Je dédie ce texte à ma mère.
16 juin 1917, Oué Hava – 16 juin 2017 Tours
Version complétée 13 décembre 2017
Version complétée 13 décembre 2017
Péguy disait : « dans la cité harmonieuse de
demain , il faudra bannir les historiens, comme l’avait fait Platon de sa
République, car le passé est triste. » Je me penche à nouveau sur des faits qui ont
été obscurcis à dessein concernant l’assassinat de mes grands-parents à Oué
Hava en juin 1917. Pour ceux qui voudraient des détails , ils devront se
reporter à mon blog , intitulé :Une conspiration européenne
appuyée sur des rivalités intertribales dans le nord de la Calédonie. Je
reviens ici sur mes apports à la vérité historique.
Mon grand-père était
un colon Feillet , un colon libre , qui à
Oué Hava , dans la Haute- Tipindjé,
commença par planter du café arabica,
mais fut le premier à découvrir et à signaler
l’atteinte de la maladie sur ses pieds d’arabica. Il doit arracher les caféiers arabica et les remplacer par du robusta.
Il tient un petit commerce et vend ses
légumes à l’usine de Tao, où il se rend à bord de sa plate. Avant son arrivée
dans la colonie avec sa femme et son fils, une gitane , à Tours, lui avait prédit qu’il finirait d’une
mort accidentelle et il imaginait que ce serait sur sa petite barque , au cours
d’une pêche. Ma mère, Marguerite Grassin, est née à Oué Hava, "commune" disparue de Tipindjé , le 6 novembre 1907,
à Oué Hava.
C’est en grande partie le racisme antiblanc et non pas le
nationalisme qui fut le principal moteur de la rébellion d’Ataï en 1878, sur
fond de haines tribales, comme l’a magistralement démontré la chercheuse
australienne Linda Latham, dans La révolte de 1878 : étude critique des
causes de la rébellion de 1878 en Nouvelle-Calédonie, Publications de
la SEHNC, 1978. - 75 p .
Le même scénario sera à l’œuvre en 1917, mais dirigé par des
haines entre blancs. Le journaliste d’extrême- droite Alain Laubreaux, dans son
journal Le Messager , titrait à
la une : « Quand la Ligue des Droits de l’Homme
protestera-t-elle contre le massacre des
colons Grassin et Papin ? », faisant allusion à l’intervention
de mon grand-père Henri Grassin auprès de la ligue des Droits de l'Homme à Paris en faveur des Canaques de Oué Hava dont les
cultures étaient dévastées par les divagations du bétail qui appartenait à le gros colon et conseiller général ,
Laborderie. L’intervention de mon grand-père en faveur des Canaques est
révélatrice de la mésentente qui régnait entre Laborderie et mon grand-père et
pesa très lourd dans les mobiles de son assassinat,
attisant la haine de Laborderie qui convoitait sa propriété comme celles de
tous ses voisins, qu’il s’agisse de P. Delhumeau ou de son ami et voisin
immédiat Ludovic Papin.
L’origine de
l’agitation et la prophétie autoréalisatrice
du Bulletin du commerce, en
date du 10 février 1917.
Un
article « prophétique », en date du 10 février 1917, date où il
n’y a pas de rébellion, anonyme bien
entendu (la justice n’a pas enquêté pour en connaître l’auteur) , censé provenir de Koné, mais provenant de
Hienghène (Biganda , propriété de Laborderie) , parut dans le Bulletin
du Commerce de M. Henri Legras,
équivalent à l’époque des Nouvelles
calédoniennes.. [Les Canaques], disait cet article, « s’inquiètent constamment des dates de départ
[allusion à la date, prochaine, du 15 mars 1917, du départ de conscrits sur l’El Kantara, avec la
mutinerie de Bourail] de ceux qu’ils savent touchés par la mobilisation [de
14-18]. Il est de toute nécessité de
prévoir des événements sanglants en rétablissant le poste militaire de Koné,
avec un effectif suffisant, toutefois, pour se porter rapidement à Voh et à
Poembout, localités non seulement menacées par ces Canaques toujours
turbulents, mais aussi par ceux des tribus
de Hienghène. A Hienghène, le
rétablissement d’un poste militaire s’impose ; ce poste devra même pouvoir
fournir de petits détachements qui protègeraient des colons isolés et toujours menacés d’être massacrés les premiers.[comme Grassin et Papin] »
Suivit un autre article, daté du 5 février 1917 et localisé cette fois à La Foa,par allusion à la rébellion d'Ataï, mais
émanant du même lieu et du même auteur : « Retrouverons-nous nos caféeries et nos cultures si nous
revenons [du front] ? Nous
sommes prêts à faire notre devoir, comme nos frères qui sont au front. Mais il
est vrai que l’administration n’a pas exposé (au gouvernement de la métropole],
sous son véritable aspect, la situation. » Henri Legras
a toujours été embarrassé par ce qui est l’annonce des meurtres de H. Grassin, de son épouse et de
son voisin et ami L. Papin. Le grand
historien de la Calédonie, Bernard
Brou, qui s’était montré fort
circonspect dans son Histoire de la
Nouvelle-Calédonie sur ces « événements de 1917 », m’a raconté comment le fils de Henri Legras, Fernand Legras, lui
avait dit d’un ton peiné : « Alors nous [mon père et moi] ne
vous avons pas convaincu sur la rébellion
canaque de 1917 ? Pourtant, nous
avons publié l’intégralité du procès des
meurtriers. » Il faisait allusion au procès qui aboutit plus tard à
l’exécution de deux Kanaks qui furent guillotinés,
le 8 octobre 1920 : Emile Oué et Doui Iatein
La rumeur concernant les lépreux et attribuant l’article à Pierre
Delhumeau.
