La formation des races d’Amérique, version
corrigée par un ajout important aux théories de Mendès Corréa sur les migrations par le Pôle sud .
Remarque liminaire :
nous traitons ce sujet après et d’après Paul Rivet dans Les
origines de l’homme américain, 1956, mais en utilisant des données qu’il
n’avait pas.
On peut citer plusieurs origines ethniques
principales pour le métissage qui
a abouti à l’Indien d’Amérique : les ethnies australienne, mélanésienne, les ethnies asiatiques jaunes
donnant le type prédominant, enfin l’ethnie blanche. D’où viennent tous ces éléments,
par quelles voies terrestres et maritimes et à quelles dates sont arrivés les migrants?
Mais il nous faut
d’abord traiter la question la moins discutable : celle des Eskimos ou Inuit au nord, qui, il y a quelque 4000 ans, ont passé par le détroit de Behring où circulaient
les mammouths. Ils venaient de régions arctiques d’Asie et sont parents des Samoyèdes et des Lapons.
Curieusement, leurs langues sont apparentées à la fois aux langues parlées par les populations du sud de l’Amérique et aux langues
ouraliennes comme le turc , ainsi que le montre le linguiste Sauvageot dans Eskimo et ouralien et
Caractère ouraloïde du verbe eskimo.
Tour du monde !
Les Australiens :
la race munda ou mérina en provenance de l’Inde et de Ceylan (Sri Lanka)
Quand et par quelles
voies les Australiens sont-ils parvenus jusqu’en Amérique ?
Clifford Coulthard, en 2007, dans les Flinders Ranges,
découvrit le refuge préhistorique de Warratyl,
à 20 mètres au-dessus d’une rivière. Il récupère, dans ces recherches dirigées par Gilles Hamm,
4300 objets, 200 fragments d’os de 16 mammifères et d’un reptile, datant de 49 000 ans ou 45 000 ans. Jusqu’à
présent, le plus vieux site était celui
de Puritjarra dans le désert en
Australie centrale, daté d’il y a 38 000
ans. La découverte de Warratyl prouve que des hommes ont migré du sud de l’Australie et de la
Tasmanie vers le nord en passant par
le centre, 10 000 ans plus tôt qu’on ne le pensait.
On a découvert dans le refuge de Warratyl des restes d’oiseaux géants et d’un wombat (Diprotodon), ce qui montre que c’est l’homme,
et non le climat, qui est le responsable de l’extinction de la mégafaune
australienne. Des centaines d’objets ont été retrouvés : des aiguilles en os qui démontrent qu’ils
travaillaient l’os il y a 49 000 ans, des outils en pierre dont des haches en pierre
et des outils en bois remontant à plus de 24 000 ans ; le gypse
leur était bien connu (entre -40 000 ans et -33 000 ans) ; de
même, l’ocre (entre -49 000 et 46000 ans). L’auteur de l’article conclut que les premiers aborigènes étaient en avance
sur leurs cousins européens. Telles sont donc ces populations,
relativement avancées, qui vont migrer vers l’Amérique à une date bien plus
reculée que celle qu’on admettait jusqu’ici.
Le savant A. A. Mendès Corréa , dans O significado genralogico
do «australopithecus » e do cranio de Tabgha e o arco
anthropofiletico indico, ayant
constaté, dit Rivet, op. cit. ,
p. 97, que la distance entre l’Australie
et l’extrémité méridionale de l’Amérique du Sud se trouve considérablement
réduite si l’on examine le globe d’après une projection polaire
antarctique et qu’il existe entre les
deux continents une série de terres pouvant servir de relais :
Tasmanie, Nouvelle-Zélande, îles
Auckland et Campbell ,ces dernières non recouvertes, même aujourd’hui, de glaces permanentes, Macquarie, etc. , pense
que les Australiens ont pu suivre cette voie, important au passage , par
exemple, des noix de cocos jusqu’en
Nouvelle-Zélande et y laissant des traces de l’usage du boomerang. D’autant que
les migrations par cette voie polaire
ont pu , avec la découverte de Warratyl, se produire à une date où le climat était plus chaud,
vers -40 000 ans.
Correction et ajout à
la théorie de Mendès Corréa.
Le savant anthropologue, ainsi que Paul Rivet, ont méconnu
l’existence et l’importance des courants pour les migrations, et
notamment le fait qu’il existe un puissant
courant circulaire autour du pôle sud, lequel facilite la migration
d’Australie jusqu’en Amérique du sud.
D’où viennent donc les Australiens ? On a trouvé à
Talgaï en Australie dans le Queensland un crâne datant du quaternaire aux caractères
nettement australiens. Tout le groupe du sud de l’Amérique, le groupe
linguistique des Chon et des Ona,
est apparenté aux groupes australiens. Des crânes patagons et ona en Amérique présentent de frappantes ressemblances avec
les crânes australiens.
Leur pays d’origine était les plaines de l’Indus, l’Inde et
Ceylan d’avant les invasions tamul (noires), tibéto-birmanes et
aryennes. La civilisation de Mohendjo Daro, la rivière (Daro, racine ibère adura qu’on
trouve dans l’Adour, l’Arrou en Bourgogne, l’Amou Daria,
etc.) des Munda, vers – 4500, présente des types australoïdes. A
Bénarès on a découvert des pétroglyphes
identiques aux pétroglyphes australiens. Le
munda est proche des langues ouraliennes
comme le turc ; il a pu être imposé aux Australiens (Paul Rivet a écrit un ouvrage intitulé Sumériens et Océaniens) par les Ouraliens
ou Ouigours et on a rapproché le munda des dialectes
australiens :en Nouvelle- Calédonie, il existe un lieu-dit Moindah sur la commune de Poya et une commune du nom de Moindou (altération de Munda) , tandis qu’à Lifou, l’une des
Loyauté près de la Nouvelle-Calédonie, yosi, vagin, ressemble fort à yoni en munda, comme à Hienghène , en
Calédonie, tchanem, excrément,
ressemble à à ganing en australien,à ganum
ou guna, ou gunong en chon amérindien
,à huanu en kechua d’où le mot français guano.
Le munda a été parlé dans tout le nord-est de l’Inde, depuis l’Himalaya jusqu’au golfe du Bengale.
Le boomerang a survécu
dans le sud-est de la péninsule indienne et dans le Guzerat. En Amérique
du sud, on a noté l’existence d’armes de jet ressemblant au boomerang chez les
Payagua, les Kayapo, les anciens Diagit, les anciens Mexicains, les Hopi de
l’Arizona et les Gabrieleños du sud de la Californie (Rivet,op .cit. , p.
