Le
bananier d’Ethiopie ou d’Abyssinie et les hautes stèles destinées par
imitation magique à faire qu’il croisse
de façon extraordinaire et se reproduise
de façon prolifique.
A la suite d’une émission de Arte sur
les stèles phalliques d’Ethiopie, samedi
7 mars 2021, à 21h15, je donne ici mon commentaire. On sait que je suis penché,
dans divers de mes blogs, sur les mégalithes et notamment sur ceux
d’Ethiopie et que j’ai écarté l’ interprétation phallique .
On dit des descendants de Lucy , l’une de nos
présumés ancêtres préhistoriques africains ,
que sa peuplade se composait de
chasseurs –cueilleurs qui ignoraient l’agriculture et l’élevage , ainsi que
peut-être le feu. Mais on se garde bien de nous révéler ce qu’ils cueillaient
et mangeaient cru. Or, si nous connaissons bien le bananier et les bananes ou pommes de paradis comme on les appelait encore au XII e siècle, nous ignorons le plus souvent le faux bananier
d’Abyssinie ou d’Ethiopie, qui ne produit pas de bananes proprement dites, mais
des infrutescences, alors que c’est de lui que vient notre symbole des fleurs
de lys et que , pour de nombreuses mythologies africaine, c’est l’arbre de vie
de la Genèse.
Interrogeons
Wiki : « Le bananier d'Abyssinie (Ensete
vepntricosum) , [ensete étant
l’altération de entesokèlè du latin enterokèlè, hernie intestinale, Pline
26, 79, emprunté au grec kèlè, gonflement, hernie, tumeur , cf.ventricosum
] est une plante herbacée de
la famille des Musaceae. Ce proche cousin des bananiers du genre Musa est
originaire de nombreuses zones de l'ouest, du sud et de l'est de l'Afrique.
« Ce faux bananier est
cultivé en Éthiopie pour sa racine comestible, qui y est un aliment
de base et peut atteindre 40 kilogrammes, et largement cultivé dans le monde pour ses qualités
ornementales.
« Le bananier d'Abyssinie
est un grand « bananier », sans rejets à la base, pouvant atteindre 6
à 10 mètres de hauteur ou plus, dans des conditions optimales. Il est très
intéressant pour ses qualités ornementales, et pour sa grande vitesse de
croissance. Une graine mise à germer au
printemps peut donner une plante de presque 1,50 m en l'espace d'un été.
« En termes de résistance au froid, c'est un bananier relativement
frileux, capable cependant de résister à de légers gels de l'ordre de -4 à
-6 °C environ.
Ensete ventricosum var. maurelii est une variété intéressante à
feuilles largement colorées de rouge, de bordeaux et de noir.
Culture
·
Ce
bananier apprécie un sol riche, léger et humide en permanence pendant la
période de croissance.
·
Le vent
lacère facilement les feuilles, et freine la croissance de la plante. Il est
donc préférable de cultiver Ensete ventricosum dans une zone abritée des vents forts.
·
Le genre
Ensete n'a pas de maladies ou parasites spécifiques, toutefois de petits vers blancs sont souvent la cause
de crevasses et cavités noircies dans le pseudo-tronc de la plante.
·
Par sa
vitesse de croissance cette plante est intéressante comme plante annuelle au
jardin tempéré, la multiplication par
bouture assurera sa survie pour les années suivantes, à condition de garder des
exemplaires au chaud durant l'hiver.
Multiplication
« Ensete étant un genre de plantes monocarpiques non cespiteuses,
la plante disparaît après fructification.
Ses graines, qui sont grosses, noires et
irrégulières, sont donc le moyen naturel de reproduction de ces plantes. Après décapitation du pseudo-tronc, une
multitude de pousses adventives apparaissent sur la tranche. Elles sont assez
faciles à détacher et peuvent être bouturées après l'apparition des premières
racines. Il suffit de les poser dans un terreau humide pour les
voir se développer. »
« L'infrutescence
est un rameau comportant des fruits, ici avec enroulement des bractées ou feuilles
, mais pas de feuilles sans fruit. Certaines fleurs n'étant pas fécondées et
certains fruits n'arrivant pas à maturité, la reconnaissance entre fleurs et
fruits est parfois difficile. Une infrutescence est caractérisée par son
organisation en cyme
ou corymbe »
(comme le « régime » qui pend aux feuilles). Les Ethiopiennes râpent sur le pseudo-tronc du bananier même une poudre dorée pollinique comestible en soulevant ce que j’appelle peut-être improprement, n’étant pas
botaniste, les « feuilles » ou bractées disposées en cymes de l’infrutescence. »
« Certains
faux-fruits
comme la figue ou l'ananas
sont des infrutescences. » Le centre de l’ananas est le vestige de la
hampe florale, tandis que les cônes sur sa peau le sont des petits fruits originels. Citons aussi les fraises
Penchons-nous d’abord sur le mot créole régime de bananes. Le mot français
régime vient du latin regimen qui signifie l’action de diriger, par exemple le régime de
monarchie ou en grammaire le régime d’un verbe, c’est-à-dire ce qu’il dirige ,
ce qu’il commande , soit transitivement (l’accusatif ou complément d’objet
direct) , soit intransitivement (datif en
latin , complément d’objet indirect , complément d’attribution). Mais
comment expliquer le sens de régime dans régime
de bananes ? Le sens vient d’un mot du bas- latin différent qui s’est
confondu avec le premier, regeneramen , au sens de ce qui permet une nouvelle naissance après
une mort apparente et provisoire et ensuite désigne le chapeau en forme de
gland des stèles prétendues phalliques,
puis le phallus , symbole du dieu des Jardins,
Priape.
Je rappelle qu’à date ancienne on ne
comprenait la germination dont dépendait la nourriture humaine que comme la
suite d’une mort préalable ; Voltaire, lorsqu’il se gausse de l’ignorance
botanique du Christ disant à ses fidèles : « Si le grain tombé en
terre ne meurt préalablement, il ne donne pas de fruit , mais s’il meurt,
il produit de nombreux rejets. » Or, le Christ reflétait la pensée générale, héritée de temps très anciens et
conçue devant le mystère du faux
bananier . Comme le dit Wikipedia, « la plante disparaît [donc semble mourir] après fructification… Après
décapitation du pseudo-tronc, une multitude de pousses adventives apparaissent
sur la tranche. Elles sont assez faciles à détacher et peuvent être bouturées
après l'apparition des premières racines. »
Pour moi , tous les menhirs sont issus du
désir d’aider magiquement la pousse des plantes
auxquelles elles
sont dédiées et l’éventuel chapeau qui les surmontait
(voir tous mes blogs sur le sujet) , qu’on retrouve par exemple aux Baléares ou
en Turquie, représente ce grain mort, à l’origine l’infrutescence du faux
bananier.
C’est ce qui
est gravé sur les stèles si nombreuses d’Ethiopie. Les couleurs pointes des
stèles, bleu et pourpre (venant d’ocres
minéraux) sont celles qui sont
éclatantes sur les bractées du faux-
bananier , tandis que les lignes
superposées imitent les lignes
superposées de l’infrutescence.
D’autres
plantes analogues, comme les palmiers ou les figuiers -sycomores , ont pu
également alimenter
l’
imagination . Interrogeons Wikipedia :
Ficus sycomorus
Sycomore
géant ayant servi de modèle pour le billet de 5 nakfas érythréens
Cultivé en Égypte depuis le troisième millénaire avant
Jésus-Christ, le figuier sycomore est originaire d’Afrique centrale
où on le trouve du Sénégal au
Nord Est de l'Afrique du Sud, à l'exclusion des régions
de forêt tropicale humide. Il pousse
spontanément dans la péninsule Arabique et dans certaines
régions de Madagascar. Il a été naturalisé en Israël et
en Égypte…
Dans son habitat d’origine, l’arbre
pousse généralement sur des sols riches, le long des rivières et dans les
forêts mixtes.
Ficus sycomorus peut mesurer jusqu'à 20 m de
haut et 6 m de large avec une couronne assez dense.
L'écorce est jaune-vert et s'exfolie en bandes laissant
apparaître une écorce intérieure jaunâtre. Comme tous les figuiers, le sycomore
contient du latex.
Les feuilles cordiformes
vert foncé mesurent 14 cm de long sur 10 cm de large et sont disposées en
spirale autour du rameau. Sur la face inférieure vert clair, on voit apparaître
des nervures proéminentes et les deux faces sont rêches… »
Les fruits
se présentent en est grappes d'infrutescences ,
chacun d’eux est une sorte de
« figue » [nom donné aussi aux fruits du faux
bananier et aux petites bananes , dites bananes
–figues à la Réunion ou bananes –bébé aux Antilles] comestible
de 2 à 3 cm de diamètre, passant du vert au jaune rosé. Ces fruits « poussent
en grappe tout au long de l'année avec un pic entre juillet et décembre.
Son bois peut servir de combustible et le frottement de deux branches permet
d'allumer un feu.
« Le fruit est comestible mais souvent rempli d'insectes.
Les fruits comme les feuilles peuvent servir d'alimentation pour le bétail en
améliorant la production de lait.
« Homère le cite dans l’Iliade comme poussant très haut près des remparts de Troie. Certains
cercueils de momies en Égypte étaient
faits de son bois, censé assurer la renaissance du pharaon. Le Livre d'Amos (7:14)
se réfère à son fruit (« Je suis bouvier et pinceur
de sycomores », dit Amos, -car, nous dit la Bible de Jérusalem, « en pinçant la tige des fruits du
sycomore, qui servent de fourrage, on en hâte la maturation « pour les
rendre aptes à nourrir le gros bétail. Mais peut-être en pinçant la peau du
fruit était-on plutôt censé assurer la reproduction et la fécondité du
sycomore. » Ceci est à rapprocher du fait que lorsqu’on casse une des branches de certains figuiers, elle
repousse.
La circoncision.
Encore
aujourd’hui, par un geste qui évoque la récolte du sagou, les Ethiopiennes râpent , sur le pseudo-tronc du faux -bananier
, une poudre dorée comestible en soulevant ce que j’appelle peut-être improprement, n’étant pas
botaniste, les « feuilles » disposées en cymes de l’infrutescence.
Est-ce ce geste préhistorique qui a inspiré le rite peu compréhensible de la
circoncision,en particulier de la super-incision, l’enlèvement du prépuce étant comparé au détachement des
« feuilles » du faux –bananier et étant destiné à assurer
une nombreuse descendance?
L’arbre de la science du bien et du mal
de la Genèse, le pommier
d’Eve, le Pommier de Sodome ou Calotropis procera (embuhaï en amharique). C’est un arbuste
qu’on trouve en Afrique et en Moyen-Orient, poussant dans les zones arides. Au
Maroc, on lui donne le nom sans équivoque d’arbre de Satan : en effet, le Calotropis est terriblement toxique, au niveau de son latex en particulier. Ses fruits, à la forme de petites pommes, ont cependant
des vertus médicinales et sont encore utilisés par de nombreux tradipraticiens.
Le Calotropis
est aussi bien l’Arbre de la science du bien (la médecine traditionnelle, la
pomme d’amour, celle qui sauve) que l’Arbre de la science du mal, de
l’empoisonnement , de la sorcellerie.
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