Où habitaient les Centaures ?
Hommage à Georges Dumézil , dont , à 20 ans, j’ai admiré la
thèse annexe sur le sexe des Centaures (mais j’en ai plus de 80
aujourd’hui ! ), lui qui m’écrivait à la rue d’Ulm, sur un papier dont
l’en –tête m’éblouissait :
« COLLEGE DE FRANCE
CHAIRE DE CIVILISATION- INDO-EUROPEENNE »
une lettre où
il me disait : « Je ne veux pas de disciples….
J’espère que vous n’êtes pas de ceux qui ne se
préoccupent que des voyelles et consonnes et autres mesquineries ».
J’étais à l’époque un étudiant en sanskrit à la Sorbonneà l’institut d’Etudes
Indiennes avec le professeur Minnart.
Que sont en réalité les Centaures ou
Gandharva ? Des Finnois Fervir engoncés dans leurs fourrures de martre
noire ou martre zibeline. sous-espèce Martes zibellina zibellina
(Linnaeus, 1758).
Le
nom en français de la martre ou
marte.
Il vient du germanique marthor
, à rapprocher des Myrmèkes
d’Hérodote , de mur , rat ,
et de thormeikès, la taupe homonyme de la fourmi d’Hérodote .
L’allemand Marde en dérive par
sonorisation de l’aspirée au contact du r ; l’ anglais marten , de mur ,rat , et d’un autre nom de la taupe, smintheus ,de mur(mi)nthe , avec métathèse murthen, à rapprocher du nom des Myrmidons, de mus
, rat , et de sminthiones donnant midones , qui désigne à l’origine la taupe d’Achille.
L’énigme résolue de
la fourmi chercheuse d’or chez Hérodote ( 3, 102-105)
, murmèks, murmèkos, de mus pek, rat-taupe.
Les zoologistes ont trouvé aujourd’hui
l’espèce en voie de disparition qui a tant fait jaser sur Hérodote. Il s’agit
du Rat taupe géant d'Ethiopie, encore appelé rat taupe nu, Tachyoryctes macrocéphales ; c’est le myrmex fouisseur d’ Hérodote qui, dit-il, cherche de l’or, parce
qu’il n’a pas compris l’humour des prêtres Ethiopiens : si tu as la chance
de trouver un myrmex qui est si rare, tu
trouveras des pépites d’or, ce qui est aussi rare que le myrmex.
Cet animal devenu mythique (dans les
Ethiopiques de Héliodore, livre 10, 1, 26, l ’ « or des fourmilières » (trad.
Grimal, la Pléiade,
p .
777) est un présent des ambassadeurs des Troglodytes offert à Hydaspe, roi
d’Ethiopie) a été un totem
religieux ;
ainsi, Achille est dit roi des Murmidones, des guerriers qui ont
pour totem le rat –taupe (et non pas la fourmi, latin
formica). Le mot myrmidones vient
de mur-(s) mi(n)don, mur au lieu de mus (anglais , sanskrit muh, latin mus ) qui s’explique par un s
intervocalique
comme
en latin, comme dans le grec
murmèks, anglais mole ,
néerlandais mol, français mulot
qui désignent le rat,
et sminthiones donnant midones
, qui désigne à l’origine la taupe, puis le rat,
animaux fouisseurs tous les deux. Un
Apollon maigre est appelé Smintheus en Troade.
Le
nom de la taupe est ainsi associé au nom
du rat ; la taupe, grec (a)spalax , latin talpa, métathèse de spalakwa donnant palta, par
métathèse consonantique : talpa .
Un variante grecque pour désigner la
taupe ‘existe : skalôps, de spalakwa pareillement.
Quant
à notre murmèks, rat -taupe, le mot vient de mur, rat, et d’un autre nom de la taupe, pek., devenant -mek par
assimilation du m initial ;
Le
mot latin formica avec i long, fourmi, comme le grec murmèks, murmèkos, au sens de fourmi,
s’expliquent en partant pour le latin de
thormeika donnant formica comme
pour le grec avec r voyelle, noté or, hètacisme du ei et avec assimilation par
prolepse en grec du th en m : mormika . Une confusion avec le nom des
fourmis blanches ou termites produisant
la chaleur (therm-, avec influence du
persan kermès) lorsqu’ils dévorent est
envisageable, à partir de thermika,
qui chauffe.
Les Centaures ou Gandharva,
nous dit Vinci, p. 224, 225,
226 344, dans L’origine baltique
… , habitaient d’abord une région très froide , ce qui les obligea à
émigrer vers le sud, plus chaud, en
particulier vers les îles Féroè.Vinci, p. 224, 225, 226 344, rappelle que l’Iliade, 2, 711-715, cite « les habitants de Pherae,
près du marais de Boibé (qui signifie le marais des castors ou martres, à rapprocher de l’anglais beaver,
latin beber d’origine gauloise,
ancien français bièvre) ». Les femmes, elles, portaient peut-être des fourrures de castors
et non de martre noire réservée aux
hommes.
Pherae (qui
vient du radical dher- , écorcher ) , nous dit Vinci, p. 224, dans Les origines baltiques… , peut être identifiée en Finlande, près de
Jolkla , qui rappelle le nom des l’argonaute Iolcus cité par Homère, sur la
côte entre Vaasa et Oulu , avec la moderne Vora,située
près de la rivière du Centaure Chiron , Kiron joki, non loin du lac Lappa (de lakwkwa ,grec lakkos latin
lacus, lacuna , lac) jarvi (jarvi de dherw - signifiant peau de martre, le lac des martres), analogue au marais Boebian.
Peut-être le nom de Pherae se retrouve dans le nom
actuel de la rivière Pehro (Perhonjoki)qui
coule près de Jollka. A noter que dans les mares c’est le castor et le ragondin
qui souvent pullulent, tous les deux à fourrure.
Les Centaures sont appelés habitants de Phères , de dher-
, peau écorchée, dans l’ Iliade,2,611. Jordanès, dans son Histoire des Goths (du VI e siècle),
mentionne parmi les peuples scandinaves les Fervir , dont le nom est à rattacher au radical signifiant écorcher
la peau, dhewr, et vqui seb retrouve
dans Feroé, deb dherw-oié. qui vivent près des Finnaith,
c’est-à-dire les Finns de Finlande,
les Finnois. Homère les qualifie de lachnéentas
dans l’Iliade , 2, 743, 9,548, terme qui
peut signifier engoncé dans un manteau
de fourrure, lachnè
, de vlakhsna, en grec désignant le poil épais d’un animal, lâna de vlakhsna en latin, vellus
, de velnos , grec lènos , sanskrit urna, vieux slave vlasu, sa
fourrure , sa crinière ou sa queue comme celle d’un cheval (de là le mythe
du centaure à corps de cheval) , ce qui , étant donné la latitude, paraît
tout à fait normal.
Juste avant de citer les Finnois et les Fervirs, Jordanès
mentionne les Suethans, ancêtres des Suédois,
« qui approvisionnent les Romains de fourrures
de martres par leurs exportations à travers d’autres peuples, chap. 3;
ils sont célèbres, dit-il, pour le
merveilleux noir de leurs fourrures (famosi
pellium decora nigretudine).
Il faut décomposer gandharva en
1) dharva=fervir, de dherw-
, écorcher la peau d’un animal, à fourrure , latin pellis, de dhelwis , nom de ce
peuple Fervir des îles Féroé (même radical dherw- fourrure que dans Fervir ) qu’on retrouve sous le nom de
Fenier (Fionach, Fingal) dans le
pays des Picts et des Ecossais, et aussi sous le nom de Finnaith,
de khsinidoi, , martre , et
qui originellement signifiait , par un reste de totémisme, les porteurs de fourrure de martre ;
2)
et en gan qui signifie martre , à rapprocher du grec
galéè, de gan- li avec un n voyelle
vocalisé en a en grec (ou en i en latin et en
sanskrit, comme le l ou r voyelle , li , ri à rapprocher du sanskrit girih , du latin gliis,
archaïque gliris, loir , lérot, de ganlis , du latin canis , de gsan-
pour gsin - (voir ci-dessous) , de
l’espagnol perro, de dherw-us
, chien, zorro, renard, venant aussi de dherw-,
fourrure, comme mus –tele , ce dernier élément venant
de dherw-, fourrure , littéralement rat à fourrure , donc martre , comme le rat
gondin pour gandin, rat -martre ou
myocastor..
3)
ksin , de gsin , de
dhser-, fourrure , grec iktis, iktidos, martre , différent de iktinos, loup , de i prothétique et de
l’ indo-européen ksyeinos, arménien cin, sanskrit cyenah, , de
ksieina . Le nom grec des Centaures, de ksen
tharva, est un assourdissement du même radical.
4)
Donc les peaux de martre.
Les Finnaith, c’est-à-dire les Finns,
tel est le nom de ces peuples , nom qui signifiait ceux qui portent des fourrure de
martre, de khsinidoi , animal qui avait une
signification religieuse comme le montre l’euphémisme belette, la petite belle, et le nom de finnaith ressemble au grec iktinos , martre. La consonne indo-européenne ks a donné p (pek) ou f (finnaith)
dans les langues du Nord. Les femmes,
elles, portaient peut-être des fourrures
de castors et non de martre noire
ou martre zibeline , italien zibellino,
ksinidoi, par métathèse syllabique ksidoini, sidoini, de l’hypocoristique
sidoini-bulum, sidwoibolni,
sibolini, russe sobol, polonais sabol,
latin médiéval sabellum, sable en français au sens héraldique de noir.
1 Pek , de ksein- , dhwein-
Le nom grec du renard, alopek-s,
sanskrit lopacah, latin pecu, pecus, petit
bétail, anglais fox est
à relier au mot pekan qui désigne
une martre du Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi qu’au
mot maya pek, chien, avec , dans alopeks, alo venant de salvo-, forêt, le composé signifiant chien sauvage. Les sceptiques
pourront se récrier qu’il ne s’agit de ma part que d’une hypothèse ; mais
elle est confirmée par le quechua du Pérou allpaca, dont nous avons fait alpaga et qui désigne un mammifère
parent du lama. De même, pecari, de pek-alies avec postposition du alo du grec alopex, désignant un sanglier du Brésil, est un mot de Guyane et du Venézuéla.
Le nom du Sphinx égyptien vient peut-être de
pek (de ksein ), de spink au sens
de martre , ce qui confirme l’importance religieuse totémique de ce rongeur ,
car c’est lui et non un lion (dont les
noms grecs léaina de leyaina et lis
(homérique, lion) ont été rapprochés
du latin glis et du sanskrit girih , qui est représenté selon
moi par le monument, comme ses oreilles en font foi.
Le mot semble ainsi
panaméricain. . Le nom de la chauve-souris domestique en Océanie, d’origine
ibère, signifiant renard- volant,
contient souvent cette racine pek
.
2 Fin , de
ksein- , dhwein, écorcher, peau de
martre.L
J’emprunte à Bessmertny , L’Atlantide, dans son résumé des théories de Karst, les
rapprochements suivants. :
En Amérique les peuples
Esquimaux modernes portent le nom ethnique
caucasique du type Inuk [de Finuk, cf .le nom de la fouine, car le mot fouine , bien qu’on
prétende que les fouines recherchent les fruits des hêtres, fagi,
les faînes, faginae, et que le mot
provient peut-être de fagina meles ou
mustela, , avec un o analogique de fou , dérivé de fagus, me semble ressembler par trop au français fennec, qui vient de l’arabe fanec,
de finuk ) ] ,
Ainuk (Ainou du Japon), Inach
et qu’on peut suivre jusqu’au mot maya
ninik. Dans le nord-ouest de l’Europe,
nous lui trouvons comme équivalence le nom breton-gallois Veneter, dérivé de Venet=innuit (esquimau) et nous trouvons dans l’Italie du Nord
la même dénomination chez les Vénitiens. Nous
trouvons aussi le peuple primitif des Fenier
(Fionach, Fingal) dans le pays
des Picts et des Ecossais… La population primitive de l’Irlande et de
l’Ecosse était constituée de rameaux primitifs de la race humaine
dolichocéphale esquimau-inachidienne dont le nom national était viunit, fuinik, vinachi, venachi, enachi,
simples variantes du thème général qui caractérisait les membres de la race
inachidi -ainukiche. »
Les femmes portaient peut-être des fourrures
de castors et non de martre noir ou martre zibeline
, italien zibellino, du polonais sabol, russe sobol, du latin médiéval sabellum
N. B .
L’île de Santorin, l’île en forme de centaure. Le nom antique de l'île est Théra, de même que la ville antique fondée à l'époque archaïque. Selon les auteurs anciens Hérodote ,4,147, et Pindare, Pyth. 4, 258, []son premier nom aurait été Kallisté, en français « la très belle » ou « la plus belle » , l’île de beauté qui, anciennement n’est pas la Corse. Elle aurait été rebaptisée Théra à l'époque archaïque, en l'honneur du colonisateur dorien Théras, fils d'Autésion, héros thébain mythique et descendant de Cadmos, dit Internet .Mais il est possible que Thèra soit une variante phonétique de Phéra, le nom de l’île des Centaures , avec attraction sémantique de thèr,latin fera, lituanien zveris, de ghwer, bête sauvage.
[]
Elle aurait aussi été appelée Strongylé (en grec ancien Στρογγύλη / Strongýlê, « la ronde », en raison du grand cercle que forme l'archipel de Santorin., dit Internet, mais selon Thucydide, 3,88, c’est le nom de ce qui est devenu aujourd’hui le volcan de Stromboli.
Le nom de Santorin, dérivé de celui de sainte Irène, est attesté dès le milieu du XIIe siècle (la première mention connue du nom est faite par le géographe Al Idrissi vers 1154[ toutefois , selon moi, il s’agit , comme pour le nom de Thèra, du nom des Centaures ou Gandharva, avec un a originel : c’est l’île Cantaurine.]
Après l'indépendance de la Grèce , l'île reprend officiellement le nom antique de Théra mais le nom de Santorin est toujours largement utilisé. Le nom officiel (depuis 1940[]) d'une des anciennes capitales de l'île, Pyrgos Kallistis, en français « Tour-de-Kallisté » fait référence à l'ancien nom de Kallistē.
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