90). Les huttes en forme de ruche se
retrouvent chez les Australiens, les Amérindiens et les gens du nord de la
Calédonie.
De l’Inde, les Australiens ont passé en Birmanie, en
Indochine (Tonkin), à Java et à Célébès
(Sulawesi) en Indonésie. De l’Inde, il
eut au moins deux groupes de migrations munda :
1)
une migration de ces grands navigateurs par mer
vers Madagascar avec pour étape les îles Maldives , qui nous a donné les Mérina, altération de Munda ;
2)
l’autre par terre, vers le Tonkin où l’on a
trouvé trois crânes australoïdes (Lang
Cuom) et vers la Birmanie. En Thaïlande
et dans la péninsule de Malacca, on a démontré l’existence d’un substrat
australien dans une population
néolithique. A Java ((Wadjack) et
à Célèbes (Sulawesi), le boomerang fut longtemps en usage. La survivance du
boomerang à Santo (Vanuatu), à Maré (une
des Loyauté près de la Nouvelle-Calédonie : il y avait un boomerang maréen
au musée de Pithiviers, rejeté par des
ignares des collections de Calédonie comme non- pertinent ! et aussi un
autre boomerang possédé par un Calédonien, mais vendu par lui pour la même
raison), et Rivet a souligné l’identité des pointes de lance taillées à
grands éclats dans les îles de l’Amirauté comme en Australie.
Du sud de l’Amérique, atteint par la voie du pôle
antarctique, plusieurs voies s’ouvraient aux Australiens :
1soit par terre : ce sera le cas des
peuples Chon et Ona du sud de l’Amérique, arrivés plus tardivement.
2 soit par le Pacifique,
avec étapes au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie, puis à Rapa (Australes) avec le site fortifié de Morengo
Uta (de Marengo tua, tua
signifiant noir comme on le voit oar le nom des Toua-motou, les
îles , motou, des noirs) , site prospecté par Thor
Heyerdahl et qui était sans doute
une dernière étape pour les Marengo avant de débarquer à l’île de Pâques.
A l’île de Pâques on les retrouve avec
des crânes fossiles et avec le nom du lieu-dit Pu na Marengo, la pierre des Marengo ou Munda (voir mon blog sur
l’île de Pâques).
Cette population
première de l’Inde est le plus souvent
appelées Menehune , de mererungo, par les Polynésiens. Menehune se retrouve
dans Marino (de marehuno), qui est le nom d’une langue à Maëwo (Vanuatu), dans Farino (de marehino) en Nouvelle-Calédonie ou dans la caste supérieure des Mérinas [de merehuna] à
Madagascar. Marengo signifie homme et, selon qu’on ajoute l’épithète blanc (shen, shu ) ou noir (tua), on désigne telle ou telle
population , cf l’expression ipu maengo qui désigne une poterie brun
clair trouvée dans les grottes secrètes par Thor Heyerdahl et possédée par des
Longues- Oreilles fe l’île de Pâques.
On peut les suivre le long de la côte ouest d’Amérique du sud et à l’ouest de la Colombie
avec les groupes linguistiques kechua et Aymara et le long de la côte d’Amérique centrale (Mexique, Nicaragua, Salvador) et du Nord où ils forment le groupe
linguistique hoka (Californie, Louisiane et jusqu’au
Canada).
3 soit, fait méconnu, par l’océan Atlantique, et ils
remonteront la côte orientale jusqu’à la Guadeloupe, par exemple, où leur
étape est attestée , par exemple, par la présence de curieux pétroglyphes analogues
aux pétroglyphes indiens et australiens, peut-être liés aux cérémonies de circoncision
(voir mes blog sur ce sujet). Ily aussi des plantes comme la Broussonnetia, appelées hagua
(voir données de l’ethnobotanique ci-dessous)
Les données de la
pathologie comparée :
1 Le tokelau polynésien identique au chimbéré du Brésil, encore appelé cacapash shishiyoti, gogo, roña griyé.
Le mode de transmission de cette maladie n’est pas complètement compris. Un contact
rapproché prolongé est important mais néanmoins pas suffisant et des facteurs génétiques interviennent :
il s’agit d’une hérédité principalement autosomique récessive (transmission
entre individus de « pure race ») avec quelques cas de transmission
autosomique dominante. Il est donc
important pour nous de remonter à l’origine. Or, l’affection est endémique en Inde (Sud) et Ceylan (Sri Lanka ) ,
d’où les Australiens sont originaires.
On peut suivre leur migration grâce à la maladie : en Chine du sud, en Thaïlande,
dans l’archipel de Malaisie et en Indonésie
(Bornéo…), en Papouasie et en Nouvelle Guinée , mais pour nous , ce qui
est plus intéressant : en Amérique
centrale : pays de Guatémala et
ville de Guatemala , Mexique , Panama ; en Amérique du sud :Brésil
(chez les indiens Purú-Borá) ,
Colombie ; dans certaines îles
polynésiennes de l’océan Pacifique (ce
qui prouve un métissage des Polynésiens avec les Australiens ): les Iles Fiji (Tamana, le groupe des Lav) , les Samoa
, Tokelau , la Nouvelle-Zélande (cf . les traces de boomerang et les noix
de cocos fossiles).
2) Le rat porteur du typhus murin.
Le typhus américain est identique au typhus exanthématique
du Mexique et du Guatémala et c’est
un typhus murin, c’est-à-dire une
maladie naturelle du rat qui se transmet accidentellement à l’homme, alors que
le typhus du Vieux- Monde a pour seul
vecteur le pou et que le rat ne
joue aucun rôle dans la transmission du virus à l’homme. Ce typhus européen a
pour aire de distribution l’Europe, l’Afrique du nord, la Chine du nord et
l’Asie de l’ouest et du centre.
Le domaine du typhus
murin comprend l’Inde, l’Asie du sud et de l’est (Birmanie) la Malaisie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande
et tout le continent américain .Le rat dit polynésien porteur du virus murin a suivi, dans leurs
navigations, les Australiens . En
tout cas, il n’a pas passé par le détroit de Behring, car le typhus est absent chez les tribus de l’Alaska.
L’ethnobotanique à l’aide des migrations australiennes
:
On trouve en Amérique et
en Océanie des plantes précieuses pour leurs fibres et nécessaires à la navigation, (la
fabrication des voiles et des cordages) etdont les noms traduisent
l’identité de ceux qui les ont plantées;l a plante a pu être ramassée par plusieurs
migrations différentes : australiens, mélanésiens, pré- polynésiens , polynésiens :telle la
Thespesia populnea., ou la Broussonetia
papyrifera.
La Thespesia
populnea.
En Amérique, la Thespesia
populnea est présente dans le
nord de l'Amérique du Sud, Venezuela et
Colombie, en Amérique Centrale :
Costa Rica, Honduras, Mexique, Nicaragua, et dans l'ensemble des Caraïbes (Antigua, Bahamas, Barbade,
Bermudes, Iles Caïman, Cuba, Dominique, Grenade, Guadeloupe, Hispaniola,
Jamaïque, Martinique, Antilles Néerlandaises, Porto Rico, Sainte Lucie, Saint -Vincent,
Grenadines et Iles Vierges) et dans l’Amérique du nord en Floride.
En
Asie elle est présente en Inde, au Sri
Lanka, et dans les îles Maldives et à Madagascar (migration donnant les Mérina
de Madagascar).
On l’a trouvée à Formose –Taïwan, aux Philippines, en Malaisie, en Indonésie, en
Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Australie,
à l’île de Pâques et à Hawaï, du
nom de la plante hagua trouvée tant à Formose qu’à Hawaï.
Le Broussonettia papyrifera, langue des blancs ibères, australien hagua, polynésien hau (de hagwa). C’est une espèce originaire d’Asie tempérée et tropicale, qu’on suit depuis la Chine (Fujian, Gansu, Guangdong, Guangxi, Guizou, Shandong, Sichouan) , Hainan , jusqu’au Japon. On trouve son nom sous plusieurs formes :
a) sous la forme donnée
par les blancs ibères, mataka ou
au pluriel mataki.
Le nom obscur et énigmatique de Mataki-te-ragi donné à l’île de Pâques par les Vieux- Mangaréviens
selon Caillot signifie en réalité quelque chose comme (l’île) où poussent les
mûriers à papier (Broussonetia papyrifera)
transplantés par les blancs, te (des)
ragi ou langi , des blancs de
l’île de Pâques. S’agit-il d’une interprétation des Polynésiens
de Mangareva relative au « chapeau » improprement nommé surmontant les statues alors que leurs
propres chapeaux étaient tressés à partir des fibres de cette plante ?
Certes, les Polynésiens se servaient de l’écorce de ces mûriers afin de faire les chapeaux de leurs chefs et , plus
généralement, des tapas (le mot tapa,
altéré par les Polynésiens, à partir du singulier taka, vient justement d’un nom de la plante, té-(h)aka
ou té- (h)aki) . Mataki est le
nom pascuan de la plante en question,
appelée ma -hagua en Amérique par les
migrants australiens : ma –
étant un préfixe végétal, avec l’infixe
–te- élidé, et le pluriel (h)aki
correspondant au singulier australien et amérindien hagua ou haguo (avec cette fois une marque, -o, de collectif), désignant la plante dont
on tire les fibres spéciale pour les chefs. Ainsi, le nom en vieux- mangarévien
de l’île signifie-t-il le lieu où poussent les plantes à fibres pour les
blancs.
Ce nom obscur et énigmatique de Mataki-te-ragi signifie en réalité quelque chose comme
(l’île) où poussent les mûriers à papier
(Broussonetia papyrifera) transplantés par les blancs, te (des) ragi ou langi , des blancs de l’île de Pâques. S’agit-d’une interprétation des Polynésiens de
Mangareva relative au « chapeau » improprement nommé surmontant les statues ? Certes, les
Polynésiens se servaient de l’écorce de ces mûriers afin de faire les chapeaux de leurs chefs et , plus
généralement, des tapas (le mot tapa vient
justement d’un nom de la plante, te-haka, cf taki) . Mataki est
peut-être le nom anakénien de la plante en question, appelée ma -hagua en Amérique par les migrants
australiens : ma – étant un préfixe végétal, avec l’infixe –te- élidé, et le pluriel (h)aki
correspondant au singulier australien et amérindien hagua ou haguo (avec cette fois une marque, -o, de collectif), désignant la plante dont
on tire les fibres spéciale pour les chefs. Ainsi, le nom en vieux-mangarévien
de l’île signifie-t-il le lieu où poussent les plantes à fibres pour les
blancs.
.
b) sous
sa forme amérindienne hagua d’origine australienne,en
Colombie avec préfixes végétaux ma- et da- : ma -xagua, da-ma-hagua ;
on a aussi ma -xaagua dans les Antilles, ou avec un second préfixe e-, emaxaguo dans l’Orénoque, da-mahaagua, da-maxagua dans certaines Antilles, et dans le haut
Amazone .. Le cotonnier (Gossypium)
Il était cultivé en Inde il y a 3000 ans, d’où il a été peut-être exporté en Egypte. Il est attesté dans le Rig Veda (-10000 ans) et Hérodote, au VIe siècle, écrit : « là-bas [en Inde], il y a des arbres qui poussent à l’état sauvage et dont le fruit est une laine bien plus belle et bien plus douce que celle des moutons ; les Indiens en font des vêtements. » Mais le coton avait été importé d’Inde en Amérique par les migrations australiennes, car on le retrouve il y a 7000 ans au Mexique dans les grottes de Tehuacan . On a trouvé du coton naturellement coloré (le procédé mélanésien du tapirage a-t-il été utilisé avec succès sur le coton pour le colorer?) sur la côte nord du Pérou et datant d’il y a 5000 ans.
2 Les Pré-mélanésiens en Amérique, les groupes linguistiques hoka,
aymara et quechua, et la voie de
mer .
Citons
les résultats du hercheur danois Lund qui, de 1835 à 1845, explora 800 grottes de Minas Geraes au
Brésil ; dans 6 de ces grottes il
découvrit 18 crânes humains, dont le fameux crâne de Lagôa Santa associé à des
animaux fossiles et jugé
mélanésien. « Ce type, écrit Rivet, . op. cit. , p. 104, se
retrouve dans toute l’Amérique, depuis la Basse Californie au Nord jusqu’à
l’Argentine au Sud, en passant par la région du Sud-Ouest américain (Colorado,
Nouveau Mexique, Arizona
[ et même en Patagonie] etc.), la Colombie, l’Ecuador,le
Pérou et le Brésil [… ]. Ce type ethnique de Lagôa-Santa ou paléo- américain,
certainement ancien dans le Nouveau Monde, est nettement apparenté par tous ses
caractères au type […] dominant en Mélanésie. A cette race se rattachent
les crânes de Fontezuelas, d’Arrécifes et du rio Salado, qui sont peut-être du
pleistocène supérieur. »Le type mélanésien a été retrouvé dans l’Inde, en
Chine aux environs de Pékin (crâne féminin de Chou-kou-tien) ,où il apparaît
dans le quaternaire supérieur,au Tonkin, où il est attesté dès l’époque
néolithique,en Thaïlande, en Birmanie.
Les données de l’ethnobotanique pour suivre en Amérique du nord les proto-
mélanésiens.
Elles nous permettent de suivre leur route à travers une
plante utile à leurs navigations et déjà rencontrée à propos des Australiens,
le mûrier à papier ou Brossonnettia
papyrifera, qui est une espèce originaire d’Asie tempérée
et tropicale : on la suit en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodhe, au Laos,
au Viet- Nâm, à Hainan, en Chine : Fujian, Gansu, Guangdong, Guangxi,
Guizou, Shandong, Sichouan, au Yunnan, à
Zhejiang, en Corée au Japon. A partir du
Japon, deux voies maritimes s’offrent aux Mélanésiens, dont la première seule
les mène en Amérique :
1) Sakhaline, le
Kamtchatka,les îles Aléoutiennes, le détroit
de Behring que fréquentent même les mammouths à l’époque, l’Amérique du
nord où ils ont laissé le groupe hoka
apparenté aux langues mélanésiennes, et divers groupes sud-américains, comme le
yurumangui en Colombie, l’aymara du Chili et le quechua du Pérou. Le groupe hoka
comprend, le long du pacifique, depuis le sud de l’Orégon jusqu’en Colombie, ainsi que sur la côte est, du
Dakota jusqu’au Texas et depuis le Saint- Laurent jusqu’à la Floride.
2) la Malaisie, puis la Papouasie –Nouvelle-Guinée,
l’Australie, les Salomon, le Vanuatu, la
Nouvelle-Calédonie.
C’est au Japon que les
Mélanésiens vont prendre le nom de l’igname.
Le nom de l’igname
pan océanien et aussi amérindien ku-bi (tout fruit ou légume comestible, -bi signifiant sauvage)
Un radical ku a
donné au Japon le nom d’une variété d’igname sauvage (Dioscorea japonica) appelée kubi. C’est cette forme kubi qui donne la forme mélanésienne obi en
Nouvelle-Calédonie, et ubi,
api en Amérique. Avec indication de blancheur, on a en
Amérique le kechua api-shu pour désigner la patate douce sauvage à chair blanche (shu signifiant blanc) ;
en mucik, on a oop ou open , aujourd’hui apen , de apeshen , pour
désigner la patate douce blanche
cf apene (ape+(she)ne, de shen,
blanc) , ope, opene (de kubi-shene). Le radical kep,
posé par l’austronésien (indonésien et malais)
et désignant un tubercule souterrain, venant lui-même du pré -japonais kubi,
se retrouve à Pohnapé (Micronésie) sous la forme kap, igname. Formes panocéaniennes et amérindiennes :
obi, obe, up, ep.
La patate douce
est indigène à l’Amérique et a été introduite dans le Pacifique à Mangareva et
à l’île de Pâques par les Incas au XVI e
siècle, et dans le Pacifique par les
Espagnols. En ce qui concerne l’origine du nom de la
patate douce, la linguistique comparative et historique seule n’est ici d’aucun
secours car certains radicaux se confondent
et donnent les mêmes résultats, poussant à croire, par exemple, que la patate douce serait originaire d’Asie, ce qui est faux : il
nous faut d’abord demander secours à
l’archéologie américaine. Celle-ci nous apprend que les plus anciens restes de
patates douces et de pommes de terre cultivées
ont été retrouvés dans les grottes de Tres Ventanas, à 65 km de Lima au
Pérou, et qu’ils datent de 8 000 ans avant
J. –C. Toutefois, un spécimen de Solanum
muaglia datant de 13 000 avant J.C.,
pomme de terre sauvage mais comestible, a été retrouvé à Monte Verde, dans le sud du Chili. C’est
donc au Chili que seraient apparues la
pomme de terre et la patate douce. Le mot ku sans le suffixe –bi indiquant l’état naturel a pu être lui appliqué, avec l’épithète mara,
rouge ou dorée en raison de la couleur de la peau ou même de sa chair (patate
dite carry par les créoles) . en
muchik,op , de kubi, désigne une
patate poussant à l’état
spontané ,comme le quechua api- chu de kubi –shu, une patate blanc pâle.
En muchik, open, de kubi- shen, et
aujourd’hui apene, désignent des patates sauvages blanches.
3 Les proto -polynésiens
: la
branche paléo- sibérienne originaire du Tibet, de Corée et du Japon qui migre
en Amérique.
On range le coréen, le japonais, les langues des îles Riou Kiou
et parfois l’aïnou dans une branche paléo- sibérienne des langues austro- asiatiques. Les migrants
pour l’Amérique seraient partis du Tibet en Corée, aux îles Ryu Kyu, au Japon,
vers le détroit de Behring et vers l’Amérique du Nord, tandis qu’un 2e rameau quittait les îles Ryu Kyu vers les Philippines et vers la
Nouvelle-Guinée, puis vers l’Australie, le pôle sud et le sud de
l’Amérique et cependant qu’un 3e rameau se dirigeait du Japon vers le Pacifique et
vers la Micronésie (ce sont les futurs Polynésiens.Ce sont là les migrants les plus anciens et ils se sont installés, une fois franchi le détroit de Behring, fort haut dans le nord de l’Amérique. Ce qui l’atteste, c’est l’implantation du groupe linguistique Na-Ndene,à rapprocher du nom indigène de l’île de Santa Cruz, Ndeni, peuplé de cousins polynésiens, le plus vaste des groupes linguistiques nord-américains, qui s’étend depuis la côte arctique où il est contigu des Eskimo jusqu’au sud du Mexique et aux Antilles. Examinons les traces archéologiques de ces populations dont les migrations sont antérieures aux migrations australiennes (-40 000 ans) et mélanésiennes (-35 000 ans ?) et remontent à 45 000 ans.
L’archéologie en
Amérique du Nord
En 1932, dans un ancien lac glaciaire du Minnesota, fut trouvé un squelette complet dont le crâne
présente un type mongoloïde
remontant au pleistocène ou quaternaire.
Mais il y a plus ancien : à Clovis , dans le Nouveau- Mexique, on a découvert , à côté d’une
faune comprenant un mammouth, un cheval,
un pécari, un bison , un chien des
prairies et un skunks, des silex taillés, datés au moins de 25 000 ans. Même date pour des
trouvailles faites en Alaska et au
Canada, dans le Texas, en Virginie, dans
le Kentucky, dans l’Illinois, en Pennsylvanie, dans le Massachusetts, dans l’Ontario, dans le Colorado et dans le Nouveau-Mexique. .
Citons la découverte faite en 1926, dans l’Oklahoma près de la
ville de Frederick, de pointes de silex datant du quaternaire inférieur et
associées à des restes de Mylodon, de
Glyptodon
et de Megatherium.
Dans le numéro 840 de Sciences
Avenir de juillet 2017,on voit une confirmation de ce que j’écrivais
ci-dessus : une nouvelle grande étude sur les vestiges fossiles du site de
Blue Fish Cave (Les grottes du Poisson bleu)dans le territoire du Yukon
(Canada) , à la frontière de l’Alaska, prouve que les hommes ont atteint
l’Amérique du Nord 10 000 ans plus tôt que les scientifiques ne le pensaient, e
,-24000. Des traces indubitables d’interventions humaines ont été identifiées
sur des restes d’os de caribou et de cheval.
La découverte la plus célèbre, et la plus ancienne pour les
partisans d’un âge relativement peu ancien de l’homme en Amérique, est celle de Trenton dans le New Jersey, en 1875, dans les graviers quaternaires
de la rivière Delaware. On y a trouvé des instruments en quartzite et en
argilite, taillés comme les silex paléolithiques d’Europe (de l’ère de la
pierre taillée), associés à des
ossements de bœuf musqué fossile. Dans la couche la plus profonde et datant du
quaternaire de ces graviers d’origine
fluviale et glaciaire, se trouvent aussi des outils en quartz ou en quartzite.
Les trouvailles de
Vero en Floride datent au moins du
quaternaire supérieur et comprennent deux
squelettes avec des éclats de silex et quelques os qui ont été travaillés.
Renaud dit que les pointes de Folsom trouvées en Floride
rappellent la perfection des pointes solutréennes ou des dagues
néolithiques trouvées au Danemark, perfection qui, curieusement, fut atteinte
en Amérique d’emblée et sans le moindre tâtonnement antérieur.
Renaud accepte aussi la découverte faite dans le Nebraska qui fait
remonter l’antiquité de l’homme en Amérique à l’époque pliocène,
c’est –à- dire à une époque pré- glaciaire, à
la fin de l’ère tertiaire. Il s’agit d’une industrie composée d’outils en os exclusivement,
comme celle trouvée à Vero et comme celle trouvée en Australie (-50 000 ans).
« Les restes de cette culture, écrit Renaud, ne se composent pas d’objets
de pierre, préchelléens ou même éolithiques [ … ]. En Europe, ce n’est qu’avec
l’aurignacien qu’on peut vraiment parler d’une industrie osseuse. Et ici, en
Amérique, à une époque pré- glaciaire, on rencontre d’abord l’os, sans la
pierre. » Amérique
Amérique centrale,
Antilles et du sud.
D’où venaient les migrants d’Amérique du sud ? On peut
supposer qu’ils venaient aussi du détroit de Behring, mais rien n’interdit de
penser qu’ils ont pu prendre la voie antarctique. Auquel cas ils se seraient
détachés de la branche proto-polynésienne à partir des îles Ryu Kyu en direction de Formose (Taîwan), des
Philippines, de Timor et de l’Australie, puis du pôle sud et du sud de l’Amérique. On peut tenter de les accompagner en suivant la route d’une plante à fibres
nécessaire pour les cordages et les voiles, donc pour la navigation : la Broussonnettia papyrifera.
On
peut suivre la Broussonettia du Tibet
en Chine (Hainan, Fujian, Gansu, Guangdong, Guangxi, Guizou, Shandong,
Séchouan, Yunnan, Zhejiang), en Corée, au Japon. On a son nom sous sa forme amérindienne d’origine proto- polynésienne, avec préfixe –ma et suffixe –te ou –e :
maho , de ma-hau ,aux
Antilles ;en Ecuador, huamaga, hua pour hau ,hau correspondant au ha de
hagua, ma étant utulisé comme infixe végétal , ma-ho-t,
de ma-hau-te à Surinam, mahu (cf en lifou , proche
de la Nouvelle-Calédonie, avec infixe –e- , méhun de ma-e-hu-te) , de ma-hau, ou
mahoe , de ma-hau-e , en Guyane, terme qui a tendu à prévaloir dans les Antilles françaises et anglaises .
Une plante voisine, l’’Hibiscus elatus, Sw, appelée mahoe ou mahot bleu en raison de la couleur de son bois lorsqu’il, est poli, est originaire
de Jamaïque, et s’est propagée à Cuba, aux îles Vierges , à Porto Rico et ezn Guadeloupe (mahot bleu). . Comme elle repousse vite,
même sans forêt environnante, elle a pu être introduite du Pérou, où elle avait
aussi été introduite, à l’île de Pâques, où elle a reçu le nom de (mau) moanua , bleu océan, cf tahitien moana, bleu océan.
En Argentine, on a
découvert deux bifaces (taillés sur les deux faces) en quartz, analogues aux
outils de Trenton, dans des graviers appartenant au Pampéen supérieur, ainsi
que dans le Pampéen inférieur et même dans l’Hermoséen. A 5 kilomètres de Miramar , sur le bord de
l’Atlantique, les fouilles ont livré un instrument biface en quartzite appartenant au miocène, taillé en forme
d’amande, une pierre- enclume, une vingtaine de percuteurs, de racloirs et de pointes en silex et en quartzite, une
boule piriforme en diorite bien polie,
un couteau en silex , une pierre à cupules, plusieurs boules sphériques dont
une avec rainure bien polie, des molettes
et des pilons, des os coupés en biseau
qui peuvent avoir servi de poignards ou de poinçons, un fémur de Toxodon dans le grand trochanter duquel
était fichée une pointe taillée en quartzite et deux pointes de même nature
enfoncées dans les vertèbres du même animal.« Tous ces objets, reconnaît
Rivet, op. cit, p. 48, sont absolument semblables aux objets de même
type que l’on trouve partout à la surface
et dans les couches supérieures de la Pampa et de la Patagonie »,
ces dernières appartenant à l’éocène
. Ainsi, l’homme américain aurait su tailler la pierre, mais aussi la
polir depuis le miocène à l’ère
tertiaire, et Rivet s’indigne, mais à tort selon moi, de ce mélange qui
contraste avec notre Vieux -Monde. Mais il oublie que les populations d’Amérique
étaient des migrants déjà dotés de techniques plus anciennes, acquises
ailleurs.
