samedi 13 avril 2019

L’ATLANTIDE SELON FRISON-ROCHE.



L’ATLANTIDE SELON FRISON-ROCHE.
J’ai d’abord, après ma lecture enthousiasmante de Vinci, cru en l’Atlantide allemande, nordique si l’on préfère. Aujourd’hui, je viens d’achever le   triptyque romanesque passionnant de Roger Frison –Ropche, datant des années 1954,   Bivouacs sous la lune :  La piste oubliée, La montagne aux écritures, Le rendez-vous d’Essendilène .



D’  autres témoignages que celui de Platon dans son
Critias ou de l’Atlantide et dans sonTimée ou de la nature.
Voici le texte de Proclus dans son Commentaire sur le Timée : « les historiens  qui parlent des îles de la Mer Extérieure disent que, de leur temps,  il y avait sept îles consacrées à Proserpine (les Canaries), trois autres, d’une immense étendue, dont la première était consacrée à Pluton, la deuxième à Ammon, la troisième, de 1000 stades de grandeur, à Poseidon. Les habitants de cette dernière île ont conservé de leurs ancêtres la mémoire de l’Atlantide, d’une île extrêmement grande,, laquelle exerça , un long espace de temps, la domination sur toutes les îles de l’océan Atlantique… Tout ceci Marcellus l’a écrit dans ses Ethiopiques. » «  Les navigateurs, écrit Platon, passaient de l’Atlantide sur les autres îles et de celles-ci sur le Continent (l’Amérique) qui borde cette mer, vraiment digne de ce nom de mer (l’Océan Atlantique). 
(Car,  pour tout ce qui est en deçà du détroit (de Gibraltar), cela (la Méditerranée) ressemble à un port dont l’entrée est étroite, tandis que le reste est une sorte de mer, -alors que la terre qui le borde est un véritable continent (l’Europe] J’ai mis entre crochets cette partie du texte , bien empruntée et qui n’apporte aucun élément nouveau., qui  même pourrait exclure des parties de l’empire situées  à l’intérieur des Colonnes comme Cadix ou  la Kabylie
 Sur les Antilles et l’Amérique, on a aussi  le témoignage de Sénèque dans Médée  ainsi que de Plutarque (De facie quae in orbe lunae apparet), de Diodore de Sicile (V, 19, 20), de Strabon (Géographica, I, 4, ), de Macrobe et de Hélien (Histoires variées, III, XVIII) .
Citons surtout un auteur grec du IIIe siècle après J. C., Elien,  La personnalité des animaux, tome II, livre XV, 2, p.  137 (trad. Zucker):  « selon ce que racontent les hommes qui vivent au bord de l’Océan Atlantique (Madère,les Açores, les îles du Cap Vert, les habitants d’Adrar au Maroc, adrar dont le nom qui signifie montagne  est la forme touareg de Atlas et de Atlantide),les anciens rois d’Atlantide, nés de la semence de Poseidon, auraient porté en serre-tête les bandes des « béliers de mer » mâles (krios en  grec à cause des leurs bonds) comme insignes de leur pouvoir ; et leurs épouses, les reines, auraient porté ces sortes de boucles capillaires qu’on voit sur les femelles, également comme une marque  de leur pouvoir . » Ces « béliers de mer », souvent représentés dans les œuvres d’art, passaient leurs quartiers d’hiver entre la Sardaigne et la Corse, vers Bonifacio : « autour d’eux nagent des dauphins de très grande taille. Le bélier mâle a une bande blanche qui fait le tour de son front et qui fait penser au diadème de Lysimaque, d’Antigone [Antigonus II Gonatas, de Macédoine, les extrémités du bandeau ayant  souvent été prises pour des cornes par la suite] ou d’un autre roi de Macédoine [du III e siècle avant J. C]; quant au bélier femelle, il a des boucles qui, comme les barbes des coqs, lui pendent sous le cou. »
Une note de l’éditeur,  A .Zucker,  précise qu’il doit s’agir de l’Hyperoodon arctique (Hyperoodon ampullatus) dont certains individus présentent une nette bande claire autour du cou, alors que l’orque (Orcinus orca  ou Orca gladiator selon Thompson, épaulard ou baleine tueuse), n’a qu’une petite tache ovale  derrière l’oeil.
