Gergovie aux Côtes de Clermont
Au
pays des Arvernes
1Avernis, la Croix-Verny, Montrognon et Gorgobina
D’où vient le nom des Arvernes
ou Avernes et que
signifie-t-il ? Il vient de gargerna,
de gorgobina, de l’ibère gorgo, fort, puissant,grand cf.
Latin gorgo, et de dweina, redoutable, grec deinos, terrible). On le retrouve dans
le nom de la ville d’Arvernis (ablatif pluriel -locatif)
connue par ses monnayages, aujourd’hui à la Croix-Verny. .Avernis, chistianisé, est devenu saint
Verny, patron des vignerons, dans la Croix-Verny
(commune de Ceyrat). Il est intéressant de remarquer qu’une fête
en l’honneur du saint averne, dont la statue porte une serpe pour couper les
raisins comme les druides une serpe d’or afin de cueillir le gui , a lieu la nuit de la pleine lune du mois de
mai. Or, c’est à la fin mai 52 que César a été contraint de lever le siège de Gergovie, vaincu par Vercingetorix. Il existe un saint Vincent
qui est aussi patron des vignerons, fête le 22 janvier.
Avernis se trouvait dans la commune de
Ceyrat , sur la hauteur du Montrognon, qui domine , de ses 699
mètres la Limagne. La population
d’Avernis a suivi le déplacement des populations dans la plaine où la ville est
de nos jours installée à Ceyrat, dès lors que la paix romaine rendait inutile
la protection des hauteurs.
Montrognon est cité
par des chartes du XIIe siècle contenant des indications qu’il faut élucider,
si difficiles que cela soit, et non
passer sous silence et déclarer fausses
comme cela a été fait parce qu’on ne
comprenait pas la localisation que ces chartes
faisaient de Gergovie. La Gallia Christiana doit être consultée
dans l’édition de 1720 (volume des Abbayes, p. 45), en tout cas avant 1770,
date où le négationnisme a amené les éditeurs , à cause de Gergovie, à
supprimer les chartes qui nous intéressent comme partiellement inventées. La
charte en ce qui concerne Gergovie est pourtant
confirmée par deux bulles pontificales, l’une du pape Alexandre III en
1174, l’autre de Clément III en 1188 et par deux transactions de l’abbaye et Clermont de 1190 et 1193. In Sauzeto, in Jussaco, …, in Fontvestigio ,
etc Nec amplius solvent tributum nostro castro de monte Rugoso sive de Montrognon,
ratione arcis quam eis etiam etc. … », C’est-à-dire « Moi , comte Guillaume, je donne à l’abbaye de Saint André de Clermont
et à ses ayant droit tous mes biens à
Sauzet
( Saulzet-le-Froid près de Clermont ?), à Jussat
(commune de Chanonat), …, à Fontfreyde (Fontvestigium
, trace de source, par étymologie
populaire, en réalité Fons frigidum, source
froide )(commune de
Saint-Genès-Champanelle près de Clermont) etc. Et ils n’auront plus à payer de
tribut pour notre fortin de Mont Rugosus
, ou de Montrognon en raison de la
citadelle que nous leur avons donnée et dont nous leur confirmons le don ,
…à Avernis ».
Mons
Rugosus est une étymologie
populaire de Montrognon, le mont plissé,
alors qu’en réalité ce toponyme vient de mont
trognon, mont en forme de tronc ébranché, dérivé nominal du verbe estrongner de la fin du XVIe siècle,
élaguer, avec influence du gaulois trugna,
trogne au sens dialectal de souche), ou
de Montrognon. »
S’agit-il ici de la ferme Gergoye, près du mont de Merdogne comme Napoléon III l’a
compris, ou bien de Gerzat au pied du
puy de Var? On remarque l’expression : « ceux qui ne sont pas sans quelque connaissance des lieux » car
le nom de Gergovia pour Gerzat devait
être désuet. De plus, Gergoya est
probablement une mauvaise lecture (intentionnelle ?) pour Gergovia, le vi ressemblant à un y.
Il faudrait pouvoir consulter le manuscrit. Gergoye est d’ailleurs également cité
dans une introduction en latin de la Gallia
Christiana, œuvre sans doute du même érudit que la charte de 1149, consacrée à « ce Clermont (Ferrand,) voisin de la cité des Arvernes , Gergovie [les
Côtes de Clermont], « située sur un
mont très haut qui avait tous ses chemins d’accès difficiles »
2) Nemossos , la capitale des
Arvernes : Tremouteix au pied de Clermont
Les villes de Nîmes, Nemours, Limours
tirent leur nom d’une divinité gauloise, Nemossos.
Elle donna aussi son nom à la
capitale des Arvernes, Nemossos, et
se retrouve aujourd’hui au pied de
Clermont-Ferrand (anciennement Augusto
nemetum) dans le nom de Tremonteix, à prononcer
montess (de trans, au-delà de ,et de nemossès ,avec métathèse monetossès,
montèss. Clermont, qui a succédé à Nemossos
et à Tremonteix , puis à Augustonemetum, doit son nom à Tremonteix, car il signifie :
l’illustre mont(èss) ou l’illustre Nemessos (clarum nemesson) .
Le toponyme des Côtes de Clermont est
tardif, postérieur au nom de Clermont (-Ferrand) et il signifie les flancs, les
côtés de Clermont.