Pour s’innocenter, Laborderie fit courir le bruit que l’auteur des deux articles était l’un de ses
employés, devenu lépreux et qui aurait eu pour but d’obtenir la suppression des
mesures d’isolement concernant les lépreux comme lui. Encore au procès, on a
évoqué parmi les causes de l’agitation
le cas des lépreux
mélanésiens ou métis comme Pierre ou Louis Delhmeau (ce dernier réformé du service militaire comme lépreux), mécontents de leur
isolement. Mais il n’est pas question de lépreux, ni européens ni mélanésiens,
dans les articles que j’ai cités et
d’ailleurs les hanséniens étaient toujours exemptés du service militaire dont il est
surtout question. De plus, Pierre Delhumeau, fils de Félix
Delhumeau (né vers 1827), lépreux aussi,
employé chez Laborderie en 1907 (né en 1856),a servi de témoin pour
l’acte de naissance de ma mère au bureau d’état-civil de Tipindjé que présidait
mon grand-père et ils étaient voisins et amis. Pourtant , selon la rumeur dont
se fit l’écho feu Edouard Normandon à Ouégoa , qui tenait les faits de Mézière, , lequel vers 1920 aurait transporté sur son bateau la famille Delhumeau de Tipindjé sur l'îlot Balabio , afin de lui éviter les persécutions des Canaques de Oué Hava , le lépreux Pierre Delhumerau "aurait fait partie de ceux qui
remuaient les Kanaks, profitant des dissensions
religieuses entre tribus catholiques et tribus protestantes, sur un fond de guerres
coutumières. On retrouve Pierre
Delhumeau, vendant à Petitjean (dont Laborderie avait é Je reviendrai sur le rôle obscur de Delhumeau en fin d'article. épousé la soeur et hérité de ses immenses propriétés) le lot 13 bis de 5 hectares
83 centiares sis à Tipindjé. Je reviendrai sur le rôle obscur de Delhumeau en fin d'article , afin de tenter d e l'élucider
L’assassinat du grand chef de Oué Hava, et de Ouenkout Kavéat, ami de mon grand-père, qui envoya sa
sœur Madame Guillemard, dont le mari était gérant de la station Gros à Pamalé,
à Neouyo, prévenir mes
grands-parents de l’attaque imminente, mais ceux-ci refusèrent de suivre ses conseils et celle-ci sauvant ma mère en la menant à
la station de la Basse- Tipindjé où résidait la troupe.
On a retrouvé dans un creek le cadavre
du grand -chef de Oué Hava, Kavéat, Ainsi fut-il facile
d’accuser un mort et d’innocenter le chef
« protestant » Néa Galet
de responsabilités dans les massacres.; Son assassinat avait peut-être d'autres mobiles que politiques et j'y reviendrai à propos de Delhumeau en fin, d'article.
La pseudo- attaque, à Tiouandé,
par Néa Galet, le chef « protestant , de la station Ragot,
préalablement évacuée de ses habitants, le 16 juillet 1917.
On raconte souvent
que la station Ragot à Tiouandé, d’où la rivière permet d’accéder à la tribu de
Ouanache de Néa Galet par de jolis arroyos bordés de
palétuviers, fut attaquée par des
Kanaks. Rien n’est plus inexact. La propriété
de Tiouandé de 80 hectares, avec une maison de pierre construite vers 1900 par
des libérés du bagne, avait fait partie des mille hectares d'une concession de
Higginson .Ce grand homme d'affaires et entrepreneur de mines de nickel et
autres minerais, né le 13 novembre 1839 à Itchen (Southampton), mort à Paris ,
2e arrondissement, le 24 octobre
1904, l'avait louée à une Anglaise,
Madame Wilson, et le père d'Eugène Ragot , à son arrivée de la Réunion,(c'était un patte-jaune, c'est-à dire un homme issu des cultivatrices de curcuma , esclaves venant de l'île Maurice métissées à la Réunion, s'était lié
d'amitié avec Higginson à Ouégoa, où il s'était installé au lieu-dit la Boulange, comme boulanger. Il lui
acheta 80 hectares et l'habitation,à Tiouandé eainsi qu'à Nouméa, rue de Sébastopol, une
maison coloniale en bois. Eugène Ragot naquit d’ailleurs à Ouégoa. Le chef protestant de Ouanache . Nea , le père du conseiller
territorial Néa Kiolet Galet, était
l’ami du colon de Tiouandé , Eugène
Ragot, et il vint en personne le
prévenir que sa famille et lui-même devaient s’en aller, s’ils tenaient à leur
vie : Néa ne pourrait refuser d’attaquer la maison et le magasin du colon vis-à-vis de
ses hommes. Craignant le pillage et
l’incendie de ses biens, Eugène Ragot
hésita beaucoup et lui arracha la promesse de ne pas attenter à
sa propriété. Il s’en alla avec sa
famille sur l’îlot Camille, ainsi appelé, après 1946, à cause d’un métis japonais ou plutôt d’Okinawa, Camille,
né en 1926 à Touho, fils de Koki Miyagushiku alias Hokama et de la veuve Emilie Volcy installée au bord
de mer à Touho (Pouïou), qui avait loué
ce très joli îlot. dont je garde le plus beau des souvenirs. Lorsque Eugène Ragot,
sa femme Marthe , ses deux fils André et Armand, et des Javanais à son service
revinrent de l’îlot Camille sur leur
propre bateau, ils eurent la désagréable
surprise de découvrir que leur habitation avait été pillée , contrairement
aux engagements du chef Néa qu’ils croyaient leur ami. Dans mon enfance,
Sarmina, la jolie Javanaise qui avait
participé au séjour forcé sur l’îlot,
m’a monté la trace de plusieurs
« pieds de marmite », utilisés comme projectiles par les Kanaques, dans un mur pourtant de bonne épaisseur, à l’arrière de la grande
habitation notamment, du côté de la rivière de Tiouandé. ..
Cette mise au point a surtout le mérite de démontrer
qu’incontestablement le chef protestant
de Ouanache, Néa, n’en déplaise au
pasteur Leenhardt et aux protestants qui lui emboîtent le pas au mépris de la
vérité, faisait bien partie d’une conspiration dont il était peut-être l’âme. .
Leenhardt carus mihi est, sed veritas
carior. Mais Néa n’a pas été condamné, si bien que les vrais coupables
n’ont aucunement été inquiétés, pour la plus grande surprise des accusés mélanésiens. « Selon que vous
serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou
noir. »
Le scénario du massacre de ma grand-mère, ou le trucage de la scène de
crime par des kanaks désireux de faire accuser du massacre la tribu catholique
de Oué Hava voisine de mes grands-parents. .
1 Le PV de gendarmerie
du 5 juillet 1917 (Hienghène) constatant la découverte et l’inhumation de
Madame Grassin, tuée le 16 juin 1917 par les indigènes rebelles
« Comme suite aux PV numéros 28 et 29 de notre brigade en date des 19 et 28 juin dernier relatifs au
meurtre des époux Grassin,- le 3 juillet, vers 17 heures,étant en notre
caserne,[de Hienghène] le Capitaine Sicard, commandant
de la section volante cantonnée chez
M . Laborderie à [la Basse]Tipindjé nous a prévenu par téléphone que
le cadavre de Madame Grassin avait été découvert à environ 300 mètres de son
habitation par des hommes rentrant de reconnaissance dans la vallée de Oué-Hava
[le gendarme ne mentionne pas le fait que c’est Roger Grassin, le fils de la victime, faisant alors son
service militaire, qui a découvert le corps de sa mère , Clémence Maloisel, née le 15 février 1866 à
Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados), qui s’était mariée avec François Henri Grassin
le 26 juin 1886 à Tours ; elle travaillait comme dévideuse de cocons
à la même soierie de Saint-Symphorien que son mari qui y était dessinateur. Clémence avait 35 ans à son arrivée en
Nouvelle-Calédonie en 1901 et 51 ans à sa mort en 1917. Elle eut deux enfants : Roger, né à Tours le 29
avril 1893 et mort à Plum le 1er
juillet 1965, venu avec ses parents en Nouvelle-Calédonie à l’âge de 8 ans , qui parlait parfaitement le pinjé et
Marguerite, ma mère, devenue orpheline à 9 ans, seule européenne, avec Lucien
Jauneau , -les Jauneau étaient venus en Calédonie pour Ouaco au départ,-à être née à Oué Hava et à avoir été déclarée au centre d’état-civil de
Tipindjé tenu par son père, le 6 novembre 1907. Lucien Jauneau devait, lui,
être déclaré à Hienghène.]
« Hier, 4 juillet, nous nous sommes aussitôt rendus à [la
Basse] Tipindjé où 19 hommes de troupe
[dont Roger Grassin et le métis tahitien originaire de Koné Winchester ], mis à notre
disposition par le Capitaine Sicard,
nous ont accompagné sur les lieux du meurtre sis dans la vallée de Haute- Tipindjé.
Là, à environ 300
mètres de l’habitation Grassin et à 15 mètres à gauche du sentier qui conduit à
la tribu de Oué-Hava , nous constatons que le cadavre, que nous
reconnaissons pour être celui de Madame Grassin (formule traditionnelle que rien ne justifie, sauf la vraisemblance ,
comme : « Le docteur
Livingstone, je présume ? », à moins que le nous n’englobe le fils de la victime,
présent, que le gendarme ne nomme
jamais), est dans un état complet de putréfaction. Il est couché sur le dos,
les jambes allongées et jointes, les bras allongés le long du corps, la tête légèrement penchée à gauche, dépourvue de chairs et du cuir chevelu, Une tresse de
cheveux grisâtres existe sur place. La tête
nous semble sectionnée, sans que
nous puissions être affirmatif sur ce point, car elle se détache très
facilement du tronc et ne porte aucune trace de fracture ; la mâchoire inférieure est détachée. Les membres, dépourvus de chair [il
s’agit de l’enlèvement des chairs des membres aux fins de cannibalisme] sont
intacts [sic], apparents sous les effets. Elle est nu-pied [elle a perdu ses sabots
dans le transport de son cadavre et on ne
retrouvera que le sabot du pied droit], portant des bas noirs, une jupe courte
à carreaux rouges et noirs et un corsage noirâtre boutonné sur le devant. Près
du bras droit existe un tablier de femme à points grisâtres portant deux
empreintes de pieds recouverts de
poussière. Aux alentours de ce cadavre, les herbes sont souillées, mais nous ne relevons aucune trace de sang.
