PEUT- ETRE UNE SOLUTION À L’AFFAIRE DE LA JOSACINE EMPOISONNEE, PUISEE DANS UN ROMAN POLICIER
AMERICAIN ET QUI INNOCENTE J.-M. DEPERROIS.
A Jean-Marc Duperrois,
innocent.
La romancière et toxicologue américaine Patricia Cornwell, dans
Mémoires mortes(Body of evidence) , réédition Aux éditions du
Masque-Hachette-Livres, s’est penchée
aussi sur un sirop contre la toux, qui avait été disposé bien en évidence, pour qu’il semble avoir entraîné
une mort suspecte alors qu’il n’en est
rien , p.429 : « On a relevé des traces de dextrométhorphane,
un antitussif qu’on trouve dans de
nombreux médicaments délivrés sans ordonnance. Nous avons retrouvé chez elle un
flacon de Robitussin (dextrométhorphane
) sur la tablette de la salle de bains du premier étage. Il était presque
plein. Ce n’est donc pas ça qui l’a tuée[….] Même si elle avait avalé le flacon
entier, elle n’en serait pas morte. .Je reconnais que tout ceci est très
déroutant. » ; p. 454 : « L’agent actif du sirop antitussif que nous avons trouvé
dans la salle de bains de Miss Harper est la dextrométorphane, un produit
analogue à la codéine. La dextrométhorphane est inoffensive à moins d’en avaler
une dose massive. C’est un isomère, trois –méthoxy-N-méthylmorphinane. il existe un agent actif qui est l’isomère
gauche du même composé dont la dextrométhorphane est l’isomère droit. Le
composé isomère gauche est le lévorphanol
, un narcotique environ cinq fois plus puissant
que la morphine.Or, la seule façon
de différencier ces deux drogues dans le sang ;, c’est de les
examiner à l’aide d’un appareil nommé réfractomètre
à rotation optique. A l’observation, la dextrométhorphane déplace la lumière polarisée vers la droite,
et le lévorphanol vers la gauche.-En d’autres termes, sans ce truc-là), vous ne
pouvez pas faire la différence entre les
deux produits, conclut Marino, -Pas lors des tests toxicologiques de routine, dis-je. Le lévorphanol ne se
distingue en rien de la dextrométorphane,puisque leurs composants sont les mêmes ;La
seule différence révélatrice, c’est qu’ils dévient la lumière dans des
directions opposées, exactement comme le saccharose dextrogyre et le saccharose
lévogyre la déplacent dans des directions opposées , bien qu’ils soient structurellement le même
disaccharide. Le saccharose dextrogyre, c’est le sucre de table, alors que le saccharose
lévogyre n’a aucune valeur nutritionnelle pour l’homme…. -Comment deux composés
peuvent –ils être pareils tout en différents ?-Imaginez que le lévorphanol
et la dextrométhorphane sont des
jumeaux., dis-je. Ils ne sont pas le même être, mais ils paraissent identiques, -sauf que l’un est droitier,et l’autre
gaucher .L’un est chétif, l’autre assez costaud pour assommer un homme. Vous
comprenez ?
-Ouais, je crois. Alors, combien de ce lévor-machin il
aurait fallu à miss Harper pour s’expédier ad
patres ?-30 milligrammes
auraient sans doute suffi ; C’est dire 15 comprimés de 2 milligrammes.- Et
dans ce cas, qu’est-ce qui se serait passé ?-Elle aurait sombré dans une
profonde narcose, puis serait morte. –Vous pensez qu’elle connaissait ce truc
sur les isomères ?-C’est possible, répondis-je. Nous savons qu’elle avait
un cancer, et nous pensons qu’elle a voulu camoufler son suicide… . Il est
possible qu’elle ait délibérément laissé le flacon antitussif dans la salle de
bains pour nous égarer. Sachant qu’elle prenait ce médicament, je n’avais pas
de raison d’être surprise en découvrant
de la dextrométorphane dans ses tests toxicologiques…. Lorsque j’avais appris
la nature du traitement qu’on lui avait
prescrit, les pièces du puzzle s’étaient mises en place toutes seules dans ma
tête. Les labos du BCME n’étaient toutefois pas équipés de polarimètres, ni
d’aucun moyen de détecter la présence de lévorphanol. Le Dr Ismail… m’avait
promis d’effectuer les tests sur place, à condition que je lui fournisse les
échantillons nécessaires. »
Enfin, p.498 : « Le Dr. Ismaïl confirma ma
présomption : les échantillons du contenu gastrique de Sterling Harper indiquaient qu’elle avait absorbé peu avant sa mort
un taux de 8 milligrammes par litre de sang, taux trop élevé pour être accidentel
et qui était mortel à coup sûr ; Elle s’était suicidée, et ce d’une façon
indécelable dans des conditions normales. Savait-elle que les tests
toxicologiques routiniers ne font pas la
différence entre dextrométorphane et lévorphanol ?
