vendredi 7 avril 2017

Seconde partie (de trois parties). Essai sur la toponymie corse d’origine basque et ibère : les auteurs grecs et la toponymie corse, ainsi que les mégalithes.

                                     Seconde partie (de trois parties).
  Essai sur la toponymie corse d’origine basque et ibère :  les auteurs grecs et la toponymie corse, ainsi que les mégalithes.

Quelques tribus ibères venant de Tarraconnaise (Tarragonès, de (lais )tragonès avec r voyelle donnant araethnonyme  qui a donné le nom de la province d’Aragon ,est apparenté à Lestrygones) ou de Cantabrie (de cant, serpent, et de Ibères, au nom identique à celui des Celtibères, de celt, altération de cant) espagnoles.
 1 Les  Vescitani , de vesci tania, le  pays des Vesques  ou Vascons, gascons, basques, attesté sous la forme Scania, de (ve)sca (ta) nia , en Suède, d’où ils ont émigré.
Vizzavona, la montagne des Vesci (en langue sami, du groupe ougro-finnois, apparenté au basque, vona signifie montagne ; cf. en « gaulois » , dun qui signifie montagne, colline, éminence de terrain dans Verdun, etc. .Le mot est proche de la forme qui désigne la rivière, von).   
Tattone, de basque tag, commander et vone, col, signifie ce qui commande le col, l’avant- garde du col.
Le nom de dolmen Vascolaccio,  le dolmen qui ressemble  à ceux que font les  Basques, vient  de vesc-, basque, + suffixe ibère de ressemblance ou d’appartenance  –oida devenu -ol +-suffixe péjoratif indiquant un monument non chrétien –accio.
2 Les Vocontiani, du pays (tania) des Vo(s)cons ( basques, . gascons), ou Volcioni  .
3 Les Lacétans, de basco et tania, pays.
Ils  nous ont légué en Corse  le nom de la rivière Casaluna, de Lacetania, puis,  par métathèse, katselania, kaselania, kasaluna. Le t de –tania, pays,  était un ts à appendice sifflant.
Casaluna et  Catalogne sont identiques, comme   le nom de Catane, de la métathèse  ka (le) pour lacce, basque  tania en Sicile.
4 Les Vaccéens, de bascéen
Les Vaccéens étaient connus pour leurs silos souterrains où ils dissimulaient bétail et moissons, femmes et enfants en période de guerre. Ces derniers étaient secrets, naturellement,  et aujourd’hui l’Etat, sous prétexte de sécurité, a dissimulé l’entrée de ces immenses grottes, mais j’ai pu visiter jadis avec mon père qui avait été instituteur à Bonifacio et y avait des parents  le silo de Bonifacio, altération de suri vakkio, le silo vaccéen  qui a donné le Suraco de Ptolémée,  qu’il appelle encore Syracuse.  Suri vient  du nom du silo, seiros en grec, sirus en étrusco- latin.  On a d’ailleurs la Punta della Vacca en Sardaigne, en face de Bonifacio ,la Pointe desVaccéens. 
Le nom du complexe mégalithique de  Settiva (cco)  vient,  par métathèse,  de tari vacco,  tesi vacco,   le serpent vaccéen.
 De même pour Zevaco, illustrée par un célèbre auteur, et sa métathèse Zicavo, par aphérèse de  (te) si- + vacco, le serpent  basque.
Le nom d’un menhir,  Vaccil (vaccoida, avec suffixe d’appartenance) Vecchio,  le vieux Vaccéen rappelle son origine vaccéenne.
5 Les Bastetani (de baste pour basque et de tania, pays) ou Bastuli (de bastutani) nous a laissé Bastia. A ne pas confondre avec Bastelica, métathèse de basi-lica(to) , basi signifiant seigneurs en basque et licato renvoyant à une tribu, celle des Licinioi , des Ligures, de ligurinioi, liginioi par assimilation vocalique .  
Les auteurs grecs de l’Antiquité et leur témoignage sur la toponymie.
Aléria, Vico et Bonifacio-Syracuse,  les trois cités- ports  du Ier siècle avant J. C.
Hérodote vers -425 citait (I, 165) Alaliè (Aleria) comme fondée par les Phocéens. Diodore de Sicile, au Ier siècle avant J. C,  écrit (V, 13,3): « il n’existe que deux villes (poleis) dignes de ce nom en Corse, savoir Kalaris  [Galeria ] et Nikaia [Vico]. Les Phocéens fondèrent Kalaris, les Tyrrhéniens (Etrusques et leurs alliés de Corse Turdéniens) Nikaia [Vico] ».
  Diodore  ajoute : « Cyrnos a un très beau port, appelé Syracuse (Bonifacio) ».Strabon au Ier siècle avant J. C .cite Henikoniai qui est la même que la Nicaia de Diodore.  
