QUELLE ILE MÉDITERRANÉENNE EST LA VÉRITABLE ITHAQUE ULYSSE?
Résumé :
L’auteur de ce blog se fonde sur la généalogie
d’ Ulysse pour identifier l’Ithaque
d’Ulysse à Taphos ou Tapha près de Leucade, comme le faisait déjà Strabon, Méganissi aujourd’hui , la grande île, et balaie les identifications
de Bérard et de
Cuisenier avec Theaki,
l’Ithaca
actuelle.
Bibliographie par ordre chronologique, avec
entre parenthèses la solution retenue pour l’identification d’Ithaque :
1 Strabon (Tapha, île près de Leucade selon Pline, la Meganissi des modernes, la grande île) ;
2 W. Doerfeld
et H. Rueter, Homer odyssee,
Muenchen, 1925 (Leucade);
3 Victor
Bérard, Ithaque et la Grèce des Achéens, Librairie
Armand Colin, Paris, 1927 (l’« Ithaque »actuelle) ;
4 Gilles Le
Noan , A la recherche d’Ithaque :
essai sur la localisation de la patrie d’Ulysse, Edition Tremen,
Quincy-sous-Sénart, 2001( Céphallénie) ;
5 Jean
Cuisenier, Le périple d’Ulysse, Paris,
Fayard, 2003 (l’« Ithaque » actuelle).
Un peu de généalogie
concernant les ancêtres d’Ulysse et quelques étymologies pour les noms de
certaines îles.
Tèléboas ou Taphios,le Taphien , s’empare de l’île de Leucade , à partir de l’île
voisine de Taphos, ou Taphè,
Ithaque selon Strabon, soit pour nous Meganissi, en grec :
Mεγανήσι,
de mega, grand, et de nèsidion , îlôt ) la grande île,
à 800 mètres de Leucade, qui fait partie des Echinades, les îles du Serpent
sacré. Parti de Leucade, il conquiert les régions voisines, tant l’Ithaque
actuelle que Leucade, et s’installe avec
sa famille sur Méganisi à Vathi ,
cité par Homère, de l’indo-européen vastu, ville, port.
Le
père de Téléboas est Taphos , de taphè,
l’île royale , dont le nom est à rapprocher de l’étrusque Tarquinius
, de tarkw-, et du grec wanaks, grand
roi , au-dessus des simples petits rois ou basileis
(de basi , en grec souvent kasi, titre de courtoisie et de laos, roi. Taph- vient
de tankhw-,l’île du roi, le
t s’expliquant comme venant d’un khw , devenu dv , devenu d’abord l, comme dans Laërte , le père d’Ulysse
, qui vient de lankhw-+suffixe .
Ithaque , grec Ithakè, comme Utique, Attique
ou en Syrie Lattaquié , viennent ,
avec vocalisation du n en a et prothèse i ou u, de thankw-.
roi. Képhalènia ou Képhalonia,
cf. Latin caput grec Képhalè, égyptien Kephren ou Kheops,s’expliquent à partir de khephwn + suffixe -alè , avec vocalisations du n et du l et métathèse syllabique. Pourquoi
Céphalonie est-elle qualifiée , à en croire cette étymologie, d’île royale ?
Probablement parce qu’elle fut conquise très tôt par la dynsatie des Téléboas.
Le nom de Leucade
est à mettre en rapport avec celui de la déesse qui sauve Ulysse de la noyade à
son arrivée chez les Phéaciens, Leukothéa, analogue à la déesse
gauloise Lukotétia. Son nom, de lekwo- , vient de Lelex
, le héros éponyme des Lélèges, de
teleg-. De même celui de Tèléboas ,
de lèlegwo-as , le père d’Ulysse , doublet de Laërte, ou Ptérelas
,le grand –père d’Ulysse, avec métathèse de la labio-vélaire gwselela +-aos . Teleboas a pour père Ptérélaos , que citent
Apollonios de Rhodes, dans les Argonautiques, 1, 747, scholie, et Apollodore, dans sa Bibliothèque, 2, 4,5 et suivants.
Voici ce que nous apprend Wikipedia
au sujet de Taphos : « Les Taphiens (Τάφιοι) étaient de redoutables
pirates, pilleurs de villes et vendeurs d'esclaves, et qui sont mentionnés dans
l'Odyssée1.
« Du temps d'Euripide,
ces îles étaient identifiées avec les Echines ou Échinades ( de
eskanadu, du basque Eskaldun, serpent, cf. le grec Fechidna, Wechinos,
vipère, Fechis, Fophis, latin
anguis, sanskrit naja et ahih, anglais snake,vieux haut allemand igil, grec aspis,
lituanien skyda ; toutes les
îles ainsi nommées auront des noms de serpent. ) 2. Les auteurs modernes
identifient Taphos avec l'île de Méganissi
(à l'est de Leucade).
« Les Taphiens disaient
descendre de Persée,
car leur fondateur éponyme Taphios était l'arrière-petit-fils de
Persée
par sa mère, et avait Poséidon pour père. Une autre tradition fait de Taphios un Lélège,
petit-fils de Lélex, ou encore Pélasge », de kwelasgw -.et le nom même du blond Ulysse, Ulixes en latin,
de kwolkws-es , Odysseus
en grec , de kwolukseus , en provient, comme une lointaine colonie Odessa. Le nom de Polyxène vient
comme celui
d’Ulysse de Kwolksèn.
Celui d’Alexandre de
Alashiya
, nom de la Chypre ibère pré-égyptienne,
Alashiya , de vanak+-ya
+ titre de courtoisie andere ,
cf.grec anèr, andros, anthropos, drôps, latin Nero,sanskrit nar, maîtresse
.
« Le roi
le plus notable des Taphiens fut Ptérélas, rendu immortel par Poséidon
en le dotant d'un cheveu d'or dans sa chevelure. Lorsqu' Amphitryon
vint à Taphos pour venger les Mycéniens,
sa fille Cométho arracha ce cheveu pour
donner la victoire à Amphitryon dont elle était tombée amoureuse.
« Apollonios de Rhodes évoque le sanglant combat qui opposa les fils d'Électryon
aux Téléboéens venus de Taphos, pour
enlever leurs troupeaux . Il y
a peut-être une confusion entre deux peuples, les Taphiens et les Téléboéens,
car le Bouclier d'Héraclès évoque une histoire
mettant en scène des Taphiens et des Téléboéens 4 .
Notes
1.
↑ Homère,
Odyssée
[détail des éditions] [lire en ligne [archive]], XIV, 452 ; XV, 427 ; XVI,
426.
2.
↑ Euripide,
Iphigénie à Aulis [détail des éditions] [lire en ligne [archive]].
3.
↑ Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], I, 749.
4.
↑ Pseudo-Hésiode,
Bouclier d'Héraclès [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], v. 19.
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Le nom de l’Ithaque
actuelle, Ithakè , Theaki , de Pheaki, la basque, pas forcément la phéacienne , a donné un homonyme , l’Ithakè homérique , patrie d’Ulysse,
savoir Meganissi près de Leucade, dont le nom a une autre origine.
« [Nommée Ithaca à l’époque romano-byzantine, l’île, nous dit le Net, apparaît durant le Moyen Âge (période vénitienne) sous les noms de Itacha, Thiaki, Dulichia ou Val di
Compare[]. À
partir des années 1830, les lettrés de l’île utilisent de préférence « Ithaki », tandis que pêcheurs et
marins continuent à utiliser le nom de « Thiaki ».
« Hormis les golfes de Brostaetou et de
Skinou desservant le port de Vathy [ du grec vastu,
mais le même radical vastum,
(cf. sanskrit Angkor Vat , de Nagara Vastu , la ville du Serpent ), qui
signifie port, ville, a donné aussi un autre Vathi ,
de Vasty :
ce n’est donc aucunement une preuve de l’identité de l’Ithaque homérique et de
l’Itaque actuelle, quoi qu’en disent
Bérard et, à sa suite, Cuisenier ) , la côte orientale de l’Ithaque actuelle présente
des falaises assez abruptes et rudes alors que la côte occidentale, face à Céphalonie, est plus basse et
verte. L'île semble être constituée de
deux presqu’îles reliées entre elles par l’isthme de Pissaetou. L’intérieur
d’Ithaque est montagneux , avec le mont Niritas (784 m) au centre (là encore, Nèriton , a un quasi homonyme
Nèrikos sur Leucade, il est vrai que
le nom signifie simplement les lauriers-roses et le poète précise d’ailleurs
« au feuillage qui bruit harmonieusement dans le vent », einosiphyllon
.
« Dans ce
cas, le nom populaire de « Thiaki » pourrait venir de Φεάκια
(Pheákia) : il ne serait alors pas une déformation d’Ιθάκη—Ithaque, mais
le nom originel de l’île.
« Si ces localisations sont exactes, les
Phéaciens d’Homère (Φεάκοι-Pheákoi) ne seraient pas pour autant les habitants de
l’actuelle Corfou (ils étaient , à mon avis, plutôt les habitants de Tartessos
à l’embouchure du Beto ou
Guadalquivir , voir mon blog sur la terre des Phéaciens) , mais peut-être ceux du nord d’Ithaque, autour de l’actuelle Platithrias, où s’élevait un village du
nom de Pheákoi
« Des astronomes ont estimé que la date de retour
d’Ulysse
vers Ithaque serait -1178
avant notre ère, bien que cette
historicité reste encore à démontrer et repose sur des postulats encore
incertains, tels que l’inclinaison de l'axe de la Terre à l’époque donnée. »
N. B sur les Phéaciens de
l’Ithaque actuelle , ou Pélasges , qui ne sont pas les Phéaciens de l’Odyssée .
Du nord au sud, terre de Duracchium, Doulichion, ou Dolicha, Durazzo aujourd‘hui en Epire,
puis Corcyre (aujourd’hui Corfou), enfin l’Ithaca actuelle (celle de Bérard).
Les
Phéaciens, qui sont des Pélasges et
dont le nom est le même que celui des Pélasges,
de phailasges,
Phai(l)askes , vaiaskes, Basques ou avec suffixe en -on Gascons, avaient pour
héros éponyme Phaeax. Il eut lui-même trois fils : 1Croton qui fonda une colonie grecque
dans l’Italie du sud, Crotone ,2 Locros
(cf. Teucer) qui émigra en Italie du
sud et y fonda une colonie, celle des Locriens Epizéphyriens, près de la chaîne
du Zéphyrion dans l’Italie du sud,
ainsi que trois colonies en Grèce, et 3 Alcinoos
qui lui succéda et régna en Epire, mot signifiant en grec la terre ferme, le
continent par opposition aux îles et parent du breton aber, de l’anglo-saxon ufer,
de l’allemand ufer, hafen,du néerlandais haven (français havre ), de
l’arménien ar’n avec suffixe en - n ou en -yo. Mais, harcelé par les Cyclopes en Epire , à Duracchium,
Durazzo aujourd’hui ,grec Durrachion, même mot que Doulichos,
l’ancien nom de l’Ithaque actuelle (celle de Bérard), Alcinoos s’expatria d’abord…au nord de l’Ithaque actuelle où s’élevait
un village du nom de Phéacoi (aujourd’hui
Plalithrias, métathèse de pelikathry -as). « Les
gens de Crocylée (l’île au
safran, krokos, Korkuros , Corcyre, pour
l’île appelée Ithaca
aujourd ’hui , ce qui prouve que ce n’est pas l’Ithaque d’Ulysse puisque celle-ci est expressément nommée (Ithaka)
) , ceux de l’escarpée Aigilips (traduction de l’adjectif aigylips qui signifie escarpée comme l’est Céphallonie ) .
La véritable Ithaque homérique , Taphè.
Taphos, Odyssée,
I, 417, Taphios , Odyssée, 15,
427 ; 16,426, ; i, 181 ; 17,426 , ou selon Strabon Taphè
est l’Ithaque
homérique, la patrie d’Ulysse, pour
nous Meganissi , de megan
nèsidiion , Meganisia au
jourd’hui et selon Pline l’Ancien, 4,53,
il s’agit d’ îles près de Leucade qu’il nomme Taphiae au pluriel, ou pour la région en latin Taphiusa, 36, 1 et pour
l’habitant Taphiusius.
