JOACHIM MARTINEZ DE
PASQUALLY ET LES ELUS COHEN A
SAINT-DOMINGUE.
Le capitaine Joachim dom
Martinez de Pasqually fut
l’inspirateur des illuministes du XVIIIe siècle et de la secte maçonnique des Elus Cohens ou mieux Coëns.Comme Socrate ou le Christ, il n’a
pas laissé de son vivant d’ouvrages et son enseignement est connu par des
ouvrages tardifs comme le Traité de la
réintégration des êtres dans leurs premières propriétés , vertus et puissances
spirituelles et divines, Paris,
1899,8°, IX-388 p., par M. de P.(apus), Papus étant aussi l’auteur en 1895 de L’illuminisme en France(176+7_1774),
Martinès de Pasqually, sa vie, ses pratiques magiques, son œuvre, ses disciples
, suivi du catéchisme des élus Coëns, Paris, 1895, 16° 263 p. Le principal de ses
disciples est le marquis Louis -Claude de Saint-Martin, né à Amboise en 1743 et
mort à Aunay en 1803, auquel le martinisme
doit son nom.
Mous ne savons pas
grand’chose de certain sur le
thaumaturge Martinez, mais nous savons au moins qu’il avait épousé, le 22 août 1767, à Gornac près de Bordeaux où il habitait alors, la nièce d’un riche colons de Saint-Domingue, Marguerite Angélique Collas , fille de
Anselme Collas . Elle aura un enfant
: Jean –Jacques Philippe Joachim Anselme de La Tour de la
Case, 1768-1838 marié à Marie- Martine Berges le 26 mars 1813 . A la mort
de son mari Martinez, elle se remariera,
en 1779, avec Jean d’Ollabarratz junior
né à Saint-Jean –de- Luz le 20 octobre
1727, qui était le fils de Jean d’Ollabarratz et de Catherine Despiaube
, lui-même fils de Jean d’Ollabarratz et de Michèle Muste De Pardieu de Franquesney .Etait-ce un cousin de sa
femme ? En tout cas le nom de Franquesqney est bien connu à Saint-Domingue,
car le 21 janvier 1691, Limonade est le théâtre d'un important affrontement
entre Français et Espagnols. En représailles de l'attaque et de la destruction
de Santiago (Saint-Yague, dans la partie orientale de l'île) en juin
1690, trois mille Espagnols attaquent les Français. La bataille fait plus de
300 victimes chez les Français, dont Pierre-Paul Tarin de Cussy et Francois
Depardieu de Franquesnay (Famille de Pardieu) tous deux anciens gouverneurs de
l'île de la Tortue[ . ].
L’origine du nom de l’île nommée Hispaniola auparavant se trouve dans le nom de la capitale, de la
partie espagnole (la République Dominicaine) , Saint-Domingue (Santo Domingo
en espagnol), elle-même baptisée en l'honneur de saint Dominique de Guzmán.
Or, à la suite du décès survenu vers 1771 à Saint-Domingue d’un
parent de sa femme, nommé Pierre Collas,
homonyme et parent d’un major du régiment de Foix installé à Saint-Domingue, le
capitaine Martinez se rendit à Saint-Domingue pour recueillir l’héritage ;
Il s’installa en 1772 à Port-au-Prince, puis à Léogane (les propriétés se trouvaient, peut-être, à
Jaquemel ou au lieu-dit l’Ester), et y mourut le 20 septembre 1774.
L’acte de mariage du
27 août 1767 à Gornac (Gironde).
Martinez y paraît sous le nom de Mestre Jacques de
LioronJoachim de La Tour de la Carce Joachim
Martinès de Paschuali, fils légitime de feu Messire La
Tour de la Care et de dame Suzanne du Mas de Senau ; la signature est de
Dom Martinès de Pasqually. Il y est fait référence à un certificat de
catholicité. Le mariage , selon le renvoi en marge, a lieu entre Mestre (il n’est donc pas
considéré comme noble, car il serait qualifié d’ « écuyer et non de
maître) dom Martinez Joachim de Paschuali et demoiselle Angélique Marguerite
Colas, ; elle est la fille légitime de Anselme Colas, bourgeois, et de Marie Anne Mauvigné. entre .
