SCHLIEMANN ET TROIE EN 2021
David Trail, dans Scliemann of Troy, 1995, New York,
chapitre XCI, jette le doute sur le fait que le lieu fouillé par Schliemann
serait la Troie homérique : « Strabon nous rapporte que la plaine
d’Hissarlik –Troie avait était un bras
de mer au temps de la guerre de Troie et que par la suite il avait été comblé
par les alluvions d’un fleuve. Si la mer
était venue battre les murs de Troie, comment les Grecs auraient-ils pu occuper
, comme Homère nous le dit, la plaine
entre la cité et la mer ?Schliemann, Burnouf et Virchow ont creusé des
puits dans différentes parties de la plaine et leurs conclusions furent que , jadis,il
y avait un bras de mer au nord de la
plaine et que le Menderes (le Scamandre
homérique) avait coulé beaucoup plus près d’Hissarlik qu’aujourd’hui .Grâce
à une série de sondages profonds
exécutés en 1977, nous savons aujourd’hui que, ,aux temps préhistoriques, la
plaine était couverte par un bras de mer extensif qui submergeait même Hissarlik
dans la période dite Troie 6 et beaucoup plus
dans la période dite Troie 2, mais qui , du temps de Strabon,s’était
réduite à une très petite baie à l’embouchure de la rivière. Aussi Strabon
avait-il parfaitement raison et les découvertes de Schliemann, Burnouf , et
Vinchow , fondées sur des échantillons inappropriés, étaient dans
l’erreur. » N. B : les couches sont décomptées à partir de la
plus ancienne, si bien que plus le chiffre est bas , , plus les restes sont
anciens. La Troie homérique est traditionnellement réputée être la Troie 6-7a.
Pour sa part, Moses Fi,nley ,
dans son célèbre essai Le monde de
l’Odyssée, appendice 2, , New York,
1977,écrit : « Il existe un fait indubitable, c’est que ni Schliemann
ni ses successeurs n’ont ,jamais trouvé le moindre fragment liant la
destruction de Troie 7a à la Grèce
mycénienne ou à une invasion d’une autre
origine. On ne connaît rien , dans l’archéologie de la Grèce et de l’Asie
mineure ou bien dans les tablettes du linéaire B , qui soit lié au mythe
homérique d’une grande coalition grecque
contre Troie, pas plus qu’à une mention de la guerre de Troie.Il n’y a rien qui
accuse un conquérant comme Agamemnon, ou une coalition mycénienne , ou même une
guerre. Caskey le confirme lorsqu’il a écrit : « les restes matériels
de Troie 7a ne prouvent aucunement que la ville ait le moins du monde fait l’objet
d’une attaque. Si la citadelle n’a pas
été ravagée par les Grecs sous le commandement d’Agamemnon , nous n’avons
aucune raison d’appeler Troie cette Hissarlik. »
Le professeur Fausto Codino,
dans Introductione a Omero, Turin ,
1990, , 16, , écrit : « Il n’est pas sûr du tout que l’incendie de Troie 7ait été causé par
une action militaire. Si Troie a été réellement conquise et détruite, il n’est
pas certain que les conquérants aient été des Achéens venus de Grèce. »
Fritz Graft écrit dans « Il
mito in Grecia », Bari, 1977, qu’ « Il est véritable que Troie 7
ait été détruite par une action
violente, mais cela peut être un tremblement de terre suivi d’un
incendie ; il n’y a aucune preuve
d’une attaque par des ennemis. »
Strabon avait déjà écrit
cette Troie, qui correspond à celle de
Schliemann, ne constituait pas le site de Ilion, si l’on considère la question
par rapport à ce qu’en raconte Homère. »
Même en France , et de plus sous
le patronage de l’Association Guillaume Budé, un savant homériste
Charles Vellay , de 1936 à 1938, a publié trois brochures : Nouveaux aspects de la question
de Troie,
Controverse autour de Troie,
Comment se pose aujourd’hui la question de Troie,
a contesté l’identification
faite par Schliemann,et ce, même après la découverte ou pseudo-découverte de vestiges à Hissarlik.
Enfin , plus récemment, le
suédois Martin P. Nilsson , dans , New
York, 1963,s’étonne de la mention
des Ciliciens et des Lyciens,dont
nul ne connaît la présence ailleurs que
dans le sud –est de l’Asie mineure (voir
ci-dessous).
James G. Macqueen, dans The Hittites, remarque que c’est probablement dans la riche
plaine d’Eskisehir, à plus de 180 milles des Dardanelles , que se trouvait la Wilusa hittite et qu’elle ne saurait se confondre avec Ilion
–Hissarlik. De son côté le professeur Dieter Hertel qui a travaillé sur le site
de Hissarlik, dans son ouvrage Troy,
Bologne, 2003, écrit que Wilusa et la
cité de Schlimann n’ont rien à voir avec la Troie homérique.
Hissarlik –Ilium était
seulement une citadelle très bien fortifiée à l’embouchure des Dardanelles ,
comme les fouille de Rose et de Korfmann l’ont montré.
Après la revue de ces autorités
internationales récentes faites d’après
Vinci, interrogeons maintenant le catalogue des navires au chant II de l’Iliade.
Dans le Catalogue arrivent les
premiers,au vers 819, , après les
habitants de Troie d’Hector, les
Dardaniens d’Enée qui sont ses voisins
les plus proches , ceux chez lesquels il a choisi sa femme Andromaque ,
comme son père avait choisi Hécube chez les Phrygiens de la grande Phrygie
voisine elle aussi.. Deux épisodes de la
brève carrière d’Achille nous permettent de préciser la région :
1) I, 366, Thèbes ,Kaÿstrum , de kuba -strum,
strum signifiant la ville,le nom
étant resté pour désigner un fleuve, aujourd’hui Cybistra, qui figure sur la carte du Gaffiot , p.930, à l’article Lycaonie, au ,nord de Séleucie , de
kubais+ (a)ndr, rivière, la ville d’Eetion , le père d’Andromaque, est
prise par les Achéens et avec elle Chrisèis , de Chrysa. Plus loin, apparaît Thèbes Hypoplakie , altération par
incompréhension de Plakie, de phl°gwia,
c’est-à-dire la Thèbes phrygienne, de
la grande Phrygie, opposée aux Thèbes d’Egypte et de Béotie (Sapphô la
nomme ainsi), , dont les habitants sont appelés Ciliciens , et Achille leur a volé un cheval, XVI, 152 ;
Brisèis (II, 689, XVIV, 295 vient de Lyrnessos
(Termessos aujourd’hui sur ma carte de
Gaffiot, p.931, à l’art. Lycia ), VI,394
sqq. Selon Dictys, II, 27, Ajax a pris Pitya
, latin Pitaium, en Carie ] , Zéléia,
latin Zélia , Pline ,5, 141, ville de Troade, Gargaros [près de l’Ida] Arisba [en Troade], Gorgitae [pour Cercetes , mont de Samosate en Leukassyrie, aujourd’hui
Samsat] Scèpsis [ville de Mysie citée par Xénophon ] et Larissa en Leukassyrie,
et il a capturé beaucoup de bétail dans l’Ida.
Durant
L’hiver, il
répète ces opérations en Phrygie (la grande Phrygie, au nord de notre
Troie de Cilicie) .
2) Iliade, 20, 89 sqq. Enée reconnaît qu’Achille l’a poursuivi dans
l’Ida (Taurus) lors de son raid contre
le bétail troyen et lorsqu’il saccagea Lyrnessos
(c’est-ce la Termessos de
Tite-Live , 38, 15 , 4) et Pedasos.,
Pedasos, celle qui est riche en sources, grec pègè, nous aide à localiser ces raids, car Pline, 5,122, nous
apprend que c’est la même ville qu’Adramutte,
dans le golfe turc d’Edermit , de adramutte. Les habitants sont les Lélesges et les Troyens.
L’auteur du Catalogue des navires , tout de
suite après avoir présenté Hector et ses
Troyens, puis Enée et ses Dardaniens, passe à Pandaros et à ses Lyciens.
Mauvais coup pour les partisans de Hissarlik , car la Lycie est à l’autre bout
du royaume !
En effet, Pandaros habite la Lycie, chant 5, vers 105 :
« le jour où je suis parti de Lycie
« et vers 173 : « en Lycie,
personne ne se flatte de l’emporter sur toi ». Chant XVII, 151 sqq. :
(c’est Glaukos qui s’adresse à Hector : « Hector, jamais plus les Lyciens ne lutteront contre
les Danaens pour Troie… Si les Lyciens
m’écoutent, nous retournerons dans nos demeures… (Hector lui répond : )
Ami, je te croyais supérieur
en prudence à tous ceux qui habitent la fertile Lycie…. Troyens , Lyciens et braves Dardaniens,soyez des hommes,
amis !
Vers 824-827 :« Puis viennent ceux
qui possédaient Zélée, non loin du
pied de l’Ida, les Aphneioi troyens , qui boivent l’eau glaciale (j’ai corrigé melan qui est surprenant, noir , en kelan, glacial) de l’ Aisèpos que commande le glorieux fils de Lycaon, Pandaros, dont
l’ arc est un don d’Apollon
lui-même. »
Zéléia
en Lycie est une
ville fondée par Carcabos , le grand-père de Pandaros , lui-même
fils de Lycaon. Après avoir tué
son père Triopas ou Dynas , qui était
roi des Perrhèbes dans la Phrygie
du nord, , il fut purifié par Trôs , le roi de Troade, qui lui accorda, en outre, une concession sur
laquelle il fonda Zéleia, actuelle Cybistra citée par Cicéron ,
proconsul de Cilicie en 51 av. J. C. .
Voici ce que nous apprend le Net à son sujet :
« Ereğli s'est appelée Héraclée Cybistre ou simplement Cybistre (en
grec : Ἡράκλεια Κύβιστρα ; en latin : Cybistra). En 51 av. J.C.,
Cicéron, proconsul en Cilicie campe
« à l'extrémité de la Cappadoce, non
loin du mont Taurus, près de la ville fortifiée de
Cybistre1 ».
Il était alors chargé de rétablir l’autorité romaine dans la région et
« de remettre la Cappadoce sous l'obéissance du roi Ariobarzane, et de le réconcilier avec ses
peuples. »
Héraclée,
Ereglise de Konya en turc (Conisium en
Mysie selon Pline, 5, 126, plutôt que Iconium
au sud qui figure sur la carte de Gaffiot comme Cybistrum) ) est une ville est sur le
plateau anatolien à l'entrée des Portes de
Cilicie, cette position sur la route menant de Konya à Adana joue un rôle
important dans son histoire.
Le bas-relief hittite sur la rive méridionale du lac
du barrage d'İvriz à une quinzaine de
kilomètres au sud-est d’Ereğli est le témoin d’une présence humaine très
ancienne dans la région (IIe millénaire av. J.‑C.).
1. ↑ Cicéron, « Lettres
à des familiers, livre XV, 4 » [archive], sur Itinera Electronica. »
Lycaon reçut son nom, pour
honorer le plus jeune fils de Priam tué par Achille, Iliade, III, 333, XX, 81, XXI, 34 sqq, XXII, 46, XXIII, 746. Il est possible que Hécabè, dorien Hekaba, de kekagwa , ce qui explique la forme latino-étrusque et
française Hécube , la 2e
femme de Priam, soit originaire de Zéleia –Kubisthra
, de Kugws°sa et
la sœur de Carcabos, de kahagwas, Hécuba venant de hag°wa.
Larisa,
au vers 841, 36, p 153, citée par Pline, 5,121, est-elle à
ranger dans cette région lycienne . Pélasgôn
au vers 840 et Pélasgou
au vers 843 associés à Larissa sont étonnants . Selon Dictys, II, 27, Ajax
a pris « Pitya
Zéléia, Gargarus , Arisba, Gorgitae, Scepsis et Larissa, et il a capturé beaucoup de bétail dans l’Ida ».
Teuthamos est un roi d’Assyrie, appelé aussi Tautanès, dont le
règne coïncide avec la guerre de Troie. Priam lui envoya des ambassadeurs pour
lui demander du secours. Il se rendit à sa prière et lui envoya .1) selon Diodore
de Sicile, II, 22 appuyé par une scholie
des Chroniques d’Eusèbe, I, 66, 10000 Ethiopiens de Suse et 200 chars de
guerre, sous le commandement de Memnon. Homère ne semble pas connaître ce
renfort qui vient des Chants cypriens.
2) Pylaios , petit-fils de
Teutamos, qui, avec son frère
Hippothoos, conduit un contingent venus de Larisa , selon Strabon, XIII,3, 02,
, p. 620 et Dictys de Crète, II, 35:
(vers 840 sqq.) « Hippothoos conduit les tribus des Pélasges aux bonnes lances, des Pélasges habitant la plantureuse
Larisa. Ils ont à leur tête Hippothoos et Pylaios, rejetons d’Arès, fils du Pélasge Lèthos, fils de Teutamos. » Ces Pélasges étaient
issus de Pélasgos fils de Larisa. Celui-ci avait deux frères
avec lesquels il partagea la Thessalie en trois royaumes dont l’un s‘appela
la Pélasgiotis. Cinq générations plus
tard, les descendants furent expulsés par les Curètes et les Lélesges et ,
tandis qu’une partie d’entre eux finit par émigrer en Italie, une autre émigra
en leukosyr , où elle fonda une
Larisa.
Bien curieusement, deux vers
ont été rajoutés postérieurement pour tenter de résoudre cette difficulté pour
ceux qui tiennent à tout prix à Hissarlik et pour les colons dont parle Leak ,
soucieux , vers le VIe siècle, de
légitimer leur présence en feignant d’honorer les rois fantoches d’Ionie, Glaucos et Sarpédon , les vers 876 -877 : « Sarpèdon, lui, commande aux Lyciens, ainsi que Glaucos sans reproche . Ils viennent de loin, (tèlothen) de la Lycie et des bords de son Xanthe tourbillonnant. »
La précision tèlothen , qui
signifie au loin,est pour ceux qui ,
comme moi, situent Troie en Cilicie. en
contradiction complète avec la place de la Lycie tout de suite après les
Dardaniens . Le mot loin est un indice qui doit éveiller notre attention, car il peut aider à fixer
un lieu. En revanche, l’adverbe tèlé
, loin, est bien venu en 862 : Phorkys conduit les Phrygiens
avec Ascagne pareil aux dieux. Ils viennent de loin (tèlé) , de l’Ascanie. » Il s’agit de la petite Phrygie (Phrygia minor), opposée à la grande
Phrygie (Phrygia major) près de Troie-Sileucie
. .Homère l’appelle encore en 24, 545, kathuperthen,
la Phrygie qui est au-dessus de Troie , au nord , la Grande phrygie. Telè ou tèlothen sont appliqués justement aux Paeones , II, 849, ou aux Halizones,
II, 856. L’auteur de cette interpolation
en a remis une couche, pour ainsi dire, avec tèlé et tèlothen :V,
478 et 479 Sarpèdon , 478 : tèlôthen èkô tèlou gar Lukiè Xanthô épi dinenti, et les bords de son Xanthe tourbillonnant ,
Sarpédon est le petit-fils du
Sarpèdon crétois, frère de Minos, qui
passa en Lycie et eut un fils nommé Evandre qui épousa la fille de Bellérophon,
Laodamie. De ce mariage naquit notre Sarpédon qui, avec Miletos, fonda Milet et
Sardes. Milètos , qui alla d’abord à
Samos où il fonda une ville Milet , alla de là en Carie où il fonda une seconde
Milet , Millawanda.
L’auteur de l’interpolation des deux
derniers vers du chant II a confondu le fleuve et la ville de Xanthe avec son célèbre temple d’Apollon lycien, près de la ville de Termera, peut-être par la
suite Tekmesa . Même la Phrygie est dite
loin
Pour le fleuve des vers 824-827 , citons Strabon,602, qui était originaire de Paphlagonie (de même
Démètrios de Skepsis , que suit ici Strabon , est originaire de Scepsis dans
cette région) : pour lui , l’Aisèpos, auquel a été selon moi
rajouté le nom d’ andeiros (variantes andiros, andèros signifiant rivière ,
qui n’est pas cité dans la liste des fleuves en Il. , 12,20, de l’indo-européen adura, cf .l’Adour )
est un affluent du Scamandre qui prend sa source dans le pays de Caresèna ; la ville de Andeira dont le nom dérive de celui de la rivière , en indo-européen adura ,est située selon Strabon (610 et 614) près
de Scepsis (la ville natale de Dèmètrios) , Pionidae et Gargaris , citée dans Il. ,
8, 48 et 15,152, ville près de la cime
méridionale de l’Ida citée par Quintus
de Smyrne, 10, 90 etc., où Zeus possède un temple). Strabon,
602, l’Aisèpos se jette dans le
Scamandre à partir de la Karèsènè,
une région montagneuse peuplée de nombreux hameaux et bien cultivés, s’étendant
auprès de la Dardanie jusqu’ aux
villes de Zéleia et de Pitueia. »
La Dardanie est le même mot qu’Ascanie. Le
nom du fleuve de Troade,Karsos ou Karèsos
, Il. 12, 20, la ville de Coracensium
, ville de Cilicie citée par Tite Live, 33,20 et les Ceracica sacra, fête en l’honneur de Mithra , C. I. L., 6, 751, nous précisent la localisation.
Examinons maintenant le passage de ce chant II, relatif à la
région d’Ilium – Hissarlik, vers 835-sqq : Puis ceux de la région de Percote et du Practios (de
phr°g- ,
phrygien , de la grande Phrygie + Tia ,Cf .Tyana, nom de ville ) ceux de Sestos et d’Abydos, ceux de
la divine Arisbè. Ceux-là ont à leur
tête Asios , l’Hyrtacide, commandant des guerriers , Asios , l’Hyrtacide, que
de puissants coursiers à la robe de feu amènent d’Arisbè, des bords du Selleis. »
Allen , p. 152, commente
sobrement : Phaerops , fils ou ami de Asios , apparaît à Hector tel un
double , 17, 582 sqq , comme venant d’Abydos , qui est la capitale de la
région , contrôlant le trafic de l’Hellespont. Pline, 5,141, nous indique que
Percote est une ville de la Troade (de la région d’ Ilium -Hissarlik) .Quant
à Practios, le Bailly nous indique
qu’il s‘agit d’un fleuve de Troade, aujourd’hui Bargus ou selon d’autres le lac de Muskakoï. Virgile nous parle d’Arisba
comme une ville de Troade dans l’Enéide, 9,264. Quant au Séllèeis, Sellèentos, ce serait un fleuve de Troade. Notre bilan est maigre
concernant une région importante pour
les partisans de Schliemann
Reprenons notre catalogue des Troyens au
chant II, vers 827, après la Lycie de Pandaros voisine de Troie.
Tout le texte jusqu’à la fin du chant est interpolé
d’additions et
surtout l’ordre géographique n’est pas respecté, l’ordre naturel des
vers est chamboulé.
La Carie et Milet (Millawanda), vers 868 p.
165, 15, avec le mont Phthirius, de pt , pitys, pin et du mot grec strobilos
donnant –ir-ios, aiguille de pin, par métonymie et en lien
avec la religion de Cybèle, le Méandre,
vers 869 (nom signifiant rivière andre
, de indo-européen adura, cf.
l’Adour, des Meiones) , le promontoire de Mycale ,
cf. le nom de Mycènes et am’uraghen , l’endonyme des Berbères ;
langage qualifié de barbarophônos,altération probable de berbérophone, Cf.
l’empire Amurru, , agriophônoi,
allothrooi, alloglôssoi : Homère
n’était pas un linguiste .
Ephèse (Apasa) :
vers 828, les habitants d’Adrestia (Kedrus de tedres aujourd’hui par métathèse
syllabique ?) , d’Apaesos (Ephèse), de Pitya , latin Pitaium ,
ville de Carie, Pline, 5,107 (c’est
une allusion au pin qui intervient dans la religion d’Agdistis et d’Atys ;,
et nous allons trouver une 2e ville Pityia en Troade du sud), et
du mont Tereia, ; 4, p 152, soit
au sens d’observatoire, soit plus probablement en liaison avec Térée, Téreus ,
roi de Thrace, des Perrhaebes plus exactement, père de Triopas , lui-même ,père
de Carcabos qui le tue pour sa cruauté tyrannique , puis
s’exile auprès de Trôs , roi de Troie, qui lui donne une concession à Zélia, aujourd’hui Soli, à l‘est
de Séleucie, vers Coracesium , dans la Pisidie voisine de la Lycaonie, ou Soloe, grec Soloi, patrie du philosophe stoïcien Chrysippe, de Ménandre l’auteur comique et du
poète Aratos. [Les Zéleiens habitaient au pied de l’Ida (du Taurus), buvant
l’eau hivernale (correction : kelan
et non melan , noire ;l’adjectif
se justifie parce qu’intermittente et
coulant surtout en hiver, à la saison des pluies ) de l’Aisèpos (de ai ,
rivière ), aujourd’hui Sepu . Térèe est le père du Lycien Pandaros. Térée est lié
au mythe de Philomèle et de Proknè, l’oiseau phrygien, deux soeurs dont l’une,
Proknè, est donnée en mariage à Térèe. Elle a un fils de son mari, Itys ou Atys.
Mais Térèe tombe amoureux de sa belle-sœur, Philomèle (en grec , celle qui
aime la musique en mode phrygien) ; il lui fait violence et, pour qu’elle
ne puisse révéler son crime, Térée lui coupe la langue. La jeune femme trouva
quand même le moyen de révéler à sa sœur Proknè en brodant sur fils d’or ses malheurs.
Proknè décida alors de punir son
mari en tuant punir Térée .Elle tua son propre fils Itys, le fit bouillir. et donna sa chair à manger à Térée
à son insu. Les deux soeurs s’enfuirent alors. Quand il s’aperçut de ce
nouveau crime, Térée prit une hache et
poursuivit les deux sœurs ; il les rejoignit à Daulis en Phocide, mais les
deux sœurs implorèrent les dieux qui
eurent pitié d’elles et les transformèrent , l’une , Philomèle, pour les
Romains , en rossignol mélodieux , l’autre, Proknè,
l’oiseau phrygien, de phryg +ornis, en hirondelle migratrice. Les dieux frappèrent
de folie Térée qui s’émascula avec sa hache de pierre, et porta depuis, comme les Garamantes et les castrats , une
plume sur la tête en forme de huppe. Pour
la mythologie, Térée devint l’oiseau
appelé huppe, ôpôpos en grec, upupa en latin et on peut sans peine
imaginer que le mont Téréiè doit son nom à sa
forme de huppe.
Les Meiônes en Lydie, vers 864, p. 165, 14, du lac Gygée
, aujourd’hui Koloè , de gyroè (c’est-à-dire rond, cf. grec gyros ) sous le Tmôlos
sous le neigeux Ida , le fleuve est l’Hermos. 20,384 : (Achille tue Iphition, le fils d’Otryntès , conçu ) « sous le neigeux Tmôlos , dans la fertile Hydè (aujourd’hui Lussay Haydasi au sud du lac) ;
«
tu es mort ici, toi qui est né non loin du lac Gygée où est ton champ
paternel , sur les bords poissonneux du
Hyllos (de Hydl°nos, Cf. la métathèse
donnant de nos jours à partir de Wd°ll
, ll°n d°ve, Allandiven) et du Hermos tourbillonnant .
» Sardes , aujourd’hui Sart , n’a pas encore reçu son nom et Homère
l’appelle Tarnè (Atarneus,Atarna), aujourd’hui
Atar Alam-koy , métathèse de atarmawa , le l étant un
morphème d’adjectif hittite et koy signifiant rivière, la rivière atarna
, chant V, vers 44 : « Pheste
le Méonien, fils de Bôros (de Berbôros) est venu de Tarna au sol fertile ».Cette plaine alluviale devant Sardes est très fertile.Tarna
ou plutôt selon Allen, p. 185, Atarneus (Atarna et Tarna chez Stéphane de Byzance
à ce mot et à Apaisos. Il existe chez
Pline , 5,122 et 37 , 156, une Atarnea de
Mysie ,ainsi qu’une source de Tarne.. Atarneus appartient à Teuthrania, de Télèphe, où les Achéens
débarquent par erreur. Ni Atarna , ni Teuthrania me
semblent ne rien avoir avec la région de
Sardes,mais plutôt avec Attalia (de athar° nya) , sur la côte entre la
Pisidie et la Lycaonie.
Ici devrait être placé le
passage concernant la région de Hissarlik,
avec les vers 835-sqq : « Puis ceux de la région de Percote et du Practios , ceux de Sestos et d’Abydos,
ceux de la divine (pourquoi divine ? Parce qu’elle est d’origine
hittite ?) Arisbè. Ceux-là ont
à leur tête Asios , l’Hyrtacide, commandant des guerriers , Asios ,
l’Hyrtacide, que de puissants coursiers à la robe de feu amènent d’Arisbè, des bords du Selleis. «
.
Les Thraces , vers 844, p . 154,
d’Ainos, aujourd’hui Enos sur la Maritza et les Cicones,
vers 846.
Les Paiones (de kwara, pala,
pays, patrie, +(ghwzon, terre , cf. Karia, de kwarya) et l’Axios
(le Vardar) qui donne son nom au
Pont-Euxin, la mer de l’Axos,alors qu’il devait son nom à sa couleur bleu-vert
(cf. le mot bleu en avestique) , vers 849 et 850, p . 155 .
Les Paphlagoniens (métathèse de kobalos
, latin cavalkus, cheval, au sens de
mule, comme Pamphylie , de kwanghw°l-ia ) et les Enètes (d’un mot signifiant âne
sauvage ou mule ,sumérien ansu, arménien ês, latin asinus, grec onos), p.157 , avec Cytorus (Kidros , aujourd’hui Quitros
ou Kotru, ) , Sesamon (citée par
Pline 6,5), le fleuve Parthenios (aujourd’hui Bartan), Cromna (selon certains, Amastris, aujourd’hui Amasserah ), Aegialos (sur la côte) et Erythini. Passage rajouté selon Allen,
p. 157, à partir du Catalogue des Troyens des Chants cypriens , qui datent du VIIIe siècle, ,
époque où Sinope , ville importante, n’avait
pas encore été fondée, ce qui explique son absence dans les villes.
La Mysie du nord (les Moesiens
) , vers 858, p ;161
Les Phrygiens (petite Phrygie, Phrygia
minor, Phrygie du nord, Phrugia hyperthen ) .
Les Halizones ,
p ;159 et la lointaine Alybe d’où
provient l’argent , vers 857,11, p.161,
Sayce, cité par Allen, p 160. , fait correspondre le nom du fleuve Halys
avec Alybé :
« Halybè ou plutôt Alybè, correspond au hittite Khaly-wa,
« le pays du Halys », exactement comme Arzub(è) correspond au nom de l’empire Arzawa [Carie ]. Les Halizoniens
sont les klhalitu des inscriptions cunéiformes du roi
proto-arménien Rusas II (650 av. J. –C.) qui dit que ce roi a fait une
campagne contre les Moschians (Moesiens du nord), les Hittites et les Khalitu (les Alizones). Les mines
d’argent du Taurus, travaillées par les Hittites, étaient la première
source d’approvisionnement du monde antique
à l’époque préhistorique ». Allen commente : « Alybè et Chalybes correspondent à la moderne
Aleppo, en assyrien haluppu, en arabe halab, qui était appelée en
grec chalubôn.. Aleppo est éminemment
hittite et parent de Alys, Halybè et
Chalybè. »
Enfin, certains naufrages d’anciens
combattants de retour de Troie vers leur Grèce natale ont eu lieu, comme celui de
Diomède, dans des pays comme l’Egypte et la Libye, où l’on pratiquait encore des sacrifices humains sur des
étrangers de préférence, comme c’était le cas de Diomède qui réussit malgré tout à
s’en sortir. Ce qui m’intéresse, c’est que, si forte qu‘ait été la tempête, il
est peu probable que ce soit de Hissarlik, au nord et très loin, mais bien plutôt de la Cilicie, beaucoup
plus proche, que son navire ait été déporté, et ceci est un indice de plus en
faveur de notre localisation de la Troie homérique en Cilicie.
Bref, tout me confirme dans la localisation de la Troie Homérique à Séleucie
en Cilicie , où , entre autres, on repère , sur une modeste carte du Gaffiot, à
l’article Lycaonie, les restes des remparts des Achéens , Tichachea, qu’on ne saurait expliquer
autrement.
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