3) Gergovia -Gerzat ou
« Gergoya »
Depuis Decetia (Decize), chez les Eduens César
est arrivé par la voie gauloise de la rive gauche de l’Allier jusqu’à Gerzat, doublée ensuite par une voie
romaine, la via Claudia, jusqu’à Bibracte chez les Eduens. :
« César reconnut la position de la ville (urbis), qui était établie sur une montagne très élevée (« altissimo monte », dont tous les
abords étaient difficiles (« omnes aditus difficiles »).
Le mot Gergobina ou Gergovia
au sens de puissant et redoutable,
a donné de nombreuses Gergovie, par exemple celle du domaine de Gergovia aux environs de Marlemont dans
les Ardennes, ou celle du canton d’Argovie
en Suisse , Segovie en Espagne
(d’une labio-vélaire à explosion sifflante,
gsegovie)., Mais ailleurs il peut être méconnaissable, comme dans celui de Gerzat., la cité des Avernes, mentionnée en 958 sous la forme occitane Gergia, au XIII e siècle sous la forme Goregau, en 1268 sous la forme Goregen (de Gorgobina), au XIV e siècle sous la forme Gersat latinisé dans le procès des Templiers en Gerziaci, enfin Gerzat. Son terroir s’étend jusqu’au flanc est du
Puy de Var et du plateau des Côtes et de nombreux cultivateurs de Gerzat possèdent des terres sur le plateau
voisin. .Paul Eychart a intitulé son dernier livre (2003) de façon provocante César est entré dans Gergovie, Le mystère
éclairci, car il interprète la phrase de César : « Cesar Gergoviam …pervenit », où il
n’y a pas la préposition ad devant Gergoviam , ad marquant la direction sans pénétration, comme « César
entra dans cette Gergovie du pied des Côtes de Clermont »., au-dessous des
côtes, savoir pour moi Gerzat. Eckart
songe à Tremonteix.
Mais
reprenons le texte de la charte de 1149 :
« In Sauzeto, in Jussaco, in Gergovia, in Fontvestigio , etc Nec
amplius solvent tributum nostro castro de monte Rugoso sive de Montrognon,
ratione arcis quam eis etiam dedimus et damst in Gergovia et in circuitu ipsius
et in monte sive podio qui est supra, usque et comprehendo veterem masuram
antiquam Gergoviae » « Moi comte Guillaume, je donne à l’abbaye
de Saint André de Clermont et à ses ayant droit tous mes biens « à Sauzet –le-Froid, à Jussat (près de
Chanonat), à Gergovie , à Fontfreyde (de fontem frigidum, commune de
Saint-Genès-Champanelle), etc. , … à
Gergovie, et dans les alentours de
Gergovie, et dans le mont ou puy qui
est au-dessus de Gergovie, jusques et y compris une ancienne demeure de
l’antique Gergovie (est-ce le clos de Gearghault,cité par une charte de
1614 ?) . » Certains auteurs ont été embarrassés pour
localiser cette Gergovie dominée par un puy, alors qu’il s’agit, selon moi de
Gerzat, dominée par le puy de Var et ils
ont suspecté l’authenticité de la charte. S’agit-il ici de la ferme Gergoye,
près du mont de Merdogne comme Napoléon
III l’a compris, ou bien de Gerzat au
pied du puy de Var?.
Gergoye est
également cité dans une introduction en latin de la Gallia Christiana, œuvre sans doute du
même érudit que la charte de 1149 et
consacrée à « ce Clermont
(Ferrand,) voisin de la cité des Arvernes , Gergovie [Gerzat et les Côtes de Clermont], « située sur un mont très haut qui
avait tous ses chemins d’accès difficiles » , cité qui est située non loin d’Avernis ( Mont Rognon) et qui retient encore son ancien nom auprès
de tous ceux qui ne sont pas sans quelque connaissance des lieux, car un
certain mont (la montagne de
Gergovie de 625 mètres aux Côtes de Clermont) distant de quelques stades de la ville (de Clermont-Ferrand) est appelé Gergoya (c’est
probablement une mauvaise lecture pour Gergovia, le vi ressemblant à un y) où
restent des ruines et de vieux monuments de la ville (de Gergovie). » On remarque l’expression : « ceux qui ne sont pas sans quelque
connaissance des lieux » car si le nom de Gergoya pour Gerzat devait
être désuet, le nom de Gerzat pour le puy devait l’être encore plus.
Cette charte de 1149 est confirmée en ce qui
concerne Gergovie par deux bulles pontificales, l’une du pape Alexandre III en
1174, l’autre de Clément III en 1188 et par deux transactions entre l’abbaye et
Clermont de 1190 et 1193.
Le lieu de Gergovia
–Gerzat est encore désigné sous le même nom
dans un titre de 1189. Mais
on a mal compris toutes ces chartes en
localisant Gergovia à Montrognon ou comme Simeoni à Merdogne.
Ainsi Ph .Lebas, 1842, dans France, Dictionnaire encyclopédique,
tome VII) peut-il écrire : «Les lettres de fondation de l’abbaye de Saint
- André de Clermont datant de l’an 1149 et imprimées dans la Gallia Christiana font mention de la
montagne de Gergovia comme dépendant
du château de Montrognon (commune de Ceyrat),
et à cette époque les ruines d’une antique cité gauloise y subsistaient encore,
car il en est fait mention dans ces lettres.» Il a rattaché à Montrognon ce qui
doit se rattacher à Gergovie et cela a
amené certains partisans de Gergovie localisée à Gergoye-Merdogne à suspecter
l’authenticité de cette charte et de celles qui la confirmaient. De, même, J.
