Une tentative d’actualisation des identifications de Victor Bérard et des ses épigones (Gilles Le Nouan, Jean Cuisenier) quant aux escales d’Ulysse dans son périple de Troie à Ithaque avec la prise en compte des théories de Felice Vinci.
On
ignore souvent tout de la géographie homérique. Ainsi, on ignore tout de Taphos
ou Taphé et de Témésa dans ce passage de
l’Odyssée, I, 183- 184, où
Homère fait répondre au fils d’Ulysse
par Athéna qui a pris l’aspect du roi Mentès, le Taphien débarquant à Ithaque : « je vais à Témésa, chez les gens d’autre langue, troquer mon fret de fer luisant
contre du cuivre ». Pour le Bailly, Témésa est une ville de Chypre ou
bien d’Italie. Pour d’autres, -ce qui est vrai,-le nom est à rapprocher de
celui de la Tamise.
Or, il existe au pays de l’étain, entre Cornouailles et Devon, un fleuve nommé Temara ou Tamar, en cornique Temer, qui
convient tout à fait, car il charrie dans ses flots de l’étain, du plomb et du
cuivre, et Mentès pourra y vendre son fer pour que les gens de Temara
fabriquent sur place du bronze avec leur propre cuivre , il pourra charger du bronze et l’exporter chez
lui. .Il est vraisemblable que Mentès
soit parti de la Suède riche enfer (aujourd’hui, Torpa, en Suède, pourrait
bien être la Tarphè des Locriens citée
dans l’Iliade, chant II, vers
533, qui serait la ville du Taphien ou Tarphien Mentès, avec un chargement de minerai de fer destiné à
la Cornouailles et qu’en route il ait
accosté à Lye au Danemark,
c’est-à-dire la patrie véritable d’Ulysse. A noter que sur les bords de la
Teméra on parlait une langue
cornique c’est-à-dire une langue
celtique et non pas une langue grecque, comme le dit justement le roi Mentès. A l’époque de l’Odyssée
(le relief a depuis été grandement modifié par la montée du niveau
de la mer), l’étain devait ainsi se trouver près de cette rivière
Tamar qui coule à la frontière de la Cornouailles. Mais quand les mines furent
épuisées (elles étaient exploitées uniquement en surface , dans les alluvions fluviales ),
les îles Cassitérides ou , selon le
poète latin du IV e siècle Avienus, Ora maritima, 96, Oestrymnides , du nom de peuple des lLstrygones, prirent le relais : ce sont les îles Scilly, en particulier l’île de Tresco ,de lestrygones, avec métathèse :
(loes)tr
donnant tres et go(nes) donnant co, Tresco
finalement. Quant à Cassitérides,
ce nom provient d’un autre dialecte cornique et, comme Tresco, dérive aussi de laistrugone, de gasutrid .
Nous
sommes ici dans le monde nordique : de même que l’Indien Tilak a pu
publier un livre intitulé Le monde
arctique dans les Védas, l’Italien Felice Vinci a publié (non traduit,
hélas ! en français, mais disponible en anglais)The Baltic origins of Homer’s epic tales , the Iliad, the Odyssey , and
the migration of Myth, qui révolutionne la géographie homérique en la
transposant dans le nord.
Le climat de l’épopée
homérique
A
Ithaque, il pleut tout le temps (Odyssée,
XII, 245) et Ulysse s’y plaint, alors que nous sommes en été : « je ne porte
pas les vêtements qu’il faut et le gel à la tombée de la nuit pourrait me
tuer », il fera très froid cette nuit, déclare le porcher Eumée (XVII,
190) Le brouillard (aeoeidès)est
souvent utilisé pour décrire la mer et pour envelopper le héros. , par exemple
quand il arrive au palais du roi Alcinoos. Bef, la météo, n’est jamais bonne.
« Quand survient le vent du nord;l
la nuit se fait mauvaise : nuit de
gel, où la neige , en nous tombant dessus, s’étalait en verglasq, et, sur les
boucliers, faisait couche de glace.» (Odyssée,
XIV, 475-476).. Le poète, lorsqu’il fait allusion à Zeus qui fait jaillir une
arche de couleurs dans le ciel, présage de guerre ou d’hiver glacial (Iliade, XVII, 547-549, songe certainement à
une aurore boréale, tout comme le curieux adjectif amphilukè,,évoque une lumière à demi obscure, ces nuits blanches polaires qui permettent de se battre sans s’arrêter
durant la nuit.
L’Aurore, ou plutôt la déesse Usha (Eôs
en grec) apparaît aussi dans les Hymnes
védiques comme une silhouette dansante. Tilak démontre que ces danses de
l’Aurore aux doigts de rose sont une métaphore pour un phénomène de ces très
hautes latitudes au-delà du cercle arctique, où une aurore bondissante apparaît
vers la fin du long hiver arctique, annonçant la réapparition du soleil : l’aurore
boréale. L’Américain William F. Warren, cité par Tilak, décrit ce spectacle
en ces termes : « D’abord apparaît, bas sur l’horizon du ciel
nocturne, un majestueux éclair lumineux qu’on distingue à peine. D’abord cela
provoque un pâlissement léger de quelques étoiles mais après un certain temps
on voit le phénomène augmenter et se déplacer latéralement le long d’un horizon
encore sombre. Vingt-quatre heures plus
tard, le phénomène a fait un tour complet autour de l’observateur, forçant un plus grand nombre d’étoiles à pâlir.
Bientôt la lumière qui va s’élargissant brille avec l’éclat d’une « perle
d’orient » .Il continue à se
déplacer en ronds majestueux, jusqu’à ce
que cette blancheur de poire s’enflamme et donne une lumière rouge et rose, aux
franges pourprées et dorées. Jour après jour, -pour employer les termes qui
nous servent à mesurer le temps, -ce splendide panorama continue à faire des
cercles et, selon que les conditions atmosphériques et les nuages présentent
des conditions de réfraction plus ou moins favorables, s’allume et s’éteint,
s’allume et s’éteint, ne s’éteignant que pour se rallumer de façon encore plus
brillante la fois suivante, lorsque le soleil encore caché arrive de plus en
plus près de son point d’émergence. » La mystérieuse harmonie
des sphères dont parlent les philosophes grecs est la musique que dégageraient, parfois, ces aurores boréales.
Nous commencerons notre enquête par Troie, l’île de Calypsô,
l île de Circé, toutes trois dans l’hémisphère nord ; puis nous examinerons le cas
problématique d’Ithaque et des Phéaciens
(la Corse ou l’hémisphère nord), enfin deux
points bien ancrés, à mon avis, en Méditerranée : les Lestrygons et
les Roches errantes, les Planktes.
1 Troie,
Hissarlik et Schliman ou l’Europe du nord et Vinci.
La géniale thèse nord- atlantique de Felice Vinci.
L’historien grec Thucydide (VI, 2), sceptique, a écrit : « Cyclopes et
Lestrygons, les vieux habitants, dit-on,
d’un canton de la terre ! Je n’en puis dire, ni la race, ni le pays d’où ils vinrent, ni celui
où ils disparurent. Je
renvoie le lecteur aux poètes
et à la connaissance que
chacun peut avoir de ces gens- là ! » Mais la question homérique
a été modifiée de fond en comble depuis l’ouvrage génial
de Felice Vinci (1995), Omero nel
Baltico, en traduction anglaise
(2006) The Baltic origins of Homer’s epic tales, The Iliad, the Odyssey, and the migration of myth. Eratosthène (210 avant J.C. environ) avait raillé les contradictions de la géographie homérique appliquée en
Méditerranée, disant
que «quiconque voudrait
trouver les lieux visités
par Ulysse devrait d’abord
trouver le savetier qui fit les coutures du
sac de cuir où
Eole enferma les vents. » . Il accusa Homère d’avoir placé dans des régions méditerranéennes des endroits et des situations qui ne pouvaient se trouver que
dans l’extrême nord.
