Silifke
en Cilicie, face à Chypre, était la TROIE homérique (version retouchée et améliorée).
Résumé : L’auteur a fait une première découverte touchant la
localisation réelle de Troie près de la
Cilicie, très loin de Hissarlik, grâce à
un passage de Pline l’Ancien, où il dit que Seleukia
de Cilicie est surnommée la troyenne
et surtout grâce à la conservation du
nom du camp des Achéens, Tic-Achea
, du grec teicha , murs , remparts , et de plus grâce à l’identification des
deux fleuves de l’Iliade dans la Turquie actuelle, le Simoïs, génitif grec Simoentos
, correspondant au Zamati turc , et le Scamandrios
ou Kalukadnus correspondant au Göksu
turc et dont le confluent est une
ville appelée Seleucia ,
savoir Ilion . De même, il a identifié le tombeau de Patrocle et d’Achille, et
le tombeau d’Ajax dédié à Cybèle,
ainsi que le mont Ida qui est le
point culminant de l’Anti-Taurus, le Demirkazık
(3 756 mètres).
Le
géographe grec Strabon (13, 1,27) écrivait, au début du premier siècle, que les lieux (appelés aujourd’hui en turc Burnabashi ou Pinarbasi , altération par
métathèse du grec Pergamidès, petite Pergame,
citadelle, au sud d’ Hissarlik en Turquie, près des Dardanelles ), où il y avait une ville appelée Ilion en grec à son époque , « n’étaient pas le site de l’ancienne Ilion,
si l’on considère la question en rapport avec le texte d’Homère… .Les pseudo
–Troyens eux-mêmes étaient bien
conscients que leur cité n’était pas la Troie homérique. »
Qu’était
donc cette Ilion où le britannique Calvert et Schliemann ont voulu placer la
Troie homérique ? Il s’agit de la
cité nommée Pergamos au Ve siècle par
Hérodote,7,112, dont le nom Burnabashi ou Pinarbasi subsiste en turc sous la forme altérée Burnabashi ou Pinarbasi . La preuve que Troie
est bien notre Pergame de Cilicie est
que les Turcs n’appellent pas celle-ci hissarlik, petite citadelle comme ils l’ont fait pour Pergamos
citée par Hérodote, 7,112. Cette dernière pourrait bien être l’Hissarlik-Troie de Schliemann, avec sa célèbre bibliothèque, citée par Pol., 4,
48, 11 et par Xénophon, Anabase,7,
8, 8 et 23.En effet, Hissarlik- Ilion (de wilusa,
signifiant la hauteur) désigne une citadelle , fort petite au demeurant 250 sur
200 m² , située sur une colline artificielle, faite de bois ,
de pierres et de remblais, et non sur une colline naturelle escarpée comme la
Troie homérique, qui avait été secouée par le volcan du lac de Van vers
1300 ; ce serait la Troie VI sur les neuf de Dörpfeld . Lorsqu’elle
fut brûlée, elle fut rebâtie sous le nom d’abord d’Ilion, puis, après le IV e
siècle peut-être dans le voisinage méridional, de façon encore moins importante
, sous le nom de Pergamidès, avec
pour la qualifier le nom commun de petite citadelle, hissarlik, en turc.
Mais
où était donc
la véritable Troie homérique ?
Pline,
5,27, nous apprend que Seleukia , la
Silifke actuelle turque en Cilicie,
était appelée la Troyenne pour la distinguer d’autres Seleucies : elle était
appelée Trachiotis, Trachéôtis
, voire Thraciôtis , grec Trachièôtis . De plus, en latin,
Virgile appelle Teucria la
Troade dans l’Enéide, 2, 26 et Teucrus
signifie troyen, Teucri , les Troyens
chez Virgile, Enéide , 12, 28, ou les
Romains , Teucris signifiant Troyenne.
En grec, nous avons Teukroi, les
Troyens chez Hérodote, Teukris aia ou
gè ,
la terre troyenne, la Troade . La mer devant Seleucie
de Cilicie est appelée la mer troyenne, mer thraikiè de phr°ugwsia, au chant XXIII de l’Iliade.
D’où viennent les formes Teukrios
ouTrakhèotis ouThrakiôtis ? D’un nom indo-européen qui désigne une hauteur, souvent
le sourcil (ce qui est au-dessus de l’œil), anglais brow, sanskrit bhruh, vieux –slave bruvi , grec ophrus
; le nom du massif montagneux , Taurus, dérive de
bhwru , hauteur . Wilusa –Ilion-Troie est dite escarpée par l’incipit du
catalogue des livres hittites de la bibliothèque hittite de la capitale
hittite, Hatusa. Ce catalogue date du
XIII e siècle et voici la traduction du premier hexamètre dactylique de quelque nostos perdu :
« Lorsqu’ils furent revenus de Wilusa
l’escarpée ».
En
effet, Troie est située sur une hauteur du massif du Taurus ou plutôt de l’Anti-Taurus , et l’aède qualifie Troie de ophruessa,escarpée,
élevée, 22, 411,
Extrait pris sur Wikipedia de
Strabon, Géographie, traduction par Amédée Tardieu, Hachette, 1880,
livre XIV :
"En remontant encore plus haut vers l'intérieur, on rencontrerait la
ville d'Olba (Uzuncaburç aujourd’hui), si célèbre par son temple de Zeus,
lequel passe pour un monument de la piété d'Ajax,
fils de Teucrios
( mauvaise traduction pour Ajax le Teukris , le troyen ) située dans le canton montagneux juste au-dessus de Kyinda [ de (Béré)kunthia , le nom du
mont venant d’un mot persan désignant le pin , terebinthos, lié aux mystères de Cybèle, à 30 km environ
au sud-ouest , aujourd’hui Kumkuyu, Bérékunthos désignant les prêtres de Cybèle et Berekunta chôron le
territoire des Bérécinthes, c’est-à-dire la Phrygie , encore
appelée Canutellis (Kanlıdivane)], et de Soloi dédiée aussi au culte
de Cybèle ( en grec Soloi, Σόλοι) , en latin Soli , puis Pompéiopolis,
aujourd'hui Mezitli,
en Turquie) . Le grand prêtre du temple
d'Olba était aussi dynaste ou souverain de la Trachèôtide (de phrug- , troyen, cf.
grec tracheia, dans Kilikia tracheia, traduit comme la Cilicie montueuse, en anglais rough
Cilicia , alors qu’elle veut dire la Cilicie troyenne ), mais à plusieurs reprises des tyrans ou usurpateurs mirent la main sur
cette province, puis ce fut au tour des pirates de s'en emparer. De nos jours,
une fois la destruction des pirates consommée, cette petite principauté
sacerdotale reparut et reçut le nom de royaume teukrios
(royaume troyen ) parce que les
grands prêtres qui s'y étaient succédé avaient presque invariablement porté le
nom de Teucrios [troyen] ou d'Ajax , formant la dynastie des
Teucrides [descendants des Troyens]. A
la suite du mariage qui l'avait fait entrer dans cette maison, [Kub] Aba [ainsi surnommée en l’honneur
de la déesse Cybèle], fille de Zénophane, l'un des tyrans de la Trachéotide [laTroade], se souvint du
moyen employé par son père pour usurper le pouvoir, et, invoquant ses droits de
tutrice, accapara toute l'autorité. Plus tard même, ayant circonvenu Antoine et
Cléopâtre par ses caresses et ses soins de toute sorte, elle sut tirer d'eux
une donation en règle, mais elle fut renversée elle aussi. »
Mais c’est un toponyme sur une carte géographique qui m’a convaincu que Troie était ailleurs qu’à
Hissarlik (près des Dardanelles) et se
situait bien à Seleucia , en face de Chypre Je l’ai trouvé à l‘article Lycaonia accompagné d’une carte ,
p. 930, de mon bon vieux Gaffiot: j’ai pu lire sur la carte « Tichachea », les
murs achéens, du nominatif pluriel
neutre grec de teichos
,de teichesa , teichea,
et de Achea, de Achaiwa, le camp des Achéens. « tichos , indique
le Gaffiot , p. 1575, de teichos , mur , neutre pluriel ticha , place forte, entre dans la formation de plusieurs noms de villes : Macrontichos , Megatichos, Neontichos. Dans l’Iliade, au début du chant XII, le
sort futur de ces remparts est évoqué, après le départ de la flotte pour
la Grèce : « cette muraille , ayant été construite malgré les dieux,
ne devait pas être de longue durée… Poseidôn et Apollon se décidèrent à détruire cette muraille, en
réunissant la violence des fleuves qui coulent à la mer des sommets de
l’Ida : le Rhésos, le Heptaporos (à
7 embouchures), le Karèsos , le Rhodios (ou Andrios), le Grènikos, l’Aisèpos ,
le divin Skamandros et le Simoïs , où
tant de casques et de boucliers
roulèrent dans le sable avec la foule des guerriers demi-Dieux. Et Phoibos les
réunit tous leurs cours ensemble, et, pendant neuf jours, dirigea leurs
courants contre cette muraille. Et Zeus pleuvait continuellement, afin que les débris fussent submergés plus tôt
par la mer [c’est un tsunami]. Et Poseidon lui-même, le trident à la main,
fit s’écrouler, sous l’effet des eaux, les poutres et les pierres et les
fondements que les Achéens avaient péniblement construits. Et il mit la muraille
au niveau du détroit au courant puissant
; et sur ces débris, les sables s’étant amoncelés comme auparavant sur le vaste
rivage, le Dieu fit retourner les fleuves dans les lits où ils avaient coutume
de rouler leurs belles eaux. »
Strabon, 602,
fait de l’Andèros , du grec andéron, lit de rivière, variante pour Aisèpos au vers 824, un
affluent du Scamandre et il écrit :
« L’Andèros qui se
jette dans le Scamandre et a sa source dans le Karsènè, un massif montagneux bien peuplé et
soigneusement cultivé , dans le voisinage de la terre de Dardanos jusqu’aux endroits qui se trouvent près de Zéleia et de Pityeia.» Ce texte est capital, car
Karsènè , de k°r ksi°n -è se retrouve dans le latin Coracensium
ou Coracêsium et
Corâcica sacra sur une inscription, cérémonies funéraires en l’honneur
de Mithra (de koraksi°m , avec infixation
métathétique de cen qui signifie tombeau, cf.
Ache[ro]n et Medracen , le somptueux
tombeau d’un roi numide en Algérie, koraksi°mken
), sur la carte de
Gaffiot , ce qui nous confirme la localisation de Troie en Cilicie , et
non à Hissarlik. Strabon, 610 et
614, place la ville de Andèria dont
le fleuve Andèrios tire son nom qui, en
grec (andéron) signifie : au bord de la rivière, ainsi que les villes de Scepsis
(d’où est originaire Dèmètrius de Scepsis dont il s’inspire), Pioniae, Gargaris (nom , comme Gargaros, venant des Gorgones
ou des Dardanes ) près de
Karsènè. Strabon, 603, nous indique aussi que le fleuve Karèsos est un affluent de l’Aisopos . Strabon, 586,
pour le vers 825, appelle ces
Troyens Aphneioi, qui tirent leur nom
du lac voisin Aphnîtis situé à l’est
et dont le nom vient de celui de la déesse Anahîtis ou Aphrodite (cf. le nom du coq faisan,ornis phasianus , oiseau d’Aphrodite, et
le nom du phase ) : j’ai aussi traduit le surprenant mélan, noire , comme s’il y avait kelan , glacial, neigeux. Le mont Karèsèna figure sur la carte
dont Gaffiot s’est inspiré, celle de Philippson dans Petermann
‘s Mitt , Ergänzungsheft, n° 167, 1910.
