DU NOUVEAU SUR UNE ILE DE PAQUES AINSI ARRACHEE
A SON ISOLEMENT.
Quand j’étais adolescent, je lisais avec passion les deux
ouvrages de Thor Heyerdahl consacrés à son expédition du Kon- Tiki, dont l’un
était avec des dessins, et j’imaginais les Vikings à la conquête de
l’Amérique, du Pacifique et de l’île de
Pâques, parachevant l’exploit du fils du norvégien Erik le Rouge, Eriksen,
explorant le Groenland (Greenland, la terre verte, -plus chaude à
l’époque ), l’Islande (Thulé ), Terre-Neuve (Vinland, la terre de la vigne sauvage), et au-delà , en empruntant le mythique
« passage du nord-ouest » débarrassé de ses glaces. En effet, on
ignore trop souvent que Thor Heyerdahl était un disciple de Paul Rivet et de sa
théorie des blancs océaniens et que dans ses premiers livres, non traduits en
français du norvégien (American Indian in
the Pacific, London, Stockholm, 1952, pp.217-345, ) il s’épanchait sur les
blancs barbus, blonds, au nez aquilin et aux yeux bleus, fondant l’empire incas
au Pérou et ciselant les statues de
l’île de Pâques. L’auto- censure du politiquement correct l’amena, certes, à
modifier,- en apparence,- ses théories géniales, mais je ne suis nullement tenu
à des considérations de carrière ou de réputation, et je puis chercher
librement la vérité et la dire sans masque. Prodeo
non larvatus, je m’avance sans masque, pourrais-je dire en parodiant la
devise de Descartes.
Je me suis
intéressé au sens des menhirs en marteau découverts à Göbek-li en Turquie et
vieux de 10000 ans, ainsi qu’aux menhirs appelés taulas à Minorque aux Baléares. Selon moi, les fûts de ces menhirs
sont liés aux débuts de l’agriculture préhistorique et représentent, par magie
imitative, la pousse souhaitée des céréales nouvellement domestiquées ;
quant au « chapeau » qui pare
leur sommet,-se souvenant que pour les mentalités premières et comme le
Christ s’en fait encore l’écho , si le
grain ne meurt, il ne donne pas de fruit, -autrement dit qu’il faut une mort
préalable du grain pour qu’il germe , le linteau qui surmonte les menhirs de
Göbek-li et de Minorque symbolise le grain « allongé », étendu , mort.
Voir, pour plus de détails , mes blogs
sur les menhirs de Beauce et sur les véritables
Colonnes d’Hercule aux Baléares.
Or, les statues de l’île de Pâques ainsi que leurs « chapeaux » ont les
mêmes significations selon moi : la stèle proprement dite invite
magiquement à renaître ces palmiers
royaux dont l’île était peuplée avant sa déforestation et nécessaires pour la
construction des bateaux. Les archéologues ont mis au jour des fosses carrées
qui ont contenu des graines de palmiers indigènes (Paschalococos disperta) proches de la variété chilienne. Le
cœur servait de nourriture et le bois était
le matériau nécessaire pour la construction des barques. Le « chapeau »,
lui, représente la mort de la graine du
palmier, nécessaire pour que sa germination soit possible. Telle est
l’hypothèse qui semble la plus vraisemblable, bien qu’on puise songer aussi à
une amarante de variété rouge appelée au
Pérou kiwicha (Amaranthus Caudatus )
fournissant des graines, analogue au quinoa. « Ressemblant à une céréale, c'est pourtant
une herbe aux graines très nutritives comme la quinua, riche en protéines,
aminoacides, fer, calcium, phosphore, potassium, zinc, vitamine E et complexe
B.De la variété rouge, on extrait la bétalaïne, un colorant non toxique. » La kiwicha se trouve surtout dans les Andes.
Dans son remarquable ouvrage, L’art de l’île de Pâques, les Editions
du Pacifique, Tahiti, 1977, 340 p. , illustr. ,
dans une partie composée de
planches et prudemment intitulée « comparaisons »,
nous avons (planche 302) la surprise de
voir une photographie de deux menhirs à chapeaux analogues aux statues de l’île
de Pâques au Pérou à Tiahuanaco. La
plante dont la croissance était souhaitée par l’édification de ces menhirs
était le quinoa, ou quinua (Chenopodium Quinoa), cultivé
en altitude depuis 5000 ans, ce qui permet de dater les menhirs en cause de –
5000 ans.
Ces deux menhirs, il faut le souligner, sont vierges de
toute sculpture, ce qui nous permet de
supposer que le visage anthropomorphique a été rajouté aux statues longtemps
après par les Marquisiens , à une époque où l’île avait été abandonnée depuis
longtemps par ses premiers habitants que
la stérilité de l’île, qu’ils avaient involontairement provoquée, avait chassés vers l’Amérique du Sud. Les
Polynésiens ne comprenaient pas la signification magique liée à la fécondité
agricole des statues et s’imaginaient qu’ils représentaient de grands ancêtres
divinisés, d’où leurs ajouts anthropomorphiques.
Quand les Polynésiens trouvèrent la carrière abandonnée où avait été
pris le tuf des statues, ils voulurent en faire autant à leur tour, mais ils s’y prirent mal : ils voulurent
modeler les traits humains de deux statues qu’ils avaient ébauchées dans la roche et s’aperçurent alors que l’endroit
où ils avaient commencé leur travail rendait impossible de les terminer sans
immenses efforts et de les extraire,
sans parler des difficultés de leur
transport (Voir l’émission de France 5, mardi 27 février 2018, Ile de Pâques l’heure des vérités).On
comprend dès lors qu’ils renversèrent ces statues qu’ils les jugèrent responsables
du « mauvais œil « et de la stérilité de leur île.
Mais, pour les
cultures autres que celles des arbres, les premiers habitants disposaient d’un
autre moyen magique de favoriser la pousse des tubercules comme les ignames ou
les taros : c’étaient des blocs de
pierres analogues à nos pseudo- polissoirs européens (voir mon blog sur
les pseudo- polissoirs), hauts d’une cinquantaine de centimètres, que les
Polynésiens ont appelés moai kava- kava et qui ont donné lieu à
de nombreux contresens.
L’une des
caractéristiques de ces blocs est la sculpture
d’un buste d’homme avec un bouc (alors que les Polynésiens, on le sait,
sont pratiquement imberbes), avec un nez
aquilin prononcé et surtout avec les côtes saillantes Thor Heyerdahl,
dans L’art de l’île
de Pâques, p. 179,
planche 302, écrit : « [Le Polynésien] Tuu-ko-ihu est honoré comme l’artiste qui sculpta le premier moai kava-kava et le récit des circonstances
dans les quelles il trouva son modèle est toujours le même. Allant faire une promenade à la carrière à « coiffure »
de Puna Pau, il découvrit deux personnages faméliques qui dormaient à l’intérieur
du cratère [l’ incarnation des premiers habitants pour les Polynésiens]. Ils
semblaient n’avoir que la peau sur les os lorsqu’ils
se réveillèrent et se montrèrent capables de marcher et de parler. Madame Routeledge ne voit en eux que de simples aku-aku ou fantômes. Brown recueillit d’autres informations
détaillées : il s’agissait d’ « aborigènes » [les premiers
habitants] chassés dans les montagnes
par les envahisseurs et que la famine
a ensuite réduits à la folie ».Quelle que fût la cause de cette famine,
les archéologues expliquent ce motif des côtes saillantes par une disette qui
frappa l’île.
Pour moi en revanche, ces côtes n’en sont pas
en réalité et ces traits en relief pris pour des côtes représentent des sillons dans lesquels les
graines ou les tubercules doivent « mourir » avant de pouvoir germer,
donc le monde de la mort et du dieu des morts Animam, altéré dans l’homérique ès Haidès
(domon),
dans les demeures d’Hadès, de hadi- mon.
De même, le motif des deux
mains jointes sur les cuisses est un idéogramme qui joue sur l’homophonie du
mot « mains » (manus) dans la langue des
auteurs de ces monuments et du nom du
dieu des morts Animan ou Agnimam,
-comme à Göbek-li le porc (porkos)
avec des sillons sur le corps représente
le dieu des morts Orcus(voir mon
blog sur les polissoirs). Il est intéressant de relever que dans la
civilisation de Mohendjo Daro et d’ Harappa nous trouvons une statue qui a aussi les deux mains sur les cuisses et
que les habitants du coin appellent le shaman, par altération du nom du dieu
des morts Animam.
