumavargâ :
relative au haoma, boisson sacrée des Indo-iraniens, soma en sanskrit ;
Sakâ tyaiy paradraya : relatif à une étendue d'eau, « Saces d'au-delà de la mer ou du
fleuve », il s'agirait de la mer Caspienne.
On connaît des inscriptions en Égypte
antique évoquant des « Saces des marécages » et
« Saces des plaines ». Les Sacaraukes ou Sakaraukes chez Lucien De la longévité, 15 , ou encore Sarauques (de sakarauques), du IIe siècle av.
J.-C., étaient très certainement des Saces. Leur nom
signifierait « Saces légers », « Saces rapides » (Sakâ-rawaa)
ou « Saces royaux » (Sakâ-rauka) d'après H. W. Bailey[] Dictionnary
of Khotan Saka, Cambridge, 1979.C’est la principale tribu des Kuches ou
Ethiopiens.
Le mot trigauxaudra désigne ce chapeau pointu, littéralement à trois rayons, qui sont la matérialisation
sur l’argile des trois cercle ou roues solaires, symboliques du grand dieu Ahura Mazda, dont le signe reproduit un
triangle, version de la roue solaire. C’est le correspondant du celtique trikedra , croix solaire à trois
cercles (kedra , d’une forme à
redoublement kwsekwsl-a, de kwsel , roue, cf. grec kuklos, latin circulus
,de kwserkwsr, le neutre pluriel grec kukla,
le sanskrit çakrah ) ; le mot crux,la croix, est à rattacher à la
même racine, comme le mot persan ktiara,
tiare, qui vient de kwsewkr-a et désigne la tiare droite ou royale (à rapprocher de
celle du pape ) ou la tiare pointue à trois angles . Trigauxaudra, capuchon pointu, vient de tri, trois, et de grauxaudra
, roues solaires, de kwserkwsr,
Il s’agit de la trinité perse, savoir
Ahura Mazda, et sous ses ordres le dieu de l’alliance avec les hommes au moyen d’une hostie et
d’une coupe de sang, Mithra, et la déesse Agni cf. latin ignis), le
feu, assimilée à Ap-sara, déesse à la fois
des eaux et du feu.
Les trous de la lampe sont au niveau des
oreilles et du nombril, d’où , comme un cordon ombilical sacré, montaient les
flammes de la lampe vers le Créateur
Elle représente , en argile avec
engobe verte , un de ces prêtres du feu
qui parlaient une langue indo- iranienne, le« tokharien » B (ou kouchéen,
dialecte sace ) coiffé d’une
tiare pointue en osier , portant une moustache fournie et une barbiche très courte, arborant un collier .A l’emplacement de son
cœur, à gauche, figurent deux chevrons, qui sont la matérialisation du symbole
de l’eau divinisée en Apsara, génie
des eaux, de ap, , eau (cf. latin aqua, de akw-a) et de sara, sacrée
( cf.sanskrit isirah, même sens ,
et grec hi [s]eros, ieros) .Il a
dans la main gauche la bûche rituelle
pour entretenir le feu sacré (l’ « objet mystérieux » des descriptions par les archéologues des
statues- menhirs du groupe Rouergat) et
dans l’autre main le baresman dont le prêtre du feu,
Agni, ne se séparait jamais lors de son
oblation au feu .
Mais ce qui me frappa d’emblée et m’amena à
faire des rapprochements avec les statues –menhirs « du groupe
rouergat », ce fut la ceinture, qui
évoqua pour moi le kusti ou cordon
sacré indispensable aux Persans et aux
Hindouistes, porté en Ethiopie comme un collier au-dessous de la tête du
menhir, au niveau du cou de celui-ci.
Les signes des statues-menhirs du Rouergat et
d’Ethiopie :
Illustrations, voir, p.25, dans le livre de Jean-Pierre Serres, Les statues –menhirs du Rouergat, 1997, Musée archéologique de
Montrozier.
J ’ai puisé mes
informations dans Zarathusthra et la tradition mazdéenne de Jean Varenne, au Seuil,
dans Louis Renou, L’hindouisme , dans Henri
Arvon, Le Bouddhisme , Que sais-je ? , dans Chr. et J. Palou , La Perse antique ,Que sais-je ?
et dans Jean- Pierre Liégeois, Les
Tsiganes .
Déchiffrement de la statue- menhir.