4 La branche dite polynésienne et le taro.
Il faut inclure dans les Polynésiens les Micronésiens très
peu étudiés et les nombreux outliers ou
« exclaves » restés en route
et plus près de l’habitat originel comme ceux des îles de l’Amirauté en Papouasie. Ils sont partis du Tibet, avec leurs frères qui devaient donner les
Amérindiens, de Corée, du Japon, en direction de Formose (Taiwan), puis ont gagné les Philippines,
la Micronésie et certaines îles des Salomon d’où ils se sont
répandus dans le Pacifique, avec parfois des retours en arrière (les « outliers ») jusqu’à Hawaï et l’île
de Pâques au nord et jusqu’en Nouvelle-Zélande au sud.
Contrairement à) ce qu’on a longtemps pensé, les Polynésiens
n’ont pas changé de race par rapport à
leur langue car celle-ci est dérivée de
la langue austro- asiatique , qui s’est répandue jusqu’en Indonésie pour
donner le malais et l’indonésien bien étudiés par Dempwolf sous le nom d’austronésien ; mais , pour le grand linguiste hollandais Dempwolff
, le polynésien, comme le formosan, le malgache, le micronésien , le mélanésien
avaient seulement des apparentements lointains avec l’austronésien tel qu’il
l’a reconstitué à partir des seuls dialectes malais (austronésien remontant
aussi à l’austro- asiatique mais ce
dernier n’a pas bénéficié de pareille
étude) et il ne les a pas étudiés. Il faut aussi songer qu’une langue
véhiculaire a pu se former pour échanger entre ethnies différentes rassemblées
dans une même culture.
On peut retrouver dans la langue polynésienne,langue austro -asiatique,et seulement
secondairement apparentée à l’austronésien,
certains mots austro- asiatiques qui se retrouvent dans les dialectes australiens
comme le mot qui désigne le sang,australien guara,
gwaro , chon wuar , huarr, polynésien de Mangaréva, gouaro, mélanésien de Nouvelle-Calédonie,
à Bourail , gouaro.
Les donnés de l’ethnobotanique
appliquées aux migrations
polynésiennes : le taro et l’Hibiscus.
Le nom du taro wara-bi (tubercule, +–bi, sauvage)
Le suffixe –bi, sauvage, indique une provenance djomon, les ancêtres des
Japonais.
Il existe au Japon une fougère (Pteridium aquilinum) dont les tubercules sont comestibles. Elle est
appelée warabi en djomon. De warabi, on a
le nom du taro cultivé (sans –bi par conséquent), tara
ou taro ; on a aussi :
1) le nom de l’igname cultivée (donc sans-bi) à Santo au Vanuatu, wara ; avec –bi, le nom polynésien d’une
espèce d’igname sauvage ou semi- sauvage d’Ouvéa en Calédonie, le waleï, de wara-bi ;
2) le nom d’un condiment japonais appelé wasashi (Wassashia japonica), une sorte de moutarde, apprécié pour ses racines, qui
ne pousse spontanément qu’à Formose, au
Japon et à Sakhaline, introduite par les Maoris en Nouvelle-Zélande.
Le nom de l’Hibiscus tiliaceus et de plantes à
fibres voisines.
On le retrouve sous sa forme
polynésienne kao ou hau dans le Pacifique : : en vieux
-mangarévien , on a à l’île de Pâques
(pour le nom du chapeau des statues) ,avec le préfixe végétal pu- ,
pu kao, kao correspondant au tahitien purau (bourao
en Calédonie) pour l’ Hibiscus tiliaceus et, sans préfixe, au hawaïen
hau, au nivéen fou, au tongien fau comme autrefois à
Tahiti ou, avec un redoublement, hauhau
à l’île de Pâques (langue de Rapanui) pour une plante d’utilisation voisine, le triumfetta semiloba. La Broussonettia papyrifera est appelée en
vieux -mangarévien , à l’île de Pâques (pour le nom du chapeau des
statues) pukao, correspondant au tahitien purau (rau =kau
ou kao).
5 Les Blancs Ibères
ou Ouigours en Amérique.
La toponymie
d’origine ibère.
Les noms de l
’Irlande, en latin Iberia, les
Hébrides, du latin Hiberides, des Berbères et de la Barbarie, de la Scandinavie,
de la Sibérie, de l’Athapasca et de l ’Alaska pour une région du nord de l’Amérique, où l’on parle des
langues du groupe na–dene d’origine
pré- polynésienne, viennent
respectivement de ibère et de basca.
Les migrations.
Elles ont eu lieu à date très ancienne, vers -40000, et ont
suivi quatre voies au moins :
1) à partir de l’Irlande, Iberia en latin, l’Ibérie, des Hébrides, Iberides , de la Thulé ultima
de Pythéas parti de Marseille et de la Scandinavie
(bascandinav- ) par le Groënland, qui signifie
le pays vert , comme le firent les Normands d’Eric le Rouge vers 1000 après J.- C. Platon, dans le Timée, vers - 350, écrit en donnant la
parole à un prêtre égyptien vivant du temps de Solon,mort en – 558, que « en ce temps-là {vers-10500), on
pouvait traverser la mer Atlantique .Les voyageurs de ce temps-là pouvaient
passer de cette île [l’Atlantide ] sur
les autres îles et, de ces îles ils
pouvaient gagner tout le continent (l’Amérique)
, sur le rivage opposé de cette mer(atlantique) qui méritait vraiment son
nom de mer{…]. De l’autre côté (du détroit de Gibraltar), il y a cette mer
véritable (l’Atlantique) et la terre qui
lui fait face et que l’on peut appeler véritablement, au sens propre du
terme, un continent (l’Amérique). »Le nom de l ’Athapascan garde peut-être
le souvenir de cette colonisation ;
2) par le détroit de Behring à partir de la Sibérie vers l’Alaska, qui garde dans son nom un autre
souvenir ;
3) par mer,à travers l’Océan Atlantique, à partir des Canaries peuplées d’Ibères venant d’Afrique du nord ,
les Berbères, de Sainte-Catherine et de Minorque ou d’ibiza, de Ibera, , aux Baléares,vers le Mexique
actuel ;
4) par le pôle sud, à partir de l’archipel Ryu Kyu vers l’Australie, où nous trouvons des géoglyphes
qui témoignent de leurs mystérieux rites agricoles et qu’on retrouve chez les Naxa, de bascan,
en Amérique du sud.
Détails intéressants pour d’autres migrations : dans la
mer Noire, on a trouvé une épave de bateau ouigour. De plus, Rivet a écrit une
intéressante brochure intitulée Sumériens
et Océaniens qui montre les affinités linguistiques et autres des Ibères et
des Sumériens.
