LES PREUVES DU
PASSAGE DE LAPEROUSE A NAMOUKA DANS
L’ARCHIPEL DES TONGA.
Version corrigée .
Au-dessous,
,carte du Pacifique sud
. Itinéraire supposé : Botany
Bay près de Sydney en Australie, Tonga, ou Amis .
Au-dessus,
, vue des Tonga, avec
au nord à droite,l’île Vava’o (Vava’u);
au centre, îles Ha’apai dont fait
partie Namouka ; au sud,
à gauche, Tongatabou.
Les intentions de Lapérouse avant son
départ d’Australie.
Quelques
jours avant son départ d’Australie, Lapérouse
a proclamé son intention de se rendre à nouveau aux Tonga,
dans une lettre officielle écrite à son Ministre et datée du
7 février 1788: « Je
remonterai aux îles des Amis [Tonga],
et je ferai absolument tout ce qui m’est enjoint par mes instructions,
relativement à la partie méridionale de la Nouvelle-Calédonie, à l’île Santa
-Cruz de Mendana … ».
Le témoignage sans appel de Dumont d’Urville à Namouka.
Voici ce que dit Dumont dans son rapport au Ministre de la marine (septembre 1827),
cité , p .148 , par le Commandant de
Brossard, dans Rendez-vous avec Lapérouse à Vanikoro : « Lapérouse, lui
dit la reine de Tonga, n’était pas venu à Tongatabou, mais deux vaisseaux semblables au à celui de Dumont d’Urville et
portant aussi pavillon blanc avaient mouillé ensemble à Namouka, où elle se
trouvait avec sa famille ; ces
vaisseaux y étaient restés dix jours et étaient partis, un
matin , faisant voile à l’ouest ; ils avaient beaucoup de canons et
d’Européens ; les officiers se promenaient avec confiance dans toute l’île, et un seul
naturel, infidèle dans son marché ,
avait été tué par les Européens, qui, disait-elle, avaient eu raison en
cette affaire . »
Les deux « plats » ou « plaques d’étain », en réalité
des médailles données par Lapérouse
« En
outre, écrit Dumont dans ce rapport, ce récit s’accorde parfaitement avec ce
que m’avait déjà dit Singleton de deux plats (mauvaise traduction de
l’anglais plates au sens de pièces d’argenterie ) de composition [mauvaise traduction de l’anglais composition au sens de pâte durcie pour imiter l’argent, imitation, plaquage, cf. silver-plated , plaqué d’argent, argenté : mais il s’agit en
réalité d’argent massif et non d’un
léger plaquage) qu’il avait souvent
vus chez son chef Vea-dji, aujourd’hui mort,
et que celui-ci se rappelait
parfaitement tenir des vaisseaux d’ Namouka.
Ces plats portaient des noms français qu’il avait souvent remarqués.
D’après ces données, il y a lieu de conjecturer que Lapérouse, en partant de
Botany- Bay, se dirigea vers les îles des Amis
[
Tonga], comme il en avait le projet, et alla mouiller à Namouka .»
Dumont,
dans son Voyage à la recherche de
Lapérouse, revient sur le
sujet : « Ces renseignements s’accordaient parfaitement avec une
circonstance que Singleton m’avait déjà
racontée, lorsque nous étions sur les récifs, et à laquelle j’avais alors fait peu d’attention. Il m’avait
soutenu que M. de Lapérouse avait mouillé
aux îles Tonga, et, pour preuve, il me parlait de deux plats d’étain qu’il avait
souvent remarqués chez Véa - Tehi
(l’héritier présomptif de la couronne)
et qui portaient des noms français. Vea- Tehi lui avait maintes fois affirmé
qu’il tenait ces plats des
vaisseaux français venus à Namouka, J’aurais été curieux de voir ces plats,
continue Dumont ; mais on m’apprit qu’à la mort de Vea- Tehi ils
avaient été inhumés avec lui, comme étant des objets d’un grand
prix .
»
Voici
maintenant la version de Dillon: « L’interprète John Singleton m’apprit que Touitonga, le chef spirituel qui régnait [en 18o6], avait eu en sa
possession deux plaques d’étain avec des inscriptions provenant des vaisseaux
de M. Laouage, mais que ces
objets ayant été employés au service des
dieux avaient été considérés comme sacrés
et inhumés avec Touitonga. Singleton
m’asura qu’il avait souvent vu et touché ces plaques.»
Il s’agit, là encore, d’une mauvaise traduction,
que ce soit par plat de composition ,
plat d’étain , ou par plaque d’étain , de l’anglais tin- plated, recouvert de fer-
blanc et non d’argent. On songe à deux
médailles, en argent, avec l’inscription
en français notée par Singleton : « Les frégates du roi de France, la Boussole
et l’Astrolabe commandées par MM. de La Pérouse et de Langle,
parties du port de Brest en juin 1785 ». Mais pourquoi Lapérouse
aurait-il remis deux médailles identiques au même chef ? Nous devons
supposer que Lapérouse avait remis ces
deux médailles à deux personnes différentes, Touitonga et Vea-Tchi et qu’elles ont ensuite été réunies dans la
même main après la mort de Touitonga.
Les vaisseaux de Louadgi : qui était donc Louadgi ?
« Les vaisseaux de
Lapérouse furent désignés par les naturels sous le nom de Louadji ».,écrit Dumont.
Le commandant de Brossard a rattaché très justement le nom de louadgi , donné d’après le nom de
l’officier qui commandait le poste établi à terre, au nom d’un
officier de l’Astrolabe,
Freton de Vaujuas [prononcer Vojoua],
car, écrit-il, c’est le seul dont
le nom ait pu recevoir cette forme dans la bouche des naturels.
Dumont
d’Urville déclara au terme de son enquête à Namouka : « il ne me reste plus de doute que Lapérouse n’eût mouillé à Namouka, à
son retour de Botany Bay », ce que confirme Dillon : « les bâtiments en
question [vus à Namouka] sont ceux de Lapérouse . »
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