samedi 2 avril 2016

LES TARODIERES QUI S’ETAGENT SUR LES MONTAGNES CALEDONIENNES N’ETAIENT-ELLES PAS PLUTOT DES RIZIERES ?

LES TARODIERES QUI S’ETAGENT SUR LES MONTAGNES CALEDONIENNES N’ETAIENT-ELLES PAS PLUTOT DES RIZIERES ?
  L’émission du 12 mars 2016 sur  Arte  concernant les jardins suspendus d’Asie et les Ya- ho était particulièrement intéressante : elle nous a montré des rizières  en terrasse sur les montagnes du Yunnan au sud de la Chine, où l’eau est amenée par des kilomètres de bambous géants évidés et attachés les uns aux autres. Ces rizières fonctionnent aujourd’hui, avec un faible rendement il est vrai (2 sacs de 50 kilo par ensemble), et elles  évoquent bien les « tarodières » calédoniennes abandonnées depuis un millénaire au moins . Dans le yunnan, leurs « sillons »,  qui sont remplis d’eau, sont larges de 2 mètres et bordés d’un « billon », -c’est -à –dire d’un muret de terre argileuse et de pierres èches surmonté d’un bambou et percé d’interruptions qui amènent l’eau en cascade  à la rangée inférieure. Comme plantes adventices sauvages, on remarque, à l’émission,  des taros à feuilles innervées de rouge. C’est l’ethnie   Ya-ho ou  Minyao Mong  qui cultive ces rizières au Yunnan, à Wongjizai, où a eu lieu l’essentiel du tournage, et aussi à  Lyangdanac ;  la ville proche de ces hameaux qui est  le grand marché de la région a nom  Mengla.

L’ethnie Ya-ho ou Mien ou Minyao Mong, parlant des  langues  Hmong mien encore appelées  Miao- yao.  
 L’histoire a dispersé les Yao sont à travers la Birmanie, la Thaïlande.  Le sud-ouest de la  Chine (Yunnan), le Laos et  le Vietnam. Voici ce qu’on peut lire à leur sujet sur Internet :
« Ils sont environ 60 000 en Thaïlande, et représentent l'une des six principales tribus des collines. Ils s'appellent eux-mêmes en Chine les Mien (ce qui signifie « personne »)  ou Iu- Mien, de yao mong.  
En Thaïlande, les femmes yao gardent en permanence autour du cou un boa de fourrure rouge écarlate. Leurs enfants sont coiffés d'un bonnet brodé avec trois gros pompons symbolisant le bonheur, la richesse et la longévité.
Les femmes yao ont une caractéristique particulière : elles ne coupent leurs cheveux que deux fois dans leur vie, une fois à 18 ans et une fois à 38 ans ; c'est en effet, pour leur ethnie, un critère de beauté. Elles coiffent leurs cheveux en les remontant sur leur tête, et en ajoutant à leur coiffure des cheveux déjà coupés ou tombés, qu'elles ont reçus comme héritage de leur mère et de leur grand-mère.
Les langues des Ya-ho sont apparentées à certaines  langues de Calédonie.
Leurs idiomes font partie des langues austroasiatiques mon- khmer : l’austronésien, avec l’indonésien,est aussi une langue austroasiatique . Au sein des langues mon -khmer on range, dans une même sous - famille, les langues hmong de Birmanie, de Thailande,  etc., et,  à l’intérieur de ces  langues hmong, les langues  Hmong mien ou Miao- yao   Certains chroniqueurs chinois vantent la civilisation des Hmong mien ou Miao- yao  et voient en eux les fondateurs de la Chine sous le nom de Shan.
Bibliographie
Barbara Niederer, Les langues Hmong –Mjen (Miao-yao). Phonologie historique, 1998, Munich.
Les pseudo- tarodières de Calédonie.
Loin de moi la pensée de nier qu’il existe  de vraies tarodières en Calédonie, c’est-à-dire des champs soigneusement irrigués et plantés de taros, c’est-à-dire d’une des nombreuses variétés  de Colocasia esculenta. Le nom vernaculaire du taro est  parfois traduit de l’anglais par lis ou par nénuphar, par exemple dans les traductions des ouvrages de  Roheim sur l’Australie.  L’influence  polynésienne,  relativement récente sur cette culture en Calédonie, se manifeste , par exemple, dans le nom polynésien qui désigne cette plantation  en Calédonie, alors que le même mot , avec plus de chances d’être fidèle au sens originel, désigne  en Polynésie un broyeur destiné à pétrir le taro avant la cuisson.
