Où est
située Thoulè , autrement dit Thulè ? et est-ce l’Amérique ?
Faisons d’abord
l’étymologie du toponyme grec Thoulai , Thulè,
car une surprise nous attend: le mot
vient d ’une racine qui exprime la
chaleur , ghwer+ w+ désinence , donnant thowrè
.le pays de la chaleur
, racine qu’on retrouve dans de nombreuses langues indo-européennes, et
même avec l’élargissement en digamma, par exemple le latin ferveo,bouillir, febris, de fevr-, fièvre, grec theros, été, sanskrit harah.
mais le plus souvent en –m : latin archaïque formus, chaud ,conservé par
PauL. Fest. 83, 11, éolien
phormos, chaud, grec thermos,
chaud, arménien jernum je me chauffe .
Le changement de climat et son refroidissement explique
le phénomène chose comme le nom du Groënland, dont le nom signifie le pays verdoyant, green,
vert en anglais, aujourd ’hui sous les glaces. Le grand passage du nord-ouest, aux environs du pôle, était dégagé des glaces et permettait une
navigation rapide de la Norvège vers l’Amérique du nord , ce qui n’a plus
été le cas après le réchauffement , quelque six cents ans avant l’ère
chrétienne, et a relégué l’Amérique , Thulè, dans les brumes des vagues
souvenirs à demi légendaires , puisqu’on ne pouvait plus s’y rendre
facilement pour commercer.
Thulé (en grec ancien Θούλη
/ Thoúlê) est le nom donné entre 330 et 320 av. J.-C. par l'explorateur grec Pythéas à une île qu'il présente comme la
dernière après l'archipel britannique et qu'il est le premier à
mentionner. Le terme désigne ensuite, notamment au Moyen Âge, l'Islande, le Groenland, voire une île que les contemporains croient réelle au
Nord de l'Europe (la Norvège qu’on
croit une île).Dans la Vie d'Agricola, Tacite mentionne que les équipages « la virent distinctement » (ce qui est certainement faux : il doit s’agir de l’Islande ).Vie d'Agricola, X. 6), mais « reçurent l'ordre de ne pas aller plus loin ».
Au VIe siècle, Procope de Césarée dit à propos de Thulé : « Cette île est dix fois plus grande que l'Angleterre, et en est assez éloignée. Du côté du septentrion, la plus grande partie est déserte. La partie qui est habitée contient treize peuples, commandés par autant de rois. Il y arrive une chose merveilleuse. Tous les ans vers le solstice d'été, le soleil paraît quarante jours continus sur leur horizon ; six mois après ils ont quarante jours de nuit, qui sont pour eux des jours de douleur et de tristesse, parce qu'ils ne peuvent entretenir aucun commerce »[].
« Durant l'époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l'Islande.
« Au XXe siècle, les mouvements pangermanistes (Société de Thulé) et l'écrivain français Jean Mabire associent Thulé au mythique continent d'Hyperborée qu'ils considèrent comme le « berceau » de la race aryenne.
« En 1941, la base aérienne de Thulé en Islande est nommée d'après son nom.
Enfin
Sénèque dans sa tragédie Médée, vers 374-379, écrit : « Le monde
est ouvert en tout sens, et rien plus n’est plus à sa place…L’Indien boit l’eau glacée de l’Araxe
(la Volga, ou bien l'Amou-Daria,
qui sont appelés Araxes, particulièrement dans le
premier chapitre des Enquêtes
d'Hérodote ), le Perse
boit celle de l’Elbe (en Allemagne) et
du Rhin. Un temps viendra, dans le cours
des siècles, où l’Océan élargira la ceinture du globe, pour découvrir à
l’homme une terre immense et inconnue ; la mer nous révélera de nouveaux mondes
[l’Amérique], et Thulé ne sera plus la borne de l’univers. ».
On écoute l’universitaire Jean-Noël
Michaud sur ce monologue du chœur de Médée :
« Les vers 374-379 sont célèbres car on y a vu
l’annonce de la découverte du Nouveau Monde. Et en fait on a eu raison : depuis
que la science grecque et les savants
d’Alexandrie ont établi que la terre était ronde et ont établi que le monde
connu des Grecs et des Romains ne représentait tout au plus qu’un quart de la
surface terrestre, l’Océan (grec Okeanos avec son correspondant sanskrit cité
par Bal Gangadhar, Tilak bien que le Bailly indique :
« pas d’étymologie ») a cessé, dans la pensée des savants, d’être vinculum rerum, (la chaîne qui lie les
choses de la nature) et on a supposé qu’au-delà de l’Océan, comme au sud de
l’équateur, il y avait d’autres terres, nouos
orbes. »
Michaud ajoute :
« L’Amérique existait donc, dans la pensée des
astronomes et des gens cultivés qui connaissaient leurs travaux, 1500 ans avant
qu’on ne la découvre. »
« Naviguer n’est plus une entreprise héroïque qui
requiert l’aide des dieux et un équipage de princes, n’importe qui peut
sillonner la mer, sans l’aide d’un vaisseau magique. On construit des villes
partout, l’univers s’ouvre à toutes les routes, on a des Perses au bord de
l’Elbe et des Indiens au bord de l’Araxe. La terre est le village planétaire de
nos modernes internautes. Comme il nous est difficile aujourd’hui de ne pas
donner à ces vers un sens positif, puisque même les adversaires de la
mondialisation nous expliquent qu’en réalité ils sont pour ! »
« Car l’empire romain est une mondialisation.
« Ce que disent ces vers, c’est
bien ce que l’empire est en train de réaliser à l’échelle de l’orbis Romanus : assurer la permanence
des relations maritimes, civiliser des régions sauvages en y établissant des
villes, envoyer sur le Rhin des auxiliaires syriens et sur l’Euphrate des
Espagnols. »
« Il fut hardi, le premier
navigateur qui osa fendre les flots perfides sur un fragile vaisseau, et
laisser derrière lui sa terre natale, confier sa vie au souffle capricieux des
vents, et poursuivre sur les mers sa course aventureuse, n’ayant pour barrière
entre la vie et la mort que l’épaisseur d’un bois mince et léger ! On ne
connaissait point alors le cours des astres, et l’on ne savait point encore se
régler sur la position des étoiles qui brillent dans l’espace. » Et on
avait oublié la boussole présente dans
l’Odyssée et qui guide les
Phéaciens (voir mon blog Les Phéaciens
ont inventé la boussole).
« Comme Hésiode, Rousseau ou
Kierkegaard, Sénèque célèbre l’innocence ignorante de nos pères :
« Nos pères vivaient dans des
siècles d’innocence et de pureté. Chacun alors demeurait tranquille sur le
rivage qui l’avait vu naître, et vieillissait sur la terre de ses aïeux, riche
de peu, ne connaissant de trésors que ceux du pays natal. »
Des Ibères appelés Grecs , la
tribu des Grallaïques, se sont installés en Amérique.
Plutarque, selon Vinci, The Baltic origins , p.272, dans De facie quae in orbe lunae apparet, observe : « Il y a d’autres
îles au-delà d’Ogygie [les îles Féroè] qui sont à la même distance les unes
vis-à-vis des autres que Ogygie
vis-à-vis des îles Britanniques, à cinq jours de voile ; au-delà de ces îles on atteint le grand
continent qu’entoure l’Océan Atlantique. La côte de ce continent est
habitée par des Grecs le long des
rivages d’un golfe [golfe du Saint -Laurent] qui a au moins la
taille du Meotide [grec Maeiôtidès latin Palus Maeotis qui s'étend sur une superficie de 37 600 km2,
aujourd’hui la mer d’Azov] et qui se situe
dans la mer à environ la même latitude que l’embouchure [l’effluent
disparu, aujourd’hui la dépression de Manytch qui la reliait à la mer d’Azov et à la mer Noire [ou Pont Euxin, mauvaises traductions, tant par Noire que par le grec Euxinos , de l’adjectif persan "axaïna", de ind ( -a plutôt que -ikon) ksyana, le n du nom de la plane indienne , l’indikon ou l’Inda
s’étant vocalisé en a, cf. grec kyanea, cyan, couleur de
lapis-lazuli (kuanos), couleur de la plante indienne, l’indigo, indikon, bleu foncé , par opposition au
bleu-vert , glaukon)", interprété
à tort comme axeinos, hostile aux
étrangers et devenu euxeinos par
antiphrase, accueillant aux étrangers ] de la mer Caspienne [qui
est une mer résiduelle de l’océan
disparu ou mer Paratéthys] . Ils
s’appellent eux-mêmes les Continentaux ».
