L’ORIGINE ÉTHIOPIENNE ET ÉGYPTIENNE DES ARMOIRIES DE FRANCE A
LA FLEUR- DE- LYS
Dans l’excellent hebdomadaire auquel je suis abonné, Valeurs actuelles n°4294 du 14 au 20
mars 2019, p.69, sous la signature de Philippe Delorme, L’énigme de la semaine, j’ai lu un intéressant article , La fleur des rois.
Je voudrais expliciter ici
l’origine éthiopienne et égyptienne de ce symbole apparu après 1375, durant
règne de Charles V le Sage, étant
rappelé que l’héraldique ne date que du IIIe siècle. Ce sont les Templiers qui
ont ramené ce symbole d’orient. Le problème
est que le lis en
cause ne peut être le végétal que nous appelons lis car
il ne lui ressemble pas du tout , et que l’évolution phonétique à partir du latin lilium pose de nombreux problèmes ; d’abord,
pourquoi ce s final au
singulier toujours prononcé ? Pourquoi cette orthographe
avec un y, notant souvent deux i ?Lilium devrait donner lilio, puis lilie, comme en franco-anglais
water-lilie, qui signifie nénuphar,
lis d’eau ?Le grec suka
ou sukon, le béotien tukon,
le latin ficus (de dhseikus),
désigne le figuier ou une sorte d’euphorbe et le bananier a été nommé le figuier à banana,banana étant
un emprunt portugais au soussou de Guinée qui signifie organe sexuel mâle (bounane en mélanésien), puis pomme de paradis au XIIIe siècle par
allusion à une version cinghalaise (Ceylan) et mélanésienne de la Genèse..
Notre lys est en réalité un figuier-bananier
appelé ensete en égyptien, de nseiks donnant lii(k)s.
1) La fleur de bananier
sauvage, symbole de l’initiation et de la circoncision.
C’est à partir d’éléments végétaux que se sont forgés les symboles
des l’architecture méditerranéenne :
feuille d’acanthe pour le chapiteau corinthien, graines de fougère (certains
invoquent le lotus) à double
enroulement pour le chapiteau ionique. Le bananier sauvage
est peut-être originaire d’Afrique centrale et d’Ethiopie, d’où il a diffusé en
Haute-Egypte..
La fleur de bananier, avant que le poids de ses pièces ne la
fasse se courber et donner la fleur dite de lys qui figure aussi sur les
armoiries royales mais en dessous d’une seconde fleur de lys située au-dessus, est d’abord dressée,
comme l’est toujours la fleur-de-lys
supérieure des armoiries, mais elle le
reste très peu de temps, si bien qu’il faut retourner les armoiries pour voir sous
l’aspect qui nous est familier la fleur
de bananier sous l’aspect qui est familier à tous ceux qui ont hanté les colonies
...Voici ce qu’en dit l’Internet :
« La tige souterraine forme alors une inflorescence qui
se développe au travers du « faux tronc » creux pour apparaître au
centre des feuilles. Au début,
l’inflorescence est dressée mais, sous l’effet du poids, elle va rapidement
devenir pendante. Les fleurs qui apparaissent à l’extrémité de l’inflorescence
(donc en dessous) sont mâles, celles situées plus vers le début de l’axe (donc
au-dessus) sont femelles. Ces dernières vont donner naissance aux
bananes. Entre les fleurs mâles et les femelles, il peut encore y avoir des
fleurs stériles. Sur l’axe de l’inflorescence, les fleurs sont implantées en
plusieurs rangées doubles transversales. Chaque rangée double est protégée par une
bractée pourpre. Chaque jour, une
bractée va s’enrouler et tomber, libérant ainsi les fleurs qui pourront être
pollinisées. Les fleurs fécondées donneront naissance aux fruits. Dans la
nature, ce sont les chauves-souris qui assurent la pollinisation. Chaque régime peut comporter jusqu’à
200 fruits » , belle marque d’une fécondité extraordinaire !
On comprend comment la fleur de bananier a pu symboliser
l’initiation de l’homme fait et pur parce
que circoncis et comment le prépuce,
après l’opération, est ici symbolisé
par les deux sortes de « pétales » qui entourent le membre à dextre,
à droite et à senestre, à gauche. Il est normal que les Templiers aient été
impressionnés en Syrie au XIII e’ siècle par cet
emblème et l’aient rapporté au roi de Jérusalem, cet héritier du Christ en qui les Templiers du Temple de Salomon voyaient l’homme fait et pur par excellence.
2) Le baresman des prêtres du feu en
Syrie : de la fleur de grenadier rouge qui servait de lien au faisceau au
lis de montagne pourpre dit martagon et
surtout au lis jaune, en flamand gele lis, iris jaune ou faux acore que
« les Francs Saliens auraient rapporté des marais de l’Escaut », écrit
P. Delorme, ce « lis » jaune qui ressemble à la fleur de bananier et
qui donne aux fleurs –de- lys royales leur couleur d’or.
Le baresman est un
mot persan venant d’une racine
signifiant croître en sanskrit comme
en vieux-perse ,et ce faisceau
magique est destiné à favoriser
magiquement la croissance des moissons et de la végétation en général. Il se
présente sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries. Le
prêtre du feu et- de l’eau, Agni , pas
plus que les vestales d’Ignis à Rome
, ne s’en séparait jamais. Le barsom des Parsis actuels est la forme
phonétique moderne du baresman. Il est constitué d’herbes nouées en faisceau au moyen d’un rameau de grenadier, végétales d’abord, puis d’imitation métallique ; le
grenadier est associé à Perséphone, au monde souterrain et à la mort. Il était naturel que le baresman comporte un accessoire de nature à évoquer cette mort
préalable, préalable nécessaire à toute germination selon l’esprit des hommes
du néolithique. A défaut de tige de grenadier, le prêtre du feu pouvait
utiliser une hache de pierre polie, le chermadion
homérique (Iliade,XVI, 733-740),
puis, plus tard, à l’âge de bronze, une
arme en bronze rituelle coupante :
serpe, stylet ,poignard ou épée, dont la cordelette a remplacé le lien
du baresman .
Sur les armoiries royales, on a encore entre les deux fleurs
de bananier un bandeau qui est l’héritier de cette tige de grenadier qui rappelait la mort avec
la fleur inférieure, tandis que la fleur de bananier supérieure rappelle
l’avenir, la vie et la fécondité.
3) L’évolution chrétienne a eu lieu ensuite avec l’allusion à la Trinité par le nombre de trois fleurs dans le meuble héraldique royal.
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