Ces plantations de type polynésien  n’ont pas grand’chose à voir avec les « tarodières » archéologiques à flanc de montagne, qui, seules, nous intéressent ici.  
Ni Cook, ni aucun autre des découvreurs de la Calédonie  n’ ont  vu ces « tarodières » en fonctionnement. Et pour cause, car elles datent,  pour le  moins,  de l’époque du Christ.

Fernand Jammes me signale un passage de Cook à la date du 12 septembre 1774 (extrait de Pisier, SEH, 1974, La découverte de la Nouvelle Calédonie) :

"... autour de (ce village de Balade, il y a) une bonne surface de terres cultivées, régulièrement disposées et plantées (ou en train d'être plantées) de taros, d'ignames, de cannes à sucre et de bananes. Les plantations de taro étaient joliment irriguées de petits canaux continuellement alimentés par le canal principal qui coule au pied des 
montagnes, et d'où ces canaux sinueux sont dirigés avec art. Ils ont deux méthodes pour cultiver ces tubercules.
1 Certains sont plantés dans des parcelles de forme carrée ou oblongue parfaitement horizontales et situées au dessous du niveau de la terre voisine; ils peuvent ainsi laisser au dessus d'elles autant d'eau qu'ils estiment nécessaire. J'ai également observé qu'ils les recouvrent de deux ou trois pouces d'eau. Mais je ne sais pas si c'est toujours nécessaire. 
2 D'autres sont plantés sur des monticules de deux ou trois pieds de large et hauts de deux pieds et demi. Sur le milieu ou au sommet du monticule est une étroite gouttière dans laquelle et le long de laquelle, comme je l'ai déjà décrit, l'eau est amenée et arrose les tubercules plantés de chaque coté du monticule; et ces plantations sont si judicieusement disposées que le même canal irrigue plusieurs monticules. Ces monticules marquent quelquefois les limites de plantations horizontales; et quand cette méthode est employée pas un pouce de terrain n'est perdu.
Il existe peut être quelques différences de qualité entre les tubercules qui peuvent justifier ces deux méthodes de culture. Certains tubercules ont meilleur goût que les autres et ils ne sont pas tous de la même couleur; mais, de toute façon, ils constituent un aliment très sain et les extrémités de ces tubercules font de bons légumes et sont mangés comme tels par les indigènes....."
Mais cette description ne parle que des champs de taros d’origine polynésienne, même s’ils ont subi l’influence des pseudo- tarodières : la « gouttière » est l’héritière du bambou évidé.
 Quant aux monticules de la description , leur signification est loin d’être claire ; A première vue,  ils  paraissent être une imitation des montagnes avec « tarodières ». Mais on peut aussi se demander si ce n’est pas là une sorte de menhir en terre très fruste destiné à mimer et à stimuler magiquement la croissance du riz ou plus tard, en 1774, du taro. Cela expliquerait l’absence de pierre à taro, à la différence des pierres à ignames. D’ailleurs, la pierre à taro n’intervient, ni dans les pseudo- tarodières, ni dans les vraies tarodières.
Le climat calédonien se prête à la riziculture, comme les colons européens en ont fait l’expérience, récemment encore, à Pouébo, à Saint-Louis ou à la Coulé. De plus, il y a dans cette affaire une contradiction : on dit en effet que les « taros de montagne » sont des plantes de région sèche, dont le  rendement est très faible, si bien qu’on les plante et qu’on les mange seulement en période de disette. Ce serait le souvenir d’une époque ancienne d’avant l’agriculture véritable représentée par les  tarodières,comme l’écrit dans son excellent blog sur les taros à Ouvéa Joachin  Tjibaou. Ajoutons que la préparation en est bien plus longue, notamment celle qui a lieu obligatoirement avant la cuisson, comme celle du riz gluant thaï (au moins 3 heures avant la cuisson).  
Il existe un riz « sauvage » (oriza neo -caledonica) en Calédonie ,  qui a été découvert en 1994 dans des endroits séparés de 117 kilomètres, ce qui démontre que c’est l’homme les a,  il y a longtemps, semés dans ces endroits éloignés les uns des autres, -et non le vent, -et que ces pseudo- tarodières étaient d’abord des rizières en terrasse, comme,  aujourd’hui encore,  au Yunnan, à Wongjizai (Chine du sud ) ou  au Népal. Les lieux où l’on a trouvé ces plants de riz sont :
1 à Pouembout, dans la réserve forestière de Tiéa créée pour sauvegarder ce riz .Le nom de Tiéa vient de Tibawé, le nom des créateurs des tarodières ;
2 à Poum, dans la forêt d’Ougne (de dougni, de dao nguöi cf le vietnamien người Dao, altération de  Miao- yao cf. Dogny à Sarraméa, nom de la montagne aux tarodières) et sur les rives de la Néhoué ornées de bambous très denses. Néhoué vient de néwari cf. la Fo nwhari à partir de néwai
Ceci n’a pas empêché le sociologue Jean Guiart de proclamer qu’on pouvait induire des tarodières de Calédonie le nombre de 300000 personnes présentes sur l’île !  Est-ce le colonialisme des blancs qui aurait décimé ces nombreuses populations ?
Le nom du riz, du seigle,  du taro et de quelques autres plantes.
C’est d’un radical hwarizo ou kwarizo , désignant toute plante à grains comestibles,que les noms du riz et du taro ont été dérivés.
En grec ancien, le seigle est appelé briza, et le mot survit aujourd’hui sous la       forme vrisa en Thrace et en Macédoine. Le nom grec du riz est oryza.  Le nom du taro (Colocasia esculenta), tara en mélanésien, dérive du mot  wara :   c’est le radical wara , par harmonisation vocalique, utilisé par les Tibawés , qu’on retrouve dans le nom mélanésien du taro cultivé, tara, ou dans son  nom polynésien,   taro (par conséquent sans le  suffixe -bi  signifiant sauvage).
 Le suffixe –bi, sauvage, indique une provenance nippone, djomon plus exactement .
Il existe au Japon une fougère sauvage (Pteridium aquilinum) dont les tubercules sont comestibles. Elle est appelée warabi en djomon. De warabi,  outre le nom tibawé du taro cultivé (sans –bi par conséquent),  tara ou  taro, on a :
1) le nom de l’igname cultivée par les Tibawés (donc sans-bi) à Santo, wara ; avec –bi, le nom calédonien d’une igname sauvage ou semi- sauvage de Calédonie et surtout d’Ouvéa, le waleïde wara-bi ;
2) le nom d’un condiment japonais appelé wasabi  ou karashi une sorte de moutarde sauvage,  appréciée pour ses racines,  qui ne pousse spontanément qu’à Formose, au Japon et à Sakhaline ;
3)  le nom d’un  cultivar tibawé d’arbre à pain,uru en polynésien, qui vient de wara, comme le mot mayoré (de mah-uru, d’un préfixe ma- signifiant arbre et de  –uru, mah-uru).
  Quelles sont  les  populations qui  nous ont laissé ces pseudo- tarodières calédoniennes  qui étaient des rizières?
Jules Durand, cité par G. Coquilhat , nous dit que les Ouébias de Pouébo  désignaient les premiers habitants de Calédonie du  nom de   Menehune, une forme  qui se retrouve en Polynésie jusqu’à Hawaï. Menehune se retrouve dans Marino (de marehuno), nom d’une langue parlée à Maëwo (Vanuatu), dans Farino (de marehino) en Nouvelle-Calédonie , dans Mérina [de merehuna] à Madagascar. On peut songer aussi en Papouasie à la tribu des Marind’anim et en Australie  au groupe de tribus du nom de Merino,dont font partie les Ngatatara et les Apatanguru, , avec le  nom du Mont Merino de marehuno  cité par Roheim, L’énigme du sphinx,  p.133, et au nom d’une île Santa Cruz  aux Salomon, Nanene , de  Menehune,  à rapprocher du nom d’une autre île Santa Cruz ,  Nenumbo (cf   Imbo en Australie).
Les  Menehune sont des  agriculteurs  venus de Birmanie ; leur nom vient de Mong-mien. Ils ont passé par les Philippines, où  Mindanao est le nom d’une île  et vient de Mien dao : en vietnamien les Yao sont appelés  người Dao, altération de  Miao- yao. Ces migrants ont ensuite passé par l’Australie,  par les Salomon et le Vanuatu avant d’arriver en Calédonie et de s’y installer un temps,  au Nord et sur la côte est d’abord.
Une seconde vague, les Tibawés ou Ti. 
Gabriel Païta,  ce descendant de la grande chefferie des Kambwas, dans Gabriel Païta, témoignage Kanak, D’Opao au pays de la Nouvelle-Calédonie,  par Jérôme Casaumayou et Thomas de Dekker,  l’Harmattan, leur donne le nom de Ti : « si l’on en croit les récits des anciens, les premiers hominiens (sic !)  d’Opao (de la Nouvelle-Calédonie) avaient la peau rouge (ce sont les Menehune, dont Païta ne prononce pas le nom, rouge, mi dans la langue du sud étant une traduction littérale pour blanche ou peut-être pour jaune).[Plus tard, ]  vint un jour le peuple des Ti [ou des Tibawé]…Venus de la mer, ces grands hommes au corps couvert de tatouages s’établirent dans la région de Ponérihouen, sur la côte orientale de la Grande Terre, et apportèrent ici l’art des pétroglyphes. »Notons que les noms  de Tchambouen, lieu  où précisément on trouve de beaux pétroglyphe, et de Tchamba proviennent peut-être du mot  tibawe (tchambayé).
Que reste-t-il de ces premières populations ? ce sont les rizières en terrasse qui couvrent certaines montagnes de Calédonie. On n’en a aucun recensement géographique, ce qui est dommage. Les européens ont désigné ces canalisations  de bois comme des « pirogues », des troncs de bambous creux qui amenaient l’eau.  De là le curieux nom de col de la Pirogue) à Païta (appelé kwa trebo, selon G.  Païta, trebo désignant la pirogue ou plutôt un  tronc creusé, ici un tronc de  bambou géant , et  kwa,  de kwara,  étant un mot archaïque pour riz et n’étant plus compris )  , ces canaux qui avaient suscité l’admiration de G. Païta,  ou de baie ,  rivière ou montagnes des Pirogues plus au sud.
On ne peut tirer argument de la présence actuelle de cinq langues apparentées à celles des premiers habitants de la première et seconde vague , dont 3 sont quasi éteinte, car leurs locuteurs ont pu se déplacer. Toutefois, pour mémoire, je cite ci-après  cinq langues calédoniennes apparentées , appartenant également  à la famille des  langues  Hmong mien  et constituant un groupe   bien  attesté  en Nouvelle-Calédonie, le groupe ho nte  ou she 
Langues she (cf .  le chinois shan): au moins 5  (en gras, les langues éteintes) :
1 le neku à Moindou ;    
2 l’ arha,  à Poya et Voh ;
3 le  siche , à Bourail ;
4 l’ aragure à Thio ;
5 l’ ajie, à Houaïlou ;
Le tiri, cf le nom de  Grand Couli, de tiri, dans la région de La Foa, est  à rapprocher du siche, dont il n’est peut-être qu’un dialecte.
A noter que larhe, qui n’est pas une langue she, est  peut-être  à rapprocher  du Eora de la région de Sydney et du Aoré (de newari, népalais, cf. Fo –nwari, la rivière Newari) de Santo au Vanuatu. Il existe au Népal, qui est  un  pays riche en terrasses, qui sont autant de  rizières comme l’étaient les pseudo-« tarodières » calédoniennes, une population appelée Newari, dans le nom desquels on pourra reconnaître le mot calédonien du sud  Tibawai ou Tibawé,  population qui a donné son   nom aux Népali et à leur pays, le Népal. Le nom actuel  de  sa capitale, Catmandu, vient de kat (le [Serpent] enroulé, de [li] koro),  et de Hmong du, de  Hmong yao, avec transformation du y en d. A rapprocher de Fo –nwari, la rivière Newari, et du nom des blancs en houaïlou, les Pa gara, gara étant à rapprocher de (ne)wari et du nom des Karen. .   
 L’arhe est une langue morte des tribus de  Nekliai ou Nekiriai près de Poya. Elle   appartient, dans le groupe Hmong mien,  à la sous-famille des  langues bunu, le bunu naoklao notamment, où Naoklao  rappelle le nom de la tribu Nekliai.
Les origines de ces populations qui parlent une langue apparentée à celle des premiers occupants nous permettront peut-être de mieux cerner l’origine des Menéhune. En provenance du Vanuatu :
1) de Tanna
Le neku, de anayasko, signifiant   (la communauté) fraternelle,  doit être rapproché du lenakel (de nayasko) parlé à Tanna. C’est une langue hmong mien quasi morte,  parlée jadis à Moindou et dont les rares ressortissants actuels habitent  Moméa (de Hmong myao) et Ouaoué (de Tibawé, attestant de la présence ancienne des Tibawés vers Bourail).  Le toponyme Moindou atteste d’une présence des Hmongs Yaho, le d venant du y de Yaho.
2) De Vaté ou Efate
Le xa- ragure, parlé dans la région de Thio,  doit être rapproché du E -rakor du sud de Vaté. Xa signifie langue et ragure  vient de a- ragunia, Araukhanie, ce dernier vocable  venant de azika anaïk, frères de race, membres de la tribu. Le nom de l’île, Efaté, eest à mettre en rapport avec le nom de Yaté en Calédonie (ti –bawé) qui témoigne également d’une occupation ancienne étendue des Tibawés.
3) D’Erromango
La langue de Houaïlou, l’a jie (a signifiant langue),  est à rapprocher du sie d’Erromango au Vanuatu. Elle fait partie d’un groupe de langues hmong mien dites she parlées en Malaisie par des populations dont la  langue est appelée   le kensieu, le kensiu ou le kensiw (de kanasia, de (i) kan métathèse de anaik, au sens de frère, et  azika, au sens de tribu, c’est-à-dire les  frères de la  tribu).J’avais jadis rapproché certains mots du houaïlou  des radicaux dégagés par Dempwolf à partir de l’indonésien 
d) Des Banks (Gava)
Le nemi parlé à Hienghène doit être rapproché du nume parlé aux Banks  à Gava (de garva, karen). Le nemi est apparenté au chon amérindien et à certains dialectes australiens. Ainsi, le mot chanem , qui signifie excrément en langue de  Hienghène et correspond à bomaign (de gonaym) en langue de Balade ,  à boné en langue de Maré , se retrouve en Amérique dans le chon ganum, le kechua huanu (d’où vient notre mot guano) et dans l’australien guna, gunong, ganing.

E) De Pentecôte
1) Larha de la région de Poya est apparenté au saa (de sarha) parlé dans l’île de Pentecôte.  .
2) Le siche, zire ou nerë,  langue morte parlée autrefois dans la zone littorale de Bourail, aujourd’hui à Moméa et à Gouaro, est à rapprocher du seke ou ske parlé à Pentecôte. C’est une langue she, dont le nom vient du finale de a-nayasko, les  frères,  avec suffixe adjectivant –sko. A Sarraméa,de zire myao,  dans l’ancienne  aire linguistique du sichë, on a des pseudo- tarodières très érodées par le temps, de chaque côté du creek qui descend de la Cuve, rizières que certains colons ont transformés en cressonnières   Amieu vient de myao, comme Méa, près de Kouaoua. De même, le plateau de Dogny, de dao nguöi cf le  vietnamien người Dao, altération de  Miao- yao. Le climat frais de ce plateau (le nom Dogny cf. celui de la forêt d’Ougne ou Dougne où l’on a trouvé du riz indigène,  devait désigner, non pâs le seul plateau, mais  toute la montagne aux  « tarodières) a fait que,  vers 1958,  le docteur Tivollier, ministre de la santé du gouvernement local, avait envisagé la construction d’un centre de plein air sur ce plateau de Dogny, de même qu’il inaugura le centre thermal de la Crouen et envisageait aussi un autre  centre à la Montagne des sources. Finalement, c’est au col de la Pirogue, également haut lieu des « tarodières », que fut bâti un plus modeste sanatorium.  
Les migrations des Menehune et des Tibawés, des Polynésiens et des Mélanésiens à partir de la Birmanie.
De Birmanie, les futurs Polynésiens se sont arrêtés à Formose qu’ils appellent Hawaïki et aux Philippines ; par le pôle sud, découvert de glaces à l’époque, ils ont essaimé en Amérique. D’autres se sont métissés avec des populations noires d’Afrique et ont donné certaines populations de Madagascar.
Quant aux Menehune de Calédonie, importateurs de leur techniques agricoles de riziculture et créateurs des pseudo -tarodières, ils viennent aussi de Birmanie. Certains rameaux se sont métissés avec des populations noires originaires d’Afrique et de l’Inde (les Monda) pour donner les populations du Népal, de la presqu’île malaise et d’Indonésie.  
Concernant les Mélanésiens, les ethnies birmanes  vont se métisser dans  la presqu’île malaise où existaient des populations noires, negritos et autres, et, par la Papouasie et par l’Australie,  vont se répandre dans le Pacifique.





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