Quand les futurs sculpteurs kuches succédant aux Ibères qui avaient
taillé ces menhirs (le mot Somalie est dérivé de sumérien, Sibèrie, Ibèrie) arrivèrent en Ethiopie, ils contemplèrent
des menhirs qui n ‘étaient pas
encore sculptés et que leur tradition ne
connaissait pas ; ils comprirent vite que nos menhirs correspondaient à leur baresman (la forme moderne du mot
est barsom),
mot venant d’une racine signifiant
croître, destiné aussi à favoriser magiquement la croissance des moissons
et de la végétation en général. Le baresman
se présente sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries. Le
prêtre du feu, Agni, ne s’en séparait
jamais. Mais les créateurs ibères des menhirs avaient représenté la mort préalable du grain, nécessaire à sa
germination, par la dalle horizontale sacrée qui surmontait les menhirs comme à Göbekli et à
Minorque aux Baléares (voir mes différents blogs sur les menhirs).Qu’en
était-il avec le baresman ? Même
le barsom des Parsis, forme moderne du baresman et qui est constitué d’ herbes nouées en faisceau au moyen d’un rameau de
grenadier, réelles d’abord, puis métalliques, comporte un accessoire de nature à évoquer pour eux cette mort préalable, nécessaire à toute
germination selon l’esprit des hommes du néolithique, car le grenadier évoque les enfers et la
mort. A défaut de tige de grenadier, le prêtre du feu pouvait utiliser une
hache de pierre polie, le chermadion
homérique (Iliade,XVI, 733-740),
puis, plus tard, à l’âge de bronze,une
arme en bronze rituelle coupante :
serpe, stylet, poignard ou épée.
Certaines gravures de
menhirs corses ( voir Leandri, Les mégalithes corses, p. 18) comme à
Sollacaro (Filitosa XIII) , reproduisent un poignard
en bronze qui a remplacé le baresman , mais avec la poignée tournée
curieusement à droite, imitant les tiges fleuries qui sortaient du baresman et ployaient au-dehors sous le
poids de leurs fleurs , rompant
l’harmonie du faisceau bien ordonné. Ceci laisse supposer que le remplacement
des tiges fleuries attachées par une tige de grenadier par un poignard
a dû être progressif.
1) L’initiation dans la
religion kouche comporte l’investiture
du cordon sacré, le kusti, fait de 3 fils de coton blanc noués. Cette
cérémonie précède de peu le choix d’un guru
ou précepteur. Renou, op. cit. ,
p. 84, : « C’est le guru qui,
après avoir lavé le cordon , l’avoir
tordu et détordu avec des récitations sacrées, le passe autour du bras
droit et de la tête du jeune initié, de
manière que le fil repose sur l’épaule gauche. » C’est ce qui
est figuré sur certains menhirs
éthiopiens et que, pour leur part, les
archéologues duTarn , sur les
« statue-menhirs , appellent
tantôt « l’omoplate –crochet »,
une sorte d’épaulette, tantôt la « pendeloque en y » , faute de l’avoir identifié, car ce qu’ils
ont pris pour un y est en réalité la bretelle du kusti ,qui
est l’équivalent du cordon ombilical donné par la mère, car le jeune grâce au guru est maintenant deux fois né, dvi-ja.
2) La Grande-Déesse : un génie des eaux et, paradoxalement,
aussi du feu, appelé Apsara,
de ap-, eau, cf. latin aqua,
et sara, sacrée ,cf. isirah en sanskrit,
hi(s)era en grec, a pour nom également nom Nini, Nana ou Anahita , de ana drita, - drita venant d’un verbe signifiant faire croître, ksre, latin creare , crescere, savoir l’équivalent de Cérès , maltais ancien (tokharien A)
Tarxos, qui se retrouve dans AmPhitrite ,de
ap, eau, et dans Aph-(t)rodite (de ap, eau, + trite, signifiant la déesse de l’eau qui fait croître la nourriture (nana, cf . latin annona),
entendons l’étoile (grec
aster, latin stella, arménien asti, vieux-haut
–allemand stairno, anglais
star, sanskrit taara), l’astre qui annonce la période
des pluies et des semailles, ainsi que
de la circoncision , les Pléiades (dont
le nom est à rapprocher du latin pluit). De là les noms de Astrea
en latin, Ishtar, Ashtarté, Thoustra en kouchéen (le nom de
Zarathoustra ou Zoroastre lui a été donné en l’honneur de la Déesse des eaux, et
signifie l’astre nourricier, T(rita)-astra
sacré (sara).