mardi 21 juillet 2020

Où est située Thoulè , autrement dit Thulè ? et est-ce l’Amérique


 Où est située Thoulè , autrement dit Thulè ? et est-ce l’Amérique ?
 Faisons d’abord l’étymologie du toponyme grec  Thoulai ,  Thulè, car une surprise nous attend:  le mot vient d ’une racine qui  exprime la chaleur ,  ghwer+ w+ désinence , donnant thowrè .le pays de la  chaleur  , racine qu’on retrouve dans de nombreuses langues indo-européennes, et même avec l’élargissement en digamma, par exemple le   latin ferveo,bouillir,  febris, de fevr-, fièvre, grec theros, été, sanskrit harah. mais le plus souvent en –m : latin archaïque formus,  chaud ,conservé par PauL. Fest. 83, 11,   éolien phormos,  chaud,  grec thermos, chaud, arménien jernum  je me chauffe .
Le changement de climat et son refroidissement explique le phénomène  chose comme le nom du Groënland, dont le nom signifie  le pays verdoyant,  green, vert en anglais, aujourd ’hui sous les glaces. Le grand passage du nord-ouest, aux environs du  pôle,  était dégagé des glaces et permettait une navigation rapide de la Norvège vers l’Amérique du nord , ce qui n’a plus été le cas après le réchauffement , quelque six cents ans avant l’ère chrétienne, et a relégué l’Amérique , Thulè, dans les brumes des vagues souvenirs à demi légendaires , puisqu’on ne pouvait plus s’y rendre facilement pour commercer.
 Thulé (en grec ancien Θούλη / Thoúlê) est le nom donné entre 330 et 320 av. J.-C. par l'explorateur grec Pythéas à une île qu'il présente comme la dernière après  l'archipel britannique et qu'il est le premier à mentionner. Le terme désigne ensuite, notamment au Moyen Âge, l'Islande, le Groenland, voire une île que les contemporains croient réelle au Nord de l'Europe (la Norvège qu’on croit une île).

Internet écrit : « Les rares éléments écrits de Pythéas parvenus jusqu'à nous ne nous permettent pas aujourd'hui d'identifier Thulé avec certitude. Certains auteurs ont avancé l'hypothèse qu'il s'agissait des îles Féroé, des Îles Lofoten et même du Groenland mais compte tenu des indications de Pythéas, il s'agit plus vraisemblablement de l'Islande voire de la Norvège qui pouvait à l'époque être considérée comme une île. Pythéas n'indique pas avoir atteint Thulé[]. Il révèle simplement qu'elle est située à six jours de navigation depuis la Grande-Bretagne ; à des latitudes proches du cercle polaire. Au IIe siècle av. J.-C., Antoine Diogène écrit Les Merveilles d'au-delà de Thulé (Tα υπερ Θoυλην απιστα), un ouvrage relatant ses voyages à Thulé et ailleurs. Pline l'Ancien précise que des navires partent des îles de Nérigon (le nom actuel de la Norvège est « Norge » en norvégien bokmål et « Noreg » en norvégien nynorsk. Les formes en nynorsk et en vieux norrois sont similaires à un mot same signifiant « le long de la côte » ou « le long de la mer », écrit « nuorrek » en same contemporain. La mer se dit  n-orrege,  cf. fairage en féroien et gerrak  dans skagerrak, un duel en –ak, le nom du détroit , les deux mers basques de chaque côté du détroit  et la  Norvège) et de Scandie ( Scandinavie) pour Thulè.[]Chez les Romains, Extrema ou Ultima Thule désigne la limite septentrionale du monde connu. Ptolémée le situe au 63° N de latitude dans son ouvrage Géographie.
Dans la Vie d'Agricola, Tacite mentionne que les équipages « la virent distinctement » (ce qui est certainement faux : il doit s’agir de l’Islande ).Vie d'Agricola, X. 6), mais « reçurent l'ordre de ne pas aller plus loin ».
Au VIe siècle, Procope de Césarée dit à propos de Thulé : « Cette île est dix fois plus grande que l'Angleterre, et en est assez éloignée. Du côté du septentrion, la plus grande partie est déserte. La partie qui est habitée contient treize peuples, commandés par autant de rois. Il y arrive une chose merveilleuse. Tous les ans vers le solstice d'été, le soleil paraît quarante jours continus sur leur horizon ; six mois après ils ont quarante jours de nuit, qui sont pour eux des jours de douleur et de tristesse, parce qu'ils ne peuvent entretenir aucun commerce »[].