Qu’ils apparaissent tous deux comme de la dextrométorphane ? demandai-je
au Dr. Ismaïl.-Je ne me souviens pas en avoir discuté avec elle, me fit-il.
Mais elle s’intéressait de près à ses traitements et à ses médicaments. Il est
possible qu’elle ait étudié la question à la bibliothèque de l’hôpital. Je me souviens qu’elle m’a posé des tas
de questions la première fois que je lui ai prescrit du lévorphanol. C’était il
y a plusieurs années, et comme le médicament était encore au stade
expérimental, elle manifestait beaucoup de curiosité, peut-être parce qu’elle
était inquiète… »
Mutatis mutandis,
cela m’a fait penser à l’énigme de la josacine empoisonnée et à la thèse de
Jean-Michel Dumay , chroniqueur judiciaire au Monde, dans Affaire
Josacine : le Poison di doute, Stock, 2003, 196 p. Selon lui, la
mort de la fillette est un accident domestique qui a été camouflé après coup en
empoisonnement par un ajout de cyanure dans le flacon de Josacine et, j’ajoute,
par la dissimulation du sirop présumé antitussif au lévorphanol ajouté au
mélange ; .
La petite toussait beaucoup et on lui avait prescrit de
l’Exomuc (contre l’encombrement des branches)
et de la Josacine 500 en poudre à
diluer.
En plus , selon le témoignage de Claudine Lecarpentier cité par
Dumay, , op . cit. , p.123 et 193 ; à la maison des
Toqueville, il y avait « un flacon assez ancien, au goulot assez large,
fermé par un bouchon à visser en aluminium, qui aurait été vu sur le
réfrigérateur de la cuisine, la veille du11 juin, par la femme de ménage, mais qui n’a jamais été
retrouvé, comme par hasard . Que contenait ce flacon ?
Je suppose qu’il s’agissait de lévorphanol (fabriqué sous
le nom de lévo-dromoran ) , un
puissant analgésique, pouvant entraîner la mort s’il est administré , comme
ici, à un enfant de 9 ans. Quelqu’un, gêné par la toux persistante de la petite
fille (mais ce n’était pas Jean -Marc Duperrois qui est innocent
dans toute cette histoire) a cru bien faire en ajoutant ce liquide
analgésique qu’il prenait pour du
sirop contre la toux au sirop de
Josacine 500, entraînant ainsi rapidement la mort de la petite fille.
A l’appui de cette hypothèse, notons que l’expert de l’IRCGN
n’a jamais réussi à reproduire la coloration jaune clair trouvée dans le flacon
léthal et n’a jamais pu l’expliquer. M
Molinaro;, l’expert, cité par le JDDD du17 janvier 1999 avait déclaré : « Le cyanure retrouvé dans la Josacine
avait un aspect un peu coagulé : nous n’avons jamais pu expliquer pourquoi. »,
cité par Dumay, op . cit. , p ;
69 et 185. En outre, l’expert a
constaté que le mélange obtenu avait tendance à foncer au bout de 48 heures ;
or, le flacon empoisonné n’a jamais changé de couleur. Ceci , selon moi, parce qu’il s’agissait de lévorphanol. De même,
pour la présence d’oxalate
(cf . l’oxycodon 30 mg, analogue au lévorphanol , qui contient de l’oxalate).
Les écoutes téléphoniques
aux termes desquelles, le 16 juin, son ami Denis Lecointre dit à J.-M.
Toqueville : « Parce que, tout
à l’heure, tu vas passer à la Télé, toi avec ton produit que tu as mis dans la josacine ! » S’agissait-il
du cyanure ajouté pour faire croire à un
accident domestique ?
Il aurait fallu, avec
un polarimètre, examiner le flacon de Josacine et le contenu gastrique de la
fillette, qui est morte, non à cause du cyanure, mais à cause du lévorphanol, .
On aurait retrouvé, selon moi, du lévorphanol, ce qui aurait disculpé Jean
-Marc Duperrois et le fabricant de
Josacine de tout soupçon. Il est peut-être encore temps de faire ces analyses
si les scellés ont été conservés ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire