Les tribus perdues des migrateurs
indo-européens
Je me suis préoccupé de savoir quels étaient
les noms du blanc en Afrique noire, qui sont autant d’altérations de ngozi : neunggéy
, neunggé gnambé nambé, nama , langui
,lambi, ambi et dans le Pacifique animam, ignama . C’est à propos
des statuettes de zébus trouvées à Zimbabwé (voir mon blog sur le sujet) qui
avaient une finalité magique et
faisaient espérer que les zébus se reproduiraient, enrichissant leurs
propriétaires que j’ai rencontré .le mot ngozi
et son étymon grec , dagys, qui
désigne ce genre de statuette en argile ou en cire ( dagus,
dagudos ,avec a long et u long), une poupée de cire qui servait
en Sicile dans les opérations de magie et d’envoûtement et
dont le nom est attesté par Théocrite, 2, 110, comme plaggôn chez Callimaque Cérès
, 10,92 . Tel était le mot qui devait les désigner au Zimbabwé, d’autant
que le mot daga qui désigne le torchis, le pisé dans les
langues locales africaines est d’origine
indo-européenne comme cette méthode de bâtir, du radical dheigh,
façonner de la terre, osque feihuss,
teichos, rempart, sanskrit dehm-
, en latin figura, correspondant à
dagu, de daguds ).
Le mot a été repris en arabe sous la forme toubib, sorcier, puis par les Africains sous la forme de doghi ou toghi , le diable, dans le culte vaudou (de la répétition
de dou comme dans douk-douk en Papouasie et comme dans le
nom de ruines rhodésiennes moins connues , celles de Dhlo-Dhlo qui signifie les ruines des blancs) ), dopi
à la Jamaïque, et de
zombi, à quoi correspond au
Zimbabwé le mot ngozi, cité dans le livre de
Summers, Zimbabwé, mystère rhodésien,
p.158 comme désignant les fantômes ,
les esprits de ceux qui ont péri de mort violente . Autres noms du blanc en Afrique noire, qui sont autant
d’altérations de ngozi : neunggéy , neunggé gnambé nambé, nama , animam ,
langui ,lambi, ambi.
Or, Paul Rivet parle d’une vieille race blanche océanienne qui m’a
toujours intrigué. Ceylan est appelée Taprobane du nom d’une tribu
indo-européenne, dont on retrouve le nom
dans celui de l’Azerbaidjan ou dans
celui de l’Atropatène, contrée de
Médie. Ce peuple migrateur se
retrouve en Afrique noire , avec ses troupeaux de zébus et ses mégalithes
surprenants, au Zimbabwé (voir mon blog
sur les deux sujets) et au Sénégal ainsi qu’en Sénégambie. Au Sénégal, le blanc
est appelé toupab, qui vient de Taprobane (Ceylan, Cinghalais), de t(a)p(r)obap,
avec métathèse du o et du p et
par assimilation du p. Le français toubib , médecin, en argot militaire nous
est venu par l’arabe d’Algérie, tbib,
sorcier, peut-être de toupab avec attraction sémantique de ngozi. Dans le Pacifique, on connaît le toupap haou cher à Gauguin, qu’on
retrouve dans les noms Tua (Tuamotou)
et celui de l’Incas Tupak ou Tupa, tous venant pareillement de
l’ethnonyme Taprobane, de t(a)p(r)obap.
Les Taprobanes sont des
Ibères ou Ouigours dont nous allons suivre la piste de par le vaste monde.
Les Esquimaux primitifs, p.114, dans Bessmertny , L’Atlantide, résumé des théories de Wirth sur l’Atlantide.
Entre 2500 et 120000 ces civilisations sont des civilisations purement arctiennes de l’os , de la corne et
du bois. Suivant les traditions des Esquimaux relatives à un peuple primitif
légendaire, Wirth considère les Tornmit ,
Tornrin, Tunmit ou Tungit, race d’hommes
de grande taille qui chassaient la baleine et qui ne peuvent pourtant pas avoir
été les Indiens Sadlermiut éteints en 1903, comme étant les porteurs de cette
civilisation thuléenne arctique américaine. Les « Esquimaux cuivrés »blonds, connus depuis peu, et que
Jennes, Stefanson et Rasmussent trouvèrent dans le domaine septentrional deb la
civilisation thuléenne, race dont l’aspect est foncièrement européen, de teint
clair, de haute taille, aux yeux bleus
et aux cheveux blonds (de race blanche) , paraissent être les véritables et
derniers résidus de cette race primitive arctique-atlantique, d’où descendent « aussi bien la race nordique des homo europaeus avec ses formes
primitives (dont les races d’Aurignac et de Cro-Magnon) que ses congénères plus anciens, les Indiens clairs de l’Amérique
du Nord (voir ci-dessous les pseudo-Grecs, des Ibères en réalité]. » A la
colonisation arcto-atlantique s’ajoute la survivance des tribus chinoises blondes aux
yeux bleus [les Ouigours, autre nom des Ibères]. »
Des Ibères appelés Grecs, la tribu des Grallaïques, se sont
installés en Amérique.
Plutarque, selon Vinci, The Baltic origins , p.272, dans De facie quae in orbe lunae apparet, observe : « Il y a d’autres
îles au-delà d’Ogygie [les îles Féroè] qui sont à la même distance les unes
vis-à-vis des autres que Ogygie
vis-à-vis des îles Britanniques, à cinq jours de voile ; au-delà de ces îles on atteint le grand
continent qu’entoure l’Océan Atlantique. La côte de ce continent est
habitée par des Grecs le long des
rivages d’un golfe [golfe du Saint -Laurent] qui a au moins la
taille du Meotide [grec Maeiôtidès latin Palus Maeotis qui s'étend sur une superficie de 37 600 km2,
aujourd’hui la mer d’Azov] et qui se situe
dans la mer à environ la même latitude que l’embouchure [l’effluent
disparu, aujourd’hui la dépression de Manytch qui la reliait à la mer d’Azov et à la mer
Noire ] de la mer Caspienne [qui
est une mer résiduelle de l’océan
disparu ou mer Paratéthys] . Ils
s’appellent eux-mêmes les Continentaux ».
Le Méotis correspond aujourd’hui à la mer d’Azov qui est elle-même un bras peu
profond de la mer Noire, précise F.
Vinci.
Mais
est-ce bien des Grecs , Graïkoi
? Plutarque a été dupe d’un
paronyme, le nom d’une tribu ibère , les
Grallaïques , ou Gralléciens, ou Gallèque.
Le fretum
Gallicum qui désigne le détroit
entre Bonifacio et la Sardaigne (où il n’y a pas de Gaulois) doit se traduire par le détroit gallèque, et fait allusion à une tribu ibère,
celle des Galléciens qu’on retrouve
dans la Galice espagnole et dans la Galicie polonaise.
En Corse, le Promontoire Granicum vient de granikos, altération de
grallikon.
Hercule en Amérique
Plutarque, toujours dans De
facie quae in orbe lunae apparet, nous
apprend que les compagnons d’Hercule
ranimèrent la flamme chez les « Grecs continentaux » d’Amérique du
Nord qui avaient perdu en grande partie sur le continent américain leur langage,
leurs coutumes, et leur style de vie pour adopter ceux des Barbares. Disons
plus exactement que leur langue ibère ,
parente du Grec parce que c’est une langue indo-européenne a paru du grec dégénéré aux compagnons doriens
d’Hértaklès.
Pour le langage,
intéressons-nous aux quelques formes parentes d’Europe, d’Inde et d’Amérique.
Le nom grec du renard, alopek-s,
sanskrit lopacah, latin pecu, pecus, petit
bétail, anglais fox est
à relier au mot pekan qui désigne
une martre du Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi
qu’au mot maya pek, chien, avec , dans alopeks, alo venant de salvo-, forêt, le composé signifiant chien sauvage. Les sceptiques
pourront se récrier qu’il ne s’agit de ma part que d’une hypothèse ; mais
elle est confirmée par le quechua du Pérou allpaca, dont nous avons fait alpaga et qui désigne un mammifère
parent du lama. De même, pecari, de pek-alies avec postposition du alo du grec alopex, désignant un sanglier du Brésil, est un mot de Guyane et du Venézuéla. Le mot semble
ainsi panaméricain. . Le nom de la chauve-souris domestique en Océanie,
d’origine ibère, signifiant renard- volant,
contient souvent cette racine pek
.
Le nom du caribou
est algonquin, et il provient du grec helaphos,
de keraphos , cerf, parent du latin cervus, de kerphos .cf. ellos, de elnos, faon, vieux –slave jeleni, balto-slave elnis, donnant élan en
français, suédois ren islandais
hreinn, allemand Reen,
donnant renne en français, moyen haut
allemand elend , aujourd’hui Elentier, arménien eln, d’un radical elen donnant
ela + élargissement en ph.
La civilisation de Harappa (Rapa du Périple de la mer Rouge , vers 60 ap. J.
C.) et de Moëndjo Daro.
Ces Atrébates (Harappa vient
de Atrébate par harmonisation vocalique en passant par Aréba[te]) utilisent la brique, plus exactement l’adobe, et le torchis dans leurs constructions. Moendjo,
vient de mau sen gau, les grands
bœufs à bosse ou zébus (voir mon blog sur les zébus) et daro signifie rivière (de la
racine ibère adura).
Sur la route : le cimetière du
désert de Gobi.
Au nord du Tibet, dans l’immense désert de
Taklamakan , des archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une
nécropole, avec des momies aux traits
européens, aux cheveux châtains et
au nez long, datant d’il y a 4 000
ans et enterrés dans des bateaux retournés recouverts de peaux de vache , avec un mât de bois situé à la proue , de 4
mètres de haut et dont la sculpture varie selon le sexe : pour les
hommes , le sommet est effilé, symbolisant,selon les archéologues chinois, des
vulves, tandis que , pour les femmes, le sommet serait plat et peint en noir et rouge, évoquant des phallus.
On peut toutefois se demander si le mât renversé à la proue des Ibères ne deviendra pas , pour les
hommes, une godille (à la poupe du bâtiment) permettant de se diriger dans les eaux de l’au-delà ; et , pour
les femmes, une navette ou une quenouille, attributs de leur sexe que les
Chinois n’ont pas compris. O’Connell, en Micronésie, décrit cette habitude en
précisant qu’il s’agit de fuseau (spindle)
ou de quenouille (distaffe). Les
couleurs noire et rouge (rhodonite ou variolite) rappelleraient les maternels
et les couleurs blanche et rouge (rhodochromite ou jaspe orbiculaire) les
paternels.
Les mégalithes étudiés ci-après sont pour moi agraires et magiques.
La fonction du menhir, catalyseur magique de la percée
végétative.
James George Frazer, dans Le Rameau d’or, Balder le
Magnifique, Ed. Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 1984, 4 vol.,
vol .4, p. 98, écrit : « Dans plusieurs
parties de la Bavière, on pensait que la hauteur des tiges de lin dépendrait de celle des sauts des jeunes
gens. » Au Vanuatu, sur l’île Pentecôte, le spectaculaire saut du gaul (mot signifiant plongeoir), toujours pratiqué malgré les accidents
mortels et consistant à sauter du point
le plus haut, est censé faire pousser les ignames d’autant plus profondément que le saut aura été accompli du plus haut
plongeoir . En Nouvelle-Calédonie existaient de très précieuse pierres à
ignames et pierres à taros, sur lesquelles les sorciers canaques faisaient
encore, il n’y a pas si longtemps, leurs
conjurations secrètes. Ces pierres à ignames ou à taros sont les
équivalents en miniature des pierres
pour l’orge, le sésame ou le blé
que sont les menhirs en Europe ou en
Asie. Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, à Arama, il existe même une
quarantaine de petites pierres levées : elles sont censées favoriser
magiquement la pousse des cocotiers et, anciennement, chaque clan avait la sienne, comme au Vanuatu
chaque clan avait l’un des 56 plongeoirs. A Ambrym, au Vanuatu, les prétendus
« tambours » en bois d’arbre à pain
qui sont réunis verticalement au centre du village représentent des
tuteurs magiques destinés à faire pousser les ignames aussi profondément que
monte le bois du prétendu « tambour ».
Quant à la
« fente » du « tambour », elle symbolise la mort
préalable du germe, nécessaire à sa germination, par analogie avec la pirogue
renversée en signe de mort de son propriétaire.
