Les
mangeurs de lotus de l’Odyssée.
L’Odyssée 9, 83-84 évoque ces mangeurs énigmatiques de lotus ; Ulysse est à Cythère (Kuthèra), selon Vinci, p . 51, le même mot que Agdèr, ou Aghdir en
Norvège, (a)k° dher) . Après dix
jours , le voilà au pays des mangeurs de lôtos (vers 83), vers interpolé tardivement: » chez ce peuple qui n’a pour mets qu’une fleur… On
prépare en hâte le repas que l’on prend sous le flanc des croiseurs. Quand on a satisfait la soif et l’appétit,
j’envoie trois de mes gens reconnaître les lieux, à quels mangeurs de pain (c’est-à-dire de
vivants) appartient cette terre, deux
hommes de mon choix, auxquels j ’avais adjoint en troisième un héraut. Mais,
à peine en chemin, mes envoyés se lient avec des lotophages qui, loin de méditer
le meurtre de nos gens, leur servent des lotus ( c’est le Léthé, fleuve de l’oubli,
de lanthanô, mais même racine
apparente que Lôtos). Or, sitôt que l’un d’eux goûte à ces lôtos de miel (c’est un effet magique), il ne
veut plus rentrer ni donner de nouvelles . Tous voudraient se fixer chez ces mangeurs de lôtos et, pleins d’oubli, ils ne songèrent plus,
ni à leur mission, ni à leur retou. (« être mort, c’est se
désintéresser », a dit un philosophe).
Ils voulaient rester avec les
Lotophages et manger du lôtos. Je dus les ramener de force, tout en pleurs, et
les mettre à la chaîne, allongés sous les bancs, au fond de leurs
vaisseaux ;Puis je fis rembarquer mes gens restés fidèles : pas de
retard ! à bord ! et vogue la galère ! J’avais peur qu’à manger
de ces fruits, les autres n’oublient aussi la date du retour. Bérard croit qu’il s’agit de dattes, d’autres du
fruit du jujubier. En effet, on a souvent traduit par trèfle , nourriture pour chevaux , le mot lôtos : Iliade, 2, 776, 14, 348, 21,351 et Odyssée, , 4, 603 Dans l’Iliade,
2, 776, le mot lôtos est utilisé
pour parler des chevaux d’Achille, qui broutent
le « trèfle », lôtôn
ereptômenoi. Les fleurs du lôtos
homérique sont dites sucrées
comme le miel, melièdéa,cf.le
grec mélilôtos, mélilot, Melilotus officinalis .
Mais je préfèrerais traduire l’expression lôtôn ereptômenoi par broutant l’avoine. En effet, lôtos vient d’un radical yaw,
nourriture pour chevaux, donnant en grec
lawtos, anglais oats de yoats , avoine,
grec aôtos, de (y)awotos , français ouate,d’abord
wadda, italien
ovatta (à remarquer l’élargissement
en - tos, comme dans oats,
lôtos, ou roitos) cf. le pluriel arabe
bata’in, de wota,arabe koton , coton, fourrure de vêtements,mais
a d’abord désigné le fruit du cotonnier d’Egypte
implanté à partir de Tartessos et de l’Atlantide et qu’on retrouve dans les
momiers, ce qui a fait croire à une importation américaine , ensemble de graines pouvant évoquer celles
de la grenade entourées de « coton »,
d’où par métonymie de voisinage le sens de flocons ou de graines d’avoine,
latin avena, de yawena (avec changement de suffixe, en –n), grec homérique zéiai, de yewya- , épeautre, grec zeidôros,
de yewey - , (terre) qui rapporte de l’épeautre, lituanien au pluriel javai, blé, sanskrit yavah, orge. D’où vient le l initial de lôtos?
Du r de roia, ou rôta, de raw°ta, à l’origine un collectif (neutre
pluriel) grains de grenade ou grenadier .
