Les représentations sur les mégalithes tardifs en lien
avec la circoncision .
Captatio benevolentiae :
La première version de ce texte datait d’avant
que je ne me sois penché sur les pétroglyphes calédoniens et que je les aie
liés à la circoncision, à la subincision
et à la superincision (voir mon blog Le
secret des pétroglyphes et le secret de l’homme en Calédonie), en utilisant
les travaux de Bettelheim (Les blessures
symboliques) et de Roheim dans Héros
phalliques et symboles maternels, ainsi, dans une moindre mesure , que L’énigme du sphinx du même, et de Haddon,
The decorative art of British New Guinea.
J’avais déjà, certes, bien vu que
les dolmens n’étaient pas des tombes, mais des lieux d’initiation. Il aurait
fallu aller plus loin et mettre en rapport
l’initiation et les boyaux coudés
des allées couvertes bretonnes, où
l’initié devait ramper à quatre pattes, voire à reculons, reproduisant la
démarche de la naissance. Voir mes blogs Le
dolmen immergé de la Conie, ainsi que son important Complément, et aussi celui sur
Menhirs et « pseudo- polissoirs : les débuts de l’agriculture en
Beauce.
Les supports gravés de
Gavrinis montrent des canines pointe en bas et on peut supposer que cette avulsion de canines de la mâchoire
inférieure avait remplacé ou accompagnait
la subincision ou la superincision comme cela est fréquent (Vanuatu, etc
Les menhirs.
J’ai présenté dans mon blog
cité plus haut les menhirs en général
comme des catalyseurs de fécondité magiques liés aux débuts de
l’agriculture : plus ils sont hauts, et plus les moissons monteront .
Mais certains menhirs ne peuvent pas rentrer dans ce cadre , en particulier, les menhirs troués au
milieu ; le trou représente alors le trou de la subincision, pratiqué au
milieu à peu près de la verge, sur la face inférieure en générale. J’ai vu sur
Internet une carte postale d’un menhir
disparu au sommet en forme de binette ou de bêche, disait-on, avec deux
« oreillettes » qui pendaient
de chaque côté. Ces « oreillettes » ou « ailes »
peuvent représenter le résultat de la subincision qui divise en deux le pénis
et laisse deux « ailes » de chaque côté. D’autre part, j’ai vu, à Saint- Denis-les- Ponts, un menhir qui
évoquait une circoncision et, près d’Illiers, il y a une « pierre à gland ».
Les dolmens bretons sous
tumuli ou cairns.
L’évolution
des dolmens : de l’initiation à l’extraction d’une dent (dolmens enterrés avec
couloirs coudés, tumuli de terre ou cairns de cailloux), puis à l’exposition des cendres.
1) Des canines de mâchoire
inférieure nettement figurées.
L’initiation qui avait
présidé à la construction des dolmens en tant que lieux d’initiation prit plus tard des formes en lien avec la
circoncision, la superincision et
surtout la subincision, voire avec la substitution symbolique d’une dent au
prépuce et le rite d’avulsion d’une dent. Les cairns ou
les tumuli bretons semblent bien avoir servi à ces fins, ainsi que le montrent
les canines de mâchoire inférieure pointe en bas qui figurent sur le support de Gavrinis. Y en avait-il aussi
d’arrachées à la mâchoire supérieure ? Trois, pointe en haut, y figurent aussi.
Lorsque les cérémonies
d’extraction dentaire et autres furent devenues obsolètes, le dolmen
devint alors disponible, avec l’avènement de la crémation, pour
servir de lieu de rangement et
d’exposition à des urnes pleines de cendres humaines lorsque le
dolmen n’avait pas été enterré pour les
cérémonies de circoncision et d’extraction dentaire.
C’est surtout sur les dolmens
bretons que l’on découvre des motifs intéressants. Les dents ont
souvent été prises pour des haches non
emmanchées comme sur deux menhirs du cromlech d’Er- Lanic, sur l’un
de ceux de Kergouan (Ile –aux- Moines) ,sur ceux de Crucuny à Carnac et sur les dolmens du Mané
Lug et du Mané Rutual.
