COMPLEMENTS A
MON BLOG SUR LES AINOUS
Les Aïnou appartiennent au groupe
des Ibères, comme le prouve leur poteau funéraire qui, loin d’être un symbole
phallique comme le veut Batchelor,à qui , pourtant, les autochtones avaient
dit (Montandon, La civilisation aïnou p .150), qu’il s’agissait d’un symbole
de la rame, chère au dieu de la mer. Dans l’Odyssée
il n’est que de voir le tombeau d’Elpènor ou dans l’Enéide celui de Palinure : Elpènor demande à Ulysse de planter
une rame sur son tombeau. Pour les femmes, c’est le fuseau des fileuses qui
était mis sur leur tombe.
De même, le nom de la maison
(dans les langues indo-européennes, racine dhwom-,
latin domus, anglais home,tchoum en Sibérie cité p . 150
dans Montandon, op. cit. , a probablement été emprunté en même
temps que le bâtiment, puisqu’on le
retrouve en Afrique noire, ‘uma et
même à Lifou (près de la Calédonie, venant de Fidji) ’uma aussi.
Il y a aussi, peu connu, un
objet qui atteste de l’influence aïnou : le berceau enforme de petit
brancard de Hienghène . Il a été par un collectionneur de mes amis
qui l’a payé fort cher et qui
voulut avoir l’opinion de B. Brou et la mienne sur son authenticité car
personne n’avait vu de berceau canaque. Brou était fort dubitatif car ni lui ni
moi n’avions lu l’ouvrage de Montandon, p.80 et 173. Certains ont rapproché le berceau aïnou de
berceaux similaires de Célébès
(Sulawesi), en Indonésie. Ce serait une
influence indonésienne sur les Aïnou.
A Célébès , des traces du peuplement denisovien ont été trouvées dans l’ADN
d’un squelette vieux de 7000 ans en 2015 dans une grotte, avec des
ancêtres différents de ceux qui sont présents dans le sud de la Sibérie (grotte Denisova).
Selon les chercheurs, en
arrivant dans les îles des Philippines, il y a environ 53000 ans, les ancêtres
des Negritos (constituant 25 groupes ethniques sur 118 groupes philippins analysés) se seraient
métissés avec les hommes de Denisova , déjà arrivés sur place des milliers d‘années
auparavant , leur laissant 5% d’ADN denisovien chez les Négritos Ayta Magbukon
qui vivent à l’écart sur la péninsule de Bataan , au centre de Luzon, la
principale île de l’archipel des Philippines. Les Papous
, les habitants de l’Australie et de la Tasmanie ainsi que les Canaques de
Nouvelle-Calédonie , leurs plus propres parents, sont aussi issus
de l’homme dénisovien qui a donné les Aïnou.. . Il y a plus de 2300 ans, les Negritos ont reçu
l’apport de populations asiatiques venues de Thaiwan (Formose).
Toujours dans le cas de cette
influence indonésienne sur les Ainou, les écailles qui figurent sur de nombreux
objets aïnou peuvent symboliser le varan
de Comodo en Indonésie, comme celles qui ornent les talés de Hienghène, avec une influence possible d’un crocodile
préhistorique aperçu en Australie et à Ouvéa .
De plus, la représentation
d’objets de vannerie (Montandon,
p .97 et suivantes) sur les poteries aïnou et lapita expliquerait leurs mystérieuses
figures géométriques.
Mais ce blog entend surtout souligner
certaines parentés entre l’énigmatique flèche faîtière calédonienne et certains symboles aïnou, en faisant intervenir la
représentation du calmar colossal (Mesonychoteuthis
hamiltoni), à 8 tentacules + 2 bras cher à Bernard Heuvelmans (Dans
le sillage des monstres marins, 2 tomes).
La flèche faîtière est l’équivalent de la
baguette à libation aïnou et présente une figuration semblable.
Montandon écrit , p.162, que
« la baguette de libation 7 de la Planche 7, p .57, de Nieptani, [en
bois , à la différence de la baguette paléolithique si ressemblante qui, elle,
est en bois de cervidé] présente,dans sa
partie supérieure, en-dessous du lambda aïnou (représentation, selon Pilsudski,
d’un hameçon, ou plutôt d’un harpon double aïnou selon moi un poisson (calmar colossal en réalité, selon
moi ) en relief , la tête en bas, dont sont visibles la tête avec les yeux, le corps et la nageoire
caudale[les deux nageoires soudées du
calmar colossal] …La prédilection
qu’ont les Aïnous pour les champs symétriques se manifeste dès qu’ils disposent de l’étendue suffisante, comme
dans le cas des robes ; par contre,
la nageoire caudale [les deux nageoires soudées du calmar colossal] est presque
toujours présente et ,même très
fréquemment, elle est répétée, inversée, à l’extrémité antérieure du
corps, de sorte que les deux extrémités
du poisson (calmar colossal selon moi ) sont semblables … La même
planche 7 fournit dans sa baguette 4 ces deux façons habituelles de représenter
ce qui ne peut guère être interprété que comme poisson (calmar colossal selon
moi) : dans la moitié supérieure, deux poissons affrontés ne
présentant que la nageoire caudale normale, et, dans la moitié inférieure un
poisson unique, mais avec nageoire caudale [les deux nageoires soudées du calmar colossal] aux deux
extrémités . fond d’écailles.
Les
deux ovales intrigants caractéristiques
de la flèche faîtière représentent, le
premier (bas du calmar, haut de la flèche), le plus volumineux, les deux
ailerons du calmar presque soudés
ensemble, avec la « plume »
« osseuse » entre ces deux nageoires dorsales, plume qui se prolonge en flèche, l’autre le ventre du calmar, sous la tête
aux yeux placés latéralement, avec les deux bras ou fouets.
Parmi les monstres marins et calmars géants,
cités les premiers , se trouvent les arbores dont le correspondant phonétique
en japonais est le divin akkoro,
peut-être le calmar géant (Architeuthis
dux), différent du calmar colossal . Pline l’Ancien , IX, 3,1,9,8 et 32,144 parle aussitôt après d ’hôtes de
l’Atlantique appelés « roues »
(rotae) à cause de leur configuration. Ces « roues » se distinguent par
quatre rayons, tournoyant comme des ailes de moulins à vent autour du moyeu
formé par chacun des deux yeux. La description s’appliquant à un animal doté de 4 tentacules de chaque côté de la tête, où les yeux, nous
y reviendrons, frappent par leur grandeur. « On n’a pas de peine à
reconnaître un céphalopode aux huit tentacules toujours en mouvement »,
conclut Heuvelmans : « Apparent
et Rotae appellatae a similitudine, quaternis distinctae
radiis, modiolos eorum oculis duobus utrinque claudentibus Ixionis ». Ixion était
un roi des Lapithes condamné par Jupiter
à être attaché à une roue qui tournait sans fin autour d’un moyeu (modiolus). Ma traduction :Parmi les
plus grands monstres marins, il y a aussi (et)
les « roues » qui, apparemment, ont reçu leur nom par analogie avec celle
d’Ixion,roues qui se distinguent par quatre rayons de chaque côté , enfermant leurs moyeux (modiolus)
par deux yeux à droite et à
gauche. »
Ce que Pline appelait « rota »,
chez Montandon
« l’ ornement en forme de virgule, p. 159 :
« Si l’on divise, écrit-il, un cercle par un S fortement cambré (normal ou
retourné), on obtient deux grosses
virgules opposées (normales ou retournées) ; si le S (ou le S retourné)
est à trois branches, on a le mitsutok japonais, et parfois , au Japon, deux S se coupant
perpendiculairement, on a
une sorte de svastika à branches larges. » Le cercle est , soit à deux
« virgules » , qui alors représentent les deux bras du calmar
colossal, soit parfois à quatre virgules ,
dans ce dernier cas
rectifiées en ove pour signifier leur
doublement et figurer les 8 tentacules. Que dire des cercles à trois virgules
seulement ? Il s’agit d’un autre monstre que le calmar colossal, le calmar
géant (Architeuthis dux).Ce sont les
deux bras et le pénis du calmar géantn car Wikipedia « Chez
les mâles, comme chez la plupart des autres céphalopodes, le testicule
postérieur produit des spermatozoïdes qui se
déplacent dans un système complexe de glandes qui fabriquent les spermatophores. Ceux-ci sont
stockés dans des sacs allongés, appelés sac de Needham, ils passent par
le pénis d'où ils sont
expulsés au cours de l'accouplement. Le
pénis est préhensile, atteignant plus de
90 cm de long et se prolongeant
à l'intérieur du manteau. » .« Il arrive fréquemment que le cercle
disparaisse, que les virgules soient
ainsi libérées et que l‘une soit représentée seule ; un bel exemple est
fourni par la poignée du coutelas e de la Planche 6 (avec un œil dans la tête
de la virgule) ; la gaine du coutelas représente, par contre deux fois la double virgule , chaque double
virgule étant incluse dans un cercle. »
Le problème des oreilles ou ce que Montandon appelle
la « tête à pseudo-cornes » , P ; 158, et où il veut voir une
tête d’ours, n’y ayant pas de bête à cornes chez les Aïnou.
Pour Montandon , chacune des
régions de la tête : yeux,
pseudo-cornes, nez , bouche, est
représentée par des dessins en spirale ou
tourbillon. Les pseudo-cornes sont p^pour lui les oreilles, maisd kle camar
colossal n’a pas d’oreille s ; il a des vyeux quin curieusement sont latéraux.
P . 158 : L’ornement du haut de la c de gauche deb la
planche 19, P.81, robe présente une
paire d’yeux , à spirales tracées de haut en bas, avec oreilles (les yeux latéraux selon moi) sur
les côtés,et avec répétition du
même motif des yeux à partir du nez, puis de la bouche. Le même motif se retrouve, si l’on retourne la figure,
dans le bas de la robe ; mais ici les
spirales représentant les yeux sont tracées de bas en haut, elles sont à
segments rectilignes et de plus grand rayon ; les oreilles (les yeux selon
moi) sont appendues à des lignes en accolade, tracées dans la région frontale,
nez et bouche formant le bas de la figure.
P.159 : Le dessin des
oreilles (desyeux) est répété, soit de
façon similaire…, soit, beaucoup plus fréquemment, de façon renversée ,tandis que d’autres
parties du motif ne sont plus du tout figurées ... On peut trouver
des têtes d’ours (des calmars colossaux selon moi) avec répliques et simplifications simultanées .
P. 159 : L’accolade qui domine toujours cette tête
signifie la tête complète de l’ours (du calmar colossal selon moi) ... Les
dessins censés représenter la tête de l’ours (du calmar colossal ) sont toujours également symétriques de part et d’autre d’un axe médian vertical… »
P .163 :
« De même que la tête de l’ours (du calmar
colossal , selon moi ) peut être figurée en finale par une accolade, la foudre (le double harpon , selon moi ) par une sorte de lambda,
le poisson (le calmar colossal , selon moi ) peut être synthétiquement
représenté par deux nageoires caudales , à savoir deux triangles ou losanges affrontés (ou même par un seul ?[les
deux nageoires caudales soudées]), et sans tenir compte des champs d’écailles,
le poisson (le calmar colossal , selon moi ) aura donné lieu aux figures suivantes :
-peut-être les petites figures, à fond quadrillé,
accompagnant les grands
motifs relevant de la tête d’ours (du calmar colossal selon moi) des plateaux
de la planche 4, p.49 ;
-les poignées des coutelas c
et d, la gaine f de la Planche 6, p.56 ;
-les baguettes 4, 6,7, 11 de la Planche 7, p. 57 ;
-les baguettes 19,20 et 21 de
la Planche 8, p. 57 [la moitié supérieure
montre un petit corps de poisson (de calmar colossal selon moi) muni,
par des filaments, de deux très grosses nageoires caudales, le corps
du poisson (du calmar colossal selon moi) étant d’autre part flanqué de
petits signes du lamba » aïnou, c’est-à-dire , selon moi, du harpon double aïnou.
Le calmar colossal (Mesonychoteuthis hamiltoni), à 8 tentacules + 2 bras, différent du calmar géant (Architeuthis dux ) .
« Ce céphalopode a trois
cœurs, deux pour le fonctionnement des
branchies et un pour celui du
corps entier, un bec à la mâchoire inférieure dépassant la mandibule
supérieure et longue de 5 cm, des tentacules armés de griffes, composés de chitine
et dotés de la particularité de pouvoir effectuer des rotations afin d’agripper
les proies… Son corps est doté de deux
ailerons d’un mètre de long sur un de large, de deux longs bras et de 8
tentacules . Pour partir en chasse, le calmar place ses bras au-dessus de
sa tête
Le problème des deux yeux
L’artiste aïnou a ajouté deux yeux sur le front, si bien que
les deux yeux latéraux , représentés sur son modèle et conformes
à la
réalité , faisant dès lors double emploi, sont devenus
des oreilles , curieusement percées pour qu’on les identifie comme
telles , oreilles qui sont absentes chez
le calmar.Les yeux du calmar colossal sont énormes et situés de chaque côté de la tête : ils mesurent 27 cm de diamètre, soit
la taille d’une citrouille.
Le problème de l’œil .
L’oeil figuré est la représentation des photophores qui
sont dispersés sur les tentacules du calmar.
Les 8 tentacules du calmar
colossal sont pourvus de photophores : ce sont des
structures bio luminescentes situées en
bordure de rétine et qui, telles des lampes torches, émettent une lumière
suffisante pour éclairer à 100 mètres
devant l’animal et pour suppléer à la déficience de la vue bilatérale du calmar
La hache ostensoir
La
hache- ostensoir, avec sa forme sphérique et ses huit «
tentacules », représentait, si l’on
en croit son nom dans les parlures
de Canala (na-kweta, où na-est
l’article), le corps du calmar
et ses huit tentacules. Le nom de la carangue et celui de la hache-
ostensoir (toki, de tigwo, racine kwigwa
calmar, d’où kweta, cf le
toponyme de Koutio ), qui signifient tous les deux « à la forme
rebondie » , sont souvent identiques.
En
conclusion, même si on peut hésiter sur l’identité du calmar monstrueux (calmar
géant fortement présent dans les mers voisines des villages aïnou) et sur la
signification de tel détail des dessins aïnou et de la flèche faîtière canaque
par rapport à l’anatomie de ces
calmars très récemment découverts
par les européens,
Il est indubitable que la
flèche faîtière canaque représente bien un méga-calmar, comme les motifs
aïnou.On ne s ‘étonne plus d’apprendre que les Mélanésiens ignorent le
sens de cette flèche, car sa sculpture n‘est pas le fait de leurs ancêtres
directs et ils bn’ont jamais vu de leurs yeux l’animal représenté .
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