L’ORIGINE ET LA SIGNIFICATION DES STATUES-MENHIRS ET
AUTRES MEGALITHES DE CORSE.
LEUR NOMBRE.
Il y a 100 statues- menhirs en Corse contre 800 menhirs, 50 alignements de
menhirs, 51 dolmens, une demie douzaine
de « polissoirs », et, pour mémoire, 45 présumés «
coffres funéraires », des dolmens qui ont reçu une autre utilisation par la
suite.
LEURS DATES.
LA DATE DES MENHIRS QUI ONT SERVI DE SUPPORT AUX
SCULPTURES ET AUX GRAVURES.
Mis à part les menhirs en
marteau de Göbek-li en Turquie (voir le livre de Klaus Schmidt, Le premier
temple : Göbekli Tepe, CNRS éditions , 2015) qui dateraient de- 12000 ans, après une certaine date, celle d’un tsunami qui a
englouti le temple maltais de Cérès et
touché les environs de Sicile, la
tradition avait retiré à Mars-Arès la paternité de Proserpine-Perséphone, la fille de Cérès-Dèmètèr qui était une
jument blanche, la Grande Jument sacrée
, pour la remettre à Poseidôn-Neptune, dieu des chevaux dont l’aviron était le
symbole. Cela marque la date des nouveaux menhirs qui se terminent en extrémité
arrondie : cela indique un terminus post quem : vers -8500. Cet engloutissement témoigne de la montée des eaux et du recul de
la côte lors de ce dernier maximum glaciaire, à la fin du
pleistocène, vers -8500. Il est
contemporain de la submersion de l’île
de Pantelleria Vecchia, à 60
kilomètres au large de la Sicile, où, par 60 mètres de fond, on a trouvé un
menhir de 12 mètres de haut, l’un des
plus anciens qu’on ait pu dater, -9350,
à 200 années près, av. J.-C., comme celui, hélas ! disparu d’Antisanti qui
datait de - 9300 ans. Le millier
de menhirs corses actuels date, pour la
plupart, selon ce que je viens d’exposer, d’environ -8500
(6500 av. J. –C.).
LA DATE DES SCULPTURES DES MENHIRS.
III
e siècle av. J. –C environ.
.
Pour moi, le terminus post quem se
situe entre le début du VIe siècle av.
J.- C. (-538, édit de Cyrus permettant le retour d’exil de Daniel et des
juifs déportés de Suse en Bactriane et de Babylone) et la date effective : probablement vers le 3e siècle av. J. C.
LEURS CREATEURS, LES
INDIGENES IBERES.
Ce sont en particulier des
tribus ligures, béturiennes et vaccéennes :
ces dernières fondent Ajaccio et lui laissent leur nom, qui signifie la vaccéenne,
de vascayana, la basque, de (v)ascayea avec prolepse du yod et du a, ayaskios, comme à Bastia, de baskia, la basque.
LES CREATEURS DES SCULPTURES : DES POPULATIONS
ORIGINAIRES D’IRAN, APPARENTEES AUX TSIGANES (voir mon blog sur les statues -menhirs du
groupe rouergat).
LES
STATUES-MENHIRS :
Bibliographie : Franck Leandri, Les
mégalithes corses.
Il y eut au moins trois
branches d’immigrants indo- aryens en Corse dont deux au teint basané par métissage avec des
noirs dravidiens et venant d’Iran :
A) Une branche originaire du Luristan en Iran. De là leur nom de Lori ou Lulli, attesté au VIIIe siècle au Maroc, ou Lovara (de Lovaristan) et
parlant le lovari, puis dans les Balkans, ensuite en
Transylvanie, en Italie à Foggia (ressemblances frappantes relevées par G.
Peretti entre la statue-menhir de Castellucciu
Dei Sauri et celle de Castaldo
à Ciaminacce dans le Taravo corse, op. cit, p.19 ) et en Sardaigne à
L’ Oristano (dont le nom vient
de Luristan). Cette branche s’était
spécialisée dans la chaudronnerie (de là
leur nom en Europe de Kalderacha [du mot roumain caldera, qui signifie chaudron], chaudronniers , et parlant le kalderachi). Ils se sont sédentarisés en Corse, à Luri, où ils ont fabriqué des stylets
et des épées. Près d’Ajaccio, le nom de
la plaine du Campo dell’Oro
vient de Campo dell Lori, réaménagé par incompréhension en dell’Oro , toponyme, selon une tradition populaire que mon père me
rapportait , associé à la culture des tomates (pomo doro) .
B) Une autre branche viendrait
du Sind, en Inde, les zindcalo, hommes noirs des plaines du
Sind, kalo , karo,
ou karé désignant les noirs en
sanskrit. Ils se sont partiellement
sédentarisés en Corse, où ils ont fondé Sollacaro,
entre Sartène et Ajaccio. A Filitosa
XIII,nom venant du mot ibère frit, pointe
d’épi , conservé par l’auteur latin Varron (116-27 av.- J. C.),R.,
1,48,3 et qui donne filit+ suffixe de ressemblance ibère en
–odai, -osai,
filit-osa, collectif neutre ibère en -ai, , les pierres qui ressemblent à des pointes
d’épi, c’est-à-dire les menhirs),se
trouve une célèbre statue- menhir
gravée d’une sorte de poignard, qui est le substitut du baresman ou barsom, un
faisceau d’herbes nouées par un tige de grenadier que le prêtre mazdéen tenait à
la main lors du sacrifice, mais en même
temps symbole euphémique de la circoncision (double sens en corse du mot désignant la serpe, le
couteau et le sexe masculin , cats,
du latin (s)ca(lpra)t(a), avec ajout éventuel
de ferramentum) , cf .
dans la plaine de Levie, op .cit.,
p.30, le menhir de Capula , soit du poignard, de (s)ca(l)pl(a)(ta)
avec l voyelle donnant ul.
Le nom de Sollacaro lui-même vient de sindakaro
, silacaro. Citons aussi les noms de Zicavo, de sind
caro, et de Zévaco, qui vient par métathèse de Zicavo, de sind cavo.
Une troisième branche, purement blanche, celle des Tsiganes ou Gitans est attestée par Ptolémée au 2e siècle ap.
J.-C. comme s’étant sédentarisés à Tikanoi ouTitanoi, Tizzano aujourd’hui.
Tsigane, Gitana
en Espagne, sont
l’altération de Kuzitana, les habitants de Koucha , leur ville d’origine . Tsigana est attesté dès
le 2e siècle ap. J.-C.sous la
forme
Tikanoi ou, selon les divers manuscrits, Titanoi par Ptolémée dans sa Géographie
, partie concernant la Corse, puis plus tard sous les formes Atsincani en 835 à Byzance et , sous la forme Cinganos, en
1100 en Géorgie. Pour Kuzitana, on a ,
le u
évoluant en i et le z se sonorisant
en g, avec la permutation
du t et du k devenu g , pour tsigana, k(u)sigana , t(u)sigana ; pour Gitana,
ki (zi) tana, gitana
Je citerai encore
avec métathèse vocalique le nom de la
commune d’Avapessa , dédiée à la
déesse des eaux Apsara, dans le Cap,
de avepassa(ra), e et a étant des voyelles d’appui, de avbp°-sara, ainsi que Canari, métathèse de Trigana, Tzigana. .
