LES SILENCES DES MEMOIRES DE HANNA REITSCH ET L’EXFILTRATION D’HITLER DE SON BUNKER A BERLIN EN 1945.
Lorsque je
créai un blog sur l’emplacement de la victoire de César à Alésia, je me rendis
compte que la fausseté de l’identification d’Alésia et d’Alise-Sainte-Reine
était un fait connu de tous les bons latinistes de bonne
foi : les faits prouvent que
Alise-Sainte-Reine ne saurait être l’Alésia de Vercingétorix. Mais quant à
savoir où elle doit être située (selon moi, à Novalaise, en Savoie, voir mon blog sur le
sujet), ceci est une autre histoire ; de même,
les faits prouvent que ni Hitler, ni son
épouse Eva Braun ne sont morts à Berlin.
Mais où sont-ils morts ? Le scénario de Robin de Ruiter,
dans Adolf Hitler, Hitler n’est pas mort à Berlin, 2014, Berlin, raconte l’ exfiltration d’Hitler de son
bunker et sa mort en Espagne, d’un cancer de l’estomac, au monastère de
Montserrat, vers 1950.
Les introuvables cadavres d’Adolf Hitler et d’Eva Braun.
James F. Byrnes, ancien secrétaire d’Etat américain,
écrit dans son livre Speaking frankly,
New York, 1947, p.42 : « lors de la conférence de Potsdam du 17
juillet au 2 août 1945, Staline se leva
de son siège, s’approcha de moi et trinqua avec moi . Je lui
demandai : « Maréchal Staline, quelle est votre théorie sur la mort d’Hitler ? »
Staline répondit : « Hitler
n’est pas mort. Il s’est enfui en
Espagne ou en Argentine. » Le 2 août 1945 d’ailleurs, Staline avait accusé le général Franco de cacher le Führer. De même, le général américain Eisenhower sur une radio
néerlandaise, disait qu’il y avait de bonnes raisons de penser que Hitler
s’était échappé et vivait en liberté. Quant à Hanna Reitsch, elle déclara au
général Karl Kolle, trois jours après
l’exécution de sa mission d’exfiltration d’Hitler et d’Eva Braun, le 7 mai
1945 : « ils ne trouveront
jamais le corps d’Hitler [ puisqu’il est encore bien vivant] » (Gregory Hallett,
Hitler was a British agent, Auckland, 2006, p . 350).
La mort de la chienne d’Hitler et
d’Eva Braun.
Le berger
allemand femelle d’Hitler, Bondie, et un de ses chiots furent empoisonnés le 27
avril 1945 par un médecin d’Hitler, le docteur Werner Haase (Ruiter, op. cit., p. 118) qui brisa , avec une
pince, une capsule de cyanure dans la
gueule des deux animaux . Les Soviétiques
retrouvèrent plus tard les
cadavres des deux chiens dans une tombe
qui était creusée dans le jardin. Ils affirmèrent qu’ils étaient ensemble à
côté d’une femme et d’un homme considérés comme le couple Hitler. « La
raison, continue de Ruiter, de l’empoisonnement de la chienne d’Hitler est
évidente. L’aurait-on laissé vivre, on courait le risque que les Soviétiques en
tirassent un quelconque profit : ils auraient sûrement fait chercher à la chienne son maître dans le jardin, avec
le risque qu’elle ne retrouve pas sa trace » et que les Soviétiques
en déduisent que Hitler s’était évadé. L’homme et a femme qui ont été mis à côté des deux chiens comme
des leurres ne sont ni celui d’Hitler ni celui d’ Eva Braun, mais probablement
ceux d’un sosie d’Hitler assassiné et du corps d’une femme quelconque.
Eva Braun avait écrit à ses parents une lettre, qui
sera retrouvée par les Soviétiques et qui fait partie des anciennes archives du
KGB. Elle leur disait qu’ils n’avaient aucun souci à se faire si,
pendant une longue période, ils
restaient sans nouvelle d’elle. Elle
était ainsi dans le secret d’ Adolf Hitler et, loin de songer à se suicider en avalant
une ampoule de cyanure, pensait donc s’enfuir avec son Führer
bien-aimé. On a vu qu’on n’a jamais
identifié avec certitude son cadavre. Ruiter pense malgré tout, op, cit., p. 124, que Hitler n’a pas voulu
s’embarrasser d’elle au cours de son évasion et l’a fait assassiner par des membres
de la Gestapo le 30 avril, à 15h 30. . Curieux, quand on songe qu’il avait
enfin souscrit à son désir d’un mariage officiel le 29 avril 1945, avec pour
témoins Goebbels et Borman. Curieux aussi qu’on n’ait jamais pu identifier son
cadavre , répétons-le.
Le vaudeville des crânes d’Hitler.
Il devrait rester, même après crémation avec de
l’essence à l’air libre, les dents et les appareils dentaires qui ne fondent pas à cette température. ,
ainsi qu’une partie des ossements ; de plus, l’ADN pourrait être utilisé
aujourd’hui, ce qui lèverait les doutes, mais il ne l’a pas été. « Dans le
jardin de la Chancellerie,on recensa 15 cadavres , parmi lesquels se trouvaient des femmes et des sosies
de Hitler ; dans un cratère, on
trouva un crâne avec, sur le
front, un impact de balle de 10,5 mm : ce n’est pas lui qu’on
autopsia, c’est celui d’un sosie d’Hitler
, beaucoup plus jeune, qui fut assassiné (et non celui d’Hitler qui , s’il
s’était suicidé avec son pistolet, se serait plutôt tiré une balle dans la bouche).Tel est pourtant le
crâne archivé en Russie comme celui du Führer, - ce qu’une émission télévisée sur BFM
TV : La mort d’Hitler, un secret
d’Etat, (17/08/2018) nous
confirma comme une grande
découverte !
