LES PREUVES DE L'EXPLORATION DE LA NOUVELLE-CALEDONIE PAR LAPEROUSE.
En provenance de Rotuma et après être
passé entre les Loyauté et la côte est de la Nouvelle-Calédonie,
Lapérouse reconnaît, conformément à ses Instructions, le sud de la Nouvelle-Calédonie
et l’île des Pins dont Il doit faire
le tour complet de l’île des Pins : il mouille au sud devant
l’îlot Améré où Cook avait lui aussi mouillé , puis commence son
tour de l’île par le nord (Gadgi) et revient le lendemain mouiller vers l’îlot
Améré . Lapérouse, conformément à ses Instructions,
devait alors longer la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie. L’a-t-il réellement fait ?
Nous en avons un premier indice : ce que
Bernard Brou appelle dans son article Lapérouse découvreur de la Nouvelle-Calédonie,
bulletin de la SEHNC n° 89, 1er tr. 1989, 30 pages, p.7, la
pseudo- hache -ostensoir repêchée à Vanikoro, et dont il pensait qu’elle avait disparu. Or, dans Le mystère Lapérouse ou le rêve inachevé
d’un roi, 2008, p .86, figure la
photographie d’une hache de
pierre vert sombre, de 12 cm de diamètre, non percée, classée
comme « objet amérindien »
et qui se trouve à Nouméa, au Musée de l’histoire maritime de la
Nouvelle-Calédonie. Il s’agit d’une serpentine taillée, probablement ramassée
dans le Nord, près de Pilou ou Lapilou comme disent les Calédoniens (de lapirou,
altération du nom de Lapérouse par les canaques), et c’est cela qui nous importe.
La seconde
trace du passage de Lapérouse, puisqu’il nous faut éliminer le
graphomètre dérobé à Ouamoeo à l’île des Pins, et non à Numbo, ou presqu’île
Ducos (le déporté qui l’a y trouvé n’ayant jamais été condamné à la déportation en enceinte fortifiée à
Numbo, mais à la déportation simple à l’île des Pins, consiste dans plusieurs blocs de minerai de
nickel de couleur verte repêchés à Vanikoro. Après des analyses effectuées à Orléans il ne fut malheureusement pas possible de déterminer le point où avaient
été ramassés ces échantillons sur la côte ouest : « entre Bourail au
centre de la Calédonie et Gomen –Koumak au nord » selon Brou. Pour ma
part, mais sans certitude, je me rallie au point de vue de Fonteilles du B. R. G. M. à Orléans
qui rapprochait «
l’échantillon n°4 » des « roches basiques de la série Pilou dans le nord de la Nouvelle-Calédonie », la Pilou étant une ancienne mine élevée,
d’où l’on pouvait dominer la côte.
Parmi
les coquillages trouvés dans les épaves de Vanikoro, l’indice le plus
indiscutable consiste dans deux Nautilus pompilius
,endémiques à la Nouvelle-Calédonie.
Le nord
Le père Dubois cité par Brou,
op. cit. , p.11, a écrit : « Il faut ajouter le
témoignage de Bernard Dayé, de l’île Yandé : selon les vieux, deux énormes
pirogues ont longé la côte (ouest) remontant (vers le nord) ; depuis la
terre et les îles, les Canaques suivaient leur déplacement… Arrivés à la pointe
Nord ( Paava), les deux pirogues
tournèrent (vers l’est) et disparurent .» Brou commente :
« En clair, la navigation de ces navires
se faisait dans le lagon (et non à l’extérieur de celui-ci), puis ils
contournèrent la Grande Terre , ce que jamais personne d’étranger n’avait
encore fait. » Ce contournement répondait aux Instructions : « il s’assurera si cette terre n’est
qu’une seule île, ou si elle est formée de plusieurs . »
La côte est
Brou a étudié un conte de
Baudoux, où les autochtones évoquent le passage de deux bâtiments et le cadeau
fait au chef de Pouébo d’une médaille
qui n’a pas été retrouvée. Il s’y
avitaille en eau et s’approvisionne en
bois sur l’îlot Poudioué, en face de Balade. De plus, on trouve sur la côte est des pommiers malaques (Syzigium malaccense, de 2 variétés à
fruits rouges ou blancs) qui ne sont pas indigènes et que les canaques appellent les arbres des Popalanguis (blancs).
Enfin, le nom du grand récif Mangalia
(lia a le sens de deux)
signifie les deux pirogues, ce qui
fait penser que Lapérouse a pu longer la côte est jusqu’à Touho (ce récif
s’étend de Hienghène à Touho). De la
passe de Touho, il met le cap sur les
îles Duff (Taumako), passant aux Nouvelles –Hébrides.
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