CESAR DANS LE QUERCY : UXELLODUNUM CAPDENAC
On a 115 manuscrits de Hirtius, le continuateur de
César : on est en train de les colliger. Nous disposons aussi d’un abrégé
par Orose d’une oeuvre perdue de Suétone
qui est l’œuvre d’Orose et d’une charte de 1393 remontant à une charte de
1320 qui concordent.
Il y a 5 hypothèses pour la localisation
d’Uxellodunum : Cahors avec Mur-Ceint et
Martignac (Puy l’Evêque), Carennac, près de Gourdon, Luzech, Puy de
Salut, Cadenac ou Capdenac , étudiées ,
surtout Cahors, Luzech , Puy d’Issolud
et Cadenac , par le frère de l’égyptologue, Jacques Champollion-Figeac dans ‘Nouvelles
recherches sur la ville gauloise d’Uxellodunum assiégée et prise par Jules
César », 1820, republiée en
2008 par « l’Association Pour
Uxellodunum à Capdenac ».
Divona,
aujourd’hui Limogne-en -Quercy (de limonum,
marais, cf .Vivonne de Limonum près
de Poitiers ou le nom de la
Limagne) est attesté dans les
notes de Tyron, le secrétaire de Cicéron, ce qui prouve que la capitale
existait à l’époque ; Ptolémée, deux siècles plus tard, cite aussi Devona
ou Divona comme la capitale des Cadurques .
Etymologie de
Uxellodunum.
Le mot se décompose en Og,
c’est-à-dire Ogmios, l’Hercule gaulois, sedlo-, siège, autel, stèle et dunum, éminence; ce nom est très répandu
et désigne un piton, une « colonne d’Hercule ».Il a subsisté
peut-être à Puy d’Issolud et en tout
cas aux deux Issoudun de la Creuse
et de l’Indre.
Etymologie de Cadenac
et du mot causse, dont Cadurcium et Cadenacum
sont des doublets.
Dans une charte de 1361 confirmant une charte de
1320, ;nous lisons : « la place de Capdenac, située à
l’extrémité du Quercy, sur le causse
(latin in calce, note :mot de
l’idiome du pays, du patois)d’une
montagne haute, escarpée et entourée de tous côtés par le Lot, rivière
navigable »« Le causse est le
nom que l’on donne à Rodez, en Rouergue,
chez les Ruthènes, à 1 km de Cadenac qui est à 1 km de la frontière du territoire des Cadurques, à
un canton principalement destiné au froment, et qui est plus ou moins élevé
au-dessus des vallons…Le froment n’est cultivé, ajoute L’Encyclopédie de méthodologie agricole de 1791 de Henri-Alexandre Tessier, que sur les causses
ou terrains argilo-calcaires rougeâtres. »
Causse vient d’un mot gaulois caldikos, apparenté au latin calx. Chaource près de
Troyes dans l’Aube vient de cadurcum, le
causse, comme le puy de Chanturgue près de Clermont-Ferrand et
on peut leur rattacher le nom des Cadurci, de Cajarc, ainsi que celui de la
Chalcidique, ce qui permet de poser un radical ibère khsaldiki
(Chalcidique est une métathèse), d’où Cadurci
(de là Cahors et Quercy), par métathèse de kadulki, kalduki , et Casilac
(forme attestée en 941) ou Cadenac, de kalduk, puis kadul +-acus. De
nombreux toponymes doivent se rattacher à ce radical : Cadillac, Carennac,
Cazilhac, et Cadenac (la graphie Capdenac n’est qu’une graphie ennoblissante).
. Le suffixe gaulois de nom de lieu –acos
a évolué dans les régions de langue d’oc en –ac.Il est possible que les prédécesseurs des Gaulois, les Ibères,
aient donné aux causses le nom de Ksaldunoi, devenu Uxellodunum faute de compréhension dans la langue gauloise et
réinterprété comme l’autel d’Og. .On a la forme Casiliaco dans trois chartes
de l’abbaye de Tulle de 941, de 944, et 945, qui parlent d’un lieu qu’elles
appellent Exelodunum situé dans le
Quercy, dans la viguerie de Cazilhac : in
orbe Caturcino, in vicario Casiliaco, in loco cui vocabulum est Exeleduno
(941), in loco qui vocatur Exeleduno (944), in villa quae dicitur Exeleduno
(945). Une autre charte de 935 , dont l’authenticité est contestée, donne aux moines de Tulle Ipsum castrum et podium Uxelloduno
nominatum, situm in orbe Caturcino, cum terris adjacentibus…in podio vocato
Uxelloduno, ubi olim civitas Romanorum
obsidione nota….Tradimus …ut ipsum castrum evertatur, nec in posterum cuipiam
reaedificare liceat. » Je traduis : (Raoul, roi de France, donne
) le camp et le puy nommé Uxellodunum, situé dans la province du Quercy, avec
les terres adjacentes …sur un puy appelé
Uxellodunum, où jadis exista une cité connue par un siège entrepris par les
Romains… Nous les donnons à cette
condition que le camp militaire soit
détruit et que nul ne les reconstruise à l’avenir.
Frontin au Ier
siècle dit, dans les Stratagèmes, livre III, 7, que César, en Gaule, réduisit à l’absence
d’eau potable la cité des Cadurques (Cadurcorum
civitatem) en détournant les sources grâce à des galeries de mine. La cité
(civitas) des Cadurques n’est ni
Cahors (la capitale Divone est Limognes –en-Quercy), ni Puy d’Issolud, mais
Cadenac (Cadenacum), peu connu
alors, confondu .avec Cadurcorum
par un scribe étranger à la
région. De même, la Notitia provinciarum et civitatum Galliae
Ainsi Uxellodunum
serait situé dans la viguerie de
Caziliac, -à moins qu’il ne faille
traduire Casiliaco par Cadiniaco, Cadenac,
car Cazilac (canton de Gondon) est assez éloigné . Le nom des causses du canton a pu passer au puy qu’ils entouraient et celui-ci devenir
Cadenac.
Le texte des manuscrits, qui porte : les chefs gaulois
vont secrètement ravitailler la ville en blé à l’extérieur des frontières
des Cadurques, ex finibus
Cadurcis, a donné lieu à controverse. On a proposé de corriger ex en in : in finibus cadurcis,
à l’intérieur du territoire des
Cadurques, mais sachant que le Rouergue,
riche en causses et en blé, est à seulement 1 kilomètre de Cadenac, la
rectification peut sembler inutile..
M. Roger Marty pour
l’APUC a redécouvert en 2002 cette fameuse fontaine, située sous les
remparts, à mi-pente et dans l’espace de
300 pieds qui n’était pas protégé par le Lot (Oltis), dont parle Hirtius, -témoin oculaire, -et que
César, par un ingénieux stratagème,
réussit à tarir, coupant ainsi
l’approvisionnement en eau des assiégés gaulois qui crurent à une
manifestation de la volonté des dieux et se rendirent. A remarquer que la
Charte de 1320 précise : Uxellodunum aurait tenu bon contre les Romains , » si la privation d’eau (ses
conduits ayant été coupés en dedans, sous les murs même de la place, au moyen
de mines, de galeries souterraines et
d’une élévation de terre en forme de dos d’âne) empêchant les habitants de
résister, ne les eût contraints de se rendre d’eux-mêmes » Dans le rapport
de la Commission des fouilles de Capdenac de 1865, republié par l’Association
Pour Uxellodunum à Capdenac, p.120, on lit : « Une sorte de
petit monticule rond, situé à gauche de ce chemin d’accès en regardant la
fontaine, a attiré notre attention et nous a paru formé par les déblais qui ont
été extraits lors de l’ouverture de la fontaine D (le bassin inférieur où ont
été coupées les veines alimentaires de l’ancienne fontaine qui a dû
nécessairement tarir subitement). » Le nom de Fontvieille ou de Fontaine
de César a survécu. Je tiens de M.
Marty , de l’Apuc ? que le nom de Cani,
de Canificius , figure sur le
cadastre et marque son camp à la Roque, en face de Cadenac, ce qui est une
preuve décisive, comme les pièces romaines datant de César et d’Auguste
trouvées à Cadenac. Ajoutons qu’à 12
milles romains de Capdenac, soit environ 18 kilomètres, César engagea un combat
contre Drappès au bord d’un fleuve, le
Lot, vers Larroque-Toirac.
« Le premier latiniste venu sait que les Commentaires de César donnent partout
des indications d’une précision
remarquable et, sur tous les points où l’on peut vérifier César, on
trouve en lui l’exactitude d’un chef d’armée habitué aux descriptions
exactes », a écrit Pierre de Nolhac et c’est bien ce que montre notre essai.
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