La sœur de Louis
XVII.
Selon les historiens
allemands (cf. Noëlle Destremau, agrégée de l’Université,dans Madame
Royale et son mystère, Nouvelles Editions Latines, 1990), ce n’est pas celle qui est connue comme l’Orpheline du
Temple et qui épousera le duc d’Angoulême ;la vraie aurait été cloîtrée pour la sauver des menaces
de Louis XVIII au château d’Eishausen avec d’abord un tuteur suisse appelé
Philippe Hans Scharre , puis un tuteur
flamand qui se faisait appeler Vavel de
Versay (en réalité Leonardus Cornelius
Van der Valck, né le 22 septembre 1769 à Amsterdam, mort à Eishausen le 8 avril 1845, un ami de Benjamin Constant,
de Rouget de Lisle et de Talleyrand ; Hitler, en publiant les archives secrètes de
la maison d’Autriche, a révélé que
Talleyrand était stipendié par l’Empereur d’Autriche et on a les bordereaux depuis 1803 ). .Les
deux tuteurs successifs sont catholiques et Vavel est riche. La « comtesse
ténébreuse », ainsi que l’appellent les historiens allemands, est
morte le 28 novembre 1837 à Berggasten ,
en Saxe, sous le nom de Sophie Botta,
anagramme du (chevalier de) Batz, son amant et le père de son enfant.
Qui est la personne substituée à Madame Royale et qui épousera
le duc d’Angoulême, lui apportant la fortune de celle-ci ? Notons qu’elle n’a pas les yeux bleus de
faïence comme la fille de Marie-Antoinette, mais noirs. Ce serait Ernestine
Lambriquet, la fille naturelle du comte de Provence, le futur Louis XVIII, et d’une Madame Lambriquet qui aurait été chargée
de l’éduquer.
Une autre jeune fille intervient dans cette affaire : Catherine Lambriquet,
fille naturelle de Marie-Antoinette et de Fersen ( ?), blonde aux yeux
bleus tendrement aimée de Marie-Antoinette à qui elle ressemblait étonnamment, morte en 1813 à Paris. Marie-Antoinette
l’appelait : « Ma
fille ».Catherine aimait beaucoup
sa demi-sœur Marie-Thérèse. Le mariage
prévu avec le fils du frère du roi, le duc d’Angoulême fut un mariage sans
postérité, ce qui arrangeait bien les
choses. La fille de Fersen et de Marie-Antoinette pressentie pour jouer ce rôle dans la
substitution refusa, tandis que sa demi-sœur Ernestine, la fille du Comte
d’Artois, futur Louis XVIII, l’accepta
et devint Madame Royale, duchesse d’Angoulême.
Voici ce que j’ai trouvé sur
Ernestine, la fille du futur Louis
XVIII, dans G. Lenôtre, La
fille de Louis XVI, p. 69 :
Marie – Thérèse [la fille de Marie-antoinette et de Louis XVI ]« s’était
intéressée, dès les premiers jours [de sa détention au Temple], au sort d’une
de ses compagnes d’enfance, Melle Lambriquet, fille d’un serviteur de la
famille Royale [ Jean Lambriquet], naguère attaché à la maison de
Monsieur [le futur louis XVIII]. On se renseigna : Lambriquet avait été
guillotiné ; sa fille avait disparu : on ne pouvait pas découvrir sa
retraite (Archives du département des Affaires étrangères, Vienne, 364). Et une
note : « Jean Lambriquet, « valet de chambre de la
ci-devant cour de Capet et du ci-devant Monsieur », compris dans la
fournée du 14 juillet 1794 (25 Messidor an II), W.Wallon. Tribunal révolutionnaire, V, p.34. Aussi, p. 101
: « « le directoire rendit, le 27 novembre 1795, un arrêté en
cette forme : « Les ministres de l’Intérieur et des Relations
extérieures sont chargés …de nommer, pour accompagner jusqu’à Bâle la fille du
dernier roi, un officier de gendarmerie décent et convenable à cette fonction,
… de lui donner, pour l’accompagner une
jeune fille de son âge, nommée Lambriquet,
qu’elle désire emmener…. Signé Rewbell, président » et p. 110, note des Archives du département des
affaires étrangères : « L’empereur [d’Autriche] a demandé en outre,
qu’il fût permis à la princesse d’emmener avec elle une jeune personne avec
laquelle elle a été élevée et qu’elle affectionne particulièrement : cette
jeune personne se nomme Ernestine
Lambriquet ; son père était garçon de la chambre de Monsieur [le futur
Louis XVIII], il a péri dans le cours de la Révolution : sa mère, morte il
y a quelques années, était femme de chambre de la princesse .
« Mesdames de Mackau et
Madame de Soucy ont pris soin de cette
jeune personne [Ernestine Lambriquet], elles sauront où elle est
présentement. » Toutefois, Madame de Mackau, qui a plus de 60 ans, fut
jugée trop âgée, et on lui préféra
Madame de Soucy , mais on n’entend plus parler d’Ernestine. A-t-elle été
substituée à ce moment, avec la complicité de Madame de Soucy pour devenir Madame
Royale, duchesse d’Angoulême ?
Un acte de baptême suisse, à
Aarberg, canton de Berne, en date du 21 mai 1796 (correction de Louis Hastier
pour 1793, tertia, d’ailleurs incorrect, dans l’original pour sexto [anno]), indique la naissance le 2
mai d’une fille française, Anne Marie
Joséphine, du soi-disant médecin
Joseph Thiollier : les historiens allemands pensent qu’il s’agit de la fille de Marie-Thérèse, conçue au Temple,
et du baron de Batz. En effet, dans
l’acte de baptême de la fille, le père est mentionné comme Français, de
Lons-le-Saulnier, ville où Batz avait fait faire son passeport, en tant que chirurgien-
major de la légion de Wattenwill. Dans Marina Grey, Le baron de Batz, p.148, nous apprenons que des royalistes obtiennent avec l’aide du baron des sièges
aux élections municipales de Lons-le-Saulnier. Le baron de Barz était natif de Soleure en
Suisse. On le retrouve à Dôle dans le Jura, à Poligny près de Lons-le-Saulnier,
à Nyon dans le canton de Vaud, ville natale de son vieil ami suisse, le médecin
Nathey. Il dispose d’un autre passeport
au nom de Muller, natif de Soleure en Suisse. Thiollier est la métathèse de
Thilorier, le nom de la femme de Batz. Il est curieux de voir un médecin appelé
Thierry, métathèse parmi d’autres de Thilorier,
venir à la prison du Temple sans motif sérieux 91 fois. Selon Marina
Grey dans Le baron de Batz, le d’Artagnan
de la révolution, p. 13, Batz
épousera par la suite en 1808 son
ancienne maîtresse Michelle (ou
Désirée comme elle voulait qu’on l’appelât) Thilorier, la fille d’un
premier lit de Madame Thilorier : veuve de bonne heure, Madame
Thilorier avait épousé Jean-Jacques du
Val d’Eprémesnil. .
Pierre
Vincent Benoist, p.180, banquier angevin, fondateur et actionnaire prévaricateur
de la Compagnie des Indes (il se fera appeler Benoist d’Angers,une ville où il
a des intérêts dans les ardoisières ,
puis Benoist d’Azy dans la Nièvre) , ami de longue date du baron de Batz
et trempant dans ses complots, est le financier
de l’entreprise. En 1793, il se rend en Louisiane pour y étudier les possibilités
d’investissements de la Compagnie des Indes et en ramène des nègres et des
négresses (de là le nègre aperçu en sa compagnie par la veuve Simon aux
Incurables et le fameux tableau d’une négresse par sa femme Ghillermine de
Laville-Leroux ( ce curieux nom double vient de la commune de Le Loroux près de Fougères, en Ille -et-
Vilaine, en latin villa illud oratorium, ferme de l’oratoire au sens de
chapelle, devenu ville Loroux, en « construction absolue » datant le
patronyme du XIIIe siècle, c’est- à- dire sans la préposition de), aujourd’hui au Louvre. De là aussi
les rumeurs d’une présence de l’enfant Louis XVII aux îles ou en Louisiane.
Le plan du baron de Batz consistait à devenir le
« protecteur » (titre pris
par Cromwell) de France en même temps que l’époux de la future duchesse
d’Angoulême.
Jean-Paul Plataret (se disant
de Villeneuve), avoué à Privas, aurait épousé à Lyon cette fille naturelle de Madame Royale.
Lorsque Louis XVIII, après avoir reçu une dénonciation du baron, aura connaissance la paternité de Batz, il lui enverra l’ordre
de se suicider, qui ne provient pas d’un faux sur sa date de naissance, bien
négligeable et qui ne concernait pas réellement
« l’honneur » . La
duchesse d’Angoulême, évoquant « l’affaire
du médecin » , se plaindra du chantage exercé par le médecin
(Thiollier), grâce à la naissance de
Suisse, l’obligeant à payer alors qu’elle n’est pas la véritable duchesse.
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