B. Bourguignon d’Anville, le célèbre
fondateur de la géographie, écrit en
1735 : « Les ruines (de Gergovie-Ceyrat ) se voient près du
château de Montrognon, entre Perignat, Jussat et le Crest. » Gergovie
(Ceyrat) près de Montrognon , Gergovie-Gerzat et Gergoye près de Merdogne ne doivent pas être
confondues.
3Une autre Gergoïe , Merdogne et Chanturgue
Le nom de la ferme de
Gergoye près du puy de gouille au
sens d’eaux dormantes où Napoléon III a voulu situer Gergovie, il semble, en
tout cas, provenir, non de Gergovia,
mais du francique gullja signifiant
mare et donnant goille en ancien
français,patois gouille au sens d’eaux dormantes, avec attraction sémantique de mare et de margouiller, aujourd’hui magouiller
et margouillat (lézard), salir, être plein de boue, cf .
Le latin mergulus, oiseau appelé
plongeon. Le nom de Gergoye est bien
celui d’une ferme : Napoléon
III, par décret, a baptisé Gergovie-Merdogne le
village de Merdogne dans la commune de
La Roche Blanche et on dit de nos jours
le village de Gergovie pour le village de Merdogne, nom qui
désignait d’abord le puy de Merdogne, 744 mètres d’altitude, .Le seigneur du
lieu s’appelait le seigneur de Merdogne.
Le nom de Merdogne
vient de l’adjectif latin merdulea , (mare )souillée d’excréments
d’animaux (merda), comme en
témoignent des noms de lieux
proches : Mardou, Mardis, etc.
Chanturgue vient du mot gaulois désignant un causse, et Cadurcium en est un doublet. Les causses sont peuplés de taillis. Or,
selon Polyen, « à gauche (du
grand camp de César, dans la plaine de Montferand) , il y avait des taillis bas et épais (c’est donc le causse de Chanturgue le bien nommé) qui joignaient la colline sur laquelle il
y avait une garnison (gauloise); à droite
c’était un précipice où il n’ y avait qu’un petit sentier que les
Gaulois gardaient avec beaucoup de soin et de troupes (le col du puy de Var
menant à l’oppidum de Gergovie) »Il s’agit de la prise de la colline de
Chanturgue ;
L’impossible localisation de Gergovie et la découverte en
1937 de la véritable Gergovie par le professeur Maurice Busset
A la fin du XVIII e siècle, l’Encyclopédie de Diderot affirmait
qu’on ignorait absolument où se trouvaient aussi bien Gergovia que Gorgobina. Donc, deux millénaires après la
bataille, aucune recherche sérieuse n’avait été faite. Pourtant, depuis Simeoni
(1569), nombreuses furent les polémiques.
Historique de la découverte de l’oppidum des Côtes de Clermont.
« Comment n’être pas scandalisé de voir les camps
promenés d’emplacement en emplacement, au plateau de la Serre d’Orcet, à la
roche Blanche, à gondole, au Crest, au Montrognon, à la vallée de l’Auzon, au
puy de Monton, à Chanonat, au puy de Jussat, au puy de Chégnat, à la butte
d’Orcet, au massif d’Auzelles, etc. ? » , s’indignait Pierre de
Nolhac en 1937. C’est dans L’Illustration du 25 février 1933,
n°4995, que sonne comme un coup de cymbale, la photographie en première page
des grands murs à contreforts de Gergovie , dont on s’étonne que personne ou
presque ne les ait remarqués et n’ait fait le rapprochement. Certes, il y eut
diverses et timides observations, comme celles de l’archéologue Bouyet
en1840. Maisil faut attendre cette date
de 1937et le beau livre de Maurice
Busset , Gergovie, capitale des Gaules et
l’oppidum du plateau des Côtes pour que commence véritablement une franche
contestation du site de la commune de La
Roche Blanche (Merdogne-Gergovie), la
thèse officielle depuis Napoléon III. En
1970, Paul Eychart participe avec
d’autres archéologues à l’identification officielle du camp romain de
Chanturgue et son livre Chanturgue, camp de César devant Gergovie,
marque une date importante en 1975.Citons encore de Paul Eckart son livre
le plus récent, César est entré à Gergovie…, le mystère éclairci (2003) L’hypothèse traditionnelle (Mérimée , qui se montre sceptique et poli dans Notes d’un voyage en Auvergne (1838), Napoléon III , Camille Jullian, dans son Histoire de la Gaule, 7 volumes,
1920, qui se montre très ferme, etc.)
qui place Gergovie sur le plateau dit de
Gergovie, près de La Roche Blanche, a gardé ses partisans. . Mais, comme les légionnaires de
César devant Gergovie n’ont pas entendu sonner le rappel, de nouvelles
hypothèses voient le jour, comme celle de l’oppidum de Corent qui a été émise par
Jean Baruch en 2010 après que des fouilles archéologiques eurent été
faites sur cet oppidum (Gergovie : fin du mystère).