 Précisons que  l’orque ( Orcinus orca  ou Orca gladiator selon Thompson, épaulard ou baleine tueuse) tire son nom du dieu étrusque de la mort, Orcus, équivalent de Perséphone, et  que certaines   ont  une tache blanche caractéristique derrière et au-dessus de l’oeil, le reste du corps étant noir. Le nom grec de l’orque ou de  la baleine tueuse  est  phalaina, en latin ballaena, emprunté à l’ibère phalos cité par Hésychius  comme ayant le sens de blanc (cf . latin  pallor,pâleur, pallium, manteau blanc, etc.) Le bandeau de la tête de maure corse est blanc et se porte au-dessus de l’œil  en souvenir de ce cétacé ancien qui hanta la Corse, vers Bonifacio. Il ravit même, en bondissant sur les roches du littoral ,   un Corse (trait qui semble bien caractériser une orque, comme le voisinage de dauphins), que Elien raconte comme une histoire célèbre de son temps : « les habitants de la Corse racontent qu’après le naufrage d’un bateau pris dans une tempête,un homme qui était un excellent nageur parcourut une grande distance sur la mer avant d’atteindre un promontoire de leur pays ; il y grimpa  et se mit debout , pleinement soulagé, comme s’il était désormais à l’abri de tout danger, sans crainte pour sa vie et maître de son sort. Mais un « bélier de mer » qui nageait par là aperçut l’homme debout et, comme il était tenaillé par la faim, il se ramassa sur lui-même et s’arc-bouta, et il poussa devant lui , avec sa partie caudale,  une énorme masse d’eau, avant de s’élever dans les airs, porté par la vague qu’il avait soulevée, et avant  d’être projeté en un rien de temps sur le promontoire, emportant l’homme à la façon d’un ouragan ou d’un tourbillon .Voilà pour l’histoire du rapt du bélier corse et de sa proie. » .L’histoire est confirmée par les attaques d’orque de nos jours.  On retrouve le même bandeau  chez les rois atlantes,  chez les rois de Macédoine et chez ceux de Corse, tous d’origine ibère. La couleur noire de la tête de maure corse  peut venir de la couleur du reste du corps  de l’orque.
La Corse (Kurnos en grec, de turnos , étrusque, cf. les noms de la Toscane ou de l’Etrurie,  ou Corsica en latin, de kwosrk-us donnant Tuscus, étrusque, )  , que Platon, s’inspirant d’un texte ancien d’Egypte appelle Tyrrhénie,de tursénie , le pays des Etrusques d’Alalia comprenant à l’époque la Sardaigne, de Tsardènia,   était sans doute un comptoir pour les Atlantes  jusqu’au 6e  siècle av. J. –C., lorsque les Grecs de Phocée leur ôtèrent l’hégémonie sur la Corse. Bref, Hélien nous donne un témoignage indépendant de Platon sur l’existence et l’apparence des rois Atlantes.
La date et les fake-news.
Si nous lions l’existence du désert que constitue le Sahara au grand cataclysme qui engloutit l’Atlantide et entraîna un brutal changement de climat, il nous faut aller voir ce que raconte le, Net sur la création du Sahara en tant que désert. Bien entend, nos géologues sans qualité prétendent que sa création fut progressive et non pas soudaine et que les Touareg en sont responsables par la déforestation, ; les incendies, etc. Or,  en langage targuien ,le Sahara (le Ténéré) se dit Sismos, qui signifie le grand tremblement de terre,  , à rapprocher du grec seismos,  tremblerment de terre, de  seiô, secouer, du sanskrit tvesami, tvisati, d’un radical tveis-. C’est d’ailleurs ce que, sans ambiguïté Platon nous confirme dans le   Timée : «  Dans cette île Atlantide, des rois  étaient maîtres de la Libye (l’Afrique] jusqu’à l’Egypte et de l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie (la Corse, où l’on a retrouvé à Alalia des restes étrusques très nombreux)…  Dans les temps qui suivirent, eurent lieu de grands tremblements de terre, des inondations. En un seul jour, en une seule nuit fatale, tout ce qu’il y avait de guerriers chez vous [les Athéniens] fut englouti à la fois dans la terre entr’ouverte, l’île Atlantide disparut sous la mer, et c’est pourquoi, aujourd’hui encore, on ne peut ni parcourir ni explorer cette mer, la navigation  trouvant un  insurmontable obstacle dans la quantité de vase que l’île a déposée en s’engloutissant. ».
