Sur la piste des zébus : le sens premier des
prétendus « polissoirs » fixes.
Le Professeur Jean Bernard,
dans Le sang et l’histoire, P.81
et 84, retrace la trajectoire des zébus en liaison avec les porteurs d’anémie
particulière, du Moyen Orient à la Rhodésie et à Ceylan : « Le territoire où l’on trouve
l’anémie à globules rouges en forme de faucille et le territoire du bœuf zébu
sont à peu près les mêmes, avec la même limite méridionale, le fleuve Zambèze.
Le zébu a dû accompagner fidèlement dans leurs migrations et dans leur établissement
les populations portant l’hémoglobine anormale… Le berceau de l’anémie à globules rouges à forme de faucille ne serait
(pourtant), ni l’Afrique, ni le sud de l’Inde,
mais dans la péninsule arabique le territoire correspondant au Yémen actuel. C’est dans le groupe de
populations qui habitaient à la période mésolithique dans cette région du
Proche-Orient que l’anomalie de l’hémoglobine serait apparue en premier.
Ultérieurement surviennent deux séries de migrations :
1) Les premières migrations vers l’Ouest,
a) soit en suivant cette côte
méditerranéenne [ jusqu’à l’Atlantique [jusqu’au Maroc et à la Mauritanie
actuels , maure , maurisque, moresque, venant de ma [grand]-aur et aur désignant l’aurochs] ,
b) soit en pénétrant directement
au cœur de l’Afrique à travers l’Ethiopie ; de là les populations se
seraient dispersées :
-vers l’Ouest jusqu’au Golfe de Guinée ;
-vers le sud
jusqu’au Zambèze. Nous avons déjà noté la coïncidence frappante entre ces
migrations humaines préhistoriques et celles de certains animaux domestiques,
en particulier de plusieurs variétés de zébus,
qui, venant eux aussi du Proche-Orient, paraissent avoir emprunté à la
même époque les mêmes routes.
2) Les deuxièmes migrations
vers l’Est, vers l’Inde et vers Ceylan »
Les deux Ethiopies de
l’antiquité : celle de l’ouest et celle de l’est qui a gardé son nom, toutes les deux avec des
zébus.
Dans son Histoire d’Attila, 1864,tome 1er , Amédée Thierry, p. 4 sqq, , parle des Fenn ou Finn, Finnois,
qui s‘appellent eux-mêmes Suomi (cf. Samoïèdes, ceux qui ressemblent à des
Suomi), Zoumi chez l’auteur grec
Strabon, comme d’individus trapus, au
teint basané, au nez plat, aux pommettes saillantes. Ils sont encore
appelés Chounoi, Chounnoi, Ounnoi, en
latin Chunni, Khounn, Hounn ou Huns. Ceux-ci se divisent en deux
grandes branches : « le rameau oriental ou caspien
portait le nom de Huns blancs (selon
Procope, Bell. Pers., I, 3, ils sont blancs, albi, de peau éclatante de blancheur, -cute candida, - et de beau visage) par opposition au rameau occidental ou ouralien, dont les tribus nous sont présentées comme basanées ou plutôt noires., ater, sombre, qui manque d’éclat,
noir Et Thierry cite , P. 7, Jornandès ou Jordanès, un Alain, donc parlant une
apparentée à ces Huns ouraliens, auteur au VIe siècle d’une Histoire des Gètes en latin, qui les décrit comme pavenda
nigredine,8, d’une noirceur à faire
peur, et encore taetro colore, 11, d’une couleur repoussante (on songe aux Dravidiens ou Tamouls comme aux
zimbawés). Thierry écrit : « la domination hunnique renfermait à l’orient
des populations de race turke, à
l’occident des Finnois,et, … une tribu dominante, de race mongole, offrant le caractère
physique asiatique plus prononcé que les
Finnois. En effet, c’est avec
l’exagération du type calmouk que l’histoire nous peint Attila., qui est plutôt
leb type d’un Mongol que celui d’un Finnois. »
Après avoir admis comme
incontestable l’affinité entre les langues parlées dans la famille des peuples
oualo-altaïques, ajoute qu’ils parlent une langue parente des langues altaïco-
ouraliennes dans lesquelles rentrent les langues que nous appelons caucasiques
(Tatares, etc.), ainsi que le hongrois, l’este,
le finnois, le turc, le kirghiz, l’aïnou à Hokkaïdo et le basque.Exemple
emprunté à la toponymie des Asturies et de la Corse : -Gijon et en Corse Ghisoni
en Corse, avec son ancien pluriel basque en –ak, Ghisonaccia.