Le nom de La Tour de La Carce, altéré par la
suite en la Case.
Ce père imaginaire vient du nom d’un protestant fondateur de
loges maçonniques , Pierre de La Tour
de la Charce qui émigra en 1680 et
prit du service en prusse . , avant 1749 , introduisit en France, dans sa loge militaire de Nantes ,de rite
écossais, les hauts grades , comme le grade templier de chevalier kaddoshe .
Plusieurs branches de cette famille alliée aux la Tour du Pin, les la Charce et
les Gouvernet, ont introduit les hauts grades templiers dans les loges militaires de Saint-Domingue, en particulier dans le régiment
de Foix qui y est installé depuis 1760..
Lorsque meurt, en 1778, Caignet de Lester,
qui serait un cousin de notre prophète et qui succéda à Martinez comme
souverain de son ordre des Elus Coëns, celui qui prend sa suite est un Sébastien de Las Casas, altération de La
Carce, qui ordonne la clôture des huit temples coëns existants à La Rochelle, Marseille, Libourne .Paris et
Saint-Domingue. Le nom de la rivière de la Tour près de Léogane, doit peut-être
son nom à Martinez, comme la rivière et
le lieu-dit l’Ester à la famille alliée de l’Ester.
L’acte d’embarquement
pour Saint-Domingue en 1772 ;
Le registre d’embarquement du 26 avril 1772 écrit :
« J’atteste que M. Jacques Pasqually de Latour, « écuyer [noble] …de
moyenne taille, cheveux noirs, portant perruque, professe la religion
catholique, apostolique et romaine, lequel désire s’embarquer par le navire le Duc de Duras,Capitaine Duquatz, pour aller à Saint-Domingue. Bordeaux,
le 26 avril 1772. Signé Depasqually de la Tour ». Il embarque le 6 mai 1772.
L’acte de décès de
Saint-Domingue.
« Ce jourd’hui , 21 septembre 1774, a été enterré dans
le cimetière le corps de Mr Joachim Dom Martinez de Pascali Delatour, écuyer (c’est-à-dire
noble), …, marié à Bordeaux (en réalité Gornac) avec mademoiselle Collas. En
foi de quoi [moi Guérin] j’ai signé avec
M. Collin [de l’ester, cousin] et M. Drian présents audit enterrement. »…
Signé Guérin, Drian et F. Lafaurie. » Son patronyme complet
aurait, selon certains, été Joachim [devenu Jacques] Martinez ou Martinès de Pasqually ou Pasqualli
de Livron ou Llioron (né à Logroño) La Tour de la Case ou Casa
(altération volontaire de La Garce]. Martinez teste en 1774 en faveur de son cousin Armand-
Robert Caignet de l’Ester,
commissaire général de la marine à Port-au-Prince depuis 1771 qui devient
souverain de l’ordre des élus Coëns.. Dans la région de Léogane, on trouve une
rivière appelée de l’Ester en l’honneur de son propriétaire, le cousin de
Martinez, ainsi qu’un lieu-dit plus près du Cap.où les propriétés pourraient
avoir existé.
Le mystérieux
héritage.
