vendredi 6 avril 2018

LES PREUVES DE L'EXPLORATION DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE PAR LAPEROUSE

LES PREUVES   DE L'EXPLORATION DE LA NOUVELLE-CALEDONIE PAR LAPEROUSE.
En provenance de Rotuma  et après être  passé entre les Loyauté et la côte est de la Nouvelle-Calédonie, Lapérouse reconnaît,  conformément à ses Instructions, le sud de la Nouvelle-Calédonie et l’île des Pins dont Il doit  faire  le tour complet de l’île des Pins  : il  mouille au sud  devant  l’îlot Améré où Cook avait lui aussi mouillé , puis commence son tour de l’île par le nord (Gadgi) et revient le lendemain mouiller vers l’îlot Améré . Lapérouse, conformément à ses Instructions, devait alors longer  la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie. L’a-t-il réellement fait ?
  Nous en avons un premier indice : ce que Bernard  Brou appelle dans son article Lapérouse découvreur de la Nouvelle-Calédonie, bulletin de la SEHNC n° 89, 1er tr. 1989, 30 pages,  p.7,  la pseudo- hache -ostensoir repêchée à Vanikoro, et dont il pensait  qu’elle avait disparu. Or,  dans  Le mystère Lapérouse ou le rêve inachevé d’un roi, 2008, p .86, figure la  photographie d’une  hache de pierre vert sombre, de 12 cm de diamètre, non percée, classée comme « objet amérindien » et qui se trouve à Nouméa, au Musée de l’histoire maritime de la Nouvelle-Calédonie. Il s’agit d’une serpentine taillée, probablement ramassée dans le Nord, près de  Pilou ou Lapilou comme disent les Calédoniens  (de lapirou, altération du nom de Lapérouse par les canaques), et c’est cela qui nous importe.
 La seconde  trace du passage de Lapérouse, puisqu’il nous faut éliminer le graphomètre dérobé à Ouamoeo à l’île des Pins, et non à Numbo, ou presqu’île Ducos (le déporté qui l’a y trouvé n’ayant jamais été condamné  à la déportation en enceinte fortifiée à Numbo, mais à la déportation simple à l’île des Pins,  consiste dans plusieurs blocs de minerai de nickel de couleur verte repêchés à Vanikoro. Après des  analyses effectuées à Orléans  il ne fut malheureusement pas  possible de déterminer le point où avaient été ramassés ces échantillons sur la côte ouest : « entre Bourail au centre de la Calédonie et Gomen –Koumak au nord » selon Brou. Pour ma part, mais sans certitude, je me rallie au point  de vue de Fonteilles du B. R.  G. M.  à Orléans   qui rapprochait «  l’échantillon n°4 » des « roches basiques  de la série Pilou dans le nord de la Nouvelle-Calédonie », la Pilou étant une ancienne mine élevée, d’où l’on pouvait dominer la côte.
Parmi les coquillages trouvés dans les épaves de Vanikoro, l’indice le plus indiscutable consiste dans deux Nautilus pompilius ,endémiques à la Nouvelle-Calédonie.


Le nord
Le père Dubois cité par Brou, op. cit. , p.11,  a écrit : « Il faut ajouter le témoignage de Bernard Dayé, de l’île Yandé : selon les vieux, deux énormes pirogues ont longé la côte (ouest) remontant (vers le nord) ; depuis la terre et les îles, les Canaques suivaient leur déplacement… Arrivés à la pointe Nord ( Paava), les deux pirogues  tournèrent (vers l’est) et disparurent .» Brou commente : « En clair, la navigation de ces navires  se faisait dans le lagon (et non à l’extérieur de celui-ci), puis ils contournèrent la Grande Terre , ce que jamais personne d’étranger n’avait encore fait. » Ce contournement répondait aux Instructions : «  il s’assurera si cette terre n’est qu’une seule île, ou si elle est formée de plusieurs . »
 La côte est
Brou a étudié un conte de Baudoux, où les autochtones évoquent le passage de deux bâtiments et le cadeau fait  au chef de Pouébo d’une médaille qui n’a pas été  retrouvée. Il s’y avitaille en eau et s’approvisionne  en bois sur l’îlot Poudioué, en face de Balade. De plus, on trouve sur  la côte est des pommiers malaques (Syzigium malaccense, de 2 variétés à fruits rouges ou blancs) qui ne sont pas indigènes et que les canaques  appellent les arbres des Popalanguis (blancs). Enfin, le nom du grand récif Mangalia (lia  a le sens de  deux) signifie les deux pirogues, ce qui fait penser que Lapérouse a pu longer la côte est jusqu’à Touho (ce récif s’étend de Hienghène à Touho).  De la passe de Touho,  il met le cap sur les îles Duff (Taumako), passant aux Nouvelles –Hébrides.
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