Sur le côté droit du sentier, à 20 mètres du cadavre, au pied d’un cocotier,
nous retrouvons un sabot de femme du côté droit.
« Nos
constatations terminées, nous avons requis M. Laborderie, propriétaire à [la
Basse]Tipindjé, de mettre à notre disposition le personnel nécessaire pour
l’inhumation de ce cadavre, ce qui a été fait en notre présence [par la
suite, il sera transporté sur un terrain
généreusement prêté par Eugène Ragot à Tiouandé, où sera bâti
un monument qui abritera
les victimes]..
« Avant
d’évacuer la vallée de Haute- Tipindjé, nous nous sommes rendu à l’habitation
Jauneau, où nous avons constaté que depuis notre dernière enquête [le 16 juin]
(P.V. 329) un nouveau feu avait été allumé [le 17 juin] dans la chambre à
coucher de ce local. Tous les ouvrages de lecture, journaux etc., etc. sont
réduits en cendres. Le bâtiment
lui-même reste intact, sauf les
déprédations relatées précédemment …Signé Chapdeville. »
Le cannibalisme
dont témoigne l’état du cadavre appelle
de ma part certaines réflexions. Il s’agit d’un cannibalisme très particulier
et particulièrement archaïque, dont on retrouve la trace dans l’Espagne
préhistorique , dans les Asturties, à
l’intérieur de la grotte d’El Sidron : c’est ce qu’on appelle justement le cannibalisme des hommes de Néanderthal.
En effet, les joues humaines (cf les
joues de porc) étaient pour eux un
morceau très friand, mais qui oblige à
découper les maxillaires. La chair des
membres enlevée, la tête coupée sont
moins caractéristiques.
2 La preuve du
trucage de la scène de crime pour accuser la tyribu catholique de Oué Hava, qui
n’était en rien coupable..
Des conscrits polynésiens postés sur la rive droite de la Oué Hava
racontèrent qu’ils avaient vu de l’autre côté de la rivière, sur la rive
gauche, Madame Grassin entre deux Canaques qui l’entraînaient. Ces militaires
étaient sur la rive droite de la Oué Hava et ils ont prétendu ne pouvoir la
traverser, étant donné sa profondeur, ce qui est faux. La terreur leur a fait
trouver ce prétexte.Le métis tahitien Winchester, originaire de Koné, a reconnu Poigny dans l'un des deux canaques qui transportaient le cadavre; il en a déduit qu'il était le meurtrier et il en a convaincu mon oncle Roger, avec kes conséquences que l'on verra par la suite.
Observations sur le PV de gendarmerie
Le corps est disposé de façon bien trop ordonnée pour qu’il ne s’agisse pas de mise en scène.
Comment, d’ailleurs, aurait-on pu lever
la chair des membres en laissant en place les vêtements ? Comment se
fait-il qu’il n’y ait pas de sang sur l’herbe à côté du corps, bien que l’herbe
ait été « souillée » par des organes ? Elle a été tuée et dépecée ailleurs,
à l’endroit où devait se trouver le sabot gauche, celui que précisément on n’a
pas retrouvé. Pourquoi le cadavre de ma grand-mère a-t-il
été charrié sur 300 mètres par deux canaques, Paraoui et Poigny (scène aperçue par les Tahitiens), à l’endroit où son fils
l’a retrouvé ? Son cadavre a été
déposé sur le sentier de la tribu de Oue Hava pour impliquer celle-ci et pour faire croire
qu’elle était à l’origine de l’assassinat, elle qui aurait voulu, prétendaient les
rebelles, se venger de l’humiliation de
l’arrestation de son petit chef Thiéou au magasin de mon grand-père (pourtant, Thiéou était alors toujours exilé à l’île des Pins et il ne fut jamais interrogé). Ruse,
feinte et fourberie inter canaques.
Le scénario du meurtre peut être rétabli ainsi : dans
la maison, ma grand-mère reçut un
premier coup de tamioc (tomahawk, hachette, machette) à la tête qui la scalpa
et la tua ou du moins lui fit perdre connaissance. Un second coup de tamioc la
décapita ou peu s’en faut, la tête tenant encore au cou. Le sang a dû se
répandre dans la maison qui fut ensuite brûlée.
A propos du tablier déposé à côté d’elle, on peut supposer que nos deux
Canaques superstitieux,
qui, originaires de Koné, étaient des étrangers sur le territoire de la tribu de Oué Hava où ils avaient transporté le corps en perdant un de ses sabots et en étant aperçus par les militaires tahitiens figés de l’autre côté de la rivière, soient allés chercher un bout d’étoffe, un tablier en vente, dans la maison avant d'y mettre le feu Un des deux canaques l’a déplié à côté de son cadavre et a posé ses pieds poussiéreux sur le tablier afin que ses pieds n’aient pas de contact tellurique avec une terre que , lui, un étranger, il avait souillée par le dépeçage cannibalique et qui, pour son esprit primitif, pouvait vouloir se venger de cette profanation sacrilège. De là les traces de ses deux pieds sur le tablier, qui ont été laissées sur le tablier tandis qu’il se penchait sur la morte pour briser la mâchoire inférieure et découper ses joues, ainsi que pour enlever la chair de ses bras et de ses jambes. La scène a pu avoir lieu plus tard.
qui, originaires de Koné, étaient des étrangers sur le territoire de la tribu de Oué Hava où ils avaient transporté le corps en perdant un de ses sabots et en étant aperçus par les militaires tahitiens figés de l’autre côté de la rivière, soient allés chercher un bout d’étoffe, un tablier en vente, dans la maison avant d'y mettre le feu Un des deux canaques l’a déplié à côté de son cadavre et a posé ses pieds poussiéreux sur le tablier afin que ses pieds n’aient pas de contact tellurique avec une terre que , lui, un étranger, il avait souillée par le dépeçage cannibalique et qui, pour son esprit primitif, pouvait vouloir se venger de cette profanation sacrilège. De là les traces de ses deux pieds sur le tablier, qui ont été laissées sur le tablier tandis qu’il se penchait sur la morte pour briser la mâchoire inférieure et découper ses joues, ainsi que pour enlever la chair de ses bras et de ses jambes. La scène a pu avoir lieu plus tard.
Les assassins
A) On ne sait pas avec certitude le nom de ceux qui ont
assassiné ma grand-mère. Peut-être est-ce les mêmes que ceux qui, à coup de
tomahawk (hachette, prononcer tamioc),
ont aussi décapité l’Indonésien
Santaviredjo au service de mes
grands-parents, savoir Paraoui . « Un Javanais,
qui travaillait pour Grassin, s’est
sauvé et a grimpé tout en haut d’un manguier. Ensuite les rebelles sont
repartis…. » (Mwa Vee, bulletin
n° 62, le kanak oublie de dire
qu’ « ensuite » un coup de tamioc régla son compte au Javanais)
.
B) Qui a tué et dépecé Henri
Grassin ?
C’est le
frère de Noël, Kaieu Poigny, et il a aussi ,selon Winchester, tué ma grand-mère. Son
neveu raconte (Mwa Vee, n°62) :
« Les gens de Koné sont arrivés chez Kavéat [à Ouenkout, mais Kavéat n’y
était plus] et c’est de là [de Ouenkout] qu’ils sont partis pour
tuer du blanc à Oué Hava, le colon Grassin, qui était commerçant. Grassin
était jaloux de Kavéat à cause de sa
femme « [laquelle des quatre
épouses du grand chef ? N’importe
quoi !Il y a confusion avec une parente de Tiéou promise à Kavéat et qui préféra un Delhumeau. Mon oncle qui parlait le pinjé jugeait que Poigny était l’assassin de son père, celui que Winchester tua, en janvier 1918, à
Tiouandé .où il avait été emprisonné., en lui disant de s'enfuir à la nage à l 'embouchure de la Tiouandé (endroit aujourd'hui tabou) et en lui tirant dans le dos , faisant imputer le crime à mon oncle qui passa pour cela en conseil de guerre mais fut blanchi.. avait-il en réalité l intention de l'empêcher de parler?
c) Quant à L. Papin, le crime n’a pas eu lieu
dans sa maison officielle , située sur sa
concession et sur la rive droite de la Oué Hava, mais dans une maison secondaire plus proche de
l’habitation de mon grand-père et qu’il avait bâtie sur la concession de mon
grand-père, avec son autorisation, sur
la rive gauche de la Oué Hava. En effet, Ludovic Papin avait été malade et dans l’incapacité
d’appeler mes grands-parents à l’aide pendant une semaine et il avait failli en
mourir (Voir Vie et mort de Ludovic Papin chez les Canaques,
L’Harmattan, 1999, -un émouvant recueil de lettres adressées par le colon à ses
parents en métropole).Aussi avait-il tenu à se faire une maisonnette sur la rive
gauche. Quand l’adjudant Bécu, de Biganda, le 16 juin, à 11 heures du matin,
envoie un télégramme au gouverneur disant : « canaques de Laborderie ont entendu coups de
feu (il n’y en a eu que deux) et
gémissements (de Papin, ou du Javanais avant qu’ils ne soient décapités ?
Peu vraisemblable, vu la distance !) Envoyés
immédiatement sur les lieux deux caporaux (dont le fils Letocart, dont la famille,-de gauche, - rachètera les propriétés Grassin et Papin), dix hommes (des conscrits tahitiens) ont
essuyé coups de feu avant d’atteindre maison en flammes (il s’agit de la
première maison de Papin, celle où il n’était pas) ; ils ont riposté et poursuivi les rebelles jusqu’à la rivière, puis
rebelles introuvables. » Ils se contentent d’observer et croient apercevoir, sans intervenir, sur
l’autre rive, deux canaques entraîner Madame Grassin. .Il semble que ce soit Noël, assisté de Poindet, le
chef de Paola et de Netchaot , qui, après avoir insulté Papin et
l’avoir traité de
« Vache ! »,(injure entre bagnards désignant un indicateur ou un garde-chiourme, comprise à tort comme "lâche!" ) l’ait tué dans la seconde de ses maisons, près de
celle de Grassin. .
Ils ont retiré le cœur de ces trois victimes, Henri Grassin, Ludovic Papin et
l’Indonésien afin de le manger cru, puis enlevé les foies et les rognons
(testicules) afin de les faire partager au sorcier Paëtou.
D) Le sort ultérieur de Kavéat, grand chef de Ouenkout et petit chef de
Oué Hava, victime innocente de l’insurrection.
Quant à Kaveat, son cadavre
décomposé a été reconnu, le 16
février 1918, dans un creek
(ruisseau) : il en savait trop long, il devenait ainsi le bouc émissaire
idéal et on peut penser que c’est son ennemi Néa Galet Kiolé qui l’a fait tuer. Kavéat
avait déclaré au Père Murard: « Je
n’ai fait aucun mal aux européens. C’est à cause de Néa que je suis dans la
brousse (que j’ai pris le maquis pour
fuir les autorités). Je
descendrai [au bord de mer, je me rendrai aux autorités] quand Néa sera puni. » Interrogé par le colon Poulet après le
meurtre sur le ressentiment supposé de sa tribu de Oué Hava contre H. Grassin à
la suite de l’arrestation du petit chef de la tribu Tiéou (arrestation orchestrée
à l’instigation de Laborderie par un gendarme
complice afin de tenter de compromettre mon grand-père aux yeux des indigènes
de Oué Hava, et destinée à impliquer cette tribu ennemie de Néa comme également
le trucage de la scène de crime), le grand chef écarta cette hypothèse et dit
simplement : « Grassin colon. Pas
gendarme. »
Ainsi disparaissent, presque en même temps, trois
témoins bien gênants, Kavéat ,
Noël et Poigny
Ainsi disparaissent, presque en même temps, trois
témoins bien gênants, Kavéat ,
Noël et Poigny.
Addendum , décembre
2017 : la descendance du chef Tiéou , leur métissage avec la famille Delhumeau et les hypothèses sur l’assassinat
de Kavéat. .
J’ai d’abord entendu parler du rôle des
Delhumeau par Edouard Normandon à Ouégoa, qui mettait en cause un lépreux dans
les événements de 1917, savoir un Louis Delhumeau . Son demi-frère Pierre Delhumeau a revendu à Petitjean (dont Laborderie est l’héritier,
ayant épousé sa sœur, et celui-ci n’ayant eu des enfants que d’une mélanésienne de Touho liés à Néa Galet ,
dotés à part) le lot 13 bis de 5 hectares 81 centiares situé à Oué Hava. Puis
mon premier blog sur Oué Hava m’amena à correspondre avec Eliane Delhumeau, ex-épouse Dubois de
Ouégoa . C’est d’elle que je tiens les renseignements suivants, mais leur commentaire
n’engage que moi, bien entendu.
Généalogie des
Delhumeau avant 1917 : de Oléron à Yaté .
La famille Delhumeau , originaire d’Oléron, est arrivée en Calédonie le 27 décembre 1865 pour le phalanstère de
Yaté.
Félix Delhumeau, l’arrière grand-père de Madame Delhumeau, né le 30 octobre 1827 à Saint-
Georges d’Oléron ( Charente maritime) ,
marié à Théotiste Savis , née le 13 mars
1836, mariés à Oléron le 21 juin 1853. Ils sont venus pour le phalanstère de
Yaté en 1867 avec leur fils Pierre. Ils
y resteront après la fin du phalanstère . La mère de Pierre, Mélanie
Théotiste Savis,épouse
Delhumeau , a
vécu dans la région de Yaté avec un
métis mélanésien (ni-vanuatu ?)dont elle eut des enfants, en particulier Victorine Delhumeau, acte 99 bis, le
10/11/ 1877, par jugement du 29/08/1879, acte 71,état civil de Nouméa Victorine a par la suite pris le statut coutumier et épousé le chef
Terebo de la tribu d'Unia et les Delhumeau
se disent famille avec toute la
tribu d'Unia.
Acte de naissance
du fils arrivé de métropole avec
ses parents , Pierre-
Félix Delhumeau , né le 23 juin 1856,à Saint-Georges d’Oléron,
Charente maritime (17) , grand-père de Madame Eliane Delhumeau , décédé
le 2 janvier 1910 au bac de Tipindjé ( il était passeur de bac). Noyé ? Tué par
un mari jaloux, pour une histoire de femme ? Madame Eliane Delhumerau a entendu
les deux versions. D’où Léon Delhumeau : acte de naissance à Touho de Léon Delhumeau , 17 mars 1904, reconnu
lors du mariage à Touho le 27 septembre 1904 de Félix –Pierre et Iké
Démou Tiéou ,sœur du chef Thiéou de
Oué Hava. S’est donc marié avec une sœur du chef de Oué Hava, Tiéou, Iké
Démou .
Enfants de Pierre -Félix et de Ike
Démou Thiéou : Eliane
Delhumeau, séparée de Dubois , 3 enfants : Thierry, Yann, Lydia Dubois. Son frère Gaston, né en 1930, fut un important syndicaliste à la Société Le
Nickel. .
Mais Pierre- Félix
a eu aussi deux enfants de Thiéou
Pouapoué , fille du chef Thiéou, enfants qu’il a
reconnus: Louis (le futur lé
preux ) et Henri Thiéou -Delhumeau.
Pouépoué aurait été promise à Kavéat, mais elle a été tentée par un concubinage
avec Kalène . Une autre soeur de Kavéat vivait avec le stockman Guillemard que j'ai aperçu
dans mon enfance à Nouméa , où il venait voir ma mère, vers 1957. C'est
sa femme, une mélanésienne de Ouenkout, sœur de Kavéat, , qui sauva ma mère en
la menant à pied de Oué Hava à la basse Tipindjé chez Laborderie,la veille
du massacre de ses pa rents. .
Les Delhumeau à Oué Hava .
Pierre Dellhumeau est invité par mon grand-père ,
officier d’état-civil de Tipindjé, à signer comme témoin à la naissance de ma
mère en 1907 à Oué Hava : il feint donc alors de l’amitié pour mes
grands-parents Pierre Delhumeau revend en 1907 le lot 13 bis de 5
hectares 81 centiares situé à Oué Hava à Petitjean , dont Laborderie est
l’héritier : cette vente montre sa proximité avec les Laborderie et les
Petitjean., tant le communard que les filles métisses issus de son union avec une mélanésienne de Touho,
originaire de Ouanache. Henri Delhumeau est d’ailleurs présent au mariage à
Touho de l’une d’entre elles, en 1920.
