16-juin-21
LA DECOUVERTRE RECENTE D’UNE CITE
ENGLOUTIE :PYLOS LA SABLONNEUSE DONT LA LOCALISATION ETAIT
INCONNUE .
Au chant II de l’Iliade,
aux vers 591sqq . , nous avons : « Puis les gens de Pylos
et de l’aimable Arènè , de Thryos où l’on passe l’Alphée, de l’escarpée Euktimenon
, et ceux qui possédaient (imparfait) Cyparesseis , et Amphigeneia, et Pteleon et Helos, et Dorion […].
Ceux-là obéissaient au vieux meneur de chars, Nestor. Il mettait, lui,
en ligne, 90 nefs creuses. »
Avec sagesse, Leak, en 1915, déclare forfait pour les
localisations des ces 10 toponymes . Quant à Allen, dans The Homeric Catalogue of Ships, p.79, il
écrit que les sites de Helos et Pteleos sont inconnus , ainsi que la ville de
Aipû que nous avons, avec Phérécydès, traduit par l’épithète escarpée,
appliquée à la ville de Euktimenon, inconnue également. On devine que toutes ces cités sont ou plutôt étaient
près de la mer et proches de Pylos la sablonneuse (ionien èmathoessa), ainsi que des bancs de sable encombraient l’Alphée ,
permettant le passage à gué à Thryos.
Or, des fouilles sous-marines récentes ont livré
d’intéressantes images au sud du Péloponnèse près de l’île de Paulopetri,
dont il est facile de décomposer le nom en Pylos
(Paulo) la rocheuse (petrèessa),
par opposition à Pylos la sablonneuse ,
engloutie pour sa part . On discerne facilement une cité mycénienne ou plus
exactement minoéenne (elle est située non loin de la Crète à l’extrémité du
Péloponnèse , près de la Laconie. Wikipedia écrit : « En 1967 ont été trouvés
des bâtiments séparés, des rues, des routes, deux tombeaux et près de 40 cistes, datant de la période mycénienne (-1180
à -1680)1.
Les
plongeurs ont découvert en 2009 des objets en céramique datant
du Néolithique, ce qui démontre que Pavlopetri fut
occupée dès le IVe millénaire avant notre ère, bien avant la période
dite mycénienne à la fin de l'Âge du bronze,
mais le développement du port semble en rapport avec la civilisation minoenne (époque
palatiale), selon les correspondances de style des objets découverts et des
traces de constructions. Lors des campagnes de fouille de 2009, 2010 et 2011,
de nouveaux bâtiments, un mégaron et
un pilier de crypte ont été identifiés. Le professeur Henderson et son équipe
ont pu réaliser une cartographie numérique du
site, grâce à un scanner acoustique mis en œuvre par l'université de Sydney, et proposer une restitution infographique 3D du site. Plusieurs
tombes sont creusées dans la roche près du site, et des coffres-sépultures sous
des maisons, contenant le plus souvent des restes d'enfants ont été découverts.
Certaines des tombes hypogées sont encore hors de l'eau : elles se
trouvaient en hauteur par rapport à la localité. »
La cité
occupe une quinzaine d’hectares et a été ravagée par trois tremblements de
terre accompagnés de tsunamis vers l’an 1350, ce qui explique l’ignorance
où l’on est d’elle à date historique et ce qui oblige peut-être à dater l’Iliade et même le Catalogue du
chant 2 plus anciennement qu’on ne le
fait généralement, de
-1400
environ plutôt que 1200.Il s’agit de la cité engloutie la plus ancienne. Les
autres cités nommées par Homère ont dû suivre le même sort.
Indice
intéressant, le fleuve Alphée, grec Alpheios , a laissé son nom à l’île d’Elapho -nisos (de nèsos, île, et de l voyelle donnant ela+ph- ),l’île de l’Alphée, à rapprocher du nom d’Alep, située au nord-est du site de Pylos dont le nom signifie comme celui
de l’Alphée sable, de p[samb]ulos , cf .
grec ammos, amathos, psamathos , vieux haut allemand sant , anglais sand, psammos , la ville de Chypre Amatheous , aujourd’hui Limisso
, ou encore le grec alphi, faine d’orge se présentant comme
du sable blanc, latin albus . Thryos sur
l’Alphée vient peut-être de [psama]thruw-os
, le haut-fond, le banc de sable.
Voici enfin une autre localisation
: l’escarpée Euktimenon, qui
signifie riche en belles constructions, est
l’actuelle Paulopetri, qui est escarpée ;
et ceux qui possédaient (imparfait) Cyparissèeis , riche en troènes , Amphigenei,
à rapprocher de ampelogenès , ampelogeneèssa,ampelogeneissa
, riche en plantes parentes de la vigne, grec ampelos, (comme la vigne
vierge ou la lambrusque) , Pteleon , l’île qui est
plantée d’ormes , ulmus campestris, Helos, qui signifie le marécage , le haut fond. Quant à Arénè, son nom est peut-être à
rapprocher du grec linon, de ‘rinon
, lin,et elle est qualifiée d’aimable pour ses fleurs de belle
couleur bleue. Dôrion, pour
daurion ou laurion cf. le nom de Laurion
,ou Laureion, montagne près du Sounion
en Attique, est à rapprocher du nom du laurier-rose, nèrion, ou du nard, grec
nardos, et du laurier, latin laurus, grec daphnè.
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