Des deux cadavres plus ou moins carbonisés qui
furent autopsiés, la bouche du cadavre présumé être celui d’Hitler était intacte. Donc à nouveau
le suicide est impossible. Le cadavre présumé être celui d’Eva Braun ne montra
aucune trace d’empoisonnement au cyanure ; en outre, la mort avait été
causée par des éclats de grenade au niveau de la poitrine ! « Ce cadavre
était donc celui d’une victime de guerre », conclut R. de Ruyter. Un autre fragment de crâne
découvert en 1946 sera exposé en Russie,
mais, après étude de cette pièce, les
scientifiques de l’université du Connecticut en ont déduit qu’elle appartenait à une jeune femme. Donc le
crâne d’Hitler est toujours absent !
Le vaudeville macabre de la
denture d’Hitler : les faux témoignages et, même davantage, les falsifications.
Martin Borman avait donné l’ordre au dentiste d’Hitler
et d’Eva Braun Johann Hugo Blaschke, de s’enfuir et d’emporter leurs
radios dentaires. Faute de le trouver, les Soviétiques
interrogèrent un prothésiste, Fritz Echtmann et son assistante, Käte Hausermann. Lorsque Blaschke, qui avait
été interné dans un camp américain, fut interrogé, il
déclara : « Pourquoi les Soviétiques [qui s’étaient contentés de
lui adresser une demande de reconstruction, de mémoire , de la mâchoire d’Hitler]
ne me laissèrent-ils pas regarder la
mâchoire ? Je suis capable, en un coup d’œil, de dire s’il s’agit de la
mâchoire d’Hitler ou non. » Echtmann,
le prothésiste d’Hitler , déclara
pour sa part : « Hausermann ne peut pas identifier la denture d’Hitler,
car elle a à peine vu quelques radios de ses dents (article intitulé Dentist says Russians have Hitler’sjaw, dans
le journal Oakland tribune du
6/5/1948). Et, « contrairement à sa déclaration, faite aux Soviétiques, elle n’a jamais assisté Blaschke
. »(Giordan Smith Fabricating the
death of Adolf Hitler, Nexus de décembre 2007 et janvier 200) ;Autrement
dit, Hausermann crut malin de dire aux Soviétiques ce qu’elle croyait qu’ils
voulaient entendre, savoir que c’était bien la mâchoire d’Hitler qu’ils avaient
retrouvée (c’était la preuve de sa mort
qu’ils attendaient ), mais c’était les prendre pour des imbéciles et elle paya très cher son mensonge de
complaisance .Telle est la raison véritable pour laquelle les Soviétiques condamnèrent cette femme mariée à quelque seize années de prison à Moscou et
en Sibérie , loin de son mari.
A la demande des Soviétiques, K. Hausermann trouva
un remplaçant au dentiste nazi d’Hitler en la personne de Fedor Brück qui venait de l’école dentaire de
Liegnitz (voir Kay Lutze, Von Liegnitz
nach New York : Die Lebengesschichte des jüdishen Zabnarztes Fedor Bruck (1895-1982),
dans Zahnärztliche Mitteilungen Online,
parution n°10 du 16/5/2006) .Ruiter semble croire que Bruck fit mettre quatre fragment de dents en
un endroit où les Soviétiques les trouvèrent et il s’apprêtait à les leur
certifier ! En effet, à l’entrée du bunker, à 12 mètres de distance, dans un cratère de
bombe, il y avait les cadavres d’un homme et d’une femme : les dents de l’homme étaient très écartées, et, à côté du corps se
trouvaient les fragments d’une prothèse
en résine artificielle. C’était
peut-être la prothèse fabriquée par Eschmann pour l’un des sosies d’Hitler. Pour
le Docteur Doiran, un Canadien, de toute façon, ces dents et ces fragments « ne correspondaient pas du tout aux
dents d’Hitler (San José Mercury
du 2/2 :1987) : « Non seulement l’espace entre les dents
était différent, mais encore Hitler avait une rainure sur une dent, ainsi qu’une
dent en porcelaine,
- autant de caractéristiques que l’on ne trouvait
pas sur son cadavre présumé. Plusieurs interventions avaient été effectuées sur
un bridge de la mâchoire inférieure. Ce n’était pas présent chez Hitler.» Ainsi
donc, ni les dents ni le crâne, rien n’atteste de la mort d’Hitler dans son bunker
à Berlin.
La préparation de l’exfiltration d’Hitler par son secrétaire
particulier, chargé de tout ce qui concernait ses affaires financières, Martin
Borman .
Dans Ladislas Farago, A
la recherche de Martin Bormann et des rescapés nazis en Amérique du Sud, 1974, p. 116, on peut lire que
le 5 janvier 1945, et pendant près de trois semaines, Martin Bormann, avec
l’aide d’Hitler, put quitter Berlin pour des raisons restées mystérieuses, mais
connues d’Hitler, sans qu’on sache où il est allé. Probablement pour
prendre les contacts nécessaires à l’organisation de la fuite, en
particulier pour exécuter les mouvements de fonds. Selon Simon Wiesenthal dans Les assassins sont parmi nous, p.117, il
y eut 750 sociétés montées dans le monde par les Allemands avec des capitaux
allemands,dont 112 en Espagne,58 au
Portugal, 35 en Turquie,98 en Argentine,n 214 en Suisse, et 233 dans divers
pays.
Où se trouvent aujourd’hui les restes de Martin Bormann et à quelle date est-il mort et
où ?