Le Méotis correspond aujourd’hui à la mer d’Azov qui est elle-même un bras peu
profond de la mer Noire, précise F.
Vinci.
Mais
est-ce bien des Grecs, Graïkoi ? Plutarque a été dupe d’un paronyme, le nom
d’une tribu ibère, les Grallaïques , ou Gralléciens, ou Gallèque.
Le fretum
Gallicum qui désigne le détroit
entre Bonifacio et la Sardaigne (où il n’y a pas de Gaulois) doit se traduire par le détroit gallèque, et fait allusion à une tribu ibère,
celle des Galléciens qu’on retrouve
dans la Galice espagnole et dans la Galicie polonaise.
En Corse, le Promontoire Granicum vient de granikos, altération de
grallikon.
Hercule en Amérique
Plutarque, toujours dans De
facie quae in orbe lunae apparet, nous
apprend que les compagnons d’Hercule
ranimèrent la flamme chez les « Grecs continentaux » d’Amérique du
Nord qui avaient perdu en grande partie sur le continent américain leur
langage, leurs coutumes, et leur style de vie pour adopter ceux des Barbares.
Disons plus exactement que leur langue ibère,
parente du Grec parce que c’est une langue indo-européenne , a paru du
grec dégénéré aux compagnons doriens d’Héraklès.
Pour le langage,
intéressons-nous aux quelques formes parentes d’Europe, d’Inde et d’Amérique.
Le nom grec du renard, alopek-s,
sanskrit lopacah, latin pecu, pecus, petit
bétail, et vulpes ou lupus
anglais fox et wolf , est à
relier au mot pekan qui désigne
une martre
du Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi qu’au mot maya pek, chien, avec, dans alopeks, alo venant de salvo-, forêt, le composé signifiant
chien sauvage. Les sceptiques pourront se récrier qu’il ne s’agit de ma part
que d’une hypothèse ; mais elle est confirmée par le quechua du Pérou allpaca,
dont nous avons fait alpaga et qui
désigne un mammifère parent du lama. De même,
pecari, de pek-alies avec postposition de alo
, sauvage,identique au grec alopex, renard,désignant un sanglier du Brésil, est un mot de Guyane et du Venézuéla. Le mot semble
ainsi panaméricain. . Le nom de la chauve-souris domestique en Océanie,
d’origine ibère, signifiant renard- volant,
contient souvent cette racine pek
.
Le nom du caribou
est algonquin, et il provient du grec helaphos,
de keraphos , cerf, parent du latin cervus, de kerphos .cf. ellos, de elnos, faon, vieux –slave jeleni, balto-slave elnis, donnant élan en
français, suédois ren islandais
hreinn, allemand Reen,
donnant renne en français, moyen haut
allemand elend , aujourd’hui Elentier, arménien eln, d’un radical helen donnant
hela + élargissement en ph.
Les noms de l’Océan et de la mer en général .
Le cas de la Grèce est à
part :
Thalassa est sans
étymologie selon Chantraine et l’essai pour dériver son nom de dlonga n’a pas convaincu ; or, une
origine basque est plus que probable : l’océan, en basque, se dit ithsasso. Les noms de la Suède, mot
qui vient du nom des Suethans, ancêtres des Suédois , de sassawitha , suetha , et des la Suisse , de suissath , dérivent aussi du
basque ithsasso et signifient la
mer.
ôkeanos est aussi sans étymologie selon Chantraine dans le
Bailly. J’ai pourtant lu un mot sanskrit qui évoquait ôkeanos sous la plume de Tilak , p . 219, dans Orion ou Recherches sur l’antiquité des
Védas. C’était ashayana, océan,
exact correspondant de grec ôkeanos, de
ôkeyanos.
Varunah, dieu védique de l’océan avant une autre répartition des compétences.
L« Ica-Ona » ou « Icauna » est le nom pré-latin de la rivière Yonne. Au IIe siècle, l'Yonne se nomme Icauna ou Ica-ona, nom
dans lequel on trouve le radical hydronymique pré-celtique ic- ou ica- , suivi du
suffixe bien courant -onna,
eau ». De même pour l’Yvonne de ic vone et pour la Saône, de Sauc-onna. Ceci
nous autorise à poser un hydronyme (sawk)-
ic, plus simplement iwk,
le latin sacra ,de sikra, le grec hiera ,dorien hiara, de sikws°ra avec
r voyelle, sanskrit isirah, de siksw°ra, avec r
voyelle, siksw°ra étant abrégé en sawk .La racine des noms des cours d’eau en indo-européen est asura, cf. les noms de l’Assyrie ou de la Syrie, les pays des rivières )à l’époque, adura avec un s flottant provenant d’un ks (cf Adour, Arrou, Arara (aujourd’hui la Saône , de Sauconna . La Saône doit son nom à la déesse tutellaire Sauconna qui est le nom d’une source sacrée, , située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires et que les moines copistes ont progressivement renommé saoconna, d'où elle tire son nom de Saône, Sauconna, chez Ammien Marcelin,15,12,17 ), la Sarre, l’Yerre, de edera , l’Ozanne et Lausanne, de rausana). D’autre part, la racine von, ibère, se retrouve souvent en finale des noms de rivière, où elle signifie le lieu de passage : la Garonne, la Gravone en Corse, Vizzavone où vone désigne un col, Rhodana-von, de lausana donnant le nom du Rhône. A ceux qui m’objecteraient : qu’est-ce qui vous prouve l’existence d’un ks au lieu du s généralement admis, je répondrai en citant le nom de l’Oxus, un fleuve de la Sogdiane qui se jette dans la mer d’Aral. Il atteste d’un doublet avec sifflante, comme assez souvent en indo-européen, de auksura. Avec le suffixe dégagé plus haut , - iwk, plus -vone je peux donc reconstruire pour le sanskrit âshayana, océan, comme pour le grec ôkeyanos , ak(s)u(ra)-i(vkvo)n, donnant , avec prolepse religieuse du k(s) aukeyn, aukeyanon avec n voyelle vocalisé en an, ôkeyanos, le lieu où se jettent les rivières.
Il y a homonymie pour Varunah et Ouranos entre d’une part le nom indo-européen de l’année akwsura -ik-von,
aagrayana en sanskrit, en abrégé yôr +élargissement en –n, et du ciel, (latin aera, ère , hornus, annuel, où le h reflète le g qu’on retrouve dans le sanskrit âgrayana, grec ôra,de yora gothique jer, anglais year, scandinave jol,avestique yâre, de wesar, de wêsr, lituanien vasara, arménien garun où l’on retrouve le g de âyagrayana, printemps , latin ver ,vernus grec ear de wêsrn, que Tilak déjà cité relie à la constellation ôriôn ,ou ôariôn et au sanskrit â(g)rayana et d’autre part le nom indo-européen de la mer. Le nom de l’aurore, l’étoile du matin, grec attique éôs ,ionien èôs, éolien auôs , corcyréen âwôs, dorien âôs, de âusôs , de (kw)a(s)ura donnant oausura, avec r voyelle vocalisé en or ,puis en o,âusuor, âusô+s , le s étant un morphème de nominatif, avec amuïssement du s intervocalique âuôs , d’où la forme éolienne, auôs , avec disparition du digamma en dorien âôs et en ionien èôs, attique avec abrègement du è long (loi d’Ostoff)..
Le latin aurôra , de (k)wasura donnant ausura, puis par rhotacisme aurura, avec r voyelle vocalisé en or auruora, aurôra. Peut-être aussi le couchant, le soir participent-ils au même radical, grec hespera, latin vesper , l’étoile du soir, de kwasura, avec métathèse du kw initial uskwer , r voyelle vocalisé en er, u°sper .
