Dans une lettre du 19 avril 1659 de l’abbé Paulmier (Bibl.nat.
Nelles Acq. Fr. n°7454, f°70), citée par Ferdinand A. P. Maloisel dans L.es Maloisel, du haut Moyen Age à la
Révolution, on peut lire : « Je ne sais toutefois si [les
Béthencourt] peuvent se vanter d’avoir abordé [aux îles Canaries] avant
Lancelot Maloisel, duquel les sieurs des Isles Maloisel, gentilshommes
bas-normands, se disent descendus et avoir par devers eux des pièces qui justifient
que leur
Lancelot en entreprît
la conquête en l’an 1312, sur la connaissance que lui en donnèrent quelques
matelots de Cherbourg, lesquels, trafiquants aux côtes d’Espagne, furent jetés
par un coup de tempête aux bords de ces îles, connues autrefois par les Anciens
sous le nom de Fortunées et depuis demeurées comme cachées durant plusieurs
siècles. L’expédition des Canaries fut enfin publiée après deux cents ans de
prison domestique dans le cabinet des sieurs de Béthencourt ; sa publication
réveilla les sieurs de Maloisel et, en 1632, ils firent imprimer à Caen un petit
Discours pour conserver à ce Lancelot, au
préjudice de ce Jean de Béthencourt, la qualité de premier découvreur des
Canaries, qualité fondée , entre autres choses, sur un inventaire généalogique baillé par
leurs prédécesseurs aux élus de Coutances l’an 1453, lequel fait une ample mention de l’entreprise
de ce Lancelot en l’île Lancelote, qu’ils disent y avoir commandé plus de XX ans
et jusques à un soulèvement général des insulaires qui l’en chassèrent à l’aide
de leurs voisins ; et , de plus , combattent
les Béthencourt parleur propre histoire » (« en un vieux chastel que
Lancelot Maloisel aurait jadis fait faire quand il conquit le pays », le Canarien de Gadifer de la Salle).
Or, en 1307, au moment de l’arrestation des Templiers par le
roi de France, la flotte templière quitte le port templier de La Rochelle pour
le Portugal et elle y disparaît. On a
conjecturé que cette flotte dont les
voiles portaient la croix rouge templière,
analogue à celle de Gènes et qui se retrouvera curieusement sur les
caravelles de Christophe Colomb, partit chercher un asile aux Canaries sur la route de l’Amérique. On n’a jamais su d’où
les Templiers tiraient les grandes quantités d’argent métal qui leur permirent
de construire tant de cathédrales. Or, selon Jacques de Mahieu, dans Les templiers en Amérique, J’ai lu,
1987, des liens anciens existaient entre les Templiers et l’Amérique du sud, la
Sierra de la Plata et la fonderie de métaux précieux de l’Aquidaban -Nigui.
Pourquoi y transformait –on l’argent en
lingots ? se demande Jacques de Mahieu . « Parce qu’on devait l’exporter
en unités constantes et faciles à compter. Qu’en aurait-on fait d’autre
d’ailleurs, puisque les Guaranis, restés à l’état néolithique, n’utilisaient
pas les métaux ? » .Ces lingots
d’argent du nord-est brésilien sont pour le moins étranges. . Les courants y
portaient d’ailleurs comme le montre l’aventure
de Gonneville et comme la carte de
Dieppe peut aussi le suggérer.
Or, sur l’Anzarote (altération
de Lancelot), il existe une grange, mot qui fait partie du
vocabulaire templier, devenue le Castillo
de Santa Barbara, sur la lèvre du cratère Montaña Guanapay, près de Téguise, où le gouvernement canarien veut
ouvrir un musée pour rendre hommage au « Génois Lancellotto
Malocello » qui, au XIVe siècle, construisit cette grange templière .La
croix rouge qui sur les cartes indiquait les Templier Maloisel a été prise pour
les armes génoises.
Le prénom de Lancelot
(Lance en anglais) est l’altération
de Frambault,
un saint qui vécut dans le Haut Maine normand
et la basse Normandie vers le VIe ( ?) siècle, illustre chevalier séduit
vers la fin de sa vie par la vie
monacale qui fut sanctifié. . A Lassay-les-Châteaux, dans le Maine il existe une église du XIV e
siècle dédiée à saint Frambault :
on porte le crâne de celui-ci en
procession le Lundi de Pentecôte. Au pied du mur de l’enceinte de l’église, on
voit la stèle funéraire de Lancelot qui
porte trèfle et calice. A une vingtaine de kilomètres se trouve Domfront (altération de don Frambault) où
Chrétien de Troyes écrivit vers 1170 son célèbre Lancelot. Au sud de Domfront se trouve le village de Saint- Frambault .On peut donc
imaginer que Lancelot a dû son prénom au fait que ces Maloisel (venant peut-être
de Malaisé, commune de Désertines,
près de Mayenne) habitaient cette région, et qu’il a dû entrer chez les
Templiers voisins de Fontaine- Daniel près de Mayenne).
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