Quatre exemples de
statues –menhirs :
1) la statue-menhir d’Apazzo dans le Sartenais. Son nom d’Apazzo
vient d’Apsara, de apa-sa (ra), l’Eau (sanskrit ap-, cf. latin aqu-a) sacrée (grec i(s)era,
sanskrit isara ) , déesse de l’eau et
du feu, donnant apaza , en un lieu qui offre
pratiquement la seule source pérenne. Dans un alignement de 25 menhirs,
elle reproduit nettement sur l’une de
ses faces (Apazzo II) le barsom
magique destiné à faire croître les céréales (photo, p. 27 , op . cit. et page de couverture arrière)
. « Un poignard vertical est figuré
en bas-relief et suspendu à un baudrier scapulaire » (c’est-à-dire porté
sur les épaules,-c’est le fameux kusti ou cordon mazdéen-). La tête (Apazzo I) est
justement inclinée vers l’épaule droite, toujours dégagée du cordon dans les
rites indo-aryens mazdéens .Exemple des variations de la terminologie des archéologues : la
« pendeloque en Y » des archéologues du Tarn devient chez Leandri un
T renversé, leur « objet mystérieux » devient un « objet
ovalaire ».(en réalité la « bûche « rituelle destinée à ranimer
le feu du,prêtre du feu mazdéen) .
2) 2e
exemple : la statue-menhir d’Appiciani
(Sagone), op . cit., p.12, dont le nom vient aussi d’Apsara, par métathèse : aprasa +
suffixe christianisant emprunté au patron de la cathédrale de Vico, saint
Appiano, donc apprasiano, puis apprisiano.
3e
exemple : la statue-menhir de Santa
Naria, christianisation de Anahita,
autre nom de la déesse Apsara désignant
la constellation des Pléiades dont l’apparition coïncidait avec la période
des pluies [pleviadae est à
rapprocher du latin pluvia), des
semailles et de la circoncision) qui donne la nourriture (Taravo), op. cit., p.. 21, menhir dont le nom
provient de (a)na h (i) ri (t) a).
4) Dans le nom difficile de
l’ogre ou ogresse de Canapale, connu à Tavera (comme Bavelle, ou Rapale, de kaveranai,cf.le grec kouros l’initié), on reconnaît Apsara la déesse des eaux ,
dont le nom est altéré dans apale pour apara et , peut-être, ka(vera)nai,
les initiés, dans cana, soit les initiés de Apsara. P. 15, Leandri écrit : « le monolithe de Tavera est à mettre en relation
avec la légende locale de l’ogre de
Canapale (hameau de Tavera), génie des sources qui fut enseveli sous la
cascade voisine du « Voile de la
Mariée » (une future initiée, souvenir de la déesse de l’eau Apsara), Les initiés étaient ceux du
dolmen aujourd’hui nommé Tremeca dans la commune de Casaglione (gli note un l mouillé, de casa Belonensium, case sous tertre , du type de celles de la ville
de Belon
en Baetourie ,non loin de, la cité
d’ Ibéria, Tarraconnaise).
Déchiffrement des statues- menhirs.
Quand les futurs sculpteurs arrivèrent en France et contemplèrent ces
menhirs qui n ‘étaient pas encore
sculptés et que leur tradition ne
connaissait pas, ils comprirent vite que nos
menhirs correspondaient à leur baresman
(la forme moderne du mot est barsom), mot venant d’une racine
signifiant croître, destiné comme les menhirs à favoriser
magiquement la croissance des moissons et la fécondité de la végétation en
général. Le baresman se présentait
sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries qui en sortaient
et se penchaient à l’extérieur. Le prêtre d’ Agni, le feu solaire divinisé (latin
ignis) , avait l’interdiction de
s’en séparer Mais les créateurs ibères des menhirs avaient
représenté la mort préalable du grain,
nécessaire à sa germination, par la dalle horizontale qui surmontait les menhirs comme à Göbekli et aux
Baléares , à Minorque (voir mes différents blogs sur les menhirs).Qu’en
était-il avec le baresman ? Même
le barsom des Parsis, forme moderne du baresman et qui est constitué d’herbes nouées en faisceau au moyen d’un rameau de grenadier, réelles d’abord,
puis métalliques, comporte un accessoire
de nature à évoquer cette mort préalable, nécessaire à toute germination dans l’esprit des hommes du néolithique, car le grenadier, en raison de son fruit
pourpre, couleur de sang, évoque les
enfers et la mort du grain par conséquent. A défaut de tige de grenadier, le
prêtre du feu pouvait utiliser une hache de pierre polie, le chermadion homérique (Iliade, XVI, 733-740), puis, plus tard,
, à l’âge de bronze,une arme en bronze rituelle coupante : serpe, stylet , poignard ou épée.
Sur certains dessins corses de menhirs (op. cit., p. 18), à Sollacaro (Filitosa XIII) , on
voit encore un poignard en bronze qui a remplacé le baresman , mais avec la poignée tournée
curieusement à droite, imitant les tiges fleuries qui sortaient du baresman et ployaient au-dehors sous le
poids de leurs fleurs , rompant
l’harmonie bien ordonnée du faisceau . Ceci laisse supposer que le remplacement
des tiges fleuries attachés à l’origine par une tige de grenadier par un
poignard a dû être progressif.
Les signes similaires des statues-menhirs du
Tarn semblent mieux conservés, étant
donné leur matériau. Car sur les statues- menhirs de Corse, la pierre utilisée
est, la plupart du temps, le schiste ou le calcaire, ce qui fait que les inscriptions,
martelées , sont très peu visibles . On a trouvé un godet sur le site de I Stantari, ce qui rend légitime la supposition que les
dessins étaient passés à l’ocre. Par exemple, le nom de Bizzico Rosso, op. cit. , p. 28, qui signifie le peigne de
buis rouge, , a été transféré d’un polissoir dont les stries parallèles étaient enduites en rouge pour évoquer la mort du grain dans
les sillons gravés à un pseudo-dolmen ou menhir trilithique . Aussi donnè-je ci-après les signes observés
sur les statues-menhirs duTarn, utilisables pour celles de la Corse.
1) L’initiation mazdéenne comporte l’investiture du cordon
sacré, le kusti, fait de 3 fils de coton blanc noués. Cette cérémonie
précède de peu le choix d’un guru ou
précepteur. Louis Renou, dans L’hindouisme, Que sais-je ? p. 84,
écrit : « C’est
le guru
qui, après avoir lavé le
cordon , l’avoir tordu et détordu avec des récitations sacrées, le passe autour
du bras droit et de la tête du jeune
initié, de manière que le fil repose sur l’épaule gauche. » C’est
probablement ce que les archéologues duTarn
appellent à la fois « l’omoplate
–crochet », une sorte d’épaulette, ou
la « pendeloque en y » sur les
« statue-menhirs », faute de l’avoir identifié, le y provenant de la bretelle du kusti,
qui est l’équivalent du cordon ombilical coupé par la mère et renoué par le
guru, car le jeune, grâce au guru,
est maintenant deux fois né, dvi-ja.
Pour les statues menhirs I
Stantari, du Sartenais, jadis disposés en plusieurs alignements, le kusti est ainsi décrit par Leandri op. cit., p. 23 : « au niveau du
« bas-ventre », sur la face et
dans le dos, on peut observer sur ces deux exemplaires une bande périphérique [le kusti]
à laquelle est suspendu un motif semi- ovalaire… (la bûche
rituelle) ».
2) La Grande-Déesse : un génie des eaux et, paradoxalement,
aussi du feu, appelé Apsara, déesse. dont le nom est aussi Nari, Nini,
Nana, Anahita, de ana drita, drita venant
d’un verbe signifiant faire croître, ksre,
latin creare , crescere, Cérès , maltais ancien Tarxos,
et se retrouve dans AmPhitrite
de ap -, eau, et dans APh-rodite
(de ap, eau, +drite) , signifiant l’eau
qui fait croître la nourriture (nana,
cf . latin annona) , entendons l’étoile : grec aster,
latin stella, arménien asti, vieux-haut –allemand stairno, anglais star, sanskrit taara,
l’astre qui annonce la période des pluies et des semailles , ainsi que de la
circoncision , les Pléiades . De là
les noms synonymes de Astrea en latin, Ishtar, Ashtarté, Thoustra, en kouchéen
(le nom de Zarathoustra ou Zoroastre lui a été donné en l’honneur de la Déesse des eaux, et
signifie l’astre nourricier, T(rita)-astra
sacré (sara).
3) Les 6 doigts au lieu de 5 sont un indice révélateur.
Varenne, dans Zarathoustra et la civilisation mazdéenne, collection des Maîtres
spirituels, Le Seuil, 1966, p. 51, explique que la symbolique des nombres 6 et 10 est très
importante et que le nombre 6 de la main renvoie aux 6 Immortels Bienfaisants appelés
Amesha Spenta, 6 qui, plus tard,-et cela peut être important pour la
chronologie, - seront portés à 7 en distinguant Spenta Mayiniu de Vohû Manah. Les 6 sont : Bonne
Pensée, Vohû Manah, Justice, Asha, Empire guerrier, Khshastra, Dévotion, Armaiti, Intégrité, Haurvatât, Immortalité, Ameretâr.
3) 2 pieds, soit 10
orteils : ce sont les dix divinités
anciennes, les daevas (Mithra, Anahita,
etc.) soumises à Ahura Mazda depuis Zarathoustra, et devenues des anges, 10 aussi comme les mois de
l’année ancienne qui portaient leur nom, par exemple le mois d’ avril, Aprilis, de Aphrodite ou Anahita, déesse
de l’eau.
De même, le nombre 5 renvoie
aux 5 grands sacrifices (p. 82, L’hindouisme,
par L. Renou, Que sais-je ?) que symbolisent les cinq rangs du collier de perles
porté par la Déesse et ses adeptes. Ce collier porte un médaillon à l’effigie
de Apsara, la déesse du feu et de l’eau..
Enfin, il y a 12 sacrements.
4) Le prêtre du feu doit
toujours avoir à la main une bûchette
rituelle pour ranimer le feu sacré.
5) Ce qu’on a pris pour des
tatouages sur le front est vraisemblablement les 3 onctions
de cendres sacrées provenant du sacrifice.
6) Les 2 yeux si
« lenticulaires », je dirais « globuleux », des
statues représentent les hosties rondes, darum, faites de pain azyme, non fermenté, naturel, à
l’ancienne. Quant aux
« sourcils » et au « nez », peut-être n’est-ce que la
schématisation de la coupe de haoma persan, jus de plantes enivrantes comme le Cannabis indica ou la vigne.
7) L’anneau est un anneau
d’alliance avec Ahura Mazda et représente ce haoma ou en sanskrit soma,
qui est filtré trois fois à travers cet anneau rituel.
8) Les carrés ou rectangles
qui figurent dans le dos de certains menhirs de Corse et du Tarn symbolisent
les aires sacrificielles : le rectangle pour Ahura Mazda, le carré pour la
divinité du feu Agni avec l’autel du feu au centre : op. cit., p. 9, rectangles à
Buccentone (Pieve) , o zitello à San
Gavino-di-Tenda et p. 18 dans le Taravo,
à Scalsa Murta (Olmeto), Filitosa VI (Sollacaro),
Santa Naria (Olmeto) , p.10, O
Nativo (Patrimonio) et 31(Inzeca, Pietroso) et carrés 12 Apriciani (Vico).
Les souvenirs de la circoncision.
Dans la plaine de Levie, le nom du menhir de Capula , op .
cit. , p.30, vient de (
s)ca(l)pl(a)(ta) avec l voyelle donnant
ul, au sens d’épée, de stylet : « une épée longitudinale est
figurée sur sa face », note Leandri. Une gravure en arc de cercle, prenant
naissance au niveau des épaules, représente, non la nuque, mais un pli du
cordon rituel appelé kusti.
1 LES NOMS DES SITES PREHISTORIQUES.
Les noms de Gavarnie,
de Carnac, et en Corse de Corrano , de Cauro , de karvos, et de Cauria ( du collectif ibère carvyanai)
sont des dérivés de kouros, de korvos, apparenté au francique wrakjo, qui donne gars
et au cas régime de l’ancien français garçon, jeune homme, futur initié .
e collule , op. cit., p.11,
vient
de e corule, l’initié, coru-+ suffixe de diminutif –ulo, de corv-.
Castaldi (Ciamanacce),op . cit.,
p. 19, la Jument (de cabakslina) sacrée, avec sur le menhir
les mamelles qui la typent, de cakwsalki(na) catsaldi, castaldi .cf.
le nom de Castinco, métathèse de katskina , kastinaka, la fille de la Jument sacrée, avatar de Cérès,
la pouliche Proserpina, déesse des
grains morts dans le Nebbio.
Cucuruzzai a
subi l’attraction sémantique de kabalk+osum,
celle qui a l’aspect d’une jument (caballa,
cavalka), Ka(ba)rkosum avec prolepse du second k, attesté dans cavalkade,et avec redoublement : k°ka(ba)r-, double vocalisation en u et suffixe ibère d’appartenance –odum. k° kur-odum désigne le lieu qui appartient à la Jument sacrée, cucurodos .
La déesse des moissons, qui
avait pour avatar la Grande Jument blanche,
avait divers noms : Gorgobina,de gorgo, grande, et de epina, jument, (cf. Pros-erpina, la jument de Phorcus,
dieu des enfers). Mais sa lointaine origine
dérive du nom ligure ou
ouigour avec redoublement de la syllabe initiale gougour + suffixe en –odum.
Les noms de la Corse.
Le nom grec Kurnos, Cyrnos, vient aussi de (li)gure,
ou libur, ou ibère
ou abar, ou ouigour,
(li)gurnos, Kurnos, cf. en Espagne Guernika pour le suffixe en –n
et le nom de la Liburnia, la Liburrnie (entre Istrie et Dalmatie). Le nom de Monts Cynarques
, kunarcheyai, vient, avec
déplacement du r et du a, de (li)gurnikai , kunarkai, (li)burnica, la chaîne des monts ligures, Cf. en Espagne Guernika pour le suffixe en –n , de (li)gurnica.
Le nom latin de la Corse, Kors°ka, vient du nom des Etrusques ou Tyrrhéniens.
Ainsi, dans Philostrate, La vie
d’Apollonios de Tyane, La Pléiade, trad. Grimal, V, 11, p. 1183 et note p.1559, la Corse est-elle
appelée le pays des Tyrrhéniens. Les noms de Corrano, de Cozzano, de torsano, de Corscia, de Korskia, du Cap
corse ont la même origine, Turskia, comme
Tiuccia,de tuskia , et Rinaio,
op . cit,
p . 25, de (Tu )rrhènaius ,
cf. la ville de Tirana.
Le site de Filitosa, collectif ibère Filitosai. Son nom vient de frit, pointe d’épi en ibère, mot que
nous a laissé Varron 1,43,3.et compte un quart des statues-menhirs de Corse. Citons
encore dans la commune de Cambia, avec un traitement par synizèze du même mot frit,
la Petra Frisgada (de frit- sk--ada) , la pierre qui ressemble à une pointe d’ épi, à un
épi naissant (suffixe inchoatif en –sk-)
.
Palaggio désigne
un grand
alignement de menhirs et de dolmens et les noms d’Athèna
Pallas et de Palladium sont à mettre en rapport avec
le grec pallax, jeune homme, le latin paelex ,paelicis, le
latin puer, ancien pover, le grec pais, paidos, ancien paus, pavid-,
pulicellus, d’une racine pav- .l’initié. Les menhirs appelés Paladini représentent les initiés de la déesse Athèna Pallas (voir
mon blog sur les divinités de l’initiation en Corse et les dolmens).
Le
nom difficile de Rinaio, op . cit, p .
25, désignait
sans doute , non pas un site ou un alignement , mais un menhir isolé , du
grec phalaggs,génitif phalaggos. Il se décompose peut-être en : (pha)ran(g)yo(s),
avec r voyelle noté ri et n voyelle noté na donnant rina, cf. le nom du site préhistorique Arzachena en Sardaigne, de
(phs)arag°na ; phalanx
désigne aussi une araignée venimeuse en grec,
peut-être à cause des lignes régulières de sa toile ou à cause du balancement de celle-ci , car,
on le verra, le mot désigne aussi une balance à deux plateaux et ,par
suite un dilithe à deux plateaux comme
ceux de Gobek-li
2 LES MENHIRS ET LEUR EVOLUTION.
A quoi,
d’abord, répondent les menhirs? La
fonction première du menhir : un catalyseur magique de la percée
végétative.
James George Frazer, dans Le Rameau d’or, Balder le Magnifique, Ed. Robert Laffont,
collection Bouquins, Paris, 1984, 4 vol., vol .4, p. 98, donne cet exemple : « Dans
plusieurs parties de la Bavière, on pensait que la hauteur des tiges de lin dépendrait de celle des sauts des jeunes
gens. » A Vanuatu, sur l’île Pentecôte, le spectaculaire saut du gaul (mot qui signifie plongeoir), qui est toujours pratiqué malgré les
accidents mortels et qui consiste à
sauter du point le plus haut, est censé faire pousser les tubercules des
ignames d’autant plus profondément que le saut aura été accompli du plongeoir le
plus haut. En Nouvelle-Calédonie existaient aussi de précieuse pierres à ignames et pierres à
taros, sur lesquelles les sorciers canaques faisaient encore, il n’y a pas si
longtemps, leurs conjurations secrètes.
Ces pierres à ignames ou à taros étaient les équivalents en miniature de
ces pierres pour l’orge, le sésame ou le blé qu’étaient les petits menhirs. Dans le nord de la
Nouvelle-Calédonie, à Arama, il existe même une quarantaine de petits menhirs
dépassant du sol de 60 cm environ : comme les plongeoirs de l’île
Pentecôte : ils sont censés favoriser magiquement la croissance des cocotiers.
On retrouve en France des restes analogues de cette
superstition. Nos épis de faîtage au
nom symbolique reposaient sur la même croyance que, grâce à ces talismans placés
en hauteur les récoltes croîtraient
aussi haut que ces ornements. L’érection
d’un menhir avait ainsi pour but de
mimer analogiquement la pousse de l’orge
ou de quelque autre céréale, de la stimuler et de la favoriser par magie
imitative. Frazer, op. cit, vol. III, Esprits
des blés et des bois, p. 26, écrit
du « Dionysos de l’arbre »
que « son image n’était souvent qu’un poteau planté en terre, sans bras
», imitant très grossièrement
l’arbre fruitier , ici le cep de vigne, qu’il s’agissait de faire
pousser par sympathie (cf.Novalella, p. 15, qui signifie plant de vigne, à
Santa-di – Mercurio).
Ainsi le nom des menhirs
est-il bien souvent révélateur de
cette destination agraire méconnue.
C’est grâce à l’auteur atin d’un Traité
d’agriculture, Res rusticae (I, 48,3). Varron au Ier siècle avant J.- C, nous avons conservé le nom
ibèro-basque de la pointe de l’épi sans sa balle, qui est frit. La
Pierre Frite, avec ou sans le suffixe
–ske marquant le commencement,
était la pierre en forme d’épi naissant,
et elle a donné en Eure-et-Loir le nom de
la Pierre –Xi--Frite (Xi ,
de axis, pieu , et de
frit , soit la pierre- pieu en
forme d’épi, nom d’un menhir ,
transféré par la suite à un dolmen de Boulay- Thierry près de
Nogent-le-Roi .
Mais d’abord, un peu de lexicographie : menhir, dolmen, demi-
dolmen, trilithe ou lichaven .
Dans son Dictionnaire (1846 -1872), Littré définit le dolmen comme un
« monument formé d’une grande pierre plate posée sur deux pierres dressées verticalement, qu’on attribue aux
premiers habitants de la Gaule » et
il définit le lichaven (de ven, pierre
en breton, cf. peña en espagnol, et de licha,
triple) comme un « monument celtique formé
de trois pierres, l’une plate superposée sur les deux autres qui lui servent de
support. »
A partir de la première définition, le demi- dolmen est défini comme un « dolmen dont la table repose à terre par l'une de ses
extrémités ».
Avec ces définitions officielles, on ne
s’étonnera plus de voir appeler « dolmens » les trilithes de
Saint- Nazaire, de Saint- André –des –Eaux et de Brantôme, alors, pour nous, qu’un dolmen est formé
d’une grande dalle plate posée sur une série de pierres dressées qui le
ferment totalement sauf, éventuellement,
l’entrée et que, génétiquement, il s’agit dans le cas des trilithes cités de
menhirs (à deux pieds).
Ces
définitions sont, on le voit, trop floues pour être d’usage
scientifique .Je proposerai donc d’appeler ci-après ou en breton, lichavens) les mégalithes composés de
trois pierres: la dalle horizontale
évoquant l’orge ancien mort, les deux dalles de soutien les deux pousses
souhaitées d’orge.
Quel est le sens de la dalle qui surmonte les plus anciens menhirs
en marteau, à Göbekli en Turquie (12000 ans) ou à Minorque ?
Voltaire
a raillé ce qu’il appelait l’ignorance botanique du Christ lorsque celui-ci
déclare dans Jean 12, 24: « si
le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais
s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Pourtant, le Christ se faisait là l’écho d’une croyance
populaire universelle et millénaire: le grain ne pouvait germer que s’il
mourait d’abord !
Il faut donc que la mort du
grain, condition de tout, soit à
l’origine symbolisée, d’une façon ou d’une autre, dans le menhir qui représente
la germination du grain.
Les diverses solutions apportées dans le temps
et dans l’espace au problème de la figuration sculpturale de la mort préalable
du blé ou de l’orge.
On connaît la solution
utilisée à Gobekli en Turquie ou à Minorque, aux Baléares: placer sur le
fût du menhir appelé menhir en marteau ou en
T une dalle qui symbolise le blé
mort.
Le double sens de certaines pierres dressées, économisant
la pose de ce linteau horizontal
qui, au sommet des pierres en marteau de
Göbekli et de Minorque notamment, symbolisait la mort préalable du grain de
céréale.
La mort du grain était un
préalable nécessaire à sa germination et elle fut d’abord figurée par la barre
transversale au sommet des mégalithes de Göbekli (menhirs d’une seule pièce) ou
de Minorque (menhirs en deux éléments). La rencontre de ces menhirs en
marteau avec les menhirs funéraires des
îles ibères du nord (Orcades, par exemple, voir mon blog sur le palais de
Circé) , en forme de rame pourvus d’une
sorte de pelle ou pale à l’extrémité, permit aux sculpteurs de faire
l’économe de la barre transversale, puisque ce
type nordique de menhir planté sur un tertre funéraire symbolisait déjà
en lui-même la mort d’un homme (et
pouvait donc représenter celle du grain). Il suffisait de lui superposer
une seconde signification, celle, magique, de la pousse souhaitée des céréales.
J’ajoute qu’à une certaine date, celle d’un tsunami qui a englouti le temple
maltais de Cérès et touché la Sicile, la tradition avait retiré à Mars- Arès la
paternité de la fille de Cérès, Dèmètèr, Proserpine , la jument blanche sacrée , pour la remettre à Poseidôn-Neptune,
dont l’aviron était le symbole. A défaut de marquer précisément la date
d’érection, des nouveaux menhirs ,
ceci indique du moins un terminus post
quem : vers -8500 . Cet engloutissement témoigne de la montée des eaux et du recul de
la côte lors du dernier maximum
glaciaire, à la fin du pleistocène, vers
-8500. Il est contemporain de la submersion
de l’île de Pantelleria (de
phalang+ suffixe de ressemblance
–ada, -ata, qui ressemble à un fléau de balance par allusion à la pierre
horizontale qui surmonte le menhir +herria , pays) Vecchia, à 60 kilomètres au large de la Sicile, où, par 60 mètres
de fond, on a trouvé un menhir de 12 mètres de haut, l’un des plus anciens qu’on ait pu dater, -9350, à 200 années près, av. J.-C.
Le nom de la
Jument dans les noms de divinités.
Le nom de Posei-dôn , dorien Potidân,
signifie l’époux (posis en grec, patih
en sanskrit) de la jument Dèmètèr (jument daôn,
de gda, cf. gaulois cavalla, de kodgwa
donnant daôn.
L’équivalent latin Neptunus
s’analyse en pt, de posis, mari, et tu-onus (le u est
long), de gdwa, cf. gaulois cavalla, de kodgwa
donnant daôn. + suffixe de féminin –ona, cf. gaulois epona, de equona, jument.
Pers-éphonè ou, en latino-étrusque, Proserpina signifie la jument (étrusque hépona, avec métathèse de la laryngale pers-éph), épouse
du dieu des morts Orcus de gworkws –os, ou Phorcus donnant pers ou
proser
Il y a deux types de ces nouveaux
menhirs, présents tous les deux en Corse comme dans le Tarn et en Eure-et-Loir en particulier, et
qui ont souvent été considérés comme des
statues- menhirs anthropomorphes .
Le premier type présente
une diminution de volume au sommet reproduisant un cercle (la pelle, la
pale de la rame originellement).
Le
second type a simplement, sans
amenuisement du fût, l’extrémité
supérieure en demi-cercle, ce qui
constitue également la pelle de la rame.
a) Le premier type : Les menhirs à « tête » en retrait
par rapport au corps du menhir ; mais ce n’est pas une tête et le menhir
n’est pas anthropomorphe.
Nombreux sont les menhirs
corses des deux types précédents qui présentent , soit simplement une extrémité
arrondie , soit une extrémité en demi- ovale , en retrait par rapport au corps
du menhir, qu’il s’agisse d’un menhir qui ait été secondairement gravé ou
non ; pour moi, il s’agit en réalité de la pelle d’une rame qui est
figurée ici et elle symbolise la mort du grain , à défaut de la dalle horizontale
surmontant le menhir, comme c’était encore
le cas pour les menhirs en marteau des Baléares ou pour les trilithes de
Corse et d’ailleurs, qui sont donc
plus anciens .
b) Les vestiges
corses des menhirs plus anciens, les menhirs en marteau.
Leandri écrit à propos
de Coffre, p. 2 : « petite
tombe mégalithique quadrangulaire, dont l’accès se fait par le dessus. En corse
ces sépultures sont appelées bancali en
raison de leur forme allongée qui les
assimile à de grands bancs. Les coffres sont parfois inclus dans des
tumulus. » Je ne suis pas d’accord, car certains Griscelli, dits d’Antisanti, habitent le hameau de Pietrobancale
(il n’y a pas de pierre blanche), où
le menhir a disparu depuis avant le
XIXe siècle.
Petropianca(to) ou Petro-bancale dans la
commune d’Antisanti, appelé à tort Petrobiancha.
C’est un nom du fléau
de la balance qui a servi de
métaphore pour désigner le linteau
horizontal surmontant les menhirs et représentant la mort préalable du
grain, savoir en grec phalanx,
génitif phalangos . C’est un ancien Petroplancado, une pierre qui ressemble à un fléau de balance
(suffixe de ressemblance ibère en -ada).
Der même, à Alzon, dans le Gard, le nom du menhir Peyre plantade, remonte à
p(ha)lang-ada, , la pierre qui
ressemble à un fléau de balance et représente la mort du grain , nécessaire
pour qu’il puisse germer .
A
preuve, les Pierres Planktes de l’Odsyssée
(XII, 59—67), Petrai planktai en
grec, - un singulier ibère en –ai pris pour un duel - permettent de confirmer
la localisation géographique de ce
passage de l’Odyssée, puisqu’on a
retrouvé sous 60 mètres d’eau le menhir en cause, au large de la Sicile
(lieu appelé Pantellaria Vecchia
aujourd’hui, de planktai herria vecchio, l’ancien pays –herria-
de la pierre qui ressemble à un fléau de balance (plangada) . Cela amène à penser que les souvenirs rapportés à
Homère dataient d’in temps où
l’élévation du niveau de la mer avait
laissé dépasser le menhir et que celui-ci qui était encore debout .Lorsqu’il
disparut de la surface, son nom fut réinterprété comme signifiant une pierre errante.
Les Pierres
Plantées sont devenues chez
nous par incompréhension, les Pierres Blanches, par exemple à Pléneuf
dans les Côtes-du-Nord
c) les menhirs
simples :
Filitosai du grec phusarion, soufflet, + suffixe de ressemblance
ibère en –osos ;
pour la Sardaigne, Filigosai , de phusarion,
avec suffixe marquant le début de la
croissance de l’épi et avec le suffixe
de ressemblance ibère –oda-, osa;
La Petra Frisgada (de frit- sk-ada), op. cit , p . 16, la pierre qui ressemble à une pointe d’épi, à un épi naissant, avec suffixe marquant le début de la
croissance de l’épi dans la commune de
Cambia , avec la croix solaire
inscrite dans un losange représentant le
cercle , symbole des Pléiades, astre qui apparaissait à l’époque des
pluies, donc des semailles et aussi de la circoncision .
Settiva, op. cit., p. 20 dans le Taravo, commune de Petreto-Bicchisano, du latin Sativa,qui
signifie
toutes les plantes cultivées : menhir est
destiné à favoriser
magiquement la croissance des plantes
cultivées (par opposition aux plantes sauvages) .
Arghiola, op. cit., p. 25 , nom de menhir à l’origine, dans le Sartenais , destiné à faire
pousser le blé triticum (cf.Traliceto) ou le seigle, de argwillak, seigle , cf . grec briza,
aujourd’hui en Thrace vriza, et cf. oruza, riz, à rapprocher du nom du pseudo-dolmen (menhir) d’Avrillac en Loire maritime près de Saint-Nazaire .
o Zitello, op. cit., p. 10 à San
Gavino – di- Tenda, signifierait « lenfant », le non initié, selon
Leandri.
O Nativus, op. cit., p. 11, dans le Nebbio, porte
le nom d’un ruisseau au cours incertain , changeant, natavus et non nativus, de
natare , nager.
L’origine ethnique des menhirs
nous est parfois signalée par leur
appellation, comme dans le Sartenais pour Vaccil
Vecchio, op. cit., p.29,qui signifie le vieux menhir des Vaccaei , de basca, le i étant un suffixe d’adjectif (les Vaccaei
, de bascaea, étant une peuplade
ibéro-basque qui a peuplé la Corse et donné son nom à Ajaccio, la Vaccaeya , puis par métathèse du
yod, Ayacce , comme à Vezzani , de Vesci-tania, le pays des
Basques. Vezzani étant appelée la Ligure en Italie, il semblerait que les
Ligures soient des Basques, comme les Etrusques.
A noter aussi que Alèlia, aujourd’hui Aleria
en Corse où l’in a récemment trouvé des restes archéologiques étrusques,citée
par Hérodote et devenue Aléria, est à
rapprocher de Massilia, Marseille,
et vient probablement de Vaccileya,
la Basque (pour Marseille, avec ma(dhia),
grande), ce qui donne successivement Assilia,
Asèlia, Alèlia, Aléria. Alésia, Novalaise aujourd’hui au Bugey savoyard,
vient de basque nova, grande, et, par anticipation du l de
– lia
, de Assilia, donnant Aliksia, Alèsia.
En Sardaigne, Cagliari
a la même origine, Assilia, et vient, par prolepse du c et anticipation de la syllabe – lia avec l mouillé noté gl au
contact du yod, de casiali,
cagliali., puis par assimilation, Cagliari.
d) les trilithes ou menhirs à deux pieds.
1) Bizzico Rosso, à Grossa, près de Sartène, op. cit. , p. 28, trilithe composé deux piliers et d’une dalle
de couverture uniquement, la dalle de couverture représentant la mort du grain,
préalable nécessaire à la germination, ce que la couleur rouge devait confirmer
à l’époque .
A Grossa , le peigne en buis , grec puxos , latin buxus, suffixe de matière en –ikos, buxikon , donnant Bizzico, a donné son nom , à cause
des dents du peigne, comparées par
métonymie aux stries parallèles du « polissoir » , à un
pseudo-« polissoir » disparu. La couleur rouge attestée par le nom rosso et non jaune comme celle du buis provient de ce que les stries ont été peintes en rouge. Un godet d’hématite
a été trouvé sur le site de i Stantari. Le nom , Bizzico Rosso est à
rapprocher du nom avec métathèse de Petreto-Bicchisano
dans le Sartenais, de bizzicano, de bux-
buis + deux suffixes de matière en -ik-
et en –ano ; Il a
été transféré secondairement d’un
« polissoir » disparu à un pseudo- dolmen . D’ailleurs Leandri
note : « On peut observer un polissage de l’intérieur du pseudo-« dolmen » de Bizzico Rosso
permettant l’adjonction de peintures aujourd’hui disparues. »
2)
Le nom de la balance à deux plateaux a
servi pour les taulas doubles de Minorque, aux Baléares, comme il a servi
en Corse à nommer par métonymie les menhirs à double pied, comme si c’étaient
les deux plateaux d’une balance.
Le
nom de Tremeca a passé d’un menhir à
double pied disparu aujourd’hui à un dolmen de Casaglione, dans la région de
Sagone. Le dolmen est entouré de pierres et de dalles incluses de pierres, dont
l’une a dû être lla dalle de couverture du trilithe originel de Tremeca. Le nom
de la balance à deux plateaux, se retrouve en Corse dans le nom de Tremeca , qui est à rapprocher du grec plastings , génitif plastingos, balance à deux plateaux , d’un
nominatif duel neutre plastinga(i)
( les deux plateaux sont les deux pieds du menhir) , (plas)timaka, trimeka,avec un t cacuminal noté tr, tremeka comme à Minorque dans le nom de la taula Trepuko, de (plas)trèmekos, trembuko ,trepuko, , ou dans le nom de la taula
Trencada , de truncata, tronquée, amputée, altération
par incompréhension du latin trutina, balance à deux plateaux ,
donnant trikana déformé en truncada.
3) Arghiola, op .cit. p. 25 dans le Sartenais La ville ancienne de Corbilo ,de Gor(go) bino
, aujourd’hui Saint –Nazaire en Loire
Atlantique, doit son nom à cette déesse des moissons, et ce n’est pas un hasard
si c’est dans cette ville qu’on trouve encore de nos jours un curieux
« menhir » trilithe . Ce
sont, avec le trilithe de Brantôme en
Dordogne (composé de quatre pierres en
réalité), et avec un autre trilithe du
voisinage, à Saint-André- des- Eaux,
dit le dolmen d’Avrillac , de gargobina , [gog]argbinak,
abrina, avec métathèse religieuse du
g initial devenu k en finale et du b,
avec un r voyelle donnant ri , abrinak, à rapprocher de Gabrinis ou de Gavarni) , les seuls trilithes
identiques à ceux de Minorque et à celui de Corse. . Arghiola
vient pareillement de Gargobina ,[ gog]argi(v)na(k), argona,
argola. « Le chevet est absent », note sobrement Leandri,
ce qui signifie pour moi qu’il ne s’agit pas d’un dolmen, mais d’un menhir, d’un
trilithe.
4) I stantari , op .cit , p. 23,
dans le Taravo, qui vient du latin statèra,grec
stathmion, trébuchet, balance à deux plateaux, rattaché par incompréhension à statiarius, statiarii au nominatif pluriel, ceux qui restent en place,
le n venant d’un rattachement de ce
mot au radical de sto, participe présent
stans, stantis , se tenant debout. 2 files de 30 monolithes dont 7
statues-menhirs dont certains devaient représenter à l’origine un trilithe à
deux pieds pour justifier leur nom. De là aussi, la Stazzona del Diavolo, la balance (du grec stathmion, balance) du diable.
Le nom a été transféré du menhir à deux pieds à un dolmen. A rapprocher du singulier
Stantare, op . cit., p.3o, à
San -Gavino –di- Carbini, où il devait désigner un alignement de menhirs dont
des triliithes à deux pieds..
5) Petropianca(to) dans la commune d’Antisanti, appelé
à tort Petrobiancha, voir supra.
6) Les alignements de menhirs sont,en Corse,
la représentation spatiale de la planche cultivée, de la parcelle avec
ses sillons en lignes droites parallèles plantés, que les créateurs de ces
alignements entendent confier à la protection de la magie des menhirs.
3 LES pseudo-POLISSOIRS.
Ces mégalithes, qu’on appelle
à tort des « polissoirs », qu’il vaudrait
mieux nommer des pierres à sillons et qu’on néglige à tort, ne peuvent être, comme on le dit parfois, le
résultat accidentel de la taille d’outils ou d’armes, comme le sont les vrais
polissoirs portatifs auxquels, à regarder de près, ils ne ressemblent pas
véritablement. Les «
polissoirs » dits fixes ne sont pas des polissoirs et ceci explique la
gêne des archéologues qui préfèrent ne pas
parler de ces mégalithes gravés.
Le prétendu « polissoir »
reproduit sur la pierre les sillons qui,
dans la réalité, ont été profondément
creusés parmi les cailloux laborieusement transportés pour faire pousser le blé,
puisqu’on ajoutait au sol , sur une profondeur d’environ trente
centimètres, des pierres obtenues en
creusant jusqu’au substratum rocheux qui était brisé soigneusement . La magie imitative, une
fois encore, vise à reproduire en miniature, sur une roche isolée, ces sillons qui s’étendaient parfois sur
deux kilomètres comme à Malte et qu’on
voir en Amérique du sud (ce sont les lignes dites Naxa) . Peu avant le
printemps et son équinoxe, des plantations faites dans un peu d’humus et soigneusement arrosées
dans les stries du pseudo- polissoir
poussaient sur la pierre, « hors sol » , avant la future plantation
« réelle » du champ, donnant le gage, grâce à la magie imitative, que
celles-ci lèveraient.
Ce sont en réalité des
compléments aux menhirs, destinés à représenter, avec leurs sillons
parallèles, la mort du grain dans
ceux-ci, préalable nécessaire à leur germination pour les hommes de l’âge de la
pierre.
C’est la forme ou l’origine qui ont servi à les nommer, par métonymie :
A) d’après le soufflet, à cause des stries parallèles.
Du nom grec des soufflets de
forge physaria, on a Figueiras
en Espagne, Figari en Corse (ce dernier
toponyme étant attesté par Ptolémée
au II è siècle après J –C
sous la forme Phisèria, à l’accusatif pluriel neutre) ; d’un autre nom grec du
soufflet, non plus phusarion, pluriel
phusaria, mais phusakos + suffixe de ressemblance –os + désinence ibère prise pour un nominatif pluriel grec en –ai, qui ressemble à un soufflet, on a le nom de Syracuse, tant en Sicile qu’en Corse où il a disparu, mais où il est cité comme port par Ptolémée au IIe siècle
ap. J. -C., probablement le golfe de
Santa Amanza aujourd’hui, près de Bonifacio, Surakousai, de phurakoosai, surakosai. Voir pour la localisation difficile de la
Syracuse corse, seconde partie, p.361 et 362, de Mario C.
Ascari, La Corsica nella carte
geografiche diTolomeo, in Archivio storico di Corsica, juillet-septembre
1938, XVI,an XIV, n°3. Mon étymologie pourrait faire songer, non à un
« polissoir », mais aux stries parallèles de la falaise rocheuse
rappelant celles du soufflet , le nom datant d’une époque où l’îlot en
forme de bateau voisin de la côte était soudé à celle-ci et où les lignes
parallèles étaient bien visibles ;
B) d’après l’ ombrelle de liège, l’éventail , à cause des plis, comme dans Santa- -Maria- Siché en
Corse où Marie est la
christianisation du nom de Mari, la jument divine , avatar de Cérès, et où sichè
vient du grec s(k)i(a)stè(s) , qui
donne de l’ombre, parasol de
liège ;
C) d’après le peigne en buis. A Grossa , près de Sartène,le peigne en buis , grec puxos , latin buxus, suffixe de matière en –ikos, buxikon , a donné son nom à un
« polissoir » à cause des
dents du peigne, comparées par métonymie
aux stries parallèles du « polissoir » . La couleur rouge et non
jaune comme le buis provient de ce que les dents ont été peintes en rouge. Un
godet d’hématite a été trouvé sur le site de
i Stantari. Le nom, Bizzico Rosso, de
buxikon a été transféré secondairement à un pseudo-dolmen .
D’ailleurs, Leandri note :
« On peut observer un polissage de l’intérieur du « dolmen » de
Bizzico Rosso permettant l’adjonction de peintures aujourd’hui disparues.
» De même dans Buccentone. op.
cit., p. 9, (Pieve), altération de buxikon, nom de polissoir,
secondairement transféré à un dolmen ;
D) d’après la frisure au fer chaud.
Grossa, dont le nom, de
grusil, est celui d’un polissoir et est apparenté au
francique krusil, frisé, plissé, ancien
français grésiller, friser au fer
chaud (Leandri, op. cit. p. 28), dans le Sartenais ;
E)
d’après
leur origine géographique : comme dans le cas de Petreto-Bicchisano,
dans la région de Sartène, où Petreto vient peut-être de petre, pierre, et de (Be)tulo, (Pe)t(u)ro, en Baiturie, de Baitulonensium,
habitants de Bétulon,ville de Tarraconaise, en Baiturie, de Ibéria . Le nom . Bizzico
Rosso est à rapprocher du nom
de Petreto-Bicchisano dans le
Sartenais, de bizzicano, de bux-
buis
+ deux suffixes de matière
en -ik-
et en –ano ; Il a
été transféré secondairement d’un
« polissoir » disparu à un pseudo- dolmen . D’ailleurs Leandri
note : « On peut observer un polissage de l’intérieur du pseudo-« dolmen » de Bizzico Rosso
permettant l’adjonction de peintures aujourd’hui disparues .
Le
nom de Sapara ventosa, op. cit. , p.25, dans le
Sartenais, peut s’interpréter comme :
-sapara, de sepu(ltu)ra, par
harmonisation vocalique;le mot latin est identique à sepulchrum (-chrum étant un suffixe instrumental ,de thra ), ce qui sert à ensevelir, sepelire ; le nom est un indice du mode de
sépulture, un enclos recouvert de terre,
locus saeparius
(du latin saepes ou sepes, enclos, de caespes , caespitis, motte
de terre ), désignant un enclos de pierres sèches ; on trouve bien un muret de pierres sèches qui
constitue de façon ancienne la paroi du dolmen voisin dit d’ Arghiola;
-ventosa, de Baeturoda , -oda étant un suffixe de
ressemblance, à la manière de Beturie en Tarraconnaise, allusion au tumulus de mottes de terre (sepultura) qui couvre encore aujourd’hui
le dolmen dit d’Arghiola, dont le nom
originel devait être sapara ventosa, cf.
Casaglione, (gli note un l mouillé, peut-être du latin vulgaire sepelionis,
ensevelissement) ; on peut aussi songer à casa
Belonsensi-odorum, case sous tertre , du type de celles de la ville de Belon, de ibéro, en Baetourie
(de ibér et de herria, pays) , non loin de, la cité d’ Ibéria,
en Tarraconnaise.
,
4 LES DOLMENS.
La fonction primitive des dolmens corses : c’étaient des lieux d’initiation à la date du solstice
d’hiver comme les autres dolmens, et non des tombes collectives pour les chefs.
Voir mon blog Les divinités aux
cérémonies de l’initiation devant les dolmens corses.
La date des fêtes nous est
livrée par le nom des nombreux dolmens
appelés Jolimont dans le nord de la France,
composé de -mont, du francique mound, ensemble de pierres et de Joli, du scandinave jôl, glosé
par beau par incompréhension (Beaumont à Bonneval), qui désignait les fêtes du solstice d’hiver du 21 décembre
avec les débordements qui
l’accompagnaient.
La « hauteur sous plafond » de la pierre
Saint-Marc à Péronville (Eure-et –Loir).
Max Gilbert, dans Pierres mégalithiques (menhirs et dolmens) en Normandie, Guernesey
Press, Guernesey, 1956, p 144, fait
remarquer que l’entrée des dolmens normands est trop petite pour
permettre le passage aisé d’un homme. « Sous les dolmens de Martinvast et
de Flamantville, [à supposer aux dolmens une fonction d’inhumation, ce que ne
fait d’ailleurs pas Max Gilbert ], on ne pourrait mettre qu’un
homme enterré assis ou les jambes pliées […] Pour le dolmen de Mortain, seul
un lapin pourrait maintenant se glisser sous la dalle inférieure ;
sous les dolmens de la Grandière à Joué- les- Bois et du Faldouet à Jersey, un
homme pourrait se tenir debout en inclinant la tête, mais ne pourrait y évoluer
ni y vivre. Dans la plupart des allées couvertes, un enfant ne pourrait pas se
tenir debout, mais seulement entrer à genoux ». Ainsi, il s’agissait de contraindre les candidats à l’initiation à se baisser et à marcher à quatre pattes
comme des bébés qui n’ont pas encore appris à marcher.
Le dolmen est la maison des
nains, des petits hommes, au sens figuré, de ceux qui ne sont pas encore des
« vrais hommes » : en
Bretagne , il est souvent appelé la maison des Korriganes (nains) , même radical que koros, jeune homme, que nous allons retrouver ci-après. En
témoigne, par exemple, le nom d’une allée couverte, celle de T’y af G’hornandened, à l’Ile –Grande
à Pleumeur-Bodou, Côtes d’Armor.
Un nom de
dolmen révélateur, celui de Cardiccio A
Compra (Sartène), op. cit. , p.28, de korwos, en grec korwos, ionien kouros, jeune adolescent non encore initié.
Premier
élément Cardiccio :
Le nom du domen du Corbeau, près de
Doué-la-Fontaine, commune de Louresse -Rochemenier, dans le Maine -et- Loire,
est de même nature que celui du dolmen de Sartène, Cardiccio (d’autres noms de dolmens ont la forme Carbuccia , dans la commune du même nom, près d’Ajaccio, ou Cardini à San-Gavino-di
Cardini.) Tous deux sont apparentés à l’ionien kouros,
de korghw donnant avec diminutif korbellus ,
corbeau.
On retrouve le même nom dans l’Odyssée,
XII, 407), la pierre du
« corbeau », korakos
lithos, aujourd’hui Koraka Petra à Ithaque : c’est le plus
ancien nom de dolmen connu.
Ce toponyme est commenté par
Plutarque, Moralia, 776e. L
a même incompréhension a fait passer du
dolmen des Jeunes hommes, futurs initiés, au dolmen du Corbeau, Nous avons dans Korakos
lithos , le dolmen du Corbeau , un curieux singulier
antéposé à lithos , où korakos vient en réalité d’un génitif pluriel kworakôn
avec un r voyelle donnant ra ou ri. . Le nom corse cordiccio s’analyse comme le breton korig-ane,
et dérive du nom du jeune à initier,en francique wrakyon, en grec korwos, Kwrg, kwr°ghs°ki-a, kardiccia .
Le nom complet du dolmen est Cordicciô(n),
génitif pluriel, a compra, du neutre
pluriel compluvia au sens
postclassique de cartibula,
tables en pierre à un seul pied qui se
trouvaient dans la chapelle des Pénates
, dieux des ancêtres, où étaient exposées les imagines des ancêtres e, qui étaient situées près d’un bassin carré
de l’atrium, voisin de l’impluvium ; ici compluvium
est confondu, semble-t-il avec l’impluvium., le trou carré par où passe
la pluie. Dans la pratique il s’agit
de désigner par là la chapelle des
Pénates, autrement dit la chapelle des ancêtres qui vont accorder leur
protection aux néophytes après leur initiation .Donc le nom complet
signifie la chapelle des ancêtres des
jeunes candidats à l’initiation (génitif pluriel Cardikiôn).
A rapprocher du nom de San –Gavino-di-Carbini, op. cit. ,
p .30, au hameau de Paccionitoli, dont le nom vient de pha(lan)giona+ diminutif en –tuli, avec métathèse de phagiona. Le dolmen Carbini , de korv- , jeune non initié, a disparu.
II reste deux menhirs .
Fontanaccia,dans
le Sartenais, op. cit . ,
p. 25, est la
métathèse de taffonaggia, de
kabh-ana, jument (cf . le latin
cabana, écurie ),
dérivé de koba-los, jument,
cf . Epona avec le morphème de féminin –ona ou –ana, + suffixe de ressemblance -eisa, la demeure qui ressemble à la maison de la Jument sacrée, avatar de Cérès.
Les noms de la Casa di l’Orco et de la Casa di l’Orca dans le Nebbio, op. cit., p. 8,viennent du nom du dieu de la mort , Orcus, qui a donné le mot ogre..
Le nom des dolmens dont l’un effondré à Paomia
près de Carghèse, op. cit.
p.14, est à rapprocher du nom de Palerme en Sicile, ancienne Palicani, puis Panhormos. . Le nom de Paomia vient du
dorien phalangomachai , ceux qui combattent en groupe, nom donné à un alignement de
menhirs .
Le nom de Palerme en Sicile vient de Panormos, adjectif désignant un port
qui offre toute sécurité pour les bâtiments, mot déjà utilisé au Ve siècle
av..J. –C. par Thucydide, qui a remplacé le nom ancien de Palicani, lequel n’était
plus compris et qui était la
métathèse de phalang-, palacana,
palacani .
Paomia vient
de palomia , du nominatif pluriel phalangomachai
, palomakai, paom(ak)ai , avec prolepse du i , d’où paomia.
La Tour de Jéricho, les Torre corses, les nuraghes sardes et l’étymologie de Tyrrhénienne, Tursaanos, rhénienna .
nuraghe dérive du grec mulax,
mulakos, qui désigne une meule , molè,
arménien malem, latin mola, molo, moudre, pour moudre le blé.
Molè désigne celle des deux meules ,
la plus grosse, celle qui , selon
Aristote (Problèm, 35, 3) est
au-dessus de l’autre, plus petite, qui
s’appelle en grec onos , l’âne mâle , cf. sumérien ansu, arménien ees, latin
asinus) alétès, adjectif, dans Xénophon Anabase, 1, 5,5, ou
on onos alétôn, selon Aristote (Problm.,
35, 3,) génitif pluriel , une meule de moulin . Mula est le féminin en latin et désigne la mule, celle des deux meules qui est au-dessous de l’autre : de
là dans mul-ax, mul-ak-os, le suffixe
de pluriel ou de duel en –ak. De même
le nom de la Sardaigne, Sardonia, Sardô en Lydie, vient de tsardonia , comme le nom des Pélasges
qui passent pour ancêtres des Etrusques vient de Telasgoi
Cette étymologie de nuraghe nous oriente pour l’
étymologie du corse torre de turses, du latin turris
de tursis, du grec tursis
, à voir dans l’édicule corse un
dérivé de l’étrusque tsur-,qui
signifie blé, et où l’on pouvait moudre les grains. Sitos, blé, vient aussi du grec siros
ou chez Varron, 1,57, de seiros ,
latin siirus , espagnol silo .Les silos tyrrhéniens, ces
Tursis, étaient trop visibles dans le paysage et tentaient les pillards
faméliques, si bien qu’à une époque plus tardive ils devinrent souterrains,
comme à Bonifacio ou comme l’indique le nom en grec de ces éclaireurs des armées
armés de hallebardes et d’une sorte de soude ,dont la fonction était de sonder
le sol pour trouver les cavités recélant les céréales , les seiromastères , Le mot corse torre ,du pluriel tursai, dérive de tsur, nom étrusque du blé, cf.
vieux haut allemand pfur, anglais flour, latin far,
lituanien puurai, vieux-slave pyro , et d’un mot comme semences ou graines, du type du latin
Seia, nom de la divinité des
semailles,cf. sero ,de sisô, semer,
parfait sivi, supin satum, Saturnus
de satum, semailles, et d’un mot
parent du grec aroura,de arovra, terre labourable, grec arovô, arô, labourer, en latin verva-ctum , qui nous a donné en
français le mot guéret, donc le
dieu des semailles de tertres labourables, et seges (de seyhges). Donc le corse torre vient
de l’étrusque tursseiai, les
semences de blé. Radical s+ laryngale du type hw + yod, (cf. seivi et seges)
Purrènaia, les
Pyrénées,sont les monts turrhéniens. De même, la Lithuania vient de de ligur -tania ,c’est le pays des Ligures ;
la Livonie ou la Lettonia a la même signification et vient de de ligvor tania
De même
le nom de la Sardaigne, Sardonia,
qui est à rapprocher de Sardô,
la ville de Sardes, en Lydie, vient
de tsar, blé, avec r voyelle noté ar et metathèse
du t initial devenant d à l’intervocalique, (t)sar- davonia de arovnia,
avec un élargissement en n+i, et non
plus en r comme dans grec aroura). De
là la sardine et le sard(a) que pêchent les Corses.
Le nom de la Sardaigne est à rapprocher de Sardô, la ville de Sardes, en Lydie et justement le nom de la Lydie vient aussi , avec prolepse du r
devenant l, de (ts)ur-davonia,rud(avo)ia.
Quant au nom de la Tyhrrhénie, ou Tyrsènie, tursénia , il vient de l’étrusque turs- , blé et de savaryo. avaranioi
de arovnia, terre labourable, avec un
élargissement en n, et non plus en r comme dans grec arou-r-a. Le grec n’a pas la même racine pour dire semer que le latIn sero ;
avec speirô, de speryo, le vieux haut allemand spriu,
l’arménien sp’rem, ; le latin spargo avec élargissement en g, viendraient de spheryo. L’étrusque avait le radical à labio-vélaire correspondant
au grec speriô, skhweryô donnant savaryo ou savoryo.On aurait aussi pu songer à avarania de grec arovnia,
terre labourable, avec un élargissement en n, et non plus en r comme dans grec arou-r-a, mais l’élargissement n’étant
pas attesté, je préfère m’arrêter à la première hypothèse. Le sens en tout cas
n’est pas douteux : la Tyrsénie est,
étymologiquement, le pays où l’on sème du blé.
L’étrusque étant une langue
indo-européenne,
j’ai pu jadis traduit un passage en langue étrusque
cité par Z.Mayanis dans Les Etrusques
commencent à parler. Il figure ans un de mes blogs, mais, à 80 ans passés,
je ne le retrouve pas.
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