Or, l’une de leurs tribus a
donné les Ligures, encore appelés
les Ibères ou les Ouigours, et le mot latin niger, noir, nègre en français, est
dérivé de ligur.
D’où vient cette couleur
noire ? D’un métissage, bien évidemment, et il reste de l’aventure le nom
d’un grand fleuve d’Afrique noire, le Niger,
et d’un Etat voisin, le
Nigeria ou
de l’herbe de nyger, Guizotia abyssinica, si affectionnée des tourterelles.
Le grec bous,
boeuf, vient de bôuse et est à
rapprocher du sanskrit gauh, de gôr au Cambodge, de la racine
gw ôu-. Thème alternatif
en a long ; sanskrit gâm, grec homérique bôn,
latin bôs ,;langue aryenne de Zimbawé sam-ga (m) bœuf à bosse, zébu.
Le zébu
, autre graphie cébu ou gébu,
vient de la même racine gwôu-
qui donne gwoov , avec prolepse du w,
gowo
, et se dit en grec Boûs en Suriai, le bœuf de Syrie, selon
Aristote, Histoire des animaux, 9,28,
ou boubalos , bœuf à bosse ( de bou, boeuf en composition, et de ngwen pour désigner la bosse caractéristique du zébu avec dans balos le transfert de la nasale b +n voyelle
noté an + n dissimilé en l ,
donnant bal +os, bl venant de bn du radical gwen, bosse) et
boubalos désigne le buffle (mot qui en vient), encore
appelé bous agrios, le bœuf sauvage, loc . cit. , 9,1.Le latin inguen
qui signifie à l’origine tumeur,
puis tumeur à l’aîne, comme le grec
gagglion, tumeur sous-cutanée et non ganglion au sens moderne dit le Bailly, de gawgluôn,
d’un mot désignant une tumeur,grec goggros, ou goggulos, rond, latin conger de gogger, balanos , arm. kalin,
latin glans ,de gwel°n-, enfin aîne, est à rappocher du grec boubôn, génitif boubôn-os,
sanskrit gavini, même sens, tous
trois de ngwen , boubôn s’expliquant
par l’ajout de bou en composition,
bœuf à bosse, zébu, + gwen .
Le nom de Göbek-li tepe est un pluriel qui vient du radical gowo-, désignant le zébu, + pluriel retrouvé en basque et en
aïnou (aïnou kema, pied, pluriel kem-aki) en –ak, pour –li, morphème de génitif en l voyelle noté li rencontré aussi en hittite,
et , pour tepe, de tempè, radical désignant le temple, latin templum (de temehnum,temblum, temwlum),
irlandais tamhnaïm, grec temenos,
endroit délimité. Quant à l’aurochs, urus
en latin (cf. latin taurus, taureau), d’une racine
italo-celtique arw-, en germanique
auer, le mot français vient de l’allemand Auerochs, avec redondance ochs,
bœuf (cf.l’ anglais ox, de auh+s, h étant une laryngale se
transformant en k devant s).
On retrouve le nom de Göbekli Tepe à
Malte pour un sanctuaire englouti à 2 kilomètres de la côte, le sanctuaire de Geb-elgol
-Bahar, l’orge (bahar) du bœuf à bosse (gebelgol de gwovo+ngwen (donnant
lgwol), ngwen désignant
la bosse caractéristique du zébu), bahar en tokharien , notation de bar avec a long, signifiant froment, cf.
l’arménien hur, le grec pur,
l’ombrien pir, le latin far, le vieux haut allemand flur, l’anglais flour. L’historien grec
du VIe siècle av. J. –C. Hérodote (IV, 94)
nous a conservé le nom de la
déesse Gebeleïdzis (où l’on reconnaît Göbekli au singulier Geb et au génitif Göb -el ,+ suffixe de composition –eï- , et avec un postfixe -dzis
signifiant orge , à rapprocher du grec homérique
zeia. C’est une déesse dont on a la variante thrace Zamolxis, de gabol-dzis , la déesse Cérès à l’orge sacré porté par
le zébu, et Hérodote attribue cette divinité aux Gètes,
peuplade installée sur le
Danube, dont le nom est à rapprocher de celui de l’orge, vieux haut allemand gersta, , du nom de la déesse latine des moissons Segesta,
, de segersta, semences d’orge , ainsi
que du nom du Taygète, de gresta. , grains d’orge.
Les migrations ou les vestiges actuels du Zimbabwé.
Klaus Schmidt, dans Le premier
temple, p. 206, évoque le Zimbabwé, ex-Rhodésie,dont
le nom signifie maison commune (kamba)
de pierre en karanga, la langue locale, région
riche en enceintes circulaires de pierre au sud du fleuve Zambèze (voir Roger Summers, conservateur du
Museum national de Rhodésie, Zimbabwé, a
Rhodesian mystery, 1963, trad. en 1971 sous le titre Zimbabwé, mystère rhodésien : « dans une Afrique noire aux huttes en
argile couvertes de feuillage, ces monuments de pierre étaient vraiment quelque
chose d’extraordinaire. .. Le Grand
Zimbabwé présente sans doute des similitudes avec les constructions de Göbekli Tempe » [vieilles
de 10 000 ans et situées en Turquie aujourd’hui]. »
En onze mille ans, la
fonction de ce qu’on appelé improprement des « polissoirs » a changé plusieurs fois. De même que la
région de Göbek-li , le Croissant fertile, serait le lieu de naissance à l’état
naturel de toutes les céréales (voir mon blog : du nouveau sur les
mégalithes), de même l’élevage des bovins, des zébus en particulier, a pu
apparaître dans le voisinage : le professeur Bernard affirme que les zébus
sont originaires du Yémen. Il reste quelques traces de la primitive chasse ou
plutôt de la capture des taureaux, les mâles des aurochs et zébus (qui nous a laissé la corrida) sur les représentations d’il y a dix mille ans
dans le livre de Klaus Schmidt, en particulier,
page 308, ou symbolisé par un bucrane ( grec bou,
bœuf, crâne), une paire de cornes au-dessus d’une tête, comme p.244.
Première étape , il y a 10000 ans environ, à Göbek-li.
On est passé de la chasse alimentaire
et du nomadisme qui lui est lié en raison de la raréfaction du gibier à
l’apprivoisement plutôt qu’à la domestication proprement dite des aurochs et
zébus, pour leur lait, ceci antérieurement à la naissance de l’agriculture qui est postérieure à ce début de domestication. Or, le zébu montre sur une
photo du net , à l’article qui lui est consacré, un trait appelé à avoir une grande importance,
savoir sur le jarret plusieurs plis de
graisse , pli se disant notamment lup , métathèse de ulb, , de
urv,le nom de l’ aurochs ou zébu, -c’est dire l’ importance de la métonymie
(la partie, -les plis, -pour le tout, -le zébu. Homonymie capitale également : le nom du bœuf à bosse et de la
bosse à l’aîne sont identiques. Le latin
inguen qui signifie à l’origine bosse comme celle sur le dos du zébu, tumeur,
puis tumeur à l’aîne, enfin aîne, est à rappocher du grec boubôn, génitif boubôn-os, sanskrit gavini, même sens, tous trois de ngwen ,- boubôn s’expliquant par l’ajout
de bou- en composition, bœuf à bosse, zébu, + gwen .
L’aîne, par métonymie de voisinage, désigne les
organes de reproduction, tant femelles que mâles. Par suite, cet emblème
constitué par les plis sur le jarret ou l’aîne, va être pris pour un symbole de la
fécondité et de la bonne santé du troupeau de bovins.
La représentation des sillons sur les roches , gage de fécondité des troupeaux
de zébus.
Tel est le sens originel des pseudo-polissoirs.
On peut observer, op. cit., p. .382,
une protomé de porc cinq sillons et, p. 308, sur la patte antérieure gauche du
zébu capturé, pour son lait probablement,enfin, p. 167, un taureau avec cinq
côtes saillantes , « étonnamment marquées », écrit K. Schmidt.
Je rapproche le même phénomène de pseudo- côtes marquées et d’incompréhension des
archéologues (qui les attribuent à la famine) de celui qu’on a observé à l’île
de Pâques (voir mon blog : du nouveau sur l’île de Pâques).
L’une des caractéristiques de
ces blocs pascuans est la sculpture d’un
buste d’homme avec un bouc (alors que les Polynésiens, on le sait, sont
pratiquement imberbes), avec un nez
aquilin prononcé et surtout avec les côtes saillantes. Thor Heyerdahl, dans L’art de l’île de Pâques, p. 179, planche 302, écrit : « [Le
Polynésien] Tuu-ko-ihu est honoré comme
l’artiste qui sculpta le premier moai kava-kava et le récit des circonstances
dans les quelles il trouva son modèle est toujours le même. Allant faire une promenade à la carrière à « coiffure »
de Puna Pau, il découvrit deux personnages faméliques qui dormaient à
l’intérieur du cratère [ c’était l’ incarnation des premiers habitants pour les
Polynésiens]. Ils semblaient n’avoir que la peau sur les os lorsqu’ils se
réveillèrent et se montrèrent capables de marcher et de parler. Madame Routeledge ne voit en eux
que de simples aku-aku ou
fantômes. Brown recueillit d’autres
informations détaillées : il s’agissait d’ « aborigènes »
[les premiers habitants] chassés dans
les montagnes par les envahisseurs et que la famine avait ensuite réduits à la folie ».Quelle que
fût la cause de cette famine, les archéologues expliquent ce motif des côtes saillantes par une disette qui frappa l’île.
Pour moi en revanche, ces côtes n’en sont pas
en réalité et ces traits en relief pris pour des côtes représentent des sillons dans lesquels les
graines ou les tubercules doivent « mourir »selon les croyances des
primitifs avant de pouvoir germer, donc
le monde de la mort et du dieu des morts Animam,
dont le nom est altéré dans
l’homérique ès Haidès (génitif
pluriel domon), dans les demeures d’Hadès,
de hadi- mon pour hadimon, corruption de Animam .
De même, le motif des deux
mains jointes sur les cuisses est un idéogramme qui joue sur l’homophonie du
mot
« mains » (manus)
dans la langue des auteurs de ces monuments et du nom du dieu des morts Animan ou Agnimam, -comme à Göbek-li le
porc (porkos) avec des sillons sur le
corps (représentation , op. cit., p.382) représente le dieu des
morts Orcus(voir mon blog sur les
polissoirs). Il est intéressant de relever que dans la civilisation de Mohendjo
Daro et d’ Harappa nous trouvons une statue
qui a aussi les deux mains sur les cuisses et que les habitants du coin
appellent le shaman, par altération du nom du dieu des morts Animam.
Thor Heyerdahl observe, loc. cit., que deux des grandes statues
de Tiahuanaco en Amérique ont des côtes
saillantes, comme dans les statues de bois ou de pierre du Mexique au Pérou
, ainsi qu’ en Polynésie une statue trouvée aux îles Chatham et
transportée au musée de Dunedin. Dans ces traits communs, il range la
circoncision, la barbe en forme de bouc, les lèvres minces et l’allongement
rituel du lobe de l’oreille que les Polynésiens ont reproduit sur les statues. On trouvera toutes les
illustrations souhaitables dans les planches de l’ouvrage de Thor Heyerdahl cité,
à commencer par les planches 302 et 303.
L’agriculture en terrain sec à l’époque de ses débuts
et son sillon unique blanchâtre, appelé géoglyphe.
Je citerai encore comme point
de comparaison une technique agricole préhistorique méconnue et qui se
retrouve aussi bien à l’île de Pâques qu’au Pérou, celle des jardins empierrés .Voici ce qu’en a écrit Jared Diamond à
propos de l’île de Pâques et de sa technique des jardins de pierre dans Effondrement ou Comment les sociétés décident de leur disparition ou de
leur survie, Gallimard, Paris, 2005, p.
132 :
« les zones d’agriculture extensive
étaient partiellement recouvertes de
pierres placées en surface à proximité les unes des autres afin que les
cultures puissent pousser entre les pierres ; d’autres vastes zones furent
modifiées par ce qu’on appelle des « mulchs
lithiques », c’est-à-dire que l’on ajoutait au sol , sur une
profondeur d’environ trente centimètres,
des pierres qui étaient, soit prélevées sur des affleurements rocheux
environnants , soit obtenues en creusant jusqu’au substratum rocheux pour
briser les roches qui le composaient. ».[On
appelle mulch en anglais un paillis,
une couche protectrice faite d’éteules
et de déchets de moisson laissés à la surface du sol pour le protéger
avant et pendant la mise en culture.]
« Dans les fermes du nord-est des
Etats-Unis, […] les agriculteurs se donnaient beaucoup de mal pour évacuer les
pierres de leurs champs et ils auraient été horrifiés à l’idée d’y apporter
délibérément des pierres .On retrouve […] l’agriculture de mulchs lithiques dans de nombreuses
parties du globe, comme dans le désert du Néguev
en Israël, dans les régions sèches du Pérou, de la Chine, de l’Italie antique
et en Nouvelle-Zélande maorie. Les pierres rendent le sol humide en le
recouvrant, réduisent l’évaporation d’eau due au soleil et au vent et empêchent
la formation à la surface du sol d’une croûte dure qui favorise le ruissellement des eaux de pluie [en ne laissant pas l’eau de pluie pénétrer en
profondeur]. Les pierres réduisent les fluctuations diurnes dans la température
du sol en absorbant la chaleur du soleil au cours de la journée et en
l’évacuant pendant la nuit ; elles protègent le sol contre l’érosion car les gouttes de
pluie viennent s’écraser à leur surface ; des pierres sombres sur un sol plus clair réchauffent le sol en
absorbant une plus grande quantité de chaleur solaire ; et elles peuvent
également servir de pilules fertilisantes à diffusion lente […], car elles contiennent des minéraux indispensables
qui pénètrent progressivement dans le sol ».
Des chercheurs américains comme Christopher Sevenson ont expérimenté ce système
agricole dans le sud-ouest américain et prouvé que la quantité d’humidité était
ainsi doublée et les températures
maximales des sols au cours de la journée abaissées, tandis que les températures minimales durant la nuit étaient augmentées ; le
rendement était de quatre à cinquante fois
supérieur selon les espèces »
Deuxième étape : - 10000. De la naissance de l’agriculture aux menhirs en marteau ou plutôt en joug de Göbek-li et de son influence sur les prétendus
« polissoirs ».
Au fil des milllénaires, ,la
fonction primitive des pseudo polissoirs s’est modifiée de diverses
façons .
1) Les alignements comme en Corse ou à Carnac nécessitaient beaucoup de temps,
d’espace et de travail. Aussi eut-on
l’idée de les remplacer par ces sillons
gravés sur des roches : ils représentaient les
champs et leurs germinations futures.
2) Les menhirs en marteau de
Göbel-li et ceux des Baléares, avec leur
dalle au sommet qui représente la mort nécessaire du grain préalablement à sa
renaissance (voir mon blog : Du nouveau sur les menhirs) étaient
un catalyseur de la pousse des céréales et
présidaient aux semailles printanières, tandis que ce qu’on appelle très improprement
« polissoir » se
rapporte à la période antérieure à ces semailles, celle du
creusement, au début de l’hiver,
du sillon. Le sillon est le lieu de
la mort présumée du grain, bien antérieurement à sa germination. Peut-être
même l’existence simultanée des « polissoirs » avec leurs
« sillons » gravés est-elle la
raison pour laquelle cette dalle horizontale a pu progressivement disparaître
du haut des menhirs primitifs et de ces cupules emplies d’humus à Göbekli..
Ces mégalithes, qu’on appelle
à tort des « polissoirs », et qu’il
vaudrait mieux nommer des pierres à sillons
et qu’on néglige à tort, ne peuvent être, comme on le dit parfois, le
résultat accidentel de la taille d’outils ou d’armes, comme le sont les vrais
polissoirs portatifs auxquels, à regarder de près, ils ne ressemblent pas
véritablement. Les «
polissoirs » dits fixes ne sont pas des polissoirs et ceci explique la
gêne des archéologues qui préfèrent ne pas
parler de ces mégalithes gravés.
Le « polissoir »
prétend reproduire sur la pierre les sillons qui, dans la réalité, ont été profondément creusés parmi les cailloux laborieusement transportés pour faire pousser le blé,
puisqu’on ajoutait au sol , sur une profondeur d’environ trente
centimètres, des pierres obtenues en
creusant jusqu’au substratum rocheux qui était ainsi brisé soigneusement La
magie imitative, une fois encore, vise à reproduire en miniature, sur une roche
isolée, ces sillons blanchâtres qui s’étendaient parfois sur deux kilomètres comme à Malte et qu’on voir encore
en Amérique du sud (ce sont les lignes
Naxa) . Peu avant le printemps et son équinoxe, des plantations faites dans un peu d’humus et soigneusement arrosées
dans les stries du pseudo- polissoir
poussaient sur la pierre, « hors sol » , avant la future plantation
« réelle » du champ, donnant le gage, grâce à la magie imitative, que
celles-ci lèveraient.
De même, il fallut en appeler à la magie
imitative pour imiter la pluie et la
faire se produire. Albert Sidoisne, dans
sa brochure Bonneval sur le Loir,
1965, Bonneval, Edition du syndicat d’initiative, p.50, a localisé un curieux
polissoir immergé dans le Loir, visible uniquement avec un bateau :
« Croteau : passer le Loir et, 100 m , plus loin , tourner à
droite ; le chemin serpente entre les bois et les prés ; on atteint
le gué Véronneau (1 kilomètre 700), ancien moulin; dans le lit même du Loir, petit polissoir, que l’on peut voir en
s’aidant d’un bateau . »
Le Baignon,
commune de Saint-Maur, comprend des dolmens et
des polissoirs qui étaient « baignés », immergés presque
complètement, à certaines époques.
Ainsi le fait d’immerger dans l’eau du Loir les sillons figurés sur la pierre, dans la magie imitative de
l’époque, est-il censé apporter la si
précieuse humidité, car la Beauce
était sans arbres et ventée, donc trop sèche pour l’agriculture néolithique et
les mulch lithiques ne suffisaient
pas toujours à pallier cette hygrométrie
défaillante. On comprend l’aide qu’était censée apporter les stries bien
arrosées des »polissoirs ».
Dernière étape : vers
300 av. J.- C.
Le créateur de l’empire Maurya aux Indes , Chandragupta
, est né en 323 av. J. –C. et mort vers
260, av. J. C. Brahmaniste ardent, il désirait fonder des missions évangélisatrices en
Europe, comme son petit-fils au surnom révélateur : Açoka
le Pieux , qui a pour surnom Chandragupta, que les Grecs ont
transcrit Sand-racotos et qui
a donné en latin Racotis. De même, dans le Péloponnèse, le mont Gype doit son nom à ce second Chandra gupta.
Dans Le Bouddhisme, p118, Henri Arvon, écrit : « Dès le IIIe siècle
avant notre ère, [le pieux empereur Açoka]
tâche d’étendre son apostolat jusque dans les royaumes grecs de Syrie, d’Egypte [Racotis], , de Cyrène et
même de Macédoine… Dans ses célèbres
édits rupestres, il se glorifie d’avoir
fait dans ces lointains pays des « conquêtes
de la foi »…C ‘est dans les Evangiles
même que [certains indianistes]
décèlent des influences bouddhiques.
Ainsi saint Marc et saint Jean contiendraient, selon eux,
des phrases d’inspiration bouddhique », ajoutons-y l’Apocalypse
de saint Jean qui reprend la bête aux dix cornes de Daniel 7,7 (Newton a écrit un ouvrage sur la onzième corne de la
bête… Ah ! Ces scientifiques !...). Mais précisons que, selon
moi, il s’agit plutôt d’influences brahmanistes, voire mazdéistes
ou mithraïstes (par exemple, le rite de l’eucharistie avec pain et
vin). Il ne faut pas oublier qu’Alexandrie est la plus grande ville
juive de l’Antiquité, bien plus importante que Jérusalem, qu’elle compte de
très nombreuses religions et sectes
comme le bouddhisme ou le mithraïsme, et que plus de la moitié de sa population
est juive.
Les 6 doigts des statues –menhirs du Tarn comme
celles de Göbekli , ,au lieu de 5, sont un indice révélateur de cette religion, et non comme le croit K.
Schmidt, l’indice d’une poydactylie congénitale pathologique.
En effet, Varenne, dans Zarathusthra et la tradition mazdéenne , au Seuil, ,
p. 51 , explique que la symbolique
des nombres 6 et 10 est très importante et que le nombre 6 de la main renvoie
aux 6 Immortels Bienfaisants qui seront les 6 brins du cordon appelés Amesha Spenta, 6 qui, plus tard,-et cela peut être important pour
la chronologie, - seront portés à 7 en distinguant Spenta Mayiniu de Vohû Manah. Les 6 sont : Bonne
Pensée, Vohû Manah , Justice, Asha, Empire guerrier, Khshastra, Dévotion, Armaiti, Intégrité, Haurvatât, Immortalité, Ameretâr.
2 pieds, soit 10 orteils : ce sont les
dix divinités anciennes, les daevas (Mithra, Anahita, etc.) soumises à Ahura Mazda depuis
Zarathoustra, et devenues des anges,
10 aussi comme les mois de l’année ancienne qui portaient leur nom, par exemple
le mois d’ Avril, Aprilis, de
Aphrodite ou Anahita, déesse de l’eau (apa,
eau en sanskrit).
De même, le nombre 5 renvoie
aux 5 grands sacrifices (dans L’hindouisme, p. 82, par L. Renou, Que sais-je ?) que symbolisent les cinq rangs du collier
de perles porté par la Déesse –Mère et par ses adeptes. Ce collier porte
souvent un médaillon à l’effigie de Ap-sara,
la déesse du feu et de l’eau.
Enfin, il y a 12 sacrements.
Dernier point : le graal, d’un diminutif la tin
du grec kratèr, cratellus, désigne une cupule dans le
polissoir, où le lundi, -lundi de Pâques , jour de la résurrection,- puisaient
les fidèles avec une coupelle appelée en sanskrit grahal…
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