Une
carte
postale de Silifke en Turquie (l’ancienne
Seleukia
de Cilicie troyenne
) représente ce qui est aujourd’hui appelé The Tichaoin Fortress (de teichos,neutre , remparts , pluriel neutre ticha qui signifie forteresse
et de
(A)chaoin, de ti (cha A)ch)aiwiôn , génitif pluriel de Achawios,
Achaiwôn, cf. l’ancienne forme de
Achéens, Ahhiyawa et le latin Achîvî de achaiwoi , emprunté par
Ovide à un parler dorien, soit les remparts , la forteresse des Achéens, Achaiwôn
avec métathèse du i , achawoin .
Sur
cette carte, importante pour moi, j’ai vu à droite, près de la mer, un vestige
de rempart ou plutôt de tour.
Il y a
au recto , dans la partie en turc, très
exactement quatre lignes où aya thekla , qui , on le verra ci-dessous,
s’appliquait à l’origine uniquement
au tombeau de Patrocle , mais qui n’était
plus compris, a fini par désigner
n’importe quel vestige de monument
religieux :
Meryemlik , suivi de
Aya
thekla Klisesi apsisi ,
puis The Church of Holy ,
enfin Thekla
Apsisi .
Si
j’essaie de déchiffrer ceci, je lis :
monument (thek)
saint (aya) , église (kliesi, du grec ekklèsia ), d’Aphroditè
, génitif Aphroditès , cf . Ephèse, Apasa, Apr° (o)ditis , apridis Apsisi , latin Aprilis, de
apridis et le nom de la Pisidie, ainsi que le nom lydien de Sardes ,Sferdak, Alopes , métathèse de aplod°s- étant un ancien nom d’ Ephèse et Trachea Smyrnia étant le
nom d’un quartier d’Ephèse, selon Pline, 5,115, Smurna
venant de am’urghen , l’endonyme
des Berbères ou Ibères responsables de
l’empire Amauron au XII e siècle, et trachea signifiant en grec ( le pays des Amauron ) escarpé.
L’église
des saints , vestige de temple intitulé The
Church of the Holy , mauvaise interprétation , à
mon avis, du temple d’ Olba sur l’acropole d’ Olbâ,
Le
monument (thekla) d’Aphrodite (Apsisi)
.
Dans
la partie en anglais, on a Uzunca burç,
ligne suivante Tychaoin .-Roma çagi
(de période romaine , erreur manifeste) ; 3e ligne : The
Tychaoin Fortress ,4e ligne
Roman Age (répétition de la même sur
l’âge des remparts).
Que
représente la partie gauche de la carte ? Cinq colonnes très racées au
premier plan et de nombreuses colonnes
en arrière-plan. Il s’agit , selon moi ,
du temple d’Aphrodite à Olba,
aujourd’hui Uzunca burç.
Une
deuxième carte postale ne concerne plus le camp des Achéens, mais le tombeau de Patrocle et d’Achille devenu
après Dioclétien et l’ère des
Martyrs du
28
août 284 après J. –C (commencement de l’année dans le calendrier des
premiers Chrétiens coptes en usage en Egypte et en Ethiope) l’église des Saints Kilikian, les deux saints de Cilicie
(avec un culte aussi à Isaura et à Tarse), Achille
et Patrocle, fête le 15 juillet .Heurtés par l’amour homosexuel qui unissait Achille et
Patrocle, les prêtres firent d’Achille ,
aidés par les consonances en –kill, ,
un dieu père de famille, le héros
éponyme de la Cilicie, Kilicius, et Patrocle
en sa fille , héroïne éponyme des Louvites,
Iulete, par métathèse de louvite, devenue sainte Julitta
ou Julietta (cf. le nom du fils d’Enée , Iule, et de la gens de César, gens Iulia), toujours associée à Saint Quiilicius.
Le
nom des saints Kilik ont donné le prénom Quilgo écrit avec une labio-vélaire qu qui
n’existait pas initialement, en italien et en corse (le patron
de l’église de Vezzani en Corse, des
Ligures, mon village), le patronyme Quilichini
et , confondu avec Quirinius, gouverneur de Syrie cité par l‘Evangile de Luc , 2, 2, qui
ordonna pendant son mandat un recensement
lors de la naissance du Christ
, les prénoms Kieran, Killian, Ghislain
(avec attraction de Guillaume) et les noms de Cyriaque, Cyrillos, Cyr ou
(saint)Cyr, etc.
Cette
carte postale porte au recto la mention
« Silifke. Ayatekla » , et au verso après Ayatekla, en seconde ligne, Aya
Thekla, en deux mots , ce qui n’est pas du turc, mais un toponyme d’origine grecque. Ceci doit se lire : aya, interprété par les Turcs a comme le grec agia qui veut dire sainte (ou
peut-être agion au duel
agia, le double sanctuaire), et qui,
par conséquent, est antéposé au nom déterminé. Le nom est, avec sous-entendu peut-être taphè
ou tulè, tombe , Pat(r)oklâia ,la tombe patrocléenne, donnant (pa)tekl-âia, puis Aya Tekla , sachant
qu’Achille lui éleva un tombeau à
l’emplacement du bûcher funèbre et que ses propres cendres furent , à sa mort
aux prétendues Portes Scées, c’est-à-dire sur la côte, on le verra, réunies à celles de son ami.
Cette carte représente
1) à gauche deux
niches dans une crypte de pierres,
voûtée de façon à imiter la coque d’une
barque renversée en signe de trépas afin de traverser l’Achéron ou Rivière
lumineuse (Voie lactée), niches dédiées à
Patrocle et à Achille et qui devaient contenir chacune une urne
avec les cendres des héros ;
2)
et , à droite
, un pan d’héroôn, avec tout
en bas l’assise d’une muraille en pierres très peu élevée qui
pourrait bien être un reste du rempart des Achéens, derrière lequel fut édifié un énorme
héroôn dédié
par Achille à son ami mort . On
distingue sur la carte des pierres de taille
blanches, dispersées au sol et d’autres qui ont été insérées comme assise dans une construction,
puis, beaucoup plus tard, dans une église, peut-être romane, monuments qui auraient été bâtis tous les deux avec les pierres du rempart. On aperçoit deux
lignes courbes en pierres de couleurs
différentes du reste, qui visent à
imiter les lignes de la coque de la barque renversée et qu’on retrouve dans les
parois des églises européennes anciennes , car . nous dit le Net, pour les chrétiens,
héritiers de l’antiquité et de la Voie lactée , la Rivière lumineuse, qu’il
fallait traverser sur la barque de Charon pour atteindre le Paradis, la voûte des sanctuaires évoque un navire retourné, la toiture évoque la
coque et l'église elle-même un bateau soutenu par ses rames (les
arcs-boutants). Ils voient ainsi l'église comme un navire flottant sur les eaux
célestes, si bien que le terme de nef s'est vite imposé par métaphore (cf. le grec naus, navire, et le mot nèôs , temple).[
Dans l’Iliade,
au chant XXIII, on peut lire à
propos des funérailles de
Patrocle qu’elles se passent « en
un lieu où les flots blanchissaient la plage ». Le spectre de Patrocle
apparaît à Achille et lui dit : « Que mes ossements ne soient point séparés des tiens, mais qu’ils soient unis comme nous
l’avons été dans tes demeures. »... Les guerriers « déposèrent le bois du bûcher sur le
rivage, là où Achille avait marqué le lieu du grand
tombeau de Patrocle et le sien. » Ce lieu est appelé Rhoetion ou Rhoekion , du
nom d’un lapithe , Rhoekos , dont il faut rapprocher le nom de l’île Blanche , Leukè (Leucothéa, la
déesse blanche , étant peut-être le nom
troyen d’une divinité marine, Thétis, la mère d’Achille) , île Blanche Leukè
où Achille vit après sa mort , savoir Séleukiè.
.Achille dit : « Je ne
demande point, maintenant, un grand sépulcre ; que celui-ci soit simple. Mais
vous, Achéens, qui survivrez sur vos nefs bien construites, vous nous élèverez,
après ma mort, un vaste et grand
tombeau. »
Deux
vers de Catulle cités par Corradino (68,
vers 47 et 48, omis par l’édition Budé, et à replacer selon moi en 64 après le
vers 364 , ce qui complète le nombre de
cinq vers par strophe (le haut tertre arrondi « teres excelso coacervatum aggere bustum » amassé sur les
cendres d’Achille):
Vivat in ore hominum plus uno
clarior aevo
Omnibus
inque locis celebretur fama sepulti
« Que ce tertre vive dans la bouche des
hommes et continue à être illustre plus longtemps que ne dure une vie humaine,
et qu’en tout lieu soit célébrée la renommée de celui qui y a été enseveli. » Virgile, dans l’Enéide, chant III, vers 320 sqq.,confirme notre localisation du
monument funéraire d’Achille à Séleucie et non
à ce cap Sigée situé pas très loin des Dardanelles , en prêtant ces
paroles à Andromaque : « O
heureuse entre toutes la fille de Priam (Polyxène) , condamnée à mourir
près du tombeau d’un ennemi , au pied des hauts murs de Troie ! »
A Elis, où , conformément à
un oracle , les cendres d’Achille étaient censées avoir été transférées depuis son tombeau commun avec
celui de Patrocle à Troie , on lui
rendait les honneurs divins : avait-on visité ce tombeau ? Ou
bien , n’osant séparer dans la mort
Achille et Patrocle, rendait-on les honneurs divins devant une tombe vide à
Elis ? Il est adoré au soleil couchant par des femmes, qui avec d’autres rites, se lamentent à son sujet
(Pausanias, VI, 23 , 3), tout ceci
faisant songer à un culte chtonien et à un daimon
préhellénique anonyme .
J’ai trouvé chez Delcampe des cartes postales où, selon moi, les restes
du mur en pierres scellées avec une sorte de pisé ou torchis , sans bois visible,
sont apparents, mais malheureusement
endommagés et naturellement non identifiés
comme tels par les Turcs d’aujourd’hui. Plutôt que des restes de remparts
proprement dits, on peut se demander s’il ne s’agit pas des restes de tours.
Avons-nous, dans l’Iliade, une description précise de ce Camp des
Achéens ?
J’emprunte à Vinci, dans The
Baltic origins of Homer’s tales, p. 115,
sa description du camp des Achéens :
« après avoir débarqué, les Achéens
construisirent une grande fortification devant leurs navires :
Iliade, 7,436-439, ils édifièrent
un mur et de hautes tours
pour protéger tant leurs nefs qu’eux-mêmes ». Le mur a des tours et des
parapets (XII, 373, 375) et ses fondations sont faites de troncs d’arbres et de
pierres (XII, 29). Il est fait de bois (XII, 36 et 35 -37 : les grosses
poutres des tours craquent lorsqu’elles
sont frappées), aussi bien que de pierres (XII, 178). On peut les comparer
ave les remparts de Sardes en Lydie, de
14 mètres de hauteur, où « des assises de bois et de roseaux
apparaissaient à intervalles réguliers dans les murs, faits de torchis et construits
avec des briques crues reposant sur des
fondations de pierres qui formaient une espèce de glacis » (c’est-à-dire un Talus incliné qui sert à couvrir et à masquer les approches et
les ouvrages, à rendre l'accès d'une fortification plus difficile. Glacis de protection; glacis d'un fort, d'une
place-forte. On restait des après-midi
sur les glacis du château-fort, une énorme ruine pleine d'échos, de cavernes et
d'oubliettes (CélinE).
Mais
à Seleucie le glacis sarde était
remplacé par un fossé d‘après l’Iliade,
ce qui permit de placer un bélier.