Le 3 juillet 1946, le chauffeur de Hitler, Erich
Kempka raconte comment il avait vu Bormann, marchant à côté d’un tank qui
roulait vers le pont Weidendammer, périr dans l’explosion du tank, atteint
de plein fouet par un projectile antichar ,explosion « si violente
qu’il avait dû être tué sur le coup. » Mais Kempka reconnut par la suite
qu’il avait été aveuglé par la déflagration et n’avait par conséquent pas
réellement vu « de ses yeux » mourir Bormann. Aussi pouvons –nous
tenir pour nulle et non avenue cette déposition.
Mais en 1972 des travaux
exécutés ailleurs, à Berlin –ouest, à la gare de Lehrter, mirent au jour des
ossements qui furent identifiés plus tard comme ceux de Bormann.
L'expertise
repose sur une comparaison entre l'empreinte génétique de ses ossements (un
fémur et un tibia) et celle d'un parent de Bormann sur lequel a été effectuée
une prise de sang.Les deux échantillons présentent des séquences génétiques
«identiques».
Les premières
expertises avaient déjà relevé des indices permettant de les attribuer à
Bormann. Elles présentaient des couronnes dentaires d'un type particulier,
selon une expertise dentaire confirmée en 1998 par une analyse ADN. Seuls les
dignitaires nazis bénéficiaient de ce type de couronnes ; des fractures
osseuses correspondant à celles dont le secrétaire de Hitler avait souffert et
leurs dimensions concordaient avec sa stature.
On sait que Martin Bormann après la fin de la guerre
en1945 se retrouva en Amérique du Sud, où il serait mort avant que ses
ossements ne fussent ramenés à Berlin. Des documents secrets déclassifiés auraient
permis d'établir une relation entre Martin Bormann et son nom d’emprunt,
« Juan Keller ».Il serait
mort en Bolivie d’un cancer de l’estomac le 15 février 1959 et inhumé le 17 février, après avoir reçu les soins du Docteur Joseph Mengele,
le médecin d’Auschwitz, selon un journal anglais de 1993, The Independant
. Martin Bormann aurait ainsi été identifié
grâce aux témoignages de personnes qui ont assisté à l’enterrement de « Juan Keller » au cimetière
d’Itá près d’Asuncion au Paraguay.
Son
corps a été ramené par la suite en Allemagne suivant ses dernières volontés .
Cette thèse se fonde sur l'argile rouge
retrouvée sur les ossements de la station Lehrter. Ce type d'argile ne se
trouve pas à Berlin mais bien à Itá au Paraguay.
[]Les
transports de fonds en Amérique du Sud, en Espagne et … aux Pays-Bas par l’as des pilotes allemands,
Hannah Reitsch. .
Dans A la recherche de Martin Bormann et
des rescapés nazis en Amérique du sud,
de Ladislas Farago, p. 217, nous lisons : « après le
débarquement allié en 1944, la route par voie terrestre fut coupée avec l’Espagne. Bormann ordonna alors
de poursuivre l’Aktion Feuerland par voie aérienne ; le 22 mai, deux
semaines avant le débarquement allié en Normandie, le général Faupel mandait à
ce propos à l’un de ses agents à Berlin : « Le Reichsleiter
Bormann, qui a reçu deux rapports, l’un de von Leute, l’autre du général argentin
Pistarini, exige la reprise immédiate
des expéditions sur Buenos Aires. Demandez au général [Adolf] Galland [as de la Lutwaffe, très au fait du
maniement des Condor à long rayon d’action] , de mettre à notre disposition deux appareils uniquement pour des vols de
nuit et d’avertir [le colonel Hans Ulrich] Rudel et Hanna Reitsch. Le porteur de la présente lettre et Kuster
doivent entamer sur-le-champ les préparatifs. Il faut que Köhn vienne à Madrid par le premier avion
disponible pour assister [Gottfried] Sandstede,
qui a ordre de se présenter devant moi demain matin. » Des sous-marins U- Boote participaient à ces
transports de fonds, selon l’Amirauté britannique. Mais la plus grande part du
trésor SS fut acheminée vers les Pays-Bas, vers les banques et sociétés
pétrolières du prince nazi Bernhard zur Lippe –Risterfeld, grand-père du roi Alexander, mari de la reine, et de
son interprète le Néerlandais Willem Sassem, membres tous les deux de la SS. Ian Fleming, le créateur de James Bond, qui, en tant
qu’agent secret, aurait, selon R. de Ruiter, trempé dans l’évasion d’Hitler, a fait,
dans Au service de sa Majesté (1963,
époque où sa liaison avec Hanna
Reitsch n’était pas connue) du prince nazi de Risterfeld
le comte de Blofeld . C’est dans un hôtel cinq étoiles, à proximité de San
Carlos de Bariloche en Argentine, que se rencontraient le prince et Hanna son
amante, -ainsi que de nombreux nazis en fuite et certains sosies d’Hitler. Des
sosies d’Hitler, de Bormann, de Mengele , vivaient quelquefois à Bariloche. Six
sosies d’Hitler résidèrent jusqu’en 1972 en Argentine.
Dans son testament du 24 novembre 2004, le prince a
mentionné Alicia Hala, née le 21 juin 1952, de ses relations avec Hanna Reitsch,
comme héritière de 3 millions d’euros. Alicia habite à Fairfax, en Californie,
et elle passe certains de ses congés en Italie avec la famille royale, dont la
reine Juliana.
Les causes du suicide à Salzbourgen Autriche, le 24 mai 1945, à 52 ans, de
l’amoureux éconduit par Hanna, le général Robert Ritter von Greim .