Je songe à
Dumas qui, racontant sa visite à l’île Monte-Cristo sur la côte oirientale de la Corse, fait allusion à son futur roman Le Comte de Monte Cristo
et ajoute ces paroles provocantes : «Et maintenant, libre à chacun de chercher au Comte de Monte-
Cristo une autre source que celle que j’indique ici ; mais bien malin celui qui la trouvera. »
Or, un généalogiste normand, M. Gilles Henry, a découvert,
le premier, une piste haïtienne pour ce nom (Monte- Cristo ou l’extraordinaire aventure des ancêtres d’Alexandre Dumas- Biographies, mémoires, correspondances, avec préface
d’Alain Decaux , Perrin,
1976).Il a révélé que la plantation haïtienne
du grand’ oncle de Dumas se
trouvait à environ 24 kilomètres du port
franc alors appelé Monte-
Cristo, aujourd’hui Montecristi
en République dominicaine : Selon nous, l’arrière grand-père de Dumas n’était pas allé
bien loin pour mettre une frontière entre lui et ses poursuivants et pour
trouver un refuge sûr en territoire étranger, neutre ou espagnol, d’abord dans l’île de Monte- Cristo située non loin du port de Monte
Cristo avec ses trois compagnons, les nègres Rodrigue et Cupidon et une négresse au doux nom, Catin, puis avec Cézette.. C’est
là que naquit le futur général napoléonien
, d’une indigène d’origine amérindienne,
Cézette. Dans le titre Monte-Cristo, s’amalgament, superficiellement, l’île italienne et, profondément, le Monte-Cristo des Caraïbes, comme pour Homère, superficiellement, la Schéria corse et , en profondeur, les Phéaciens nordiques.
Justement , à propos des Phéaciens,
par exemple, Eratosthène
critique le courant du fleuve qui, à la prière d’Ulysse, rebrousse son cours « Homère est un menteur , puisqu’il fait couler le courant d’un fleuve en sens inverse, phénomène tout à fait impossible dans le monde. » Mais là où il y a des marées, ailleurs qu’en Méditerranée,
le courant d’embouchure remonte
deux fois par jour et s’arrête à marée haute. C’est le phénomène dit de mascaret (Littré : « masse d’eau
en forme de barre remontant avec impétuosité le courant d’un fleuve »).
De même, à propos des
Laiystrygons, Kratès de
Mallos (environ 170 avant J. C.) avait remarqué les étonnants soleils de minuit et, dans l’ épisode des Phéaciens,ces
courtes nuits d’été qui ne se trouvent pas en Méditerranée , mais seulement dans la zone arctique. Il est vrai que l’on peut invoquer l’interpolation de ces vers (Odyssée, X, 86 et suivants), ainsi que pour le
voyage à travers le pays des
Cimmériens, dans l’extrême nord, dans la péninsule
Cimbrienne (Jutland aujourd’hui).
D’ailleurs, le nom d’Homéros est peut-être à rapprocher de Gomeros, le
peuple de Gomer (cf Gomorrhe, Kumran) cité dans l’Ancien Testament (Ezéchiel, 38,6)
en caractères
cunéiformes Gimirai, en grec Kimmerioi ; ce serait un poète cimmérien arrivé par la mer du Nord avec ses traditions poétiques, qu’il aurait adaptées à la géographie nouvelle en y
rajoutant certains épisodes
typiquement méridionaux comme celui
des Laystrygons devant lesquels il
avait pu passer ou celui des Lotophages.
En, effet, même si souvent on situe le pays des
Lotophages dans l’île
de Djerba (Meninx) au sud de la
Tunisie, où l’on consommait de la confiture de dattes été l’alcool de datte, il s’agit là d’une fausse étymologie associant le mot datte, de daôtos, et
le grec laôta , fleurs de palmiers- dattiers. En réalité lotos est parent du grec aôtos ou aotos, stupeur sommeil (induits par la drogue). L’île des Lotophages est peut-être située
sur les bords de l’Atlantique,près du Rif
marocain, de Tanger plus précisément, et la drogue que les gens y
mastiquent est le hachich ,
cannabis coupé de datura. La plante à fleurs jaunes dont parle Homère n’est ni le dattier, ni le jujubier ni le figuier de Barbarie, c’est
le datura metel chloroantha. C’est le mot hindi dhaatuura qui a donné le mot looto, de la métathèse raatuu (dha), donnant lautau. La drogue se présente sous la forme d’une confiture où entrent la pistache, la cannelle, le
poivre, la muscade, le miel, etc. : c’est le dawamesh consommé jadis dans tout l’orient.
En ce qui concerne l’île de Circé et l’île de Calypso,
Strabon avait remarqué qu’elles devaient se placer dans l’Atlantique, puisque Homère précise que leurs fleuves se jettent dans l’Océan Atlantique. Plutarque (46-120 après J. C.) confirme, dans De facie
quae in orbe lunae apparet, cette opinion : selon lui, l’île
de Calypso serait à 5
journées de voile de l’Angleterre. Tacite, dans sa Germanie (3, 2), parle aussi des traversées nordiques d’Ulysse. Vinci identifie Ogygie,
l’île de Calypso, à Hagoyggi dans l’île
de Spora Dimum, et l’île
de Circé, Aiaiè (aie signifiant terre) de Haja aux Orcades. .
D’autre part, les vers homériques,
X, 86, placés à la fin de l’épisode
d’Eole et avant celui
des Lestrygons où ils
n’ont que faire, sont
intrigants. Les voici :
« on y voit le berger
appeler le berger ; quand l’un
rentre, il en sort un autre qui répond ; un homme entreprenant gagnerait deux
salaires, l’un à paître les boeufs, l’autre
à paître les blancs moutons, car les routes du jour et celles de la nuit
sont voisines ». Ceci signifie que le temps d’éclairement dure si longtemps qu’on pourrait travailler presque 24 heures par
jour. Fin juin, dans le sud de la zone
subarctique, mais non en Sardaigne chez les Laistrygons, le soleil ne descend pas au-dessous de l’horizon pendant 73 jours, la durée du jour dépasse 19 heures. On est donc tenté d’accorder créance à Plutarque et de placer cette île de Calypso dans l’Atlantique
nord (il doit falloir replacer ces vers dans l’épisode de Calypso).
Le problème de Troie, Troia en grec.
La vraie guerre de Troie.
Le Danois Saxo Grammaticus (1140 ?-1206), dans Gesta danorum, ou Histotia
Danica, 9, 4, 20, se réfère à un peuple qu’il appelle les Héllespontiens,
les habitants de la mer d’Hellas,
cités dans le Catalogue
des vaisseaux de l’Iliade, livre II, 683 (chez
Tacite, Germania, 46, 4, ce sont les Hellusii qui laissent leur nom à Helsinski comme à eleusis), qui étaient les ennemis des Danes (Danaens ou Grecs). Regner, qui préparait une expédition contre les Hellespontiens,
décida de rencontrer les Danaens… Après une série
d’attaques répétées, il fut vainqueur et
soumit l’Hellespont et son roi
Dian. A la fin il le tua. » L’Hellespont ou Hellas, semble localisé dans la partie orientale du Danemark, sur la côte estonienne, en face du Golfe de Finlande.
Alors que Homère qualifie le détroit des Dardanelles de « large » et de « sans limite », ce qui ne correspond pas à la réalité, ces épithètes correspondent
mieux pour le détroit
danois. A noter que Hellespont est
composé du grec pontos,
océan, mais anciennement
chemin, comme l’indiquent
l’anglais path , sentier,le sanskrit panthah et le latin pons . Hellespont signifiait au Danemark la mer, pontos, plus un adjectif antéposé au nominatif masculin, Hellas, la mer grecque, tandis Héllas signifiait la Grèce.
Strabon (63 av. J. C.-23 ap. J. C), ne comprend pas pourquoi, dans l’Odyssée, l’île de Pharos, qui est
située à la porte d’Alexandrie, apparaît située à un jour de voile de l’Egypte. Dans l’hypothèse nordique, Pharos
correspond à Pharis. Strabon
ne comprend pas non plus ce que dit Homère de la sablonneuse Pylos. Selon Vinci, Pylos serait sur la côte occidentale de la Zélande, une côte qui est justement sablonneuse,
et à l’opposé de la petite péninsule
Reerso (souvenir, peut-être
du nom du cap Koruphasion près de
Pylos, de [ko]ru [pha]sio ) et près du site
archéologique de Ravehoj,
près de Dalby, où l’on trouve une tombe de l’âge du bronze avec des dessins géométriques et d’autres tumuli. Mais surtout, pour Troie, Strabon (13, 1, 27) est formel :
« ce n’est pas le site de
l’ancienne Ilion, à considérer le
sujet d’après ce qu’en dit Homère». »
Hissarlik et les incertitudes du site de H. Schliemann
Dans
l’Antiquité, mis à part les sceptiques comme l’historien Thucydide, un grand
nombre de lettrés voient le site de Troie dans ce qui est devenu le village
turc de Bournabalhi en Asie mineure,
aujourd’hui Canakhale et, pour eux, les deux fleuves homériques, le
Scamandre appelé Xanthos par les dieux et le Simoïs sont respectivement le
Mendéré et le Ghumbré. Or, H. Schliemann
n’a pas déplacé Troie très loin. Il est resté dans le voisinage, à Hissarlik,
couche 7.
Voici
un récit d’une visite sur l’emplacement présumé de Troie au XIX e siècle :
« « Je voulus visiter Bournabalhi , voisin de l’ancienne Troie ;
je retrouvai là tout ce qu’Homère a décrit. C’est avec cet ouvrage, l’Iliade, à la main, que je pus voir l’emplacement de Troie, le
Simoïs , le Scamandre, le mont Ida, l’île de Tenedos , la place du camp des
Grecs, la plage où fut laissé le fameux cheval de bois , le lieu du combat d’Hector et de Patrocle, le
lieu du combat d’Achille et d’Hector, le camp de Diomède et enfin le tombeau
d’Achille. Je passai près de trois semaines à visiter ces lieux si célèbres. »
Schliemann
a eu le double mérite de découvrir la civilisation mycénienne et de penser que l’épopée homérique renvoyait à
des réalités géographiques, alors que l’on pensait que tout ou presque y était
inventé. En revanche, que reste-t-il aujourd’hui de ses certitudes comme
de celles de Victor Bérard pour l’Odyssée ?
Les
principaux arguments contre le site proposé parr Sclhliemann.
A Le Scamandre et le Simoïs sont censés se
rejoindre selon Homère (Iliade, V, 774 : « à l’endroit où confluent les eaux du Simoïs et du Scamandre »), alors que les correspondants
de ces deux fleuves, le Mendéré et le Ghumbré, se jettent dans la baie en deux endroits différents.
B J’emprunte les lignes suivantes à David Traill, professeur de lettres classiques à l’université de Californie,
dans son Schlieman de Troie, cité par Vinci : « Strabon écrit que la plaine de Troie, au temps de la
guerre de Troie, était
un bras de mer et que, depuis lors ce
bras de mer, avait été envasé par le Scamandre. Si la mer battait les murs de Troie, comment les Achéens
et les Troyens auraient-ils fait pour combattre sur cette plaine devant la cité ? Schliemann, Burnouf et Virchow creusèrent des puits en différents endroits de la plaine et arrivèrent à la conclusion que la plaine avait été dans sa partie
nord un lac intérieur et que le Mendérès avait coulé
bien plus près d’Hissarlik. Nous savons depuis 1977, grâce à une
série de prélèvements , que la plaine fut couverte dans les temps
préhistoriques par un bras de mer qui allait jusqu’à Hissarlik, et depuis l’époque de la
Troie 2 à la Troie 6, mais
qui du temps de Strabon (63 av . J. C.-23 ap. J. C.) avait été réduite à une
petite baie à l’embouchure de la rivière. Aussi peut-on affirmer que Strabon
était exact et que Schliemann, Burnouf et
Virchow, vu que leurs recherches étaient fondées sur un échantillonnage insuffisant, étaient dans l’erreur.
C Dans ses fouilles, Schliemann n’a rien trouvé de mycénien ; il n’a
pu prouver que les restes de ville découverts avaient subi un siège, une
attaque, un incendie du fait des hommes. Il s’agirait bien plutôt d’un
tremblement de terre suivi d’incendie.
Le site nordique.
Vinci a trouvé le correspondant nordique de la grecque
Troia, savoir Toija
dans le sud de la Finlande, avec les
rivières (finlandais joki) Mammalanjoki (le Simoïs) et Kurkelanjoki (le
Scamandre).
Selon
Homère, les Achéens (Achaivoi
en dorien, latin Achivi, de vachii, même mot que viking) tiraient
leurs vaisseaux sur une bande de plage appelée en grec aigialos, c’est-à-dire le bord de mer. Or, nous
retrouvons cet aigialos en Finlande
sous la forme transparente de Aijala.
Lorsqu’on suit le fleuve Kurkelan-joki, il s’élargit jusqu’à
former le lac Kirkköjarvi ; à deux kilomètres plus loin, une autre rivière, la Mammalan joki se jette dans le lac. Quatre kilomètres plus loin, près d’Aijala, le lac devient plus étroit
et coule à nouveau dans le lit
de la rivière (Kiskon joki) jusqu’à la mer. Même l’élargissement du fleuve
peut se comprendre avec ce que dit Homère dans l’Iliade au chant XXI, vers 300 : «la plaine (exceptionnellement, ce jour-là) était pleine de l’eau débordée du fleuve ». Leconte de Lisle traduit : « la terre était
défoncée par l’amas des eaux de l’hiver,
et une partie du chemin était
rompue. Cependant, les Argiens, assis dans le stade, regardaient les chars qui
volaient dans la plaine. » D’un événement occasionnel, on est passé à une réalité durable à la
suite du changement du climat et des variations
du niveau du sol qui ont affecté la plaine durant l’Age
de bronze.
2 L’île de Circé, Aiaè nèsos, l’ile Aia, aujourd’hui Hoy aux
Orcades, au nord de l’Ecosse ;
Hoy
dont le nom fait songer à Aia, l’île de Circé,
est l’évolution du mot ey ou
oy qui signifie île.
Le mot Orcade,
en picte (une langue celtique) signifie cochon, sanglier sauvage, cf. latin porcus, L’archipel était
appelé Insi Orc, l’île
aux sangliers. De même,
en gaëlique écossais, une autre langue celtique, l’archipel se nomme Arcaibh, l’archipel
aux cochons. On voit comment les transformations par Circé des hommes d’Ulysse
en cochons sont adaptées au lieu.
Mais le nom anglais de l’archipel,
Orkney , lui, vient du norvégien orkn, qui désigne le phoque, avec le suffixe -ey qui signifie île. Ces îles deviennent les îles
aux phoques. Ceux-ci, de tout temps, étaient nombreux à fréquenter leurs côtes
et ont pu être pris pour des êtres humains ensorcelés.
Toutefois,
le nom Orcades, en ibère,
venait à l’origine de or(tu)gia,
qui signifiait sillons (ort) pour
orge (yug, indo-européen yew),
et les statues de sangliers , sur le cou desquels les sillons étaient gravés ,
constituaient autant de pictogrammes
renvoyant au nom de l’archipel
, les Orcades.
Le nom de Circé, la sœur d’Aiètès, est lié au réseau sémantique de l’aigle, aietos en grec, aibetos chez Hésiode. Son nom signifie tournoyer autour de
sa proie. Or, la ville la plus importante des Orcades, sur l’île principale appelée Mainland,
se nomme Kirkwall. On a aussi Kili Holm
, l’île (holm) de l’aigle (kili) et une autre île, South Ronadsay , est célèbre pour son tombeau des aigles. On y a trouvé 16000 ossements humains et 725 ossements d’oiseaux ; c’était un lieu de
sacrifice en l’honneur
d’Artémis, de – 3150 à – 2250,
mais le site de Dwarfie
Stane sur l’île
Hoy, l’île décrite par Homère,
comprend un tombeau (celui de la reine Circé ?) daté d’environ -2500, constitué d’un énorme bloc de grès rouge et il est très différent des autres sites des Orcades.
On a voulu rapprocher les sortilèges de Circé d’un rituel d’affranchissement d’esclaves sous le patronage de la Dame aux
Fauves, Feronia. C’est
possible.
Le molu.
Il s’agit d’un procédé de désenvoûtement utilisant des racines d’artemisium
absinthium, d’absinthe. Le mot môlu , nous dit Homère, X, 195, appartient à la langue des dieux. Or, le sanskrit, mot
qui signifie parfait, est pour les Indiens la langue des dieux et mûla karman en sanskrit désigne
l’emploi d’une racine à des fins magiques pour prévenir un envoûtement.
Des
branches exotiques des Ibères
du nord, les Guanches blonds aux yeux bleus disparus des Canaries, appartenant à ces blonds Libyques dont parle Hérodote, désignaient sous le nom de mol l’artemisium absinthium et s’en servaient à des fins de contre -sortilège. De même, les Aïnous, cette « race blanche de belle allure » comme les qualifiait Marco Polo, cités par Frazer dans Balder le
magnifique, tome IV du Rameau d’or, collection Bouquins,
p.233, « se servent de bouquets d’armoise dans les exorcismes, parce qu’ils croient que les démons
de la maladie détestent
l’odeur et le goût de cette plante. » Et Frazer d’ajouter : « dans le Mecklembourg,
on dit que si on arrache une plante d’armoise à
midi, le jour de la Saint- Jean, on trouve sous la racine un charbon ardent qui
disparaît dès que les cloches de l’église cessent de sonner. Si on le trouve, et
si on l’emporte sans mot dire,
ce charbon servira de remède à toutes sortes de maladies » Selon Vinci citant Frazer, en Bohême, elle protège les humains contre les sorcelleries .Dans le domaine celtique, dans l’île de Man, on cueillait le barran
fealoin pour se préserver de l’action des sortilèges ; dans le Livre de Taliesin , le sorcier distille une bière magique et combat quelqu’un qui , comme Circé, transforme des êtres humains en animaux. De même, dans un conte chinois, le dieu Hiung donne de l’armoise à deux animaux afin de les aider à retrouver leur forme humaine.
3 L’île de Calypso (Kalsoy) et les îles Feroé : Hogoyggi ou Ogygie.
Au premier siècle, Plutarque, dans De facie…, après avoir cité un vers dé l’Odyssée, VII, 244, « Une certaine île, Ogygie, est située
loin dans l’océan », ajoute que ce pays est situé à cinq journées des îles britaniques, vers l’ouest. »
Hogoyggi, n’en
déplaise à V. Bérard,qui
, dans Calypsô et la mer de l’Atlantide, voyait Ogygie,
l’ile de Circé , près de Ceuta, sur la côte
africaine, en face de Gibraltar , est bien Ogygie l’île
de Circé.
L’île
de Calypsô est appelée dendréèssa, avec des arbres, interprète-t-on
généralement. Mais ce
peut être la corruption d’un
génitif andere anassa nèsos,
l’île
de Sa Majesté
(andere, qui se retrouve en
basque aujourd’hui) la souveraine (anassa) Calypsô.
Artémis
Orthia est adorée
à Lacédémone
et en Arcadie, laconien vortheia avec
digamma initial, sanskrit urdhvah,
latin rectus, de wrekhw, comme la déesse
du sillon. En effet, orthos et orthios
signifient couramment, en grec, droit, qui n’est
pas courbe, mais au sens premier
ces mots
désignaient un trait droit, un sillon. Artémis
est appelée Ortygia,
parce qu’elle est née à
Délos et que le nom ancien de l’île
était Ortygie, nom qui était
aussi celui de la presqu’île
de Syracuse en Sicile, toutes régions de sillons et
de céréales. L’île
de Malte était pour les Anciens l’île
aux sillons pour les grains d’orge,
savoir de mystérieux et profonds sillons de plusieurs kilomètres,
en grec Ortygie ou Ögygie, qui
viennent de worg, sillon et de ug, orge ;
ögygie est aussi le nom de la Thèbes
d’Egypte, de la Thèbes
de Béotie et d’une porte de Thèbes
de Béotie. Le mot qui n’était
plus compris était employé dans le sens de très
ancien, de primitif, et l’eau du Styx, le fleuve infernal, est dite ôgygienne
, par Hésiode, Pindare et les Tragiques, c’est-à-dire
antique. Or, les îles Féroè, vues de haut, par exemple du mont Hogoyggi ou Ogygie, ressemblent « aux vertèbres d’une énorme épine dorsale, avec d ’étroites étendues de mer entre chaque vertèbre. Ces îles s’élèvent au-dessus de la mer, l’une près de l’autre, comme une sorte de grande colonnade : ce sont ces « grands
piliers d’Atlas » dont parle le poète. Il s’agit d’une image : les vertèbtres sont comparées à des sillons.
Plutarque
mentionne, dans son De facie… les îles de l’Atlantique
au-delà d’Ogygie, les îles Féroé, en disant que ce sont des Grecs qui les habitent. Aussi la métaphore comparant ces îles à des sillons (Ogygie) est-elle le fait de locuteurs grecs.
Hogoyggi, n’en
déplaise à V. Bérard,qui
, dans Calypsô et la mer de l’Atlantide, voyait Ogygie,
l’ile de Circé , près de Ceuta, sur la côte
africaine, en face de Gibraltar , est bien Ogygie l’île
de Circé.
L’île
de Calypsô est appelée dendréèssa, avec des arbres, interprète-t-on
généralement. Mais ce
peut être la corruption d’un
génitif andere anassa nèsos,
l’île
de Sa Majesté
(andere, qui se retrouve en
basque aujourd’hui) la souveraine (anassa) Calypsô.
4 Les Phéaciens d’Alcinoos et la Corse.
Au sortir d’Ithaque vers les deux Piana en Corse , avant les tremblements de terre
qui détruisent la ville et
avant la montée du niveau de la mer, vers -8500 et les tremblements de terre qui détruisent la ville, provoquant la migration des
survivants vers Propriano , Ajaccio et
surtout Piana et Valogne.