Mais d’abord rectifions un contresens sur le mot néion, au vers 1, 185-186,
traduit par : « sous le
Neion boisé », comme si Néion était un toponyme. Mais il y a
contradiction entre les bois, les forêts
et le mot néion qui signifie jachère, terre défrichée, champ comme le vieux
slave nijva. En réalité, il s’agit de
l’équivalent de l’adjectif connu d’Homère,néiaira,
Iliade,
5, 539 et 616, et signifiant au-dessous, si bien que le passage
signifie au-dessous de la forêt .
Adieu le Néion ! Le texte doit être corrigé, par exemple avec l’adjectif
néiarion
. qui est au-dessous , à l’extrémité.
Selon le Net, « l’ethnologue et navigateur Jean
Cuisenier, a refait en 1999-2000, au terme de longues recherches et
de nombreuses navigations en Méditerranée, tout le périple d’Ulysse : il a
acquis la certitude que plusieurs ports et mouillages de l’Ithaque homérique
correspondaient « exactement » ( !) à des ports et mouillages de
l’Ithaque moderne, en accord, la plupart du temps,
avec les conclusions de l’helléniste Victor Bérard,
passé en ces lieux un siècle avant lui. Il dresse ainsi la liste de ces
localisations :
- le port de Phorkys, Φόρκυνος
λιμήν (Odyssée, XIII, 96-104) = Dexia, Port de Vathy
- le port de la Ravine ou Rheitron,
Ῥεῖθρον λιμήν (Odyssée, I, 186) = Frikès / Kioni
Il faudrait pouvoir consulter une carte d’état-major
de Méganissi avec tous les lieux-dits, tandis que je n‘ai que les maigres
cartes du Net, peu lisibles au demeurant.
Toutefois je réponds dès maintenant point par point à Cuisenier :
1 Spartochori, du grec chôros , lieu, et de Parto de Phorkos, l’emplacement de Phorkus répond mieux que Dexia de Cuisenier, au port de Phorkys, Φόρκυνος λιμήν (Odyssée, XIII, 96-104) et quant à son port de Vathy nous avons aussi bien sur Méganissi le port de Vathi, de Vasty [ du grec vastu, radical vastum, qui signifie port, ville).
2 Nous avons à Meganisi un autre port ,
Ryanna, le principal port d‘Ithaque Ry(thr)anna pour le port homérique de Ῥεῖθρον λιμήν, Rheithron ou Ryanna, d’où
Ulysse a dû partir pour Troie. Reithron
désigne, non une ravine comme le veut Bérard, mais un cours d’eau ou
plus exactement une aiguade, un lieu
d’approvisionnement en eau pour les navires.
Le rapprochement que je fais me semble plus vraisemblable à tous points de
vue que celui de Cuisenier de Reithron avec Frikès / Kioni.
3 Pourquoi
Homère ne nomme-t-il pas la ville, polis,
la capitale d’Ithaque ? C’est que ce village de l'intérieur des terres s’appelle
, de nos jours encore , Katomeri , du pluriel neutre
ta kala-neria
, par métathèse (ta)kata-meria , kata meri devenu kaloi nèrioi , ce qui du temps d’Homère, était interprété comme
signifiant « aux beaux lauriers
–rose », et qui nous donne le nom
du le lieu de naissance d’Homère qui
connaissait si bien cette région . Faute
de comprendre ce nom, les Vénitiens au Moyen Age l’ont interprété Kalèméra, Bonjour ou Au-revoir et l’ont
traduit par « Vale « , appelant l’île « Vale di compare », le bonjour des compagnons, et le Net s’est trompé, donnant ce nom à
l’Ithaque de Bérard ! Autre étymologie populaire sur Homère : en grec
Homèros signifie aveugle et on a fait du poète un aveugle !