En 1779, le contrat de remariage passé par - devant Me
François , notaire à Bordeaux, le3 juillet 1779,, de la veuve de Martinez
, Marie Marguerite Angélique Collas de
Magnet , et de Jean D’Ollabarratz , prévoyait
une dot de 40000 livres ( argent de France ) en faveur de la future. Elle
serait à prendre après le décès de Jean-Baptiste Colas de Magnet ,parrain
et frère de la future, qui, d’accord parties, avait été désigne comme
fidéicommissaire pour l’héritage de l’oncle d’Amérique, Pierre Colas,
l’héritage devant à sa mort revenir aux
autres héritiers et à la
future. Jean D’Ollabarratz se rend au
Cap à Saint-Domingue pour faire enregistrer ce testament auprès du notaire Me
Tach le 16 août 1781 , peut-être après la mort de J. –B ;Colas. En 1838,
trois dames de Verteuil (voir ci-dessous) et Pierre La Tour Marliac , marié le
28juin 1795 à Marie -Thérèse
Bonseigneur, morte en 1841, dont les Bonseigneur sont héritiers, invoquent un testament fait par Colas de Magnet vers 1790 ou 1791 en faveur de Latour- Marliac(son
fils naturel ?) , devant Me Bourgeois , notaire au Cap ou Me Bressac, notaire à Port- de- Paix (à
Saint-Domingue également).
Jeanne Marguerite de Collas (1760-1775),fille de Pierre de
Colas , chevalier de l’Ordre royal et militaire de saint Louis, major au régiment de Foix , frère de la femme
de Martinez, , né vers 1700/1725, et
frère de Jean-Baptiste le fidéicommissaire des biens hérités, a une fille Jeanne , qui épouse le
01/11/1786 à Escoussans, Gironde,
Jean-Philippe de Verteuil et décède à Monprinnblanc,Gironde
, le 2 août 1789, , dont 3 enfants Etiennette Verteillette , mariée avec Duroc
de Marin ; Marguerite Eudoxie et
Jeanne Antoninne , mariée avec de Mondenard
Les rumeurs d’une
origine portugaise, ou encore grenobloise, de Martinez.
Le père de Martinez était né à Alicante en Espagne (il est dit
avoir 67 ans le 20 mai1738, ce qui le fait naître en 1671, d’où il émigra
à Logroño, toujours en Espagne, écrit avec un l mouillé ly ou li, soit Lior(g)on.Son fils aîné, notre Martinès, est né à Logroñ et aurait 29 ans en 1738, ce qui le ferait naître
en 1709 ou 1710 .
Avec le fort accent de dom Martinez junior qui , en raison
de son enfance en Espagne parlait mal le français, cela donna, alors qu’il
était né à Logroño, la fable d’une
naissance à Grenoble, dont le nom ressemble à Logroño, où les
chercheurs n’ont rien trouvé, et pour cause ! Cela a donné aussi le fait
qu’on ait cru qu’il s’appelait Lioron et que tel était son patronyme, alors que
c’était seulement son lieu de naissance (« de Logron) ». .
La rumeur d’une
origine juive de Martinez à cause du nom des élus coëns, écrit Cohen.
D’où vient le nom des élus Coën ? Certainement pas de
Cohen ni de la langue hébraïque. D’ailleurs, Martinez a fourni son certificat
de baptême catholique à son mariage et à son embarquement . Martinez a emprunté
ce nom Coën à Anacoena, reine et samba
(prophétesse) de Haïti, la soeur de Caonabo, cacique du royaume haïtien de Xaragua, ou Yaguana. Anacoena utilisait ldes pratiques magiques destinées à
évoquer les morts, qui devenaient des morts-vivants, des zombis pour utiliser le mot haïtien.La statuette en cire destinée
aux envoûtements lorsqu’elle était piquée avec des épingles ou à l’évocation
des morts s’appelait d’un nom dérivé de daggoud , mot d’origine ibère, mot qui,
par métathèse du d final , a donné vadou, puis vaudou.
Quelques étymologies créoles.
