Le Prince Rouge, Jean
Orth, a-t-il disparu en Calédonie ?
(en collaboration
avec Françoise Griscelli pour la partie généalogique)
Le roman de A.
Laubreaux (1941), J’ étais un autre!!
, et la disparition de Jean Orth.
A. Laubreaux était lié à la Calédonie et grâce à Me Paul Guraud
de Levizac il eut connaissance de divers manuscrits de bagnards, par exemple celui de Delfaut
(voir mon blog) et, dans le cas présent il employait le libéré Pécheux à son
étude. Il a eu ainsi entre les mains le manuscrit de ce bagnard et Guiraud en a
livré quelques indications tant à Laubreaux qu’à Madame Danton, née Hagen. Il y
avait indiscutablement usurpation d’identité et le nom du quasi-relégué français
Louis Charles Pécheux dissimulait celui du citoyen américain Philippe Pons, coupable de crimes. Selon moi,
Laubreaux a utilisé le manuscrit du bagnard pour la partie américaine de
l’œuvre (p . 142- 190: arrivée
en Arizona, le mystère du ranch, l’enlèvement,double
meurtre à Nebraska, Pécheux disparaît et disparaît) et il a rajouté presque
tout le reste (sauf une partie généalogique sur Saint-Domingue).Tout l’épisode
romanesque de Pécheux Pons en tant que fils naturel de l’ex-empereur Ferdinand
Ier, démissionnaire et dément (la savoureuse entrevue de Pons, sa mère et l’ex-empereur
à Prague) comme espion autrichien sous le nom de comte de Keirmann et comme
traître au Prince Rouge , Jean Salvator, duc de Toscane et à son cousin le
prince Rodolphe , l’assassinat de Jean Orth à Nessadiou près de Bourail en Nouvelle-Calédonie
par notre bagnard unijambiste, tout ces aventures rocambolesques sont l’œuvre
de Laubreaux.
La paternité prêtée à
l’empereur Ferdinand Ier.
Cette paternité de la mère de notre héros Pécheux –Pons est
invraisemblable car l’ex-empereur n’a jamais consommé même son mariage officiel.
Quant à l’espionnage et à la trahison au profit du gouvernement officiel
autrichien dont Pécheux –Pons se rend coupable et à l’assassinat en juillet
1891 à Bourail de l’archiduc Jean Orth
venu pour se venger de Pons,assassinat qui en est la suite, les dates ne
confirment rien de tel.
C’est le 30 janvier 1889, à Mayerling, qu’on retrouve le prince Rodolphe, héritier de la couronne d’Autriche,
et sa maîtresse Marie Vetsera morts. A
cette date, Pons- Pécheux purgeait sa peine depuis 1887 en Calédonie.
La vraie histoire de
la disparition de Jean Orth, le prince Rouge.
Aussi bien le Prince Rouge que son cousin le prince Rodolphe
Semblent avoir comploté pour asseoir Rodolphe sur le trône
de l4autiche et asseoir Jean Orth sur celui de la Hongrie, en fomentant des
é&meutes en Hongrie et en organisant un complot contre la vie du père de
Rodolphe, l’empereur régnant. Une fois
le complot éventé, François-Joseph eut recours à sa police secrète pour
assassiner son fils Rodolphe et sa maîtresse, ainsi que Jean Orth et son amie
Milly Stubel.
Voici ce qui est le plus vraisemblable. Tout le reste est
littérature, comme celle de Jules Verne qui était fasciné depuis longtemps par
le personnage d’anarchiste romantique avec le capitaine Nemo ; dans deux œuvres posthumes , En Magellanie et Les naufragés du Jonathan, il reprend le
personnage de jean Orth et lui prête des aventures en Amérique du Sud.
La naissance à Nouméa de Albert Marie Théodore
Fernand duc de Buckingham.le 29 juillet 1894 à Nouméa Malgré ses titres
ronflants, dont j’avais parlé à Alain Decaux,il s’agit d’une mère mythomane. Le
père était probablement Fernand Varennes,
fils du maire de Carcès dans le Var, ainsi que les anagrammes peuvent le suggérer. Albert
Marie Théodore Fernand est né de père inconnu et d’une Anglaise prétendant
être domiciliée à Carcès dans le Var et s’appeler Jenny Marpha Olympe Villiers,
duchesse de Buckingham, princesse Konwalevsky, marquise de Walsandovan, 26 ans
et docteur en médecine . Il a disparu en Australie pendant la guerre de
1914-1918.
Généalogie et
condamnations de Louis Pécheux.
Louis Charles Prosper Pécheux, né à Château-Thierry dans
l’Aisne, le 28 décembre 1855, est le fils de Louis Etienne Pécheux , employé au
chemin de fer de l’Est, qui sait signer et qui a 47 ans en 1855, et de Augustine Françoise
Gaulet, 33 ans, son épouse,avec pour témoins
un bottier et un boulanger.
Il a subi diverses condamnations à Paris et à Reims et
plutôt que de subir la relégation il préféra fuir en Amérique. Voici son casier
judiciaire :il est condamné à Paris
1) à 15 jours de prison le 1er mai 1877, pour filouterie d’aliments ;
2) à 4 mois de prison
le 28 mai 1877, pour filouterie
d’aliments ;
3) à un mois de prison,
le 14 octobre 1877, pour contravention à arrêté d’expulsion ;
4) à deux mois de
prison, le 24 janvier 1878, pour contravention
à arrêté d’expulsion ;
5) à Reims, à 8 jours de prison, le 21 octobre 1878,
pour rupture de ban ;
6) à nouveau à Paris,
le 18 mars 1880, à un mois de prison pour
contravention à arrêté d’éloignement ;
7 à nouveau à Paris, le
5 mai 1880, 13 mois de prison pour tentative d’escroquerie.
Le vrai Pécheux, unijambiste amputé de la jambe droite (le faux Pécheux, Philippe
Pons, avait eu la jambe gauche amputée)
a été assassiné en 1886 à New York, peut-être dans une bataille avec Pons à qui il a voulu dérober quelque argent.
Philippe Pons, alias
Pécheux , alias comte de Mattes-Villecomtal,
matricule 472-3272
Clerc de notaire domicilié à Paris, instruction supérieure,
catholique, célibataire,sans moyens d’existence, condamné le 6 juillet 1887 par
les assises du Loiret à Orléans à 5 ans de travaux forcés pour faux en écriture
privée, usage de ces faux en écriture
privée et de faux en écriture
authentique .
Arrivé dans la colonie le 4 mars 1888.
Libéré le 10 juillet 1892, sous le n°8379 de la 4e
catégorie, 1ère section
Passé à la 4e catégorie, 2e section, le 10
juillet 1897, sous le numéro 3272.
Généalogie de la famille
Pons, originaire de Saint-Domingue, établie grâce au formidable travail de
Madame S. Douyère- Demeuleneyre, ainsi que les travaux de Moreau de Saint- Méry
et de l’allemand Griech
D’abord, quelques citations de Pons lui-même dans J’étais un autre!
p.49 (c’est Pons qui parle): « mon grand-père, un officier de la marine
royale, Jean-Baptiste Pons, marié à une fille Chambon dont le
père avait pour beau-père un marquis de
Sabran ».
Ma femme a trouvé un acte de baptême du 28 avril 1746 à la paroisse de la Croix des
Bouquets pour la fille du sieur Louis
Boniface Chambon, huissier demeurant au bourg de la Croix des Bouquets, et de
Marie Fernaud, concernant Elisabeth
Chambon, née le29 mars 1746, avec pour parrain Charles Pimont, habitant (au sens de planteur), de Sabran
et pour marraine Elisabeth Martiche, épouse du sieur Nicolas Bigore.
p.66 : « le marquis de Sabran, lors de la grande peste de Marseille
en 1721-1722, s’était réfugié dans l’île de Saint-Domingue, avec sa fille ;
à Port-au-Prince, Melle de Sabran se
maria avec un colon nommé Chambon dont elle eut plusieurs filles.L’une d’elles
épousa un officier de la marine royale, Jean-Baptiste
Pons, mon arrière-grand-père paternel, d’où le grand-père Jacques Pons qui,
avec une mulâtresse (ou femme de
couleur) libre nommée Madeleine (morte âgée dans l’incendie de la plantation ) ,née
chez les arrière -grands-parents de Philippe à Port-au-Prince, donna le jour à Jean-Baptiste, le père de Philippe Pons. De ce dernier deux fils : Jacques, l’aîné, et notre
Philippe, plus jeune de dix
ans. .
p.75 : « la maison où mon père [Jean-Baptiste]
était né, où était mort son père [Jacques], était située à l’extrémité sud de
Port-au-Prince, sur une hauteur d’où l’on dominait la baie de la Gonaïve. » Ainsi Philippe Pons, originaire de
Saint-Domingue, est-il un mulâtre francophone de nationalité américaine, né le8
juin près de Richemont en Virginie.
Quelques indications généalogiques glanées dans les
registres de Saint-Domingue :
Seul texte où intervient, comme parrain, Jacques Pons, le
grand-père de Philippe, domicilié aux Gonaïves :
Jacques (Doucet) Pons,né le 10 novembre 1776, baptisé le Ier février 1780, fils de
Jean-Baptiste Gaston Dominique Doucet, ancien officier de l’intendance de cayenne
et capitaine d’artillerie, et de demoiselle Charlotte Elisabeth Pons , habitant la paroisse de Jérémie,au
Font des Hallier. Parrain Jacques Pons, ancien officier des milices
habitant au quartier de la Grande Rivière des Gonaïves, représenté par Louis Barthélemy de La Favarange, lieutenant de
juge au siège royal de cette ville de Jérémie, marraine Cécile Launay, épouse
de Nicolas Joseph de Coppinse, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint
Louis, major- commandant pour le roi. Signé Doucet Pons pour la mère, JBGD
Doucet pour le père
Un autre enfant , Pierre Doucet, baptisé le Ier janvier
1780, né le 10 juillet 1778, parrain Pierre Boucher, ancien officier au
bataillon de ce quartier, négociant , marraine Marie -Suzanne Duël- Chouquier,
épouse de Louis Barthélemy de la Favaranges,lieutenant de juges.
Pons :
6393 Honoré,
6394 Pierre-Guillaume,
6395 De Pons, Jean-Jacques,
6396 mariage le 18 novembre 1783, à Jérémie de
Pons Rabon fils de André, négociant à Marseille, décédé à
Jérémie le 7 décembre 1788.
Ascendants du conventionnel Charles Jean-Marie Barbaroux,
négociant à Marseille, né le 6 mars 1767 à Marseille, de Catherine Pons ;
Catherine Pons,
née à Marseille vers 1746, fille de Charles Pons et de Marie-Rose Pascale
Seyde- Rogier, mariage le 20 mai 1766 à Marseille avec Jean Barthélemy Barbaroux.
Parrain du conventionnel : Charles Pons, son grand-père
maternel et Madeleine Rose Beaussier, sa grand-mère maternelle.
6397 de Pons François Jozille, originaire de Souston dans
les Landes ;
6398 de Pons, Marc Antoine, juriste.
6399 Pons Perry
6400 Pons, veuve Doucet, Elisabeth Charlotte.71 ans en 1829,
domiciliée à Bordeaux en 1830.serait née en 1858 et semble différente de sa
belle-sœur vue plus haut. .
de Pons fauvette Elisabeth, veuve Boter, domiciliée à Paris
en 1814 et en 1821 (colon réfugié de Saint-Domingue), née le 19 novembre 1790
au Cap- Français.
Dossier
Marie- Aurore de Pons, domiciliée à Paris en 1818, comprenant :
Pons Louise Elisabeth
Claire Jeanne Antoinette Clémentine, épouse Visinier, née le 5 janvier 1781 à Port
-au- Prince, domiciliée en 1852 à Paris.
Pons Marie- Emilie, veuve Lions
Pons Marie- Marguerite, épouse Levacher.
de Pons Pierre- Henry, décédée le 22 juin 1832.
Avec l’orthographe
Ponse :
Ponce, Jean, Joseph, Jules, né le 4 septembre 1816 à la
Nouvelle-Orléans, mort en juillet 1884 à Tartas dans les Landes près de Dax.
Ayant droit de colon de Saint-Domingue.
Ponse Thérèse Gracieuse, veuve Labeyrie.
Veuve Ponse, née le 18 mars 1821, domiciliée en 1877 à
Bordeaux, ayant droit de colon de Saint-Domingue.
