LA MYSIE OU MOESIE OU PHRYGIE ET LES SIGNIFICATIONS MULTIPLES DE CES MOTS.
Troie , disent les Chants cypriens , était située en Mysie. Mais c’est comme la Troade,
dont nul ne sait exactement où elle se situait ; où est donc la Mysie ou plutôt les Mysies?
Les
régions asiatiques sont fort mal délimitées ; ainsi, dans le Gaffiot, , on
peut lire à Cybistra , neutre pluriel, employé par Cicéron , proconsul de
Cilicie, dans ses Lettres,15, 2, 2 (grec ta
Kubistra ) que c’est une ville de Cappadoce , alors que, plus exactement , grâce au net, nous pouvons voir que cette
ville s’est appelée ensuite Hèrakléia Kubistra et que le premier mot , de erakli , a évolué aujourd’hui en turc en Ereğli
(province
turque de Konya) . Dans le Gaffiot, p .l930 , à la carte géographique illustrant l’article Lycaonie, on peut voir Cubistrum (la ville, -umbria, - de la déesse Kybèlè, non loin de la ville Iconium , grec ta Iconia , aujourd’hui Konya,
dans la région comprise entre la Cappadoce voisine à droite et la Pisidie à gauche et plus loin la Lycie, avec au-dessus la Lycaonie
et plus haut la Galatie et à gauche
la Grande Phrygie (Phrygia major), région qui m’intéresse parce que j’y ai trouvé le
camp des Achéens, Ticachea , de Teicha
Achea, soit Troie , la ville actuelle de Séleucie ville dont Pline
l’Ancien, 5,27, nous dit qu’elle était surnommée Trachéa , Trachiotis,
grec Tracheiôtis, c’est-à-dire la Troyenne, pour distinguer peut-être la Séleucie
et la Cilicie des homonymes si nombreux. Ceci ajouté à la
mention d’un figuier sycomore dans l’Iliade
, alors qu’il ne pousse pas dans la région de Hissarlik contribue à confirmer ma localisation dre
Troie à Séleucie.
A 17 km au sud-est de Kubistra , à Ibriz,
aujourd’hui Aydınkent,
on trouve un fameux bas-relief hittite qui a
été copié en un autre endroit et qui rappelle celui de Silifke ou Seleucie que
j’ai commenté dans mon blog sur Troie,
avec le dieu de la fécondité hittite Tarhunzas, l’équivalent
du dieu troyen Sagarios. Warpalawa, qui
sacrifie au dieu , roi d’une capitale hittite Tuwana
( Tyane ou Tyana, Τύανα, Tana
ou Dana chez Xénophon, Anabase , 1, 2, 90) , dont les ruines
sont situées à Kemerhisar , au sud de Niğde
, Nikdeh aujourd’hui) , est connu
par des sources assyriennes comme Urballa ( 738-710 av. J. –C.). Le scribe des inscriptions en louvite est Tiyamartu. Le lieu d’un autre bas relief (il y en a au moins trois)
est le mont voisin Ambar Desi. Le Net donne : The three-line hieroglyphic Luwian
inscription in front of the god is translated (by Hawkins) as: "This (is)
the great Tarhunza of Warpalawa. For him let him/them put long (?) Sahana (?)". C’est, selon moi, l’altération de Tuwana.
Quelle est l’étymologie de « mysie ? Au XIVe siècle , l’empire Amurru , avec des zones d’influence comme Millawanda
(Milet, de miraigwa, de am ‘ira(z)ighen ) s’étendait çà toute la
côte asiatique et même à la côte européenne qui lui faisait face au nord. Le mot mousia , musia ou moisia, vient
de l’ endonyme des Amaurons ou Amourrou,
savoir Amazighs, en berbère : Imaziḡen (tifinagh :
ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ, ABL : Imaziɣen) Mazices,
Maures,
Numides,
Gétules,
Garamantes,
etc. Ce nom signifie guerriers. Les Romains ont essayé de
mettre un peu d’ordre sans ce vocable trop étendu et ont spécialisé Moesoia pour la région d’Europe ,
comprenant la Macédoine (de am’zikhen)
ou grande Mysie (Myso-macedones chez Pline 5,120 ), le Palus Maeotide [de maisotides
, aujourd’hui la mer d’Azov] et
citons pêle-mêle divers dérivés : Mycènes
, Myconos, Myrmidones, Mycale, Amaxitos, le Maiandros (de andros, rivière, radical adura, et de moisia). Les Romains ont encore tenté de
remplacer la Maionie, de mai +oni,
pays de indo-européen gh(z)em ,
terre, par la Lydie pour éviter une
confusion.
L’origine du culte du rat en liaison avec Apollon.
Elien, tome 2, p.