En effet, à l’origine, les
mangeurs de lôtos étaient des mangeurs de grenades, car Ulysse , qui s’est
rendu en Espagne, va interroger les morts (la nékuia du chant XI) dans ce que Homère appelle le Tartare. Dans l’antiquité déjà on disait du nom de la
ville de Tartessos, au nord de Cadix
à l’embouchure du Guadalquivir, qu’il
sonnait comme celui du Tartare.
En Espagne Ulysse s’est peut-être rendu à la
ville ibère, Liberis, de Grenade . Dans l'Antiquité, à l'époque
ibère, la ville de Grenade en Espagne se
nomme Granata, grenade . Le nom
arabo-juif est Garnata
al-yahud, qui est très semblable au nom de la ville que nous connaissons de
nos jours : c’est
une altération de Granata et non le
contraire. La barbadine tire son nom
des Barbades, la christophine de
Saint-Christophe ( on l’appelle encore chayote : le mot « chayote » est un emprunt à l'espagnol
chayote qui désigne le fruit et la plante. Chayote vient du nahuatl
chayotli qui désigne son fruit épineux. Le nahuatl chinchayote
désigne en espagnol sa racine comestible.
[]Elle est appelée saosety ou chaochety à Madagascar, chouchou au Brésil, labu siam en Indonésie, chow chow en Inde, chouchou à La Réunion à partir de la dénomination indienne chouchou de chinchayote, chouchoute en Nouvelle-Calédonie de chinchayote, pimpirela , de pipinella, cf. piper, poivre, pimprenelle,à Madère, choko en Nouvelle-Zélande et en Australie.
En Amérique du Sud, elle est connue sous les noms de chayote, chayota, tayota (par analogie avec la chair du taro), guatilla, guatila, pataste, etc ... ) .
La grenadine, avec ce même suffixe en -ine,était consommée sur l’île de Grenade aux Antilles, d’où son nom. Ce fut d’abord un vin de grenades (adjectif masculin grenadin , vin grenadin par conséquent , d’où au féminin la grenadine , pour l’alcool comme pour le jus ou le sirop) macérées et fermentées appelé encore sang-gris. La grenadine a une couleur rose-orange et non pas grise, malgré le nom sang-gris, ce qui explique le nom de sang-gris (qui vient de sang du Christ, cf. le nom de Lacryma Christi , larme du Christ, pour un vin napolitain cher à Musset) donné aussi au thé fort consommé sur les bateaux du nord . C’est une sangria coloniale, largement consommée jadis sur place ;
Quant aux îles
voisines appelées Grenadines, il
s’agit de l’archipel des Grenadines ou de l’état de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines,
car les Grenadines
sont un archipel
du sud des Antilles,
dans la mer des Caraïbes, partagé entre les États de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de la Grenade.
Leur nom grenadine
pourrait être ausi une altération du
français grenadille : à Haïti
, on trouve une même forme créole grenadia ou grenadine
pour désigner le fruit de la passion. Le mot grenadille est attesté
en 1598 et vient de l’espagnol granadilla, qui désigne le fruit
de la passion (nom savant ) ou pomme-liane (nom créole) en Calédonie, ou maracudja , mot ]venant
du tupi
mara kuya, utilisé au Brésil, encore
appelé au Venezuela
parchita . C’est [une passiflore spontanée sur l’île,
nommée grenadille, petite grenade, à cause de sa forme qui rappelle celle d’une
petite grenade et à cause des ses graines
qui rappellent celles de la grenade , même
si les botanistes, pour la distinguer d’une variété à coque très dure et vert –jaune, la qualifient de pourpre et évoquent la grenade, mais il s’agirait
alors d’une pourpre plutôt violette que écarlate.Les quatre noms de la grenade.
1 Roïtès (génitif singulier) oinos,
vin de grenade , avec des grenades fermentées comme le vin de pêche,en vente
aujourd’hui sur Internet , comme le vinaigre de grenade, chez Diosc., 5,34, roïnos, qui appartient à un grenadier, où l’on trouve l‘élargissement d’appartenance
en –n . Roïa
(roiè) vient de la racine
indo-européenne gwragh, briser, donc être
fragmentaire, grain, et nil faut la rapprocher du latin granum et
du latin
racemus , de gwragh+num , et qui
désigne la grappe de raisin (racemus donnant le mot français raisin) .La confusion plus
ou moins volontaire entre la grenade et l’avoine pour les chevaux a eu lieu entre lawtos, lôtos, mélilot ou trèfle, et rowitos,
grenade, de (gw )ragh- + suffixe en
yod et en t, attesté dans grec roîtè, de rowi- , grenade.
2 Malum granatum ou granata, pomme à grains ,
dont ,le nom, en apparence clair, vient de gratana et signifie en réalité pomme
d’Agdère ou d’Agadir en Norvège : de grata + suffixe
d’origine en –n, de gadira, gratana , granata.
3 Malum Punicum a subi l’attraction de malum phaenica, pomme pourpre, du grec phoinika, pourpre , couleur d’un palmier (« Tu sais, ma passion que , pourpre et déjà mûre, chaque grenade éclate et d’abeilles murmure »),mais
vient dAgadir en Norvège en réalité, de
(k)agadir avec suffixe
d’appartenance en –n, pakadir-nos,puis
métathèse de la nasale panika(dos). Le
u de Punica vient d’une étymologie populaire (la pomme de Tunisie).
4 Sidè, grenade
en grec, vient de sidèron, Le nom du fer,
en grec sidèros, en latin ferrum (de (si)dhérrum), vient de gadeiros (Agdère ou, en ancien norse Agdhir, forme actuelle, de Gadès- Agadir , en Norvège, à
partir de agdisos , puis , avec
prolepse du s et du i, sadisos ,
puis déplacement du a, sidaros. Le è de sidèros
est analogique des formes ioniennes. Le fer se présentait sur l’Atlantide sous l’aspect de grenaille, d’où le nom sida, les grains, pour la grenade.
La grenade et la mort : mythologie
indo-européenne.1Perséphone ; la nourriture pour les chevaux et
l’apparition de l’avoine 2 le prêtre persan.
Le grenadier est lié à
la mort parce qu’il pousse à Tartessos , donc auTartare , aux enfers, à date plus ancienne chez Hadès , à Agadès en Norvège-Atlantide (le nom de Hadès vient de Gadès) .
1)Perséphonè en grec ou Proserpina en latino-étrusque .
Hadès ou Phorcus , le dieu
des Enfers était amoureux de Perséphonè,
la fille de Dèmèter . Il l’enleva
et la séquestra aux enfers. A la fin,
Zeus ordonna à Hadès de rendre la fille à sa mère, Mais cela n’était plus
possible car, nouvelle Eve, celle-ci avait rompu le jeûne
alors qu’elle était aux
enfers. Tentée par Hadès, comme Eve par le Serpent, elle avait croqué un grain de grenade, ce qui
suffisait à la lier à tout jamais à Hadès. Zeus décida d’adoucir la peine et
décida qu’il y aurait un temps de garde alterné : un tiers de l’année sur
la terre au printemps et en été, ou la moitié
selon les auteurs, et l’autre moitié ou les deux tiers sous terre en
automne et en hiver.
2) Ceci doit représenter un
mythe aryen , car nous retrouvons chez les Perses le même lien entre la mort
et la tige de grenadier.