Les arguments contre la localisation
traditionnelle à la Roche Blanche :
1) l’absence de ville,
urbs, le mot urbs désignant une ville avec enceinte (c’est l’élément
déterminant pour l’appellation). « Une ville gauloise , s’interroge
Mérimée, a –t-elle réellement existé sur
le plateau de Gergovie, et quels en sont les vestiges ? … Nulle part je
n’ai observé de pierres taillées, quadrati
lapides, telles que celles qui, d’après César, devaient former le mur
construit en avant de la ville et sur la pente même de la montagne. Je n’ai pu
trouver non plus de petites pierres de parement. »
2) l’absence d’eau. « Il n’y a pas de sources sur le
plateau de Gergovie,remarque Mérimée,
et, pour avoir de l’eau, il faut aller en puiser à l’Auzon, soit au Sud,
soit au Sud- Est. De là l’importance de cette rivière dans les opérations du
siège. »
3.) la vallée assez grande,
« satis magna » qui
empêche les légionnaires d’entendre la sonnerie de la retraite , vallée
inexistante.
4) l’existence du lac de Sarlièves et les marécages qui
l’entouraient jusqu’au XVIIe siècle, existence qui n’est pas signalée par César.
Pourtant, Jullian place le grand camp de César
entre le ruisseau d’Orcet, l’ancien
lac de Sarlièves, l’étroit passage de
Pérignat entre le lac et la Roche Blanche, ,et la route actuelle de Paris à
Perpignan, Il est vrai que d’autres,
comme Bouillet et Mathieu, le situent à
Gondole, sur l’Allier, où il y a un oppidum ou, comme de Lacombe, au puy d’Aubière.
D’autres encore, comme Vial et Fischer, situent ce camp sur le mont de
Crest, tandis que Passumot le situe sur la rive sud l’Auzon
5) César dit de ce qu’on estime être la Roche Blanche
qu’elle est escarpée « de tous
les côtés »., circumcisus ex omni
parte. Mais celle-ci ne l’est
aucunement.
6) l’absence de terrain plat pour la cavalerie.Mérimée
remarque : « Il devait y avoir aux environs un terrain propre aux
manoeuvres de la cavalerie ; car les cavaliers des deux armées
engagèrent, les premiers jours, une
suite d’escarmouches sans résultat. Or, si l’on se rappelle que le plateau du
Crest fait face à la partie sud de la montagne de Gergovie, où la pente est la
moins raide, cette position paraîtra la plus probable pour le camp de César.
Les combats de cavalerie devaient avoir lieu dans la vallée de l’Auzon, et
cette rivière étant facilement guéable, les Romains pouvaient pousser leurs
courses dans la partie de la Limagne à l’est de Gergovie. »
Les raisons qui compliquaient le problème
Mérimée a exprimé ses
doutes : « Plusieurs circonstances me semblent encore bien
extraordinaires, et sans parler de la course de douze cent pas que firent, en
montant une pente rapide, des soldats pesamment armés, la présence d’une
cavalerie sur ces escarpements est un sujet d’étonnement et d’incrédulité pour
nos militaires. Ce fut la cavalerie gauloise qui, d’abord, attaqua les
Romains ; praemissis equitibus,
dit César. Le roi agenais des Nitiobroges,
Teutomatus , s’enfuit à cheval de
son camp situé dans la ville. Peu de nos écuyers, je crois, voudraient galoper
sur les versants de « Gergovie ». » Quelles sont les
raisons qui ont ainsi compliqué le problème de Gergovie ?
1 D’abord, c’est l’incertitude des manuscrits, fort mauvais
en ce qui concerne Gergovie, par exemple en VII, 45, eodem luce ne veut rien dire ; il faut corriger et mettre eodem jugo..En
VII, 47, 1, continuo, qui signifie immédiatement ou par conséquent, n’a pas grand
sens ,il faut le corriger comme le voulait Heller en nactus clivum, au début de la pente.Les partisans de la Roche
Blanche comme d’ailleurs ceux des côtes de Clermont n’ont pas hésité à corriger le texte des manuscrits pour le
mettre en accord avec le terrain, ils
ont rectifié duodeni, chacun douze
(les deux fossés creusés par
César de 12 pieds chacun de profondeur) en seni, chacun six, ce qui
correspondrait aux deux fossés de 6 pieds de profondeur qui auraient été découverts par Auguste Stoffel, le fouilleur de Napoléon III, et qui
ont été découverts par Eychart..
2) Le soupçon sur l’honnêteté des fouilles faites par
Napoléon III à Alesia et sur Stoffel a
pesé lourd.
Tableau de quelques
localisations
Mérimée
et Jullian Baruch
Oppidum Puy de Merdogne Corent
Grand camp de
César Crest
Martres-de-Veyre
Petit camp de
César La Roche Blanche Puy de Marmand,
versant est
Eckart
Oppidum Côtes de Clermont
Grand camp de
César Montferrand (plaine)
Petit camp de César les causses de Chanturgue (où dès
1937 Busset signalait un camp gaulois),
première colline
Puy de Var (où dès 1937 Busset
signalait un camp gaulois), deuxième colline
Colline de la
Mouchette et plaine de la Mouchette
(le Maupas, vallon du mauvais
passage pour les Romains), colline intermédiaire entre Chanturgue et l’oppidum.
Le temple de Teutatès (Mercure).
Un historien ancien de la ville de Clermont-Ferrand,
Savaron, disait qu’il existait un temple de Mars, dieu de la guerre, sur les
Côtes de Clermont. Un ruisseau du voisinage, le Toth, nous donne son nom gaulois, Teutatès, assimilé par César à Mercure, mais qui a de nombreux
traits de Mars.