3 Homère appelle l’Ithaque de Bérard du nom de son point culminant, le
Mont Niritas (784 m) au centre de l’île,
au vers 633 : « ceux
qui possédaient Ithaque , ceux
du Nèrite
( to
Nèriton, de nèris laurier-rose ou nard. Homère le qualifie
de « au mouvant feuillage », épithète due au sens que donne le poète ,
étymologiste à ses heures, au mot laurier-rose, même s’il y a de fortes chances
que le nom du laurier –rose dérive de
celui du nard, et même, plus
anciennement, d’un nom du
serpent anguillula ). « Le Laurier-rose (Nerium oleander)
est une espèce
d'arbustes ou de petits arbres de la famille des Apocynacées.
Cette espèce est présente sur les deux rives de la Méditerranée
mais de façon plus éparse sur la rive nord. Il s'agit de la seule espèce du
genre Nerium. Cette plante est parfois appelée Oléandre et
plus rarement Rosage, Nérion ou Lauraine », de naurdine,
avec métathèse du d et transformation en l .Le n initial est labile, comme le montre le latin laurus, laurier-rose, de
navros. Le grec nèrion avec
èta s’explique à partir de navrion ou de nardvion, navrdion. »
Le nom du nard,
Nardostachys grandiflora , vient du sanskrit naladam (Indian spikenard ), grec nardos
.
Il ne faut
pas confondre le Nèriton de Méganissi avec le Nèrikos de Leucade.
4La pierre aux corbeaux Ag(ia
, homérique , sacrée ) Korek , le dolmen du corbeau sur Méganissi.
Nous avons
justement à Méganissi le dolmen Korakos pètrè cité par Homère comme présent dans la patrie grecque d’Ulysse , Ithaque-Méganessi, Odyssée,
XIII, 407, sous le nom actuel de ag(ios)
korak, la pierre sacrée du corbeau .
Nous avons à
Leucade deux autres dolmens :
le
premier est appelé agios petros , la
pierre sacrée .Mais de qui ? De Leucadios
probablement. Selon Strabon, X, 452, 461, il était le frère de Pènélope, la femme d’Ulysse, qui, selon Aristote, Poétique, 25, était elle-même la fille d’un homme de Corcyre (Corfou aujourd’hui) appelé Icadios. Icadios demeura en Acarnanie, où il s‘était constitué un
petit état. C’est son fils Leucadios
qui donna son nom à la ville de Leucade sur
l’île du même nom.
Le second
dolmen de Leucade est appelé agios Ilias (la pierre sacrée d’Ilion,
de wilusa, Ilion, ou simplement de Leucade, du Serpent, ilgw ou Aigilips , cf., mais sur l’Ithaque de Bérard, ce qui est aujourd’hui l'anse de Péra Pigadi , de petra perigiali , de aigialion
, la pierre du serpent..
Mais on peut interpréter autrement le nom de ce dolmen ;
le jeune Homère, né à Katoméri, ne savait pas le sens de Ilyus, serpent, et, coutumier des
étymologies comme celle de son lieu de
naissance et de celle de Nérite , il a pu lier cette pierre et
Ilion . Il aurait pu écrire alors son premier ouvrage, la Petite
Iliade, du Vè ou du VI
è siècle, avant d’écrire la Grande
Iliade ou Iliade qui relate la colère d’Achille et l’Odyssée. Homère lui-même , selon moi,dans la (Petite) Iliade
[détail des éditions] [lire en ligne [archive]], arg. 4 ; Apollodore, Épitome,
V, 13 ; papyrus Rylands 22) raconte
en hexamètres dactyliques comment Ilos
avait fondé Ilion, ville appelée
ainsi de son nom. La statue de Pallas
Athèna, qui la représentait avec l’aigide (le serpent) et qu’on appelle Palladion, tombée miraculeusement du ciel, passa pour un signe que les dieux approuvaient
la fondation de cette ville par Ilios , puisqu’elle était tombée du ciel , comme souvent les
mégalithes , dans le temple d’Athéna qui était alors en construction (ou bien ,
selon moi , on y avait découvert ce mégalithe
en fouillant le sol). « Lors du siège de Troie,
dit le Net, le Palladium devint un enjeu majeur. Hélénos,
capturé par Ulysse,
révéla que Troie ne tomberait pas tant qu'elle abriterait la statue . Selon la tradition grecque, elle
fut alors dérobée par Ulysse et Diomède
[originaire d’Argos, qui recueillit le
palladium, selon Pausanias ], qui la
rapportèrent à leur navire » Cette pierre , selon moi, est un menhir
de type archaïque, comme ceux de Cappadoce et des Baléares , c’est- à dire en
deux parties, dont la partie supérieure consiste en une grosse boule de pierre, qui
symbolise la mort préalable du,grain enfoncé dans la glèbe avant sa renaissance
(voir mes blog sur le sujet .Diomède a pu la ou les faire rouler car ,
paraît-il, il y en avait deux)à jusqu’au navire à la fin de la guerre et la
transporter à Leucade. Mais Leagros offrit ensuite le palladium aux rois
de Sparte, qui le placèrent auprès de la
ville , au sanctuaire des Leucippides . Les rois de Sparte, conseillés par l’oracle
de Delphes, élevèrent à côté un temple à
Ulysse. La déesse Athéna tire son nom de
Pallas d’un nom de la pierre , selon moi, khwalkw-as , forme
troyenne, correspondant au latin calc- et au
grec chalch-. Il y avait dans la citadelle , Pergame,d’Ilion
à Séleucie (Lycaonie) en Turquie , en face de Chypre, selon moi , et
non près des Dardanelles (vpoir mon blog
surTroie) , à côté du temple d’apollon , un temple dédié à Pallas .
Homère trouva les éléments
du mythe troyen et la langue poétique traditionnelle dans les Hymnes
homériques (cf . les Hymnes védiques aux dieux) et dans les Chants
cypriens , œuvre d’un habitant de Chypre Stasinos de Chypre , corrigée par Hégésias de Chypre : en 11
livres , l’œuvre partait des événements
antérieurs à ceux de l’Iliade et pouvait appeler une suite. Avantage,
pour Homère, des Chants cypriens : leur auteur habitait Chypre et
était donc près d’Ilion –Troie sur le
continent, en face très exactement (voir mon blog sur Troie qui la localise
bien loin d’Hissarlik), dont il avait pu
visiter les ruines ou au moins en avoir entendu parler par des témoins
dignes de foi. Pour ceux qui s’intéressent au sujet, il faut lire de
François Jouan, Euripide et les légendes des Chants Cypriens , aux Belles Lettres, 2009, 516 pages .
Il y a, en
beaucoup d’endroits de par le monde, des
dolmens de ce nom, en ces régions où
ont habité des constructeurs de mégalithes.
J’en citerai
deux : en France et au Danemark, avant d’en donner mon explication.
Le nom
du dolmen du Corbeau, près de Doué-la-Fontaine, commune de
Louresse -Rochemenier, dans le Maine -et-
Loire , vient de kouros, de kowr- , donnant korbellus
, jeune homme, adolescent non encore initié, et on retrouve le même nom dans l’ Odyssée,
XII, 407, la pierre du
« corbeau », korakos
lithos, de kouros , jeune homme : c’est le
plus ancien nom de dolmen connu . Ce toponyme est commenté par
Plutarque, Moralia, 776e,
et le dictionnaire Bailly le localise sur un cap d’Ithaque nommé aujourd’hui Koraka Petra, non pas sur l’Ihaque de
Cuisenier et Bérard, Péra Pigadi , de petra
perigiali , de aigialion , la pierre du serpent , mais
bien, selon moi, ag(ios) korak(petra), la pierre
sacrée du corbeau,sur Méganissi.
F. Vinci, dans The Baltic origins of Homer’s epic tales, The Iliad , The Odyssey, and
the migration myth, 2006, Inner Traditions, Rochester, Vermont, qui, p 34 , a trouvé sur l’île danoise Lyë un dolmen appelé Klokkesten où sten signifie pierre et où, selon moi, klokke vient de kolkw, cf . kouros
de korkvos, donnant corbellus . La même incompréhension a
fait passer du dolmen des Jeunes hommes, futurs
initiés, kouroi, attendant leur tatouage au fer chaud sur la poitrine d’une
déesse Serpent , au dolmen du Corbeau, tant
sur l’île danoise que sur Ithaque- Méganissi et sur Leucade. Nous avons dans Korakos
lithos , le dolmen du Corbeau , un curieux singulier
antéposé à lithos , où korakos vient en réalité de kworakos
avec un r voyelle donnant ra.
Trois textes fondamentaux
1) Le roi Mentès à Taphos (la
véritable Ithaque ,
Méganissidia aujourd’hui, de Mégannissi
(dion), le grand îlot, où se trouve Télémaque), Od. , I, 181 : « Je me nomme Mentès ;
j’ai l’honneur d’être fils du sage
Anchialos [tué par Hector pendant la
guerre), et je commande à nos bons rameurs de Taphos. Je viens de débarquer (à Taphos Meganissi), tu vois ;
j’ai mon navire, et j’ai mon équipage ; sur les vagues vineuses, je
vais à Temesa [Lemessa à Chypre]
chez les gens d’autre langue (assyrien, puis égyptien à Chypre au XIVe siècle
av. J. – C.), troquer mon fret de fer
brillant contre du cuivre. Du temps le plus lointain nous sommes l’un pour
l’autre, et nous nous en vantons, des hôtes de famille. Interroge plutôt le
vieux héros Laërte… »
Où se
trouve Témesa ? Chypre, grec kuparis, était une île riche
en cuivre, dont l’ancien nom égyptien était
Alashiya, en assyrien Latnama (qui
a donné le nom de la ville chypriote Tarnaca avec un passage de
l à t que nous retrouverons dans Temesa.
Témésa est une ville portuaire de l’île de Chypre. Le nom venait de
l’assyrien Latnamasa et il est devenu Lemossos , de lemosos, en turc Limasol . Avec un neutre pluriel, comme pour ta Kuthera, Cythères, on a ta Lemésa , puis notre homérique ta
Temésa .
Où allait s’approvisionner notre Taphien en fer ? A l’époque, en
Grande Grèce, dans le sud de l’Italie, à
Sybaris (de sidèros, fer, ou à Barium
, de dhèrium, cf. latin ferrum, fer, dans le golfe de Tarente.
2) Le royaume d’Ulysse .
Iliade, chant II, vers 625 : « Puis ceux de Doulichion (Duracchium ) et ceux des ces îles
saintes des Echines , 626 qui font face à l’Epire
(èpeiron)
au-delà de la mer. » . anta èlidos du vers 626 est fautif et il faut
lire anta èpeirou , car l’Elide se situe au Péloponnèse ! !!
Iliade,
II, 631 : « Ulysse
conduisait les Céphalléniens au
grand courage,
632 : vers 634
à déplacer en 632 et il faut inverser les hémistiches pour suivre un ordre géographique du nord au
sud : » kai Krokulèn
enemonto kai Aigilipâ trècheian ,
« les gens de Coryclée (Corcyre,
Corfou ), ceux de l’’escarpée Aigylips
(Leucade) » ,
633 ceux qui possédaient Ithaque , ceux du Nèrite
(sommet au centre de l’Ithaque de Bérard , aujourd’hui le Niritas
(784 m) ,« au mouvant feuillage », épithète due à une
étymologie populaire rattachant le nom du sommet au nom du laurier-rose, nèrite ,
alors qu’il vient en réalité d’un nom du serpent, par métathèse de cf .
latin anguis et grec echidna,
vipéra , de ngwidna , nagwid- , par dissimilation Nèrite de navirite ;
634 hémistiches à inverser : èdè
oi Samoi amphemonto, oi te Zakunthon echon,
« ceux de Samos (Céphalénie) et de Zakunthe (Zante aujourd’hui ) », ,
635 ceux du continent aussi et des rives qui sont en face de ces îles.
Voici le
texte sous une forme plus facile à lire,
sans commentaire et où les îles sont
dans l’ordre géographique : « Puis ceux de Doulichion et ceux des ces
îles saintes des Echines , qui font face
à l’Epire au-delà de la mer...
Ulysse conduisait les Céphaléniens au grand courage: les gens de Coryclée
, ceux de l’âpre Aigylips , ceux qui
possédaient Ithaque , ceux du Nèrite au
mouvant feuillage, ceux de Samos
et de Zakunthe , ceux du
continent aussi et des rives qui sont en face de ces îles. »
Ou bien, si
l’on préfère : « ceux de la
côte de Durazzo et ceux des ces îles
saintes des Echines , qui font face à l’Epire
au-delà de la mer, les gens de Corfou ,
ceux de l’âpre Leucade , ceux qui possèdent Méganissi
, ceux d’ Ithaque dont les lauriers –rose balancent leur feuillage au
vent, ceux de Céphalénie et de Zante
, ceux du continent acarnanien
aussi et des rives qui sont en
face de ces îles,celles de l’Acarnanie. »
Il nous faudra commenter le nom de ces îles et leur identification,
lorsque cela n’a pas été fait précédemment dans ce blog , savoir pour Crocylée, pour Leucade , pour Samos et pour Zakunthos.
1 La Krokyleus homérique est l’île que nous
appelons aujourd’hui Corfou,
autrefois Corcyre. Le nom de Krokyleus est à rattacher au latin colubra, couleuvre, cobra, latin crotalis , au grec krokodeilos.
2 Le nom homérique de Leucade, de lelekws , cf. leukothéa, Leukadès devenu
Nikosie à Chypre et Leucate
en Gaule du sud, est Aigylips ,l’escarpée Aigilips
dit Homère,qui rattache là le nom à l’adjectif aigylips qui signifie escarpée, mais en réalité le nom
d’ aigilips vient de silngh
, par métathèse snghl , snaighw
° li p, avec vocalisations et prolepse,-un nom du serpent à nouveau, vieux haut allemand igil, de sigil
, allemand schlange , grec echidna , anglais snake. Les Ioniens doivent leur nom au serpent, cf. grec ios, venin, de wisos latin virus
,de weisus , vipera de kwisa sanskrit visam, poison,.
3 Le nom de Samos , de saghn- , nom aujourd’hui
d’un u mouillage de Céphalénie, vient
d’un nom du serpent qu’on retrouve dans Samothraikeia et dans le nom d’une île du même archipel, Drakoneira , de ksakundhrak+-aria, avec prolepse du k.
4 Zakunthus , aujourd’hui Zante, est à rattacher aux noms de Sagonte en Espagne , Saguntum en
Tarraconaise, de Sagone en
Corse ainsi qu’à celui des îles Sanguinaires , de sagin –aria, en
Corse , toutes signifiant dragon, serpent.
3) Asteris pour Fasteridon avec digamma , Viscardo
aujourd’hui.
Porto Viscardo , de wasteridon,
vastu , cité, port, et aèris
, (île) sous le vent, Cf. Astyalos,
ville maritime chez Homère : Viscardo
est aujourd’hui l’héritier de Wasteris , Wasteridon.
Télémaque est en pleine mer,
« dans la passe entre Ithaque
( celle d’Ulysse , Taphè , Meganissi
) et la Samé des roches (mouillage
de Céphalonie aujourd ’hui ) , un îlot de rocher, la petite Asteris
dans les
ports jumeaux avec leurs bons
mouillages. Odyssée, IV, fin. Bérard, dans Ithaque et la Grèce des Achéen, p. 307, cite Les miroirs et guides de la mer d’après
Grasset Saint-Sauveur (III, p.15) : « après le mouillage nommé Samos , en continuant
de ranger (longer) la côte orientale de Céphalonie et en allant au nord, on trouve un autre mouillage [ après le premier
mouillage de Samos, c’est le second des ports jumeaux] , nommé Viscardo ; c‘est une petite anse
qui ne peut recevoir que des bâtiments marchands de peu de portée,des galères
et des galiotes. A un tiers de lieue, il y a un petit écueil nommé D’Ascalio
(de scoglio, écueil).
« On mouille très près de la côte, portant même des
amarres à terre pour empêcher les ancres
de chasser. L’inclinaison du fond rend ce mouillage peu sûr [pour les gros
bâtiments], et l’on risque en dérapant d’être jeté à la côte de Thiaqui
(Ithaque actuelle). On voit sur le sommet et à la pente de la montagne de l’île
[de Céphallonie, Port Viscardo] un village assez considérable. »
.
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