Avec l’orthographe Pont
Pont Henry, né le3 août 1799 à Toulouse (Haute Garonne),
décédé en 1883 à Toulouse. Ayant droit de colon de Saint-Domingue.
Les Sabran de Saint-Domingue :
En 1701, Louis de Pons, épouse dame Marie Guyonne de
Rochefort- Théobon, d’où Charles- Philippe
de Pons, héritier de la terre de Cazenave près de Foix en Ariège. Son fils, le marquis de Pons (l’ambassadeur), son petit-fils Frédéric marquis de Pons,
était l’oncle de madame la comtesse de Sabran, de Grignols (le frère de la
mère) (Dordogne, près de Périgueux, ou près de Langon dans la Gironde).La sœur
de Frédéric était la comtesse Dubois de la Mothe.
Pierre Bruno, noble et militaire, chevalier de Sabran, enseigne de vaisseau sur
la Charmante, officier des milices
coloniales à Saint-Domingue, chevalier de l’Ordre souverain de Malte en 1714,
décédé à Port-au-Prince le Ier août 1778, fils de Jean-François de Sabran,
baron de Baudinard, 1702-1781, et de Isabeau de Glandevès, dame de Montblanc. Grand-père
Elzéar de Sabran- Baudinard, syndic de la noblesse de Provence, mort en 1707. 9
frères et sœurs :
Elzéar de Sabran- Baudinard, 1681-1736, capitaine de
vaisseau.
Claire, 1697—1757
Joseph- Jules Honoré de Sabran, baron de Baudinard,
1702-1781, syndic de la noblesse de Provence
Nicolas, 1714-1774
Charles décédé en
1776
Delphine,
Indegonde , décès en 1774
Nicolas, lieutenant de vaisseau, 1714-1774
Elisabeth, religieuse au monastère des Dames de sainte
Ursule à Riez près de Digne (Alpes de Haute- Provence)
Arbre établi par la famille de Carné-, jusqu’en 1583.
Après Saint-Domingue,
la vie en Amérique.
En 1792, éclate une insurrection des nègres de
Saint-Domingue contre les mulâtres. Leur plantation est incendiée et les habitants
massacrés,y compris la mulâtresse Madeleine et une grand-mère paternelle. Al a
suite de cette tragédie, la famille décide de quitter Saint-Domingue :
« c’est de là que datait la haine inexpiable [de son frère aîné Jacques] pour les nègres », conclut
Philippe Pons. Les réfugiés de Saint-Domingue trouvent refuge d’abord à la
Nouvelle-Orléans, en Louisiane, puis en Virginie, près de Richemont où naît
Philippe Pons. Lors de la guerre de sécession son père prend parti pour les
sudistes et s’engage dans leurs rangs ; il y est tué, laissant une famille
désargentée. Sa veuve décide de retourner
en Europe avec son plus jeune fils Philippe. De nombreux Pons sont à même de
les aider à Paris, où Philipppe entreprend
et réussit des études de bachelier en droit. Elle laisse
le fils aîné Jacques(qui se fait appeler dorénavant Jacob ou Jackie Jacoby à la
tête de la plantation. Mais celle-ci est détruite après la défaite des
Sudistes. Jacques finit par se réinstaller en Arizona près de Benson non loin
de Tucson, où il crée un ranch. Il se marie avec une dénommée Birdie rencontrée
à Santa –Fé et originaire d’Oklahoma. « La peau blanche comme du
lait, des cheveux noirs ». Sa femme
donne naissance à un enfant, mais alors
commence le drame (P. 164).
« Un an après leur mariage, Birdie mettait au
monde un enfant dont la vue au premier regard qu’il porta sur lui, arrachait à
mon frère un cri de dégoût et de haine. Par un caprice de la nature,
souvent observé dans les métissages
humains,alors que la complexion de la mère ne laissait plus rien apparaître de
ses lointaines origines, la peau du petit être se présentait si nettement
colorée qu’aucun doute n’était possible sur son extraction. J’ai assez dit et
montré au début et dans le cours de ce récit la profonde répulsion que Jacob
éprouvait pour tout ce qui touchait à la race nègre. Rien ne saurait peindre
l’horreur et la honte qui s’emparèrent de lui en découvrant dans la femme qu’il
avait aimée, choisie, épousée, une fille de cette souche maudite,et dans
l’enfant qui était né d’elle, mêlé à son propre sang, le sang qu’il
abhorrait !Il était comme fou. Il renvoya la nourrice qu’il avait fait
venir de Sacramento. Puis, il referma sur la mère et l’enfant la porte de leur
chambre, annonçant que personne, lui le premier, n’en franchirait plus le
seuil.
« Il y revint, cependant. C’était la nuit. Birdie dormait.
Il s’approcha du berceau où leur fils reposait. Dans l’ombre, d’une main qui ne
tremblait pas, il couvrit l’innocente figure, saisit les petites narines entre
deux doigts, serra doucement, tandis que de la paume il pesait sur la bouche,
l’obstruant. Cela alla très vite.L’enfant remua, bandant son frêle corps dans
un effort dérisoire pour retrouver l’air et la vie. Puis il demeura immobile.
Alors, son misérable père le prit dans ses bras, l’emporta, alla lui-même
creuser sa tombe, l’enterra dans la prairie. »
c’est dans cette ambiance que débarque d’Europe Philippe
Pons, trouvant un frère neurasthénique , alcoolique, renfermé dans un
mutisme total et séquestrant sa femme.
Pourtant, le signalement de l’administration pénitentiaire
concernant Philippe Pons révèle qu’e son teint est basané, prouvant son origine haïtienne et gardant le souvenir d’une
mulâtresse. ll n’y avait pas besoin de chercher des origines africaines à
Birdie , ou d’imaginer quelque adultère , pour expliquer le teint de cet
enfant. Philippe s’éprend de Birdie et se bat violemment avec son frère, puis
s’enfuit de la maison, incendiant son
ranch en juillet 1883 et enlevant Birdie .En six mois ils traversent le
Nouveau-Mexique et le Colorado : Birdie a repris son métier de chanteuse et
Philippe l’accompagne à la guitare, ou
bien se fait admettre comme barman., comme garçon de salle, au besoin comme
plongeur à l’office. Philippe et Birdie s’arrêtent ensuite dans le Nebraska où une petite fille, Hortense, leur naît le
23 juin 1884 à Sydney (Nebraska).il monte une maison de jeux à
Nebraska- City, en association pendant un an , puis seul :Hortense s’y
produit comme chanteuse. Leur enfant est gardé par une parente de Birdie que
celle-ci avait fait venir d’Oklahoma.
Hélas ! Son frère les retrouve au saloon où Birdie se
donne en représentation sous le nom de Ida de Keirmann(peut-être le nom de
la mère de Philippe Pons, Caroline Keirmann, une famille alliée aux nobles familles hongroises Hunyade et Scarampi) : « je
parcourais tranquillement du regard le public dont presque toutes les figures
m’étaient familières ;tout à coup, j’écarquillai les yeux. Vers le fond,
j’avais cru reconnaître Jacob ;Ce fut un éclair. Au même instant, il se
levait. Le coup partit. La voix de Birdie se brisa net entre deux
syllabes ; Une tache rouge apparut sur son corsage. Elle s’affaissa dans
les bras du mpianiste qui s’était précipité….Je parvins à rattraper [mon frère]
au moment où il franchissait le seuil du saloon. Il ne me vit point venir.
J’avais encore à la main un couteau dont je m’étais servi, un peu plus tôt,
pour peler un fruit. Je le frappai au cœur. Il tomba sans proférer un
cri. »
Philippe Pons fuit les conséquences pénales de son acte et,
laissant sa fille aux mains de sa nourrice, prend une diligence
pour New York. La fatalité le guette : son coche a un accident et à Indianapolis il doit
être amputé de la jambe gauche. Il finit
par gagner New York, où il espère embarquer pour l’Europe. Orkaise l’arrête.