La date du cataclysme selon Platon et selon Douglas Kenneth, de l’université de l’Orégon : -12900.
Platon fixe la date de -12000. Son parent,  Solon, lorsqu’il interroge le prêtre égyptien de Saïs, vers -600,  obtient en effet  une date de -9000 ans (« il y a 9000 ans »). 9000 + 600 +2019 = 11 619 environ.
Or, Douglas Kenneth, de l’université de l’Orégon, a en 2008 apporté la preuve qu’il y a 12900 ans (on n’est pas si loin du calcul égyptien) une pluie formidable de comètes a congelé la terre, provoquant un mini- âge glaciaire et desséchant qu’il baptise  un nouveau dryas. Il a en effet trouvé des quantités considérables de nano- particules de diamants sur une douzaine de sites, en Amérique du Nord, tant au Canada qu’aux Etats-Unis. Or, ces nano- diamants ne peuvent se former qu’à des niveaux de pression et de températures jamais atteintes à la surface de la terre. Une pluie ou un essaim de comètes ou de météorites carbonées a ainsi bien  fait disparaître, «  en une nuit et un jour »,  l’Atlantide ; les pluies de comètes sont, -heureusement,- un événement rare, qu’on peut comparer aux explosions multiples associées à l’impact  de Tunguska, survenu en Sibérie en 1908.
Des savants américains (Nature Geoscience, 25 mai 2010, et Science, 19 novembre 2009) confirment cette date que nous présumons être celle de  la submersion de l’Atlantide en fixant le refroidissement du Dryas récent il y a 12800 ans  et en constatant une diminution inexpliquée du méthane, avec  7° C de moins pendant près d’un millier d’années. Ces savants insistent sur la disparition de la mégafaune préhistorique d’Amérique, les lions des cavernes, les « paresseux  » terrestres géants qui sont des herbivores de la taille des éléphants et avec des défenses, les mammouths, les aurochs, les chameaux, les chevaux, en tout  une centaine d’espèces éteintes en partie citées par Platon.  Selon Kenneth, le cataclysme serait responsable de la disparition des hommes d’une  culture amérindienne découverte en 1932 dite de Clovis (du nom d’une petite ville du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis). Ceux-ci  tuaient les mammouths avec des pointes de lances en pierre taillées suivant la technique qu’on  rencontre au solutréen en Europe chez les Ibères du sud-ouest français et en Espagne (entre -23000 et -17000).Pour expliquer cette coïncidence, il faut faire appel à Dennis  Stanford : ce dernier, en 1999, a mis en cause la thèse officielle  selon laquelle ce serait par le détroit de Behring, qu’il y a 12000 ans l’homme américain serait arrivé d’Asie ; il pensait que l’homme américain avait émigré d’Europe à travers l’océan Atlantique nord,  dont le niveau  était à 100 mètres plus bas qu’aujourd’hui .Pour nous, ce sont des Ibères dont la tradition atteste le passage en Amérique, à une époque où le Grand Passage du Nord Ouest était pratiquable et pratiqué.  Le New York Times nous apprend qu’en 2009 des fouilles réalisées en Crète à Plakias ont balayé le mythe de l’arche de Noé, si l’on peut dire,  et prouvé qu’il y avait des navigations en -130 000 et que le sens des migrations n’était pas celui qu’on croyait. De plus, pour le Sahara verdoyant d’avant le cataclysme qui a fait disparaître l’Atlantide, et pour mesurer l’antiquité des habitants qui ont donné les Touareg,  Citons le professeur Jean-Jacques Hublin : « Beaucoup de découvertes nous ont longtemps laissé penser qu’Homo sapiens était apparu dans le Rift marocain. En 2017, avec mes collègues de l’Institut Max-Planck de Lieipzig et de l’Insap marocain, nous avons découvert à Djebel Irhoud, au Maroc, des restes d’Homo sapiens vieux de 300000 ans, soit 100.000 ans de plus que ceux découverts dans le Rift. Cela ne veut pas dire pour moi que le berceau de l’humanité soit au Maroc, mais plutôt que, si berceau il y a, c’est l’ensemble de l’Afrique qu’il faut prendre en compte. »
Deux  indices actuels de ce cataclysme.
Au Maghreb on ne mange guère de poisson, car après le cataclysme le poisson ou du moins certains, les plus gros, furent intoxiqués par les retombées pendant de longues années, ce qui causa la ruine des thalassocraties de  pêcheurs qui trafiquaient du poisson comme les peuples de l’Atlantide.
  D’autre part, au Ténéré, le Sahara des Touareg, existe un étrange dispositif de protection de l’eau potable qui n’existe nulle part ailleurs, ce qu’on appelle les foggara,  galeries souterraines longues de parfois plusieurs kilomètres à pente douce avec regards- puits pour capter les eaux et qui servent à boire et à  l’irrigation. Le mot  opposé est seguia, désignant un  conduit, à ciel ouvert, servant, à l’adduction et à la distribution d’eau dans les oasis (Frison –(Roche). Le mot foggara est à rapprocher du latin fossura,  fossé, de fodio, de pheudhsyô , du grec phluzô, de phleudhsyô,  phleô, de phlewô,  phluo, latin fluo, du vieux-slave bluô, couler en abondance,

Un indice révélateur  de l’authenticité du texte de Solon et de Platon
Platon écrit  dans le Timée : « l’île Atlantide disparut sous la mer, et c’est pourquoi, aujourd’hui encore, on ne peut plus,  ni traverser,  ni explorer cette mer, la navigation trouvant un insurmontable obstacle dans la quantité de vase que l’île a déposée en s’enfonçant. Dans  Le sillage des monstres marins, tome 1,  Bernard Heuvelmans décrit le mystérieux kraken norvégien (de l’ibère korkun ou korkur, monstre marin, serpent de mer qu’on retrouve dans le borbor touareg, sorte de boucon ou philtre à base de jusquiame et de datura stramonium) comme un super -calmar géant, Architeuthis dux , ou plutôt comme un banc de ces super- calmars à l’instinct grégaire Voici la poétique description de H. Melville citée , p.220, par Heuvelmans :  
« Nous vîmes alors le plus merveilleux phénomène que les mers secrètes aient jusqu’à présent révélé à l’homme. Une vaste masse pulpeuse de couleur crème, longue et large de plusieurs centaines de mètres,  flottait sur l’eau. De longs et innombrables bras  rayonnaient de son centre et se levaient et se tordaient comme un nid de vipères,  semblant vouloir happer à l’aveuglette tout ce qui pouvait se présenter à leur portée » (Moby Dick). D’autre part, Heuvelmans, op. cit.,,  tome 2, p.426,  rappelle les échouages massifs  de ces monstres sur les côtes norvégiennes : il dresse la carte de ces mystérieux échouements, très nombreux entre les îles Britanniques et la Norvège.  Il explique comment ces monstres ont besoin de manger de ce  planchton, tant végétal qu’animal, qui vit dans la chaleur de la « rivière de l’Océan » comme dit Homère, le Gulf Stream . Lorsqu’ils s’égarent, ou, ce qui nous intéresse ici, lorsque le climat change, ils ne supportent pas le refroidissement. La pluie de météores qui a occasionné le grand refroidissement  explique la mort massive des bancs de super- calmars géants, ce qui rendait la navigation impossible et cette que Platon a essayé de rationaliser en invoquant une vase déposée par l’île engloutie. Cette tentative de rationalisation, même erronée, d’un fait révélateur, nous montre que Platon n’a rien inventé et que l’Atlantide a bien existé
Le Phocéen Pythéas de Marseille avait voyagé jusqu’à l’ultima thule islandaise et lui aussi  a décrit cette pseudo- boue qu’il a comparée à un mollusque: « Ce n’est réellement, écrit-il, ni de la terre, ni de l’eau salée,  ni de l’air, mais une sorte de substance faite de tous ces éléments et ressemblant au mollusque qu’on appelle poumon de mer, pulmo marinus, une chose dans laquelle la terre, la mer et tous les éléments sont tenus en suspension , avec une sorte de ciment qui les maintient ensemble. » La métaphore de poumon de mer fait allusion aux deux syphons qui rejettent l’eau et aspirent l’air, comme un poumon.