« Durant l'époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l'Islande.
« Au XXe siècle, les mouvements pangermanistes (Société de Thulé) et l'écrivain français Jean Mabire associent Thulé au mythique continent d'Hyperborée qu'ils considèrent comme le « berceau » de la race aryenne.
« En 1941, la base aérienne de Thulé en  Islande est nommée d'après son nom.
Enfin Sénèque dans sa tragédie Médée, vers 374-379, écrit : « Le monde est ouvert en tout sens, et rien plus n’est plus  à sa place…L’Indien boit l’eau glacée de l’Araxe (la Volga, ou bien l'Amou-Daria, qui sont  appelés  Araxes, particulièrement dans le premier chapitre des Enquêtes d'Hérodote ), le Perse boit celle de l’Elbe (en Allemagne)  et du Rhin. Un temps viendra, dans le cours des siècles, où l’Océan élargira la ceinture du globe, pour découvrir à l’homme une terre immense et inconnue ; la mer nous révélera de nouveaux mondes [l’Amérique], et Thulé ne sera plus la borne de l’univers. ».
On écoute l’universitaire Jean-Noël Michaud sur ce monologue du chœur de Médée :

« Les vers 374-379 sont célèbres car on y a vu l’annonce de la découverte du Nouveau Monde. Et en fait on a eu raison : depuis que la science grecque et les savants d’Alexandrie ont établi que la terre était ronde et ont établi que le monde connu des Grecs et des Romains ne représentait tout au plus qu’un quart de la surface terrestre, l’Océan (grec Okeanos avec son correspondant sanskrit cité par  Bal Gangadhar,  Tilak bien que le Bailly indique : « pas d’étymologie ») a cessé, dans la pensée des savants, d’être vinculum rerum, (la chaîne qui lie les choses de la nature) et on a supposé qu’au-delà de l’Océan, comme au sud de l’équateur, il y avait d’autres terres, nouos orbes. »
 Michaud ajoute :
« L’Amérique existait donc, dans la pensée des astronomes et des gens cultivés qui connaissaient leurs travaux, 1500 ans avant qu’on ne la découvre. »
 « Naviguer n’est plus une entreprise héroïque qui requiert l’aide des dieux et un équipage de princes, n’importe qui peut sillonner la mer, sans l’aide d’un vaisseau magique. On construit des villes partout, l’univers s’ouvre à toutes les routes, on a des Perses au bord de l’Elbe et des Indiens au bord de l’Araxe. La terre est le village planétaire de nos modernes internautes. Comme il nous est difficile aujourd’hui de ne pas donner à ces vers un sens positif, puisque même les adversaires de la mondialisation nous expliquent qu’en réalité ils sont pour ! »
 « Car l’empire romain est une mondialisation. 
« Ce que disent ces vers, c’est bien ce que l’empire est en train de réaliser à l’échelle de l’orbis Romanus : assurer la permanence des relations maritimes, civiliser des régions sauvages en y établissant des villes, envoyer sur le Rhin des auxiliaires syriens et sur l’Euphrate des Espagnols. »
« Il fut hardi, le premier navigateur qui osa fendre les flots perfides sur un fragile vaisseau, et laisser derrière lui sa terre natale, confier sa vie au souffle capricieux des vents, et poursuivre sur les mers sa course aventureuse, n’ayant pour barrière entre la vie et la mort que l’épaisseur d’un bois mince et léger ! On ne connaissait point alors le cours des astres, et l’on ne savait point encore se régler sur la position des étoiles qui brillent dans l’espace. » Et on avait oublié la boussole présente dans  l’Odyssée et qui guide les Phéaciens (voir mon blog Les Phéaciens ont inventé la boussole).
« Comme Hésiode, Rousseau ou Kierkegaard, Sénèque célèbre l’innocence ignorante de nos pères :
 « Nos pères vivaient dans des siècles d’innocence et de pureté. Chacun alors demeurait tranquille sur le rivage qui l’avait vu naître, et vieillissait sur la terre de ses aïeux, riche de peu, ne connaissant de trésors que ceux du pays natal. »
 Des Ibères appelés Grecs ,  la tribu des   Grallaïques, se sont installés en Amérique.
Plutarque, selon Vinci, The Baltic origins , p.272, dans De facie quae in orbe lunae apparet,  observe : « Il y a d’autres îles au-delà d’Ogygie [les îles Féroè] qui sont à la même distance les unes vis-à-vis des autres  que Ogygie vis-à-vis des îles Britanniques, à cinq jours de voile ; au-delà de ces îles on atteint le grand continent qu’entoure l’Océan Atlantique.  La côte de ce continent est habitée par des Grecs le long des rivages d’un golfe [golfe du Saint -Laurent] qui a au moins la taille du Meotide  [grec  Maeiôtidès latin Palus Maeotis qui s'étend sur une superficie de 37 600 km2, aujourd’hui la mer d’Azov] et qui se situe  dans la mer à environ la même latitude que l’embouchure  [l’effluent  disparu, aujourd’hui la dépression de Manytch  qui la reliait à la mer d’Azov et à la mer Noire [ou Pont Euxin, mauvaises traductions, tant par Noire que par le grec Euxinos  , de l’adjectif  persan "axaïna", de ind ( -a  plutôt que -ikon) ksyana, le n  du nom de la plane indienne , l’indikon  ou l’Inda s’étant vocalisé en a, cf. grec kyanea, cyan,  couleur de lapis-lazuli (kuanos),  couleur de la plante indienne, l’indigo, indikon, bleu foncé , par opposition au bleu-vert , glaukon)", interprété à tort comme axeinos, hostile aux étrangers et devenu euxeinos par antiphrase, accueillant aux étrangers ] de la mer Caspienne  [qui est une mer résiduelle de l’océan disparu  ou mer Paratéthys] . Ils s’appellent eux-mêmes les Continentaux ». Le Méotis correspond aujourd’hui à la mer d’Azov qui est elle-même un bras peu profond de la mer Noire,  précise F. Vinci.
  Mais  est-ce bien des Grecs, Graïkoi  ?  Plutarque a été dupe d’un paronyme, le nom d’une tribu ibère, les  Grallaïques , ou Gralléciens, ou  Gallèque.  
Le   fretum Gallicum qui désigne le détroit entre Bonifacio et la Sardaigne (où il n’y a pas de Gaulois)  doit se traduire par le détroit gallèque,   et fait allusion à une tribu ibère, celle des Galléciens qu’on retrouve dans la Galice espagnole et dans la Galicie polonaise.
En Corse, le Promontoire Granicum vient de granikos, altération de grallikon.

Hercule en Amérique  
Plutarque, toujours  dans De facie quae in orbe lunae apparet, nous apprend  que les compagnons d’Hercule ranimèrent la flamme chez les « Grecs continentaux » d’Amérique du Nord qui avaient perdu en grande partie sur le continent américain leur langage, leurs coutumes, et leur style de vie pour adopter ceux des Barbares. Disons plus exactement  que leur langue ibère, parente du Grec parce que c’est une langue indo-européenne  , a paru du  grec dégénéré aux compagnons doriens d’Héraklès.
Pour le langage, intéressons-nous aux quelques formes parentes d’Europe, d’Inde et d’Amérique.
Le nom grec du renard, alopek-s, sanskrit lopacah, latin pecu, pecus, petit bétail, et vulpes ou lupus   anglais fox et wolf , est à relier au mot pekan qui désigne une  martre du Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi qu’au mot maya pek,  chien, avec, dans alopeks,  alo venant de salvo-, forêt, le composé signifiant chien sauvage. Les sceptiques pourront se récrier qu’il ne s’agit de ma part que d’une hypothèse ; mais elle est confirmée par le quechua du Pérou allpaca, dont nous avons fait alpaga et qui désigne un mammifère parent du lama. De même,  pecari, de pek-alies avec postposition  de alo , sauvage,identique  au grec alopex, renard,désignant un  sanglier du Brésil, est un  mot de Guyane et du Venézuéla. Le mot semble ainsi panaméricain. . Le nom de la chauve-souris domestique en Océanie, d’origine ibère, signifiant renard- volant,  contient souvent cette racine pek .
Le nom du  caribou est algonquin, et il  provient du  grec helaphos, de keraphos , cerf, parent du latin cervus, de kerphos .cf. ellos, de elnos, faon, vieux –slave jeleni, balto-slave elnis, donnant élan en français,  suédois ren islandais hreinn,  allemand Reen, donnant renne en français, moyen haut allemand elend , aujourd’hui Elentier, arménien eln, d’un radical helen donnant hela + élargissement en ph.
Les noms de l’Océan et de la mer en général .
Le cas de la Grèce est à part :
Thalassa est sans étymologie selon Chantraine et l’essai pour dériver son nom de dlonga n’a pas convaincu ; or, une origine basque est plus que probable : l’océan, en basque,  se dit ithsasso. Les noms de la Suède, mot qui vient du nom des  Suethans, ancêtres des Suédois , de sassawitha ,  suetha , et  des la Suisse , de suissath , dérivent  aussi du basque  ithsasso et signifient  la mer.  
ôkeanos est aussi sans étymologie selon Chantraine dans le Bailly. J’ai pourtant lu un mot sanskrit qui évoquait ôkeanos sous la plume de Tilak , p . 219, dans Orion ou Recherches sur l’antiquité des Védas. C’était ashayana, océan, exact correspondant de grec ôkeanos, de ôkeyanos.


Varunah, dieu védique de l’océan avant une autre répartition des compétences.
L« Ica-Ona » ou « Icauna » est le nom pré-latin de la rivière Yonne. Au IIe siècle, l'Yonne se nomme Icauna ou Ica-ona, nom dans lequel on trouve le radical hydronymique pré-celtique ic- ou ica- , suivi du suffixe bien courant -onna, eau ». De même pour l’Yvonne de ic vone et pour la Saône, de Sauc-onna. Ceci nous autorise à poser un hydronyme (sawk)- ic, plus simplement iwk, le latin sacra ,de sikra,  le grec hiera ,dorien hiara, de sikws°ra  avec r voyelle,  sanskrit isirah, de siksw°ra,  avec r voyelle, siksw°ra  étant abrégé en sawk .
 La racine des noms des  cours d’eau en indo-européen est asura, cf. les noms de l’Assyrie ou de la Syrie, les pays des rivières )à l’époque,  adura avec un s flottant provenant d’un ks (cf Adour, Arrou, Arara (aujourd’hui la Saône , de Sauconna . La Saône doit son nom à la déesse tutellaire Sauconna  qui est le nom d’une source sacrée, , située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires et  que les moines copistes ont progressivement renommé saoconna, d'où elle tire son nom de Saône, Sauconna, chez Ammien Marcelin,15,12,17  ),  la Sarre, l’Yerre, de edera , l’Ozanne et Lausanne, de rausana). D’autre part, la racine von, ibère, se retrouve souvent en finale des noms de rivière, où elle signifie le lieu de passage : la Garonne, la Gravone en Corse, Vizzavone vone désigne un col, Rhodana-von, de lausana  donnant le nom du Rhône.  A ceux qui m’objecteraient : qu’est-ce qui vous prouve l’existence d’un ks au lieu du s généralement admis, je répondrai en citant le nom de l’Oxus, un  fleuve de la Sogdiane qui se jette dans la mer d’Aral. Il atteste d’un doublet avec sifflante, comme assez souvent en indo-européen, de auksura. Avec le suffixe dégagé plus haut  ,  - iwk, plus -vone je peux donc reconstruire pour le sanskrit âshayana, océan, comme pour le grec  ôkeyanos ,   ak(s)u(ra)-i(vkvo)n, donnant , avec prolepse religieuse du k(s) aukeyn, aukeyanon avec n voyelle vocalisé en an, ôkeyanos, le lieu où se jettent les rivières.
Il y a homonymie pour Varunah et Ouranos  entre d’une part le nom indo-européen de l’année akwsura  -ik-von,
aagrayana en sanskrit,  en abrégé  yôr +élargissement en –n, et  du ciel,  (latin aera, ère , hornus, annuel, où le h reflète le g qu’on retrouve dans le sanskrit âgrayana, grec ôra,de yora gothique jer,  anglais  year, scandinave jol,avestique  yâre,   de wesar, de wêsr, lituanien vasara, arménien garun où l’on retrouve le g de âyagrayana, printemps , latin ver ,vernus  grec ear   de wêsrn,   que Tilak déjà cité  relie à la constellation ôriôn ,ou ôariôn  et au sanskrit â(g)rayana  et d’autre part  le nom indo-européen de la mer. Le nom de l’aurore, l’étoile du matin, grec attique éôs ,ionien èôs,  éolien auôs , corcyréen âwôs, dorien âôs,  de âusôs , de (kw)a(s)ura donnant oausura, avec r voyelle vocalisé en  or  ,puis en o,âusuor, âusô+s , le s étant un morphème de nominatif, avec amuïssement du s intervocalique âuôs , d’où la forme éolienne, auôs , avec disparition du digamma en dorien âôs et en ionien èôs,   attique avec abrègement du è long (loi d’Ostoff)..
Le  latin aurôra , de (k)wasura donnant ausura, puis par rhotacisme  aurura, avec r voyelle vocalisé en  or   auruora, aurôra. Peut-être aussi le couchant, le soir participent-ils au même radical, grec hespera, latin vesper , l’étoile du soir, de kwasura, avec métathèse du kw initial  uskwer , r voyelle vocalisé en er, u°sper .
Mais cette homonymie n’est pas fortuite, elle est ou plutôt fut sémantique . Je m’étonnais que Okéanos n’ait pas sa constellation éponyme, mais en réalité il l’a sous le nom de Sirius , grec seirios , brûlant, la Canicule  et l’avait sous le nom d’Oarion (âgrayana )  dont l’apparition marquait le début de l’année et les sacrifices qui saluent son arrivée . De là l’homonymie entre le nom de l’année et celui de l’océan.
 Commençons par celui-ci : si Ouranos est un dieu grec  de l’océan, dont il est le père, il est possible de dériver son nom comme celui de Varunah, dieu de l’océan à l’époque védique,  de asura-von , avec métathèses  religieuses  du u de asura à l’initiale , du v de von et du n  de von , varuna  , l’endroit où vont les rivières (indo-européen asura).
Ouranos , de asura-von,  en tant que dieu de l’océan ,    est un doublet grec tant de Okéanos que de Varunah , comme Soranus ou Saturnus en sont l’équivalent romain . Platon nous dit dans le Timée, 40, c,  que  Oceanos est le fils de Ouranos, car les mythographes grecs ne savaient plus que faire de ce doublet d’Océanos.
Mais il est possible aussi de dériver ce nom divin d’Ouranos du nom  de l’année indo-européenne , du ciel et de la constellation Orion, comme le veut Tilak : Ouranos viendrait alors de Oariôn, de yoarnos , de yôr avec r voyelle noté ar, +élargissement en –n, mais non varunah, , qui reste étymologiquement le dieu de l’océan  et lié à Ouranos si ce dernier est aussi le dieu de la mer . 
Mer de Kronos  dans le nord  de (au)k(su)r(a-v)on-os  à ne pas confondre avec chronos avec h, le temps,  où Kronos comme Egée signifie la mer ,le lieu des rivières. Ouranos , avec une faucille , en grec drépanon, que lui avait donnée sa mère Gaïa , la Terre ,  trancha dans ce qui est devenu la mer de Kronos  les testicules de son père et les jeta dans une partie de’ celle-ci, la mer Blanche qui n’est pas sans évoquer le fameux barattement de la mer de lait d’où le cosmos est sorti.
 La dérivation de l’étrusco-romain Saturnus , de (au)ksur(a-v)on  est plus difficile : si urnus s’explique comme ouranos , sat qui a exercé une attraction sémantique suffisante  pour que ce dieu de l’océan à l’origine (ou du ciel) exerce ses compétences dans l’agriculture des semailles (latin satus , sata, semences), doit s’expliquer par le ks devenu  initial qui  s’est dentalisé en ts, avec prolepse de la sifflante st et formation de voyelle d’appui  sat .
  Sôranus , de auksura-von  est un dieu adoré dans le nord de Rome,dans le Samnium (de sabnium) chez les Sabins, au sommet du mont Soracte., par les Hirpi Sorani , des prêtres déguisés en loup (hirpi,ou mieux sans h, irpi,  de ilp , de ilkw,  équivalent des lupi  romains cf . sanskrit vrikah, grec lukos , en grec , en lycien et en latin , vocalisme u du r voyelle, tandis qu’en sanskrit  , en lycien et en sabin, vocalisme i , ir, du r) qui dansaient pieds nus sur des charbons ardents en de certaines cérémonies. Pour ceux qui n’y croiraient pas, j’ai moi-même participé avec des Polynésiens à des danses du feu, à la nuit, sur des cailloux chauffés à blanc pendant un après-midi et après le guide j’ai marché nu –pied sur ces pierres sans me brûler, avec une ronde d’autres curieux, parce que nous avions le coeur pur, nous a dit le chaman tahitien.  Je n’explique rien, je constate.
Sôranus est l’équivalent sabin de Saturnus et dérive , avec prolepse du s de ks, de  au(ksu)ra-(vo)n , sauranos,  le dieu de l’océan, puis du début de l’année  avec la cérémonie des Lupercales , équivalent de la danse du feu des irpi.
Une curieuse cérémonie d‘origine étrusque : les Lupercales.
Les  Lupercales sont le lavage des fautes par le lait d’une  chèvre sacrifiée. II y a association de l’étrusque lu  à rapprocher du  latin  lavô, lautus  , laver, effacer , baptiser,faire oublier (obliviscor ou linô, effacer une tache en frottant) ,grec luô, loô, loueô, et de l’étrusque  perca,  de kwrka , chèvre, avec r voyelle noté er et labio-vélaire initiale (cf. latin capra, également de kwrka, grec tragos, cf. tragédie,   avec r voyelle vocalisé en ra,  de kwrk-, trag-,  allemand hirsh, cerf, gallois iwrch, gazelle , chevreuil, grec dorx, dorkos  zorkas , génitif zorkados,, de kwrk-,  cf .latin cervus, par métathèse,   de kerkw-,   dialecte sabin hircus, de kwrk , r voyelle étant vocalisé en ir, bouc, gaulois bucco, de kvuk,kapros, porc aper,apri,  sanglier  ) . Les mots grecs aix, gén. aigos, chèvre , bouc, agis, aigidos, égide, bouclier d’Athèna  en peau de chèvre viennent de r vocalisé en ir et de asura  , airk.  Les prêtres, aux des de février, 13 février (février , de dhegwr-, purifier)est le mois des purifications, après lequel on désigne le roi), nus,  faisaient le tour du Palatin, en flagellant , avec des lanières taillées dans la peau d’une chèvre qu’ils venaient d’immoler, les femmes qu’ils pouvaient rencontrer pour les rendre fécondes. Avant cette  procession, le prêtre, après avoir immolé la chèvre, touchait le front des Luperques avec son couteau sanglant et la trace du sang était essuyée avec un flocon de laine imbibée de lait. Le flocon se dit en latin floccus , grec krosk, krokè, flocon rond, galet rond comme la pierre qui, avant le fer du couteau devait servir au sacrifice. hostia signifie la victime expiatoire en latin et vient d’un verbe signifiant frapper ,  avec une aspirée à  sifflante  devenue st en latin : hostia de ghwokhs-, hots-ia , cf. hostis, l’ennemi, celui qu’on hait, ou t en grec , ghwokhs -, tuptô  , de ghwukhs devenu tupt-  , sanskrit tupati, stupeô en latin.   Or,le flocon de laine,  se dit en grec krox , krokè, qui, comme le latin  floccus, flocon de laine,  vient de khrok-.
J’emprunte à Varenne, Zarathoushtra et la tradition mazdéenne, p.150 : « Purifié, le roi Vishtâspa se vit ravi au ciel à l’occasion d’un sacrifice offert par
 Zarathousthra . A  côté des drâono (darum) (petites hosties rondes faites avec du pain azyme), le prophète avait consacré le vin et lorsqu’il invita le roi à le boire, celui-ci, l’ayant consommé, tomba en extase. » draôno vient précisément du radical de février, februatio, mot étrusque désignant la   purification d’une faute sur une chèvre « émissaire »,de dhweghwr-, par métathèse dhweghrw, comme dârum,de dhewerum,avec r voyelle vocalisé en er,   équivalent du latin pûrum, de dhwoghwr-,avec r voyelle vocalisé en or, donc de pwor, puor-us,   ce qui explique le u long. Le mot persan draôno s’explique par drawoerno, avec r voyelle vocalisé d’abord en ra, puis en en er ,avec un élargissement en –no . Le   grec kathairos, éolien kotharos, dorien katharos, s’expliquent par  dhweghw r  voyelle noté or en éolien, ar en dorien, ir en attique, à partir de  dhwoghwr-.  
Les Luperques devaient, à ce moment, éclater d’un rire sardonique rituel.  Le sacrifice exigeait aussi l’immolation d’un chien.
Les mots lac, rivière, chemin pou lieu de passage  (grec pontos, ou patos avec n vocalisé en a et signifiant chemin, route,  ibère von), marais, eau salée,  parfois avec le nom du riverain (les basques le plus souvent) donnent l’ampleur des variations des  thèmes.
Quoi qu’il en soit, on néglige trop le sanskrit aujourd’hui  et les livres de Tilak fourmillent  d’étymologies, comme celle d’Orpheus , du sanskrit Rbhu, avec un r voyelle
 vocalisé or en grec , cf .aussi  le nom des Elfes  , allemand et anglais Elf, de elph  , el notant le l voyelle
En islandais, c’est le mot aegir que nous trouvons, avec son pendant latin, aequor, surface plane,  et son pendant grec dans le toponyme  de Aigeus qui donne son nom à la mer Egée et le nom aiges, vagues , arménien aic au sens de vagues également, ainsi que l’homérique  aigialos , grève.  Le nom du  détroit de Skagerrak entre le  Danemark et la Norvège est intéressant car il vient de (ba)ska [basque, cf Scan-dinavie de euskalduna,(eu)skand°nav -,  basque et le nom de la langue basque, l’ euskara ,  euskalduna ayant donné le mot basque, de (e)v °sk ] et de gerrak, de ghairrak, métathèse syllabique de (k)aeghir, mer ,  à rapprocher de l’irlandais fairage, mer, qui doit se décomposer en fairak,  ghairak,  de ghwairak.
En féroien, on a sjatgvur , de sjat,   ba(sjat), basque   et de gvur, mer, ce dernier venant de ghwor et à rapprocher de aequor, aigeus, aegir ; en gothique saws ; en anglais sea, viennent pareillement de (ba) skyaw.  En maltais, bahar , de asura, uasar , bahar,  , en persan dara, en kurde, Dera, rivière, à rapprocher de Adour , Doubs de latin  Dubis , de (a)duw°sa , doub°s,  ou de Daro, Daria (Amou –Daria, Syr-Daria) ou Djero , radical asura, adura, adaro,  daro,  donnant aussi (mer d’) Aral, de asul  , arul, ou,  en slave,  Azov  , de asur.
Enfin le latin mare  vient de asura donnant arar ou aral avec un m de pluriel.
Mer Rouge est une traduction directe du grec Erythra Thalassa (Ἐρυθρὰ Θάλασσα) et du latin Mare Rubrum. Les Hébreux la nommaient « mer d'Édom » (ou « mer des Éduméens », adom signifiant « rouge » en hébreu), les Turcs, Kızıldeniz, Kızıl signifiant rouge. Les Romains la nommaient pour leur part Sinus arabicus (le « golfe Arabique »). L'écrivain latin Quinte-Curce dans l'Histoire d'Alexandre le Grand, en décrivant le paysage que ce dernier traverse durant le périple qui le mènera jusqu'en Inde, parle de la mer Rouge en expliquant ce qui suit : « Son nom lui vient du roi Erythrus ; c'est pourquoi les ignares croient que ses eaux sont rouges ». Selon lui, le nom de la mer provient du roi des contrées avoisinantes, tandis qu'en grec le terme erythros signifie rouge, d'où confusion. Je préciserai : non du roi, mais des habitants jugés sauvages, raudra  en sanskrit.
Le nom du dieu rudrá- se superpose exactement à l'adjectif latin rullus (de rudlus,  dérivé de ruds, la campagne) , rustre. La forme adjectivale sanskrite raúdra- renvoie à « ce qui est sauvage », c'est-à-dire « non ordonné », « in-culte ». Il s'agit « de ce qui n'appartient pas au domaine arya, ce qui n’a pas été dompté, ce dont on n'a pas pris possession en l'ordonnant comme la terre étrangère conquise et qui deviendra propice au clan lorsqu'elle sera sacralisée par les rites d’ordonnancement, en la délimitant, en la fertilisant puis en la cultivant, lui faisant ainsi perdre sa nature sauvage, non maîtrisée, dangereuse, sa nature rudraïque. » La mer Erythrée ou le pays appelé l’Erythrée  peut se traduire par la mer des Sauvages et renvoie donc, à l’origine, à la notion de sauvage, non civilisé pour les Aryens, entendons les populations noires qui habitent le littoral jusqu’à Ceylan . [
Quant à l’hypothèse du symbolisme par les couleurs des points cardinaux, rouge indiquant  le sud, c’est inverser les choses :   en réalité,  c’est la mer prétendue rouge par confusion quoi a inspiré l’attribution de la couleur rouge au sud .


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