Premier stade
de la guerre en Sequanie (poème épique perdu de Varron de l’Atax, nom de l’Aude dans la Province narbonnaise,
poète contemporain d’Auguste)
La victoire d’Arioviste sur les Gaulois
Les Gaulois sont écrasés par le roi d’origine suève (Souabe-Franconie) Arioviste à Admagetobriga
ou Admagnetobriga, aujourd’hui
vraisemblablement Amancey dans le
Doubs.157 151 »dans les localités
de l’ancienne gaule…, les tumulus apparaissent d’ordinaire par groupe de cinq à
dix. Quand leur nombre est plus considérable, il est dans les habitudes de la
science d’en conclure qu’on est en présence d’un champ de bataille » (de Bonstetten,
Recueil d’antiquités, Berne, 1855,
cité par Louis Courlet, La cité
mystérieuse (Alaise identifiée à Alesia). Le président Clerc, dans Essai sur l’histoire de la Franche- Comté,
1870, écrit : « combats et sépultures d’Amancey,Flagey, etc. Ces
campagnes qui comprennent les territoires d’ Amancey, Flagey, Fertans,
Bolandoz, ,Coulans, Refranche, Myon, Sarraz, Alaise, etc. sont la grande
nécropole celtique la plus curieuse de la Franche-Comté . » »Castan
rangeait en 4 groupes les tumuli, et la 3e, qui se trouve
exclusivement dans les champs du plateau d’Amancey, consiste en énormes môles
recouvrant des masses d’os i du plateau, humains calcinés, … avec des débris
d’armures. » Sur les 800 tumuIi, couvrant 100 000 guerriers, il y en eut 200 d’ouverts au siècle dernier,
mais on compte 30 000 tumuli dans la région.
La victoire
de César sur les Helvètes :
mai - 58, premier livre.
Les Helvètes voulaient émigrer chez les Santons (en Saintonge)
en traversant la Loire par le gué de Roanne.
Quant au trajet de César, qui les poursuit, il est
très contesté. Selon Jacques Maissiat, dans Jules
César en Gaule, 1865, 3 tomes, tome 1er, p.380, César part d’Augusta Salassorum, Aoste aujourd’hui, l’Ocelum,
du nom de la tribu des Graiocelli, cité par César,devenu Ucello dans le Val de Pragelas
en Italie du nord, puis Uxeaux aujourd’hui , le col du Petit Saint Bernard, la
Tarentaise des Centrons, Montmélian chez les Vocontii cités aussi par César , Chambéry chez les Allobroges,
Aix-les-Bains, Frangy et la Perte du Rhône, « porte de la Gaule, où
Labiénus se joignit à lui avec son corps d’armée. » La tradition, suivie
par Camille Jullian dans Histoire de la
Gaule, tome III, La conquête romaine et les premières invasions
germaniques,1923, 3e édition, fait passer César par Lyon.
Maissiat insiste, p.341, sur le fait que c’est à la Perte du Rhône, sur
la colline des Tates (de aestiva,aestivorum,
camp fixe ) que César reçoit les
plaintes des Eduens (Bresse), des Ambarres (Dombes ) et de ceux des Allobroges
qui avaient des biens de l’autre côté du Rhône chez les Sébusiens . .
De la Perte du Rhône, César, selon moi, désireux de poursuivre les Helvètes et de se rendre sur
les rives de la Saône et de son affluent la Lanterne, prend
peut-être la route de Mandeure, Luxeuil-les-Bains,et atteint les environs de Faverney sur la Lanterne, où il y a un gué que les Helvètes cherchent à
traverser. D’où vient ce curieux nom de la Lanterne ?
On trouve souvent pour les fleuves, chez les Anciens un phénomène d’arborescence où le nom de ce qui
est pour nous un affluent devient celui du fleuve : ainsi pour la Saône ou
Arar. César écrit au livre I, 13 : « La Saône (Arar) est une rivière qui traverse les
terres des Héduens et des Séquanes et va se jeter dans le Rhône, avec une incroyable lenteur, si bien qu’il
est impossible, à la simple vue, de discerner le sens du courant. »
C’est là une hyperbole étonnante pour quiconque
a vu la grande Saône, mais il existe, au pays des Mille Etangs où César
arrivait à la poursuite des Helvètes, un
affluent de la Saône qu’il a pris pour la Saône, la Lanterne, au nom cocasse
mais révélateur de cette lenteur, de lent(u)s,
lente,
et de arar, rivière, lentarar, puis lentarna. L’indication de César sur l’immobilité du courant nous
est précieuse pour situer à Faverney le
premier combat contre les Helvètes, et non à Montemerle ou Saint –Bernard près de
Bourg-en-Bresse, de Trévoux plus exactement, comme, sans preuve, le veulent
Maissiat et Jullian. .
César campe ensuite à
Port-sur-Saône, sur la Saône avec une île en travers du fleuve et un autre gué qu’il emprunte, puis à Gray,Dijon (où on
trouvera peut-être sur un projectile la signature des Helvètes Tulinges,
TL, Mâcon (Matisco ad Ararim), Châlon-sur-Saône (Cabillo chez les Eduens), Beaune. Nous avons quelques noms qui
attestent ensuite du passage de César,
comme Mont Juli (génitif, de Julii, de Jules César), sur la dernière crête des monts Jura du côté de la Saône, Ceysériat (au Revermont) près de
Bourg-en-Bresse, Saint-Denis –le-Ceyzériat,
aujourd’hui Saint-Denis-lès- Bourg.
César suit toujours les Helvètes qui s’écartent de la Saône vers l’intérieur par Cluny et font route vers Bibracte, près
d’Autun. Bibracte, ville
importante des Eduens, correspond à Saint- -Léger- sous- Beuvray (de bibracte) à une dizaine de kilomètres
d’Autun La bataille contre les Helvètes dite à tort de Montmort a lieu, nous
dit César, à moins de 18 milles de Bibracte-Saint- Léger-sous-Beuvray. R. Niaux précise les lieux de cette bataille dite de Montmort.
Selon lui, la bataille doit être située
autour de Glenne, au Mont-Dône. Il
cite les traces à Auxy d’un vaste camp romain et de nombreux toponymes comme les Fossés près du Petit Mizian, le champ du Mort, le Grand et le Petit Martrey (de
martyrium, cimetière)- en –Folin. Le camp des Helvètes et le lieu de leur
inhumation seraient placés près du Petit
et du Grand Mort.dans la forêt de Glenne. Après cette victoire, César fait
mettre à mort 6000 Suisses originaires du canton de Urbigena (Berne aujourd’hui) qui avaient voulu s’échapper.
Le reste des Helvètes se réfugie chez les Lingons (Langres,
Losne de lingon) où ils font leur
soumission à César près de
Saint-Jean-de-Losne (de Lingon) vraisemblablement, selon Maissiat.
La victoire de César sur Arioviste : 80 000 morts.
La faune de Germanie.
César nous décrit la faune exotique de la Forêt Noire (VI
26, P 147 ): « il y a un bœuf qui ressemble au cerf : au
milieu du front, entre les oreilles, se trouve une grande corne, plus haute et
plus droite que les autres [cornes] ; à sa base (imo) la corne se subdivise en empaumures et en rameaux.Le mâle et
la femelle sont de même type ; les cornes [chez le male et chez la
femelle] ont même forme et même grandeur chez le mâle et chez la femelle. ». On a voulu à tort y voir un
renne, mais il peut s’agir du rhinocéros
laineux (Coelodonta antiquitatis), dont la plus grande corne mesurait
1, 30 mètre : elle était soutenue à
sa base par une cloison nasale partiellement ossifiée, -ce qui a peut-être été
pris pour « des empaumures et des rameaux ». . Mais cet animal avait
deux cornes et non pas une, comme l’indique César., si bien que je préfère
identifier l’animal de César à une licorne géante, avec une seule corne, l’Elasmotherium préhistorique qui
correspond, entre autres, au karkadan perse ou au zhi chinois à date historique, avec une
corne de 2 mètres.
L’urus est une autre bête préhistorique citée par César :
« les élans sont plus petit que
les éléphants [d’Afrique] et, par
l’aspect général, la couleur, la forme, ils ressemblent aux taureaux….Leurs
cornes sont très recherchées et les
Germains en garnissent les bords d’un cercle d’argent et s’en servent comme de
coupes de libation dans leurs festins
solennels ».Il s’agit là , apparemment, d’aurochs
(Bos primigenius), du vieux haut allemand urohso, de uro, aurochs-mâle, et de ohso,
allemand Ochse, anglais ox, boeuf ;
le latin urus est à rapprocher du
grec tauros, taureau, du lithuanien tauras, du grec wersè,
du sanskrit varsam, varsati, ou sans
digamma du grec arrèn, sanskrit rsabhah, mâle;leurs cornes étaient grandes, en forme de lyre,
tournées vers l’avant en faisant un angle de 60° environ.La pointe pouvait
remonter vers le haut.Celles des mâles pouvaient mesurer107 cm en longueur,
celles des femelles 70 cm .mais cela peu aussi être le souvenir du mammouth laineux (Mamuthus primigenius ou Mammuthus trogontherii), un peu plus petit qu’un
éléphant d’Afrique, comme le dit César , aussi grand qu’un éléphant d’Asie et dont les
défenses peuvent atteindre jusqu’à 4,20 mètres de longueur.., mais le plus
souvent 2, 5 mètres en moyenne.
L’élan préhistorique
(Megaloceros giganteus), dont
les bois mesuraient 3, 50 mètres d’une extrémité à l’autre, est décrit par César de façon à
contenter la soif de merveilleux des Romains. C’était d’ailleurs le plus
grand des cervidés de tous les temps. Voici la description haute en couleur
qu’en donne César. « Les élans
ressemblent aux chèvres dont ils ont la diversité de pelage, mais ils
sont un peu plus grands, leurs cornes sont tronquées et ils ont des jambes sans
articulation. Ils ne se couchent pas pour dormir et si, par malheur, ils
tombent, ils ne peuvent se relever ni même se soulever. Les arbres leur servent
de lit : ils s’y appuient et c’est ainsi, un peu penchés, qu’ils
dorment . Lorsqu’en suivant leurs traces les chasseurs remarquent le lieu
habituel de leur gîte, ils déracinent ou coupent les arbres, mais en les
laissant debout, comme s’ils étaient intacts : quand les élans s’y sont,
selon leur habitude, appuyés, leur poids fait tomber l’arbre coupé qui les entraîne dans sa chute. » On
croirait voir là un dahu germain ! Mais la description dissimule le fait que
les élans préhistoriques, ou élans d’Irlande, ou élans des tourbières, sont les
cervidés qui ont les plus longues
cornes, jusqu’à deux mètres, et que ces animaux, originaires des steppes
et des toundras, introduits dans des
forêts denses, se prennent les bois dans
les branches des arbustes et des arbres et ne peuvent s’en dépêtrer, ce qui
fait d’eux une proie facile pour les chasseurs. Il faut, ensuite,
couper les branches pour démêler l’animal prisonnier. De plus, les pattes sans
articulation font peut-être allusion au fait que les pattes des élans sont très
longues, entraînant chez eux une allure mécanique et gauche en apparence. Les
cornes sont dites tronquées parce qu’elles sont comme une paume avec des
doigts, au lieu d’être de longs bois. .
I A 50
mille pas du Rhin ou à 5000 pas du Rhin au moment de la fuite ?
Du lieu de la bataille au Rhin, il y eut environ 50 milles pas
(75 kilomètres) à parcourir. Ce chiffre est chez Orose (VI, 7, 10) et chez
Plutarque (César, 19) et, déclare C.
Jullian, p. 231, j’incline à accepter 50, car il me paraît impossible que César
eût écrit, à propos des cavaliers, neque
prius fugere destiterunt (53, 1) [les Germains ne cessèrent pas de fuir
avant d’être arrivés au Rhin] s’il s’était agi d’une coure de 8 kilomètres [5
mille pas] ». Selon le texte choisi (75 kms ou 8 kms), on choisira de
placer le lieu de la bataille :
1 aux environs de Mulhouse dans la plaine d’ Alsace :
en Allemagne, on le place à Afterberg dans la Basse Alsace (entre Epfig et
Stotzheim) ; en France , autour de Beblenheim près de la Fecht dans la
Haute Alsace et tout récemment (1977), Henri Christ dans une brochure intitulée Victoire de César sur Arioviste, 28
pages, place le camp de César à Spechbach - le-Haut , le camp d’Arioviste
à 600 pas(900 mètres) de distance juste vis-à- vis , le petit camp de César à
Spechbach-le- Bas , « avec les cours d’eau dans la partie nord, ceux
que César a domestiqués pour son système
d’inondation en les élargissant et en les approfondissant …avec un pont qui
devait rendre possible le trafic du point fortifié de la vanne
principale. »
Selon d’autres qui placent à Cernay les opérations, le grand camp peut être sur la Thur dans
l’Ochensfeld, le petit camp au sud de Michelbach.
2 en Franche-Comté (Sequani),
près de Montbéliard, à Dampierre, à Ronchamp, à Saulnot, à Arcey, à Villers -lès-
Luxeuil. Je choisis cette seconde hypothèse et place les opérations à Sarraz dans le Doubs près d’Alaise et
d’Amancey : deux grandes batailles auraient eu lieu dans la même région,
ce qui explique le nombre insolite de sépultures.
II Les deux chemins
dont parle César : l’arrivée de César chez les Sedusii.
Un chemin court, étroit et boisé : la
Lanqutine , la route du sel, , du latin locusta, sauterelle, en raison des marches taillées dans le
roc , appelée « les Thermopyles de la Séquanie »; Diviciac
conseille à César de l’éviter et de prendre un chemin détourné, nous dit César,
long de 50 mille pas (75 kilomètres) en partant de Besançon (Vesontio).Les distances entre Besançon
et Alaise par ce chemin concordent.
En effet, le premier tiers concédé par les Séquanes à
Arioviste à la suite de la défaite des Gaulois à Amancey pourrait être la partie la plus riche comprenant
la saline de Salins-les-Bains et sa route millénaire, la Lanquetine, tandis que
la partie voisine de Sarraz appartient à
ses alliés, les Sédusii.. A l’appui,
Arioviste dit à César qu’il ne campe pas dans sa patrie souabe (domus, 43, 9 et 44, 2) mais dans des
terres octroyées par les Séquanes (sedes
habere concessus, 44, 2). Comme
César après la bataille déclare qu’il mène ses troupes prendre leurs quartiers
d’hiver chez les Sequanes (I, 54), cette déclaration indique qu’il ne se trouve
pas chez eux.
Les Sedusiens
Où se trouve-t-il ? Chez les (man)Sedusii dont le territoire comprend au nord Mandeure (Epomandurum, de epo, cheval, man, homme, Sedusii, Sedurii, la ville des cavaliers
sédusiens), à l’est Syam , de Sedusium,
près de Champagnole, et Sarraz , de Sedusiis qui donne Saduras, SarrazLe géomètre Piroutet, en 1914, cité p.125 dans La cité mystérieuse parL. Courlet, différencie
deux groupes de tumuli : ceux d’Alaise- Amancey liés à Salins , aux
salines et à la Lanquetine, qui sont des Séquanes, et les tumuli des Moidons , de mansedubiones (ce
sont des Sédusiens, Cf. Castel Sarazin,.de sarasun(ionum)).
Voici la description
des deux chemins cités, grâce à Louis Courlet, La cité mystérieuse,
p.121 : (récit de 1845) « La route depuis le Rhin à Salins
emprunte celle de Mandeure ;
l’embranchement commençait entre Autechaux et Luxiol, passait à Baume-les-Dames,
Buremont, franchissait le Doubs et le Lomont, se dirigeait vers Adam et Saint
Juan sous Côtebrune, Gonsans, puis Verrières-du-Gros-Bois.
C’est à partir de Verrières-du-Gros-bois
que César, de son camp proche de Besançon,
la suit et la voie gauloise prend
alors significativement le nom de Route des Romains chez les cultivateurs. Elle
laissait Etalans à gauche et entrait à Saules
(de sadusii ?), où les
ouvriers qui en 1847 l’ont ouverte furent frappés par la grosseur énorme des
pierres ; au-delà d’Ornans qu’elle
traversait, la route passait à Chassagne,
où elle devient un sentier difficile, encombré de ronces et de buissons, d’où
surgissent nombre de pavés. Ceci explique le temps mis par César à parcourir le
chemin de Besançon à Alaise. Après Chassagne, à 2 kms dans la direction de Bolandoz,, on en
reconnaît un fragment de 30 mètres parfaitement conservé, formé de grosses
pierres, selon la remarque de l’architecte Percenot qui l’a fait ouvrir entre
Amancey et Château-Dame-Jeanne qu’elle n’atteint pas et qui est sur une autre
route antique. Dans les champs d’Amancey,
elle prend le nom de chemin des âniers, altération vraisemblable de Sedusionum, serusionum, en asinarium,
traverse le Camp-Cassard (de César), puis elle arrive aux ruines romaines de Mipoux,
ensuite effleure pour parvenir à Eternoz
(la commune où se trouve aujourd’hui Alaise) la partie sud-est du camp de Mines (camp d’une superficie
d’une hémine, un hectare environ, le
petit camp de César ?).
Cette voie antique continue vers Coulans, Refranche (où
l’on est tenté de reconnaître le mot
Franconie évoquant la Souabe
Franconie d’Arioviste), descend au Moulin Chiprey après lequel elle
bifurque : l’une des branches franchit le Lison et arrive à Salins par la
Lanquetine et Saizenay (de sadusionaca). Elle monte dans les
champs d’Alaise entre le Châtelet et Châtaillon, de castellarones, nom donné aux huttes ou cabordes gauloises, par une pente peu rapide, effleure des ruines
romaines, les Temples, le Champ Belin (de Belenus,
dieu gaulois), les Fourches.».On voit, près
de Refranche , dans le bois, à côté de cette route, une longue ligne de pierres blanches A
proximité de la Lanquetine, cité p. 123
dans La cité mystérieuse, une
tradition rapportait encore en 1859 que toute une série d’ossements était
sortie d’une des bosselures ou tumuli
des Prés de l’Oye où se
trouvent une fontaine et une mare sous
laquelle il y a trace d’un pavement sur 20 mètres. A remarquer qu’entre Camp-Baron et Petite Chaux
on a trouvé trace d’un chemin pavé.
L’autre branche passe
par Myon, de mansedusiones.
III Alaise
A Alaise on a les
lieux-dits suivants qui évoquent le combat de César :
le camp Cassar , le
camp de César, le Boisjésard, le Champ
de bataille, la Côte Bataille, l’Ile Bataille (par allusion aux travaux de
creusement de fossés remplis d’eau déjà cités),le camp soldat,le camp
suève (de Sueda) le Font de la Victoire (la source de la
victoire, peut-être une allusion à la prise éphémère par Arioviste du petit
camp de César évoquée par Dion Cassius [48, 3] , cf chez César lui-même illatis vulnneribus, des dommages ayant été infligés, le Champ de la Mort, le camp des
Mines (de hémina, mesure de
superficie équivalent à la surface semée avec un demi-setier de blé, soit un
hectare, donc le petit camp de César ?),
le Plan, du latin planities , plaine, les Gaules, le chemin
de César, le Champ du Matin , du gaulois Matunus, fort et courageux comme un ours
(mata en gaulois), peut-être surnom
flatteur d’Arioviste.
A noter qu’on a trouvé dans le tumulus du Fourrey un glaive
de type germain, p ;190, dit à « flange
–hilted », c’est-à-dire à garde à rebord.
La conquête de la
Belgique.
Les combats sur
l’Aisne (Axona)
Plutôt que la thèse officielle de Mauchamp et de
Berry-au-Bac,où nous sommes gênés par l’anachronisme due la clavicula et du titulus qui , comme ceux d’‘Alise-Sainte-Reine, datent , non de 57
ou de -52 avant J.C., mais au mieux de la fin du premier siècle, nous admettons une localisation sur un site , au sud du chemin des Dames, sur la colline du Fort de Condé, commune de
Condé-sur-Aisne. Bibrax est devenue Braye. A part Soissons (Suessiones) et
à proximité Chéry-Chartreuve des Coriosolites, la ville importante des
Suessions, Noviodunum, c’est-à-dire
aujourd’hui Nouvion – le-Vineux a
été prise par César et le roi Galba fait prisonnier.
La bataille de la Sabis
, la Selle aujourd’hui, contre les Nerviens
Je suivrai ici ,
dans l’ensemble, l’article de André Bigotte
Le nom de cette rivière est fort discuté et il conditionne
la bataille qui porte son nom. De sabis on peut avoir samber, la Sambre (Sambrica), ou bien, avec un
diminutif en –elle, sée +
-elle, la petite Sée ou Selle, nom
d’un affluent de l’Escaut (Scaldis).
Parti d’Amiens (Samarobriva, qui
signifie le gué sur la Samara ou
Somme), César emprunte la voie
gauloise qui mène à Bavay (Bagacum)
et traverse pendant trois jours le territoire ambien. Le premier jour, il fait
étape aux environs d’Albert (30kilomètres). Il s’arrête à Bapaume au bout de 20
kms , puis , après 25 kms, il suit le Vieux
chemin de Cambrai et établit son camp à Cambrai (Cameracum,
non cité) à la fin du 3e jour, où il franchit l’Escaut sur un pont.
Les Nerviens ont mis au point un quadruple système défensif :le fleuve
Escaut qui est la frontière entre les Amiens et les Nerviens, la forêt des
Ardennes qui s’étend de l’Escaut jusqu’au Rhin ,les marécages , et
surtout les haies déployées par les Nerviens entre l’Escaut et la Sabis
(Selle). Une fois à Cambrai, le camp de César nous dit-il, « n’était pas à
plus de 10milles de la Selle, soit 15 kms de la Sabis. Or, de Cambrai à Bavay,
c’est la Selle qui se trouve à 15 kms. En 1804, les Statistiques du département du Nord nous disent que la largeur de
la vallée de la Selle est de 800 mètres,
de Haspres jusqu’au point où cette vallée rejoint celle de l’Escaut. Pour
César, même si la Selle était peu profonde ( 3 pieds, soit moins d’1 mètre en
juillet, elle est fort large et il est surpris que les Gaulois aient osé
traverser une rivière aussi large.
César installe son camp sommairement à Fleury, entre Noyelles-sur- Selle (où on a
découvert, aux Hautes Frêtes, sur la rive gauche de la Selle, les fossés du
camp romain établi provisoirement avant la bataille) et Haspres, à l’emplacement du château d’Avesnes-le-Sec.,
en haut d’une proéminence sur la rive gauche de la selle./1000 000 soldats
gaulois vont affronter 60000 soldats romains. Le camp gaulois est installé sur
la rive droite, où, nous dit César, « naissait une pente semblable »,
c’est-à-dire douce.
Les Aduatuci :Huy
en Belgique ?
Le nom de ce peuple est mal établi :Atuatuci, Aduaca, Atuaca, Ratuca,Varuta, Baruta . L’étymologie donne un radical
ibère bien connu : adusa, cours
d’eau, ici le Rhin, et tuath ,
qu’on retrouve dans le celtique tuaith,
fraternité, tribu, cf. Teuton, Dutch, Deutsch, allemand leute, peuple, Goth,
latin totus , le nom des Leuques (Lucey), Toul (Ateula vlato, le
peuple uni). On peut partir de Adua tuat
, donnant aduatuca.
Voici ce que César
(II, 26, 64) nous apprend de ce peuple voisin des Eburon, entre la Meuse et le
Rhin : « Abandonnant toutes leurs villes et leurs points fortifiés,
les Aduatuci rassemblèrent tous leurs
biens dans une seule ville que sa situation rendait très forte : c’était
partout, autour de la ville, des rochers à pic, d’où la vue plongeait :
d’un côté, il y avait pourtant un accès en pente douce, qui n’avait pas plus de 2000 pieds(300
mètres) de large, défendu par un double mur fort élevé, couronné de blocs de
pierre d’un grand poids et de poutres taillées en pointe. Ce peuple descendait
des Cimbres (cf. le nom de Tongres) et des Teutons (cf .le nom d’Atua-tuci)
qui, au moment de leurs expéditions vers notre Province et vers l’Italie,
avaient laissé à cet endroit sur la rive
gauche du Rhin les bagages qu’il était impossible de transporter avec eux, avec 6000 hommes pour les garder.
Ces derniers, après l’anéantissement de leur peuple, avaient été longtemps en
lutte avec leurs voisions, tantôt les attaquant, tantôt les repoussant. Enfin
la paix conclue avec le consentement de tous, ils avaient choisi ce point pour
s’y installer. »Malgré la précision du récit de César, on n’a pas pu
identifier ce site avec certitude et on a proposé, sans convaincre, en Belgique
Glemoux , Fallais dans la province de
Liége, Sanson dans celle de Namur, Montaigu dans le Brabant, Beaumont dans le Hainaut, Tongres dans le Limbourg, enfin dans
les environs de Philippeville selon
Moke et Caumartin , Caestert (Caesarea castra) à Kanne aux Pays-Bas. On peut utiliser également la liste des identifications
de l’Aduatuca ci-dessous, car il y a eu des confusions entre la ville du peuple
et le fortin des Eburons, notamment Atsch
au Stolbertg près de Aaschen. Il vaut mieux malgré tout selon moi songer à Huy sur la rive droite de la Meuse,
dont le nom pourrait venir d’Atuatuci,
voisins des Condrusi, alliés des Eburons, au Condroz.
CE QUE JULLIAN APPELLE L’AFFAIRE DU VALAIS.
Jules César écrit, livre III, I, qu’il « expédia Galba avec la
XIIe légion chez le peuple de Nantua, chez les Véragres et chez les Sédunes,
dont le territoire s’étend depuis la
frontière des Allobroges, le lac Léman et le Rhône jusqu’aux grandes Alpes. …
Après avoir livré quelques combats heureux et pris d’assaut un certain nombre
de forteresses, …la paix faite, Galba décide de placer deux cohortes à Nantua et de
s’établir lui-même, avec le reste des légions, dans un bourg des Véragres appelé Octodurus. » Après que
barbares eurent été tués, il quitte les lieux, s’en va à Nantua et
ensuite chez les Allobroges où il prend ses quartiers d’hiver.
Dion Cassius, XXIX, confirme cette localisation en disant que le territoire des Veragres touchait à celui des Allobroges et le lac Léman jusqu’aux Alpes.
Strabon ,IV, place les Varagri (avec un a) entre les Caturiges (région
d’Embrun) et la tribu des Nantuates. Pline
l’Ancien, III, 20, les situe entre les Seduni et les Salasses (région de
Salins).Seul Tite-Live, XXI, 38, parlant d’autres Veragres, situe ces derniers dans les Alpes, mais sur la route qui franchit
les Alpes Pennines par le col du Grand Saint- Bernard, donc près du Valais
suisse où se trouve la cité de Martigny, qui serait un ancien
Octodurus et la cité de Sion (qui
serait un ancien Seduni). De là le
point de vue généralement adopté qui situe dans le Valais suisse la cité d’ Octodorus.
Octodurus se
retrouve dans le Chablais sous la forme de
Thonon-les-Bains, de (oc) to(du)num,
la forteresse de la tribu rassemblée tout entière, fraternelle (de toct-, cf latin totus, tout entier, Teutons, Deutsch,
Teuctères). On peut éventuellement corriger les mauscrits en Octodunum au lieu de Octodurus.
Les Sédunes ont laissé leur nom , non loin
de Thonon, à Scionzier,Scion de sedunum
, en Haute –Savoie, à Sciez près de Thonon, de sedu(num), à Scey-sur-Saône-et--Saint-Albin près de Vesoul, à Scey-Maisières, près de Besançon., à Syam, de (sedu )sium , près de Lons-le-Saunier, avec des traces de combats.
Certains veulent de nos jours voir la
véritable Alesia près de cette dernière.
A côté de Nantua, à 6
kilomètres environ, on trouve les traces de combats de César à Izernore, ancienne Orindicen ou Ozinde, où
Maissiat voulait voir la véritable Alésia.
LA CAMPAGNE NAVALE CONTRE LES VENETES EN BRETAGNE
ARMORICAINE .
C’est Brutus qui, au début,
est chargé des opérations dans la baie de Quiberon, et César le rejoint.
César assiège d’abord plusieurs oppidums gaulois (forteresse d’origine
préhistorique de Quiberon, l’île de Berder, les îlots de Boëdic et de Tascon,
la Pointe de Fort-Espagnol dans le chenal d’Auray). Ensuite, afin d’assister à la bataille navale contre les Vénètes
(de la région de Vannes), il campe près
de la mer, dans un terrain bordé par une plage où une flotte nombreuse pouvait,
selon Dion Cassius, 12, 19, se mettre à l’abri. Il y a des collines près de cette
plage, en particulier, à l’ouest de Locmariaquer, la colline de Kerher (altération de César). Cette presqu’île de
Locmariaquer domine l’entrée du golfe, la haute mer et Port-Navalo L’îlot de Berda Il y a d’autres identifications, la
plus répandue plaçant César près de Saint-Gildas, à la presqu’île de Ruis ou
près de Sarzeau, ou bien encore près de Tranois dans le golfe. Mais ces
identifications sont balayées par la trace onomastique de la colline de
Kerhere, altération de César.
SABINUS EN NORMANDIE
Si , dans le
Vexin, Gisors a gardé le souvenir du
nom de César, comme Gesoriacum près de Boulogne, Sabinus le lieutenant de César qui
vainquit le chef gaulois des Unelles, Viridovix , a laissé son nom à la vallée de la Sabine près du Hague-Dick dans le Cotentin. Il y a
une forteresse comparable à celle des Côtes de Clermont-Gergovie près de La
Hague, assez peu connue. Elle devait être la citadelle de Viridovix, mais
celui-ci préféra livrer la bataille dans la vallée de la Sabine.
Maurice Pillet, architecte connu pour ses exploration sà
Persépolis et sur l’Euphrate, avait signalé à Maurice Busset (Gergovia, capitale des Gaules, p.55) les
contreforts allongés et serrés du Hague-Dicke qui s’étendent fort loin en avant
des remparts et renforcent leur pourtour arrondi, caractéristiques de ceux de
Gergovie (Les Côtes de Clermont). « Quel peut être leur usage ?
Canaliser les attaques et rendre par là même leur refoulement plus aisé ?
En faire une sorte de chemin de roulement pour les lourdes pierres dont on
accable l’assaillant ?Je ne sais. Mais ce que je tiens à signaler, c’est
que l’on retrouve la même disposition dans le Hague- Dicke, ouvrage qui doit
être contemporain de l’oppidum de Clermont. .Ce rempart de terre et de pierres
fort difficile à découvrir maintenant (1933), mais bien visible cependant en
quelques endroits, coupe la pointe Nord-Ouest du Cotentin (La Hague) et ses
extrémités devaient s’appuyer à la côte. Sa hauteur actuelle varie de 0m80 à
quelques mètres suivant les pointes, et il présente, dans ses parties courbes,
des contreforts extrêmement allongés et rapprochés, qui forment le glacis
extérieur. »
Certes , on a
proposé de nombreuses autres identifications, savoir Montcastre à Lithaire (à éliminer, car c’est
en réalité un site préhistorique , appelé comme souvent ,camp de César ou des
Romains) Vire, Reviers (lieu-dit Camp romain) dans le Calvados, ,le Châtelier (de castellara,
hutte gauloise),au Petit -Celland, à 7
Kilomètres d’Avranches, site qui avait la faveur de Napoléon IIII, Champrépus près de Villedieu,) , Vierville dans la Manche et Saint-Jean –de-Savigny. Savigny peut venir de Sabinus et il est connu localement
comme la Butte des Romains. Son
altitude est de 60 mètres. Il s’agit d’un camp romain avec clavicule et titulus,donc caractéristique de l’époque
de César comme ceux de Mauchamp et des Côtes de Clermont (Gergovie) . Il s’agit
d’une étape de Sabinius avant la bataille. Peut-êtrepeut-on en dire autant du
Châtelier, où l’on distingue encore le tracé d’un camp avec double enceinte et
fossé intermédiaire, avec une superficie de 21 hectares et deux entrées dont
l’une est assez facile à reconnaître.
CESAR ET LE FRANCHISSEMENT DU RHIN : LE PREMIER
PONT
Ce premier pont fut construit par César chez les Ubiens(16,
8,; 17, 1), à Cologne selon Jullian.
On a suggéré aussi Xanten, Bonn, Neuwied, Engers, Andernach,
Coblentz, Belfort, ou bien au pied des Vosges,
entre Mulhouse et Aspich, dans la
région qui s’étend de Thom à Mulhouse,
entre Cernay et Wittelshein .A noter qu’on trouve la trace d’un camp
romain dans la plaine de l’Oderfeld.
CESAR DANS L’ILE BRITANNIQUE
1 L’embarquement
Le port d’embarquement est, en Morinie, Boulogne, ainsi nommé en raison de la
ville natale du Romain Quintus Pedius, Bononia
en Italie. Il faut lire sur cet épisode La fausse
énigme de Portus Itius , par Jacques Méreau , que je suis ici.
La situation de Portus
Itius ou fut longtemps une énigme et
on le situa d’Etaples à Wissant et même à Bruges et à Nieuport, alors qu’il se
trouve que le Portus Itius, Isques aujourd’hui, de Iccius, autre graphie d’ Itius.
Toute la vallée de la Liane était beaucoup plus vaste
qu’aujourd’hui et remontait jusqu’à Isques, en amont de plusieurs kilomètres de
l’embouchure. Elle était plus profonde
d’une vingtaine de mètres que de nos jours. Le large estuaire se rétrécissait en un goulet de 800 mètres menant
à l’aber intérieur où se trouvait une île, à l’emplacement de la basse ville de
Boulogne jusqu’à Brequerecque, qui remontait jusqu’à Isques et qui du fait de
sa longueur permettait d’abriter les 800 navires de César , dont 28 vaisseaux de guerre, 31000 soldats et 4000
chevaux. Cette île faisait environ un kilomètre de
longueur. Plus tard, Ptolémée nous livrera le
nouveau nom de cette île, Gesoriacum, qui vient de Caesaricum, le port de César, mais cette
île est aujourd’hui rattachée au coteau qui descend de la haute ville de
Boulogne. « L’érosion marine et l’ensablement de l’estuaire, écrit J.
Méreau, ont depuis profondément modifié
cette partie du littoral.»
« Cette armada franchit,
une première fois, le détroit en -53 au départ d’Ulterior
Portus, c’est-à-dire l’estuaire de
la Slack pour la cavalerie, et de Portus
Itius pour le reste de la flotte » avec débarquement près du port de Lympne
En -54, César fit partir toute sa flotte de Portus Itius, car
sa cavalerie n’avait pu quitter l’estuaire de la Slack à cause du mauvais temps.
C’est un convoi long de48 kms, navires et intervalles compris, qui s’étirait
sur plusieurs colonnes. » J. Mereau s’intéresse au camp romain situé au
lieu-dit le Marly à Ambleteuse (Ambliolium),de structure identique à celle du casernement de la flotte
situé dans la haute ville de Boulogne, dont on a récemment retrouvé le castrum.
.La rue de l’Ancien Rivage et la rue du Havre à Bologne indiquent encore l’ancien emplacement de la mer, avant
que l’estuaire ne soit comblé. Quan t à Outreau, il signifie au- delà de l’eau.
C’est d’ailleurs un contresens sur le
texte de César (6, 2) qui a fait douter de l’emplacement de Portus Itius. On a
compris à tort le texte de César comme
parlant de la distance entre Portus Itius
et l’Angleterre,
lorsqu’il parle de 30 000 pas, soit 45 kilomètres, alors qu’il y a
seulement, de Bologne à Douvres ,
35 kms . Mais César parlait en réalité
de la distance entre l’île britannique et le continent, entre lesquels il y a bien 30000 pas, soit 45 kilomètres.
2 Le débarquement
dans le Kent (Cantum).
Première expédition
César tente de débarquer au port naturel de Douvres (Durobriga, gué sur la Dour), mais une armée de Bretons occupait les collines et les abords du port
de Douvres. César débarque sept milles romains plus loin, sur une plage ouverte,
à Lympne (Lemanis, cf. grec Limnè, eau stagnante restant après le
retrait de la mer, ce qui correspond à la description des difficultés
rencontrées par César),Le long de la côte anglaise, le Grec Dion Cassius (51, 2
et 7, 26) évoque ta tenagè, c’est-à-dire les bas-fonds fangeux ; Plutarque évoque
pareillement des courants boueux et marécageux . Il se constitua dès lors une
légende et Appien (Civ., II, 150, 625) rapporte que César donna à ses pilotes
l’ordre de briser leurs navires sur les écueils, -en réalité de les diriger à
travers les bancs fangeux. Lui-même sauta à terre et débarqua à Lympne, à 7
milles romains de Douvres. Lympne est voisin du Romney Marsh, les marécages romains (Romney venant de Romani)
Second débarquement
César débarque en un
endroit plus favorable et avec sa cavalerie, partie cette fois de Portus Itius.
Il s’agit de la plage de Walmer, à
6000 pas au nord de Douvres, près du village de Deal. De nuit, il l fait 12 milles dans l’intérieur
des terres et affronte les forces bretonnes au passage de la Stour. Les Bretons furent repoussés
mais tentèrent de se rassembler dans leur forteresse de Bigbury
Wood. Vaincus, ils se dispersent, tandis que César apprend que la tempête a
une nouvelle fois endommagé 40 navires à l’ancre et donne l’ordre aux
légionnaires de les réparer. César retourne alors au passage sur la Dour où il
se heurte à des forces bretonnes nombreuse animées par Cassivellaunos. Celui-ci est vaincu. C. César arrive
à la Tamise ,dont le nom
correspond au sanskrit tamisa et
signifie : celle qui n’est pas éclairée, celle dont l’eau est sombre: Béda qui mourut en 733 (Hist. Angl. , I, 2) affirme qu’il a pu
encore voir de son temps , à Coway
Stakes, la palissade de pieux aigus
enfoncés comme moyen de défense dans la Tamise (César, V, XVIII) à un endroit où le fleuve était guéable,près de Londres. César parvient à une grande forteresse située dans la ville actuelle de Westminster. Les Trinovantes et cinq tribus supplémentaires : les
Icènes, les Ségontiaques, les Ancalites , ; les Biubroques et les Casos
lui révèlent à César le lieu où Cassivellaunos s’est réfugié, la forteresse bretonne de Wheathampstead devant laquelle César met le siège. Les quatre rois du Kent (Cantum) , savoir Cingétorix,
Carvilios, Segovax et Taximagulos se
coalisent avec Cassivellaunos , mais César est vainqueur.
Une identification
certaine de l’Aduatuca des Eburons aux Pays Bas dans la vallée de
Sint-Gertrud (VI, 32): Oudt
L’aduatuca des Eburons, qui signifie castellum (fortin), nouds dit César, est un nom commun.et c’est un
homonyme du nom du peuple des Aduatuci :
il signifie le fortin de la rivièure Meuse.
Adua vient encore de la racine ibère adusa, fleuve, la Meuse ici. Tuca
signifie remparts, place- forte, et vient d’un radical ibère correspondant
au grec teichos, rempart, osque feihuss, murs en torchis, latin fingo, pétrir, figura sanskrit dehmi.
Quant au nom des Eburons
qui a donné Fouron aujourd’hui (Fouron-le-Comte), il vient
du nom des Ibères, Ibero- avec
suffixer –tania, pays, car les
Eburons ne sont pas des Gaulois. On
retrouve leur nom entre autres dans Hispania, Espagne, de ibs-tania, Ibiza, Ebusia ou Ebusus en latin, et dans un peuple
près de Laon (Laudunum), les Eburons ou Ebures. Un archéologue avait trouvé une monnaie avec l’inscription Eburis (ablatif- locatif, « à
Anizy-le-Château ») près de
Laon, mais ignorant le nom du peuple de Laon il la rattacha aux fondeurs baléares
de César et se hâta d’écrire un bel article !
Nous avons trois sources pour suivre les Eburons : Henry Delvaux de
Fouron, Dictionnaire géographique de la
province de Liége, 1841, tome Ier ; L. Caumartin,Entre Liége et Maastricht, Promenades
des environs de Visé, 1862, 2e édition ; enfin un Blog et un forum qui les reprennent : « Paranormal. Le lieu de la
bataille d’Atuatuca ».
C’est pour la localisation d’
Aduatuca que le plus d’hypothèses ont été formées : sur la rive gauche de
la Meuse, Voroux, Waroux (commune d’Alleur), Fallais, Berg-lès-Tongres; sur la
rive droite de la Meuse : Embourg, Wandre, Mortroux, Juliemont ( Julii Caesaris mons), Fouron-le-Comte,
Aix-la-Chaqpelle, Juliers (de Julii
Caesar castra),Rolduc, Huy,
Fauquemont, Maestricht ,Gressenich, Atsch au Stolbertg près de Aaschen , Witten
à deux lieues de Hontem, Verviers, Liége, de Liége à Aix-la-Chapelle (Mannert)
, auxquels il faut encore ajouter Balmoral à Spa, Battice, Chaudfontaine,
Limbourg, Dolembreux à Esneux, Thuin, et Eschweiler près
d’Aix-la-Chapelle.
La meilleure description du site
est donnée par Caumartin qui a parcouru à pied la région. Le nom d’un chemin
vert jusqu’au seul gué de la Meuse, la route de Oudt (Oudtstraet, appelée Hoogstraet
et traduite par haut chemin par
Ernst dans Histoire du Limbourg, cité
par Caumartin, p.202) est la route de la forteresse Aduatuca dont Oudt est l’altération incomprise (elle est traduite
par vieille).Sa description par Caumartin, p. 2021, est la suivante : elle est
« large de onze à quinze pas, plus étroite en quelques parties, mais alors
on reconnaît les emprises que l’on a faites sur le chemin primitif. … Au moment
où elle entre enfin dans la vallée (de la Meuse), qui, à cet endroit, fait un
coude, il existe, à sa gauche, une longue et profonde tranchée, partagée au
fond en deux branches qui peuvent abriter aisément plusieurs milliers d’hommes.
Ces embuscades débouchent dans le vallon part un conduit étroity et difficile à
remarquer ; elles sont le complément de celles vers Breust et assurent la
réussite du guet-apens en fermant la vallée en amont et en aval. L’importance
de cette tranchée explique d’elle-même sa grandeur exceptionnelle; il fallait,
avant tout, fermer la vallée avec des forces suffisantes pour empêcher les
romains de regagner leur camp, ou sinon le plan d’Ambiorix échouait. »Et
p. 184 le système d’embuscades tendues par les Eburons aux
Romains : Nous remonterons cette grande vallée (qui mène au seul gué de la Meuse), jusqu’à Breust « en venant de la Meuse. D’abord, tout à
l’entrée, une place d’armes, habilement dissimulée, a été creusée dans le flanc
droit du coteau : cette place d’(armes ou tranchée, parfaitement
conservée, profonde de 3 ou 4 mètres, se contourne en divers replis, et
présente plus de largeur en certains endroits.. Vers son extrémité, existe une
butte en terre ou tumulus ; peut-être est-ce un cette place d’armes,
nommée Hakkenknoep, longue de 230 pas, va toujours en, s’élevant et finit en
une pente douce qui donne accès dans la campagne. Elle débouche dans la vallée
en angle droit, juste au moment où la plaine commence, et semble creusée dans
le seul but de jeter subitement, et à un signal donné, une masse de combattants
sur un corps d’armée qui, venant du haut de la vallée, tenterait d’en sortir
pour se rapprocher de la Meuse. A quelques pas de là, mais du côté
opposé, dans un enfoncement de la montagne, se voient encore quelques
restes d’un rempart en terre. Un peu
plus haut… existe une autre tranchée actuellement reboisée. … On a utilisé une
dépression naturelle de l’escarpement en la creusant en ravin pour donner un
accès facile dans le vallon. Sur le plateau s’ouvrent donc deux profondes
tranchées séparées par un gros monticule ; à la base de ce monticule,
elles se rejoignent en une seule voie qui descend rapidement dans la vallée. La
main de l’homme se fait sentir dans ces travaux si adroitement et si
perfidement combinés, et ce monticule pourrait avoir servi de point
d’observation, ou de fortification pour la défense du grand ravin. Au moment où
ce ravin principal débouche dans la vallée, un second vient le joindre
diagonalement, de sorte que la même ouverture sert de sortie pour tous les deux
.Sur le versant opposé se cachent encore plusieurs chemins couverts et sinueux,
mais tous ensemble admirablement ordonnés pour faire dégorger des deux côtés,
et sur plusieurs points à la fois, une masse de combattants dans le vallon, et
le rendre ainsi un véritable coupe-gorge, pendant le temps que les troupes
embusquées dans la tranchée, et barrant le chemin à l’avant-garde, ferment la
seule issue. Qui a organisé ce système d’embuscades, ouvert ces tranchées,
disposé ces places d’armes, si artistement encaissées qu’elles sont invisibles,
comme je tiens beaucoup à le faire remarquer, pour tous ceux qui, venant du haut de la vallée, se dirigent
verts la Meuse ? Evidemment ces fossés n’ont été creusés (par Arioviste)
que parle désir d’anéantir des troupes engagées dans la grande vallée, -magnam convallem, -pour aller passer la
Meuse., c’est l’œuvre d’un clan héroïque, c’est un reste du combat des
Eburons. »
Le nom du site, Oettgroven, le fossé d’Atuatuca, Mortsgraven, le fossé aux morts, Bloedgraff,
le fossé sanglant, Remerstedt, la
vallée des Romains, Moerslag,
le marais de la bataille , altération de
Romerslag, la bataille des Romains, Libeeck, le ruisseau de sang , Hakkenhoepp, la colline piochée avec
traces de trous et de places d’armes dissimulées par les Eburons, sont tous
autant d’indices que nous sommes sur le site de la célèbre bataille d’Aduatuca,
surtout que nous y rencontrons des sites qui font allusion aux chefs romains
massacrés : Ketten rappelle la
mort de . Auruculeius Cotta et Schoepfen celle de
Titurius Sabinus.
Hontem , près de Meer dans le
Limbourg néerlandais, qui doit son nom actuel à un dolmen ou pierre des Huns (Hun stone), un hameau de 28 maisons en
1862, était ainsi l’atuatuca ou fortin des Eburons. Voici sa description par
Caumartin, p. 199 : « a fleur de terre, on rencontre passim les
substructions d’une ancienne forteresse
….Le hameau est placé sur un plateau, séparé d’autres plateaux qui l’entourent
par un vallon, que l’on reconnaît encore, en quelques endrolits, avoir été
taillé en fossé pour ajouter à la force de la position ;En voyant ce fossé
si large, j’ai très bien compris que les cantiniers pouvaient y avaient établi leurs échoppes…
Dans certaines parties du hameau,en creusant légèrement le sol, on met à jour
des espèces de murs en pierres en pierres brutes , épais de trois ou quatre pieds,
et les pavements d’une ancienne chaussée.On y a découvert un puits, aujourd’hui
obstrué, dans lequel se trouvaient des fers de lance, quelques vases et même
des monnaies renfermées dans une urne en terre, mais si oxydées, m’a-t-on dit,
qu’elles ne formaient plus qu’une masse compacte. »
Le camp de Labiénus près de Bruxelles chez les Trévires (V, 53,
p.129 et 57, P 132)
Certains le placent à Mouzon près
de Sedan. César nous dit admirativement que ce camp est favorisé par la nature
et par l’art, ce qui évoque pour moi le plus grand oppidum de Belgique, appelé
par erreur le camp de Cicéron, près de Bruxelles, à 8 kilomètres en dehors du
bourg d’Asse sur le site de
Borgstadt. César nous précise que le camp de Cicéron se trouve à 60 milles (102
kilomètres), ce qui correspond exactement à la distance entre Bruxelles et
Embourg. Au contraire, si on place le camp de Cicéron à Mons et celui de
Labienus à Mouzon comme on le fait traditionnellement, cela fait160
kilomètres ; si on situe le camp de Cicéron à Namur et celui de Labiénus à
Embourg, cela fait 68 kilomètres.
Le camp du frère de Cicéron chez les Nerviens à Chession près d’Embourg
en Belgique.
La tradition le situe, soit à
Mons en Belgique, soit près de Namur selon Maissiat, soit près de
Bruxelles (celui que nous avons attribué à Labiénus). Embourg , plus exactement
Chession (altération de Cicéron prononcé (chi)cheron
près de La Hazette, me semble le lieu le plus probable..
CESAR ET LE SECOND FRANCHISSEMENT DU RHIN
César construit un nouveau pont, un peu en aval du premier,
chez les Trévires, donc à Trèves (IX,5), à 30 milles pas (45kilomètres)du
territoire des Sicambres : ceux-ci étaient juste après le premier pont, en
aval.
CESAR DANS LE CENTRE : d’Agedincum à Avaricum en
passant par Vellaunodunum , Genabum, Noviodunum et Gorgobina
Agedincum, à proximité de Sens
On a discuté pour savoir si
Agedincum était l’actuelle Sens (Agedincum Senonum), la ville des Senones, ou
Provins , de terodin(cum), mais réinterprété après les Croisades en fonction de
la rose de Probus (rosa probana, rose de Provins, rosa
gallica ), teinturier romain qui
avait à partir du murex inventé une nuance de pourpre dite purpura probana). Provins s’appelait anciennement Anatilia, altération de agendilia.
Ptolémée nous assure que Agedincum est la
ville de Sens. Agedincum, de tasgetincum, tient son nom, comme
Montargis (de moritasgis), du dieu
gaulois Moritasgus (cf.. le nom du Gaulois Tasgetes).
A proximité de Sens, là où passe une voie romaine et où
existait un pont de bois sur l’Yonne, à Villeneuve-sur-Yonne
, on a un oppidum de 120 hectares , ceint d’un rempart, celui de Champ-Château
, Campus-Castelli, lieu du combat
entre Labienus et les Senons , et le nom
de Villegardin,commune de Montacher-Villegardin, qui a gardé , dans l’élément final gardin , altération de (a)gedin
(cum). , souvenir du nom ancien de Sens. Mont Acher vient de mont
Agedincum, puis ager(incum).
Sens a conservé une
partie de son enceinte romaine et un plan avec deux rues perpendiculaires decumanus et cardo. Le camp de César
au sud de la ville a abrité les six légions de Labienus. On trouve à Sens
des vestiges : le sanctuaire
gallo-romain de la Motte du Ciar (en l’honneur d’un fils de la reine celtique Medb et de Fergus) près
du confluent de l’Yonne et de la Vanne. On peut y voir des traces de drain
exécutés par les Romains afin d’élever l’eau d’une source, à la manière d’un
puits artésien et d’alimenter un aqueduc.
De Sens, César met
deux jours pour atteindre Vellaunodunum (étapes de 20 kms environ par jour).
Vellanodunum, oppidum
des Sénons, sur la route de Genabum
(Giens).
Plusieurs identifications ont été proposées : d’Anville,
partisan d’Orléans comme héritier de Genabum propose Beaune-la-Rolande, d’autres Girolles (hameau
de Villon,), Jollois propose Sceaux-en-Gâtinais, la Commission de topographie
des Gaules propose Château-Landon, mais malheureusement pour elle Landon ne
peut venir de Vellanodunum car
Château-Landon est un ancien
Château-Nanton , castrum Nantonis au VIe siècle. Lancelot et Paultre crurent l’avoir
trouvé dans Montbouy (Aquis Segestae,
la source thermale de la déesse des
moissons Segesta), Chenevières ; Le général Creuly et le bavarois Von
Goeler proposèrent Ladon, toujours près de Montargis et dans la logique d’un
chemin menant de Sens à Orléans.C. Jullian propose Montargis.
L’étymologie de Vellaunodunum décompose le mot en –dunum, oppidum, et launo qu’on retrouve dans Lausanne, Rhodanos, cours
d’eau. C’est un juge de paix, Petit qui fit connaître, vers 1860, p 111,
qu’il avait découvert, le véritable
oppidum gaulois de Vellaunodunum près de Montargis, à Triguères
, de brigadura,
le gué sur l’Ouanne, rivière dont le
nom, l’Ouanne,ou la Vouanne, peut venir de vellauna, avec un théâtre
pouvant contenir 8000 spectateurs, une somptueuse villa, des thermes alimentés
par une conduite de7 kms (par la fontaine de Sainte-anne de Douchy), un
cimetière, un dolmen. En 7 jours, il obtint les résultats que voici (cité
par F. Rau, Les deux Genabum, 1903,
p. 111):
« A 50 ou 60 mètres au-dessus de la vallée de l’Ouanne, s’élève une colline [Vellaunodunum] au bas
de laquelle est bâtie Triguères . Quoique les hauteurs voisines soient légèrement
arrondies, les flancs de [cette colline]
paraissent avoir été taillés en talus par la main des hommes pour en augmenter
la pente. On rencontre d’abord, en venant du nord, un massif considérable de terre,
de l’autre côté duquel se trouve un fossé, dont la largeur, au niveau du sol,
est de 20 mètres environ. Les terres de ce fossé » ont été rejetées du
côté du sud, où elles forment un rempart de neuf mètres de hauteur
d’escarpe ; la crête du rempart s’abaisse vers les extrémités et va se
raccorder avec les talus qui terminent
la colline à l’est et à l’ouest, formant ainsi une enceinte continue. Plusieurs
fouilles exécutées sur la crête du parapet ont mis à découvert les vestiges
d’un mur, dans lequel on a trouvé des cendres, du charbon et quelques clous en
fer oxydés .Une seule médaille a été découverte à 20 ou 30centimètres de la
surface du sol, dans une fouille faite au pied du talus intérieur, et c’était
une médaille gauloise….Les crampons de fer oxydés que nous avons trouvés nous paraissent avoir
servi à lier entre elles les poutres qui, conjointement avec les grosses
pierres, constituaient les murs d’un oppidum….Un chemin ou voie perrée
[empierrée ], reconnue pour une voie gauloise parle plus grand nombre… vient
directement de Sens à Courtenay et longe le côté oriental de l’oppidum [pour se
rendre vers Giens]. »
Genabum, oppidum des
Carnutes.
Innombrables sont en Europe et en France les Genabum : Genappe dans les Flandres, Iéna en Prusse, Gènes (Genua des Romains, ,Genova italienne ),
Genève,(Genava), et en France même Gien-sur-Cure dans le Morvan, la
presqu’île de Giens dans la commune d’Yères, sans parler des Gennes etc. Parfois,
le toponyme a été christianisé ; à Gien, on a Saint- Genou. Il n’y a rien
d’étonnant si deux Genabum se trouvent sur la Loire. Le Cenabum d’Orléans a dû
être une colonie du premier après son pillage et son incendie.
Il existe deux problèmes : Genabum est-il Gien ou Orléans? L’orthographe est-elle Genabum avec un G , apparaissant sept fois chez César, ou Cenabum avec un C, qui n’apparaît que chez Hirtius , l’auteur du
dernier livre des Commentaires ,
et dans des inscriptions et des textes plus tardifs. ? Il faut lire Les deux Genabum, de F. Raud (1903) .
1 Orléans (cf . Moléans),
Aurelianum, On a cherché en vain à rattacher ce nom apparu tardivement au
nom des empereurs Marc Aurèle ou
Aurélien ou à la gens de l’officier Fusius
Cita assassiné à Genabum par les Carnutes, mais en vain, comme le rapprochement avec les
Aulerques du Mans, les étymologies aurum
alienis, de l’or pour les étrangers, ou
helios, l’or du soleil , ou ora
ligeriana, le bord de la Loire,car ce toponyme est gaulois et vient de mediolanum, signifiant grand, cf. Melun,
Milan, Moléans. Auparavant, la ville s’appelait Avenum ou Avenio , Avignon,
ce qui a laissé à Orléans le nom de la rue d’Avignon. On retrouve à Châteaudun
une rue d’Avignon menant vers Orléans , ce qui montre qu’il existait un autre
chemin pour aller à Orléans-Avignon et
que le chemin de Gien suivi par César ne passait pas par Châteaudun. Mais le
nom de Cenabum ou Cenabo avec un C
apparaît après la conquête. On suppose que, leur ville détruite, les habitants
descendirent la Loire et s’arrêtèrent devant Avenum.
Gien
a)Le Genabum de César
est bien l’actuel Gien car César précise qu’il fait passer la Loire à son armée et qu’il
arrive immédiatement sur les terres des Bituriges. « In Biturigum fines pervenit ». En effet, les Carnutes
occupaient la rive droite de la Loire au droit de Giens, en face sur la rive
gauche c’étaient les Bituriges. Au contraire, de l’autre côté d’Orléans, sur la
rive gauche, c’était le territoire des Carnutes qui se continuait sur une trentaine
de kilomètres de profondeur avant de céder la place aux Bituriges.
b)Le Cenabo ou Cenabum de Hirtius , le lieutenant et
continuateur de César , auteur du livre
VIII , le Cenapum de Paul Orose, Cenabon
de Strabon et de Ptolémée, et le Cenabum des inscriptions est Orléans et non pas Gien. « César
vint, à la fin de la saison, camper à
Cenabum, où il fit hiberner deux légions, en partie dans les maisons gauloises,
en partie dans les huttes qu’il fit recouvrir en vitesse d’un peu de chaume
[pour les isoler]…. Les Carnutes c, accablés par la rigueur de l’hiver et par
la crainte du danger,chassés de leurs demeures sans oser s’arrêter longtemps
nulle part, ne pouvant même trouver dans leurs forêts un abri contre les plus
affreuses tempêtes, se dispersèrent, après
avoir perdu une grande partie des leurs, et se répandirent chez les nations
voisines » [comme Avenum, la
future Orléans] ». A noter qu’ils devinrent des commerçants
dynamiques : le mot d’emporium que leur attribue Strabon se rapporte aux
Orléanais.