On retrouve diverses métaphores, mais altérées phonétiquement
-dans le nom savant aujourd’hui des  pyuridae, dérivé du grec pyar, petit-lait, colostre, à cause de leur consistance , qui a donné notre  vioulet marseillais, encore appelé viourlet , pioulè, piouré , pioré (plat comestible de Valparaiso),  et qui n’a aucunement la couleur;
- ou dans le limon (altération de pulmon) de mer italien, plus exactement le limo sidetarum le poumon de la ville de Sida ou raisin de mer,  de sida, grenade, par analogie avec les grains de la grenade.
Le violet, cousin de la méduse, a  une sorte de gangue coriace, sur laquelle se fixent tous les organismes marins imaginables.
Gadiros, le frère jumeau d’Atlas ou Adrar.
Platon a traduit ce nom touareg par le grec  Eumélos, mélodieux, ce qui est au premier abord surprenant. Le nom de Gadiros survit, entre autres (car c’est moins ses régions qui ont été touchées par la submersion que celles d’Atlas) dans le nom des îles Canarie, de gadaria , Gadiria,célèbre pour ses sirènes mélodieuses. Les sirènes des Canaries sont attestées dès le XIII e siècle dans le journal de bord Le Canarien et c’est bien entendu un mammifère marin, le dugong. Le nom du  lamantin (vache marine) résulte du croisement du mot caraïbe manati repris par l’espagnol ,  avec lamenter, d’après le cri présumé mélodieux de l’animal : ma , na, ti , ou la, ma, tin.
 Le nom des sirènes, grec homérique seirènoin (forme ibère en –oï, prise pour un duel en grec, avec rétablissement de Seirèn, Seirènos),  pour seiranoin, signifie la mélodieuse et vient de Gadiros au féminin : (ga)dir- aina donnant siraina (traitement déjà cité en sifflante du d et du r dans Ganche de gan(a)re, ganarie.
Le mot canari pour désigner l’oiseau est l’abréviation de la métaphore « sirène des Canaries » (à cause de son chant mélodieux), altéré en  serin des Canaries et n’a, bien entendu, aucune origine canarienne, car c’est un hybride de Malines en Belgique.

La superficie de l’empire atlante.
Platon  a écrit  dans le   Timée : «  Dans cette île Atlantide, des rois  étaient maîtres de la Libye (l’Afrique] jusqu’à l’Egypte et de l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie (la Corse, où l’on a retrouvé à Alalia des restes étrusques très nombreux). » ou «  la Libye (de liguria ) et l’Asie réunies » cette surface a paru excessive, mais bien à tort, car elle relie les deux Ethiopies de l’ouest et de l’est sur une large tranche d’épaisseur continentale africaine comprenant le Sahel.
Tout à fait à l’ouest, en plein océan atlantique, on  a Madère, de ma, grand, et de Adrar , au sens de montagne, survivant de l’Atlantide défunte, ainsi que les îles du cap Vert, de viridis, altération de Gadiris ; les Açores,altération avec métathèse vocalique de (g)adiros (cf.  pour le traitement du r en ch le mot ganche, habitant de Canarie, de Gan(a)re . A l’ouest, on a  Adrar, d’un mot berbère signifiant la montagne et qu’on retrouve dans la ville d’Adria et la mer Adriatique ou le nom d’Hadrien : ce mot est l’exact correspondant du grec Atlas  Atlantide, atlantique. Agadir, de Gadiria sur la côte marocaine ; au nord,  Cadix , anciennement Agadis, de Gadiria,  Acadie et Arcadie ; puis la Kabylie,de Gadiria,  aujourd’hui à l’intérieur des Colonnes d’Hercule.  Il faut songer que les kabyles ont pu migrer et que les Colonnes d’Hercule étaient à l’époque, non pas le détroit de Gibraltar, mais les menhirs en marteau de Minorque (voir ma correction supra).  ; au sud, Agadèz , de gadiria,  au Niger ;Mogadiscio, de ma, grand, et de agadis ;  à l’est, Aden , de adrar. Plus loin vers l’Indus s’étendait la colonie de Harappa et de Mohendjo Daro daro signifie la rivière en ibère, cf. le radical adura, l’Adour ou l’Amou-daria par exemple).Dans Harappa on retrouve le nom , cité par Hérodote vers le 6 e siècle av. J. –C., des Garammantes (à rapprocher de li-gures et de Casamance en Afrique de Garamantes ) et de leur ville Garama ; harappa s’analyse à partir de (g)arabba-ntes.