Résumé du trajet des migrations des Phéaciens :
A Dans l’hémisphère nord :
I La Laponie
ou Lapland, Hyperie aux aurores boréales ; Nausithoos, père d’Alcinoos et de Rhexenor,
2 Suède, Phocis
3 Sud de
la Scandinavie, Suède, rivière de Figgio (Phaiakes), aire de Klepp (Kyklopes) , à 4 kilomètres de la ville de Stavanger,
4 La nouvelle Hypereia,
Ibéria , l’ Irlande, dont le nom
est réinterprété comme le pays des uber,
ports, Irlande. Roi
Nausithoos, Hyllos , fils de Cercyre, une Arcadienne (ou Orcadienne) nommée Métopè et du fleuve
Asopôs (le serpent) et donc frère de Phaeax, mène la migration des Phéaciens
(de Phaivaskes ,Basques) vers le sud
5 Shetlands, au nord de l’Ecosse
avec les îles Skerry
1) Le nom des
Shetland.
« Inse Catt »,en
irlandais, ne devant pas être traduit par « îles aux Chats ». Il n’y
a pas de chat, mais une tribu des Chats,
des Chattes ou Catthi (Chatti en latin) qui est citée par Pline
l'Ancien et par Frontin, Juvénal, Suétone et
Tacite dans son De Germania . Elle a occupé aussi une certaine
partie du nord de l'Écosse. Les termes
de Caithness et de Sutherland[] viennent
également de cette origine : ils
venus directement de Norvège, comme le feront plus tard les Vikings qui
ont envahi aussi cet archipel. Le mot cat
désigne les sillons en ibère(voir mon article sur les menhirs et les
polissoirs). [][]Les populations nordiques ont réinterprété
le nom Shetland , l’île aux sillons, comme l’île des Hellènes, Hellusii,
Hetland. La Hesse pourrait avoir
cette même étymologie, de Hetland,
de hels-land. La plus ancienne attestation connue du toponyme est Hetland ensis de Hellad,
la Grèce, en 1190, avec le suffixe latin -ensi(s),
puis, on trouve la forme Hetland
en 1431. Les Shetland sont appelées Sealtainn, les îles des phoques en gaëlique écossais..2) Le nom des Scherry .
Les Skerry , extérieures aux Shetlands ou intérieures à cet archipel, fournissent la première apparition du nom de Schérie, la terre des Phéaciens, toponyme qui signifie écueil (skoer, écueil + herria, pays).mais le nom de la Schéria vient de (phaia)sk +herria, le pays des Phéaciens. Il y a eu attraction sémantique avec le mot skoër, écueil. Si l’on veut se contenter de l’hypothèse nordique pour les Phéaciens, on peut supposer que le radeau d’Ulysse arrive aux Shetland, aux Scherry d’Alcinoos . Ce pouvait être, en tout cas, le scénario original de l’épopée qui servit de modèle à Homère.
3) L’île de Bressey, la grande (broad en anglais) île (ey) parmi les Skerries intérieures.
Son nom estvatte’sté comme Bredoy en norse ancien. Il se trouve sur cette île une Pierre dite pictish (Phaciana ?) représentant deux hommes avec des navires, en grès rougeâtre. Il existe aussi l’îlot de Boreray, o^l’on reconnaît –ay, île (ey)avec deus Staks, qui,peuvent évoquerb le navire pétrifié dont parle Homère.
B En Méditerranée
(scénario ajouté par Homère à l’épopée originale)
4 Illyrie (de hylo-herria( le pays d’Hyllos), Corchera, Cercyre Melaena ou Nigra, la Corcyre du
Serprent citée
par Plin, aujourd’hui Korkula Différente de Corcyre -Corfou.c’est une Colonie fondée par Hyllos
, roi,
5 En Arcadie, près de Tégée, à Piali,
de pélasges, Hyllos est tué par un Cyclope, ou
plu précisément un Mentor,savoir le roi d’Epire, Echetos, au cours d’une razzia visant à capturer les bœufs de Hyllos. Phaeax , le héros éponyme des Phéaciens, lui succède
comme roi,n et migre.
6 Epire, grec Epeiros, roi Alcinoos ; colonie des Hylléens d’Epire, et de Corcyre, celle qui
deviendra Corfou.
7 Italie du sud, Locriens d’Italie, à Crotone, au moins trois
colonies de Locriens en Grèce. Roi Locros,
fils ou frère d’Alcinoos, tué par Hercule ainsi que Lacinius (de bascinius).
8 Nord d’ Ithaque
(Thiaci, de Phiaki), roi Alcinoos. Ulysse
est à Leucade.
Période d’Ulysse au XII è siècle av. J. -C. roi Alcinoos.et
Nausicaa.
9 Sardaigne, Punta della Vasche , Phéaskes, dans le détroit entre la Corse et la Sardaigne. Reste de la ville suivante.
10 Ile de
Piana dans le détroit
entre Bonifacio et la Sardaigne. Faisait partie d’une longueur de côte
reliant continûment
(c’est le sens du grec scherô, comme épischerô), donc peut-être de la Schéria ) la Sardaigne et la Corse. Détruite par un tremblement de terre et engloutie par l’élévation du niveau de la mer. C’est la Schéria disparue où Ulysse est reçu par le roi des Phéaciens.
Odyssée, XIII, 161-163 : O Poseidon, quand la multitude
sortira de la ville pour voir la
nef, transforme, près de la terre, la nef rapide en un rocher, afin que tous les hommes l’admirent, et place une grande
montagne devant leur ville. Poseidon qui ébranle la terre s’avança vers Schériè, où habitaient les Phaiaciens. Et comme la nef,
vigoureusement poussée,
arrivait, celui qui ébranle
la terre, la frappant de sa main la transforma en rocher aux profondes racines,
et s’éloigna.Oh. dieux ! Qui donc a fixé notre nef rapide, comme eller evenait vers
nos demeures ? »
L’îlot de Piana et son rocher-bâtiment, tourné vers la côte.
12 Corse, Du XIe
siècle au Ier siècle : les rescapés
migrent vers Ajaccio ou Propriano (Cercyre) et surtout se
fixent à Piana. Salogne, Salonia, dans le voisinage de Piana. , ville du
serpent- Corcyre . où est
née Anagalla qui fait le lien avec Crcyre- Corfou.
I Ithaque et les Phéaciens : le difficile problème d’Ithaque, la patrie d’Ulysse.
Bibliographie par ordre chronologique, avec entre parenthèses la solution retenue pour l’identification d’Ithaque :
1 W. Doerfeld et H. Rueter, Homer odyssee, Muenchen, 1925 (Leucade)
2 Victor Bérard, Ithaque et la Grèce des Achéens, Librairie Armand Colin, Paris, 1927 (« Ithaque »).
3 Gilles Le Noan , A la recherche d’Ithaque : essai sur la localisation de la patrie d’Ulysse, Edition Tremen,
Quincy-sous-Sénart, 2001( Céphallénie) .
4 Jean Cuisenier, Le périple d’Ulysse, Paris, Fayard, 2003 (« Ithaque »)
5
Felice Vinci , The Baltic originsof Homer’s epic tales, The Iliad, the Odyssey, and the
migration of myth.
, Inner Traditions, Rochestyer, Vermont, ,2005
(Lye
au Danemark).
A Pourquoi Homère a-t-il recours aux Phéaciens pour ramener Ulysse chez lui, et non pas à tel autre peuple ?
Les Phéaciens, qui sont des Pélasges et dont le nom est le
même que celui des Pélasges, de phailasges,
Phai(l)askes , vaiaskes, Basques ou avec suffixe en -on Gascons, avaient pour
héros éponyme Phaeax.