En -564  environ, un  port existe déjà, celui d’  Aléria sur la côte orientale, port aménagé par une colonie de  Phocéens venus d’Asie mineure et qui y restera vingt ans. Selon Strabon, c’est  après une victoire navale  contre les Phocéens, avec pour alliés les Carthaginois,  que les Etrusques ont fondé une ville appelée [V]enikoniai, la Victorieuse.   La même racine ibère  signifiant vaincre,  *vic avec nasale infixée,   qu’on retrouve dans le latin vincere et dans  le grec nikaia donnant Nice ,  a produit , à partir de  l’étrusque *Veniconiai, Ve (ni)co (iai),   finalement Vico ,  nom de la colonie côtière .   Il était normal que les Etrusques s’intéressassent à la côte opposée à celle d’Aleria et de Bonifacio- Syracuse, ports  qui préexistaient depuis longtemps tous deux, ainsi peut-être, si l’on en croit Diodore, que Galeria qui aurait aussi été fondée par les Grecs Phocéens,   et qu’ils fondent leur propre port, Vico, non loin  du golfe de Sagone.
Les 6  cités anciennes de Strabon (Ier siècle avant J. C.)
Strabon écrit : « Il y a en Corse quelques petits bourgs comme Eniconiai, Vapanes,  Blesino, Charax », soit aujourd’huiVico, Piana, Lurinon, Chatra… »
1 Eniconiai, la victorieuse,  est devenue Vico.
2 Vapanes au Ier siècle,  devient Port Favone, identification certaine.On a aussi Favone en Sardaigne et Port Pavone ou Port Paone  sur un îlot en face de Naples, appelé  Nèsida . Sens : de (a)va(r), avar ou ibère cf Bavelle et Bavière, et pana, bina, cf. latin bonus, pour le sens de bonus non pas bon , bienveillant,mais terrible, qui inspire la peur,grec devo, craindre, , voir le culte de la Dea Bona, grec dveinos(bis et duo) redoutable : la cité des redoutables Avars.
3 Blèsino .On doit en rapprocher Bletisa  en Lusitanie (le Portugal ), Brindisi en Italie méridionale , les noms de (saint ) Brendan: c’est  aujourd’hui  Brando,de brandono,  du nom du soleil savil, de (sa)vilo+no , vésino, blèsino ,  brèd( i) ( n)o.
 4 Charax, le lieu  avec des  pieux,  a été traduit en latin par Castra, le camp  qui a donné le nom de la commune de Chatra, près d’Opino.
5 Phaiacana, la phéacienne, est devenue par apocope Ocana.
6 Lurinon est devenu Luri. Est-ce l’actuelle Luri , ou bien, meilleure hypothèse, la Turrinum , ex-Lurinum de Ptolémée détruite par les Vandales ?
Les 32 cités et ports de Ptolémée  dans  son Traité de géographie au IIe siècle après J. C.
Le texte est d’une valeur   immense pour nous . La carte qui l’accompagne  a été étudiée magistralement par Ascari  dans trois numéros de l’ Archivio storico di Corsica, juillet- septembre 1939, an XIV, n° 2, 3 et 4, n°1 , p.161-191 et particulièrement n°2  p.331-393, «  La Corsica nella carte geografiche di Tolomeo » . Mais la carte est postérieure à l’époque de Ptolémée : la mention d’un autel de Totila évoquant  les Goths commandés par Totila  et envahissant Aleria en 439 en témoigne.  Même si cette carte  n’est pas de Ptolémée et si elle est tardive, ce qui demeure irremplaçable,  ce sont ces noms vieux de 2000 ans, qui nous donnent un état toponymique antique de Cyrnos, même si la localisation peut être contestée.
Les 12 tribus de Ptolémée rangées par ordre alphabétique :
1 les Balatinoi, de bala tania,de avar , donnant le cours d’eau appelé la Balatèse, -èse étant un suffixe de rivière, de l’ibère asura ou adura, fleuve ,cf . Adour; la Balagne et (près de Sagone) Balogne. De avar ;.  
2 les Cervinoi, Cervione. Artabres.
3 les Kilebensioi, métathèse de likeb + suffixe ethnique en – ensioi,  presqu’île de Senini près de Piana, par métathèse de (Kile) bensioi, (kile) sebenoi,senenoi,  le Celavo.  Kinsen (près d’Antisanti).
4 les Kumasenoi, cf. Cumes en Italie et  Sermano, Cambia. Ligures 
5 les Likinoi (Lieninoi). Ils nous  ont laissé le nom de Bastelica  et celui du  Niolo (de liguroi),Ligures. De même pour le nom d’une province, le Niolo, de ligoro, à comparer avec le nom du dolmen de Graoh Niohl , le serpent enroulé,  à Arzon, dans le Morbihan.  Mario Ascari, op. cit. , n°3, p. 393, fait venir Niolo de « nero », noir, du latin nigrum.  Pour ma part, je ferais aussi  venir  le nom du Niolo comme celui du  Nebbiode nigrum. Mais ce n’est pas au sens de noir, comme le veut Ascaris : c’est au sens de ligure, de serpent. En effet,  Nigrum et ligoro (cf. la Liger, génitif Ligeris, le Loir et la Loire) sont des variantes paléo- ibères du nom de la déesse Serpent : le Liger (le Loir) et le fleuve africain le Niger,  ainsi que le Nigéria, proviennent de cette signification.et indiquent l’extension à date préhistorique des Ligures- Ibères jusqu’au sud –ouest de l’Afrique. Le sens de noir et du mot nègre sont secondaires et dérivent de cette cette couleur noire que les peuples de la Nubie (Lybie) et du Niger avaient pour les Latins.             
  Selon   Mario C. Ascari, op. cit. ,  le nom d’une montagne située entre le Fiumalto et la Casaluna, le mont Nigéuno, dériverait de Henikoniai, la ville dont le nom signifie victoire, précisément fondée  au VIe siècle selon Strabon, après la victoire des Ligures et des Carthaginois sur les Phocéens d’Aléria. Diodore de Sicile (V, 13, 3) attribue aux Etrusques le nom grec Nikaia de cette ville.  Mais je crois que Nigéuno de ligurona , puis par métathèse liguerano  avec r voyelle, nigeu(ra) no s’explique aussi bien à partir de liguro, ligure,  le Serpent enroulé.
6 les Makrinoi,  Mantinonville  attestée par Ptolémée, de.
7 les Opinoi, de (Ghorgh)bina , Mont Opido (Chatra, près d’Aleria), tribu cantabre, voir Gorgobina.
8 les Ouanakinoi, Vendelicium. Venaco(na)   , avec lasca pour basques, est dédiée à la  divinité Vendis ou Bendis et contient par ailleurs l’épithète de la déesse,  lasca,  basque, du nom de cette  tribu,  les Lacétans (lace de basque, tan de tania, pays). Le  culte de Bendis existait en Macédoine, en Thrace, en Egypte, en Espagne chez les Cantabres et même au Pirée, le port d’Athènes. En Thrace, elle reçoit le nom de Bendideia et on associe cette déesse à la ville de Mendes (Bendis ou Vendis), de Menphis en Egypte et aux deux Mantoue d’Espagne et d’Italie.  Les Cantabres ont une tribu qui se nomme les Vindeliciens et il paraît naturel de faire le lien entre Vindelicia et Vangelia, la demeure souterraine : Bendideia, l’épithète thrace de la déesse,  signifie la Vindelicia.
Bocognano est issu par métathèse de venacona, vocoñano
9 les Surboi, en latin Surbroi (région de Calvi). Corbara (région de Calvi), de gor(go)bina, korbani,au locatif ibère  korbarai. Le nom   est à rapprocher de Corbières (en latin Corbara également), le Serpent ibère, cf. le monstre gardien des Enfers nommé Cerbère. Ligures.
10 les Subursanoi, famille des Cyclopes. Carbini (région de Sartène) et Carbuccia, liés tous deux aux Boîens et à Gorgobina. Zonza, de métathèse de subursanoi, swonisa, sw donnant dz noté z, et ys donnant ids, noté iz, zoniza;  
11 les Tarrabenoi, métathèse de taberranoi à rapprocher du nom de la ville basque Tabar  et du nom nom d’une rivière, le Taravo, métathèse de tavaro   pour tabaro  qu’on retrouve dans le nom de  la commune corse de Tavère et dans celui de la commune corse Tavaco(-na) , cf  Tarrascon et Tarraconnaise (de tavacona),  le c ou ks (cf les deux Tarrascon ) de Tavaco  notant un r guttural, pour Tavaro. Lié à Lestrygon.

Les  32 cités ou ports et les  caps et rivières de Cyrnos  cités par Ptolémée.
Côte occidentale :
Le cap Tilox, de liguris,  par métathèse de lirug-is, tilogs .  A Tilox cité par Ptolémée, correspondent le nom de la Sierra de Tolox , de lirugis, puis  lorogis, tologs,  et celui de Tolède, de lirugis-sa, lorogis
–sa,  tol (og i)da,  en Espagne, ainsi que celui de Toulouse, de  lirugis-sa, lorugi –sa,  tolu(gi)da, toluda, de tolusa .  Le sa final, dérivé de anassa,  est un titre de courtoisie postposé (maîtresse).
  Tilox a laissé son nom à ce qui était censé à l’époque de Ptolémée être le plus haut sommet de l’île, cf. la serra de Tolox,  le Mont Rotundo, de 2625 mètres,  le Monte Cinto, 2707, ayant perdu par la suite son ancien nom de Monte d’Oro pour éviter l’homonymie avec un autre Monte d’Oro, de 2391 mètres. Rotundo vient de toluda-na, par métathèse  lotunado, rotunado.
De même, Vivario  vient de ligario
Le cap d’Attios, le golfe de Casalos, le cap de Ouiriballum et l’embouchure du Kirkidius
Le nom du cap Attii, cap d’Azzo aujoud’hui,  vient du génitif pluriel  accipitrium, le cap des éperviers, cf. latin accipite, génitif accipiteris , épervier,de même sens que le cap  Sacrum ou le fleuve  Sacré , Sacer,  dédiés au décharnement des cadavre.  
Le nom du Golfe Casalus, de  casanoi,  carien,  est devenu aujourd’hui celui du  cap Cavalo, près du golfe de Porto.
Le cap Ouiriballum (wi, serpent ou rivière, et ligurum, rigalum, le serpent enroulé),  la rivière du Oualerius, de vi li (gu) rius,  la rivière ligure. On retrouve son nom en Sicile vers la ville sicilienne de Naxos, avec le nom actuel du fleuve Onobala, anciennement  Onabalas.

Le  fleuve Circidius, avec suffixe de ressemblance -eida ,celle qui ressemble à un serpent, cf  Korkyre. Ce serait aujourd’hui le ruisseau de Chioni, de ci (rci) di (us).                
   Rhoetium a donné son  nom au cap Rosso.
   Urcinium, dont le nom se retrouve aujourd’hui  dans la pointe d’Orchino et dans les noms des communes (du basque sari, valeur, cf. Sarrola (diminutif de sari, valeur) d’Orcino et Saint-André d’Orcino,tient son   nom de (G)org(ob)ina.
Le nom latin de la côte Arenosa, signifiant en apparence    « sableuse », est  en réalité à rapprocher de Charax ou d’Araggio en Corseoù ces noms désignent  des  sites mégalithiques. Le nom du site préhistorique du Castello Araggio signifie  riche en pierres levées, à partir du sens de pieu, de bouture associé aux  menhirs qu’avait Araggio.  Il est à rapprocher de la nécropole Arzachena en Sardaigne, de  arach  +-eida,  (avec des rocs) qui ressemblent  à des pieux. De même dans le Sartenais, pour le dolmen  sous tumulus Arghiola, de arch+-oida, qui ressemble à des pieux (ibère karak). A remarquer que le dolmen porte un nom de menhir. En effet, les noms de mégalithes, qu’il s’agisse de ceux qui, à l’origine, désignaient précisément les polissoirs,  les  menhirs ou les  dolmens, sont, au fil du temps, devenus interchangeables.
Le cours d’eau Locra (cf. le nom de la Locride) vient  de ligura, au sens de serpent  enroulé par allusion aux   méandres duu cours d’eau .   On retrouve ligura dans le nom des ensembles mégalithiques de Cauro ou de Cauria, de gavaros, puis gavaria . On retrouve le même  radical dans  (Coti) -Chiavari, de gavari,  près d’Ajaccio, prononcé kiav et à rapprocher  du nom  du  cirque de Gavarni, de Gavrinis en Bretagne, de Gâvres dans le Morbihan et de Gavoi  en Sardaigne. Le toponyme désigne des dolmens.
Le port Pauka est devenu  Port  Pollo aujourd’hui, de vaskana, basque, phéacien, phaivask-ana.
  L’embouchure du   fleuve Pitanos, de potamos (fleuve) Titanos, le fleuve Titanos.   
Pit(it)anos, parent du grec potamos, eau, qu’il s’agisse de la mer ou des cours d’eau et fleuves,  a donné Ventilègne,  de pentitanos, ventitène.
 La fontaine de Patana, dans le golfe de Santa Amanza, honore la vieille déesse des eaux dont on retrouve le nom dans la divinité étrusco- latine Ne ptunus ou Poseidon, forme dorienne au génitif Potidanos, ne pour Neith ou Anaïtis. Neith, la mer en ibère, est étymologiquement identique au nom des  Nartes, les ancêtres des Ossètes ou Scythes  étudiés par Dumézil et à celui d’une déesse  citée par Tacite dans Germanicus, 40, 2,  Nerthus, ainsi qu’à une divinité norvégienne Njord. Neptunus est le dieu de la rivière (pitanus) de l’Océan atlantique (neith), comme l’appelle Homère, c’est-à-dire le courant chaud du  Gulf Stream.