Enfin la léproserie de Maïna , sous l’obédience de Néa Galet, dépend de
Touho et Louis , son demi-frère, s’y fait soigner un temps.
Les Delhumeau en 1920 -1922, à Balabio, îlot au nord de la Calédonie.
Eliane Delhumeau m’écrit dans un mail : « J’ai renoué des contacts avec la descendance du vieux Thiéou : ils en savent peut-être plus que ce qu'ils m'ont dit, mais ce passé est encore un peu tabou dans cette région assez reculée du Caillou. Il y a un mystère également autour de la fuite de Oué hava de ma grand mère, mon père Léon , Kalène et Henri vers Balabio, île dans la région du nord. .
Il semblerait que la cause en soit mon père qui a commis une faute grave vis à
vis de la tribu, et ils sont partis. »
Le mystère de la réprobation de la
tribu de Oué Hava contre les Delhumeau.
Eliane Delhumeau situe le départ précipité de Tipindjé
aux alentours de 1920 ou 1922, Les Delhumeau sont partis, à bord du bateau de M. Mézières de Ouégoa, qui les a déposés sur un îlot perdu du nord,
Balabio. Henri Delhumeau ayant été témoin du mariage à Touho d'une
fille métisse de la famille Petitjean en 1920. Le départ est
donc postérieur à cette date. Selon Eliane Delhumeau,
d’après des confidences familiales, son père , Léon , est à l'origine de cette fuite loin de Oué
Hava : « sa grand -mère
Iké Démou Tiéou a décidé de fuir avec lui, comme Henri et comme Kalène. »
Selon moi, et cela
n’engage que moi, Kalène Tiéou a tué Kavéat sur ordre de Néa Galet . Il avait trempé avec Néa dans la
conspiration ourdie par Laborderie et le gendarme de Touho et visant à faire
arrêter Thiéou chez mon grand-père par son fils Roger Grassin qui, alors qu’il
faisait son service militaire à Nouméa, reçut une permission exceptionnelle
qu’il n’avait pas demandée afin de se rendre à Oué Hava chez ses parents. La
tribu n’a pas pardonné aux Delhumeau cette félonie et c’est pour cela que lui et sa famille, y
compris le propre père de Eliane, ont dû
fuir à Balabio.
Voici ce que m’écrit Eliane Delhumeau : « Ma
grand-mère, Iké Démou Tiéou, mariée à Pierre Delhumeau , a eu un fils Léon Delhumeau , mon père.
Le nom de famille de ma grand- mère serait Thiéou et ses parents Thiéou et Wimannik.
Le Thiéou arrêté dans le magasin de votre grand père à Oué Hava et déporté
à l'île des Pins était le frère de ma grand -mère.
Dans cette famille il y avait Thiéou le chef. A l'heure actuelle on dit le vieux
Thiéou , ami de votre grand père et envoyé à l'Ile des Pins. Je n'ai pas le nom
de sa femme, j'ai les prénoms de tous ses enfants et pratiquement toute sa
descendance.
1 Thiéou Pouapoué, concubine et ayant eu 2 enfants - Louis et Henri reconnus
Delhumeau - avec Pierre Delhumeau , mon grand père. La tribu a demandé
son retour parce qu'elle était promise à un chef
( Kavéat). C’est cette promesse de mariage qui a été invoquée pour masquer
l’assassinat de Kavéat, en réalité ordonné par Néa.
2 Thiéou Kalène, célibataire et sans enfant d'après les témoignages et mes
recherches. Dans les écrits du tribunal au procès de la révolte de 1917, il a été
cité comme témoin et s'est présenté comme le beau- frère Cavéat. L’une des
quatre (au moins !) épouses de Kavéat était donc une fille de Thiéou. Kavéat a
eu notamment un fils appelé Kavéat à Hienghène.
3 Thiéou Iké Démou mariée à Pierre Delhumeau.
Conséquences :Les pseudo- historiens protestants ne peuvent
accuser Kavéat et la tribu de Oué Hava de complicité dans ce qu’ils
appellent à tort la rébellion de 1917 que parce qu’il a été
providentiellement assassiné par Kalène , comme Noël par un
Arabe complice et Poigny par Winchester
L’assassinat de deux meurtriers : le chef Noël et son frère
Poigny,de façon à éliminer tout témoin gênant..
Le 18 janvier 1918, Noël
est décapité par son complice arabe à Koniambo. Le même mois, à Tiouandé,
Winchester fait taire à jamais son frère Poigny.
Le rapport du gouverneur Repiquet au lendemain de la décapitation du chef Noël
par un Arabe de Koniambo.