61, 12,5 , écrit : « Les habitants d’Hamaxitos en Troade vénèrent
le rat. De là vient, paraît-il, le qualificatif de « sminthien » qu’ils
donnent au dieu Apollon qui reçoit un culte chez eux. Et, de fait, le mot
« sminthe » est le nom par
lequel les Eoliens aussi bien que les
Troyens désignent le rat, tout comme
Eschyle dans Sisyphe : « Mais
quel sminthe des champs est aussi
énorme que ça ?» Ils élèvent dans
le temple du dieu sminthien des rats apprivoisés qui sont nourris aux frais de
l’Etat,et il y a des rats blancs qui gîtent sous l’autel ; à côté du
tripode d’Apollon se dresse également la statue d’un rat .J’ai d’ailleurs eu
connaissance du récit mythologique suivant qui tend à justifier ce culte. Des
dizaines de milliers de rats envahirent les champs sur pied des Eoliens et des
Troyens et ils se mirent à ronger le pied des tiges avant la moisson et
privèrent les agriculteurs de leurs récoltes. Le dieu de Delphes, qu’ils étaient allés consulter, leur dit
alors qu’ils devaient sacrifier à Apollon Sminthien ; ils obéirent au dieu
et furent débarrassés des déprédations des rats , et ils virent leur blé
pousser normalement jusqu’au temps de la moisson.
Ils ajoutent à cette histoire
cet autre épisode.
Des Crétois avaient été envoyés
hors de leur pays pour fonder une colonie, à la suite d’un malheur qui les
avait frappés ; ils demandèrent au dieu Pythien de leur indiquer une
région qui leur serait favorable et se prêterait avantageusement à
l’établissement d’une colonie .L’oracle répondit que là où « les
fils de la terre » leur feraient la guerre, c’est là qu’ils devaient se
fixer et élever une cité. Ils parvinrent ainsi à l’endroit où se trouve Hamaxitos et y établirent un campement
pour bivouaquer, mais un nombre indicible de rats firent irruption, rongèrent
les courroies de leurs boucliers et
mangèrent les cordes de leurs arcs. IIs comprirent alors que c’étaient eux,
« les fils de la terre », et
comme par ailleurs ils ne disposaient plus d’armes pour se défendre, ils
s’établirent dans ce lieu et édifièrent un temple à Apollon Sminthien. »
Le nom du rat est lié au latin mus ,
au grec mus,au sanskrit muh, à l’anglais mouse, et il est homonyme des guerriers amauron, de là son culte.
Notes du traducteur,
p.216 : « 1 (à propos de Hamaxitos
) , la fondation de cette ville était attribuée aux Achéens (voir Strabon,XIII
,63) et elle était donc considérée comme grecque » ;
2 (à propos de
Smintheus ) : épithète courante d’Apollon (Iliade, I, 39), dérivant peut-être du toponyme Sminthè en Troade,mais traditionnellement interprété comme
signifiant « destructeur de rats » ; Apollon Sminthien,
d’origine créto-mysienne, était associé aux rite agraires comme divinité
protectrice des semences contre les surmulots. « Hamaxitos est citée par
Pline, 5, 124. Le net nous indiqueque « ses environs s'appelaient en grec Ἁμαξιτία (Hamaxitia[)], et comprenaient le temple d'Apolon Smintheus, le desert de sel
de Tragasai et la rivière Satnioeis (nom moderne Tuzla
Çay). La cité a été localisée
sur un promontoire du nom de Beşiktepe
près du village de Gülpınar (anciennement
Külâhlı) dans le district Ayvacık de la province de Çanakkale en Turquie[].
Le mot Mysie a conservé
plusieurs sens. Ainsi Elien,La personnalité
des animaux, tome 2, 14, 25 , nous parle de deux de ses significations : « Je
vais parler des Mysiens , -entendez
par là , non pas les descendants de
Télèphe [le Troyen selon Hygin,273 ]
qui habitent Pergame [aujourd ’hui Bergama
en Turquie, pas très loin de Burnabashi ou Pinarbasi qui sont des formes altérées de Pergame, citadelle, hissarlik en turc) et de Hissarlik, considérée à
tort selon moi , comme la Troie homérique], mais ceux qui vivent sur la partie
inférieure du Pont-Euxin [la mer Noire] et qui, étant limitrophes de la Scythie,
refoulent les incursions scythes et assurent la garde de tout le territoire en
question pour le compte de Rome, autrement dit ceux qui sont près d’Héraclée [Sintinkè à l’est de la
Macédoine , différente de l’Héraclée du
Pont Sur les ruines
de Héraklée Pontique se dresse
l'actuelle ville de Karadeniz Ereğli (Ereğli , de Hérakleia, de la Mer Noire)
dans la province de Zonguldak en Turquie]
et du fleuve Axios [ de nos jours le Vardar : Le nom grec du fleuve, Axios,
est une adaptation thrace
de la racine iranienne
*axšei,
qui veut dire «bleu noir » ou « sombre »et qui, incompris, a
donné le nom du Pont -Euxin. Vardar peut
être rattaché à adura, rivière, cf.
le nom de l’Adour ].