Physera a donné Figari, du nom du soufflet donné aux polissoirs à cause des stries,  physaria, de physa  et de -eida, qui ressemble à, cf Figarella. Une autre radical, authentiquement ibère, pour désigner les soufflets-polissoirs-mégalithes, se retrouve dans l’albanais fronj, souffler, cf.latin fremo, grec bremô, fulmino,  et Tala fronaggia près deVezni, nom ibère d’un dolmen, littéralement la dalle, tula (ru), cf étrusque tularu et fronaggia, ressemblant à un soufflet.
Le nom du promontoire et de la ville de Marianon, comme de Meria(non),  sont liés à la tribu des Makrinoi : le nom est devenu , par perte du k et par diphtongaison du i,  Mariana , la ville détruite par les Vandales.  Il ne faut pas la confondre avec Mariana, la colonie de Marius, près de Bastia. Mantinon,  de makrinon, du peuple des Makrinoi, est   aujourd’hui Matra, en Haute-Corse,  de makrina, et il y a une seconde Matra en Corse du Sud. Les Arméniens ont une langue (indo-européenne)) déroutante, à mutation consonantique, proche du grec,  de l’albanais et de l’étrusque. Or, en Corse, certains noms  ont une phonologie proche et donc très difficile . Le peuple des Makrinoi, de ma, de tamia, pays,  (gorgo)duina, dui donnant erk en arménien (surprenante, mais certaine  transformation établie par l’incontestable linguiste Meillet), donc kr par métathèse de erk donc kri
Canelata est  aujourd’hui Cannelle, de cant-eida, (dieu) qui ressemble à un serpent, cf. Canale ,  ainsi que Cannetto à Lipari.

Côte méridionale
Charax, Chatra, le Praesidium,
Le nom de la ville citée aussi par Strabon, Charax, qui signifie le camp fortifié, a été traduit naturellement en latin par castra, qui est devenu Chatra, près d’Aléria. C’est là que se trouvait le Praesidium (la protection des Romains). La ville  a englobé Opino, lié à la tribu cantabre des Opinoi, dont le nom s’est confondu avec celui de l’oppidum, sur l’actuel  mont Opido. C’est là que Sénèque a été exilé.
Le port de Syracuse, Suraco, de suri vaccio,   le silo basque, est aujourd’hui Bonifacio, le silo basque
La ville de Roubra, le serpent (wi) ibère (ibra), a laissé le nom de Orbo (Roubra) Alemana (où les Alémaniques, vers 725, se sont installés) et peut-être le nom de Rondenara, de Roudra
  La ville d’Alista, de alis +tra, suffixe de lieu planté d’arbres, comme Noceta, de nocetra, le lieu planté de noyers, cf. latin  pluriel -collectif nuceta,  est aujourd’hui devenu Alistro (près de Canale -di –Verde, cf Cannelle  et, pour Verde, Verdes en Loir-et-Cher, de Visis –eida, qui ressemble à un serpent),  le lieu planté d’aulnes, alnus cordifoliata cf grec klèthra, de kalistra. 
Lenom du  promontoire Graniacum, après Porto Vecchio, aujourd’hui à l’emplacement de la pointe de la Chiappa, vient du pluriel  (li) k(u)ra (r voyelle) n-akka + peut-être finale de génitif latin en –um, le cap (des) Ligures, et il  est apparenté au nom du dieu Kronos (de (li) krwn-os, ligure) auquel il était dédié.
 Côte orientale
Le nom de Centurinum, aujourd’hui Centuri, s’analyse comme Cantabre, de cant, serpent et de iberi, centubrinum , Cent ibère, Celtibère.
Mora  est aujourd’hui Campoloro di Moriari,  mora signifiant le grand (mau) saura, serpent (cf grec sauros) + suffixe -eida
Le Ieros (Sacer).
Le nom du Ieros, le fleuve sacré, sur les bords du quel on faisait décharner les cadavres, est devenu celui du  Fium (latin flumen, fleuve) Orbo, de ero, par attraction de orb, fleuve en ibère.  
L’embouchure du Rotanos.
 Le Rotanos (cf. Rhodanus, Rhône, Eridan [Pô]) , cf . L’Ozanne, par déglutination du l initial, nom d’une rivière d’Eure-et-Loir, Lausanne, de rodhsanos, mot féminin avec suffixe de rivière en –anos, parent de amnis, rivière en latin),  denous a laissé le nom de  Rotani prononcé Rudani.
L’autel de Toutila (bômos Toutèla, ara Toutila).