Il eut lui-même trois fils : Croton , qui fonda une
colonie grecque dans l’Italie
du sud, Crotone , Locros qui émigra en Italie du sud et y fonda une
colonie, celle des Locriens Epizéphyriens, près de
la chaîne du Zéphyrion dans l’Italie du sud, ainsi que trois colonies en Grèce, et Alcinoos
qui lui succéda et régna en Epire, mot signifiant en grec la
terre ferme, le continent par opposition aux îles et parent du breton aber,
de l’anglo-saxon ufer, de l’allemand ufer, hafen,du néerlandais haven (français
havre ), de l’arménien ar’n avec suffixe en - n ou en -yo. Mais, harcelé par
les Cyclopes d’Epire
(le mot cyclope vient du nom d’un pays riche en menhirs, acuculop-,
cf en Corse Cucuruzzu, ici avec un suffixe en -p comme au Danemark l’aire de Klepp, reflétant une labio-vélaire kw,
qu, peut-être kws), Alcinnoos s’expatria d’abord…au nord
d’Ithaque, où s’élevait un village du nom de Phéacoi (aujourd’hui Plalithrias). Ils ont habité aussi, au mycénien, un village Pelikata (de
Pélasges), dans la commune de
Terachorion. Le nom de l’Ithaque actuelle, Theaki , vient, non de
Ithaca, mais de Pheaki. Alcinoos
quitta ensuite Ithaque pour l’île de Piana entre Corse et Sardaigne. Il était tout indiqué par conséquent pour ramener Ulysse chez lui, à Ithaque -Leucade, la vraie.
B La vraie Ithaque d’Ulysse, du moins dans la mer Ionienne : Leucade.
C’est donc une île
voisine d’Ithaque, Leucade, qui serait la patrie d’Ulysse , l’île où justement Doerfeld voulait voir l’Ithaque d’Ulysse. Doerfeld y avait fondé un musée mycénien , qui ,
malheureusement, a en partie brûlé, mais dont on, a récupéré quelques objets. Le
nom de Leucade est à mettre en rapport avec la déesse qui sauve Ulysse de la noyade à son arrivée chez les Phéaciens,
Leukothéa, analogue à la déesse gauloise Lukotétia, apparentée à Mars -Toutatès. La surprenante intervention de la déesse au voile blanc est un malicieux clin d’œil de l’aède pour faire allusion
à Leucade. D’où vient d’ailleurs
le nom de Ithaka ? Il faut le mettre en relation avec le grec itharos, pur, brillant,lumineux, et avec le verbe aithô, brûler, latin aedes, sanskrit edhah,
radical indo-européen aidh
.
Felice Vinci, op. cit.
, p 40, identifie Leucade à l’île scandinave Lye et dérive le nom de celle-ci du danois lys, lumière, cf. latin lux, luna, rappelant que Homère
lie souvent Ithakè à l’adjectif eudéléios , de eudeleyelos,
qui signifie brillant et qui doit être rattaché au
grec daiô, brûler, dedaus,
participe parfait, dedaumenos , daos, flambeau , sanskrit dunoti, radical indo-européen dau
ou deu,
Kong Lauses Hoj, la colline ou la
pierre tombale, le tertre du roi (Kong) Lauses, op.cit.
, p. 39, à la pointe sud de l’île, évoque le nom d’Ulysse lui-même, Ulusès ou Olauseus
qui signifie le brillant. Quant à Laërte, le père d’Ulysse, son nom signifie peut-être sillon pour orge et vient de lec-gerta , de rect-, varth-, sillon,
et de
gerta, à rapprocher du vieux haut allemand gersta,
grains d’orge.
Le dolmen du corbeau.
Sur l’île danoise, selon F. Vinci, op.
cit. ,p. 34, se trouve un dolmen appelé Klokkesten où sten signifie
pierre et où klokke , métathèse du néerlandais kekkle, qui donne caille en français , désigne peut-être un oiseau caquetant, soit
la pierre de la caille. Mais à date plus ancienne il ne s’agissait pas de
caille : la caille, en grec ortux,
attesté par Hésychius comme gortux, c’est-à-dire wortux, confirmé par le sanskrit vartakah, le néerlandais
kakkel , le grec ortugia. , ou ôtugia, est,étymologiquement, l’oiseau qui
picore les grains d’orge (orge
en indo-européen se disant yew- et
donnant en grec ug) des sillons (vorth) qui sont gravés sur les
pseudo-« polissoirs » ou qui sont représentés dans les « pierres-
lyres » (Voir mon article sur les menhirs et polissoirs).. De là le nom d’
Artémis Orthia., Artémis des sillons.
Or, dans l’Odyssée,
XIII, 407, nous avons l’exact pendant dans la patrie grecque d’Ulysse , Leucade- Ithaque, de ce dolmen danois sous la forme de Korakos pêtrè, la
pierre du corbeau. Korakos correspond
en réalité, non au latin corvus, corbeau, mais au sanskrit
vartakah, au grec
ortugia ou ôtugia eet surtout au scandinave klokke. C’est là un
indice surprenant de la véracité des thèses de F. Vinci.
La géographie d’Ithaque
chez Homère
Homère
nous décrit (Odyssée, IX, 21-26) Ithaque comme l’île la plus occidentale, la dernière vers l’ouest, d’un archipel comprenant vers l’est Doulichion, Samé (Samos, dans l’Iliade, II,
637) et Zacynthos. Or, la géographie de la région ne montre
aucune Doulichion, mais, dans
l’ordre, les îles Leucas, Cephallénie
et à l’est derrière elle Ithaquue, Zacynthos, ce qui contredit formellement les dires du poète.
Vinci
propose de transposer dans le nord les trois îles : Doulichion,
étymologiquement l’île longue (dolichos)
devient Langeland (latin longa, de dlonga,
vieux slave dlugu,sanskrit
dirghah), . Quant à Asteris, (Odyssée, IV, 845-846) , placée par Homère dans le détroit (porthmos, Iliade, IV, 671) entre Samé et
Ithaca et où les prétendants guettent Télémaque pour l’assassiner, on ne la trouve
pas en Méditerranée. .En revanche, dans le nord, on peut identifier Asteris. à Avernako.
, et elle se trouve bien entre Samé et Ithaque ou plutôt leurs équivalents
nordiques. Aero (Samé) et Lye (Ithaque). Zakunthos est identifié par Vinci à Tasinge (dont le nom : évoque Zacytnhos). .La côte continentale en face d’Ithaque est,
selon Homère, Iliade, II, 603, l’Epire,, Epeiros (« Ulysse conduisait les fiers Céphalléniens, ceux qui
possédaient Ithaque et Nerius (ville conquise par Laërte)…, ceux qui possédaient Zacy,nthos et ceux qui habitaient à Samos, ceux qui possédaient l’Epire
et vivaient sur les rivages qui sont en face ») alors que Ithaque est
en face , non de l’Epire, mais de l’Acarnanie , tandis que dans
l’hémisphère Nord l’Epire ,ou plutôt son
correspondant Fyn, est bien en face
de Lye.- Ithaque. .
En somme, de même que Illiers est devenu le
Combray de Marcel Proust, de même l’îlot scandinave de Lye, la patrie d’Ulysse, est devenu Leucade sous le nom d’Ithaca, « la brillante ».
2 L’épisode des Phéaciens,
C’est un composite boréal
et corse que le poète a
inséré dans l’épopée nordique dont il s’inspirait.
Dans le monde arctique.
Je préfère, bien que je sois
fort séduit par la
localisation des Phéaciens
sur l’île de Piana , entre Sardaigne et Corse, donner d’abord, pour les lecteurs sceptiques, la localisation de F. Vinci dans le
monde arctique, plus précisément au sud de la péninsule scandinave,à quatre kilomètres environ de la ville de Stavanger, dans l’aire de Klepp, où coule justement une rivière appelée Figgio, nom venant de Phéacien ; à l’entrée du port de Sele,à un kilomètre de l’embouchure
de la rivière, se trouve un îlot nommé Feistein, la pierre de Phei (Phéacien) dont la forme oblongue ressemble à celle de la quille d’un
bateau. Homère dit en effet que
dans le port des Phéaciens
il y avait un bateau pétrifié. Dans cette région, il existe des roches gravées de bateaux et de nombreux
tumuli de l’âge du bronze. On peut
aussi songer aussi au nom Phocis,
proche de Phéacien.