L’île avait trois noms amérindiens, Aïti, Bohio et Quisqueya .Elle était divisée en 5 royaumes : Jaragua, Magua, Marien, Maguana, Higün, qui
vont laisser des traces dans la toponymie de l’île, mais altérés et souvent peu
reconnaissables. Le 24 décembre 1492, lors du premier voyage du Christophe
Colomb, son navire amiral, la Santa Maria, fait naufrage au large de la
localité de Bord de Mer. Grâce aux hommes de la tribu du cacique du
Marien Guacanagarix, que Colomb
avait rencontré l'avant-veille
Port-au-Prince vient
d’un mot créole préons, du latin praedo, predonis, pillard, flibustier : au XVIIè siècle, les îlots voisins de ce qu’on nommait alors l’Hôpital , aujourd’hui
Port-au-Prince, s’appelaient les îles
aux Princes, entendons « aux préons »,
aux flibustiers ; le nom se prononce, en créole, prenz,De même, près d ‘un repaire de flibustiers, l’île de la
Tortue et son port interlope, on a le Port- de- Paix, vraisemblablement pour port
des « préds », des flibustiers.
Léogane vient du
nom du royaume de Yaguana, parce que
la capitale européenne s’y trouvait un moment.
Mirebalais , prononcé
en créole mibalè, et dont il faut rapprocher Miragonave, devrait son nom à
l’influence de Mirebeau près de Poitiers
(selon Moreau de Saint- Méry, p. 904) mais en réalité il s’agit , selon moi, d’un nom indigène déformé à
partir du nom d’un cacique ,Guacanagarix, donnant par métathèse nariguana, mirabala. .
Quant à Petit Goave
et Grand Goave , les toponymes guava
et aguava n’ont rien à voir avec le nom du fruit
exotique, la goyave, mais viennent aussi du nom du royaume (y)aguava. Grandgoave vient de la version complète du nom du royaume où se trouvait le lieu-dit,
savoir Xaraguava, prononcé granguava.
Gonaïve vient du nom du royaume de
Yaguana, par métathèse, de vaguana, guanava. Dans Miragonave , on reconnaît gonaïve et mira issu par métathèse
de mari qu’on retrouve dans le nom du royaume Marien.
Le nom des Cayes vient
d’un mot espagnol désignant les récifs, les bancs de corail.
Samba est le nom
d’un village haïtien, et signifie le
village de la prophétesse (samba) Anacoana, celle qui inspire le
nom des élus Coën.. Le mot est
lointainement apparenté au brésilien samba, désignant une danse, et qui veut
dire s’agiter, être pris de convulsions prophétiques.
D’autre part, le mot Trou
qui revient souvent , signifie pressoir à cannes sucre et il est issu de l’ancien français troil, prononcé trol,avec un l mouilé ,
signifiant pressoir et donnant le mot treuil
en français moderne (du latin torculum,
pressoir à vis ou à corde qui s’enroule), de torquere, tordre .Le Trou
Jérémie signifie le pressoir à cannes à sucre du lieu appelé Jaraguamira, d’une métathèse du nom du
royaume Jaragua, qui a donné aussi Jaquemel, de jaguamera,. De même Marmelade vient du nom indigène de
marimera, marimela .Le Trou -Bonbon vient peut-être du nom du bambou, comme Dondon.
Le mot Limonade vient
peut-être de limonage , qui désigne
une plaine alluviale, limoneuse, mais le toponyme, incompris, a été altéré en subissant l’attraction du
nom des limoniers .
Les nombreux toponymes Boucans
font allusion à des lieux qui sentaient
mauvais, qui « emboucanaient » à cause de l’odeur dégagée par
les viandes fumées par les indigènes d’abord (le mot français
est apparenté à un mot tupi-guarani muken
qui existait aussi en langage haîtien), puis par les boucaniers européens .
Pour Monte Cristo
, à la frontière de la partie espagnole, où naquit en réalité Alcidamas,fils naturel de T. de La
Pailletterie et d’une métisse amérindienne, le futur général Alexandre Dumas,
voir mon blog : D’Alcidamas à Alexandre Dumas.
Le seul toponyme d’origine africaine que j’aie trouvé est Nimbé, qui désigne un lieu occupé par
les Espagnols (voir mes blogs sur Lapérouse pour plus de détails).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire