Roncevaux et sa localisation, ou le mythe de la Chanson de
Roland.
Wikipedia nous apprend que « Roncevaux en français,
officiellement Orreaga en basque ou Roncesvalles en
espagnol,
est une commune de la comarque d'Auñamendi,
en Navarre, dans le nord de l'Espagne.
Roncevaux est aussi le nom du principal village de cette commune. Il compte
quelques maisons groupées autour d'un monastère dont la fondation remonte
au xiie siècle. Ce
monastère comprenait une hôtellerie pour les pèlerins se
rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Aujourd'hui, ce village des Pyrénées est
aussi doté d'une église et d'un musée.
« Roncevaux est connu dans l'histoire par
la bataille de Roncevaux. C'est là que
l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne,
au retour d'une expédition à Pampelune,
fut détruite, le 15 août 778, par un
guet –apens vascon au
cours duquel plusieurs personnalités du royaume franc furent tuées. L'histoire
est relatée par le moine Eginhard dans la Vita Karoli
Magni (chapitre IX3),
mais a surtout été édulcorée dans la Chanson de
Roland, une des plus célèbres chansons de
geste, composée au xie siècle,
dont le personnage principal est le chevalier Roland,
et qui fait notamment porter la responsabilité de l'attaque aux Sarrasins
[nom donné aux Basques espagnols ou Vascons parce qu’ils n’étaient pas
convertis au christianisme à l’époque et étaient assimilés aux Berbères et aux
musulmans en général]. Un mémorial célèbre aujourd'hui le fameux paladin dans
la commune.
Luzaide-Valcarlos [vallée de
Charlemagne] au nord,
·
Auritz-Burguete au sud
(premier village de la comarque nommée alors Burgo de Roncesvalles),
« Le col d 'Ibañeta
ou de Roncevaux, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord
de Pampelune,
correspond à l'ancien passage axial d'Ibañeta à
1 066 m d'altitude, voie de passage naturelle utilisée depuis la préhistoire pour
accéder à la péninsule Ibérique.
« Le point culminant de cette commune est le
mont Ortzanzurieta avec
ses 1 567 m.
« Les pèlerins de Saint-Jacques trouvaient
des maisons et institutions religieuses à Roncevaux pour les accueillir, au
pied d'Ibañeta, où se déroula vraisemblablement la très célèbre bataille contre les Carolingiens;
l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne y
fut battue et mise en déroute par les Vascons.
« Au fil du temps, le village continue d'être une
étape fondamentale pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques. Le Camino
navarro, prélude du Camino
francés , y passe, en venant d'Ibañeta.
L’origine du toponyme Roncevaux
est le basque « Erro-zabal »,
la « plaine [zabal en basque ] d'Erro »,
la vallée à laquelle Roncesvalles
fut associée pendant plusieurs siècles.
Les successifs mouvements de pèlerins ont fini par
franciser le nom : Rozabal,
Ronzaval, Roncesvals, et enfin Roncevaux.
·
Le nom de
Roncevaux faisait ainsi originairement référence à la petite plaine d’Erro , et non au col rocheux d'Ibañeta ; puis, depuis
le xiie siècle, à la
commune d'origine de l'actuelle Auritz-Burguete (le
« petit bourg », à cause de sa taille , par opposition au bourg ) , premier village de la comarque nommée
alors Burgo de Roncesvalles, le
bourg de Roncevaux.
Quelques décennies plus tard, après la fondation de
l'Église Collégiale, on a différencié la commune et l'hôpital. La commune a été
connue comme « Bourg de Roncevaux » ou même « Roncevaux » tout cours pendant le Moyen Âge,
et a finalement été connue sous le
toponyme « Burguete » (le
« petit bourg »). Bien qu'il ait été fondé plus tard, l'hôpital s'est
approprié le vieux toponym de Burgo de Roncesvalles
Les toponymes latins
et romains, employés depuis le Moyen Âge pour se référer à l'enclave
pyrénéenne, sont nombreux et variés.Voici quelques-unes des
graphies : Errozabal, Roncidevallibus, Roncisdevalles,
Roncisdevallis, Roncisvalle, Roncisvallis, Roncisvals, Ronsasvals, Ronzalsvals,
Roscidavallis, Rozavalles, Runcevallis, Runciavallis, Runciavalle, Runzasvals,
Rainchevaux, Rencelvals, Rencesvals, Renceval, Renchevax, Rescesval, Roncallis,
Ronças, Ronçasvals, Roncavallis, Roncavalls, Roncavallus, Roncesvalls,
Roncevall, Roncevallis, Roncesvalhes, Roncevax, Roncevaux.
Avec l’idée tardive de ronces ou de genévriers (mais il n’y en a pas en cet
endroit ) ou plutôt d’aubépines est apparu le nom basque Orierriaga, qui désigne un lieu planté
d’aubépines et qui est devenu devenu
le nom actuel de la commune : Orreaga
Le col d’Ibañeta
est appelé « Pyrenei jugo » (la montagne des
Pyrénées), « Pyrenei saltus
summitate » (le col du sommet des Pyrénées) « Summi Portus » (le
col du sommet) « Vertex Pyrenei
Wasconum »(la cime des Pyrénées des Vascons), « Vertice montis qui dicitur Ronsasvals » (la cime du
mont qu’on appelle Roncevaux), « Summi montis verticae »(les cimes de la montagne la plus haute) , « Mons qui dicitur
Ronsasvals », « Montis qui dicitur Runciavallis » (le mont
qu’on appelle Roncevaux) « Capella
Caroli »(la chapelle de Charlemagne),
« Capella Rotolandi », « Hospital Rollandi »,
« Hospitale Rotolandi », « Hospital de Summi Portu »(le
refuge du col du sommet),
« Hospital Sant Salvador de Summi Port », « Monasterium Sant
Salvador de Ybenieta » (le monastère de saint Sauveur d’Ibanieta) , « Monasterium Sanctus
Salvator », « Hospitale de Sancti Salvatoris », « San
Salvador de Ibañeta », « Ecclesia Sancti Salvatoris .
Le haut de Val Carlos [ la vallée de Charlemagne] a
été connu comme « Portus Cisere »(le
col des chervis ,chervis en français venant de l’arabe carvi, cf. latin sisara ou siser, siseris , grec
herix,fougère, et sisaron .
Le chervis (Sium
sisarum L.) est une espèce de plantes herbacées vivaces de
la famille des Apiacées (Ombellifères),
autrefois cultivée comme légume pour
ses racines comestibles.
Noms
communs : chervis, chirouis, italien : sisaro.
« Puerto
de Císera », « Portus Ciséreos » et « Porz de Sizer ».
« Le Valcarlos proprement
dit dérive de « Vallis Caroli » ,
la vallée de Charlemagne, et on l’appelle aussi « Karlestal » (le campement de Charlemagne) : c’est l’
espace qui occupe la frontière internationale d'Arneguy et
le col de Moccosalia, où la tradition suppose que
Charlemagne a campé au milieu des Vascons qui
étaient en train d'anéantir l'arrière garde.
« Roncevaux a toujours été un
passage pour accéder à la péninsule ibérique. Par Roncevaux ont pénétré
les Celtes,
les Vandales (409),
les Wisigoths qui
s'établirent le long de la Ribera del
Duero et, naturellement, Charlemagne avec
la plus puissante armée du viiie siècle,
en route vers Saragosse.
« Charlemagne, après l'échec de son expédition à
Saragosse, décida de réduire en cendres Pampelune,
la capitale du royaume de Navarre. Il rentrait en France,
via les Pyrénées et, entre le col d'Ibañeta et
le ravin de Valcarlos,
il dut subir une embuscade des natifs basques de cette région. Ce fut la bataille de Roncevaux. La Chanson de
Roland, écrite quelque part en France à la fin du xie siècle, attribue le désastre,
localisé entre Roncevaux et Burguete, aux Sarrasins,
tandis que les historiens s'accordent aujourd'hui à dire que les attaquants
étaient Vascons.
« L’ancienne chapelle(capella)
et l'hôpital (hospitale) des pèlerins
d'Ibañeta y
furent transférés en 1132 sur ordre de l'évêque de Pampelune, Sanche Larrosa.
Le personnage mythique de Roland.
Le nom de Hroland
, de hol-land, horland, roland, vient de
land, endroit, lieu , et d’un radical apparenté à l’anglais hole, creux, comme celui d’Olivier, de holi- , qui est un dieu parèdre et son jumeau. Dès qu’une brèche
curieuse apparaît entre des parois rocheuses, en particulier lorsqu’il s’agit
d’un col escarpé, l’esprit primitif invoque le dieu des cols qu’était Roland.
Le Portus de Roland que j’ai traduit par refuge recouvre
certainement une Porta de Rolandi, une
porte ou brèche de Roland , à savoir en basque Ibañeta .
La légendaire brèche de Roland se trouve beaucoup
plus à l'est dans les Pyrénées centrales, au-dessus du cirque de Gavarnie, dans le département des Hautes-Pyrénées.
Voici ce que rapporte Wiki à propos de la légende qui
explique la formation de ce col : « Selon la légende, la
brèche fut ouverte par Roland, le neveu de Charlemagne, alors qu’il tentait
de détruire son épée Durandal en la frappant
contre la roche à l’issue de la bataille
de Roncevaux. Voyant qu'elle ne se cassait pas, il l'aurait envoyée de
toutes ses forces dans la vallée et la légende dit qu'elle se serait plantée
dans une falaise à Rocamadour dans le Lot, soit à environ 300 kilomètres en direction du nord-nord-est.
Quant au Pas (passage
)de Roland qui a même signification, il se trouve beaucoup plus au
nord, sur la commune d'Itxassou dans le département des Pyrénées-Atlantiques, le long de la Nive.
Le motif de
l’épée de Roland ou le rite funéraire de la destruction des objets personnels comme son épée du héros indo-européen à sa mort.
On sait que
beaucoup de peuples dans l’Antiquité et chez les peuples « premiers » avaient
le rite de détruire les objets du mort
sur sa tombe, parce qu’ils pensaient que
, de même que le mort était , pour nous qui
lui survivions , brisé et perdu en quelque sorte , il serait heureux d’avoir
avec lui ses femmes , ses chevaux, ses chiens , sa poterie et ses bijoux, sa
pirogue avec ses deux rames, mais qu’il
fallait les rendre pour cela inutilisables par les survivants et sacrés ;
la barque réelle devenue une nef merveilleuse
qui allait lui permettre de traverser la Voie lactée pour gagner l’au-delà devait
être retournée sur sa tombe.
Son épée en
particulier , si c’était un guerrier mort au combat comme le preux Roland.Aussi la mythologie
s’est-elle emparée du motif de l’épée incassable, en racontant ses exploits
merveilleux lorsque les amis du défunt ou
le mourant lui-même tentent en
vain de la briser avant de finir par la
jeter, intacte , dans l’océan qui , sur terre, symbolise la Rivière céleste ou
Voie lactée dans le firmament.
.Celui qui fut mon condisciple à Louis –le-Grand et à la rue
d’Ulm, Joël H. Grisward , a , en effet,
écrit un article intitulé Le motif
de l’épée jetée au lac : la mort d'Artur et la mort de Batradz dans « Romania », Année
1969 , 359 ,
pp. 289-340, qui jette quelque lumière sur le fait
mythologique indo-européen. L’épée est un talisman de souveraineté qui ne doit
pas passer en de mauvaises mains. C’est un double de son possesseur, écrit J
Grisward.A l’approche de sa mort, le héros essaie en vain de la briser contre des rochers , puis
la jette vers la mer ou un lac (symbole de la Rivière céleste ou Voie lactée et
donc de l’au-delà), au sein de laquelle elle disparaît dans l’attente de l’héritier
prédestiné, Lancelot ou Perceval.
Voici le début de l’article de J. Grisward :
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