Mais cette homonymie n’est pas fortuite, elle est ou plutôt fut sémantique . Je m’étonnais que Okéanos n’ait pas sa constellation éponyme, mais en réalité il l’a sous le nom de Sirius , grec seirios , brûlant, la Canicule et l’avait sous le nom d’Oarion (âgrayana ) dont l’apparition marquait le début de l’année et les sacrifices qui saluent son arrivée . De là l’homonymie entre le nom de l’année et celui de l’océan.
Commençons par celui-ci : si Ouranos est un dieu grec de l’océan, dont il est le père, il est possible de dériver son nom comme celui de Varunah, dieu de l’océan à l’époque védique, de asura-von , avec métathèses religieuses du u de asura à l’initiale , du v de von et du n de von , varuna , l’endroit où vont les rivières (indo-européen asura).
Ouranos , de asura-von, en tant que dieu de l’océan , est un doublet grec tant de Okéanos que de Varunah , comme Soranus ou Saturnus en sont l’équivalent romain . Platon nous dit dans le Timée, 40, c, que Oceanos est le fils de Ouranos, car les mythographes grecs ne savaient plus que faire de ce doublet d’Océanos.
Mais il est possible aussi de dériver ce nom divin d’Ouranos du nom de l’année indo-européenne , du ciel et de la constellation Orion, comme le veut Tilak : Ouranos viendrait alors de Oariôn, de yoarnos , de yôr avec r voyelle noté ar, +élargissement en –n, mais non varunah, , qui reste étymologiquement le dieu de l’océan et lié à Ouranos si ce dernier est aussi le dieu de la mer .
Mer de Kronos dans le nord de (au)k(su)r(a-v)on-os
à ne pas confondre avec chronos
avec h, le temps, où Kronos comme Egée signifie la mer ,le lieu des rivières. Ouranos ,
avec une faucille , en grec drépanon,
que lui avait donnée sa mère Gaïa , la Terre ,
trancha dans ce qui est devenu la mer
de Kronos les testicules de son père
et les jeta dans une partie de’ celle-ci, la mer Blanche qui n’est pas sans évoquer le fameux barattement de la
mer de lait d’où le cosmos est sorti.
La dérivation de
l’étrusco-romain Saturnus , de (au)ksur(a-v)on est plus difficile : si urnus s’explique comme ouranos , sat qui a exercé une attraction sémantique suffisante pour que ce dieu de l’océan à l’origine (ou
du ciel) exerce ses compétences dans l’agriculture des semailles (latin satus , sata, semences), doit
s’expliquer par le ks devenu initial
qui s’est dentalisé en ts, avec prolepse de la sifflante st et formation de voyelle d’appui sat .
Sôranus
, de auksura-von est un dieu adoré dans le nord de Rome,dans le
Samnium (de sabnium) chez les Sabins, au sommet du mont Soracte., par les Hirpi
Sorani , des prêtres déguisés en loup (hirpi,ou
mieux sans h, irpi, de ilp
, de ilkw, équivalent des lupi romains cf .
sanskrit vrikah, grec lukos , en grec , en lycien et en latin
, vocalisme u du r voyelle, tandis qu’en sanskrit , en lycien et en sabin, vocalisme i , ir, du r) qui dansaient pieds nus sur des charbons ardents en de certaines
cérémonies. Pour ceux qui n’y croiraient pas, j’ai moi-même participé avec des
Polynésiens à des danses du feu, à la nuit, sur des cailloux chauffés à blanc
pendant un après-midi et après le guide j’ai marché nu –pied sur ces pierres sans
me brûler, avec une ronde d’autres curieux, parce que nous avions le coeur pur,
nous a dit le chaman tahitien. Je
n’explique rien, je constate.
Sôranus est
l’équivalent sabin de Saturnus et
dérive , avec prolepse du s de ks, de au(ksu)ra-(vo)n , sauranos, le dieu de l’océan, puis du début de l’année avec la cérémonie des Lupercales , équivalent de la danse du feu des irpi.
Une curieuse cérémonie d‘origine
étrusque : les Lupercales.
