Le cheval de Troie et son explication probable.
Homère dans l’Odyssée n’appelle jamais le prétendu
cheval de bois hippos , cheval en
grec , et il lui attribue encore moins la qualité d’être de bois, xulinos. Il l’appelle toujours doru (sanskrit dâru , tronc d’arbre sur
pied , Cf . avec redoublement
,initial grec dendros (dendrewon) ,
arbre, drus , non pas chêne, mais primitivement , tout arbre, le génitif
sanskrit droh, de d°reu-, gaulois druide) : c’était donc
un madrier, un bastaing , une poutre, doru
Epeios ou Epeiou, Odyssée, traduction Bérard, p.
184, chant 11,523 « Et quand
on s’embarqua dans le
cheval de bois qu’avait fait Epeios ».
Traduction Leconte de Lisle , p. 164: « Et quand nous montâmes, nous
les Princes des Akhaiens, dans le Cheval qu’avait fait Epêios ». Pour moi, le texte devait originellement
porter : « Et quand nous poussâmes, nous, les princes des
Achéens, le bélier (doru, lance) épéien… (Epeios, l’Epeien, peuple d’Elide cité dans l’Iliade , 2, 609,qui donne son nom à un guerrier de l’Iliade,
23,665,Epeios, à qui on prêtera gratuitement l’invention et la fabrication du
cheval de Troie ). L’usage du bélier
était utilisé par les Epeiens pour enfoncer les portes des maisons ou des
villes lors de siège.
Ce tronc d’arbre a eu la tête coupée, raccourcie
(rectification kolon, et non koilon) de
façon à offrir plus d’épaisseur et de résistance ,
Odyssée , 8 ,507 Bérard: les uns auraient voulu,
d’un bronze sans pitié , éventrer le bois
creux (doru koilon,le bois , le
tronc creux, ce qui n’a pas beaucoup de sens, à rectifier en doru kolon, cf. Iliade, 16, 117) , le fût de l’arbre , doru, kolon, tronqué.
D’où vient l’apparition du cheval ? Le cheval se dit en latin equus, en grec ippos ou
éolien ikkos , mais on attendrait phonétiquement
epos (déesse gauloise Epona),
ce qui est poche de Epeios qui
certes tire son nom de sa patrie, mais
dont la patrie tire son nom du cheval (epeidwos):
l’Epire ,était la patrie des chevaux comme ,
en Asie mineure , la Pisidie de peisidia,de
peidwsia par transfert de la labio-vélaire à sifflante -ksw
c’est- à -dire le pays des chevaux, ou Pise en Italie dont Epeios est supposé être le fondateur et qu’il appela du nom de la ville de la ville
d’Elide homonyme, Pise . Ce vassal de Nestor
avait en effet l’Elide pour pays d’origine et les Eléens qui étaient ses sujets prirent
le nom d’Epéiens. Il fonda aussi les cités de Métaponte et de Lagaria où il
consacra à la déesse Athéna les outils qui avaient servi à tailler le madrier.
De là ,
lors d’un remaniement, de l’Odyssée, la métamorphose par contresens , appelée à tant de riches développements , du
bélier, du madrier épeien , doru epeios , en « cheval de bois
que fit Epeios » (à travers la compréhension comme : bois sculpté par
Epeios) : Ulysse,
hôte anonyme d'Alcinoos,
demande dans l’Odyssée à l'aède Démodocos de
chanter (VIII, 492-49, traduction
de Leconte de Lisle : « (...) l'histoire
du cheval
qu'Épéios, assisté d'Athéna,
construisit,
et traquenard qu'Ulysse conduisit à l'acropole
surchargé de soldats qui allaient piller Troie ».
Traduction Bérard : p.
130 : « dis-nous l’histoire du cheval de bois que fit avec Epeios
Athèna ».
Connaissez-vous maintenant l’étymologie du mot français truie ? Il vient du bas latin troja, féminin tiré de porcus trojanus, porc troyen,
c’est-à-dire farci (Macrobe), par une
allusion plaisante au cheval de Troie dont le ventre était empli de 50 guerriers.
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