Thor Heyerdahl observe , loc.
cit., que deux des grandes statues de Tiahuanaco ont des côtes saillantes, comme dans les
statues de bois ou de pierre du Mexique au Pérou , ainsi
qu’ en Polynésie une statue trouvée aux îles Chatham
et transportée au musée de Dunedin. Dans ces traits communs, il range la
circoncision, la barbe en forme de bouc, les lèvres minces et l’allongement
rituel du lobe de l’oreille que les Polynésiens ont reproduit sur les statues. On trouvera toutes les
illustrations souhaitables dans les planches de l’ouvrage cité, à commencer par
les planches 302 et 303.
Je citerai encore comme point de comparaison une technique
agricole préhistorique méconnue et qui se retrouve aussi bien à l’île de
Pâques qu’au Pérou, celle des jardins empierrés .Voici ce qu’en a écrit Jared
Diamond à propos de l’île de Pâques et de sa technique des jardins de pierre dans Effondrement ou Comment les sociétés décident de leur disparition ou de
leur survie, Gallimard, Paris, 2005, p.
132 : « les zones d’agriculture extensive étaient
partiellement recouvertes de pierres
placées en surface à proximité les unes des autres afin que les cultures
puissent pousser entre les pierres ; d’autres vastes zones furent modifiées
par ce qu’on appelle des « mulchs
lithiques », c’est-à-dire que l’on ajoutait au sol , sur une
profondeur d’environ trente centimètres,
des pierres qui étaient, soit prélevées sur des affleurements rocheux
environnants , soit obtenues en creusant jusqu’au substratum rocheux pour
briser les roches qui le composaient. ».[On
appelle mulch en anglais un paillis,
une couche protectrice faite d’éteules
et de déchets de moisson laissés à la surface du sol pour le protéger
avant et pendant la mise en culture.]
« Dans les fermes du nord-est des
Etats-Unis, […] les agriculteurs se donnaient beaucoup de mal pour évacuer les
pierres de leurs champs et ils auraient été horrifiés à l’idée d’y apporter
délibérément des pierres .On retrouve […] l’agriculture de mulchs lithiques dans de nombreuses
parties du globe, comme dans le désert du Néguev en Israël, dans les régions sèches du Pérou, de la
Chine, de l’Italie antique et en Nouvelle-Zélande maorie. Les pierres rendent
le sol humide en le recouvrant, réduisent l’évaporation d’eau due au soleil et
au vent et empêchent la formation à la surface du sol d’une croûte dure qui
favorise le ruissellement des eaux de
pluie [en ne laissant pas l’eau de pluie
pénétrer en profondeur]. Les pierres réduisent les fluctuations diurnes dans la
température du sol en absorbant la chaleur du soleil au cours de la journée et
en l’évacuant pendant la nuit ; elles protègent le sol contre l’érosion car les gouttes de
pluie viennent s’écraser à leur surface ; des pierres sombres sur un sol plus clair réchauffent le sol en
absorbant une plus grande quantité de chaleur solaire ; et elles peuvent
également servir de pilules fertilisantes à diffusion lente […], car elles contiennent des minéraux indispensables
qui pénètrent progressivement dans le sol ».
Des chercheurs américains comme Christopher Sevenson ont expérimenté ce système
agricole dans le sud-ouest américain et prouvé que la quantité d’humidité était
ainsi doublée et les températures
maximales des sols au cours de la journée abaissées, tandis que les températures minimales
durant la nuit étaient augmentées ;
le rendement était de quatre à cinquante
fois supérieur selon les espèces.
Enfin, dans l’émission citée plus haut de France 5, datant du mardi 27 février 2018, Ile de Pâques l’heure des vérités,
des personnages de l’émission trouvent une grotte méconnue avec des dessins pariétaux qui , pour moi, sont liés à la pratique de
la circoncision (voir mon blog sur la circoncision).
Jeune aspirant à bord de la Flore, navire amiral de plus de cent
hommes, Julien Viaud, qui devait plus tard choisir le pseudonyme de Pierre Loti, passa à l’île de Pâques le 3 janvier 1872.Il raconte dans Reflets sur la sombre route, 1899, comment, sur ordre de l’amiral, il assista au sciage, au « massacre » dit Pierre Loti,
de la tête d’une des célèbres statues que la France voulait rapporter à Paris « L’opinion admise,
nous dit encore Pierre Loti, p. 293, « est que les statues de l’île de
Pâques n’ont pas été faites par les
Maoris, mais qu’elles sont l’œuvre d’une race antérieure, inconnue et aujourd’hui éteinte. Cela est vrai,
peut-être, pour les grandes statues de Rano
[mot signifiant lac de cratère] Raraku
[…]… » Et, p. 324 : « vraisemblablement, les
personnages représentés par les statues du Rano
Raraku ne sont point l’oeuvre des Maoris, ceux-là. D’après la
tradition que les vieillards conservent, ils auraient précédé l’arrivée des
ancêtres ; les migrateurs de
Polynésie, en débarquant de leurs pirogues il y a un millier d’années, auraient
trouvé l’île depuis longtemps déserte, gardée seulement par ces monstrueux
visages. Quelle race, aujourd’hui disparue sans laisser d’autres souvenirs
dans l’histoire humaine, aurait donc vécu ici jadis, et comment se serait-elle
éteinte ?... » C’est à ces questions que nous allons tenter de
répondre.
L’itinéraire des
Ibères.
Leur odyssée dans le
Pacifique, de la Micronésie jusqu’à l’île de Pâques et à la côte d’Amérique du
sud.
1 Micronésie
En Micronésie , près de Pohnapé, Tawache (Touache) est le nom d’une presqu’île de l’île de
Temwen où se situe le plus fameux ensemble mégalithique du Pacifique,
mais hélas ! les autorités ont interdit toute visite et toute
photographie.
il y existe un extraordinaire
complexe mégalithique, parent de celui
de l’île de Lelu.et de sa cité d’Insaru, ainsi
que des ruines de Palau ou, un peu plus loin, des colonnes [des monuments comparables à ceux de l’île de Pâques] des
îles Marianne sur l’île Tinia. Au total il y aurait 92 îlots carrés artificiels
et quelques îles supplémentaires
sur le récif qui entoure Pohnapé. Ce complexe de Nan
Madol et son
site de Nan Dowas, sur l’île
de Temwen, ont été décrits par Jacques de Rosamel qui
l’observa en 1840 (Pohnpeï Micronésie 1840, p. 102), mais la description la plus éclairante du site me semble avoir été donnée par James
F. O’Connell, dans A residence of eleven
years in New Holland and the Caroline Islands, being the adventures of James F.
O’Connell, 1836, réédition américaine, p. 210 sqq. , que je traduis
librement : « La muraille extérieure ferme un espace d’environ un
mille de circonférence. Cette aire n’est pas vide, mais à environ vingt pieds de distance du mur extérieur, il y en a
un autre, exactement parallèle au premier ; ensuite, à la même distance, un autre, et encore un autre, au nombre de
cinq ou six [cinq en réalité]. Le mur de
l’enceinte centrale ne renferme qu’un espace d’environ quarante pieds de
côté et il est parfaitement carré …
Sur le mur extérieur, quatre piliers
carrés, partie autrefois d’un portique
ou d’un élément d’architecture comparable [à comparer avec l’étonnant
portique en pierre de Tonga, savoir deux menhirs surmontés d’une pierre
représentant comme ici la mort préalable du germe de coco ou de la graine de
fruit d’arbre à pain], traversent le fossé plein d’eau [seulement à marée
haute]. L’entrée, ou l’ouverture pratiquée dans le mur, était d’environ quatre
pieds de haut. En entrant, aucune ouverture ne se présente dans le mur suivant,
mais, après avoir remué des broussailles, nous avons découvert une entrée au
coin du mur, à droite de la première entrée. Après l’avoir empruntée, nous avons trouvé une ouverture dans le mur
suivant, mais à gauche cette fois ; et ainsi de suite : nous avons trouvé
les portes alternativement à droite et à gauche avant de pénétrer dans
l’enceinte centrale. En marchant à l’intérieur de cette enceinte, grâce à la
chute accidentelle d’une pièce de bois, nous avons découvert une crypte »
Ces pierres carrées et ces
portiques sont destinés à être des catalyseurs pour favoriser magiquement la
pousse aussi bien des arbres à pain que des cocotiers.