« Le maréchal von Greim, lui aussi, écrit
Hanna, p. 213, dans la
traduction française de ses
mémoires, quitta
la vie [ le 24 mai 1945], peu de temps après que me fut parvenue la
nouvelle de la mort de tous les miens (suicide de ses parents et de cinq de ses
frères et sœurs). Des officiers
américains l’avaient transporté à Salzburg avec un manque d’égards qui lui fut
très douloureux. De là il devait être envoyé en captivité. Blessé dans son
honneur, il se jugea le droit de mettre fin à la noble existence qu’il avait menée, sans un écart, fidèle aux
traditions de son métier militaire, jusqu’à l’extrême accomplissement du
devoir. » Mais son remplacement dans l’amour de Hanna
par le prince Bernhard zur Lippe –Risterfeld, allemand d’origine et nazi avéré,
dut aussi y contribuer. Hanna, morte en 1979, est enterrée avec tous ses
parents dans la tombe familiale du cimetière communal de Salzbourg en Autriche.
Les causes de l’exécution de beau-frère d’Hitler, le lieutenant général
SS, représentant de Himmler, Hermann
Fegelein.
Son amie, Kristina Reimann , expliqua au célèbre auteur Glenn B . Infield qu’elle l’avait rencontré à Berlin le
27 avril : « Fegelein avait une peur incroyable. Nous bûmes
quelque chose. Il répétait sans cesse qu’il
y avait à Berlin plusieurs Hitler [un
sosie d’Hitler qui, une fois
assassiné, lui permettrait de s’échapper et de faire croire à son
cadavre]. Je pensais qu’il était saoul. Peu avant qu’il prenne congé, il dit
que si jamais Hitler savait qu’il connaissait son secret (son plan de
fuite), sa vie n’aurait la plus la
moindre valeur. » Aussi tenta-t-il de s’enfuir du bunker, mais il fut fait prisonnier par des
membres du RSD et ramené au poste de commandement, où il est entendu par le SS
Wilhelm Mohnke. Le 28 avril 1945, le chef des services secrets, Heinz Lorenz, communique à Hitler que Heinrich Himmler avait
mené des pourparlers secrets avec les
Britanniques et offert une capitulation et
que les affaires de Fegelein montraient
qu’il était au courant de ces
négociations avec l’ennemi. Le jugement de Fegelein fut exécuté par un membre
du RSD d’une balle dans la nuque ; et son corps fut enterré à proximité de
la sortie de secours de la Chancellerie. En réalité, bien qu’il fût le
beau-frère d’Hitler, rien n’y fit et il
fut éliminé parce qu’il connaissait, avec l’existence des sosies et celle du plan
d’évasion d’Hitler.
Les dissimulations et les feintes
d’Hitler : l‘ aveuglement simulé sur la situation réelle de ses troupes,
la comédie du suicide, la présence incognito
dans le bunker de certains de ses sosies moustachus, le rasage de sa propre moustache, les ordres
secrets qu’il avait donnés à Hanna
Reitsch de se préparer à un vol sans
visibilité au-dessus de Berlin bombardé et l’ordre de venir à Berlin envoyé au
général Robert Ritter Von Greim , l’amant
de Hanna, sous prétexte de le nommer chef d’une aviation qui n’existait plus, en
remplacement de Göring, mais en réalité pour qu’il amène avec lui Hanna Reitsch,
sans que cela attire l’attention .
Hitler aimait à feinter, comme le montre la
signature du pacte germano-soviétique qui parvint à duper Staline, ou
l’incendie du Reich allumé en secret sur son ordre afin d’incriminer es
communistes allemands. Il se rendait bien compte que la guerre était perdue,
même s’il jouait la comédie de celui qui n’en était pas conscient. De même, il
affecta de vouloir se suicider,
intention qu’il n’avait nullement en réalité .Ainsi s’explique le fait
qu’il ait fait venir au bunker ses sosies dont les cadavres moustachus, comme
celui de Gustav Weber, étaient destinés à tromper l’ennemi, en
particulier celui de son sosie le plus ressemblant (c’était d’ailleurs un petit
parent, d’une famille originaire comme
la sienne dans cette zone frontalière de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie, qu’on appelle Bohème). Lui-même, au 30 avril
1945, se rasa la moustache, ce qui le rendait méconnaissable et, plus tard,
en sécurité hors d’Allemagne, il se laissa pousser la barbe, afin de mieux
abuser l’adversaire.
Le scénario de l’exfiltration d’Hitler
et sa préparation par Hanna.
A bord d’un
Junkers Ju 1898 piloté par Jürgen Bosser, le général von Greim et Hanna
se sont envolés de Munich vers l’aérodrome de Gatow à Berlin. Pendant
leur vol, ils furent escortés par les
quarante derniers avions de combat de la
Lutwaffe. Beaucoup de ces avions furent abattus par les tirs des batteries
antiaériennes. Mais il était impossible d’accéder directement au bunker situé au centre de la capitale depuis
l’aérodrome de Gatow ; aussi est-ce sur un Fieseler Storch, plus petit, que tous deux redécollèrent , le 26 avril 1945,pour tenter d’atterrir à
proximité de la porte de Brandebourg, en
survolant le Wannsee , à peu de distance du bunker . « Il
est évident, dit R. de Ruyter, op. cit,
p.118, que la raison de leur déplacement à Berlin était bien plus importante que l’on veut nous le
faire croire ; en vérité, seule
Hanna Reitsch, et non Ritter von Greim, était en mission pour Hitler ». Hanna
resta dans le bunker trois jours, du 26
avril 1945 jusqu’au 29 avril .
Cédons la parole à Hanna, op. cit., p. 198 :
« Même dans les conditions les plus défavorables, dans le bouleversement
d’un combat par exemple, la Tour de la
Flak (la DCA) devait être accessible à travers la fumée, à
travers l’épaisse vapeur qui boucherait la vue ; il fallait chercher à
remplacer l’aide défaillante de la radio . Je m’entraînai dans cette intention…et
volai par tous les temps, à une faible hauteur, en partant de points de repère
visibles de très loin, de la périphérie de la ville, vers la tour de la Flak. Tours d’usines à gaz, tours d’églises, la tour
de la radio, la tour de l’Ullsteinhaus
constituaient des points de repère. De chacun d’eux je déterminai, au moyen du compas, l’angle
avec [la tour de] l’abri du Zoo, et
je le gravai dans ma mémoire. Bientôt, le moindre toit parmi les ruines me
devint, sur ce chemin, familier, et je
sus que, même dans les pires conditions,
de jour ou de nuit, à travers le brouillard ou le feu, -c’était absolument sûr,
-je trouverai la route de l’abri de la Flak.
Le général von Greim en fut informé. »
L’évasion du 30 avril 1945.
Les évasions réussies sont toujours invraisemblables et servies par
la chance. Mon père qui s’était évadé d’un camp de prisonniers de guerre fasciste
(membre du Bataillon du Pacifique, il avait été atteint de deux balles à Bir Hackeim et , inconscient, s’était retrouvé transféré aux fascistes
italiens par les Allemands de Rommel : à cause de son nom corse inscrit sur sa plaque
d’identité, et qu’ils prenaient pour un
nom italien , appartenant par conséquent à un transfuge , les Allemands
pensaient que les Italiens devaient le fusiller comme traître) ; il avait
reçu la médaille des évadés . Son ami
et camarade de combat, le Lieutenant H.-G. Payonne, voulut la demander
également, vers 1965. Les bureaucrates parisiens lui répondirent, à sa grande indignation ,
que le récit de son évasion était « trop invraisemblable pour être
crédible et qu’il n’était pas accompagné de preuves »! « Pourquoi pas
des attestations certifiées par deux gardiens de camp nazi et par deux
gendarmes ? », m’avait-il dit. Il faudra se le rappeler dans ce qui suit, récit
qui, certes, est appuyé par des témoignages ou par un faisceau de
vraisemblances, mais non par des preuves.
Le scénario de l’exfiltration d’Hitler selon Robin
de Ruyter, op. cit. , p.115 sqq.
Le 30 avril 1945, à 20h40, Hitler
quitte le bunker par la sortie de
secours de la première partie du bunker et va jusqu’au jardin du ministère des
affaires étrangères. Passant par la porte arrière du ministère, il se retrouve à la sortie de la Willelmstrasse, encore
contrôlée par les Allemands, en direction de la Spree. Parvenus au
Marschallbrück, au-dessus de la Sprée, Hitler et son équipe prennent la route
de l’île aux Paons et embarquent
dans un mini sous-marin, où les ont accueillis deux britanniques en
uniforme russe , Caroline Sanders (plus
tard la première femme à diriger le MI 6 ) et Yan Fleming, 2 e commandant
des services secrets de la Marine britannique Après le chenal de la Havel, ils
parviennent au fleuve qui, à cet endroit, a une largeur de plus de 3
kilomètres. Le sous-marin reste entre la partie Est de la presqu’île et la rive
Ouest de la Havel, puis se dirige non loin, vers le Nord-Ouest de la presqu‘île, à proximité de l’île aux Paons, qui est le lieu de rendez- vous.
Jusqu’ici, la possibilité de fuite est prouvée
par les nombreux dirigeants nazis qui, tel Bormann, réussiront à fuir également
le bunker, à la barbe des soviétiques.
A proximité de l’île aux Paons, à
16h15, Hanna Reitsch amerrit avec un hydravion, un Junkers Ju 52/3 Mg-14 e à côté du sous –marin et Hitler monte dans l’hydravion (Christopher
Creighton, Operation JB -Het laaste grote
geheim van WO II, Amsterdam, 1996, p. 214, et G. Hallet, op. cit., p.344).
A bord du Junkers, Hanna parcourt avec Hitler, à moyenne altitude, en 15 minutes, les 33 kilomètres qui la séparent du grand Müggelsee. Le 1er
mai, à 2h 00 du matin, op. cit. , p. 133, un Westland Lysander
III A britannique atterrit sur une
petite île à proximité de la rive sud-ouest du grand Müggelsee. Ian Fleming aide son pilote Hugh Verity à dissimuler l’avion sous
des branchages en attendant Hitler ,
selon Hallett, op. cit. , p. 349,
suivi par de Ruiter, p. 134. Hitler y monte (le Westland Lysander III A est équipé d’un
réservoir supplémentaires sous les ailes) et Hanna Reistch l’escorte dans son
Junkers Ju 52 /3MG-14 e
jusqu’à Barcelone ; le cessez-le-feu du 2 mai 1945 permet aux avions, tant
britanniques qu’allemands, de quitter
l’Allemagne sans essuyer de tirs. Dans l’ouvrage de Hallett, déjà cité, p.
349, on peut lire le témoignage des
opérateurs radio de la Waffen SS au centre de Berlin : le 30 avril, « tous
se turent quand un opérateur radio avec un casque commença à sourire, disant que le Führer avait reçu son cadeau
d’anniversaire en retard
( il était né un 20 avril). Il
expliqua que Hitler s’était échappé de Berlin dans un avion piloté par Hanna Reitsch. »
De Barcelone, Hitler gagne l’aile est du palais du
général Franco à Madrid : « cette partie de la résidence était
fermée et ne pouvait être accessible du
reste du palais. Elle était entourée par un mur de quatre mètres de haut.
Aucune explication n’avait justifié cette construction. Le personnel assigné à cette aile parlait
couramment allemand … ; Hitler trouva refuge au monastère de
Montserrat, où il mourut d’un cancer de l’estomac. ».
Hitler et Franco.
En juillet 1936, l’ambassadeur d’Allemagne à Madrid
avait demandé que des navires de
guerre viennent protéger la vie et les
biens de ses compatriotes résidant en
Espagne. Le Deutschland et l’Amiral Scheer avaient évacué 15000
Allemands, « une action spectaculaire, écrivent Manvell et Fraenkel, dans L’affaire Hess, p. 93, qui, à l’époque, avait fortement
impressionné les grandes
puissances ». Quelques jours avant le 26 juillet 1936, Franco avait également adressé une lettre personnelle à
Hitler et à Göring dans lesquelles il réclamait l’intervention de l’Allemagne.
Hitler accorda immédiatement son appui à Franco en lui envoyant des hommes de
la Wehrmacht qui reçurent pour
mission de combattre les républicains sur le terrain espagnol, tandis que Hess
mettait à la disposition de Göring toute l’organisation A.O. qui fut invitée à collaborer à la
livraison des armes à l’Espagne. C’est à
cette époque que Franco et Hitler conclurent un accord secret d’aide mutuelle
en cas d’infortune du sort des armes.
En même
temps, des compagnies privées
entreprirent d’assurer l’expédition d’huiles d’olive, de laine, de
minerai de fer et de certaines matières
brutes espagnoles, importantes pour le réarmement allemand.
En novembre 1936, au 4e congrès de l’A. O.,
Hess déclara, faisant allusion à la guerre civile espagnole, que les Allemands
de l’étranger n’étaient plus sans défense et que, partout où ils se trouvaient
en danger, « de puissants navires, arborant fièrement la Svastika, accouraient pour les protéger. » Dès le déclenchement de la guerre, la fuite du Führer
avait été prévue en Espagne. Et von
Ribbentrop était en contact depuis 1939 avec le ministre des affaires étrangères,
beau-frère de Franco, savoir Ramon Serrano Sugner. Le 21 avril 1945, le général
Franco avait offert son pays comme refuge
aux cadres de l’Allemagne nationale-socialiste. confirmant l’accord de1936
entre Hitler et lui.
Le général soviétique Joukov, le 9 juin1945, déclara
lors d’une conférence de presse à Berlin (Globe
und Mail du 9/5/1945) : « Nous
n’avons trouvé aucun corps qui pouvait
être celui d’Hitler… Hitler aurait pu s’échapper au dernier moment car il avait un avion à sa disposition.»
Un Russe en
1945 a déclaré, p. 302, de l’édition en
allemand de Fliegen, mein Llehen, Berlin,
1951, de Hannah Reitsch, passage cité par de Ruyter, op . cit. , p.
120 et curieusement supprimé dans la traduction française : « Nous n’avons trouvé aucune trace d’Adolf
Hitler ni d’Eva Braun. Il est pourtant prouvé que Hitler a effacé ses traces et
que, très tôt, le 29 avril, un petit avion s’est envolé [de la tour de l’abri]
du zoo vers Hambourg. Nous savons qu’à
bord se trouvait une femme (savoir Hannah Reitsch ».
Hanna, pour sa part, a écrit : « J’ai par amour de mon
pays rempli mon devoir jusqu’à la dernière heure. Mon dernier vol vers Berlin
devint plus tard légendaire. Est-il
possible que j’aie aidé Hitler dans sa fuite ? », cité par Ruyter, op.
cit . , p. 121 et présent dans la traduction française sous la
forme suivante , p. 213-214 : « Mon crime ? J’étais une
Allemande, une aviatrice connue, dont on savait qu’elle avait rempli son devoir
jusqu’au bout, et qu’elle aimait passionnément sa patrie. Des légendes se tissaient autour de mon dernier raid .Est-ce
que je n’avais pas, par hasard, caché
Hitler quelque part ? » Toujours des interrogations pour ne pas
mentir !
Le mythe de Hanna, la Mata Hari de la seconde guerre mondiale et ses réactions à sa popularité de
mauvais aloi.
Dans la préface de Yvonne Pagniez, déportée à Ravensbrück et ancienne
résistante, à l’édition française des mémoires
de Hanna, p. 7 et 8, celle-ci
écrit :
« Cette
limpidité d’âme qu’exprime si bien son
amour de toutes les altitudes lui fit supporter
sans amertume, bien qu’elle en fût blessée douloureusement, le flot de
calomnies qui l’accabla dans son
malheur. Avec quelle triste habileté
cependant, en vue de buts inavouables, cette vague de discrédit fut dirigée contre elle. Tandis qu’elle était enfermée derrière des réseaux
de fils barbelés, totalement séparée du
monde, des officiers américains vinrent à plusieurs reprises
l’interroger. Certains d’entre eux camouflaient leur profession (de journalistes) sous un uniforme
légitimement respecté dans le monde, mais que flétrit leur conduite (allusion
aux auteurs et acteurs, -britanniques en réalité, -du film Opération Crossbow, 1965, en particulier Michael Anderson, Georges
Peppard et Trevor Howard ).Car ils abusèrent du nom de Hanna Reitsch , de sa notoriété, de son
impuissance à se défendre, pour forger de toutes pièces, dans les publications
d’Europe et d’Amérique, ces articles à scandale dont le public se montre
friand.
Une vénale presse allemande se fit leur écho, et
aussi, il faut bien le dire, quelques journalistes
français, dont les deux jeunes gens (en réalité les deux auteurs belges de la
BD, Buck Danny contre Lady X, « Elle m’a
été directement inspirée par quelqu’un
de bien réel : la célèbre aviatrice
nazie Hanna Reitsch pilote d’essai, et Flugkapitän
(colonel) de la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale» ,dans Tout Buck Danny, vol.6 ), qui vinrent
trouver la jeune fille à sa sortie de prison, alors qu’elle venait à peine de
découvrir le vaste complot contre son honneur, dont elle ignorait tout dans sa
retraite. Ils lui proposèrent de balayer ces ordures dans un article d’une revue française à large audience ;
l’article parut, mais les mêmes honteuses allusions s’y étalaient, que les
auteurs avaient promis de dénoncer. »
Voici les principales œuvres inspirées par Hanna
1) James Bond, film et roman (1963) Au service secret de Sa Majesté, où elle
est représentée par Irma Bunt, secrétaire et maîtresse de l’ennemi juré de
Bond, le comte Ernst Stavro de Blofeld
(ce nom a été tiré par Ian
Fleming du titre de (Schwal) benfeld porté par le nazi Bernard
de Lippe –Biesterfeld, dans la fiction chef du Spectre,
une organisation néo-nazie qui a son siège dans une « clinique » du Jura suisse.
Le Gloria Piz
de Ian Fleming s’inspire sans doute du Kehllensteinhouse hitlérien. Dans
l’Obersalzberg, au-dessus de
Berchtesgaden, Bormann avait fait construire pour Hitler un salon de thé
qui était installé sur un pic (en langue
suisse alémanique, piz de Gloria Piz ). Ce pic dominait le Berghof
et était relié au Berghof par un
ascenseur encastré dans la montagne.Le comte de Blofeld est l’équivalent du Comte de Schwalbenfeld et de Sternberg, comte Bernhardt de
Lippe-Biesterfeld, amant de Hanna Reischt,
adultère qui n’est pas connu, à l’époque, mais que notre auteur britannique Ian Fleming a pu apprendre au
cours de sa carrière d’espion britannique. Son rôle dans l’évasion (voir
ci-dessous,dans Mes retouches au scénario
de Ruiter) a-t-il été connu de yan Fleming en même temps que la
liaison de Hanna et du prince ?
2) Hanna a aussi inspiré le personnage de Lady X, dans Buck Danny contre Lady X et d’autres numéros publiés par Spirou. C'est une aviatrice
américaine célèbre pour ses performances et ses records aéronautiques, doublée
d'une espionne de haut vol, pour ainsi dire. Elle accumule tous les poncifs du
genre de l'espionnage : belle, mystérieuse et sans scrupules : sa vénalité la conduit à trahir son pays
sans vergogne. Elle offre donc aux plus offrants ses services et ses
renseignements. Elle travaillait
pour l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale et fut même la maîtresse d'un
amiral japonais (position pudiquement exprimée par « J'ai
été très amie »). avec...[]).[L’amiral japonais est peut-être
une allusion aux kamikaze ou « volontaires de la mort » du
vice-amiral amiral japonais Onishi , dont Hanna voulut promouvoir l’idée auprès
d’Hitler , op . cit.
, p . 184, ,qui refusa cette proposition]. « Elle a la rancune tenace et en veut à mort à Buck Danny qui fait échouer toutes ses entreprises d'espionnage ou de terrorisme. Alors qu'on la croit systématiquement morte ou définitivement disparue, elle refait surface de façon récurrente. Blonde à ses débuts dans la série, elle devint brune et bronzée par la suite, et perd ses légendaires yeux « bleu acier » (qui sont un élément capital du diptyque Les Anges bleus et Le Pilote au masque de cuir) pour des prunelles brunes. Elle utilise un fume-cigarette. À partir de Mission Apocalypse, elle est secondée par un gros complice, von Grodt [](allusion à von Greim, qui n’était pas spécialement gros, à mon avis).
3) Son personnage fut interprété par Barbara Rütting dans le film Opération Crossbow (1965)
La réalité du caractère de Hanna.
Son trait dominant semble être la franchise ;
ainsi, dans la traduction française de ses mémoires, p.171, elle manifeste à
Himmler en personne son indignation sur les chambres à gaz dès
octobre 1944 : [Himmler] me remercie de ma sincérité.
-Personne, me dit-il, ne m’a jusqu’ici parlé avec
une telle franchise. Il me fait promettre de
lui transmettre à l’avenir toutes mes critiques, et les réclamations qui
me paraîtront justes. Cette promesse, je l’ai tenue En octobre1944, je
vois apparaître un jour au Foyer des Aviateurs , à Berlin , mon vieux camarade Peter
Riedel, alors attaché à l’ambassade de l’Allemagne en Suède. Il paraît hors de
lui et me jette, d’un geste nerveux, une brochure.
« -Est-ce que tu sais les horreurs qui peuvent
se passer en Allemagne. Regarde cela. Ça nous fera une belle réputation à
l’étranger ! »
Je feuillette
la brochure. Elle traite des chambres à gaz. Soulevée d’indignation.
« -Comment peux-tu croire une chose pareille ?
criai-je. Pendant la Première Guerre Mondiale, la propagande ennemie a chargé
les soldats allemands des plus mensongères accusations (allusion, sans doute,
aux cartes postales de 14-18 accusant les « boches » de fabriquer des savons
avec la graisse des cadavres de prisonniers). Il en va de même aujourd’hui avec
les chambres à gaz. »
Ma protestation véhémente fait une grosse impression sur Peter Riedel.
« -Tu as peut-être raison, concède-t-il. Mais,
je t’en prie, va donc interroger Himmler là-dessus. »
J’appelle Himmler au téléphone : il me permet de le rejoindre à son poste de commandement.
J’emporte la brochure. Je la lui mets sous les yeux.
« -Que dites-vous de cela, Reichsführer ? »
Himmler prend la brochure, la feuillette. Pas un trait
de son visage ne bouge. Il me regarde ensuite tranquillement.
« -Vous croyez cela, mademoiselle Hanna ?
-Non, dis-je avec conviction. Non, bien entendu. Mais
il faut que vous éleviez une protestation. On ne peut pas laisser peser une telle
accusation sur l’Allemagne ? »
Himmler pose la brochure sur la table :
« -Vous avez raison. »
Quelques jours plus tard, l’information est
démentie dans un des principaux journaux
allemands. J’’apprends par Peter Riedel que le même démenti a paru dans un
journal suédois. »
Le but de
la parution de ses mémoires fut de faire
taire la rumeur contre elle , alimentée en grande partie par
l’antiféminisme et qui fut la première rumeur mondiale des temps modernes
. Il se trouve que, pour son malheur, c’est sur son personnage que les mass média se sont focalisés.
Mes retouches à ce scénario.
Elles portent 1) sur le mini sous-marin, dont on peut faire sans dommage l économie
dans le scénario de l’exfiltration d’Hitler : un hélicoptère avec peut-être un emblème
de la Croix-Rouge, conduit par
Hanna, a très bien pu remplacer le
sous-marin à partir de la
Willemstrasse (que les Allemands contrôlaient encore, répétons-le) jusqu’à la tour de l’abri du zoo et l’île aux Paons. Dans la traduction française de ses mémoires, voici
ce qu’elle écrit , p.198 : « le 25 avril, le général Von Greim venait d’être mandé par radio à la
Chancellerie du Reich à Berlin auprès d’Adolf Hitler et , comme il savait que
Berlin était déjà complètement encerclé par les Russes, que les troupes russes
avaient même pénétré dans la ville, il pensa que le meilleur moyen de s’y rendre serait d’utiliser un hélicoptère ;
il se souvenait de mon entraînement
systématique au-dessus des ruines de Berlin, et savait qu’en tout cas je
saurais m’orienter en survolant la ville. » Telle est la justification
qu’elle donne du fait qu’elle accompagne son ex-amant alors que Hitler avait donné l’ordre à tous les nazis du bunker de le
quitter. Et, op. cit., p. 197, dans le
bunker, Hanna envisage « l’emploi d’un hélicoptère qui, pour s’envoler et
atterrir, n’exige qu’une petite surface ; un toit plat suffit ;
peut-être même la tour de l’abri du Zoo conviendrait-elle. »
De là elle a pu prendre un Junkers pour Barcelone, avec à bord Hitler et
Eva Braun.
2) sur la participation
britannique et sur celle au moins de Yan Fleming qui sont invraisemblables, -ce
qui n’entache pas le reste du scénario. Pour moi, l’officier « britannique »
que Hallett et de Ruiter ont pris pour Yan Fleming était le prince comte
Bernhardt de Lippe-Biesterfeld , amant de Hanna et nazi dans l’âme qui avait rejoint la Royal Air Force en Angleterre et y servait comme agent
double; quant à celle qu’on a prise pour
Caroline Sanders , c’était en réalité Hanna Reitsch. L’ intervention du prince
nazi d’origine allemande, engagé dans la Royal Air Force britannique, mais
agissant de sa propre volonté conformément à l’idéal nazi , explique que
certains auteurs , peut-être abusés par
l’engagement du prince dans les services britanniques , aient prêté aux Britanniques des intentions secrètes favorables à l’évasion d’Hitler,
intentions qui sont invraisemblables
selon moi .
Conclusion générale.
Je n’ai jamais auparavant, dans des blogs, fait d’enquêtes sur des faits contemporains, parce que j’ai estimé
que ce qui concerne la seconde guerre
mondiale est souvent entaché d’incertitude J’en citerai deux exemples :
Le premier
concerne les exactions prêtées aux nazis. Dans Philippe Faverjon, Les mensonges de la seconde guerre mondiale,,
p.146-147, : en 1995, une exposition intitulée Guerre d’extermination. Crimes de
la Wehrmacht, titre qui
sous-entend que les quelque 18millions d’Allemands qui ont servi sous l’uniforme de l’armée
allemande, étaient tous d’affreux tortionnaires, s’est tenue à Hambourgpour
circuler dans u trentaine de villes, jusqu’à) ce qu’elle fût retirée
précipitamment en 2001 :un spécialiste polonais,Bogdan Musial, avait fait
remarquer qu’une bonne dizaine de clichés ne montraient pas des massacres
civils perpétrés par l’armée allemande,, mais des crimes commis sur le sol
polonais par la sécurité d’Etat
soviétique, le NKVD. « Polémique, ajoute l’auteur , qui n’est pas
sans en rappeler une autre qui s’était
engagée,pendant la guerre, puis au lendemain de la défaite du IIIe Reich,autour
de l’assassinat de milliers d’officiers polonais à Katyn, » œuvre des Soviétiques attribuée par eux aux Nazis. « Mai qu’est-ce que la vérité? » disait
Ponce Pilate au Christ. Ce n’est qu’à partir de 1990 qu’une certaine lumière fut projetée sur
les faits nazis, par exemple sur la spoliation des tableaux des pays occupés,
et même à partir de 2014 lors de la découverte des caches de Wolfgang Gurlitt
d’abord à Munich, puis en Styrie à Badaussee.
Bibliographie :
Hanna Reitsch, championne du monde du vol à voile, pilote d’essai civil et militaire,
avec préface de Yvonne Pagniez, Aventures en plein ciel, Du planeur à
l’avion-fusée, 2011 ;
Robin de Ruiter,
Adolf Hitler, Hitler n’est pas mort à
Berlin, Comment les services secrets britanniques l’ont aidé à quitter
l’Allemagne, 2014, Berlin.
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