Le
mur n’a pas la même élévation sur toute sa longueur et les Troyens attaquent naturellement là où
il est très bas (Iliade, VIII, 683). Les troupes
d’Achille, menées par Patrocle,
n’entrent que tardivement dans la bataille, car elles sont placées dans
l’endroit le plus puissamment fortifié,
à l’extrémité est de la plage, à côté de celles du grand Ajax, fils de
Télamon, à l’embouchure du Scamandre, ce
qui les a empêchées de voir que de l’autre
côté les Troyens avaient percé les lignes achéennes. Ce sont probablement les
restes qui ont survécu en Turquie, notamment sur ma première carte postale, où
l’on voit un bout de mer.
Si
l’on compare le rempart de la citadelle de Troie, pourtant travail divin
qui dura plus d’un an, et le rempart des Achéens, œuvre humaine, la supériorité
est indiscutablement du côté du rempart des Achéens, et l’on comprend la
jalousie qu’il suscita de la part de Poséidon, qui , avec Apollon et le
mortel Eaque , avait participé à la création de ces murailles . Lorsque les Achéens,
au début de l’Iliade, décident, sur le conseil de Nestor, de fortifier
leur camp en entourant les vaisseaux d’un mur, Poséidon proteste, à l’assemblée
des dieux, contre cette décision, qu’il croit susceptible de diminuer la gloire
qu’il avait remportée en construisant le mur de Troie .Il faut les paroles conciliantes
de Zeus pour le calmer, bien qu’il se promette détruire le mur
élevé par les Achéen », écrit P. Grimal . Ne peut-on supposer que
le poète sait , à l’époque où il compose
ces vers , que Poséidon a déjà , partiellement au moins , réalisé sa
menace , et que le mur a été attaqué par
les éléments en plusieurs endroits et
s’est effondré sous le coup des intempéries envoyées par Poséidon ? De là
le peu de restes du monument achéen, alors que la double rangée de remparts de
Troie subsiste aujourd ’hui (la ligne de remparts de la ville qui , à
mi-côte, double celle de la citadelle, est l’œuvre de Pallas et des Troyens).
Puisque nous avons trouvé une trace des
Achéens, cherchons maintenant et
toujours dans la même région de
Seleucia, aujourd’hui Silifke, un
vestige, s’il est possible, des Troyens.
Le fondateur troyen d’un temple dédié à Cybèle près de
Seleucie à Olbâ en Troade, le Troyen Ajax
fils de Télamon.
1) Le contresens sur Ajax Teukris , le troyen , et
non pas le fils de Teucros.
Les mythographes ont inventé un 3e
Ajax, Ajax le jeune, dont ils ont prêté
la paternité à Teucer, demi-frère d’Ajax et également fils de Télamon, afin que
la fondation du temple d’Olbâ fût prêtée, non pas à Ajax le grand, dont ils
admettaient le suicide qui est pourtant une autre invention de Sophocle, mais à
un homonyme totalement inconnu. De plus, il ne semble pas que le suicide fût
autorisé dans la religion de Cybèle,
bien différente des religions païennes ,
et le souci que le grand Ajax manifesta de ne pas vouloir être incinéré
semble bien étrange pour quelqu’un qui finirait
par se suicider .
2 Les mobiles d’Ajax pour revenir en Troade .
Qu’est-ce qui attirait à
Silifke-Troie notre grand Ajax ? D’abord, ramener les prisonniers de
guerre troyens que son demi-frère Teucer
avait menés à Chypre pour y fonder la nouvelle Salamine.
Il y a d’autres mobiles :
la nostalgie pour sa terre natale de
sa femme, l’ancienne captive Tekmessa , fille du roi Teleutas dont le nom, lié au grec teleutè, qui signifie initiation, indique son initiation aux mystères de
Cybèle ;
enfin sa religion , celle de sa femme et de son
beau-père, la religion de Cybèle . Il ne
voulait pas qu’on brûlât son cadavre, selon la coutume grecque, car, disciple de Cybèle, il voulait que son corps pût ressusciter, comme plus
tard les Chrétiens. Aussi voulut-il être placé dans un sarcophage. Wikipedia : « Dans l’Antiquité, la production de sarcophages était organisée en ateliers, en Phrygie, à Dokimaion [aujourd'hui Iscehisar].Les
sarcophages d'Asie mineure sont sculptés sur quatre faces et ornés de lourdes
guirlandes accrochées à des têtes de
bœuf en allégeance à Cybèle. Les
sarcophages, d'abord bas et allongés, deviendront, au quatrième siècle ap. J.
–C., des monuments très hauts. »
3) Les
trois temples de Olbâ.
Strabon, que j’ai cité au début de ce
texte, nous apprend qu’Ajax fonda le temple de Zeus Olbien à Olbè , aujourd’hui Uzuncaburch, à quelques kilomètres au nord de Troie- Silifke. La déesse existe
à Rome sous le nom Ops, et
elle est assimilée à Cybèle. Or, les
noms de Cybèle, d’Olbana,de
Clibana, citée par Pline, 5,94, comme
ville de l’Isaurie, désignent le Soleil
, astre qui était féminin, et viennent de ksawel , grec crétois aFelios,
d’où grec èélios , gothique savil ,
troyen sol dans le nom de ville Soloi. etc.
Le temple de Tuchè , le hasard, en latin Fortuna.
Tuchâ est en réalité une altération de Turchâ , de phrugiâ, la
Troyenne, Cybèle , déesse du jeu
comme le montre le nom du dé en
grec qui est tiré de son nom, Kubos, latin cubus.
Le temple de
Zeus Olbios , c’est –à- dire de
Sabazios, Sangarios, parèdre
de Cybèle.
On peut se demander quand on voit les
colonnes restantes de ce temple sur la
carte postale que j’ai citée si ce n’est pas un réemploi in situ d’allées de menhirs
archaïques comme ceux qu’on trouve en
Capadoce, dans toute la Turquie
actuelle, en Ethiopie, aux Baléares, et ceux qui seraient les plus
anciens de tous, datés d’il
y a dix mille ans, les menhirs en T ou
en marteau (voir mes blogs sur le sujet) de Göbekli en Turquie. L’essentiel
est de regarder si le « cou »
du menhir est plus ou moins marqué, s’il est d’un seul bloc ou en deux éléments si l’on veut.
Or, il y a trace de ce que j’appelle le « cou » sur ces
« colonnes ».
Le temple d’Aphrodite .
On a vu les somptueuses colonnes de
ce temple sur la carte que j’ai
déchiffrée.
4) Le tombeau
d’Ajax et de Tekmessa.
J’ai acheté une carte avec les
mentions « Silifke, The Roman
cimetery on the way Uzuncaburç »,
ayant à droite quelques colonnes du temple de Zeus Olbien et avec en arrière-plan,
des tombes romaines, dont celle d’Aulus,
le frère de Catulle, venu avec le proconsul Cicéron , semble-t-il, qui y a fait un pèlerinage ; avec
à droite un temple à deux étages , le tombeau
d’Ajax le grand (et peut-être de son épouse Tecmessa et du père de celle-ci Teleutas) .
Sur le haut d’une colonne, la 4e à droite,
au 2e étage, on discerne, effacé par les ans, un bucrane
emblématique de Cybèle ou Kubaba , souvent représenté
comme
Sabazios qui est son parèdre, avec des cornes , parce qu’on leur attribuait
la domestication des bœufs grâce à l’invention du joug .On peut justement discerner sur le
fronton un joug archaïque, avec ces
marques de sillons qui se retrouvent sur les prétendus « polissoirs »
européens .
Le tombeau d’Ajax fut peut-être
transformé en temple de saint Ajax.
Aias, génitif Aiantos, Ajax, ou nominatif Aiakos
, Eaque : ce dernier, selon
la légende, participa à la construction
de la muraille de Troie avec Apollon Thymbrien ( troyen) , métathèse
syllabique de
phrygum, à rapprocher de Salaminâ,
et de Sangarios , le dieu solaire parèdre de Cybèle
auquel on a assimilé le dieu solaire grec
Apollon et Poseidon. Trois serpents s’élancèrent
sur le mur. Deux tombèrent morts, mais
le troisième réussit à franchir la portion de mur due à Eaque. Apollon fournit l’interprétation
du présage. Troie serait prise deux
fois : la première, par un fils d’Eaque, Télamon, le père de Teucer
ou Teukrios, avec l‘aide d’Héraklès et de Pélée, la seconde, par Néoptolème, petit-fils d’Eaque et fils d’Achille, soixante ans plus tard.
Uzuncaburç désigne le tombeau d’Ajax , ce naos à deux étages (au sens de barque renversée
, de nef, naus,, attique néôs, laconien nâvos, lesbien nâizos). Le
nom d’Aiakos , juge aux Enfers, nom dont celui d’Ajax, Aias, Aiantos , dérive, est apparenté au
sanskrit Vai taranis, au grec Akhèrôn,
au latin Acheruns, qui signifient
la rivière lumineuse (sanskrit dvai), la Voie lactée. (F)Aiakos provient de Vai-ak-
Pour expliquer le turc Uzuncaburç , le tombeau d’Aiakos
ou Ajax, on a
, par métathèse, de barca, de barkwa, la barque, le tombeau
, à partir de Vaicheruns , U(ai
che)zunç +burca de barkwa .
Le cadavre (et non les cendres) d’Ajax le fils de
Télamon, roi de Salamine en Grèce,
furent transportés de ce tombeau à
Troie jusqu’ à Salamine pour qu’on puisse lui rendre les honneurs
divins. Mais est-ce qu’on n’osa pas
séparer son cadavre de celui de sa bien –aimée Tecmessa et se
contenta-t-on, après inspection du
tombeau et de son état, de rapporter à Salamine des restes fictifs ?
Deux autres indices glanés
sur la toile parmi les cartes postales
de Séleukia -Ilion , aujourd’hui Silifke en Turquie, en vente chez Delcampe.
Premier indice : le lavoir et les
deux fleuves qui l’alimentent à leur
confluent, le second par un ru
artificiellement creusé et surélevé.
Voici le texte d’Homère, Iliade, XXII, vers 140 : Hector fuit devant Achille sous les remparts
de Troie. Achille et lui passèrent « auprès de la
colline et du haut sycomore (ou figuier, sûkon
dit amauron
, ibère, qui peut atteindre 20 mètres de haut , d’où l’épithète haut, et qui peut être plus que centenaire, Ficus
sycomorus L., d’origine égyptienne, planté parce que le
frottement de ses branches permet d’allumer le feu et pour
ses petites figues qui sont peut-être à l’origine des variétés des figuiers turcs ; à noter , détail révélateur , que l’aire
de distribution géographique de cet arbre sur le Net ne peut en aucun cas comprendre
Hissarlik !! mais comprend la Cilicie ), en descendant le long du chemin [qui partait en zigzaguant
du rempart de la citadelle , situé au
sommet , jusqu’au fleuve ] et le long des remparts [les remparts de la ville, situés à mi-côte et aujourd’hui
disparus, comme le sycomore].Et ils parvinrent
près du fleuve au beau cours [le Kalukadnos ou Scamandre] à l’endroit
où jaillissaient les deux résurgences du
Skamandrios tourbillonnant [ pègai doiai , duel, cf . sanskrit dvayah, de dwoyyos,
double, vers 147, et pour pègai , latin génitif fontis, de ghwo°ndh- ) . Et l’une
coule, fraîche , avec des vapeurs
qui s’en élèvent, comme les fumées
qui s’échappent d’un feu qui
flambe ; et l’autre ne fait que
laisser s’égoutter , pendant l’été, un filet d’eau froide comme la grêle ou la neige, ou le dur cristal de l’eau gelée.
« Et
auprès des résurgences (qui servent de fontaines-lavoirs) , il y
avait deux larges et belles cuves de
pierre, où les épouses des Troyens et leurs charmantes filles lavaient leurs robes
splendides, au temps de la paix, avant l’arrivée des Achéens. Et c’est là
qu’ils couraient tous les deux, l’un fuyant, et l’autre le poursuivant. »
Or, en
dehors de la citadelle, il y a
de nos jours, à Séleukia , près
du Göksu, un amas de pierres anciennes qui , vu leur forme , ont pu servir de pierres à laver . Je songe ici à la fontaine de Déo , dans la Meuse, à
Mauvrages, où un bras secondaire , une
dérivation artificielle et surélevée, sert à emplir le bassin.
Mais ce qui , à Silifke, attire aujourd’hui le
regard, c’est , près de ces pierres à
laver, la curieuse statue d’un Zeus
Tapinagi , sorte d’obélisque très droit , imitant un pin (voir mon blog sur le catalogue des
vaisseaux), lié dans la légende à Sangaris, et très haut, avec au sommet la tête du dieu- fleuve Scamandrios ou Sagaris , génitif Sangaridis, assimilé par les
Troyens à Zeus, à rapprocher du nom de la ville de Sagalassos, de sakkar°ghw , Pline, 5, 94, aujourd ‘hui fouilles de Sakçagözu . J’ai pu acheter la carte postale de Sangarios Tapinagi.
D’où
vient l’épithète tapinagi ? Ce
mot troyen , pour qualifier le dieu
Sangarios (qui est aussi le père d’Hécube , une des épouses du roi Priam) , signifie certainement les deux sources (résurgences), au duel féminin, en grec doiai pègai,
et provient de ta , de dua, et de ghwnadh + désinence de nominatif duel –i,
pinagi , latin génitif fontis , de ghwon°dh, Fontânius , dieu
des sources, de
ghwon°dh- . Les deux fontaines qui desservent les deux lavoirs sont alimentées par le Scamandrios ou du moins par ses deux
résurgences.
Deuxième
indice : les lectisternum du Simoïs
ou Xanthos , à sec à ce moment-là.
Les hommes ont changé
les noms du Scamandrios et du Simoïs après
leur confluent,, afin de ne pas risquer de froisser la susceptibilité
des dieux –fleuves en donnant la priorité à l’un des deux. Le Simoïs devient le Kallikolônè
, où les dieux s’assoient en plein
milieu du lit, de la rivière qui est à sec complètement . Je
possède une carte postale avec la
mention Adam kay-alar Man Rocks
Silifke , peut-être du nom de la province , du district ou de la ville d’Adana, qui portent également le nom d'Ala-dağ
(de mont, dag ou kay et
de
ida, ila , ala ). La ville est située à moins de 40 km au
sud-est du Demir-kazık
].
Ne
se mouillent-ils pas, demandera-t-on ? On voit le Simoïs sur une autre carte que je possède également et on peut constater que le débit de son cours
, avec d’importants bancs de sable, n’est pas très grand, CF. Iliade, XX, vers 53, où le
Simoïs est qualifié de Kallikolôné , épithète qui , malgré le
scoliaste, ne signifie pas « aux
belles collines », et le vers 151
où les dieux s’assoient au beau milieu du
lit du Simoïs qualifié de Kallikolônè, c’est-à-dire
, selon l’étymologie, à sec complètement
.
Il s’agit
probablement d’un de ces lectisternum,
repas exceptionnels offerts aux dieux
allongés devant une table chargée d’offrandes : « les uns , dit le poète,
les Immortels défenseurs d’Ilios, s’assirent dans le cours du
Simoïs, » A en juger par ma carte postale, Homère ne semble pas avoir vu lui-même les gravures sur le rocher , car il y
a quelques inexactitudes dans les dieux qu’il nomme : ce sont en réalité Sangarios, Héraklès, Aphroditè et Cybèlè . Poseidon ,
Athènè Apollon et Arès qu’il nomme ne sont pas figurés , du moins sur la carte postale. Ainsi, Sangarios
(Zalmoxis, Gabeleisos de gsabanisis
, ou Sabazios) est également
le dieu troyen des moissons d’orge et le nom latin sêg-es, sêg-etis,de seigw, moisson, récolte est à rapprocher de son
nom. Dans les bras du premier dieu sur les lectisternum
du roc on aperçoit une brassée d’orge. Il
s’agit de Sangarios.
Le
deuxième n’a droit qu’à un petit naistron (chapelle) et non à un grand
lectisternum ; il n’a pas droit à
goûter les offrandes, il est debout et non couché, ce n’est qu’un demi-dieu, un
héros : c’est Melkart –Héraclès,
tenant dans la main droite une grosse pierre de fondation qui rappelle son aide à la construction du mur de la citadelle
de Troie contre les assauts des
Gorgones, à côté de la figuration du lion de Némée . Le nom de Melkart vient de l’endonyme
des Ibères , am’urigh, signifiant guerrier, qui a donné en gaulois
Ogmios , métathèse de am’u(r)ighi-, et
qu’on retrouve dans le nom des louvites
, métathèse de ur , ir,
il donnant Ilos , Ilion, grec hilaros
, de ilyaros par prolepse et
dissimilation de l ,signifiant propice, puis hilare, d’où saint Ellier ou Illiers.
Le 3e
présente, d’abord , vue de profil, Aphrodite avec sur l’épaule gauche les attributs de son sexe , et Cybèle, avec sa
couronne solaire conformément à l’étymologie de son nom et avec la main droite tenant , soit son tambourin ,
soit une pierre cubique (le nom vient de Kubèlé) , le bétyle, probablement
une variété rare de chrysobéril,
l’alexandrite , qui passait pour une météorite. C’est dans le roc de la
berge , laissé accessible par la baisse
du niveau des eaux, que ces représentations sont gravées dans
plusieurs petites chapelles : le but était
d’attirer la bienveillance des dieux et d’obtenir d’eux que le niveau du
cours d’eau remonte pour abreuver le bétail et pour irriguer les plantations
d’orge.
Les ports de Troie .
Ils sont au nombre de
deux :
1)
à l’ouest, Coracensium
qui figure sur la carte de Gaffiot, aujourd’hui Kizkalesi .
La
légende parle d’une grotte corycienne
, peut-être d’Erciyes
(de arguros , d’argent par
allusion aux neiges dont il est couvert),
ou Mont Argée , Argaewès
, volcan éteint aujourd’hui , mais qui fut longtemps en activité ,
près de Kültepe et de Kayseri , où Typhon enferma Zeus et, Iliade, II, 783, de monts Arimes ou Alimes
, en réalité Alimnè en Phrygie,
Tite Live , 38, 14, où
Typhée (cf. Tydéus) ou Typhôôn passe pour avoir son séjour. Il s’agit là de
souvenirs antiques de secousses telluriques (et Cf. Eschyle, Prométhée, vers 351, pour la Cilicie comme résidence de Typhon ) .
Le combat du fleuve Scamandrios, dont le nom a subi l’attraction sémantique
d’Ascanios (Vulcanius ) contre le feu
est le souvenir d’une éruption
volcanique préhistorique à partir de ce
qui est aujourd’hui devenu un lac dont s’échappait.
l’Isaura, anciennement le Scamandrios . Il est curieux que le mythe de Typhée
soit évoqué à propos des hommes et des
coursiers grecs qui sont justement en ce
lieu. On attribue la paternité de l’Hydre de Lerne à Typhon ; or,
Lerne a un autre nom , Lurnessa
,
la patrie de Briséis, la captive aimée d’Achille , fille du roi Briseus, de bregws
( breges, forme archaïque pour Phrygios connue par
Hérodote, cf.Bebreks ), le roi des
Lélèges ou Pélasges. Une ville lélesge est Lalasis , de lalagsis, lélèsge ,
aujourd’hui Lybre en Turquie , de Lyrbè , de lulusgw-, vers Seleucia : ce sont probablement l’ Alimnè de Phrygie,citée par Tite Live
, 38, 14 et les monts Alimoi ou Arimoi dont parle Homère.
En face du port turc actuel de Kizkalesi,
correspondant à Coracensium, il
y a un îlot appelé Korkyros, d’où ont
émigré en Afrique les Berbères Gétules ou
Gaetûlia, qui nommaient, disent-ils,
cet îlot Gétônè, de korkon-, korkulos, Korkuros , ce que Pline, 35,138, confirme;
2) à l’est , vers Seleukia, Ascanius
(de volcanius , grec Tuphoôn, de ghw°khw ) portus selon Pline, 5,121 sqq, dont le
nom a donné l’actuel Gösek ,de la métathèse de Ascag-nos , askag- , skagwo, gwosak , un
joli port de plaisance, avec une
rivière correspondant au Ascanius flumen de Pline, nommé Aksu Çayı, de ascanios , asku, aksu et du mot turc signifiant
rivière.
Les Portes Scées , Pulai skaiai .
C’est l’altération , par
incompréhension des copistes , de aulos
Kilikios , car le nom du bras de mer qui sépare Chypre et la
Cilicie.aulos n’est plus compris et devient Héllè dans Héllèspont
qui désigne d’abord tout le littoral de l’Asie (chez Hérodote , par exemple),
avant de désigner le détroit des
Dardanelles. Si Phriksos est le bélier, le nom de sa sœur Hellè doit signifier brebis ou biche,en indo-européen yel-na, suédois ren, islandais hreinn , allemand reen , français renne ou pour élan , balto-slave elnis, troyen kheruni ,
haut allemand elend, aujourd’hui Elentier, grec ellos, de elnos
, faon, arménien eln, vieux slave jeleni ,grec cerf ou
biche elaphos de elna+ phos (cf. grec aphros, écume).. Hellè est identique à la biche aux
sabots et aux bois dorés, la biche de Cérynies , de kheruni, élan, entendons de la couleur jaune crème de certaine
écume de mer. Hercule-Melkart
quitte, comme par hasard, l’expédition des Argonautes qui lève l’ancre sans lui, alors qu’il est à
la recherche de son bien aimé Hyllas à Ascanius, près de Troie. Il nous faut méditer le clin d’œil des mythographes disant que la déesse, Atè, l’Erreur personnifiée, a été
précipitée sur la colline qui devait
porter Troie ! Cela signifie que les Argonautes se trompent
en cherchant le bélier à la toison d’or après le détroit des Dardanelles, comme plus tard Schliemann, alors
que sa peau réside dans notre Troade sous l’aspect de l’écume de mer. Certains
poètes ont confondu des villes aux noms qui se ressemblent comme Kios ou Cius en latin, plus tard Pruse en Bithynie , avec Côos ou Koios ou Cos, ville citée par Pline, 4, 71, fondée par
le compagnon de Melkart , Polyphème, sur l’île de Caludna, dont le nom est
l’altération de Gètônè, dont les Gétules disent être originaires, devant le port de Coracensinum
(qui a pu donner kausios , kavios ) , aujourd’hui Kizkalesi .
Ce qui a pu faciliter la
méprise des Achéens débarquant en Lycie et se croyant en Troade, c’est le nom
du Scamandreios lycien et de ce qui
est pour Strabon (602) son affluent, l’Andreios,
de Scamandreios, variante
donnée par un manuscrit au lieu de Aisèpos,
au vers 825 : les Aphnéiens ,
buvant l’eau glaciale de l’Andreios, ces Troyens que commandait l’illustre fils
de Lycaôn, Pandaros. Or, nous sommes en Lycie, comme l’indiquent les vers V , 105 et 173, ce
qui gêne beaucoup les partisans d’une
Troie sise près des Dardanelles , réduits à invoquer une homonymie (dix
rivières en Asie appelées Lycios). On a , depuis une date ancienne, trafiqué le
texte en interpolant et en
rajoutant deux derniers vers (876-877) sur la Lycie et
le Xanthe : « Et ceux que
le Lycien Sarpédon et l’irréprochable Glaukus commandaient depuis la Lycie lointaine , à partir du Xanthe
tourbillonnant », avec ajout de l’adverbe tèloten , au loin, alors que le nom du Xanthe signifie : à
sec !
A noter aussi, à propos de ma
correction de mélan, l’eau noire, en kélainon , l‘eau
glaciale ,que Elien ,12, 29, à propos des silures , écrit que l’on trouve
le silure dans certaines rivières , comme par exemple le Kydnos , en Cilicie.
Mais cette variété-là est de petite taille et la raison en est qu’un courant
limpide , pur et glacial de surcroît , comme c’est le cas du Kudnos
(le Kaludnos ?) , ne procure pas
au silure une nourriture abondante : ce poisson préfère une eau trouble et
boueuse, et c’est là qu’il engraisse. Néanmoins, le Pyramos et le Saros ,
bien qu’ils coulent eux aussi en Cilicie,nourrissent des individus plus
corpulents . » Kudnos ou Kaludnos doivent être la leçon
originelle plutôt que Asèpos, Scamandreios ou Andreios .
Caludna
(devenu Kudnos) avec Coos ville confondue avec Cous Kôwios île devant la Carie D’ailleurs,
une légende rapporte que Poseidon aima Hellé et la rendit mère de Almôps , de Edonos
ou Aidoneus qui est identique à Aigeus,
Egée donnant son nom à la mer Egée, et de Paeon , de Péonie. La mer devant Troie est appelée la mer Cilicienne,Pline ,5,96, Cilicium
mare , ou la mer Troyenne , mer thraikiè de phr°ugwsia, au chant XXIII (est-ce une allusion à Phrixos, de phraks-, cf. l’italien muflone qui lui-même vient du latin
dialectal mufrô, corse muffolo, muffraggo, à rapprocher
de Phrixos, le propriétaire de la toison d‘or dont le nom signifie bélier, de phrag-,
et de mu, signifiant mouton , et Aries , le bélier, est
aussi le nom d’un signe du Zodiaque ), mais aussi de phruks-, troyen et de chrusous, doré? Cf . latin vervex, brebis de phruks ) et à sa sœur Hellé . La tradition veut que Phrixos , qui avait eu
la vie sauve grâce au bélier d’or ailé,
ait passé toute sa vie dans le palais du roi
Aéètès et qu’il y était mort très
âgé. Nous avons identifié le tombeau
d’Aésyètès en Troade avec Aksu , de Aesyétès -utès , suffixe de fleuve ,
Ask , Aksu , de bassa, barque renversée (II, 792-94), à quelques kilomètres de Troie.
L’histoire de Troie telle que Enée (dont le nom trahit son
origine proche des Ainianes , de wai tarani, voie lactée
, rivière lumineuse littéralement) ou de la métathèse (w]Ennetes
et de Dardania-Ténédos) la raconte.
Voici son archéologie dans la traduction , un peu arrangée par moi , de Leconte de Lisle, au chant XX : « Ayant ainsi parlé, Poseidon aux cheveux bleus les précéda vers la muraille haute du divin Héraklès (ou Melkart , de am’ araghen , nom que se donnent les Berbères ) . Athènè et les Troyens avaient autrefois élevé cette enceinte (la muraille de la ville, située à mi-côte, et non celle de la citadelle) pour mettre les Troyens à l’abri de la baleine quand ce monstre les poursuivait depuis le rivage jusque dans la plaine ».
D’abord sur Athènè, mes réflexions : il s’agit de
la déesse Pallas, première divinité de la citadelle de Troie avant Apollon, car
le nom de Pallas vient de kh°lk -, caillou,
pierre, cf. grec chaliks et
latin calx, calculus, caillou. D’autre part, le palladium . pierre qui se trouvait dans le sol de l’acropole de Troie avant la construction du
temple de Pallas et dont la présence garantissait la salut de la cité, vient de
grec phalagks, latin phalanx
, qui désignait le fléau de la balance et à l‘origine une planche
horizontale sur le menhir en bois, puis une pierre horizontale qui surmontait
le menhir de pierre en forme de marteau ou de T (voir mes blogs sur les
menhirs). Il est normal, par conséquent,
que ce soit Pallas, plus tard Apollon, qui donne son aval à la construction du
rempart de la ville de Troie pour
la rendre inexpugnable (le rempart de la
citadelle , plus ancien en réalité , étant , lui, fait , de pieux de bois).
« Zeus
… engendra d’abords Dardanos et celui-ci
bâtit Dardaniè. Et la haute
Ilion, citadelle des guerriers, ne s’élevait pas encore dans la plaine,
et les gens du peuple habitaient aux pieds de l’Ida, où abondent les sources. Et Dardanos engendra le roi Erichthonios (de am’arighen , berbère) , qui fut
le plus riche des hommes. Car
dans ses prairies alluviales (grec ilus, marécages,
plaines alluviales), paissaient mille juments fières de leurs poulains. Et Boréas, sous la forme d’un cheval aux crins
bleus , les aima et les couvrit comme
elles paissaient, et elles firent des douzaines de poulines qui bondissaient dans les champs
fertiles, courant sur la cime des épis d’orge sans les coucher. Et quand elles
bondissaient sur le large dos de la mer,
elles couraient sur la cime des écumes
blanches.
Et Erichthonios
engendra le roi des Troyens, Trôs, et
Trôs engendra trois fils sans reproche, Ilos
, Assarakos et Ganymède. Et Ilos engendra
l’illustre Laomedon , et Laomedon engendra Priamos … et Ikèton ,
nourrisson d’Arès. Assarakos, lui, engendra Kapys qui engendra Anchisès. ».
Voici mon
résumé de cet arbre généalogique :
Dardanos , accueilli par Teucer, bâtit
d’abord Dardaniè, pour lui et
pour ses guerriers avec le
temple de Zeus sur le Dindinon .
Où se trouve le Mont Dindinon ? Dans l’Anti –Taurus, et c’est aujourd’hui le Mont (kagi en turc) Düldül (2 448 mètres) , dont le nom dérive de dindinon, de dardanon. Les gens du peuple habitaient alors au pied de l’Ida, vers Nigde (Andaval, au IXe siècle Nahita principauté hittite warpalawa), de virinidhi.
Il faut faire attention au parfait homonyme du toponyme
, Ida, et qui vient de vid- (cf . gaulois druid-) et désigne un bois de chêne,
en particulier lorqsue l’Ida est trop loin du lieu en question, par
exemple, au chant XXIII, avec les chênes qu’on abat pour le bûcher de
Patrocle : « (les hommes
et les mulets ) allaient , avec les haches qui tranchent le bois et les cordes
bien tressées,et les mulets marchaient devant eux. Et, franchissant les pentes,
et les rudes montées, et les précipices, ils arrivèrent au Bois de chênes (Ida) où abondent les sources (et non, comme toutes les traductions,
« à l’Ida). Et aussitôt, de leurs haches pesantes, ils abattirent les chênes feuillus qui
tombaient à grand bruit. Et les Achéens
y attelaient les mulets qui
dévoraient la terre de leurs pieds, se hâtant d’emporter leur charge à travers
les broussailles épaisses. Et les Achéens traînaient aussi les troncs feuillus…
Et ils déposèrent le bois de chêne sur le rivage, là où Achille avait marqué le
leu pour le grand mausolée de Patrocle
et le sien. »
Où est donc situé l’Ida ? Il s’agit du mont Demirkazık
(3 756 mètres) qui est le point culminant de la chaîne du Taurus.
Troie ne s’élevait
pas encore dans a plaine jusqu’à ce que Trôs, devenu le roi des Troyens, la
fondât et lui donnât son nom de Troie ,
donc antérieur , contrairement à ce qu’on lit, à celui d’Ilion.
Enfin, au XIV e
siècle, av. J. C. , Ilos , son fils,
résolut de fonder, pour ses guerriers,
la citadelle d’Ilion .
La plaine devant Troie est appelée Doianton
pedion , celle qui mène à Doiantonos,
soit Dindinon , aujourd’hui Düldul, et la prétendue artère des Italiens qui figure sur les cartes
postales , de
idalian , y mène aussi, mais ne s’agit-il
pas plutôt de l’Ida lycaonien ?
Nous n’avons pas encore commenté le passage
relatif au roi Erichthonios, qui
fut « le
plus riche des hommes ».
« Car dans ses prairies alluviales au pied de l’Ida paissaient
mille juments fières de leurs poulains Et Boréas , sous la forme d’un cheval
aux crins bleus , les aima et les
couvrit comme elles paissaient, et elles firent des douzaines de poulines qui
bondissaient dans les champs fertiles, courant sur la cime des épis d’orge sans
les coucher. Et quand elles bondissaient
sur le large dos de la mer, elles couraient sur la cime des écumes blanches. »
Voilà une bien
curieuse réflexion :
Les deux sources de la prospérité de Troie, l’écume de mer ou litharge en grec ou spuma argenta en latin, et l’orichalque
(cuivre).
1 L’écume de mer, dont le nom vient en français de Scamander , le lieu où ce minerai
précieux se trouvait, avec influence du
mot francique skûm pour écume , correspondant au grec kuma, flot, latin spûma, à l’allemand Schaume, mousse. Peut-être
a-t-elle été confondue avec le blanc de baleine ou sperma-ceti (de cachalot ou d’hyperodoon) , dont les emplois sont
les mêmes. Voici ce qu’en dit Wikipedia :
« L'écume de mer est un minéral
blanc et tendre, que l'on trouve parfois flottant dans la mer Noire
et ressemblant un peu à de l'écume. Elle a été nommée sépiolite
par E. F. Glocker en référence
à sa ressemblance avec les os de seiche.
Elle est opaque, de couleur blanc gris, ou crème...
L'écume de mer est de l'hydrogénosilicate de magnésium de formule H4Mg2Si3O10.
L'écume de mer a été utilisée comme savon [latin spuma batava ou caustica, avec lequel les ancêtres des Hollandais se teignaient les cheveux en rouge, grec aphros
nitrou ou ionien litrou,le nitron étant un alcali minéral servant
à la lessive] , comme terre
savonneuse et comme matériau de construction
et de fabrication de pipes et de statuettes.
« La plus grande
partie de l'écume de mer destinée à l’exportation est obtenue en Asie Mineure,
principalement dans les plaines d'Eskişehir
en Turquie,
entre Istanbul
et Ankara,
où on la trouve en masses nodulaires irrégulières dans les alluvions (comme
dans les plaines alluviales de Cilicie). On
raconte dans ce district qu'il y a 4 000 puits menant à des galeries
horizontales pour l'extraction de l'écume de mer. Les principaux lieux de
production sont Sepetdji (mot qui signifie os de seiche blanc)-Odjaghi
et Kemikdji-Odjaghi, à
30 km au sud-est d'Eskişehir. Ce
minéral est souvent associé à de la magnésite,
la source primitive de ces deux minéraux étant la serpentine... »
On a dans cette région
un pic le Sipyle, dont le nom dérive de celui de l’os de sèche, grec sèpia , sèpiôdès , nous indiquant
la région où se trouvait le précieux
minerai de l’écume de mer, comparée à un os de sèche), aujourd’hui le Sipahili (cf. au chant II, vers 693 , le nom du Sélépiade
Evenè , Sélépiade venant de Sépuliadès
). Le mont est surtout connu pour sa
figure de Niobè en pleurs que le roc semble dessiner, Iliade, 24, vers 615.
Le poète nous a lancé une énigme en disant que les
pouliches étaient si rapides qu’elles volaient sur le large dos de la mer et
couraient sur la cime des écumes
blanches. » Les pouliches troyennes courent en réalité sur des masses nodulaires blanches d’écume
de mer, ce qui n’a rien de bien miraculeux.
Autre étonnement à la lecture de ce passage :
« Poseidon aux cheveux bleus les précéda vers la muraille haute du divin
Héraklès . Athènè et les Troyens avaient autrefois élevé cette enceinte (la muraille de la citadelle)
pour mettre Mélkart (correction de ma part
: pour mettre les Troyens) à l’abri de
la Baleine quand ce monstre le
poursuivait du rivage dans la plaine. » L’expression « dans la plaine » n’a de sens que se rapportant à l’écume de
mer, aux os de sèche qui parsèment la plaine.
L’os de sèche dans la mythologie : l’hydre de
Lerna, le sanglier d’Erymanthe et le
lion de Némée, ta Némèa et la biche elaphos
, Elen+phos , ellos , de elnos , faon,
arménien eln, vieux slave jeleni , cerf , elaphros, vervex , de Cérynies aux sabots d’or.
1 hudra est une forme dorienne et troyenne issue de la métathèse de drakôn, de ghwsodra , dragon, ici méga-
poulpe massacré par Hercule et dont les têtes
innombrables sont ces os de sèche qui pourrissent (grec sapô ) dans la terre et sont
des ossements blanchis par les eaux , constituant l’écume de mer. Ketos , de kseph, traduit par baleine
, manque de vraisemblance. Le mot kètos
en langage troyen désigne la sèche et vient de ce radical qu’on retrouve dans le grec sèpion, sèche , de kseph. La bonne traduction ici est sèche,
poulpe monstrueux, avec sex pedes , six (2 bras et 4
tentacules), grec sèpion ou (k)sèps , serpent, latin sèpia
. Le nom de l’allié de l’hydre dans le combat contre Melkart –Héraclès est Karkeinos ou karkina en grec, cancer en
latin (c’est notre signe du Zodiaque), crabe ou écrevisse, sanskrit karkatah, pour nous Gorgones. Les alliés de l’hydre sont donc les Gorgones, premiers habitants du pays devenu celui de Dardanos et de Dardania. C’est dire où va
se trouver la ville de Lerna ou Lernessa .de dwernantya. ». Lurnessa
est la patrie de Briséis, vers Seleucia.
2 Le sanglier
d’Erymanthe, choisi à cause de ses blanches défenses, qui rappellent
l’écume de mer, se vautre dans la région du fleuve Eurymedon, habitée par les Garamantes.
3 Nous avons un indice pour le lion de Némée dans le fait qu’Heraklès doit se servir des
griffes du lion pour déchirer la peau. En effet, on peut rayer l’écume de mer
avec l’ongle. D’autre part, la présence de lions préhistoriques sur le char de
Cybèle est un indice que la ville de Némée pourrait se situer dans le massif de
l’Ida, peut-être aujourd’hui dans la
ville de Nigdè (de gvirinida, vert) dont le nom aurait été altéré
par contagion en Némeiètès, de nigmidès.
Le nom de la ville a subi
l’attraction du grec nemos, vert pâturage,
latin nemus , bois sacré.
L’orichalque.
Le nom du cuivre est traditionnellement rattaché à Kupris, Chypre, et à Aphroditis – Vénus, la déesse de l’île.
Toutefois, on a un mot en grec, to diphruges, qui désignerait un oxyde de
zinc sublimé que nous appellerions tutie ou anciennement tuschie, que les Arabes appellent tutijaâ , en
sanscrit तुत्था, tuttha de kuphra
(« vitriol bleu, sulfate de cuivre »). En réalité le mot to
diphruges signifie étain troyen
(phruges) et dis vient du nom troyen de l’étain, dis(t) , de Dignum Store
aux Feroè. De même, le nom d’Aphrodite , Aphrodita en éolien et en dorien , peut très bien dériver de phrug+itas, troyen , comme le nom du
cuivre , grec kupris, sanskrit kuphra de kupr- et shukra,
qui peut très bien dériver de phrugi-.
par métathèse giphru , kupros.
A-t-on trouvé de l’orichalque ?
« Au début de janvier 2015, 39 lingots de cuivre se présentant sous l’aspect de bâtonnets , ont été découverts par Sebastiano
Tusa et une équipe d'archéologues, à environ 300 mètres de la côte
de la ville de Gela
au sud de la Sicile,
à une profondeur d'environ 3 mètres, dans l'épave d'un bateau marchand coulé à
la fin du VIe siècle alors
qu'il arrivait au port, probablement lors d'une tempête. Les lingots avaient
probablement pour destination la ville de Gela, mais leur provenance est plus
incertaine, peut-être l'Asie mineure
(pour moi, la Phrygie et le port
de Kizkalesi).
« Les lingots ont été analysés
par spectrométrie de fluorescence X
par Dario Panetta, et se sont avérés être composés d'un alliage fait de 75 à
80 % de cuivre, 15 à 20 %
de zinc et de faibles pourcentages de nickel,
plomb et fer. » Ceci nous donne la
composition chimique de ce minerai de cuivre, qui contient du nickel et qui
provient de cette serpentine nickelifère qui
a déjà donné l’écume de mer.
Une découverte intéressante est
aussi celle d’une épave, celle du Ulu
Burun, datée de 1300 av. J. C., découverte en 1982 au sud de la ville de Kas,
près d’Antalya, en Turquie par un pêcheur d’éponges. Ce navire sombra avec ses
lingots de cuivre et d’étain, donc pour la fabrication de bronze.
La trouvaille de Gela avec ses lingots en forme de serpents ou de
bâtonnets qu’on peut admirer sur Internet
(lingot, italien ligotto , espagnol lingote, vient probablement de Store
Dignum , dignum donnant lingo, tandis que l’allemand stange
s’explique par St (ore
li)°gnum) , ainsi que les lingots de cuivre de la trouvaille de Kas ,
pourraient très bien être de l’orichalque
. La présence simultanée de lingots d’étain laisse penser que l’orichalque
était, comme l‘assure Pline, le meilleur
minerai pour la fusion jusqu’à ce qu’il fût épuisé, mais il fallait y ajouter de l’étain, la tutie, quand même.
Trois tertres funéraires en forme de barque renversée.
1 II, 824 sq : « Puis viennent ceux qui
habitent Zéléia , qui est située entre l’Ida et Troie (upai poda neiaton en grec), Troyens riches qui boivent l’eau glaciale de l’Aisèpos (le fleuve Kelainos,
qui signifie noir, sombre, mais aussi issu de la fonte des neiges, glacial, a donné le nom du Ceihan,
nom qui vient de l’Aisèpos,
de kseiph°n -) . Ceux-là ont à leur
tête le glorieux fils de Lycaôn, Pandaros
(autre forme de Tyndaros ou Pindaros ) dont l’arc est un don d’Apollon. »Aisôpos
, le fabuliste Esope , est né sur les bords de l’Aisôpos, de isaukwos , devenu d’abord Aisèpès, puis l’Isaura , de i, déterminatif , et de sauwa , puis a subi l’attraction de saura, qui signifie serpent, et qui est aujourd’hui le Saleph, de sareph, de sargwa.
L’Aisôpos portait le nom d’une barque renversée en
signe de mort, venant de °skawghw –os, skaphos
, latin cavus, cf. paphos, taphos tombe, et de
la nécessité pour le défunt de trouver une autre barque et la passeur
Charon afin de traverser la rivière céleste (notre Voie lactée),
grec Achèron , latin Acheruns, Vai (lumineuse) taranis en sanskrit,
On
trouve la trace de Zéleiè dans le
nom du fleuve Deli-çay aujourd’hui, de sdelei
+ cay , rivière en turc. Sdelei vient de dhseim,
le radical de sèma, signe
d’un tombeau.
2e
tertre funéraire, en l’honneur d’
Aesyétès , aujourd’hui
près de la rivière Aksu , métathèse
de skaghwa , barque renversée ,skawu , aksu. . La
présence d’un espion troyen rapide (II, 792-94), à quelques kilomètres de Troie,
pour observer le camp des Achéens, nous permet de déduire que le
camp des Achéens n’était pas visible depuis
Ilion : l’espion « était aux aguets, confiant en
ses pieds agiles, au sommet d’un mausolée
(tumbos) en l’honneur du roi (je
lis : anaktos , Pap.15) [de
Colchide, de Korcyros) Aisyietès (Pap. k2). Il épie de là le moment où, quittant leurs nefs, les Achéens passeront à l’attaque. »
Qui est cet Aisyétès ? Il s’agit
du roi de Colchide Aéètès chez qui Phrixos est mort, ou Aesyétès , de bassa,
barque +
-utès , suffixe de fleuve
, aksu , Ask.
3e
tertre, celui de Batieia, aujourd’hui
, une colline près de la rivière Sünbaş (de dhseign-, cf ;.le grec sèma , signe , bas(sa), barque
) Çayı , Iliade, II, 811 sqq :
« Il y a devant la
ville un haut tertre isolé dans la plaine, bien dégagé tout
autour. Les hommes lui donnent le nom de Batieia ; pour les dieux, c’est la « tombe, sèma en grec , de Murina aux galops endiablés (ajout par incompréhension de cette
qualification qui ne convient qu’à une
excellente cavalière comme l’était Murina, reine des Amazones ; la bonne
traduction est : la tombe de Murène
aux nombreux bras. ). C’est autour de ce tertre que se rassemblent les Troyens et tous les alliés. »
Remarquons tout ’abord qu’il y a une
langue des dieux : c’est naturellement le dialecte chypriote et troyen.
Nous allons étudier successivement les noms énoncés : Batieia, Murina et Sêma.
1
On fait venir Batieia du mot grec
signifiant ronce, batos ; mais
c’est inexact. Le toponyme dérive du nom troyen et grec de la Voie lactée, appelée « rivière [taranis en sanskrit ] lumineuse [ dvai]», de (d)vai tirini, vaitiei-a .
L’appellation ne dérive
pas du mot batos, qui désigne des ronces épineuses , des mûres de ronces (les
mures, de amauron, ibère, de l’Ida, , mais du mot signifiant barque, correspondant au latin barca , de gwarkana , à
l’égyptien bâris , baridos , au dorien bassa , atticisé en bètta,, d’où batus, batueia,batun.
2
Le nom du tertre dans la langue des dieux n’est pas vraiment cette « rivière lumineuse », c’est sèma am’uziken, qui
désigne non pas la reine des Amazones (de am’arugen ) de
Chypre, Murina (aussi de am’uriken ) ,mais qui est (chant II, vers 814) l’altération
du grec Murainas polybracchiônos , Murène aux nombreux bras, sèche ,
super- poulpe , la propriétaire de l’écume de mer, des os de sèche présente dans la plaine de Troie (voir
ci-après) en sêma poluskarthmoio Murinès .
3 On retrouve sèma,de dhseign-, le signe auquel on reconnaît un tombeau , c’est-à-dire le symbole d’une barque
renversée , dans le latin signum,
dans le sanskrit dhyâma , dans le grec skaphos, barque , taphos, sépulture , ou le chypriote paphos , barque. Le
mythe de la Troyenne Polyxène immolée
sur ce tertre vient de l’incompréhension du nom du tertre funéraire am’urighsen, interprété comme venant du nom de Polyxène.
Une tentative
d’élucidation de Bérécynthienne.
Chacun connaît le sonnet
des Antiquités de Du Bellay :
« Telle que dans son char la Bérécynthienne
Couronnée de tours… », Écho de l’Enéide , VI, vers 781-
787 :
Rome , telle la mère Bérécynthienne (Berecynthia mater) , couronnée de
tours , est portée sur son char à
travers les villes phrygiennes. »
Dans
une note, M. Lagarde qui fut mon professeur en cagne au lycée Louis-le-Grand , parle du mont Bérécinthe en Phrygie , où
Cybèle était honorée.
Où est donc ce mont et comment s’appelle-t-il
de nos jours en Turquie ? C’est
dans le massif du Taurus que nous allons
trouver une station de ski nommée Bitlis en turc ,de
biridhès , en kurde Bidlîs ou Bêdlîs , en arménien
Բիթլիս ou Բաղեշ, Baghesh,
ou Բաղաղեշ, Baghaghesh, en troyen berekunth , cf. Bithynie, le pays des pins et pêut-être le nom du
royaume du Pont (de térébunth-).
C’est une préfecture
de la province du même nom. Peuplée majoritairement
de Kurdes,
la population s'établit à 65 169 habitants en 2000, en incluant les
villages alentour.
Mais d’où vient le nom du
sommet lui-même ? Du nom persan du pin,
qui joue un rôle important dans le culte de Cybèle. Tar-andjabine en persan désigne une plante
l’Alhagi Maurorum, connue pour l’attirance qu’elle exerce sur les
abeilles(dans le persan andjabine, miel sauvage, on reconnaît le nom de l’abeille, en latin
apis , sous la forme abine .Tarandjabine
a évolué en Térengébil au Sinaï et
a fini à cause de sa forte odeur,
par donner notre mot
térébenthine, la résine du térébenthe
ou pin. On remarque le suffixe –inè dans le grec terebenth-inè (grec rètinè, latin rèsina qui viennent
eux-mêmes, et indépendamment l’un de
l’autre , du persan Térengébil, la résine de
térébenthe .
Dans la Pamphylie proche, au voisinage de la
Troade, on rencontre une Perga ,de terengè -, peuplée
par un peuple qui s’appelle les Berekunthes) et on retrouve
le nom persan du pin , terebenthe, associé au culte de Cybèle ,
dans celui d’un fleuve de Troade, Purgam, Hurman Çayı aujourd’hui, ainsi que dans le nom d’une autre ville troyenne , celle de Percote
, de térengéb , perekunth- , beregamote connue pour son culte de Cybèle , mais aussi
aujourd ’hui pour ses poires bergamote et pour son thé parfumé à la
bergamote (earl Grey).
La localisation
difficile de l’Ida ou plutôt des Ida .
Où est l’Ida troyen?
Chose amusante,
j’ai pu voir « artère des Italiens »
à la place d’ « avenue de l’Idale »,
Ida (de Lycaonie), sur une carte
postale de Delcampe.
Tentons de trouver l’étymologie de cet oronyme. Le poème
63 de Catulle est inspiré des Chants cypriens déjà imités, avant Catulle, par Sapphô au VIIe siècle av. J. –C. Catulle reflète donc l’étymologie que l’auteur
des Chants cypriens , quelques neuf cents avant lui, avait trouvée , et Catulle nous
la livre telle qu’elle était dans les Chants cypriens (perdus , hélas !)
dans son poème d’Athis (63) , aux vers 29 (Viridem Idam)
et 70 : « Moi, habiter sur l’Ida
(pourtant censé être verdoyant) des lieux glacés, recouverts de neige? »
Or , l’Ida troyen , le Demirkazık avec ses 3 756 mètres, n’a jamais dû être bien verdoyant . En hiver,
il est couvert à cette altitude de neiges quasi éternelles.
Le sens du toponyme Ida est pour Catulle : vert , et, indépendamment de toute allitération, il le fait dériver du latin viridis
,vert , bleu vert, correspondant au grec îris, génitif iridos, avec le premier i long, à la différence du latin , issu
d’une diphtongue et avec digamma
initial attesté , wiris, de wirid-, et d’un n voyelle vocalisé en ni, niwir°d- , puis en iwir.
Or, il existe de nombreux Ida :
1 celui
auquel on a pensé comme étant le toponyme
grec, dorien Ida, ou Idè,
pour ce qui est, parait-il, Kas Daghi
en Turquie,le mont (en turc daghi) appelé Kas, non loin de Hissarlik .
2 Mais le Mont Ida,
pour Catulle qui suit les Chants Cypriens,
c’est le mont Demirkazık
(3 756 mètres), presque aussi haut que le Mont Blanc.
Wikipedia nous informe : « L’Anti-Taurus (turc : Ala-dağ-lar) est
un massif montagneux de Turquie.
La ville importante la plus proche est Niğde
[de gwinirida, verte], au nord-ouest. Il constitue le
prolongement oriental des monts Taurus
de Cilicie,
et culmine à 3 756 m (mont Demir-kazık,
de daghi, mont, et avec métathèse de viniridis, vert) ; plusieurs sommets dépassent les 3 000 m.
« Dans la province d'Adana, de idana, un district et sa ville
principale portent également le nom d'Ala-dağ,
de mont, daghi ou ziçi
,kazig , kay et de ida, ila , ala . La ville est située à
moins de 40 km au sud-est du Demir-kazık.
« Sommets principaux :
l’Ida, aujourd’hui le Demir-kazık
(3 756 mètres) ;
le Dindima de
Catulle, ou Mont Düldül
(2 448 mètres) .
« Le mont (daghi en turc)
Düldül (turc : Düldül Dağı) est un sommet de l'Anti-Taurus
situé dans le district de Dü-ziçi
(du mont dül) dans la province d' Osmaniye. » C’est notre ta Dindima , de dardania, dundum(a),
duldul aujourd’hui. Cybèle est appelée la souveraine du Dinduma par Catulle, 63,13. Le nom
de Kubèlé, d’étymologie très discutée, vient probablement du nom du soleil.
« En décembre 2015, des spécimens de chèvres
sauvages sont observés autour du mont Düldül , dans le
village de Yeşildere », de
dvinirid-
(le serpent ) vert , latin viridis , par métathèse du d, (dv)indere
, métathèses de wirida échidna , latin anguis , sanskrit ahih. La
découverte confirme ce passage de l’Iliade, , iech signifiant le serpent, vipère mâle
, grec échis ,génitif écheôs , 22, 170 : « Zeus arriva à l’Ida
aux nombreuses sources, la mère des bêtes sauvages, à Gargaros, où
il a son temple et son autel aux bonnes odeurs. »
Gargaros est la ville que les Gorgoniens occupaient avant l’arrivée
des Dardaniens,
les ancêtres d’Enée.
La plaine devant Troie est appelée Doianton pedion , celle qui mène à Doiantonos, soit Dindinon, Düldul
3 l ’Idè
de Crète, appelé aujourd’hui
Psiloriti, le sommet qui a
perdu ses arbres ;
4 Idalion , métathèse de
virida- ion à
Chypre, cité par Pline, 5,135, ville et promontoire célèbres pour
leur temple à Vénus (cf .le nom de
l’Italia , de Idalia , à cause du fils d’Anchise et de Vénus,
Enée) .
Comme l’île de Chypre est dédiée à Vénus ainsi que la ville
chypriote Idalion, l’Ida chypriote, et comme
les Chants cypriens racontent le fameux jugement , sur le sommet de l’Ida , du Troyen
Alexandre dit Paris (de Kuparis , Cypris ou Vénus) en faveur
de Vénus (Chypre est près de Troie telle que nous
l’avons située en Cilicie trpoyenne ), on peut se demander si ce n’est pas sur
le mont Idalion de Chypre que le concours
de beauté entre les trois déesses est censée se passer
plutôt que sur l’Ida troyen.
5 Idalè , génitif Idalès , de wirida avec un i long, en
Mysie, citée par Pline ,5,126. C’est la même,
semble-t-il, que l’ Idalè, métathèse
de vileda , vireda, dans
la plaine appelée (I) Doianton pedion , à laquelle mène la prétendue
avenue des Italiens, de
idalian.
Cet Ida
est
différent de l’ Attalia ou Attalêa en Pamphylie
qui est la ville des Atlantes, aujourd’hui Antalya
en Turquie.
Le nom
complet de ces villes était le Serpent
bleu (vert), en raison du tatouage au fer chaud sur le front ou sur le
torse de ces Ibères « au torse d émeraude », comme
dit le poète, tatouage qui représentait un serpent.
Le très difficile
problème des deux cours d’eau, le Scamandrios et le Simoïs : la sècheresse qui, à un moment donné, leur
a donné leurs noms.
D’abord,
il faut se pénétrer du fait que, en cette contrée, les fleuves disparaissent
dans le sol, et qu’ils changent souvent de cours. D’autre part, le mot fleuve en turc se dit selon les dialectes nehri , métathèse de hrine , ou
irmagi , ou irnaje,, ou encore ucurge, métathèse
de hr°naghi apparentés au finlandais njoki,
rivière, à l’estonien jögi,
,-ce
qui montre l’apparentement de la
langue turque au groupe ougro-finnois (Hongrie et Finlande) ; le mot affluent se dit çayi.
De plus, Virgile, Enéide, III, parle du Xanthe , puids du
Simoïs , comme d’ « un mince ruisseau à sec du nom de Xanthe » tradJ.
Perret, p.79),vers 351, et304 :
« un Simoïs menteur »
(trad. Baudelaire) .
Voici ce que j’ai trouvé
sur le Net à propos du réseau hydrographique de la région :
« Göksu Nehri ( Saleph [ Aisôpos, Aisèpès] Calycadnus ou Scamandrios )
Ceyhan Nehri , formé de la confluence des rivières Hurman Çayı (du nom de la rivière Pyrame
en Cilicie) et Göksu Çayı, Aksu
[rivière de Zéléia , l’Aisyètès , ou Aisôpos
ou Aisèpos ]
Nehri, Deliçay [aussi rivière de
Zéleia] , Sünbaş Çayı (de Batieia sèma) , Kesiksuyu, Kilgen [les deux derniers de Kilikien].
Seyhan Nehri ( Saros) formé de la confluence des rivières
Zamantı Irmağı (tr) [
le Xanthe ou Simoentos , SimoÏs ], et Göksu (tr) Üçürge , Deresi
« Le Seyhan (Seyhan Nehri ou, hésitation sur sa fonction de
fleuve ou d’affluent, Seyhan Çayi)
est un fleuve turc qui prend sa source dans les monts Taurus et se jette dans la Méditerranée
peu après avoir traversé la ville d'Adana, en Cilicie.
« Le cours supérieur du Seihan est formé de deux branches, la plus orientale
est appelée Göksu
[ c’est notre Scamandrios et son nom vient de
Kalukadnos, de gaukd-] considérée comme la branche
principale, l'occidentale est appelée Zamantı Irmağı (le
fleuve dont le nom était en grec au
nominatif Simoentis, génitif Simoentos
, latin Simoïs, génitif Simoentis ) : les deux confluent dans le district de Kozan.
« Le cours du fleuve est barré par les
barrages de Yedigöze, puis celui de
Çatalan [de Cay,
rivière, + des habitants
d’Attalia
, Attalenses] et juste en amont d'Adana par celui de Seyhan.
« Le
cours inférieur de ce fleuve [l’Isaura ]a changé à plusieurs reprises et il
a eu au cours de l'histoire une embouchure commune avec le Ceyhan ;
il était alors considéré comme l'un de
ses affluents[]. Actuellement leurs embouchures
sont distantes de plus de 60 km.
« Son nom antique
est le Saros [de soras,sauras Isaura ] . Le nom du Seyhan (à rapprocher de celui
de la Sogdiane, de sagw , Sagarios et de Dionysos,
métathèse de sogdianus ) est à rapprocher de celui du Sihoun,
nom donné par les géographes arabes du Moyen Âge au Syr-Daria [de Saros + daria, signifiant rivière, de l’indo-européen adura , cf. en
France le nom de l’Adour].[Le nom de Ceyhan
est à rapprocher de Jihoun
, nom donné par les géographes arabes du Moyen Âge à l'Amou-Daria , faisant ainsi un lien
entre la Cilicie
et la Sogdiane. »
Le nom du Xanthos , qui fait partie de la « langue des dieux » (dialectes chypriote et troyen qui ont
conservé un archaïsme sémantique avec le sens premier de xanthos , sec, conformément à l’étymologie, par
opposition au grec commun) a donné le nom du Saleph.
Quant à Sangarios
ou Sagaris, dont le nom est souvent
abrégé en Gallus, son nom complet a
signifié le lieu où l’on peut marcher à pied sec, savoir ksèrobatès,
du grec xèros, sec, et de bainô, marcher, comme
Plutarque nous le révèle dans son opuscule Des fleuves, 12, 1, et , malgré l’attraction sémantique de Ascanios, le nom du dieu Sangarios a vraisemblablement
donné le nom du Scamandrios , de
s(a)g°anari-os,de ksanara [sec , cf. Latin serenus, sec, sans nuage]+ grec
batos,adjectif verbal de
bainô, , marcher.
Le
Scamandrios est devenu le Kalukadnus qui devient
lui-même le Saros. Le Saros,
de sagarios, ou l’Isaura, se divise en deux bras dont l’un, celui de
l’ouest, porte sur ses bords la ville
de Seleukia, qui , au confluent de deux bras , était appelée à
jouer le rôle de port. Le Kalikadnus
ou Scamandrios a donné Göksu, de
(kali) kadnus , göksu par métathèse ..
Le
Ceyhan Nehri est formé
de la confluence au nord , plus haut que l’autre confluent, des rivières Hurman Çayı , la Purame
en Cilicie, et Göksu Çayı ,
lui-même issu de Aksu Nehri , Deliçay Sünbaş Çayı, Kesiksuyu (de kilikius) et Kilgen (de
Kilikiensis). Le nom du Ceihan vient de Kelainai
( ou Kelaineus ),noir, nom également d’une ville de Troade , et
a pris la suite du fleuve appelé le
Kedrus ( de Kelaineus), le
noir.
Réflexion à
propos de ce nom qui signifie en grec classique noir.
Je pense que , comme pour Xanthos signifiant sec, il s’agit d’un archaïsme sémantique, pour
lequel il faut se rappeler que le climat fait que les pluies tombent en hiver
et que le printemps est la saison des
crues , celle où les fleuves , à
sec au plus fort de l’été , charrient le plus d’eau .Par conséquent, kelaineus est à rapprocher du grec chiôn,
chionos, neige, eau glacée , cheimôn,
cheima, hiver, arménien jiun, neige, sanskrit himam cf Himalaya, anglais snow. Kelaineus est une forme carienne
(sans aspiration) de cheimal- (cf.
cheima, sanskrit himal-, latin nivalis) qui donne par métathèse du l kelain-
, d’où kelains, kelas et au neutre kelan , confondu par les copistes avec mélan,noire , de là la
surprenante eau noire de l’Aisôpos,
pour son
eau glaciale. Il faut
partir de kelan hivernal, issu de la fonte des neiges ,afin d’
expliquer cette eau prétendue « noire », en réalité issue de la fonte
des neiges au printemps. Noire est
donc à traduire par (eau) glaciale. Ceci m’amène à revenir sur les deux sources du Scamandrios,
dont l’une serait chaude. Il y a eu confusion entre deux homonymes : caligo, caliginis , brouillard ,
ténèbres hivernales, de chaligw°n -, cold en anglais , latin gelidus,
et calidus
, chaud. La rumeur d’eau chaude ou tiède provient d’un passage mal traduit de Homère , Iliade, XXII, vers 150, sur
une des deux sources et de la comparaison, très mal venue au demeurant, du
brouillard qui, en été, flotte sur l’eau
de la source glaciale avec la fumée qui s’échappe d’un feu qui flambe : «
l’une coule, tiède, et une fumée s’en exhale comme d’un grand feu ; et
l’autre filtre , pendant l’été, froide comme la grêle ou la neige, ou le dur cristal de la glace » , traduit le poète Leconte de
Lisle. Au lieu de la bonne traduction : « Et l’une ruisselle, fraîche, avec des vapeurs qui s’en élèvent, comme des fumées d’un grand
feu qui flambe , et l’autre ne fait que laisser s’égoutter, pendant l’été,
un filet d’eau froide comme la grêle
ou la neige, ou le dur cristal de la glace » .
Le dieu de la
citadelle d’Ilion, Apollon.
Apollon Thumbrien
, troyen, de phrygianos (Iliade , X, 430) est le dieu de la citadelle, Pergamè, de Troie. Les formes de son
nom sont intéressantes : dorien
Apellôn, troyen Apellyana thessalien
Aploun, lydien Pldans, donc à partir d’une labio-vélaire initiale. C’est
d’abord le dieu de la croissance et de la protection de la vigne, en grec
ampélos , avec les vrilles de
celle-ci qui sont symbolisés dans le
chapiteau ionique et dans le chapiteau troyen. Puis il devient le dieu
de la protection de la citadelle, pergame
, à rapprocher du latino –étrusque arx,
citadelle , de (p)ark-s et du nom grec purgè, tour (on peut encore
voir cinq tours sur la citadelle de
Silifke , à rattacher au nom de la ville,
en grec polis, étrusque urbs,sanskrit pûr, purih, lituanien pilis, citadelle , d’un radical pw° gw r ).
Je
n’aurai garde d’oublier Pessinunte ,
Pessinoentos, de pergin+ suffixe –oentos, aujourd’hui Bala Hissar (lik), Bala venant
de Kubala ou
Kubaba , Cybèle , qui donne son
nom à la Gala (tia), Galatie , connue pour son culte de Cybèle, comme à diverses pierres symbolisant le soleil éteint au solstice
d’hiver, défunt, mais qui renaîtra
quelque jour. A Pessinonte, le bétyle
(de baitulos, métathèse de virida , vaidura, une pierre
cubique verte, d’un violet- noir], qui représente Cybèle, passait pour être une météorite tombée du ciel.
La preuve que notre Pergame est bien celle de
Troie est que les Turcs ne l’appellent pas hissarlik,
citadelle en turc, comme ils l’ont fait pour
Pergamon ou Pergamos en Grande Mysie citée par
Hérodote, 7,112, qui pourrait bien être
l’Hissarlik de Schliemann , avec sa célèbre
bibliothèque, Pol., 4, 48, 11 et par
Xénophon, Anabase,7, 8, 8 et 23.
Mais les
Turcs ne comprennent plus aujourd’hui le
mot pergamos qui, à Silifke, est altéré en beregamès, ou même en Portugeses dans l’avenue des Portugèses sur les cartes postales, à la place du chemin de la citadelle.
La difficulté des deux Séleukia dans notre région.
Notre
Seleukia ou
Silifke , très bien. Mais il y a de nombreuses Seleukia, même dans
le voisinage, et il faut ouvrir les yeux, car une deuxième Seleucie, dont le nom signifie escarpée comme
celui d’Ilion –Seleucia, existe, dans la Pamphylie voisine, aujourd’hui Isikli, de Seleukia
aussi .
Cette région est appelée aujourd’hui en
Turquie (carte sur le Net)
Magnavat , mot qu’il ne faut rapprocher, ni
de la Magnésie de Lydie ni de la
Magnésie de Carie, mais d’une évolution phonétique du mot Pamphylie ( cf .Pelag-onie et Pa-phlag -onie , la terre des ânes sauvages , de khw°l gw-, grec kobalos
, porte-faix, porteur de charges, nom des mules , puis du cheval, +ajout de
-gonia, de gzom , pays) : pour Pamphylie,
de pa- wkh°lgw , et en turc (a)mag-
, g de Kobalos , -na (g)vat ( de la même racine gzwom , pays, donnant cette fois don , d devenant t),wat .
Cette région est en face de Lesbos et du golfe d’ Edermit
actuellement,
jadis d’ Adramuttium, avec la ville de Pedasos en grec dont Pline, 5,122,
nous apprend qu’elle est identique à
Adramuttium (leurs noms signifient
tous les deux : aux nombreuses
sources,cf. grec pègè).
Or, deux villes importantes sont situées dans cette région
ravagée par Achille, Thèbes
et Lurnessa,
la patrie de Brisèis, la bien -aimée
d’Achille, cause de sa colère.
Lurnessa , de Lurnavssa, a donné en turc Lubrè , puis Librè, avec ses belles
ruines antiques, que les Turcs assimilent à une ville du voisinage, l’ancienne Séleucie de Pamphylie, Isikli.
Conclusion.
Il faut se souvenir que le nom de Troie a précédé celui d’Ilos, Ilion, et que Ilos-Ilion a pu laisser davantage de traces. La seule région où Ilion - Wilusa se dissimule , c’est la région de Seleucia , métathèse de wiluksa (Iliôn) , de salukwia (cf. Louxor en Egypte de lukws°r), de nos jours Silifke en Turquie . Archéologue amateur sur cartes postales (Delcampe sur le Net), j’ai acheté une carte postale de Silifke, avec la colline qui porte Ilion et le Göksu ou Kalukadnos ou encore Scamandrios qui coule tout autour .
Il serait
nécessaire de comparer pour la Troade le texte homérique avec celui de Pline
l’Ancien au livre V, 93, 94, 109 et
sqq, de son Histoire naturelle et même le livre III, où l’étude la
Tarraconnaise (Troyens émigrés de Phrug-goni
a, cf .
d’autres émigrés en Corse Taravo
)livrera des rapprochements onomastiques
intéressants. Pline est l’équivalent de Wikipedia pour l’Antiquité
avec ses 27 livres d’Historia naturalis issus de 2000 ouvrages et de 100 auteurs,
qu’il faudrait pouvoir compléter par quelque bonne carte détaillée pour la région de Silifke avec les noms et
les cours des rivières et avec même les
hameaux actuels, ce qui permettrait de compléter et de corriger mon texte.
Ainsi, grâce à une première découverte, celle du surnom
troyen de la Séleucie de la Cilicie troyenne , grâce à la découverte du camp des Achéens retrouvé, Tichachea, , à d’autres découvertes avec les cartes postales de
Delcampe et grâce à celle des fleuves de Turquie et de l’Ida troyen sur Internet, je m’estime en droit de situer en
Cilicie la ville homérique d’ Ilion ( grec homérique féminin Ilios,
de wilusos) , très précisément à Seleukia, aujourd’hui Silifke , représentant la métathèse de wiluksa qui signifie escarpée, de ksalewksia
, puis seleukia, au confluent du Simoïs correspondant au Zamati turc et du Scamandrios ou Kalukadnos
correspondant au Göksu.
N. B. Si ce blog
vous a intéressé, ne manquez pas de lire
mes blog sur Le catalogue des vaisseaux
et sur L’orichalque et les noms des
métaux dans l’Antiquité, ainsi que La véritable Ithaque.
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