La réfection
gallo-romaine date de -22 , mais elle a laissé intact le mur précédent. ,
P ;66 En effet, Paul Eychart dans César est entré dans Gergovie indique, p ;66, un fait capital à propos de ce temple :
« durant les fouilles sont apparus des murs rustiques à pierres sèches
dont l’un était plaqué contre le mur gallo-romain du péristyle, l’un doublant
l’autre. »Or, il existe une construction comparable dans l’Ain à Izernore.
Jacques Maissiat, Jules césar en Gaule,
vol. 3, p.232, au terme de sa
description de cet édifice d’environ 20mètres de largeur et 23 mètres de
longueur,conclut :
« 1) que, à la place même où l’on voit aujourd’hui les
ruines du monument d’Izernore et avant que ce monument à colonnes y ait été
élevé, il en avait déjà précédemment été érigé un autre,
d’une même forme générale, de mêmes proportions horizontales, mais de
dimensions un peu moindres ;
2) que celui-ci, monument
primitif, construit simplement avec de petits matériaux et du ciment,
présentaitàl’extérieur, au moins jusqu’à la hauteur où l’on voyait la peinture
primitive, des parois bien unies et peintes en rouge vif. »Ainsi les Gallo-Romains ont profité de l’existence
antérieure d’un temple gaulois dédié
à Mars Rudiobus (couleur rouge à
l’extérieur des parois) pour bâtir un temple
gallo-romain qui lui servait de cadre et le consolidait le temple ancien.
Plusieurs figures animales du temple de Teuthatès des Côtes de Clermont
méritent des explications , car elles symbolisent des constellations.
Les constellations gauloises
Le cheval ou plutôt la jument Epona-Pégase
On connaît le petit cheval de bronze de Neuvy-en-Sullias
près d’orléans dans le Loiret qui porte une inscription dédiée à (Mars ) Rudiobus (rouge) .En territoire
averne, on a trouvé sur une monnaie de Brienos un cheval entouré d’un petit
temple, car il est l’animal de la guerre par excellence, surtout si on évoque
les chars et les figurations de Pégase sur les pièces de monnaie.
La Grande Ourse et les oursons
Nous avons une inscription à Beaucroissant en Isère dédiée
à Mercurius
Artaios,Mercure gaulois (dieu de la guerre également) à l’ours, ainsi que
la belle statue de bronze de Muri représentant une femme, la déesse Artio, en face de qui s’avance un ours , artos en gaulois, ours et arta, ourse. Il y avait 3 noms pour
l’ours :
1) le plus connu, l’ours
en général, gaulois artos , irlandais,art
, vieux-slave uxô,
sanskrit riksa-, avestique aresa,
arménien arj,grec arktos,
latin ursus, radical
indo-européen rkso;
2) l’ourson de plus de trois ans, celtique matu
; l’épithète du Mars gaulois, matunus, qui a, la force d’un ours, qualifie
comme ici un puissant dieu de la
guerre ;
3 ) l’ourson jusqu’à trois ans , aveugle, édenté et informe à la naissance
(l’expression « ours mal léché » provient de cette croyance que la
mère devait lécher son petit pour lui donner forme) ,mathonwy ,, mathghamhan ou
mathmhamna qui avec le préfixe mac devait donner Mac Mahon, On peut
l’interpréter le kymrique math vab
mathonwy, ours fils d’un ourson à peine né comme ourson formé à partir
d’un ourson informe.
Le chien
Sur le monument de Mavilly-Mandelot en Côte d’Or, le chien
est attribué à Mars. Mais la constellation du Chien ( Canis major) indiquait pour les indo-européens le début de
l’ancienne année de dix mois, le 21 mars,
l’équinoxe de printemps. Le chien d’Orion s’appelle Sirius,la canicule
ou petit chien et c’est aussi une constellation et signifie le soleil
(sanskrit Suriah) ;
Le lièvre, latin Lepus, grec Lagôs (constellation)
Le lièvre est plus
difficile car il nous faut remonter aux indo-européens ou plutôt aux
Ibères pour comprendre son intervention.
Il faut d’abord rappeler l’interdiction de manger du lièvre chez les peuples
d’origine celtique ou ibère, aussi bien les Anglais que les Australiens et même
jadis les Corses de Vezzani, d’origine liguro- ibère. Le lièvre, réputé de couleur
jaune, rappelle le soleil. Son nom signifie (celui qui a l)’oreille dévorée
(par le Chien levrier démoniaque
(analogue à l’infortuné galga espagnol,
de gal, nom du lièvre criard, cf
latin glis , et de ga, de laghwa, déchireur, ou au levrier canarien).Oreille se dit en grec ousos, en latin auris
(de ausos) et arracher en grec laphussô (cf grec laptô), en arménien lup’el,
d’un radical laghw , arracher avec
les dents : avec ôs , oreille on retrouve ce verbe dans
le grec lagôs, le latin lepus,celui qui a l’oreille arrachée
(par le Chien de la constellation).
Tilak, dans Orion ou
recherches sur l’antiquité des Vedas, p. 181 sqq, cite un hymne du Rig Veda : « O Indra !