Mais la police new yorkaise, à la recherche d’un évadé français et
unijambiste de la prison de Brooklyn ,
Louis Pécheux,l’arrête, le prenant pour Louis Charles Pécheux .je fus sur
le point de m’écrier : »certes non ! Je ne m’appelle pas
Pécheux ! ». Mais brusquement
je me retins. L’idée me venait que leur erreur me sauverait peut-être. Reconnu,
ramené à Nebraska -City, jugé sur place, je
n’aurais pas échappé à la potence….. Leur démontrer (leur méprise),
écrit Pons, p.184, , je ne le pouvais qu’en établissant ma véritable
personnalité sur des faits et des témoignages qui m’eussent livré moi-même à la
justice comme assassin de mon frère … Je pris le parti de me taire. »
Le retour en France, sa vie de clerc de notaire et ses escroqueries jusqu’à son arrestation à
Montargis en 1887 : le comte de
Mattes- Villecomtal.
Il restait au Charles Louis Pécheux à purger une
peine de trois mois à laquelle s’en ajoutèrent trois autres pour
évasion. Philippe Pons fait sa peine à Sing-Sing sous le nom de Pécheux, évitant ainsi la peine capitale due pour le meurtre de son frère
et peut-être pour celui de son compatriote Pécheux : le manuscrit ne nous
raconte rien concernant Pécheux, car son auteur voulait l’expédier au
gouverneur avant son départ et il ne lui restait que deux semaines avant le
départ de l’El Kantara. C’est là que s’arrête en réalité son
manuscrit que Alain Laubreaux complète
par l’assassinat de Jean Orth à Bourail. Le manuscrit est muet sur les diverses
escroqueries qu’il commet à son arrivée en France, afin, prétend-il, de réunir l’argent nécessaire
à la venue de sa fille Hortense, restée à New York avec une nourrice. A
Montargis, cela tourne mal et il se fait arrêter à l’Hôtel de France où il est
descendu sous le nom de comte de Mattes- Villecomtal (le nom existe) pour
tentative d’extorsion de fonds à l’encontre du baron de L…Il avait réclamé une
grosse somme en imitant la signature du baron devenu son ami auprès d’un
notaire qui, méfiant, prévint la police.
Alain Laubreaux suggère qu’il aurait fait chanter le baron compromis dans un imbroglio
politique.
Sa descendance
new-yorkaise à partir de sa fille Hortense Pons.
Madame Danton, née
Hagen, a correspondu vers 1970 avec une descendante de Hortense Pons, vivant
à New York, mais elle lui a écrit ne plus vouloir entendre parler de cet
ancêtre.
Les raisons pour
lesquelles Pons a préféré le bagne sous une fausse identité : deux
assassinats, celui de son frère Jacques Pons et probablement celui de l’unijambiste Pécheux, retrouvé en
1886 à New York.
A deux reprises, une première fois en 1886 à New York, une
seconde à Montargis en 1787, Philippe Pons préfère accepter l’identité de
Pécheux, et subir d’abord 6 mois de prison à Sing Sing ( Pécheux avait été
condamné pour escroquerie à 3 mois de prison à Sing Sing dans l’état de New
York, mais comme il s’était évadé son successeur eut trois mois de plus à
purger) , puis les travaux forcés en Nouvelle-Calédonie, à la vérité pour un
vol qu’il avait commis.
Pourquoi a-t-il accepté cette fausse identité ?la
première fois, il risquait la peine de mort pour l’incendie du ranch de son
frère à Tucson en Arizona et surtout pour son assassinat à Nebraska. En France,
il craignait, en tant que citoyen américain, d’être extradé sur les Etats-Unis
et d’y subir la peine de mort.
Peut-être aussi redoutait-il d’être impliqué dans la mort de
Pécheux, mais la mort a interrompu son récit.
La fin de sa vie.
A sa libération, en 1892, il trouva, en tant qu’ancien clerc de notaire,un emploi chez Maïtre Guiraud de Lévizac à Nouméa Mais en juillet
1910 un accident à Magenta lui brise la hanche et la cuisse droites le rend complètement
impotent étant donné son amputation de la jambe gauche et, en juillet 1911, grabataire,
il demande à être admis à l’Hôpital civil dit de l’orphelinat. Mais il est
transporté à l’île Nou chez les indigents du bagne. Il a alors un sursaut de
dignité et écrit au gouverneur pour se faire admettre au dépôt de
l’Orphelinat., dans un établissement civil : « il ne faut pas
que mon acte de décès mentionne ces mots terribles : « décédé à
l’île Nou ». il est finalement fait droit à sa demande et il meurt le 1er
mai 1921 à l’Hôpital civil de L’orphelinat.
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