Les pêcheurs armoricains qui avaient comme totem la seiche
et ramassaient ses œufs pour s’en nourrir pouvaient associer leur totem à la
cérémonie d’avulsion des canines. La photo de droite du buisson garni d’œufs de seiches est à comparer avec le pictogramme du milieu du support gravé de
Gavrinis, plus haut, sur le dessin de gauche, ressemblant à une tige de blé.
2) Les plumes de queue , signes de circoncision nettement
figurées sur les supports.
Le duvet, andatta , ou inquabara andatta,
Inquabara andatta: tel est le nom en Australie chez les Arandas du sud,
Roheim, L’énigme…, p.127, de la
cérémonie d’initiation et inquabara y désigne un tjurunga, une
planchette cérémonielle avec cercles de fécondité. Peut-être retrouve-t-on ce
nom dans Locmariaquer, métathèse de baranqua ?
Roheim écrit, dans Héros phalliques…,
p. 132 : « Le caractère « sacré » d’une
cérémonie totémique [de circoncision] est défini par l’absence des femmes
et par l’emploi d’andata [ou d’inquebara]».Les mots andatta ou inquebara sont
donc, à eux seuls, une proclamation que le rite totémique
utilisant du duvet blanc d’oiseau collé sur le corps au moyen de sang venant du
bras ou de la subincision est pratiqué dans ces cérémonies. Le cacatoès
blanc à huppe jaune, choisi comme totem
par certaines tribus, a pu fournie le duvet en Australie et en Papouasie, la
colombe en France.
Deux indices confirment que cette cérémonie était
pratiquée en Bretagne: une prétendue
feuille de fougère à Locmariaquer,
en réalité une plume, et des plumes de queue
à Gavrinis.
A droite de la photo, on peut
apercevoir un pénis subincisé, séparé en deux.
Ci-dessous, en bas, à gauche,
les plumes de queue visibles sur les grandes dalles de Gavrinis.
ci-dessous, la 2e
à gauche de la première rangée.
Y a-t-il un rapport entre les cérémonies de subincision et les «plumes »
des Tables plates de Locmariquer et des
grandes dalles de Gavrinis ?
Les Américains appellent ce duvet « down powder » (c’est-à-dire duvet, down,
en poudre, sur l’extrémité des plumes,
le bout de la plume se désagrégeant en
une fine poussière de kératine). Les pulviplumes existaient déjà chez les
dinosaures. Elles se trouvent chez les
psittacidés (cacatoès blanc), les columbiformes,
les oies etc. Le cas extrême est celui
d’un phasianidé, le Lophophorus impejanus, vivant en Inde, en Afghanistan et au Pakistan
ainsi qu’en Assam. Chez lui, les pulviplumes forment une énorme tache
blanche sur le dos, toute resplendissante : on dirait de petites perles de nacre d’un blanc éclatant, très brillantes, jetées en vrac sur son plumage : il est si
beau que le Népal l’a choisi comme emblème national.
3 Le prétendu
« poulpe « de Lufang , représentation du pénis subincisé .
Œufs de seiche
Quelle ressemblance entre ces
oeufs de seiche et le dessin gravé !
Ci-dessus la figuration, de
chaque côté, à travers des sortes de spirales,
des deux « ailes » ou « oreillettes » du pénis subincisé, fendu en deux, avec les
deux testicules représentés par de petits cercles, et d’une sorte de
« vagin dans le pénis incisé » , selon les mots de Roheim,
d’organe femelle dans un organe mâle à la suite de la mutilation rituelle.
Le trait au centre est la fente de la subincision dans l’urètre, le second méat
artificiel.
4 Le prétendu « motif- bouclier » de
l’île Longue : la représentation d’un
initié avec sa coiffure rituelle
de « rayons » comme les têtes wondjima
australiennes placées dans la
constellation des Pléiades, indice de la date
des semailles.
« Les figurations de ce
que l’on appelle l’ « écusson-
bouclier » (fig.17, p. 98, dans
F. Niel, Dolmens et menhirs) sont
assez nombreuses. On peut en observer sur les pierres des dolmens de l’île
Longue (Baden), du Mané - Rutual (Locmariaquer), de Grah Niohl (Arzon), de Mané
– Braz (Erdeven), de Mané -Kerioned (Plouharnel,), etc. »
« Les rayons » ou lyampa des Aranda
appelés kililin et ilyin par les Pitjentara, les Jumu et
les Pindupi.