Selon
moi, l’épisode des Phéaciens
était originellement
situé dans la mer du nord,
en Hyperie Homère
qualifie l’Hypereia de polychôreia qu’on traduit souvent par aux vastes emplacements, de grec polus, nombreux, et de chôra, lieu. Mais on peut, au prix d’un simple abrègement
du ô, rapprocher l’épithète de
choros, chœur
de danse, et des vers de l’Odyssée, XII, 3-4, à propos de l’île de Circé, où « l’Aurore qui se lève tôt a sa maison et ses danses (choroi) ». La divinité de l’Aurore, Eôs aux doigts de rose, Ushas en sanskrit, Aurora en
latin, du radical ausôs, exécute ce qu’on appelle en anglais des aurores tourbillonnantes (revolving dawns), des aurores boréales .Pour Tilak, les danses de la divinité Usha sont , dans les Védas, une métaphore pour les Aurores boréale.
B En Méditerranée
Héraclès exilé au pays des Phéaciens
eut avec Melitè, une
nymphe du pays des Phéaciens,
fille du dieu fluvial Egée,
un fils nommé Hyllus qui, à la majorité et devenu le chef des peuples du Nord, quitta son île natale
avec des guerriers phéaciens pour
migrer dans la mer de Kronios (mer du Nord). De là, Hyllos migra en en Illyrie, où il fonde une Corcyre du serpent (Corcyra nigra de Pline, différente de Corcyre-Corfou. Au cours d’un raid visant à
capturer du bétail exécuté par un Cyclope, Hyllus est tué à Tégée (en Arcadie où il
avait migré) par le tyrannique
Echetus, « effroi des mortels », chef des Mentors qui étaient des Cyclopes.
La mule
Le
nom de la mule de Nausicaa, hémionos, littéralement demi- âne, mulet,
hybride de cheval et d’ânesse
ou d’âne et de jument, et
donc stérile, a inspiré divers commentaires, sachant qu’il n’y avait probablement pas de cheval en Corse à l’époque , pas plus qu’à Ithaque- Leucade. Le cheval des immigrants
du nord était un cheval qu’on retrouve aujourd’hui , encore pur de tout mélange, en Norvège (Norvégian Fjord Horse)
avec une crinière hérissée et un corps trapu évoquant
la forme de l’âne dit d’Asie que nos nordiques avaient aussi importé en Syrie en lui laissant son nom hèmionos, ce dernier nom venant non pas de hémi, demi, et onos, âne,
mais du féminin anisonos, âne sauvage (et naturellement fécond) cf. sumérien ansu, latin
asinus par métathèse, arménien es
(de esnos). Anisonos,
âne, dont on remarque
le féminin indépendant du sexe de l’animal, a subi l’attraction de hémionos, mulet, au point qu’on trouve dans l’Iliade
agrotéra hémionos, âne sauvage,
qui ne peut être
une mule sauvage, mais seulement un âne sauvage. Togarmah, nom donné dans la Bible au chef du peuple de Gomor, échange des chevaux et des hémionoi, des ânes et non pas des mules, au marché (Ezéchiel, 27,13). Il n’est donc pas si étonnant que Homère appelle « mule » ce qui est un âne sauvage destiné au transport du linge, ce qui est plausible
pour la Corse comme pour l’hémisphère nord. .
Les souvenirs du monde arctique.
Quant
à l’expression « hommes du bout du
monde » , dans la bouche de Nausicaa à propos de la terre des Phéaciens (VI, 205) : «Nous vivons à l’écart et les derniers des peuples, en
cette mer des marées
(l’Ocean atlantique) , si
loin que nul mortel n’a de
commerce avec nous », elle n’est
certes pas valable pour la méditerranée et pour la Corse ,et elle est à rapporter à l’habitat originel des Phéaciens,
comme lorsque le poète déclare : « Nausithoos au visage de dieu (le père d’Alcinoos et de Rhéxénor dont Alcinoos épouse
la fille, Arétè, roi des Phéaciens , avec l’aide
d’Hyllos ] avait
transporté les Phéaciens loin
des pauvres humains (loin de leurs compatriotes nordiques) et les avait fixés en Schérie (entre Corse et Sardaigne, ».
A l’écart et les derniers des peuples fait peut-être allusion à leur Hypéreia
ancestrale, la Laponie ou Lapland, car huperia
est le pays (herria) des lup ;, c’est-à-dire des sillons. Il s’agit de géoglyphes immenses , qu’on
trouve aussi à Malte et que la Nasa
a découverts en 2014 dans
les steppes du nord du Kaakkhstan, en Asie centrale, datés de 2800 ans, soit a u début
de l’âge du fer en Asie. Ils
étaient faits à base d’amas de terre, à des
fins agricoles.
La « terre
des Phéaciens », -le mot nésos, île, figure, peu reconnaissable,
dans Piana (sa), qui n’est
pas une île, -dirigée par le roi Antinoos et sa femme Arètè (de oarèter, sœur- épouse comme chez les Pharaons,
cf. grec oar, soeur) s’appelait, nous dit Homère,
Schéria . Il est tentant, pour le linguiste, de songer à l’île de Piana dans le détroit entre Bonifacio et la sardaigne. La « haute ville » homérique, Bonifacio avait
pour nom autrefois Palla (sgo), la pélasgienne, qui nous a laissé dans le voisinage les
lieux-dits Paravania et Paragnano. Bonifacio même, facio peut refléter
u n phaiakio,
phéacien christianisé.
L’île actuelle de Piana dans le détroit entre Bonifacio et la Sardaigne.
Elle faisait partie d’une longueur de côte reliant continûment la Sardaigne et la Corse (continûment, tel est le sens du grec scherô, comme épischerô, donc peut-être de Schéria . Elle fut
détruite par un
tremblement de terre annoncé par
Zeus dans l’Odyssée, séisme qui fait ensevelir la ville par la montagne qui l’entourait, et engloutie par l’élévation du niveau de la
mer. C’est la Schéria disparue
où Ulysse est reçu
par le roi des Phéaciens.Il
reste peu de traces, sauf le nom de la Punta
della Vasche , en Sardaigne, de Phéaskes, et le rocher- bâtiment
dont parle l’Odyssée. ) l’ensemble des deux îlesactuelles,
Core et Sardaigne, était
uni et n’avait qu’un seul nom donné par Aristotre pour l’ancien nom de la Sardaigne Ichnoussa, de phaiskanduna,
, la terre de langue phéacienne,
nom qui devait s’appliquer
à l’ensemble.
La ville de Piana, face à la presqu’île de Scandola.
Les rescapés migrent vers Ajaccio, de phaiax, vaiax, la (ville) phéacienne, la basque, Ayatch dans la prononciation moderne, avec les noms du serpent corcyréen restés dans les îles
Sanguinaires et dans Sagone, ou vers Propriano (de Krokryano, Korkyre, cf
Crotone) et surtout se fixent à Piana, appelée
Vapones par Ptolémée au Ier siècle.