Leur route dans le Pacifique
comprend la Micronésie, Erromango au Vanuatu, l’île des Pins près de la
Nouvelle-Calédonie, Tonga, Mangareva ,l’île de Pâques (voir mon blog sur
l’île de Pâques). On peut encore les suivre grâce à l’ethnobotanique et une
plante originaire d’Asie tempérée et tropicale, les mûriers à papier (Broussonetia papyrifera appelés mataka ou au pluriel
mataki. Le nom obscur et énigmatique
de Mataki-te-ragi donné à l’île de Pâques par les Vieux-
Mangaréviens selon Caillot signifie en réalité quelque chose comme (l’île) où
poussent les mûriers à papier
(Broussonetia papyrifera) transplantés par les blancs, te (des) ragi ou langi , des blancs de l’île de Pâques. S’agit-il d’une interprétation des Polynésiens
de Mangareva relative au « chapeau » improprement nommé surmontant les statues alors que leurs
propres chapeaux étaient tressés à partir des fibres de cette plante ?
Certes, les Polynésiens se servaient de l’écorce de ces mûriers afin de faire les chapeaux de leurs chefs et , plus
généralement, des tapas (le mot tapa,
altéré par les Polynésiens, à partir du singulier taka, vient justement d’un nom de la plante, té-(h)aka ou té- (h)aki) . Mataki est le nom pascuan de la plante en question, appelée ma -hagua en Amérique par les migrants
australiens : ma – étant un préfixe végétal, avec l’infixe –te- élidé, et le pluriel (h)aki .
On les accompagne à partir de l’archipel Ryu Kyu jusqu’à Taiwan (appelée Formose, la belle en latin,
mais Taiwan , de takwa-ne , -ne étant un suffixe de collectif
végétal, signifie l’île des Broussonnettia
papyrifera, comme Hawaï , de hagwa avec i de pluriel. Ensuite ils font étape à Malacca,
de mahaka , en Malaisie. Mais pour revenir aux reflets de leur sombre route, comme
dirait Loti, les Chinois ont retrouvé
une trace certaine des Ibères dans leurs fouilles des cimetières ouigours situés
dans le bassin du Tarim : au nord du Tibet, dans l’immense désert de
Taklamakan , des archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une
nécropole, avec des momies aux traits
européens, aux cheveux châtains et au nez long(ce nez long qu’on retrouvera
chez les Indiens de l’Amérique du nord) datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans des bateaux retournés recouverts de
peaux de vache , avec un mât de bois
situé à la proue , de 4 mètres de haut et dont la sculpture varie selon le
sexe : pour les hommes , le sommet est effilé, symbolisant,selon les
archéologues chinois, des vulves, tandis que , pour les femmes, le sommet
serait plat et peint en noir et en rouge, évoquant des phallus. On peut toutefois
se demander s’il s’agit bien d’un mât renversé et s’il ne s’agirait pas plutôt
de la godille (à la proue du bâtiment), qui permettait, pensait-on, de se
diriger dans les eaux de l’au-delà,
correspondant pour les femmes à la navette ou la quenouille, attributs de leur
sexe que les Chinois n’ont pas compris. O’Connell,qui , vers 1840, passa onze
années en Micronésie, décrit ce même
rite en précisant qu’il s’agit de fuseau (spindle)
ou de quenouille (distaffe).
L’ADN des momies ouigoures viendrait de Sibérie. Il y a parenté de
culture avec celle des blancs aïnous : le fondateur de l’hématologie,
Jacques Ruffié, qui alla observer, en
1978, les derniers Ainous d’Hokkaido, a noté qu’à Nibutani les tombes sont
surmontées « d’un curieux poteau de bois dont la partie supérieure
sculptée varie avec le sexe du mort » Tous les hommes analysés présentent
un chromosome Y présent aujourd’hui surtout en Europe de l’est, en Asie
centrale et en Sibérie, mais rarement en Chine. L’ADN mitochondrial, transmis par les femmes, se compose,
lui, d’une souche provenant de Sibérie et de deux autres souches qui sont
communes en Europe .Comme le chromosome Y et les lignées d’ADN
mitochondrial sont anciens, le Dr Zhou , généticien, en a conclu ( revue en
ligne BMC Biology, de mars 2006) que les populations européennes et
sibériennes s’étaient unies avant leur arrivée dans le bassin du Tarim, il y a
environ 4000 ans, en Chine, dans ce qui est aujourd’hui un désert mais devait
être une région fertile il y a 4000 ans. Le généticien Li Jin, en 2007, déclara
que l’ADN de la « Belle de Loulan », une momie trouvée non
loin, indiquait une origine en Asie de l’Est (en Sibérie) et en Asie méridionale (Thaïlande).Pour
nous, ce site de momies « européennes » en Chine datant de 4000 ans confirme la migration des
Ibères- Ouigours à partir de la Sibérie.
Rivet a étudié l’élément blanc dans la composante de
l’ethnie américaine, op. cit, p. 131 sqq :« Une
fresque du Temple des Guerriers ,à Chichen- Itza, au Mexique, représente une
lutte entre les indigènes et des
assaillants venus par mer, qui ont la peau blanche et des cheveux blonds [bères
venant par mer des canaries]; sur deux vases de Chimbote et de Trujillo
(Pérou), des guerriers à peau noire s’affrontent avec des guerriers peau
claire . Sur deux vases provenant respectivement de Puño et de
Santiago de Cao, près de Trujillo, au Pérou,
des maçons à peau noire et à peau blanche travaillent ensemble aux
constructions.»
De même, en Micronésie, O’Connell signale, dans A residence of eleven years in New Holland
and the Caroline Islands, being the adventures of James F. O’Connell, 1836,
réédition américaine, p. 193,
l’existence d’une femme parfaitement
blanche, réalisant un type récessif, à qui les natifs d’autres îles
micronésiennes que celle où elle résidait rendaient souvent visite, tant sa
renommées « s’étendait au loin. A côté du teint de nombreuses Européennes,
son teint, nous dit-il, aurait encore paru clair ».
La rumeur sur l’argent de la Sierra de la
Plata (la montagne d’argent).
« La légende voudrait que le naufrage d'un navire
espagnol (parti en expédition au Pérou)
eut lieu au large de l'île de Sainte-Catherine, au Brésil actuel ; 18 hommes sont alors naufragés. L'un d'entre
eux, Alexio Garcia, se lie d'amitié avec un peuple local, qui va lui dévoiler
l’existence d'une montagne qui abriterait en son cœur des tonnes de métaux
précieux. Garcia va donc abandonner son expédition et partir avec ses hommes et
quelques indigènes à la recherche de cette montagne qu'il appelle déjà la Sierra de la Plata. Ils atteignent
finalement l'Altiplano au cœur de la Cordillère des Andes, où ils vont faire la
rencontre du chef de la montagne, "le
roi blanc", dont le trône immense serait entièrement recouvert
d'argent. Les hommes prennent alors quelques pièces de grande valeur, et
repartent vers la côte brésilienne. Mais, sur la route, l'expédition est
massacrée par un peuple rival. Seuls quelques indigènes arrivent à survivre en
s’enfuyant dans les forêts tropicales. Ils arrivent à rentrer chez eux et
racontent l'histoire avec pour preuves
les pièces qu'ils ont rapportés. » Le « roi blanc » ainsi que son trône immense plaqué d’argent
évoquent Viraco -cha (de sha, ou shen, blanc), roi de ces Incas qui avaient à leur tête un blanc barbu , Virakosha, virako, de
varango, signifiant homme,comme marengo
déjà rencontré plus haut.
Le nom ibère des animaux en Amérique.
En effet, des migrations très anciennes amènent les Ibères
jusqu’en Amérique du nord par l’Australie et la voie du pôle sud, comme par
d’autres voies. Des traces linguistiques
y révèlent leur influence, telle le nom du renard ou de la chauve-souris ou renard- volant. Le nom grec du renard, alopeks,
de val-o-pex, vient de var,
forêt, et de peks, animal à fourrure, comme le quechua du Pérou alpaca,de
(v)alopaka, dont nous avons
fait alpaga et qui désigne un
mammifère parent du lama. Le pika de Sibérie,
sorte de marmotte qui a conservé son nom jusqu’à aujourd’hui. A noter
le nom du pika américain,
identique au nom du pika sarde,
sortes de lièvre, avec leur fourrure
(élément déterminant pour qualifier un animal du nom de pek).
Le sanskrit (v)lopacah,
le latin vulpes, de vulpeks, renard, et
pecu, pecus, petit bétail ovin (à laine), l’anglais fox , de peks,
renard, sont tous à relier au mot pekan qui désigne une martre du
Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi qu’un ancien mot
maya , pek, chien (le chien des
prairies, disparu) Les sceptiques
pourront se récrier qu’il ne s’agit là de ma part que d’une hypothèse ;
mais elle est confirmée par le mot pecari, de pek -vali, de vali, forêt, cpchon de forêt , cochon
sauvage, désignant un sanglier du Brésil, qui est un mot de Guyane et du Venézuéla. Le nom de la chauve-souris, animal jadis domestique
en Océanie, d’origine ibère, signifiant renard- volant, contient souvent cette racine pek.
Le grec lynx
, le latin lupus cervarius, loup cervier, d’origine boréale, et l’ocelot, de l’aztèque mexicain oslut,ou du nahuatl oseloti, rappellent
l’arménien lusanunk,
l’irlandais lug, lynx, le gaulois catulf, chat- lynx, cf Catullus , nom
d’origine gauloise. Il n’a rien à voir avec le loup, mais plutôt avec un félin
(cf grec homérique lis, lion) qui, en
Sibérie, n’hésite pas à s’attaquer aux cerfs, le loup –cervier ou once ou
panthère des neiges (Panthera uncia).
Le nom générique
ibère du mammifère à fourrure pek se retrouve dans le latin vervex, bélier , de berpecs, et, à cause
de sa fourrure très appréciée , dans le nom
du loup, sanskrit vrkah,anglais wolf, de worpeks , latin lupus de wlopeks, grec lukos, de worpeks.
De même, irpi ou hirpus, loup en sabin, vient de wrpeks .
Le
nom du caribou, qui est algonquin, dérive de l’ibère kerabh, où l’on reconnaît ker-n, corne, et il est à est à
rattacher au latin cervus (de kirabhus), au grec helaphos (de kilabhos),
cerf.
Cerf, chamois,
gazelle, chèvre, élan, renne, et même sanglier et renard semblent avoir
été désignés à partir d’un même nom
générique dans certaines langues ibères, avec des élargissements
différents suivant l’animal.
La racine ibère
désignant le renne et l’élan est yorenyos ou dorenyos. On la trouve dans le basque orein , de yoreny, dans le lycien olen,
l’arménien eln, le grec homérique ellos (de yelnos), faon, l’ étrusque olenos, le balto- slave elnis, le slave olenj, jeleni .Du
radical der/dor, on a l’anglais deer,
cervidé quelconque, l’albanais derr, sanglier, le
basque zerri, sanglier, de
yer(on)i (os), l’espagnol zorro, de yorr(eny)o, renard,l’espagnol porro, chien, sous-entendu chien [pour sanglier , cf deer -hound, chien courant (le
cerf)], contamination par le latin porcus, sanglier, du basque zerri, sanglier, de verr(eny)
, le grec
dorx (de zor-k-s, de yor) ,
gazelle, le grec dorkas, génitif dorkados, chevreuil, le grec dorkè, biche, l’ albanais derkuna,brebis.
Le nom ibère du sorcier en Océanie, en Amérique du sud et aux
Antilles : le doghi ou dieu rouge et le zombi.
Les Ibères
utilisèrent en Europe la racine deugh, pétrir l’argile, façonner ; on la trouve sous la forme dheich/deuch,
latin fingo, figura, grec teichos,
rempart en terre, etc. et pour ce qui
nous concerne, nous avons en grec , conservé par Théocrite, dans l’une des
trois langues indigènes de Sicile, une langue ibère, daggus, daggudos, radical dagud-
désignant une poupée de cire représentant l’ancêtre mort, puis une poupée à des
fins magique d ’ envoûtement (en la piquant avec des aiguilles) , ce qui nous donne le nom du
sorcier masqué de Nouvelle-Guinée
–Papouasie, le douk-douk, le doghi océanien
et amérindien au sens de sorcier en
Amérique du sud cf mon article dans le bulletin n°45 de la société d’études historiques
de la Nouvelle-Calédonie, 4e trimestre 1980, « le doghi calédonien, la hache –ostensoir [tiki] et leurs parentés australiennes et
amérindiennes », la poupée appelée doghi ou toghi dans le Pacifique,ou encore, le zombi ou mort-vivant, envoûté et pouvant transmettre l’envoûtement du Vaudou
antillais. On a rapproché l’arabe tbib, sorcier, et l’argot militaire toubib, marabout, rebouteux, ainsi que
le terme de respect en Afrique vis- à- vis du maître blanc, toubab, proche du tahitien toupap-ahou,
mort (ahu)-sorcier. Mais comme
zombi peut-être ces mots viennent-ils tous les deux, ainsi que l’arabe tbib , de tobib, de tagid, de daggud.
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