Ces baguettes sacrées, de
longueur variée, sont plongées dans le sang et recouvertes de
copeaux à une de leurs extrémités (Roheim, L’énigme
du Sphinx, p. 128 de l’édition française, cité par Roheim, Héros phalliques et symboles maternels, p.128) .Elles
peuvent être piquées dans les cheveux : c’est alors la
coiffure de branchages appelée [g]upi signalant
l’initié circoncis. Mais ces
baguettes peuvent aussi être travaillées en forme de croissant ou d’arc pour représenter la Voie lactée (cf. le serpent arc-en-ciel) et les Pléiades, l’arc , ici fermé, rappelant
une demi-lune avec des rayons. On les imprègne de sang, tout particulièrement
la partie médiane de la demi-lune et l’extrémité des rayons. Pour Roheim,
« l’arrangement en forme de
croissant teint du sang de la subincision
représente l’orifice de la
subincision, tandis que les petites
baguettes trempées dans le sang représenteraient le pénis ».
Tout ceci rappelle les têtes wondjima peintes dans les grottes
australiennes et qui peuvent faire
tomber la pluie. Ce sont des têtes
auréolées de rayons ou de poils (des
objets cérémoniels constitués de baguettes
appelés lyampa par les
Aranda).
Photo n°1
Ci-dessus (première photo)
deux serpents arc-en-ciel avec des
points jaunes (œufs) représentant deux femmes mythiques et la Voie lactée. Les deux anses latérales sont, une fois encore, les
« ailes » ou « oreillettes » de chaque côté de l’urètre
fendu. On les retrouve au-dessus du serpent supérieur et sous le serpent inférieur, qui symbolisent les deux rivières composant
la Voie lactée, de chaque côté du Sac à charbon plein de fœtus.
La tache noire sous la tête
auréolée de rayons ou de poils (objets cérémoniels constitués de baguettes et
appelés lyampa par les Aranda) est
une constellation appelée le Sac à
charbon de bois (altawaritji), Roheim,
L’énigme…, p. 130 et 146, que les aborigènes appellent ambilia- ijura , poche marsupiale, -ikura, - avec deux tjurungas
: il s’agit de l’amnios qui
enveloppe l’embryon dans le ventre de la mère, et le terme est employé aussi
bien pour les humains que pour les animaux.
2e photo
Ci-dessus (2e photo) des têtes wondjina fraîchement repeintes (cercles
de fécondité composant la Voie lactée) dans une grotte australienne, Roheim, Héros phalliques …, p. 335
Chaque tête pourrait représenter une étoile des Pléiades, dont le nom signifiait
l’annonce des pluies (cf. le latin pluit).
La période du coucher des Pléiades début novembre marquait selon Hésiode le
début de l'hiver dans l’hémisphère nord. []L'apparition
des Pléiades en hiver fait l'occasion
d'une fête du sud-est de l'Inde connue
en tamoul sous le nom de Lampe à
huile de Karthikai. Les Arabes associent les Pléiades à la saison sèche et aux fortes chaleurs. Le
nom arabe des Pléiades est الثريا ('ath-thurayyâ), à l'origine du prénom persan Soraya. Comme le souligne
Wolfhard Schlosser, professeur d’astronomie à l’Université de la Ruhr (Bochum),
les prêtres et chamans du Néolithique accordaient une extrême importance à cet amas
ouvert, puisque son apparition marquait
dans tout l'hémisphère nord le début des semailles de novembre
d orge d’automne ou escourgeon. Une représentation picturale des
Pléiades se retrouve sur le disque
de Nebra daté du début de l’âge de bronze, de – 1600 av. J. C. D’un côté du disque, l’arc représente la Voie
lactée et , de l'autre côté du disque, à
l'opposé, un autre arc (comme pour les Australiens) la Voie lactée. En tout cas, le disque de
Nebra nous donne une vue du ciel à l’époque des mégalithes : les Pléiades
au Ier novembre avec le Centaure et Orion, les Nuages de Magellan, la Voie lactée
qui toutes jouent un grand rôle
dans la mythologie australienne.
5 L’ « ombrelle » du Petit- Mont :
l’étoile des Pléiades , signe des semailles en novembre.
On a beaucoup glosé sur le
sigle qui ressemble à une ombrelle, sigle qui se retrouve jusqu’en Papouasie en
lien toujours avec la circoncision. Haddon,
dans un gros ouvrage datant de 1894 The decorative art of British New Guinea,
y reconnaît, avec hésitation, une
méduse, planche III, 19 : venant de Muralug, elle figure sur une pipe du
British Museum ,6521, collection
Armit. .Moi-même j’ai un temps voulu y voir les œufs de l’Argonauta nodosa qui ressemblent à des anémones de mer et qu’on a
pris pour des soleils .Voir planche de
la page suivante.
Le petit a de la planche, en haut,
représente les œufs de l’Argonauta
nodosae : on les a pris pour des soleils .Ils ressemblent à des anémones de mer.
Que j’étais loin de la vérité
alors ! Je pense aujourd’hui qu’il s’agit en réalité de la représentation d’une étoile des Pléiades qui devait marquer la date de la cérémonie
d’extraction dentaire et des semailles de l’escourgeon.
5 Le « soleil » de la Table
des Marchands : l’étoile des Pléiades et les semailles de l’orge d’automne
ou du millet.
Là encore,
Haddon, op. cit, planche III, 20,
évoque , pour un dessin papou analogue,
la possibilité de « sunstar »,
soit en français un soleil
de mer épineux, et moi-même j’avais pu songer à une anémone de mer. Je penche aujourd’hui
pour un cercle concentrique de fécondité, , comme les appelle Bettelheim ,
un lieu totémique de reproduction des céréales, plus exactement pour telle étoile des Pléiades qui préside à leurs semailles. On trouve des
crosses sur cette table des Marchands, qui peuvent être les représentations de germes d’escourgeon ou de
millet (voir ci-dessous un dessin de la Table des Marchands avec les crosses ou germes de céréales).
.
6 Les cercles concentriques de fécondité de Gavrinis et les deux pieds de Petit-Mont.
Les cercles concentriques de fécondité sont des
pierres totémiques, c’est-à-dire capables d’engendrer magiquement des animaux.
Pour Roheim, le cercle concentrique représente un nombril en relation avec le cordon
ombilical et avec la naissance : c’est un euphémisme, lui dirent les
aborigènes qu’il interrogea, pour le
vagin, entendons le « vagin dans le pénis incisé ». Ajoutons un détail supplémentaire : dans la commune de
Hienghène, près de Ouaré où existe un beau pétroglyphe représentant un cercle
de fécondité (reproduit sur les timbres de Calédonie ), sur la propriété de mon ami Similien Nahiet,
existent quelques pétroglyphes sur une grosse roche au bord de mer. A ma
demande, Similien , fils d’un coutelier de Saint -Etienne et d’une mélanésienne
d’Ouvéa, avait interrogé un ancien sur
leur signification et ce dernier lui avait répondu que les cercles concentriques comme ceux de
Ouaré étaient des symboles femelles, dans lequel le mâle était caché : allusion
à la circoncision, à la superincision pratiquée en Calédonie et à la subincision
australienne qui visent à affirmer la
prééminence du mâle dans la procréation.
Les pierres que Roheim a étudiées sont pour lui des symboles maternels, appelés par les
Aborigènes des tjurunga ou churinga .Ils peuvent être de bois ou de pierre.
Le centre totémique (Roheim, op . cit., p. 168) est l’endroit où l’ancêtre
totémique est en quelque sorte « descendu » en cherchant un endroit où se fixer, -le
centre de multiplication magique des animaux pris comme totems, toujours situé
dans des régions où l’animal correspondant était prolifique à un moment donné,
mais où son espèce était menacée car
l’animal avait été trop chassé ou pêché afin d’ être mangé. Souvent, le centre totémique est reproduit par
tatouage sur le corps du « totémite », ainsi que sur le sol au
voisinage. Roheim,op . cit., p .140, rapporte que des exécutants d’une cérémonie de l’émeu portaient sur leur dos des cercles
concentriques tatoués, ainsi que des traces de pas des ancêtre émeus .Or, les pieds symbolisent selon
Roheim un euphémisme pour vagin, entendons vagin dans un pénis introcisé.