Noviodunum Biturigum
Les partisans d’Orléans comme identique au Genabum de César
ont proposé dans le
prolongement d’Orléans Nouan
–le-Fuzelier ou Neung- sur- Beuvron (ruines
d’un oppidum, mais se trouve en territoire carnute), d’autres comme
C. Jullian Neuvy –sur- Baranjon (comme Rau), ou Sancerre (comme Rau), certains partisans de Gien Argent-sur-Sauldre ou Aubigny-sur Nere. Je me rallierai à Neuvy-sur-Barangeon qui présente l’avantage de posséder des ruines
romaines, des vestiges de voie ancienne et un nom, Neuvy qui provient de Noviodunum.
A 3 kilomètres de là, à Villatte, il
y a des eaux et des sources, ainsi que des antiquités. Sur la voie gauloise de
Gien à Bourges (oppidum Biturigum positum in via, 12, 2), vers la Sauldre,
frontière des Carnutes et des Bituriges, l’oppidum de Neuvy était au Grands Villatte ou
au petit Villatte, au centre du village. On a aussi proposé Neuvy-en-Sullias,
Dun-le-Roi, Châteauneuf, Nérondes, Nevers, environs de Châtillon-sur-Loire, , Vierzon,
Nohan-le-Goût , Pierrefitte,etc.
Avaricum (de
l’ibère adusa, rivière, + suffixe
-icum) survit dans le nom de l qui
na l'’Auron (de avar + suffixe de rivière -on), par exemple dans l’oppidum de Dun –sur-Auron à proximité de Bourges (qui vient de Bituriges la ville des Berrichons) et dans les noms de rivières Yèvre,
de avari (de avari [cum])
Gorgobina, la
Gergovia des Boïens (apparentés aux tribus peuplant la Bohème)
On sait que les Boïens ont été installés par César dans un
triangle qui comprend Saint- Parize, Sancergues, Sancerre et Saint. Satur.
Sancergues vient de cirig , qui
est attesté,et qui a été secondairement sanctifié . Cirig ne peut venir de
saint Cyr, mais vient de Gorgobi(ne).
De même, le nom de
Sancerre ne vient pas de celui de saint Satur, mais de cirig sanctifié donnant sancirgue,
puis sancir, de sancta Cortonam . Une série de manuscrits de César donne Gorgobina , mais une autre Gordona ou Gortonum.. D’ailleurs, le château s’appelle, comme anciennement la
ville, Gortona, de gorgo(bi)na. C’est donc Sancerre qui est
la Gorgobina de César.
Nevers (Nevernis, locatif ablatif pluriel, ceux qui habitent la Nièvre) est attesté à l’époque carolingienne,
cf. Nevirnum, Ebirno, Neberno). Son
nom est lié au nom de la Nièvre, Niverna,
de neva-rona, de neva-vona, et apparenté à
celui de Narbo, Narbonis, masculin, Narbonne, de narv-ona , -ona dérivant de vona,
suffixe hydronymique. Sont parents les noms de la Navarre, de la Neva
en Russie, , de la Nive en pays basque, du nom de peuple Meldi (à l’est de la Marne) qui donne Meaux , du nom de rivière Meldo(v)acus ( cf . Médoc) , Melun
de Metlosedum ou Meclosedum , de Moravie, de la Moldau , rivière de Roumanie, et de la Moldavie,
du Morvan, de novrona, morvona. La racine est nev-niv,
nov- et signifie cours d’eau. Elle
prend une forme instable avec m initial : Mov –vona, movrona, modlona. Ce n’est pas le Noviodunum qu’on croit, où César avait
placé son intendance générale. Ce Noviodunum serait Neuvy-sur- Loire.
A noter que Noviodunum
ne signifie pas la nouvelle éminence, ce qui d’ailleurs n’aurait guère de
sens, ni même la nouvelle forteresse, mais la grande éminence, novio- étant l’altération du gaulois medhilo qui signifie grand et qui s’est
souvent confondu avec le radical signifiant rivière meld. Examinons à ce sujet une phrase de César qui
a fait couler beaucoup d’encre (La Guerre des Gaules, VI, 13):
« Les druides, à une époque déterminée de l’année, se réunissent dans un
lieu consacré (gaulois lano) au pays
des Carnutes qui est considéré comme le centre (latin medio) de toute la Gaule ». César
n’a pas compris le terme « Mediolano
» utilisé par son interprète gaulois et l’a glosé: son interprète parlait
seulement de réunion de tous les druides de la Gaule dans un « Mediolano », une grand endroit consacré des
Carnutes. Où se trouvait ce lieu de pèlerinage? Bien qu’on puisse aussi songer
à Moléans qui, comme Milan ou Melun, dérive du même
radical, et où l’on trouve une accumulation remarquable
de menhirs et de dolmens, le toponyme de Meuves,
du gaulois medhio, commune de
Saint-Maur –sur –le -Loir,est intéressant, car on y a découvert dans une ferme
proche appelée Edeville les restes des très nombreuses victimes d’un
sacrifice royal extraordinaire offert à
la Grande Déesse Mère des Carnutes, dont le nom Carnunnos ou Cernunnos
est une épithète rituelle: celle à qui sont consacrées les bêtes à cornes, plus
exactement les cerfs et les chevreuils qui, à date périodique, en automne,
perdent leurs cornes (carno en gaulois), symbole de renouveau, puisqu’elles
repoussent au printemps suivant. Les Carnutes eux-mêmes doivent leur nom à
cette divinité. Ne peut-on penser qu’en - 52 les deux chefs carnutes Cotuatos
et Conconnetodumnos, que César qualifie de déments, ont ordonné ces
sacrifices humains exceptionnels afin de garantir le secret de leur
conjuration? Ce serait bien là une « gravissima caerimonia »
(XII, 2), le rite terrible qui crée les liens les plus sacrés, alors qu’un
simple serment devant l’assemblée des guerriers n’aurait pas eu la même valeur.
Ce lieu a un temps survécu dans la ferveur populaire de pèlerinages très
anciens à l’église dédiée à saint Maur, -ferveur curieusement disproportionnée
pour ce saint obscur qui, en tout état de cause, n’a rien à voir avec le fameux
disciple de saint Benoît. Le pèlerinage
a lieu le 15 janvier et reprend peut-être le vieux rassemblement gaulois, la
consécration à saint Maur ayant été choisie à cause de la date qui coïncidait
avec celle de la réunion annuelle des druides. Le nom même du saint, maurus, brun en latin, évoque une vierge noire solaire, comme celle
de Chartres.
Lutetia : Rueil,
La capitale des Parisii, Lutetia, a été abandonnée au profit de l’actuel Paris
à cause des inondations répétées de la seine, en -30, comme ce fut le cas à Limonum (l’actuelle Vivonne) désertée au profit de Poitiers, de Bibracte, ville importante des Eduens (Saint -Léger- sous-
Beuvray, à une dizaine de kilomètres d’Autun) au profit d’Autun. Lutetia ou Lucotetia signifie l’autel (sedia
donnant tetia) de Lug, Og , dieu gaulois
assimilé à Hercule. Ce nom est resté
dans Rueil attesté sous deux formes Rigoialensim,de lugo ialensim, et Rotoialensim,
de lu (co) tetia (lensim) par
Grégoire de tours au VIe siècle. Le suffixe mérovingien -ogilum ou –oilum,
« endroit défriché » , s’est confondu avec la finale de Lugo. C’est ainsi qu’on a en 875 une
forme Riogilum attestée qui donne Rueil. Le mot Malmaison rappelle le souvenir des terribles combats menés par
César devant la véritable Lutèce.
Les archéologues placent l’ancienne Lutetia dans la partie
inondable de Rueil-Malmaison, incluant la zone du port.située devant l’île
disparue. La « boucle de
Gennevilliers » était autrefois une île. , de là la devise « Fluctuat nec mergitur », je flotte
et ne sombre pas.
GERGOVIE AUX COTES DE CLERMONT
J’ai traité ci-dessus
l’identification de Gergovie.
LA VICTOIRE DE CESAR A ALESIA CHEZ LES MANDUBII .
Je ne traiterai pas ici d’ Alésia,
Novalaise en Savoie pour
moi, car j’en ai fait un développement séparé, vu l’importance du sujet, sous le titre Le
pays des MANDUBII (Alesia) est-il au petit Bugey (dont le nom vient de Dubii) ?
CESAR DANS LE QUERCY : CAPDENAC, ancien
UXELLODUNUM
Traité ci-dessus, séparément.
« Le premier
latiniste venu sait que les Commentaires
de César donnent partout des indications d’une précision remarquable et, sur tous les points où l’on
peut vérifier César, on trouve en lui l’exactitude d’un chef d’armée habitué
aux descriptions exactes », a écrit Pierre de Nolhac et c’est bien ce que
montre notre essai.
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