L’ensemble est tabou et a été
créé par Animan , mot proche de Anita aux îles Mariannes . « Les bras de mer étaient autrefois des
passages secs, que l’eau a envahis, en
raison de la proximité de l’île par rapport au récif de terre… Dans l’un des
arroyos sur cette île des Ruines, se trouve
une énorme pierre carrée ».
Cette « pierre carrée est
située, non sur les murs, mais dans
l’arène ou canal qui se trouve entre les
bras, seul endroit où les prêtres sont autorisés à marcher.
Les mystérieuses sphères de pierre de toute taille qu’on voit encore en
ces lieux ont pu servir, à mon avis, comme moyen de traction des très lourds
blocs de pierre qui étaient remorqués à terre et qui étaient plus faciles à pousser grâce à ces sphères.
Mais on peut aussi songer à des pierres magiques destinées à favoriser la
pousse de plantes, comme les pierres -lyres ou pierres en H avec deux pieds symbolisant les deux pousses
souhaitées de cocotiers (voir mon blog sue les menhirs).
Rapprochons ces sphères de
l’existence, encore en Micronésie, dans l’île de Yap, d’une prétendue monnaie
géante en pierre avec un trou au milieu, en aragonite importée de l’île Palau.
Cité p 56 dans L’histoire commence à
Bimini, on a trouvé à Andros, dans
une excavation artificielle sous-marine profonde , des pierres discoïdales au centre troué, d’un
diamètre de 2 à 5 pieds, semblables à celles de Yap.
La crypte est plus mystérieuse
encore. J. O’Connell y a trouvé un squelette de chef, mais très récent, et il ne pense pas qu’elle ait eu à l’origine la
moindre destination de conservatoire de
squelettes. Nous devons la comparer avec d’autres cryptes en voùte de pierre, plutôt rares dans le Pacifique, comme celles de l’île de Pâques. Thomson, p. 81, découvrit dans cette dernière « un immense dallage en ruines, de type non polynésien, qui comportait
des maisons de pierre à double pointe et qui s’étendait sur près de 2 kms, le long de la haute falaise de la côte nord-
ouest. Chaque demeure était pourvue d’une crypte qui, parfois, était couverte d’une arche soutenue
par une belle pierre en clef de voûte et qui était destinée à abriter les
statuettes représentant les morts.
Beaucoup de ces maisons ont malheureusement été emportées par l’érosion
et les tremblements de terre ». La crypte a une voûte à 3 ogives et 4 voussoirs.
2Ticopia
Les premiers habitants de Ticopia, -des migrateurs Ibères,
- étaient des « magiciens » qui, selon J.
Guillou, faisaient appel « à
un esprit mythique surnaturel qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de
ces énormes pavés » qu’on voit encore sur l’île. Une tradition hawaïenne, rapportée par G.
Coquilhat, nous confirme que les
premiers habitants de Ticopia « avaient une réputation d’habiles artisans
de la pierre, capables d’édifier un temple [ahu]
en une seule nuit grâce à des procédés
magiques qui leur permettaient de se passer de la main à la main de gros
blocs de rocher. » Ils ont ainsi inventé le travail à la chaîne sous
les yeux des natifs médusés !
« Une curiosité remarquable de l’île, décrit encore dans Peter Dillon, capitaine des mers du sud,
p. 186 Jean Guillou qui m’a dit être allé à Ticopia en personne, « une longue route pavée de blocs de basalte qui ceinture le cratère. Ce travail
colossal serait l’œuvre d’une population pré -lapita [entendons ibère] qui,
selon les habitants de l’île, faisait appel à un esprit mythique surnaturel
[Animam ] qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de ces énormes pavés.
Un cyclone aurait anéanti cette civilisation. » Selon moi, ces blocs de
basalte sont des ahu funéraires
analogues à ceux de l’île de Pâques et des Touamotous.
Les Ibères quittent Ticopia, que ce soit à cause d’un
cyclone ou d’un tsunami et émigrent alors
aux Fidji.
3 A Fidji, la
blondeur surprenante d’ enfants non
métissés est une trace du passage de cette population à l’ADN nordique. Voir le
professeur Jean Poirier (qui n’était pas plus blond lui-même que ne
l’était sa fille), dans L’élément
blond en Polynésie et les migrations nordiques en Océanie, Paris, 1953,
cité par Paul Rivet dans le chapitre VII , L’élément blanc et les Pygmées en
Amérique , in Les origines de l’homme
américain, nrf, 1957. Il faudrait aussi s’interroger sur certains faux albinos (Nouvelle-Calédonie, etc .),
des blancs à cheveux roux , à taches de
rousseur et aux yeux clairs , bien mal adaptés au climat tropical . Est-ce
un type récessif issu d’un métissage ancien ?
4 Aux Tonga, existe un curieux portique de pierre évocateur de l’antiquité classique et qui, en
réalité, est , selon moi, un double menhir destiné à favoriser la pousse des
cocotiers importés par les populations ibères à date très ancienne comme en Micronésie. La dalle les surmontant
représente la mort, préalable et
nécessaire, du coco pour qu’il germe.
5 L’Ile de Pâques et
l’Amérique du sud.
Continuant leur « sombre route », nos migrateurs
pêcheurs de baleines s’installent à l’île de Pâques, mais l’île , suite à sa
déforestation , devient inféconde
et stérile, malgré le rite magique des statues qui s’était révélé inefficace;
aussi nos navigateurs l’abandonnent –ils pour la côte américaine ; ils s’y
métisseront avec les indigènes pour
créer au Pérou les stèles de Tahuanaco.
Les deux expéditions inca (dont l’une , la seconde, celle de Tupac
Ypanquui vers 1470, diffusera dans le Pacifique la patate douce et
son nom amérindien, kumara, traduisent non un véritable désir
d’exploration de terres nouvelles, mais le désir d’un retour à une patrie
originelle dont subsistait le souvenir.. Pour ceux qui douteraient, citons F.
W . Christian, Early Maori
migrations as evidenced by physical geography and language, cité par Rivet,
op. cit. , p. 165 : « Les
Mangaréviens [qui ont donné ces Polynésiens venus à l’île de Pâques après nos
Ibères] ont une tradition d’un chef nommé Tupa,
un homme rouge [blanc], qui vint de l’Est, avec une flotte d’embarcations de
type non polynésien, en forme de radeaux [de balsa]. »
De l’Europe du nord
jusqu’au Turkestan chinois :
l’Ibéria (le pays des
Ibères, l’ Irlande) , la péninsule ibérique, la Méditerranée (Afrique jusqu’au Sénégal,
Baléares, Corse, Malte, Sicile, Asie mineure) .
A l’ouest du
Turkestan chinois, les « Tokhariens » se subdivisent en deux dialectes : A ou
agni ou Agniman (nom du dieu des
morts), B ou koutchéen .Est-ce des
Ibères ? En tout cas, au
nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan , peuplé de Ouigours,
dont le
nom est une variante du mot Ibère, des
archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une nécropole, avec des
momies aux traits européens, aux cheveux châtains et au nez long et aquilin ,
datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans des bateaux retournés recouverts de
peaux de vache , avec un mât de bois situé à la proue , de 4 mètres de haut et
dont la sculpture varie selon le sexe : pour les hommes , le sommet est
effilé, symbolisant,selon les archéologues chinois, des phallus, tandis que , pour les femmes, le sommet
serait plat et peint en noir et rouge,
évoquant des vulves. On peut toutefois se demander s’il ne s’agit pas, pour les
femmes de la navette ou de la quenouille (O’Connell, en Micronésie, décrit cette habitude funéraire en précisant
qu’il s’agit de fuseau ou de quenouille ,
attributs de leur sexe que les
Chinois n’ont pas compris, et pour les
hommes, d’une perche servant de
godille et permettant de se
diriger dans les eaux de l’au-delà.
Signalons aussi la
civilisation de Moendjo Daro et d’Arappa avec sa statue de chaman semblant
avoir les mains jointes sur les cuisses comme certaines statues pascuanes.
D’autre part, le fondateur de l’hématologie, Jacques
Ruffié, alla observer, en 1978, les
derniers Ainous d’Hokkaido. Il nota qu’à
Nibutani les tombes étaient surmontées
« d’un curieux poteau de bois dont la partie supérieure sculptée
variait avec le sexe du mort ».
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