7 La
hache- charrue de la table des Marchands.
J’hésite
beaucoup quant à la signification de ce motif.
Première hypothèse :
Voici
la description donnée dans Roheim, Héros
phalliques…, p. 18 , de la
subincision australienne: « l’opérateur , à l’aide d’un couteau de
pierre, fait une entaille dans l’urètre, généralement à la base du scrotum,
près des testicules ; parfois
au voisinage du gland du pénis, zone moins douloureuse ; la fente
pratiquée finit par s’étirer sur toute
la longueur de l’urètre : la fente varie de un à trois centimètres de
long ; l’opérateur l’ouvre bien en tirant la peau qu’on entend , dit
Roheim, « craquer ».Si le novice souffre trop ou s’évanouit,ses père
et oncles le réconfortent et le raniment, et mettent des braises chaudes sous
les organes génitaux…. Pour bien élargir le pénis, on l’appuie, aussitôt après
l’opération, sur une pierre plate ; on introduit parfois dans l’ouverture
une minuscule branche de pandanus rouge , pour que l’orifice, après
cicatrisation, soit toujours rouge. Périodiquement, à l’occasion des
cérémonies, les hommes refont saigner cet orifice et l’agrandissent: le
pénis donne alors l’impression d’être dédoublé .
Cette opération spectaculaire a été désignée sous des noms divers :
urétrotomie pénienne, hypospadias (ou épispadias pour la superincision de
Calédonie et du Pacifique) artificiel, introcision, rite de Sturt,(Charles
Sturt, un des premiers découvreurs de l’Australie) etc. » En ce cas, on
pourrait reconnaître les testicules et la peau du scrotum à la droite du dessin
et l’incision à la base du scrotum, puis vers la gauche la verge avec une
seconde incision sous l’urètre (le
demi-cercle
du dessin ci-dessous).
Ce
dessin ainsi interprété serait l’indice
d’une forme particulièrement archaïque de « introcision » avec une
seconde incision sous la verge, qui
aurait précédé la circoncision.
En
Australie, remarquons qu’il y a deux cérémonies d’initiation : subincision
et circoncision du gland par ablation d’une partie du prépuce. Dans le Pacifique
(Ticopia, Calédonie, etc .), on pratique la superincision ou épispadias .
Seconde hypothèse :l a représentation d’un argonaute sans sa
nacelle,l’Argonauta Argo Linnaeus 1758.
Le
mystérieux motif dit de la « hache-
charrue » , de la Table des
marchands » par exemple , est peut-être une
représentation totémique : celle d’ une femelle argonaute sans sa nacelle,
qui a pu faire songer au gland hors du prépuce, variété aujourd’hui rare
(toutes ne sont pas dénombrées , officiellement seules quatre espèces sont connues ) ,l’Argonauta Argo Linnaeus 1758, avec des
membranes entre certains tentacules, proche de l’Eledone , d’une coloration rougeâtre brillante, vue à Alger.(photo sur le net).
..
.
Les totems agricoles : la germination des grains
de millet ou d’escourgeon représentée par des crosses.
En Bretagne, les noms des dolmen de Mané Rutual
ou de Mané Lud contiennent
le mot sillon sous la forme lud ou rut--ual et il y a quatre rangées
de bâtons coudés dans lesquels on peut voir à juste titre des épis
ou germes de millet ou d’escourgeon (ce ne sont pas des crosses d’évêque, comme on l’a cru !),
accompagnés d’une tête de jument, c’est- à- dire de la déesse Cérès. Mané est
parent du latin milium, millet. Au
centre, le « soleil » est le
centre totémique de reproduction de ces céréales, c’est-à-dire l’étoile des Pléiades
annonçant la bonne date des semailles d’automne : le Ier novembre.
Les totems du monde de la mer :
1 ) Pour les seiches et leurs œufs,
je renvoie à ce qui a été dit plus haut à propos des dents. Ci-dessous des œufs
de seiche au cours de leur évolution.