Le baresman
du prêtre du Feu (la forme moderne du mot est
barsom ) est un mot venant d’une racine signifiant croître, destiné aussi à favoriser magiquement la
croissance des moissons et de la végétation en général. Il se présente sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries. Le prêtre du feu,
Agni, ne s’en séparait jamais. Les
créateurs ibères des menhirs avaient représenté
la mort préalable du grain, nécessaire à sa germination, par la dalle
horizontale qui surmontait les menhirs
comme à Göbekli en Turquie actuelle il y
a quelques 10000 ans et aux Baléares, à Minorque (voir mes différents blogs sur
les menhirs).Qu’en était-il avec le
baresman ?Où la mort nécessaire comme préalable à la germination
était-elle figurée symboliquement ? Même le barsom des Parsis, forme
moderne du baresman et qui est
constitué d’herbes nouées en faisceau au
moyen d’un rameau de grenadier, réelles d’abord, puis métalliques, comporte un accessoire de nature à évoquer la mort préalable, nécessaire à toute
germination dans l’esprit des hommes du
néolithique, car le grenadier évoque les
enfers et la mort. A défaut de tige de grenadier, le prêtre du feu pouvait
utiliser une hache de pierre polie, le chermadion
homérique (Iliade,XVI, 733-740),
puis, plus tard, à l’âge de bronze,une
arme en bronze rituelle coupante :
serpe, stylet ,poignard ou épée.
3) L’introduction plus tardive du mélilot ou trèfle officinal dans le
mythe.
Göbekli en
Turquie et Gebelg-ol sur l’îlot
englouti près de Malte signifient le
sanctuaire de la Jument divine,
savoir un avatar de Cérès, et göbelkl est
parent du grec kobalos, en latin cavallus de kabalkos, qui nous a donné le français cheval. La jument ou plutôt
la déesse Cérès , en grec Perséphone
, en latin Proserpina , est associée aux céréales et
aux menhirs, si bien qu’ on retrouve ce radical dans des noms de lieux
préhistoriques riches en mégalithes
comme Gavarni , ou l’îlot
Gavrinis en Bretagne. La déesse
gauloise Epona, au nom correspondant au latin equina,
jument, dont, selon Juvénal (Satires, VIII, v. 155), on peignait l’image dans les écuries devant
des mangeoires emplies d’orge, est un
avatar de la déesse Göbekli ou de sa fille.
. Ajoutons que, le cheval portant le mort dans les cortèges, il n’est
pas étonnant que la déesse ait
également des rapports avec le monde souterrain des morts,
Selon la tradition, Mars , en grec Arès , poursuivit Cérès ou en grec Dèmètèr de
ses importunités. Celle-ci se métamorphosa en jument pour lui échapper,
mais Mars se transforma de son côté en cheval de labour et il
naquit de cette union deux enfants à l’aspect de pouliche
et de poulain : une
fille dont il était interdit de
prononcer le nom véritable (peut-être Epona, la pouliche ) et qu’on appelait
seulement la jeune fille, la Dame ou la Maîtresse, savoir la femme du dieu des morts Orcus ou Phorkus. Perséphone (le
nom, de Pherkus -éponè, signifie la
jument d’Orcus ou Phorkus), et un cheval nommé Aréion qui tire son nom de
son père Arès, dieu de la guerre grec ou Mars.
Toutefois, l’engloutissement du sanctuaire de la Jument, Gebelg-:
ol Bahar, au large de l’île de Malte,
ayant été interprété comme la
manifestation du mécontentement
de Poseidon, le dieu de la mer et des mouvements sismiques, ce phénomène
amena à modifier ces croyances : on retira à Arès la paternité
d’Aréion et de Perséphone pour en faire
honneur à Poseidon, dans l’espoir de l’apaiser,
en interdisant de surcroît de prononcer le nom de Perséphone. En ce qui
nous concerne ici, la cavale de couleur blanche qui est un avatar de Persèphone, étymologiquement « la cavale de Phorkus », amenèrent
les mythographes à remplacer la grenade,
souvenir d’Agadès en Norvège et de
Tartessos-Tartare et de Grenade en
Espagne, le grenadier dont ils ne comprenaient plus la signification, savoir rawtè en son paronyme lawtè, avoine, nourriture
pour les chevaux et les cavales comme
la jument de Hadès. Persèphone.
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