On trouve trace des Goths qui envahirent Aleria  et du nom de leur chef Totila dans le nom de l’autel de Totèla en grec (avec iotacisme : prononciation du è comme un i), bômos Toutèla,  ara Tutela, dont on trouve trace dans Ordela, de ara T(out)ila
Marianè est la même que  Mariana,  cette colonie de vétérans  fondée vers -100 par Marius, tandis que Sylla fondait une colonie militaire vers Aleria. Elle sera détruite par les Vandales vers 449.  Les ruines de Mariana seraient situées dans le Campo Moro (peut-être altération volontaire de Mariana: le camp des Maures, entendons des étrangers, des Romains),  sur le territoire de Grosso. Il ne faut pas la confondre avec le cap et le port indigènes Marianon,  devenus Méria aujourd’hui, non loin l’une de l’autre : ne peut-on supposer que Marius ait fondé sa colonie Mariana à côté d’une Marianon préexistante ?
  Le nom ancien d’un  promontoire,  Anagum (ou Vagum selon certaines leçons erronées) vient de an(t)akanum,   anticana , endroit défriché ou , en tout cas,  sans arbre, avec du maquis pour seule végétation, cf .  les noms d’Antisanti, d’Artisanne (commune de Mendionde) Antica(na) en Espagne et même aux Antilles, explorées par les Ibères, Antigua(na).
Klunion, près de Méria, doublet phonétique évolué  de Kersunion,  a laissé son nom à l’étang de Chiorlina, de kersinia Son nom est lié à celui de Kersunion.
Albiano, de  Albianos, de  ligurinos, ligvarinos,libua(ri)nos, le ua se diphtonguant en ia,  libianos , avec métathèse vocalique  dans labianos, avec prolepse du  i qui se trouve dans  li, i qui se ferme en  e, puis s’ouvre  en a et donne  albianos, -comme le nom de  l’île d’Elbe [Ilva en latin, de ligva, -ligure,cf .  Ilpa en Bétique, citée par Pline l’Ancien, 3, 11  et le nom des Ilvates de Ligurie) , ainsi que lebia(no), devenu aujourd’hui Levie, de ligurina , leguri(n)a,lebui (n)a), lebia ], et  de ligurinos legur(no).. De même pour Appiano, de albiano, ou, avec changement de suffixe (-etès, pour indiquer les habitants, Appietto.
Venicium est  aujourd’hui Venaco. De même, près de Corté, Sermigium, lié au nom de  la tribu des Koumasenoi,  avec métathèse de k et de s,  semakenoi,  sermakio, est devenu Sermano(i).
Palanta (nia) ou Pala(ta)nia  est dérivée du  nom de la Balagne, debalana tania, le pays , -tania, -des Avars (prolepse du a,  (a) vala)  ;
Kaisia aigialos, la  côte Caesia, qui signifie la côte des Cariens.
 L’Ile -Rousse tient peut-être son nom de insula chrousea, interprété comme rossa, alors qu’il venait de Korkureida (-eida , suffixe de ressemblance), l’île  qui ressemble à un serpent ou qui appartient à la divinité Serpent.. .
  Kersounon, de ku(ma)senon, lié à la tribu des  Koumasenoi , a laissé son nom à
 La pointe Curza ,  de (li)gurs(n)ya, dans le Désert des Agriates, et Cuvasina, de (li)gur°na, (li)guvurina, kuvusina doivent leur nom aux Ligures. .
  Coinicum ou CoeniconCenicum ,  noms dérivés du nom de la tribu des  Cunicones, de Caricones, les Cariens,   est une ville détruite par les Vandales et leur tribu des Sillings en 439. Ces derniers s’installèrent tout près,  à Zigliara, de silling+suffixe locatif -na .
Osinkon  devenu Asinco.Le prince Bonaparte a rapproché le nom de la rivière Oso du mot basque oso qui signifie  tout entier.Pareillement, les mots Teuton  ou Deutsch , parents du latin totus, tout entier, désignent le peuple rassemblé. Osinkon présente un suffixe de ville  en –incon
Talcini, où l’on peut reconnaître Gorgobina,  de garg(o b)ina  a laissé son nom à la pointe de Talsini, cf.Talllone de galgon(bi)ne près de Moïta, et Tolla, près d’Ajaccio, de (gar)gob(i)na , tolna .
D’autres ligures : les  Ilercavones,   Cervinoi  ou  Cunii.
Les Ilercaviones (de ibercuone, cunones) sont les mêmes que la  tribus de Corse dont Ptolémée nous a laissé le nom, les Cervinoi, métathèse de lercavione, cerlavinoi,   habitant  la Balagne jusqu’à l’invasion des Vandales. Les Cervinoi nous ont laissé le nom de Cervione, fondée sur la côte orientale après la destruction par les Vandales de leur première installation sur la côte occidentale, près de Calvi, Koinicon, de (lestr)ygon donnant koin + suffixe ethnique -icum Ceci est de leur part un  retour  sur une côte orientale, qu’ils connaissaient puisque  leurs ancêtres , les Lestrygons ( de Keltrigour, à rapprocher de Cantrigours, les ibères du serpent,   altéré en Cantabres et en Celtibères) , y avaient laissé leur nom, l’Ostricon, ainsi que  le nom des îles Cuniculariae (de kun-ik-oidai-ria, avec 3 suffixes dont un suffixe ethnique, -ikos, un suffixe ibère d’appartenance -oida,   un autre signifiant pays en basque  –herria),  l’ensemble   voulant dire  non pas îles aux lapins,  mais îles appartenant aux  Kunii.
Biguglia vient de li guria, comme Girolata, de giro,  et de lata,   pierre levée pélage,  de lasta, péleste.
Rogliano vient de ligur +iano, donnant (métathèse de l et de r) riguliano.
Les Celtibères ou Cantabres et  Sintiens ou Santones.
Le nom de Centurinum, aujourd’hui Centuri, s’analyse comme  Cent ibère, Celtibère, Cantabre, de cant, serpent.
    A Ghison correspond exactement chez les Cantabres espagnols  Gijon.  On dit souvent , depuis le Prince Bonaparte, que les noms des  deux Ghison, aussi bien espagnol  que  corse (Ghisoni), ainsi que Ghisonaccia,  proviennent du basque gizon, homme , mais ils proviennent, bien  plus probablement , de ligurn , le gh venant du g  et  le s provenant du l, par métathèse  donnant gilun- , puis ghison +na . Dans Ghisonaccia, « le mauvais Ghison », disait mon père qui y avait été nommé instituteur à sa sortie de l’Ecole normale et détestait le coin, .on a aussi  Ligure, mais avec la marque de  pluriel basque en –aka : le pays (tania réduit à -nia) des Ligures, de ghisonaka nia , puis, par métathèse,  ghison na kia . Le pluriel –aka + le suffixe en –nia , signifiant pays, donnant sia, au final -aksia,  n’ont  pas de valeur péjorative,  à la différence du suffixe –accia avec lequel il s’est confondu. De même, Guitera en Corse, correspondant à Guéthary en pays basque, vient de ligur, qui donne gilur par métathèse, puis gitur+tania , le pays des ligures , guiter(ni)a en Corse et en pays basque  getirta(n)ia, puis , par métathèse vocalique du r et du n   getari()a, getari .
  Antisanti, à rapprocher, en tout état de cause,  du,lieu-dit Artisanne dans les Pyrénées –Atlantiques,  commune de Mendionde, est  difficile.  Artisanne serait à rattacher àau basque artica, souvent utilisé pour nommer les crêtes sans arbres, nues, avec du maquis. De plus, latradition populaire rapportée par mon père fait état d’un antsanti originellement sans t, Antisani,cf Alisanne. . Elle raconte qu’un curé, outré de voirl’impiété des gens d’Antisanti, leur demanda d’y renonceret en compensation de se contenter d’être désormais contre les saints, anti santi.  
Le nom peut faire songer à Anticaria en Bétique  aujourd’hui Antequera, de anti, signifiant  crête, hitite ante , front,  qui a donné le latin ante  , le grec anti, cf.  ancien égyptien anti. La seconde partie d’Anticaria,  caria, viendrait  de gadeira, la demeure souterraine. Les crêtes étaient consacrées à Perséphone ou par la suite à Pluton. Selon Karst, op. cit., il existait un couple de dieux phrygiens  Saentis, Sentis et Disantis d’une part (cf . latin Dis, Ditis, de Disantis, nom de Pluton),  Sandas    et  Desandas ,  d’autre part , qu’on est tenté de rattacher à Hadès (cf. Sandas ou Sandès qu’on retrouve dans la commune de rattachement de Mendionde,de sendionde ) , ou à Aidôneus , le dieu des enfers. Antisanti serait à rattacher à la tribu des Xantones ou Santones. Le noms tribaux  de  Sintiens, Santoni, Santi  présents dans Antisanti   pourraient  provenir de sagon eida, puis sa (go)nta ou santi ,  qui ressemble à un serpent, l’ensemble signifiant la crête qui ressemble au Serpent , ou plutôt la crête dédiée  au dieu en forme de serpent. On trouve trace de Sintoi ou en latin Sintii en Macédoine thrace. Tel est aussi le nom des premiers habitants de Lemnos « au parler guttural », dit Homère, -entendons qui parlent une langue ibère proche de l’étrusque. On a d’ailleurs déchiffré dans l’île une inscription dans une  langue voisine de l’étrusque. Lemnos était  réputée pour son travail de chaudronnerie et une tribu tzigane émigrée de Bombay aux Indes à Rome spécialisée dans le travail du cuivre  porte le nom de Sinties, ce qui montre que les Sinties ont aussi émigré en Inde.Dans la basse  vallée de l’Indus vivent les Sindhi, au nom analogue à celui des Sintiens homériques,  dans un district du Pakistan appelé le Sind.
Toutefois, je crois plutôt que Anticaria est à rapprocher
du basque artica , lieu nu, sans arbres,avec du maquis,  + un suffixe de lieu en –ria , de –na, et que Antisanti , de antisani ,avec peut-être une prolepse du t, a la même origine : de artiksa-na,antisa-na, le k  étant une consonne à appendice sifflant, ks.  
Les noms de cours d’eau. .
Noms paléo-basques  Le nom du Rizzanese vient de rhodsan, et du suffixe féminin –ese . On retrouve le même radical dans l’Ozanne en Eure-et- Loir, Lausanne, Rhodanus, Rotanus,  Rhône, etc. .
La rivière l’Alisani est   comparable à  Lausanne, l’Ozanne,  la  Lozère, l’Isère.  De même pour l’Aliso. Le a initial est l’article ibère. 
Le nom du Golo, de gauola,  attesté , Ascari, op . cit. , p. 373 et
suiv. , écrit d’abord  Gauola puis  Touola par attraction de Toutèla bômos, Ara Tutela, équivalent du Praesidium, et correspondant au nom d’une montagne du Niolo le Tuola,  vient du nom ibère du milan ou de l’épervier (espagnol gavilan), oiseaux qui nettoyaient les os des cadavres humains.  Le nom du Tavignano, de gavilano, (cf. Draguignan, Perpignan) vient aussi du nom de l’épervier .
Comment expliquer le nom sepagnol gavilan de l’épervier ?
Il faut partir du sanskrit çien qui présente une particularité très intéressante par rapport à son correspondant gres, iktinos, savoir le e intermédiaire, remontant à une diphtongue  ai pour ei, qui a disparu en grec comme en corse (fin). Le y de ai est devenu un l mouillé voyelle,  prononcé ilya,  tandis que le s de la consonne à appendice sifflant ks devenait v. De  l’ibère ksalyin- on a ainsi gavilano.Milano en italien, milan en français   vient de (ga) vilano, avec peut-être prolepse du n, devenu m, (ga)nilano, (ga )milano. 
Il nous faut revenir maintenant au nom francique de l’épervier, sparwari, ou le nom francique de l’épervier, spar-wari (qui a donné notre mot français épervier, l’allemand Sperber, l’italien  sparviere, l’espagnol esparavel) issu, par une série de métathèses de sparwlano, sp venant de ks et ar notant un r voyelle venant de rw, un wr  cacuminal.  A rapprocher de l’anglais raven, de  rawari, ravani, , corbeau.  
Noms ibères. Pour le nom du  Taravo, on peut  rapprocher le nom de la tribu des Tarrabenoi et sutout Taragone ( commune corse de Tavaco, de taragon, de lestrygon) chez les Cantabres espagnols et  poser un nom de serpent,  daragone (Cf. Tarascon et sa Tarasque), ou Tari beasca chez les Valaques (de basque) de Roumanie. La Navara corse   a la même origine  que la Navarre espagnole. C’est une métathèse pour narava(sca),  de tara boasca, (en basque Nafarroa),   serpent ou,  par une métaphore qu’on rencontre souvent,  rivière , basque.
Le nom de la tribu  des Gravii se retrouve dans la Gravona, de (g) vona, lit de rivière (ou  vona , col , peut-être deux paronymes ) cf. le nom de la Garumna ou Garonne, de gravona.
 Le nom du  Liamone vient de ri(s)an-vone , -vone signifiant rivière en ibère et risa venant due la racine ibère signifiant rivière adus+ suffixe –na, donnant lisanon, apparenté au grec limnè,  abri pour les bateaux qui, à Epidaure,  était sous la protection d’Artémis Limnètis,  et  au  grec limèn, bras de mer, chenal.
Le Fiumorbo et le Fiumalto ont un premier élément  latin : fiume, de flumen, fleuve.  Orbo  viendrait de son nom ancien, Ieros, Sacer,  sacré, avec attraction, du nom ibère du fleuve, orbo, cf les noms de l’Ebre, ibère et de l’Urbalaccone, le fleuve basque.
Le nom de l’Alto est obscur, même s’il a été compris au sens du latin altus,  profond. Il est à rapprocher, disent les bascophones, de Irato, nom d’une rivière espagnole (la forêt d’Iraty  dont le nom se retrouve dans le nom des fromages de brebis  basques Ossau-Iraty); et  fougeraie en basque,  irado,  fougère. On peut songer à une métathèse de orba, olta,  alto, nom des rivières en basque.
Le Celavo doit son nom aux Kilebensioi, la Balatese, de balat, zvaret de –ese suffixe ibère de rivière, de asura,   aux Balatinoi

A suivre 

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