Les
Lupercales
sont le lavage des fautes par le lait d’une
chèvre sacrifiée. II y a association de l’étrusque lu
à rapprocher du latin lavô,
lautus , laver, effacer ,
baptiser,faire oublier (obliviscor ou linô, effacer une tache en frottant) ,grec
luô, loô, loueô, et de l’étrusque perca, de
kwrka , chèvre, avec r voyelle noté er
et labio-vélaire initiale (cf. latin capra, également de kwrka,
grec tragos, cf. tragédie, avec r
voyelle vocalisé en ra, de kwrk-,
trag-, allemand hirsh, cerf, gallois iwrch,
gazelle , chevreuil, grec dorx,
dorkos zorkas , génitif zorkados,, de kwrk-, cf .latin cervus, par métathèse, de kerkw-, dialecte sabin hircus, de kwrk , r voyelle étant vocalisé en ir, bouc, gaulois bucco, de kvuk,kapros, porc aper,apri, sanglier ) . Les mots grecs aix, gén. aigos, chèvre , bouc, agis, aigidos, égide, bouclier d’Athèna en peau de chèvre viennent de r vocalisé en ir et de asura , airk. Les prêtres, aux des de février, 13 février (février
, de dhegwr-, purifier)est le mois des purifications, après lequel on désigne
le roi), nus, faisaient le tour du Palatin,
en flagellant , avec des lanières taillées dans la peau d’une chèvre qu’ils
venaient d’immoler, les femmes qu’ils pouvaient rencontrer pour les rendre
fécondes. Avant cette procession, le prêtre,
après avoir immolé la chèvre, touchait le front des Luperques avec son couteau
sanglant et la trace du sang était
essuyée avec un flocon de laine imbibée de lait. Le flocon se dit en latin floccus , grec krosk, krokè, flocon rond, galet rond comme la pierre qui, avant le
fer du couteau devait servir au sacrifice. hostia
signifie la victime expiatoire en latin et vient d’un verbe signifiant
frapper , avec une aspirée à sifflante
devenue st en latin : hostia de ghwokhs-, hots-ia , cf. hostis,
l’ennemi, celui qu’on hait, ou t en
grec , ghwokhs -, tuptô , de ghwukhs
devenu tupt- , sanskrit tupati, stupeô en latin. Or,le flocon de laine, se dit en grec krox , krokè, qui, comme le latin floccus,
flocon de laine, vient de khrok-.
J’emprunte
à Varenne, Zarathoushtra et la tradition
mazdéenne, p.150 : « Purifié, le roi Vishtâspa se vit ravi au
ciel à l’occasion d’un sacrifice offert par
Zarathousthra . A côté des
drâono (darum) (petites hosties rondes faites avec du pain
azyme), le prophète avait consacré le vin et lorsqu’il invita le roi à le
boire, celui-ci, l’ayant consommé, tomba en extase. » draôno vient précisément du radical de février, februatio, mot étrusque désignant la purification d’une faute
sur une chèvre « émissaire »,de
dhweghwr-, par métathèse dhweghrw,
comme dârum,de dhewerum,avec r voyelle
vocalisé en er, équivalent
du latin pûrum, de dhwoghwr-,avec r voyelle vocalisé en or, donc de pwor, puor-us, ce qui explique le u long. Le mot persan draôno s’explique par drawoerno, avec r voyelle vocalisé d’abord en ra,
puis en en er ,avec un élargissement en –no .
Le grec kathairos,
éolien kotharos, dorien katharos, s’expliquent par dhweghw
r voyelle noté or en éolien, ar en
dorien, ir en attique, à partir de dhwoghwr-.
Les
Luperques devaient, à ce moment, éclater d’un rire sardonique rituel. Le
sacrifice exigeait aussi l’immolation d’un chien.
Les mots lac, rivière, chemin
pou lieu de passage (grec pontos, ou patos avec n vocalisé en a et signifiant chemin, route, ibère von), marais, eau salée, parfois avec le nom du riverain (les basques
le plus souvent) donnent l’ampleur des variations des thèmes.
Quoi qu’il en soit, on
néglige trop le sanskrit aujourd’hui et
les livres de Tilak fourmillent
d’étymologies, comme celle d’Orpheus
, du sanskrit Rbhu, avec un r voyelle
vocalisé or
en grec , cf .aussi le nom des
Elfes , allemand et anglais Elf,
de elph , el notant
le l voyelle
En islandais, c’est le mot aegir
que nous trouvons, avec son pendant latin, aequor, surface plane, et son pendant grec dans le toponyme de Aigeus
qui donne son nom à la mer Egée et
le nom aiges, vagues , arménien aic au sens de vagues également, ainsi
que l’homérique aigialos , grève. Le
nom du détroit de Skagerrak entre le Danemark
et la Norvège est intéressant car il
vient de (ba)ska [basque, cf Scan-dinavie de euskalduna,(eu)skand°nav -, basque et le nom de la langue basque, l’ euskara , euskalduna ayant donné le
mot basque, de (e)v °sk ] et de gerrak, de ghairrak, métathèse syllabique de (k)aeghir, mer , à rapprocher de l’irlandais fairage, mer, qui doit
se décomposer en fairak, ghairak, de ghwairak.
En féroien, on a sjatgvur , de sjat, ba(sjat), basque et
de gvur, mer, ce dernier venant de ghwor et à rapprocher de aequor, aigeus, aegir ; en gothique
saws ; en anglais sea, viennent pareillement de (ba) skyaw. En maltais, bahar , de asura, uasar , bahar, , en persan dara, en kurde, Dera,
rivière, à rapprocher de Adour , Doubs de latin Dubis
, de (a)duw°sa , doub°s,
ou de Daro, Daria (Amou –Daria,
Syr-Daria) ou Djero , radical asura, adura, adaro, daro, donnant
aussi (mer d’) Aral, de asul , arul, ou, en slave, Azov , de
asur.
Enfin le latin mare vient de asura donnant arar ou aral avec un m de pluriel.
Mer Rouge est
une traduction directe du grec Erythra Thalassa (Ἐρυθρὰ Θάλασσα) et du
latin Mare Rubrum. Les Hébreux la nommaient « mer d'Édom » (ou
« mer des Éduméens », adom signifiant « rouge » en
hébreu), les Turcs, Kızıldeniz, Kızıl signifiant rouge. Les
Romains la nommaient pour leur part Sinus arabicus (le « golfe
Arabique »). L'écrivain latin Quinte-Curce dans l'Histoire d'Alexandre
le Grand, en décrivant le paysage que ce dernier traverse durant le périple
qui le mènera jusqu'en Inde, parle de la mer Rouge en expliquant ce qui
suit : « Son nom lui vient du
roi Erythrus ; c'est pourquoi les ignares croient que ses eaux sont
rouges ». Selon lui, le nom de la mer provient du roi des contrées
avoisinantes, tandis qu'en grec le terme erythros signifie rouge, d'où
confusion. Je préciserai : non du roi, mais des habitants jugés sauvages, raudra en sanskrit.
Le nom du dieu rudrá- se superpose
exactement à l'adjectif latin rullus (de rudlus, dérivé de ruds,
la campagne) , rustre. La
forme adjectivale sanskrite raúdra- renvoie à « ce qui est sauvage », c'est-à-dire « non
ordonné », « in-culte ». Il s'agit « de ce qui n'appartient pas au domaine arya, ce qui n’a pas
été dompté, ce dont on n'a pas pris possession en l'ordonnant comme la terre étrangère conquise et qui
deviendra propice au clan lorsqu'elle sera sacralisée par les rites
d’ordonnancement, en la délimitant, en la fertilisant puis en la cultivant,
lui faisant ainsi perdre sa nature sauvage, non maîtrisée, dangereuse, sa
nature rudraïque. » La mer Erythrée ou le pays appelé l’Erythrée peut se traduire par la mer des Sauvages et renvoie donc, à l’origine, à la notion de
sauvage, non civilisé pour les Aryens, entendons les populations noires qui
habitent le littoral jusqu’à Ceylan . [
Quant à
l’hypothèse du symbolisme par les couleurs des points cardinaux, rouge indiquant le sud,
c’est inverser les choses : en
réalité, c’est la mer prétendue rouge
par confusion quoi a inspiré l’attribution de la couleur rouge au sud .
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