Comme tu protèges ton favori (Mriga,
correspondant au lièvre celtique ou plutôt à un ochotonidae du type du lièvre
siffleur ou criard ou encore du pika, mriga étant la métathèse, -gari, - du sanskrit girih, cf
latin glis, gliris), grec galeè, lièvre, loir, chat, belette
familière) laisse le chien ,lui qui , dans sa gloutonnerie, est toujours
à pourchasser ,le mordre à l’oreille Je
lui couperai la tête afin qu’un être
malfaisant ne puisse jouir de son plaisir.» et Tilak
continue : « Les trois
étoiles de la tête d’Orion dans
la constellation d’Orion évoquent une tête d’animal,car les deux étoiles des
genoux d’Orion nous donnent les quatre pattes de l’animal (lièvre pour nous,
antilope ou autres pour d’autres), dont on pourra admettre que la tête
correspond aux trois étoiles de la tête d’Orion….J’ai montré comment on devait
trouver l’image de la tête de Mriga dans le ciel. En prenant les trois étoiles de la Ceinture d’Orion pour faire le
sommet de la tête, le Chien est tout près de l’oreille droite de Mriga et l’on
peut admettre qu’il va la mordre. »
Le lieu d’incinération des Romains.
César dut enterrer ou incinérer ses 700 morts et ses 46
officiers. Pour les officiers, il a
certainement pratiqué l’incinération. Or, Paul Eychart, dans César est entré
dans Gergovie, p 50, nous apprend que « sous-jacente au gallo-romain de
« Var 2 » s’étendait en
direction de laplaine un lit de cendres qui fut suivi sur 200 mètres dans une
tranchée EDF.Pour les hommes de troupe,
plutôt que de creuser une énorme fosse commune, il a pu utiliser
les fosses déjà creusées, en
particulier les deux tranchées menant du grand camp au petit camp.
Les fossés
Selon Eychart, p. 80, on peut voir sur le flanc est de
Chanturgue deux fossés de 4 mètres(6 pieds environ) de largeur
environ, l’un sur la partie sud, l’autre sur la partie nord. « Leur
tracé est rare, écrit Eychart, sans exemple dans la région et à l’image des
tranchées militaires d’approche, en zigzag comme l’est celui de la liaison des
deux camps du blocus de Massada en Palestine. » Le texte de César porte : « deux fossés de chacun douze (duodeni) pieds de largeur (plus de 7 mètres au total) et de quatre pieds (1mètre 20 de profondeur) chacun
de profondeur ».Il faut le corriger en seni,
6 pieds chacun, comme dans l’hypothèse de la Roche Blanche. Il est vrai que la
profondeur semble suffisante pour dissimuler les légionnaires, surtout si
ceux-ci se courbent et dissimulent leurs
casques. .
La vallée « satis
magna », assez grand, qui empêcha les légionnaires de César d’entendre
le signal de la retraite.
Pour Eychart, il
s’agit de la plaine de la Mouchette
appelée encore appelée le Maupas(le
vallon du mauvais passage pour les Romains) ou du Cheval mort, la Mouchette
étant une colline intermédiaire entre Chanturgue et l’oppidum.
Le scénario de la bataille aux Côtes de Clermont.
L’oppidum de
Vercingetorix (300 hectares, 645 mètres d’altitude)
Le fait incontestable est que ces magnifiques remparts qui
avaient résisté au blocus par la faim organisé par les Cimbres et les Teutons
et qui avaient vu le roi arverne Bituit dans sa gloire, puis Vercingetorix et
César démontrent l’existence de ce qui ne peut être qu’une très vaste place-
forte gauloise. Quand on ajoute les noms de Gerzat et celui de Gergovia ou
Gergoya attesté par une charte de 1149 pour le puy des Côtes de Clermont de 645
mètres d’altitude et sans autre nom connu, le doute n’est pas permis.
Vercingetorix , qui
campait sur la montagne même, in monte,
avait autour de lui, à de faibles
distances, les troupes de chaque peuple qui, couvraient toutes les collines de
cette chaîne de collines et de puys (omnibus
ejus jugi collibus) et offraient
de toutes parts un aspect effrayant Il avait installé son camp sur les
terrasses entre deux murs qui s’étageaient en contrebas de la ville.
Il y a 5 chemins
qui mènent à l’oppidum
Le grand camp de César dans la plaine de
Montferrand
Dion Cassius nous dit que le
grand camp de César était situé dans une
plaine
Le petit camp de César, Chanturgue , la conquête nocturne du camp gaulois de Chanturgue.
César écrit , P 152: « Il y avait en face
de (e regione) de l’oppidum gaulois du puy de Gergovie aux
Côtes) une colline (collis, grec lophos, Chanturgue) qui se trouvait au pied même de cette montagne (montis, le puy des Côtes de Clermont), colline remarquablement fortifiée et de toutes parts escarpée ; en cas
d’occupation par nous, nous priverions
l’ennemi de la plus grande partie de son approvisionnement en eau et en
fourrage ; mais elle avait une garnison qui était loin d’être faible.