En effet, le
grain passe pour mourir dans le sillon,
non pas la tranchée proprement dite, mais plus exactement dans sa crête nommée
le billon, les bords du sillon étant
formés de la terre écartée, avant de
pouvoir pousser, ce qui avait excité les railleries de Voltaire quant à
l’ignorance botanique du Christ. Celui-ci dit en effet (Evangile de Jean, 12, 24) : « Si le grain de blé qui est tombé à terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il
meurt, il porte beaucoup de fruit», ou, autrement traduit, le grain de blé
doit être mis en terre et y mourir pour rapporter. L’invention de l’agriculture
liée au geste du semeur, aux semailles,
procède du fait de mettre en terre, à
une certaine profondeur, des grains de blé ou d’orge, comme des cadavres.Le
mégalithe aux sillons est une autre forme qu’a prise au fil du temps la barre
transversale au sommet des menhirs de
Göbekli Tepe en Turquie ou au sommet des taulas
de Minorque aux Baléares. Elle
représente la mort de l’orge divine, la mort provisoire et
nécessaire de la déesse de la
végétation, dans l’Antiquité gréco-latine Perséphone ou Proserpine, l’épouse de
Pluton, qui se retire sous terre pendant
la saison froide.
Le pseudo- « polissoir » européen (voir mon blog sur les
pseudo-« polissoirs ») est un mégalithe bien négligé dont les sillons
représentent, au cours d’une lente
évolution, la mort de l’orge et qui, comme
les menhirs en marteau de Göbek-li ou les taulas de Minorque, lesquels portent aussi des cupules, comportent aussi des trous, artificiels ou naturels. Il est probable que
ces trous des pseudo polissoirs « étaient les héritiers des piliers en
forme de marteau porteurs de cupules et
qu’on mettait dans ces cupules, comme dans les gigantesques
« jarres » laotiennes, une ou
plusieurs graines avec de la terre.
Les auteurs des mégalithes de la Plaine
des « Jarres ».
On
retrouve les mêmes mégalithes dans le nord de l’Inde et dans le nord de la
Thaïlande, régions où ils ont encore été moins étudiés, si c’était
possible. On retrouve la trace de ces
migrateurs et de leur tombes au nord du Tibet, dans l’immense désert de
Taklamakan . Les Ouigours voisins revendiquent ces
momies comme celles de leurs ancêtres et il faut rappeler que les mots ouigour, ibère
ou avar sont identiques
phonétiquement.
La date du passage des migrations ibères
au Laos.
On
a une datation certaine de - 4000 ans
av. J. –C. au nord du Tibet. On peut
extrapoler une date de 3000 av. J. C. pour nos « jarres ».
Le climat du nord de l’Inde , de la Thaïlande et de la
Corée , ainsi que des plaines du Laos, ou
les aléas causés par la rareté des pluies sur la culture dans des
sillons pleins d’eau.
C’est
le climat, caractérisé par des chutes de
pluie peu abondantes et nuisible pour la principale plantation alimentaire, le
riz, qui est responsable de ces étonnantes édifications de « jarres »
magiques à riz monumentales.
Un ensemble initialement constitué de
deux éléments : un pseudo- « couvercle » circulaire et, à proximité, d’énormes « jarres »
de granit de 2, voire 3 mètres de haut formant
de nombreux sites et au nombre de
plusieurs centaines sur chacun de ces sites .
1 Le disque circulaire.
Trois
indices nous rappellent, sur cet équivalent asiatique des
pseudo-« polissoirs » européens,
que le disque représente la bonne mort préalable du riz :
1)d’abord,
sa position horizontale sur le sol, comparable à celle du linteau horizontal qui surmonte les menhirs
en marteau de Göbekli d’il y a 12000 ans et les taulas de Minorque ; cette position étendue représente,
conventionnellement, le grain mort.
2) L’animal représenté est
un sanglier, qui représente la
mort, par suite d’une homophonie en
tokharien entre ce qui correspondait au latin porcus, porc sauvage, et
l’étrusco -latin Orcus ou le grec Phorkus, noms du dieu des morts. On a la
même identification de la mort et du sanglier, -identification qui explique
l’interdit alimentaire concernant la viande de porc,- sur
le pseudo-« polissoir » de Tell Qaramel (cf. le nom du Carmel) de Turquie, qui date d’il y a 12000 ans et qui est le
plus ancien pseudo-« polissoir » connu (voir les
illustrations du livre de K. Schmidt, Le
premier temple,
CNRS Editions, Paris, 2015, 420 pages et
illustrations , p.298 et p .382, avec la
photographie, p .382, d’une
protomé de sanglier trouvée entre les
piliers 39 et 28 de l’Enceinte C, près
de Göbekli, en Turquie actuelle).
3)
La figuration des sillons (analogues à ceux des pseudo-« polissoirs »
d’Europe) où sont plantées les touffes de riz
est celle du lieu où les grains de riz meurent avant de renaître.
2 L’urne, dont la forme verticale représente
la germination souhaitée du plant de riz
et dont la hauteur figure l’élévation espérée du riz , contenait jusqu’à une
certaine hauteur de la terre et de l’eau dans laquelle baignaient les pieds
de riz.
Strabon, dans
sa Géographie, XVI, I, 5, à propos
des Jardins suspendus de Babylone (voir mon blog sur les Jardins suspendus de
Babylone), où se trouvent appliqués les principes archaïques de l’agriculture, nous a donné un exemple des plantations dans
les piliers : « Ce jardin, immense carré de quatre plèthres de
côté [120 mètres environ] , se
compose de plusieurs étages de terrasses supportées par des arcades dont les
voûtes retombent sur des piliers de forme carrée. Ces piliers sont creux et remplis de terre, ce qui a permis d'y
faire venir les plus grands arbres. »
Le souvenir qu’il s’agissait bien du riz à propos de
ces « jarres » a été altéré, mais en partie conservé dans les
légendes locales qui évoquent l’alcool de
riz conservé dans ces urnes pour le
roi.
Le nombre des
mégalithes.
On peut s’étonner du grand nombre de ces mégalithes.
L’explication, comme pour le champ de quelque
3000 menhirs de Carnac, réside probablement dans la croyance magique que
cette grandiose multiplication aurait un
effet majeur sur la croissance du riz.
Le processus
magique.
Les urnes devaient être remplies de terre fine et
d’eau sacrée jusqu’à une certaine hauteur.
De cette façon , la pluie , si rare et si précieuse pour la
santé du riz, était sollicitée magiquement par sympathie et
abreuvait enfin les sillons assoiffés et
ensemencés des champs ; de cette
façon également, les pousses
vertes du riz émergeaient , au printemps pour nous ou du moins à la saison des
pluies, dépassant les bords de l’urne
et montrant magiquement l’exemple aux
autre plants de riz qui étaient , eux,
en plein champ.
Un site
préhistorique extraordinaire en Micronésie, œuvre de blancs, appelés animam.
En
Micronésie près de Pohnapé, sur l’île de Tembwen , il existe un extraordinaire
complexe mégalithique parent de celui de l’île de Lelu.et de sa cité d’Insaru, ainsi que des ruines de Palau ou
bien , un peu plus loin, des colonnes des îles Marianne sur l’île Tinia. Au total , il y aurait 92 îlots carrés artificiels
et quelques îles supplémentaires
sur le récif qui entoure Pohnapé.
Ce complexe
de Nan Madol et son
site de Nan Dowas, sur l’île
de Temwen , ont
été décrits par Jacques de Rosamel qui l’observa en 1840 (Pohnpeï
Micronésie 1840, p. 102), mais la description la plus éclairante du site me semble avoir été donnée par James
F. O’Connell, dans A residence of eleven
years in New Holland and the Caroline Islands, being the adventures of James F.
O’Connell, 1836, réédition américaine, p. 210, que je traduis et commente
entre crochets librement : « La muraille extérieure ferme un espace
d’environ un mille de circonférence. Cette aire n’est pas vide, mais, à environ vingt pieds de distance du mur extérieur, il y en a
un autre, exactement parallèle au premier ; ensuite, à la même distance, un autre, et encore un autre, au nombre de
cinq ou six . Le mur de l’enceinte
centrale ne renferme qu’un espace d’environ quarante pieds de côté et il
est parfaitement carré … Sur le mur
extérieur, quatre piliers carrés, partie autrefois d’un portique
ou d’un élément d’architecture comparable [à rapprocher de l’étrange porche
en pierre de Tonga], traversent le fossé plein d’eau [seulement à marée haute].
L’entrée, ou l’ouverture pratiquée dans le mur, était d’environ quatre pieds de
haut. En entrant, aucune ouverture ne se présente dans le mur suivant, mais, après avoir remué des broussailles, nous avons
découvert une entrée à l’angle du mur, à droite de la première entrée. Après
l’avoir empruntée, nous avons trouvé une
ouverture dans le mur suivant, mais à gauche cette fois ; et ainsi de
suite ; nous avons trouvé les
portes alternativement à droite et à gauche avant de pénétrer dans l’enceinte
centrale. En marchant à l’intérieur de cette enceinte, grâce à la chute
accidentelle d’une pièce de bois, nous avons découvert une crypte »
L’ensemble
est tabou et a été créé par les Animan , mot qui désigne les blancs et
qui est proche de Anita aux îles
Mariannes. « Les bras de mer
étaient autrefois des passages secs, que l’eau
a envahis, en raison de la proximité de l’île par rapport au récif de
terre… Dans l’un des arroyos sur cette île des Ruines, se trouve une énorme pierre carrée ».
Cette « pierre carrée est située,
non sur les murs , mais dans l’arène ou canal qui se trouve entre les murs , seul endroit
où les prêtres peuvent marcher. Elle
était peut-être un autel (aku
devant lequel se déroulaient offrandes
et cérémonies.
La crypte est plus mystérieuse encore. J.
O’Connell y a trouvé un squelette de chef, mais très récent, mais il ne pense pas qu’elle ait eu la moindre
destination de conservatoire de
squelettes. Nous devons la comparer avec d’autres cryptes de pierre,
plutôt rares dans le Pacifique ; il
en existe à l’île de Pâques où
Thomson, p. 81, découvrit « un
immense dallage en ruines, de type non
polynésien, qui comportait des maisons de pierre à double pointe et qui
s’étendait sur près de 2 kms, le long de
la haute falaise de la côte nord-ouest. Chaque
demeure était pourvue d’une crypte qui,
parfois, était couverte d’une arche soutenue par une belle pierre en
clef de voûte et qui était destinée à abriter les statuettes représentant les
morts. Beaucoup de ces maisons ont
malheureusement été emportées par l’érosion et les tremblements de
terre ». La crypte a une voûte à 3
ogives et 4 voussoirs. Je pense que le trésor monétaire et sacré de la
tribu y était entreposé. En effet, en Micronésie, dans l’île de Yap dont le nom
se prononce Wa ‘ab , les observateurs
ont été surpris par l’existence d’une monnaie géante en pierre avec un trou au
milieu, en aragonite venant de l’île Palau. Cité p 56 dans L’histoire commence à Bimini, de Pierre Carnac, on a trouvé à Andros, dans une excavation artificielle sous-marine
profonde , des pierres discoïdales
au centre troué, d’un diamètre de 2 à 5 pieds, semblables à la monnaie de Yap
.Cité par J.-Y. Cousteau et Y. Paccalet, p.174 dans A la recherche de l’Atlantide, le Russe Zirov a trouvé près des
Açores « une tonne d’étranges disques calcaires, d’un diamètre de 15
cm et d’une épaisseur de 4 cm, d’un côté bombés et de l’autre creux ». Rosamel,
p.103 , op. cit., parle d’ « une grande quantité de cercles
en coquillages taillés probablement pour bracelets et des morceaux de nacre de
perle [aragonite] imitant imparfaitement des poissons, … des fragments de
corail spathisé avec lequel les naturels font leurs haches ». L’aragonite
dont leurs monnaies sont faites rappelle l’œil du super-calmar qui est fait
d’aragonite, comme celui d’un crustacé, le chiton,
qui a 17 dents faites de magnétite passant pour porter bonheur. Quant à leur
forme circulaire, elle évoque le globe de l’œil ou l’oursin. Le mot grec sphaira, sphère, oeil, oursin, est à
rattacher au grec speira, spirale,
anneau du calmar ou du serpent, spargô, emmailloter dans des langes
(lituanien spragti), sparton, tresse, corde, sphendonè ou en latin funda, la fronde, étrusque spuris, -idos, corbeille, et latin sporta, corse spontino, casse-croûte par métonymie du contenant, le panier, au
contenu.
Pourquoi
ce trou médian ? Parce que la nacre des
coquillages, lorsqu’elle est
trouée, possède l’étrange faculté
de se régénérer elle-même par des petits cristaux qui apparaissent dans le
trou. Ces cristaux évoquent ceux qui constituent les dents du chiton et la pierre quadrata corse. La couleur est souvent blanche, mais, en descendant, elle devient brune. Elle peut
être d’autres couleurs. Perle, nacre, corail, cristaux du minerai d’aragonite
sont un symbole de résurrection et renvoient à l’œil du super-calmar divin.
On aura compris que, selon
moi, il s’agit, dans ce site remarquable, de la représentation de la déesse
Akkoro, c’est-à-dire d’un monstrueux
calmar avec ses cinq bras (4 + 1
tentacule). C’est le symbole le plus ancien : le serpent lové et
contenant de l’eau est une adaptation ultérieure, comme les opercules et les
diverses croix.
Le mot canal dans Guadalcanal est
à mettre en rapport avec arkhanal
et désigne tant le fossé des prétendues
tarodières (des rizières souvent en réalité) que l’espace entre deux enceintes
de pareil monument dont on voit le lien
avec la naissance de l’agriculture et de l’irrigation.
A noter , à l’appui de ce que
nous disons de l’origine indo-européenne de ces ensembles mégalithiques , ce
que dans Atlantis of North Jürgen Spanuth dit des « Trojan towns », dont le nom ,ne vient pas du nom de la ville de Troie
(c’est plutôt le contraire), mais provient d’une racine indo-européenne strephw ou strebw qui signifie tourner, ici en spirales concentriques , latin
tornare, grec strephô, moyen anglais
throwen, gothique thruaian,
celtique troian, ancien haut allemand draja : d’où le nom de ces
cités préhistoriques qu’on appelle en Angleterre
troy towns , en Allemagne Trojaburgen ou Walburgen (wall, le mur,
vallum en latin, est à rattacher à la racine indo-européenne kwel, rond) , en Suède trojeborg ou trelleborg. Au nombre de ces cités Spanuth compte Stonehenge et Heligoland qui est selon lui la cité de l’Atlantide
mentionnée pâr Platon ; il cite des ensembles comparables en Afrique du
nord et aux Canaries ), ainsi que sur les côtes et les îles de l’Europe du
Nord. Nous pouvons ajouter, entre
autres, en Afrique noire Zimbabwé (voir mon blog sur le sujet) et notre complexe mégalithique de Micronésie.
L’auteur rapproche les danses
en rond du labyrinthe de Crète et de
Délos et date de -1800 ces ensembles, par conséquent de la fin de l’âge du
bronze et du néolithique en Europe du nord. Le site micronésien fait songer à un labyrinthe.
L’interprétation de Spanuth est solaire et
pour lui les sphères, sur le plan astronomique, renvoient à une conception
antique du monde comme celle de
plusieurs sphères tournant harmonieusement les unes sur les autres. Le soleil,
incarné dans des légendes par une jeune fille
prisonnière (Léto, Latone), est encadré par ces cercles et ainsi forcé de suivre sa
couse salutaire pour les hommes lorsqu’elle n’est paqs troublée par un Phaéton
imprudent. Spanuth cite , p.87, Diodore de Sicile, 2,47, résumant
Hécatée ; ce dernier , vers 500 av. J. –C,
avait visité Stonehenge :
« Dans les régions au delà du pays des Celtes (l’Espagne et la France
aujourd’hui) , s’étend dans l’océan
une île qui n’est guère plus petite que la
Sicile. Cette île, continue le Grec
Hécatée, est située au nord et ce sont les Hyperboréens qui ;l’habitent, ainsi appelés parce qu’ils se
situent au-delà du point où souffle le
vent du nord , le froid borée (de ibère) [en réalité leur nom vient de huperboreos, siberbère ,ibère, cf. berbère] ; et les
lieux sont à la fois fertiles et
produisent toutes sortes de récoltes, deux récoltes chaque année grâce à un climat
exceptionnellement tempéré [notation
qui confirme mon interprétation agraire de deux enclos de pierres levées de Stonehenge représentant les deux récoltes
attendues dans l’année , voir mon blog sur le sujet.Les vers homériques,
X, 86, placés à la fin de
l’épisode d’Eole et avant celui des Lestrygons où ils n’ont que faire, sont
intrigants. Les voici :
« On y voit le berger appeler
le berger ; quand l’un rentre, il en sort un autre qui répond ; un homme entreprenant gagnerait deux
salaires, l’un à paître les boeufs, l’autre à paître les blancs moutons, car
les routes du jour et celles de la nuit sont voisines ». Ceci signifie que le temps d’éclairement dure
si longtemps qu’on pourrait travailler presque 24 heures par jour. Fin juin, dans le sud de la zone subarctique,
mais non en Sardaigne chez les Laistrygons, le
soleil ne descend pas au-dessous de l’horizon pendant 73 jours, la durée
du jour dépasse 19 heures. On est donc tenté d’accorder créance à Plutarque et
de placer ces vers dans l’épisode de Calypso ou de Circé dans l’Atlantique nord
.Les divers enclos de menhirs peuvent
symboliser, s’il s’agit d’une époque d’élevage précédant la naissance de l’agriculture
sédentaire, les bœufs et les moutons afin de protéger et de stimuler
magiquement leur reproduction]. D’ailleurs
, le mythe raconte que Latone [ la mère d’Apollon] est née sur cette île et que
c’est pour cette raison que Apollon est honoré parmi eux plus que les autres dieux ; et leurs
mœurs font qu’on considère les habitants comme les prêtres d’Apollon, parce que
chaque jour ils honorent ce dieu continuellement dans leurs hymnes et qu’ils lui rendent les
plus grands honneurs.
Et il y a aussi sur
l’île à la fois une enceinte sacrée sublime en l’honneur d’ Apollon et un
temple remarquable orné de nombreuses offrandes et construit sur le motif de la sphère
(sphairoeidèi tôi schemati)[Ceci signifie selon Spanuth que le temple, non pas était rond, mais représentait
, par les larges cercles des enclos, la
figure (schèmati) des sphères
célestes. C’est peut-être la vision des
aurores boréales qui aurait inspiré cette harmonie des sphères]. De plus ,
il y a là une cité consacrée à ce dieu, et la majorité de ses habitants jouent
de la cithare ; et ils jouent continuellement de cet instrument dans le
temple et chantent des hymnes à la
gloire du dieu, pour magnifier ses faits et gestes. »
Les Hyperboréens , reprend Diodore , ont leur propre langage
et sont amicalement disposés en vers les Grecs, en particulier les Athéniens et
les Déliens, qui ont hérité de cette bienveillance du passé. Le mythe raconte
aussi que certains Grecs ont visité les Hyperboréens et laissé derrière eux de
coûteuses offrandes votives qui portent des inscriptions en lettres grecques.
En retour un hyperboréen nommé Abaris (l’Abare
ou Ibère) vint jadis en Grèce pour renouveler la bienveillance et l’amitié de
son peuple envers les Déliens. On dit aussi que la lune, vue de cette île, apparaît comme à courte distance de la terre
et présente des monts comme ceux de la terre , qu’on peut discerner à l‘œil nu.
On raconte aussi que le dieu rend visite à l’île tous les 19 ans, période à
laquelle le retour des astres à la même place est accompli ; et pour cette
raison la période de 19 ans est appelée par les Grecs l’année de Méton
[astronome athénien] »
L’ensemble (Stonehenge, etc.) daterait de -200.
La thèse de Spanuth est
séduisante et ingénieuse. A Zimbabwé les
zébus étaient sacrés et
représentaient peut-être les astres.
On connaît la solution de Gobekli ou de Minorque aux
Baléares: placer sur le fût du menhir une dalle symbolisant le blé mort, en
attente de sa germination. De même à
Stonehenge ou à Durrington .
L’évolution
des menhirs depuis Gobek-li jusqu’à
l’Eure-et-Loir et la Grande-Bretagne : les menhirs en forme de
marteau se joignant dans des cercles ou crom-lechs et se divisant en leurs deux parties , le manche et
le linteau.
La forme primitive du menhir telle qu’elle apparaît à Göbekli ou à Malte
et à Gozo,il y a quelque 12000 ans, était celle d’un fût surmonté d’une dalle
horizontale. On la retrouve notamment aux Baléares, à Minorque. Une structure
circulaire lui est très tôt associée.
A Göbekli Tepe, vers 9600
avant J. -C, on a déjà des enclos
circulaires de « menhirs » en
tau , surmontés d’ une pierre horizontale dépassant de chaque côté, qui
symbolise par son horizontalité le dieu
du grain mort afin de renaître.
Un cas d’évolution sémantique surprenant nous est donné par le latin populaire tutare
protéger, conserver, mettre (le
grain (sous terre à l’abri des rongeurs
et des oiseaux) ,enterrer (le blé), verbe
qui , en français, a donné tuer au sens de faire mourir et a laissé
cet étonnant doublet : tuteur
et tueur.A Göbekli, Tepe, il s’agit
d’un « cromlech » où les menhirs en tau, juxtaposés, sont
prêts de se rejoindre comme ils le feront plus tard, vers -2800,
à Stonehenge. Le second élément de Stone
-henge est, d’après
Christopher Chippindale, dans son Stonehenge
Complete , un mot signifiant potence,
gibet, savoir en vieil anglais hen
(c) en, plus tard rapproché à tort
dans l’esprit populaire du nom courant
du dolmen, stone hung, pierre suspendue. Hengen
doit être rattaché au grec phalang-
qui, à l’origine, signifiait poutre, cf vieux- haut- allemand balcho, poutre, tronc, bois , rangée
d’arbres , et en grec même, l’alignement, (que ce soit de
gibets ou de menhirs en marteau disposés en cercle) la ligne droite ou
circulaire. Son application aux lignes circulaires se retrouve dans le sens de
fil ou de toile d’araignée, grec arâchnion, de arak’snion, de pharakn-
latin araneum, puis d’araignée venimeuse en grec, cf. latin arânea , grec arâchnè, qui dérivent de phalang-.
En tout cas, c’était le nom de ces
curieux linteaux comparables à ceux de
Göbekli Tepe et analogues au tau égyptien, symboles de mort surmontée, de
résurrection et de vie, qu’on retrouve à Malte en -5000.
A moins de 3 kilomètres de Stonehenge, sous le sol, à 1
mètre de profondeur, on vient de découvrir
un autre site, celui de
Durrington , de the hengen stone, , riche de 200 menhirs en cercle
et antérieur, pense-t-on, au cercle de « pierre de sarsen » avec ses
30 linteaux et 30 monolithes, daté de
-4500.
La disposition en
cercle des menhirs est peut-être inspirée des ces « ronds
de sorcières » qui, en une nuit, apparaissent soudain sur les prairies
et donnent une preuve de la fécondité de
la nature ; ils sont composés de champignons souvent comestibles, mais
l’imagination populaire, stupéfaite devant la régularité du cercle et la
soudaineté de son apparition, y voit l’œuvre de forces souterraines.
Quel
était le but de cette disposition circulaire qui apparaît dès l’origine, à
Gobek-li ? Il s’agissait de représenter
le cycle de la mort du grain, de sa
germination et de sa mort à nouveau, sans solution de continuité, en vue de sa renaissance. Le cercle des menhirs visait
à imiter et à favoriser , par
magie sympathique, non pas selon moi le cours du soleil dans le ciel, mais l’indispensable mort des grains durant la saison froide,
puis leur germination au printemps, ensuite
leur mort à nouveau dans un cycle sans fin rappelant la théorie du circulus de Pierre Leroux ou la
métempsycose indienne. Il existait parfois,
au centre du cercle, un ou deux
menhirs plus grands, les chefs d’orchestre divins qui représentaient, non pas le soleil et la lune, mais la déesse du blé ou de toute autre
céréale et sa fille , respectivement
Cérès ou Dèmèter et Proserpine
ou Perséphone : Perséphone ,
représentante du grain de blé mort et
enterré, était capable de fléchir son
époux Hadès ou Pluton et de faire libérer
des demeures souterraines les grains
morts comme de se libérer elle-même des
régions infernales au printemps.
L’évolution de ce cercle par ajout d’un deuxième cercle à
l’intérieur, voire de plusieurs cercles, qui est à l’origine de la conception des
labyrinthes, celui de Crète comme celui de Micronésie, s’explique au départ, selon moi et toujours
dans le cadre de ma théorie de la fécondité agraire, par le fait qu’il y avait deux récoltes par an. Les 5 ou
+6 enclos circulaires représentent une pratique d’assolement de diverses
cultures : ignames, oualeïs,
taros, sagoutiers, cocotiers , arbres à pain.
Les Salomon.
De Micronésie, les bâtisseurs
de ce complexe micronésien sont chassés par l’éruption volcanique du Witori en
Nouvelle-Bretagne en 1350 avant J.C. et
colonisent aux Salomon Ticopia.
Ces « magiciens », selon J.
Guillou, faisaient appel, à Tikopia, « à un esprit mythique
surnaturel qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de ces énormes
pavés ». Une tradition hawaïenne,
rapportée par G. Coquilhat, nous confirme que
ces populations « avaient la
réputation d’habiles artisans de la pierre, capables d’édifier un temple [ahu] en une seule nuit grâce à des procédés magiques qui leur permettaient de se passer de la main à la main de gros blocs de rocher. » Ils
ont ainsi inventé le travail à la chaîne sous les yeux des natifs médusés ! « Une
curiosité remarquable de l’île, écrit Jean Guillou dans Peter Dillon, capitaine des mers du sud, p. 186, consiste en une
longue route pavée de blocs de basalte
qui ceinture le cratère. Ce travail
colossal serait l’œuvre d’une population pré-lapita (entendons
pré-polynésienne, blanche) qui, selon les habitants de l’île, faisait appel à
un esprit mythique surnaturel qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de
ces énormes pavés. Un cyclone aurait anéanti cette civilisation. » Selon
moi, ces blocs de basalte sont des ahu
funéraires analogues à ceux de l’île de Pâques et des Touamotous.
Je remarque qu’il s’agissait
peut-être d’un enclos circulaire avec le
volcan (en éruption ?) au centre et la mer en enceinte extérieure. Pour
des Persans prêtres du feu, la coïncidence était trop belle. La terre volcanique
est très fertile et les tubercules
(ignames et taros) devaient croître et embellir. Il n’y avait pas besoin ici de
pierres levées . Car le volcan était
là qui représentait la déesse de la végétation nouvelle, ici le taro ,
plante qui aime l’eau. Plus l’éruption s’élève haut dans le ciel, plus le
tubercule s’enfoncera profondément dans le sol.
Ils
quittent Ticopia, que ce soit à cause d’un cyclone ou d’un tsunami
et émigrent alors
au Vanuatu, d’où ils partent à nouveau et atteignent les Fidji.
Le portique de Tonga.
Le Haʻamonga ʻa Maui
(« fardeau de Māui ») est un trilithe
situé au Royaume des Tonga,
près du village de Niutoua dans le nord de l'île de Tongatapu.
Il s'agit d'un des monuments les plus célèbres du pays.
Il est composé de trois blocs de calcaire, et
mesure environ cinq mètres de haut, deux mètres de large et six mètres de long.
Le Haʻamonga ʻa Maui fut érigé au début du XIIIe siècle, à l'époque
de l'Empire Tu’i Tonga, sous le règne du onzième roi
de la dynastie Tu’i
Tonga, Tuʻitātui. ]
Un peu plus loin se trouve le ʻesi maka faakinanga -, pierre qui servait
de trône. D'après les légendes, le Haʻamonga aurait été bâti par le demi-dieu Māui, puisque les pierres seraient trop lourdes pour être transportées par des mortels. Le mot haʻamonga signifie plus précisément un bâton avec un fardeau à chaque bout, que l'on porte sur les épaules.
Ce souvenir traditionnel nous laisse à penser que ce n’est pas d’un portique qu’il s’agissait, mais d’un trilithe , c’est-à-dire d’un menhir à deux pieds (le dieu Mavi) représentant un plant à double germe et qui , métaphoriquement, est comparé à l’aiguille de la balance avec ses deux plateaux, trutina en latin trutanè en grec, l’aiguille étant confondue avec le fléau de la balance, grec vulgaire phalanga que l’on reconnaît dans ha’monga. En tout cas, c’ est la dalle horizontale symbolisant la mort du tubercule, ici l’igname ou le taro, Māui aurait apporté les pierres aux Tonga depuis Uvéa. Toutefois, le type de pierre correspond à celui que l'on trouve dans les anciennes carrières sur les côtes proches du monument.
Ile de Pâques et Amérique du sud.
Selon moi, les fûts de ces
menhirs sont liés aux débuts de l’agriculture préhistorique et représentent,
par magie imitative, la pousse souhaitée des céréales nouvellement
domestiquées ; quant au « chapeau » qui pare leur sommet,-se souvenant que pour les
mentalités premières et comme le Christ
s’en fait encore l’écho , si le grain ne meurt, il ne donne pas de
fruit, -autrement dit qu’il faut une mort préalable du grain pour qu’il
germe , le linteau qui surmonte les
menhirs de Göbek-li et de Minorque symbolise le grain « allongé »,
étendu , mort. Voir, pour plus de
détails, mes blogs sur les menhirs de Beauce et sur les véritables Colonnes d’Hercule aux Baléares.
Or, les statues de l’île de
Pâques ainsi que leurs
« chapeaux » ont les mêmes significations selon moi : la stèle
proprement dite invite magiquement à renaître
ces palmiers royaux dont l’île était peuplée avant sa déforestation et
nécessaires pour la construction des bateaux. Les archéologues ont mis au jour
des fosses carrées qui ont contenu des graines de palmiers indigènes (Paschalococos disperta) proches de la
variété chilienne. Le cœur servait de nourriture et le bois était le matériau nécessaire pour la construction
des barques. Le « chapeau », lui, représente la mort de la graine du palmier, nécessaire
pour que sa germination soit possible. Telle est l’hypothèse qui semble la plus
vraisemblable, bien qu’on puise songer aussi à une amarante de variété
rouge appelée au Pérou kiwicha (Amaranthus
Caudatus ) fournissant des
graines, analogue au quinoa. « Ressemblant à une
céréale, c'est pourtant une herbe aux graines très nutritives comme la quinoa,
riche en protéines, aminoacides, fer, calcium, phosphore, potassium, zinc,
vitamine E et complexe B .De la variété rouge, on extrait la bétalaïne, un
colorant non toxique. » La kiwicha se trouve surtout dans les Andes.
Dans le remarquable ouvrage de
Thor Heyerdahl , L’art de l’île de
Pâques, les Editions du Pacifique, Tahiti, 1977, 340 p., illustr. ,
dans une partie composée de
planches et prudemment intitulée « comparaisons »,
nous avons (planche 302) la surprise de
voir une photographie de deux menhirs à
chapeaux analogues aux statues de l’île de Pâques au Pérou à Tiahuanaco. La plante dont la
croissance était souhaitée par l’édification de ces menhirs était le quinoa, ou quinua (Chenopodium
Quinoa), cultivé en altitude depuis 5000 ans, ce qui permet de dater les menhirs en cause
de – 5000 ans.
Ces deux menhirs, il faut le
souligner, sont vierges de toute sculpture,
ce qui nous permet de supposer que le visage anthropomorphique a été
rajouté aux statues longtemps après par les Marquisiens, à une époque où l’île
avait été abandonnée depuis longtemps par ses premiers habitants que la stérilité de l’île, qu’ils avaient
involontairement provoquée, avait
chassés vers l’Amérique du Sud. Les Polynésiens ne comprenaient pas la signification
magique liée à la fécondité agricole des statues et s’imaginaient qu’ils
représentaient de grands ancêtres divinisés, d’où leurs ajouts
anthropomorphiques.
Nos migrateurs pêcheurs de
baleines l’abandonnent –ils pour la côte américaine ; ils s’y métisseront avec les indigènes pour créer au
Pérou les stèles de Tiahuanaco. Les deux expéditions inca (dont l’une, la seconde,
celle de Tupac Ypanquui vers 1470, diffusera dans le
Pacifique la patate douce et son nom amérindien, kumara, traduisent non un
véritable désir d’exploration de terres nouvelles, mais le désir d’un retour à
une patrie originelle dont subsistait le souvenir. Pour ceux qui douteraient, citons F. W .
Christian, Early Maori migrations as
evidenced by physical geography and language, cité par Rivet, op. cit. , p. 165 : « Les
Mangaréviens [qui ont donné ces Polynésiens venus à l’île de Pâques après nos
Ibères] ont une tradition d’un chef nommé Tupa,
un homme rouge [blanc], qui vint de l’Est, avec une flotte d’embarcations de
type non polynésien, en forme de radeaux [de balsa]. »
Les
Bolas du Costa Rica
En Amérique
centrale, au Costa Rica, sur la côte Pacifique, on trouve une
centaine de mégalithes sphériques, constitués de des gabbros d’origine
volcanique, soigneusement polis manuellement à la pierre, appelés las Bolas, nom qu’on comprend souvent
comme signifiant les boules.
Mais une autre interprétation
existe qui voit dans bola
un souvenir du nom tokharien
de toute céréale, orge, blé, riz ou maïs. Bola
viendrait de bora,
de bridza, maïs , et serait à rapprocher du turc khora-misan , de bhoran , qui désigne un blé primitif à gros grains bosselés, du tokharien parlé
à Malte il y a 6000 ans , bahar , orge, du corse Balagne
, de Balari en Sardaigne, de
Baleares , du latin far,
frumentum, blé, du gaulois blato, du gallois blawd, du francique blad, du grec pur,
génitif puramidos, du lituanien
pûrai, du vieux- slave puro.
Le nom du maïs signifie gros
grains de seigle et a consisté dans
l’antéposition de ma- qui signifie
grand, gros, au nom du seigle, en
grec bridza , aujourd’hui encore appelé vrisa en Thrace et en Macédoine, à rapprocher du nom du riz en grec et en
persan : oruza . Ainsi, le nom du maïs vient
de ma , gros grains et de vrisa ,qui désignait toute céréale,
le seigle en particulier.
On
peut y appliquer la clé que nous avons utilisée pour interpréter le sens des
menhirs et surtout des pseudo- polissoirs
(voir mes blogs sur le sujet). On peut donc y voir des objets magiques censés faire
croître jusqu’à la grosseur, exagérée bien sûr, de la pierre et jusqu’ à sa
hauteur (2 mètres environ), certaines plantations, comme celle du maïs, jugées de pousse difficile ( la culture
demande beaucoup d’eau et le climat est très sec ici aussi) et fraîchement importées dans la
région par nos Ouigours. Les croyances et les pratiques en matière
d’agriculture des Ouigours ont pu survivre
dans les cultures locales depuis longtemps disparues d’Aguas Buenas et de Chiriqui.
De
plus, on peut discerner sur la sphère
des sillons analogues à ceux dont
les pseudo-« polissoirs « européens sont nantis, ce qui
confirmerait le rapprochement avec ces
derniers.
Quelle fut la plante en l’honneur de
laquelle ce mégalithe fut ouvré ?
On peut songer aux grains de maïs (la taula de Taliti à Minorque représente un
grain d’orge par une énorme pierre ronde),
toutes cultures fraîchement introduites
dans la région par les Ouigours, le maïs au II e siècle av. J. –C. Ces sphères de 2 mètres de haut, pour nous bien mystérieuses, dateraient, d’après
l’environnement stratigraphique et d’après la date de l’introduction de la
culture du maïs, du IIe siècle av. J.
–C.
L’Afrique noire. N’ont pas fait l’objet
d’études sérieuses.
Biblio. :
Philip Allison , 1960 (archives toutes
conservées à la Bibliothèque Bodleian d’Oxford) .
Afrique occidentale
Au
centre du Sénégal et en Gambie .
Nigeria, 250 pierres
hautes de 1 à 2 mètres, appelées akwanshi par les Nta, atal (pierres longues) par les Abanyom, du bakor par d’autres, signifiant
mort dans la terre ou pierres du génie ; exposition prévue au British Museum en septembre 2020. Une stèle parvenue
au Metropolitan Museum of Art of New York:
Cameroun, à Nkambé, dans les monts Mandara, dans la haute vallée de la Bénoué,
au Faro.
Tous
ces mégalithes ou presque ont été surgravés par les autochtones.
Afrique orientale :les plus intéressants à mon avis :
Ethiopie (voir mon blog
et
au
sud , alignement de stèles de Tya).
Zimbabwé (voir mon blog).
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