A la fin de la rébellion, une
prime avait été promise par le gouverneur Repiquet à qui permettrait la capture
de Noël. Mais c’était plutôt le désir de faire taire un complice qui pouvait
devenir gênant qui anima Mohmed Ben
Ahmed, un commerçant arabe de Koné, de
Koniambo plus exactement, chez qui
Noël allait s’approvisionner et
qui était bien au fait de la rébellion : l’arabe, avec l’aide peut-être
d’un Javanais à son service, lui trancha
lâchement la tête avec un tomahawk
(hachette, prononcer tamioc).il existe une carte postale ( 500€ sur le net pour
ces cartes postales avec l’inscription manuscrite « Tête du chef Noël,promoteur de l’insurrection
canaque de 1917, tué à Koniambo le 18 janvier 1918 ». ) figurant sur
la couverture du livre de R. Dousset-Leenhardt Terre natale, terre d’exil ( -consacré pourtant en principe à Ataï !)
avec arrangement « esthétique » d’ un
faisceau d’armes plus ou moins canaques au lieu du tamioc. L’Arabe apporta la tête aux gendarmes. Ceux-ci, loin de lui remettre la prime attendue, l’emprisonnèrent
aussitôt pour l’interroger.
C’est à la suite de l’interrogatoire de Ben
Ahmed que l’on sut les vraies raisons de cette agitation. Le PV est daté du 19 janvier 1918 (lendemain de l’interrogatoire de Ben
Ahmed) et le rapport du gouverneur Repiquet est indiqué comme « très confidentiel, sans copie, sur les vraies causes de l’insurrection ».
Ce PV a été rédigé à la suite des
aveux du meurtrier arabe de Noël. Un autre dossier, n°345, également
intéressant, concerne aussi le meurtrier
arabe. Celui-ci s‘était mis à table
rapidement, si bien qu’il fut obligé de quitter Koné pour Pouembout par crainte
de représailles des blancs incriminés par lui. Le gouverneur préféra garder le
secret à cause du membre du conseil général Laborderie et des colons impliqués,
car Ahmed indiquait bien que Laborderie avait
profité de cette agitation pour que mon grand-père et son voisin Papin
soient éliminés.
La tribu de
Ouélis : revendications
Le leader canaque indépendantiste Jean –Marie Tjibaou appartenait à la tribu
catholique de Tiendanit. Son père, Ti Venceslas, m’a toujours assuré que sa
tribu n’était pour rien, étant catholique, dans les troubles de 1917. Mais son
fils avait besoin, lui, de tenter d’inventer un passé familial de résistant à l’occupant .Aussi
parla-t-il de sa mère, originaire de la tribu de Ouélis, tribu catholique à 4 kilomètres environ de la propriété Laborderie
et où les troupes étaient cantonnées : elle aurait été molestée, selon
lui, par l’armée. Cela donne un amusant quiproquo : on
peut lire dans Gabriel Païta, témoignage
kanak, d’Opao au pays de la Nouvelle-Calédonie, 1929-1999, par les
métropolitains Jérôme Casaumayou et
Thomas de Decker, L’Harmattan, 1999, que la mère de Tjibaou était wallisienne (de Wallis et Futuna), au lieu
de ouélisienne , de la tribu de Ouélis! C’est ainsi qu’on écrit l’histoire !
Photographie de mes parents et de la tribu de Oué Hava avec les Chefs Tiéou (autre graphie et prononciation pour Tjibaou), voir mon blog Tjibaou et Tiéou) et Kavéat
Photographie de mes parents et de la tribu de Oué Hava avec les Chefs Tiéou (autre graphie et prononciation pour Tjibaou), voir mon blog Tjibaou et Tiéou) et Kavéat
es pa
Ph
Ph Photographie conservée à Nouméa dans les papiers de mon oncle Roger
GraGrassin : de gauche à droite,au premier plan , Ludovic Papin ; devant lui, ma
f
utur
mMfuture mère Marguerite Grassin ; mon oncle Roger Grassin ; mon grand-père
HeHenri Grassin ; une femme,Pouépoué Thiéou concubine de Pierre- Félix
DelDelhumeau, mais promise à Kavéat ; 2 hommes dont un métis (Louis, issu de
de
DdDelhumeau et de Pouépoué ?) et un barbu, celui-ci étant le grand chefet celui-ci étant le grand chef de Ouenkout Kavéat, et Kalène ; un autre
hohhommme,Thiéou, petit chef de Oué Hava ; un autre homme qui , sur la photo,
est malheureusement coupé (est-ce Henri , fils de Pierre Delhumeau et
de
Po de Pouépoué?). Thiéou (le chef) ressemble beaucoup à son arrière petit- fils qui a été
luil
ui aaussi petit chef de Oué Hava, qui habite Oué Hava et qui se prénomme Henri.
RésRésumé final du
puzzle :
Il y Il y a deux centres ennemis :
d’und'une part , à Touho, les métis issus du communard Petitjean (de Basse Tipindjé) , le chef
protestant Néa Galet et le métis lépreux
Delhumeau qui obéissent à Laborderie et
au gendarme de Touho dont dépend Oué Hava ;
-d’ad'utre part, la
tribu de Oué Hava avec Tiéou (petit chef) , Kavéate (grand chef de Ouen Kout),
catholique et amis de mes grands-parents..
Le
complot vise à faire arrêter Tiéou chez mon grand-père à Oué Hava , sur la
réquisition de mon oncle Roger , militaire faisant son service en permission
chez son père, de façon à compromettre le colon Grassin .Tiéou est déporté
à) l’île des Pins, tandis que Kavéat est
assassiné par Delhumeau sur ordre de Laborderie. Delhumeau sera obligé
de s’exfiltrer vers les îlots du nord lorsque Tiéou apprendra l’assassinat de
Kaféat par Delhumeau et sera de retour de sa déportation à l île des Pins, exil
où il était maintenu pour empêcher les représailles de sa part contre Delhumeau
J’ai
Ludovic Papin est un de mes arrières grand-oncles. Merci de me contater
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