César dans le silence de la nuit sort de son camp, s’empare du poste dont il
culbute la garde avant que de la ville
on puisse lui envoyer des secours, y met
deux légions, et tire du grand au petit camp deux fossés de chacun douze (duodeni) pieds de largeur (plus de 7 mètres au total) (texte
incertain, corrigé en seni, six pieds)
et de quatre pieds (1mètre 20 de
profondeur) chacun de profondeur »
Le Grec Dion Cassius (155-235) écrit dans son Romaïkè Historia (livre 40, 32) :
« La citadelle, placée sur une éminence fortifiée par la nature,
était entourée de solides remparts. Les
barbares avaient occupé avec des forces redoutables toutes les hauteurs
voisines et pouvaient y rester sans danger, ou descendre dans la plaine, avec
la certitude d’avoir presque toujours l’avantage. En effet, César, n’ayant pu
s’établir sur une hauteur, avait son camp en rase campagne (César dit planities, surface plane, plaine), et il ne lui était pas possible de connaître
d’avance les projets des ennemis. Ceux-ci, au contraire, des hauteurs où ils étaient postés, avaient vue
dans son camp…Après avoir attaqué plusieurs fois la montagne (le puy de Gergovie aux Côtes) sur laquelle la citadelle était bâtie, César en avait pris et fortifié
une partie (en réalité la colline de
Chanturgue), ce qui devait lui
permettre d’attaquer plus facilement le reste ; mais, en définitive, il fut repoussé et perdit
beaucoup de monde. »
Le petit camp de
César à Chanturgue est un camp à entrée défendue par une clavicula
et par un titulus constituant un dispositif à chicane, c’est-à-dire qu’il n’y
a pas de vantaux aux portes qu’on puise ouvrir ou fermer, mais qu’il faut les
obstruer (verbe obstruere utilisé par
César) avec des mottes de terre et des branchages lorsqu’on craint une attaque.
Le grec Polyen, dont on raconte qu’il avait visité les lieux, nous dit dans
ses Ta
stratègika, La tactique du général (vers 163), VIII, 23, 10 : « Gergovie était une
ville très forte par la bonté de ses murs et par son assiette avantageuse,
étant élevée quant à la crête des retranchements (je lis echôn +adverbe hypsèlôs+accusatif de relation de
kephalè au pluriel),
sans hauteurs au voisinage plus hautes qu’elles. A gauche [ du puy deVar], il y avait des taillis bas et épais (c’est
un causse comme l’indique le nom gaulois de Chanturgue ) qui joignaient la colline (de Chanturgue) sur laquelle il y avait une garnison (gauloise) ; à droite (le
col qui joint à l’oppidum le puy de Var où l’on a trouvé les traces d’un camp
gaulois dès 1937, bordé de précipices)
c’était un précipice où il n’ y avait qu’un petit sentier que les Gaulois
gardaient avec beaucoup de soin et de troupes. César prit les plus dispos
de ses soldats et les plus endurcis à la fatigue, et les envoya, la nuit, dans
les taillis. Il ne leur donna que des javelots très courts et des dagues de peu
de longueur à cause de l’embarras des broussailles et leur ordonna de se couler
doucement dans ces taillis, non pas tout debout, mais couchés et en se traînant
sur les genoux. Au côté gauche de la
colline, ces gens se
traînèrent ainsi jusqu’au point du jour ; au
côté droit, César présenta son armée pour y attirer les Barbares. En effet,
ils s’opposèrent fortement à l’ennemi qu’ils voyaient pendant que ceux que les
Gaulois ne voyaient pas s’emparaient de la hauteur ».
La distance entre Chanturgue et l’oppidum
César nous parle de 1200 pas (1798 mètres) entrel’endroit où
commençait la montée et les remparts de la ville. Du côté oriental de
Chanturgue, telle est bien la distance jusqu’aux remparts.
Le puy de Var et son col : les feintes de César
César voulait détourner l’attention des Gaulois du point où
il comptait les attaquer réellement, à partir du petit camp. Il fit donc une
démonstration vers une colline détachée
du puy d e Gergovie aux Côtes, le puy de Var, et qui était devenue l’objet de l’inquiétude
des Gaulois depuis l’établissement du petit camp, étant donné le col étroit qui
joignait le puy à l’oppidum par un
chemin par lequel il y avait accès à l’autre partie de l’oppidum Le
camp vidé d’hommes aperçu du petit camp par César dorsum esse ejus (il s’agit de la collem) jugi prope aequum , sed
silvestre et angustum, qua esset aditus ad alteram partem oppidi L’échine de cette colline (jugi) était pratiquement plate, mais
boisée et étroite, formant le chemin par lequel il y avait accès à une autre
partie de l’oppidum Aussitôt , les Gaulois craignant beaucoup pour ce point et étant bien persuadés que si
les Romains, déjà maîtres de la colline
de Chanturgue, s ‘emparaient d’une seconde colline, ils seraient pour
ainsi dire cernés sans pouvoir ni sortir ni aller faire du fourrage, se portèrent en masse sur le point
menacé où ils avaient un camp dont on a
retrouvé les traces (plan datant de 1937 de Busset).
César avait en même temps envoyé,
au milieu de la nuit, plusieurs escadrons de cavalerie, avec ordre de se
répandre en tous lieux avec beaucoup de bruit. Ayant ainsi détourné l’attention
des Gaulois sur le puy de Var, César, qui avait fait passer secrètement la plus
grande partie de ses troupes du grand camp de la plaine de Montferrand dans le
petit camp de Chanturgue grâce aux deux fossés qu’il avait fait creuser dans
cette intention, donna tout à coup le signal de l’assaut.De plus, au point du jour, il fait sortir du grand camp beaucoup
d’équipages et de mulets qu’on décharge de leurs bagages. Il donne des casques
aux muletiers pour qu’ils aient l’apparence de cavaliers et leur ordonne de
faire le tour des collines. Il fait partir avec eux quelques cavaliers qui
doivent faire semblant d’aller au loin. Il leur assigne à tous un point de
réunion qu’ils gagneront par un long circuit autour de l’oppidum. «César
envoie une légion par (question
qua, le lieu par où l’on passe,
ablatif) la même croupe (celle du puy du
Var) et, quand elle a fait quelque
chemin, il l’arrête et la fait se cacher dans un endroit à basse altitude et boisé. Les
soupçons des Gaulois redoublent et ils font passer toutes leurs troupes de ce
côté. César, voyant le camp des ennemis
vidé, fait couvrir les insignes, cacher les enseignes et défiler les soldats du
grand camp dans le petit par pelotons pour qu’on ne les remarque pas de
l’oppidum.Il fait monter dans le même temps
les Eduens sur la droite par un autre chemin. Legionem eodem jugo (correction de luce qui ne veut rien dire)
mittit et paulum progressam inferiore constituit loco silvisque occultat…. Ab
dextra parte alio ascensu eodem tempore Haeduos mittit.
Le grec Polyen nous donne une description dont
on ne sait si , comme le croyait C .Jullian, elle se rapporte à la conquête du
petit camp de Chanturgue , ou bien si elle se rapporte, comme il est plus
vraisemblable, à la feinte concernant le
ravin du puy de Var : César y a
fait manoeuvrer bien en vue une légion
pour faire croire aux Gaulois qu’il veut tenter l’assaut par le col du puy de
Var Voici ce qu’il écrit (vers
163), dans ses Ta stratègika , VIII, 23, 10 : « Gergovie était une
ville très forte par la bonté de ses murs et par son assiette avantageuse,
étant élevée quant à la crête des retranchements (je lis echôn +adverbe hypsèlôs+accusatif de relation de
kephalè au pluriel),
sans hauteurs au voisinage plus hautes qu’elles. A gauche [ du col du puy de Var qui joint l’oppidum au
puy de Var où l’on a trouvé les traces d’un camp gaulois dès 1937,], il
y avait des taillis bas et épais (c’est encore un causse comme à
Chanturgue au nom révélateur ) qui
joignaient la colline (de Var ) sur
laquelle il y avait une garnison (gauloise) ; à droite (du col bordé de
précipice qui joint l’oppidum au puy de Var ) c’était un précipice où il n’ y avait qu’un petit sentier que les
Gaulois gardaient avec beaucoup de soin et de troupes. César prit les plus
dispos de ses soldats et les plus endurcis à la fatigue, et les envoya, la
nuit, dans les taillis. Il ne leur donna que des javelots très courts et des dagues
de peu de longueur à cause de l’embarras des broussailles et leur ordonna de se
couler doucement dans ces taillis, non pas tout debout, mais couchés et en se
traînant sur les genoux. Au côté gauche
de la colline, ces gens se
traînèrent ainsi jusqu’au point du jour ; au
côté droit, César présenta son armée pour y attirer les Barbares. En effet,
ils s’opposèrent fortement à l’ennemi qu’ils voyaient pendant que ceux que les
Gaulois ne voyaient pas s’emparaient de la hauteur ». Suivons de près
Eychart : pour accéder à l’autre partie de l’oppidum, il faut faire le tour de la chaîne de collines ou jugum. Quant à l’accès au puy de Var, il
est possible non seulement par le col entre le puy du Var et l’oppidum (la
légion), mais encore par les sommets du jugum
à partir de sa dernière colline, qui est aussi la moins élevée : celle
de Cébazat. Après sa marche dans la plaine, la légion s’avancera sur le jugum et s’immobilisera entre deux de
ses sommets devant le col du puy de Var afin d’inquiéter les Gaulois.
La colline intermédiaire, la Mouchette et le lieu de l’assaut.
«Pour ainsi dire à mi-hauteur d’une colline (celle de la Mouchette), longitudinalement
et selon la nature de la montagne, Vercingétorix avait construit un mur de grandes pierres de six
pieds (1m80) qui était destiné à freiner notre élan » Aux Côtes de
Clermont , entre Chanturgue et l’oppidum, s’érige la colline de la Mouchette
sur une sorte d’ isthme ou de col étroit , bordé de chaque côté par des ravins
très en pente sur la gauche et impraticables sur la droite (à 60%) qui relie
les deux hauteurs. Ce passage s’élargit au milieu à la dimension du flanc de la
colline de la Mouchette, vers le bord de l’oppidum. La colline de la Mouchette
est campée à l’endroit ou le col se raccorde au bord de l’oppidum,
p .116 .Au revers de la colline de la Mouchette existe un vallon dit
de Maupas, -celui qui a empêché les légionnaires d’entendre le signal de la
retraite. Les légionnaires sortirent
Le scénario de la seconde attaque selon Eychart
César opère deux mouvements de diversion :
1) le premier est confié à des escadrons qui suivront la base des collines la nuit, par la plaine, sur la droite et
prendront position sur le revers de la montagne de Gergovie.
2) le second sera composé de cavaliers et de muletiers
déguisés n cavaliers qui, au petit
matin, iront dans la même direction que les précédents et s’écarteront des
collines dans la plaine, pour que les Gaulois postés sur les hauteurs ne
puissent distinguer les mulets des chevaux ; puis, arrivés à l’extrémité du jugum, ils feront le tour et rejoindront
les escadrons (7 kilomètres)
Les deux groupes ont
contourné les collines (« collibus
circumveni jubet »)Ces troupes
atteindront l’extrémité de la chaîne de collines, la contourneront
, s’engageront dans la vallée du Bédat
et se réuniront vers le village de
Blanzat..
La légion de l’assaut
véritable suivra le même chemin, mais s’arrêtera en route, progressant par
les collines de la chaîne, mais sans en faire le tour comme les autres troupes.
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