2) Argonautes et poulpes.
Un élève d’Aristote, Cléarque, au dire
d’Athénée, VII, p. 307 A, nous rapporte qu’à Trézène et dans
les environs il était interdit de capturer
et à fortiori de manger le poulpe
« sacré » ( tous les poulpes à l’exception du poulpe musqué ou Eledone moschata , en grec osmylos) et le poulpe rameur [larve de poulpe appelée nautilos par Aristote 4,1,
16, et que nous appelons
argonaute avec une coquille ou mieux une nacelle blanche transparente et
fragile] et qu’on défendait de toucher à ces animaux, ainsi qu’à la tortue de
mer. »
Ce pourrait être le souvenir de divers totems. Ce
Ce
pourrait être un souvenir ds totems.
Je vous
présente les trois petits Argonautes de ma
Ce
sont , non pas des nautilus, mais des poulpes femelles avec leurs œufs, Argonauta Argo, en grec argo signifiant
blanc et nautès , navigateur, les
navigateurs blancs, des coquilles externes (ce ne sont pas des coquillages). des nacelles fines comme du papier (ce ne sont pas des coquillages).C’est à l’aide de leurs deux bras (les plus longs
des 10 tentacules ) munis d’une plaque tégumentaire sécrétant du calcaire que
les femelles poulpes les construisent
dès leur plus jeune âge , afin d’ y abriter
leurs œufs : elles restent accrochées dans l’ouverture et, lorsqu’elles arrivent à maturité, y pondent leurs œufs.. Ces argonautes ressemblent à des voiles flottant sur la mer,- de
là le nom de nautilos donné par
Aristote ; ils vivent en pleine mer et se laissent dériver
par les courants, se rassemblant en masse certaines fois.
Elien,
IX, 54 : « L’argonaute fait partie des poulpes, mais il possède une coque. Il monte à la surface
en tournant sa coque vers le bas, pour éviter de prendre l’eau et d’être
refoulé vers le fond.Une fois à la surface des flots, quand le temps est calme
et les vents au repos, il renverse sa coquille sur le dos (elle flotte comme
une barque), laisse pendre deux tentacules, un de chaque côté, et il rame et propulse
son vaisseau naturel en se soulevant légèrement. Si, au contraire, il y a du
vent, il étend et allonge ce qui lui servait jusque là de rames et les
transforme en gouvernail, puis déplie ses autres tentacules entre lesquels se
trouve une toile très fine qu’il déploie et dont il fait une voile. C’est de
cette façon qu’il navigue lorsqu’il n’y a rien à craindre. Mais s’il est
épouvanté par un poisson de grande envergure, il remplit sa coque en la
submergeant, coule, emporté par le poids, et se soustrait à son adversaire en
s’éclipsant. Plus tard, quand il est en sécurité, il remonte à la surface
et reprend sa navigation. C’est de là [nautilia signifie en grec navigation] que l’argonaute tient son
nom. » Jules Verne a tiré le nom de son sous-marin, le Nautilus,
de cette célèbre description de l’argonaute.
La barque solaire aux voiles
hissées, dominée par le soleil, qu’on a cru reconnaître au dolmen de New Grange en Irlande, ainsi qu’à
Kerveresse (Locmariaquer), à Butten -er- Hach (île de Groix), au menhir de Kerloaz
(Finistère), sont des argonautes
totémiques en train de voguer, et le
« soleil » gravé est un cercle
concentrique de fécondité qui
constitue le centre de reproduction du
totem des argonautes, ceux-ci ayant la coutume de se rassembler à certaines
dates. Leur couleur blanche a pu
remplacer celle des plumes andatta (Mané Rutual), emblématiques de la
cérémonie de circoncision.
.
Chaque
fois que je m’occupe d’interpréter des gravures préhistoriques, je songe au
dessin du Petit Prince,le boa qui a
avalé un éléphant, pris pour un chapeau par les adultes : « J’ai
montré mon chef- d’œuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon
dessin leur faisait peur. Elles m’ont
répondu : « Pourquoi un
chapeau ferait-il peur ?...Les grandes personnes on toujours besoin
d’explications. »
..
.
.
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