Une note de l’éditeur
précise, tome 2, p. 229 : « Le nom de Mysie (Mysia ) désignait
effectivement deux régions différentes
1) : une région d’Asie Mineure (Mysie) où se trouve Troie (Pergame).
2) et une région européenne très vaste (Moesie) s’étendant de la Macédoine (et, à l’époque romaine
romaine, de l’Illyrie) à la Scythie.
La Moesie inférieure (voir II,53, « Ripa Thraciae ») est la partie la plus orientale de la Thrace, sur le bord de la mer Noire (Pont-Euxin) ;
au –delà de sa frontière septentrionale se trouvent les Scythes mot devenu Ossètes
aujourd’hui) ;Héraclée (Sintinkè)
, distincte de l’Héraclée du Pont, , se trouve à l’est de la Macédoine , sur le
fleuve Strymon. Le Strymon
(du grec ancien
Στρυμών) est un fleuve
coulant en Bulgarie
et en Grèce.
Il est nommé Strouma en bulgare (Струма), Strimonas en grec moderne
(Στρυμόνας) et Karasu en turc.
L’Axios coule en Macédoine et se jette dans la
Méditerranée à Thessalonique. La partie « inférieure » du
Pont-Euxin n’est pas la côte
méridionale, mais la côte orientale. »
Comment
pareille erreur sur la localisatoion de Trfolie a-t-elle pu se répandre chez
les Anciens , même si le géographe grec Strabon (13, 1, 27), au début du
premier siècle, se montre pour sa part
plus que réservé ,écrivant que les lieux (appelés aujourd’hui en turc Burnabashi ou Pinarbasi , altération par
métathèse du grec Pergamidès, petite Pergame,
citadelle, au sud d’ Hissarlik en Turquie, près des Dardanelles ), où il y avait une ville appelée Ilion en grec à son époque , « n’étaient pas le site de l’ancienne Ilion,
si l’on considère la question en rapport avec le texte d’Homère… .Les pseudo
–Troyens eux-mêmes étaient bien
conscients que leur cité n’était pas la Troie homérique. »
Qu’était
donc cette Ilion où le britannique Calvert et surtout Schliemann ont voulu
placer la Troie homérique ?
Il
s’agit de la cité nommée Pergamos au Ve siècle par Hérodote, 7,112, dont le nom subsiste en turc sous la forme altérée Burnabashi ou Pinarbasi, voire Gülpınar
(Hamaxitos). . La preuve que Troie est bien notre Pergame de
Cilicie est que les Turcs n’appellent
pas celle-ci hissarlik, petite citadelle
comme ils l’ont fait pour la Pergamos citée par Hérodote, 7,112.
Cette dernière pourrait bien être l’Hissarlik-Troie de Schliemann,
avec sa célèbre bibliothèque, citée
par Pol., 4, 48, 11 et par
Xénophon, Anabase,7, 8, 8 et 23.En effet, Hissarlik- Ilion (de wilusa, signifiant la hauteur)
désigne une citadelle , fort petite au demeurant 250 sur
200 m² , située sur une colline artificielle, faite de bois ,
de pierres et de remblais, et non sur une colline naturelle escarpée comme la
Troie homérique, ville qui avait été secouée par le volcan du lac de Van vers
1300 ; ce serait la Troie VI sur les neuf de Dörpfeld . Lorsqu’elle
fut brûlée, elle fut rebâtie sous le nom d’abord d’Ilion, puis, après le IV e
siècle , peut-être dans le voisinage méridional, de façon encore moins
importante , sous le nom de Pergamidès,
avec pour la qualifier le nom commun de petite citadelle, hissarlik, en turc.
Historique de l‘erreur.
On
savait en tout et pour tout que Troie était située en Mysie. Or , il y avait
les mythes sur Dardanos,Télèphe, le roi
de Mysie héritier de Teuthras (équivalent phonétique de Teukros, troyen), qui indiqua aux grecs la route
de Troie qu’ils ignoraient, après les avoir combattus , sur Ténédos
(Bozcaada) , sur Hamaxitos , Sestos
et Abydos, qui étaient
d’authentiques colonies troyennes ; en plus , un village nommé Ilion et Pergame. Cela suffit. Mais tout ce qui précède n’est qu’un essai. Par exemple, les étymologies de
la Lydie et de
la Lycie (et par suite de la Lycaonie) sont peut-être fausses et il est tentant
de rattacher ces noms être à celui des populations Louvites de Kubistra , pour Lydia
et pour Lycia , de lukwya , cf. leukos dans Leukosuria , dans le nord de la
Cappadoce. Le –ite de louvite n’est
pas un suffixe, mais un élément radical, de lukwita
ou lukwikwsya et par métathèse donner
le nom de la Cilicie, de kaluki,
ou de Séleucie, de ksalukia. La racine pourrait être celle du grec ilèmi, de si-slami, laconien ilèwos , la cité bénie des
dieux. D’autre part le hittite
wilusa ressemble à une métathèse de luwisa et pourrait être à la base de Iliôn, de ilukwon .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire