SIDO, PRINCESSE DU LAC DE VAN EN TURQUIE ACTUELLE
Parmi les chats « sauvages » qui rodent autour de ma ferme et qui, pour une
part d’entre eux, ont dû s’échapper d’un
élevage félin, comme
telles chattes angora, existe un groupe de chats à part : une jeune femelle
blanche avec quelques taches rousses, un jeune mâle que nous avons appelé
Lulu, un autre mâle roux. Ma femme a
recueilli une petite chatte appartenant au même groupe et qu’elle a appelée Sido : au départ, elle avait l’air promise à la mort, car elle
était dévorée de tiques.
En l’observant, nous avons constaté qu’il s’agissait d’une
chatte de race, plus exactement une chatte de la race orientale du lac de Van (immense lac situé à l’extrême
est de l’Arménie, actuellement en
Turquie) importée en France récemment (voir le net). .
Les caractéristiques de cette race.
D’abord, sur le front, il y a cinq sillons nettement marqués.
Puis, leur longueur et aussi leur taille sont bien plus grandes que celles des chats qu’on
rencontre couramment sous nos latitudes.
Leur couleur est à dominante blanche, avec quelques noires
et rousses; leur queue présente comme
des anneaux noirs, gris et roux ; sous le ventre, à l’arrière, existe
comme une poche. Les oreilles sont pointues comme celles du lynx. Le poil est
bien plus doux que clui des chars courants.Ils ronronnent en permanence dès
qu’ils sont contents. Le caractère est affectueux, vif et enjoué, et la domestication, immédiate, démontre l’antiquité de la
domestication par l’homme. .
On a découvert, par 10 mètres de profondeur, un palais dont les murs s’élèvent jusqu’à 3 ou4 mètres
de hauteur et qui s’étend sur un kilomètre carré environ .On rattacherait
ce château, englouti par quelque
cataclysme sismique, à une culture Urartu, métathèses de rut
carl ( la culture ) du chat sacré du
lac de Van, qu’on appelle aussi celle du royaume de Van, et qui a prospéré
pendant trois siècles du 9e siècle avant J. –C. jusqu’au 6e siècle avant J. C. Ce sont les Arméniens, des
Indo- Européens, qui leur succèdent.
Or, le chat sauvage indigène d’Europe s’appelait en latin feles ou faeles , ou chez Cicéron felis
(de ghailis , de gale-
correpondant au sanskrit girih, au latin glis, archaIque gliris, loir
[cf. grec classique ailouros,chat, de ghailoros
, au grec galeya, loir ),. Mais à
partir du Ve siècle après
J. –C. c’est le bas latin cattus (attesté par Palladius)
qui apparaît, ce qui coïnciderait avec l’introduction à Rome du chat
domestique réfractaire à la peste qui avait exterminé le chat sauvage. Le mot cattus est un dérivé de ca(r)l(ru)t-us et il à mettre en rapport avec le nom du géoglyphe maltais de couleur blanche appelé à
Malte carl ru (voir mon blog sur
les prétendus polissoirs) et
qui signifie sillon pour grains
d’orge. Ce composé s’analyse en :
carl , grain d’orge , de kardha, en grec kritha , en latin hordeum , en gaulois ksordheon
( donnant en français escourgeon, orge d’automne), allemand Gerstenkorn,
du vieux haut allemand gersta , de kwr, grain, et de dhea, orge, grec homérique dzeeai, épeautre , à rapprocher du sanskrit yavah, orge ;
et rut, de luk , sillon, parent de la
racine we/olk , gonfler, qui donne en
latin ulcus, sillon. Les carl rut maltais sont à Malte des sillons parallèles de plusieurs kilomètres. A
noter qu’on trouve aussi ces profonds
sillons dans l’îlot englouti au large de la Sicile, dans la Pantellaria
vecchia .
Le nom cattus
, celui qui présente des sillons sur le
front, mot qui nous a donné le nom du chat
en français , l’espagnol et le corse gatto
, l’anglais cat, l’allemand katze (féminin) , comme le grec ailouros
, ionien aeilouros, d’une
prothèse a - + luros donnant lioros,
puis leioros
avec en ionien une prolepse de ei
, et où l’on reconnaît lura,ride,
pli, comme dans pierre- lyre, est la preuve qu’il s’agissait bien de ce
chat du lac de Van, qui est très ancien , peut-être même la souche des chats
d’Asie et d’Europe, et qui , à,travers divers métissages, s’est répandu en Egypte
puis à Rome. Le chat d’Asie, -au Cambodge où j’enseignai au Lycée
Descartes à Phnom Penh, on m’offrit des chats-tigres
dont la queue était à bout carré et courte comme les chats de l’île de Man,-
c’est sa queue carrée qui caractérise le chat. A noter qu’en espagnol le
mystérieux nom du chien, qui n’a rien à voir avec le latin canis ou
l’anglais dog, perro,
de pserlutus , pourrait avoir une
origine voisine, et avoir désigné un chien dont la face se caractérisait par
des sillons également.
Les noms du caracal , du serval, du cattus cervarius ou chat-cervier ou lynx , l’irlandais lug, le grec lugk, sont
peut-être apparentés à ce nom du sillon carlut- : ainsi serval ou loup –cervier seraient à rattacher, non pas au nom du cerf ou du loup, mais pour loup à lu, sillon , et pour cerv à car(l) u-, grains d’orge ; De même dans caracal on peut apercevoir cara,
même si le turc qara kalaq,
oreilles noires a influencé le mot.
Le nom arménien du lynx, lusanunk,
nous donne le nom ancien de notre chat du lac de Van en Arménie vers le 9e
siècle. Il signifie originellement sillon
, –lugw , -pour sésame, -k°sanun, - avec métathèse du k final.
Mais rapidement le sens devint obscur et le nom du chat fut interprété comme blanc , leukos en grec signifiant blanc , cf le nom du lynx en grec lugk. Enfin nouvelle mauvaise
compréhension, le lynx véritable n’étant pas blanc, à la différence du char du
lac de Van,on rapprocha ce nom du verbe grec leussô, voir , et de là vint la légende de la vue perçante du lynx.
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