A l’extrême occident, citons des colonies atlantes aux Antilles actuelles, à l’île  Barbade,  de garbade ,de gadeire, les  Bermude, de berbude,  la Guadeloupe où leur présence est
attestée par un pétroglyphe représentant un iguane .
L’origine des porte-bonheur atlantes, parmi les plus anciens du monde, comme le talisman dit croix d’Agadèz. La croix d’Agadèz est le nom d’une distinction coloniale qui s’inspire, en y ajoutant une croix chrétienne, d’un grigri (de borbor, éponyme de Berbère ou de Ouigour, le super-calmar géant, comme le hei-tiki maori où les tentacules figurent parfois) représentant géométriquement un terrifiant lézard à collerette.
Ce que Frison –Roche appelle les sceaux de Salomon ou bien encore les iratimen, considérés comme un substitut  des sandales en cuir fabriquées au Niger et très appréciées au Sahara avec des « croix d’Agadèz »   gravés  dans la roche afin de signaler les  pistes garamantes dans le désert, est une stylisation de cette prétendue croix  en usage à Agadèz ,  tant chez les Touareg que chez les noirs, mais en perte de vitesse chez les premiers,sauf en guise de boucles d’oreille..


L’iguane, représenté par une sorte de soleil (la collerette du reptile), voir Roheim, Héros phalliques d’Australie…, p.170.
 Il doit être précisé que le mot iguane, d’origine caraïbe et avec un i actualisant préposé,  devrait être réservé aux reptiles américains, mais le terme apparenté, goana ou godarge en australien , gosana à Ouvéa , amène Roheim  à s’en servir.
Au Nicaragua, existent justement, comme en Guadeloupe,  des pétroglyphes qui semblent reproduire la collerette du saurien (ci-dessous) et ressemblent aux pétroglyphes calédoniens.



A la cérémonie du lézard à collerette (en anglais lace- lizard ou  frilled –lizard, Chlamydosaurus kingi),  les exécutants se décorent de façon à ressembler aux iguanes. Dans l’Australie méridionale , les lignes en zigzag ou les méandres qui figurent sur certains pétroglyphes comme sur certaines planchettes totémiques australiennes et qui sont tatouées en blanc sur la poitrine des participants  représentent les marques que porte  l’iguane sur son dos (Roheim, op. cit. , p . 142).
 Ils nettoient un trou dans le sol avec des branchages et dessinent différents sentiers le long desquels les iguanes seront censés se rendre vers diverses régions où  ils seront ensuite capturés. Finalement, des tiges sont enroulées à l’intérieur du trou, puis tirées avec vigueur le long des sentiers, -entraînant ainsi, dit-on, les iguanes.
 Les iguanes sont très convoités des aborigènes qui sont friands de certains morceaux, notamment  de la graisse et des grands muscles de la queue. Ces sauriens ont certes disparu de Calédonie, mais il reste un nom comme Gosana à Ouvéa et l’on peut imaginer qu’à l’époque de la création de ces pétroglyphes où déjà ils commençaient à se raréfier, ils existaient encore.
On  songe à certaines  variétés  du lézard à collerette, d’une laideur terrifiante. Lorsque ce dernier est attaqué, il gonfle et étale la collerette qui entoure son cou, et prend un aspect farouche qui est censé terroriser l’adversaire. Il est appelé lézard à collerette à cause du large repli de peau qu'en temps normal il tient appliqué sur son cou et ce repli en fait un symbole tout naturel pour la circoncision .
La collerette (ou chlamyde) est pourvue de « baleines » cartilagineuses et lorsque l'animal se sent en danger, il ouvre sa gueule en grand et déploie sa collerette, formant une vaste tache menaçante,  jaune et rosée. Il semblerait que cette collerette, richement vascularisée, intervienne dans la thermorégulation de l'animal.
 Il lui arrive de marcher en « bipède » ;  il se tient alors en équilibre sur sa longue queue, tandis que ses pattes antérieures pendent le long de son corps comme des bras humains. Les indigènes y voient une sorte de démon.
On le trouve en Papouasie, en Australie du nord et dans le Queensland ; une de ses variétés  a dû exister au Nicaragua, dont le nom signifie le pays du Serpent, de l’iguane  et  vient de nikar -igua (n),  de likar, cf.  ligur, et –iguana. .



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