Salonia, comme sagonia, dans le voisinage de Piana, est la ville du
serpent- Corcyre, de Ksakona, où est née Anagalla . Phaiax, le héros éponyme des Phéaciens,
était le fils du dieu
de la mer Neptune et de Corcyre, une nymphe fille d’Asôpos (le serpent à aigrette). Il régnait
sur l’île de Corcyre (Corfou
aujourd’hui). . Le nom de Corcyre vient d’un nom paléo- ibère du Serpent, Korkrura ou krokrura. Corcyre
eut pour fils Croton, fondateur de la ville du même nom, roi du cap Lacinion (lascinion, cf. basque,
gascon) sur le territoire de Crotone, de
krorkor.
1)
Toponymie de Piana.
Le nom de Piana,
Pour en reytracer l’étymologie, il faut :
1) en rapprocher le
nom de deux îlots, l’un dans la mer Tyrrhénienne, l’autre dans la mer Adriatique, appelés Pianosa : le corse a supprimé la dernière syllabe, la pénultième étant accentuée.
2) en rapprocher le nom donné par Aristote pour la Sardaigne à date ancienne, Ikneoussa, où il
faut reconnaître neoussa comme correspondant bau grec nèsos, île, et ik comme le reste de Phai(a)k-Le nom désignait certainement l’ensemble Corse- Sardaigne. Piana, transféré depuis le détroit
de Bonifacio, où
existe également une île de Piana, où les Phéaciens
ont accueilli Ulysse, vient ainsi de Pia (Phaiac
)+nèsos, île.
Le port Pauka (na), de phaivask-ana, phéacien, basque, est devenu Port Pollo, près des Bouches de Bonifacio. à
comparer avec Porto Pollo, en
Sardaigne.
Le nom
Vapanes attesté par
Strabon au Ier sècle,
s’explique comme une métathèse, pava (de Palasgio, pélasgienne)+nesa, île.
Cf Port Favone ,de Palagio nesa) , qui a subi l’attraction
de Favonius, le zéphyr , un vent d’ouest,
pavone étant attesté. Il désigne Porto. Quant à Philenium
attesté par Ptolémée,et qu’on
peut être tenté de rapprocher de la série pélsgienne, il se retrouve peut-être dans Furiani
et signifie exposé au
vent,grec philènémos,, avec chute de la dernière syllabe –mos (cf corse, mi pour latin mira,accentué sur le i, impératif non classique de miror).
Le nom de la baie de Scandola vient de (eu) skalduna, basque, à comparer
1) avec le nom du mont Scuderi, près de
la ville d’Ali, voisine de l’écueil Scylla ;
2) avec le nom de la pointe de Scherraza sur l’îlot Stromboli ;
3) la pointe
della Scaro, de Scariana, à Stromboli également ;
4) Icaria
(nom d’un archipel dans la
mer ionienne) cf. Ischia;
5) la ville de Scherini, de schera nesa en Sicile citée par Pline ;
Dans cette baie de
Scandola, on a un îlôt Palazzo (de Palasgio, pélagien.
On y trouve
encore
la punta Palazzo, de palasgio, pélasgien, l’île Gorgola,
de corcyr + suffixe –oida
de ressemblance , « qui ressemble au serpent sacré », et l’îlot Gorgonella , avec suffixe
de diminutif latin, le petit serpent,
qui doivent leur nom au nom du serpent , corcyr, qui n’était qu’un avatar de Neptune- Poseidon.
« Ulysse vint, toujours nageant, à la bouche d’un
fleuve aux belles eaux courantes, et c’est là que l’endroit lui parut le meilleur : pas de roche, une plage abritée de tout vent. » Ce fleuve pourrait être le Dardo au fond de l’anse de Dardo (de Sardanos,cf. Sargne). Dardo
se retrouve en Syrie comme nom de fleuve sous la forme Dardès ou
Daradaks. A noter que Apollonios de Rhodes cite un autre nom, Aegon,
pour le fleuve que rencontrent les Argonautes chez les Phéaciens bien avant le voyage d’Ulysse, donc peut-être en Norvège si l’on
accepte de suivre les géniales
hypothèses de Vinci.
Les deux ports
pourraient être ceux
-de Castagna, de kassos, kattos, kètos, cétacé ou tout grand animal
marin comme la baleine, le calmar ou le thon, avec un suffixe -eia, kasteia
(grec kèteia, en Sicile Catana ou Catina, Caieta (na), Gaëte), thonnerie, lieu de pêcherie des espadons ou des thons,
Castigna ayant subi l’attraction
phonétique de castagna, châtaigne ;
- et le port de e Lughe, le port des loups
de mers ou chiens de mer, ou encore
espadons.
Selon les Anciens, Schéria
s’est appelée ensuite Corcyre. Pour Bérard,
Corcyre ne saurait être
que l’actuelle Corfou,
ancienne Corcyre comme bien d’autres
cités. Mais Corfou est une
île, alors que Homère ne dit pas que Schéria soit une île.
Les curieuses traditions de
Piana.
Le mythe a été christianisé en Corse. .Nausicaa est devenue « la Vierge corse Anagalla (métathèse de Nausicaa, naucaasa, naugala) ornée de toutes les vertus », née à Salogna à l’ouest de Piana, bien que, selon d’autres, elle serait née à… Corcyre-
Corfou. ! Comme Nausicaa, elle
jouait à la balle, jeu sacré typiquement basque, et passe même pour avoir inventé le jeu de ballon (pelote basque), selon
Girolami- Cortona citant l’Athénée de tous les hommes et femmes illustres d’Oldoini. Satan,
repoussé part une bergère de Piana, décida de punir ce cœur pur (serait-ce la même qu’Anagalla ?) « en se faisant
sculpteur et, à
grands coups d’éclairs,
de soufre et de maléfices,
en campant un bestiaire fantastique dans l’amoncellement dantesque d’alentour qui porte encore les traces de sa colère. C’est peut-être
la christianisation de la menace de Poseidon qui, afin de
punir les Phéaciens
s’ils s’entêtaient à lui
désobéir,
avait assuré qu’il entourerait plus tard leur ville de montagnes qui la rendraient
inaccessible.
Heureusement, saint Martin, de passage à Piana où le vacarme l’avait
attiré, bénit le paysage satanique, si bien que, grâce à son intercession, une immense
vague vint baigner le bas des rochers et forma le golfe de Porto, dont les eaux limpides transformèrent la cité du diable en un paradis de fraîcheur d’une
grandiose beauté » (le Guide
de la Corse mystérieuse, Tchou). On perçoit les ressemblances entre les noms Nausicaa, de phaviaska,
phausikaa (la phéacienne)
et Anagalla.
5 Les Lestrygons et encore le détroit entre la Sardaigne et la Corse
Les Laistrygones ou Ostricones,
qui sont parents des Etrusques (ceux-ci s’appelaient eux-mêmes Rasna, de Lais [trygones] + suffixe ibère ethnique –na, cousins des Ligures, des Turdes et
des Ocricoli
de Propriano en Corse ,
constituent une première
vague de ces Ligures qui envahirent la Corse et habitèrent vers -2000 le nord de la Balagne , ainsi que la côte orientale de la Corse à laquelle ils laissèrent
leur nom sous la forme Ostricone. Leur nom se retrouve dans celui
des Paléo- Ibères de Chartres, les Austricones
et dans ceux qui habitaient Formies en Italie. Le poète latin du IVe siècle ap. J.-C. Avienus nous a laissé dans Ora
maritima, le nom des îles Oestrymnides ,de (l)aistry(go)n + suffixe de filiation, -ides, 96, îles des Lestrygons, le nom d’un promontoire voisin de ces îles , 91, Oestrymnis , -is , ainsi que le nom d’un golfe des Celtibériens,
Oestrymnicus sinus, ,95
. Ces îles seraient les mêmes
que les îles Cassitérides. îles Scilly aujourd’hui,
Tresco en particulier.
Le
nom des Laistrygones est le même
mot que ligure et désigne le Serpent enroulé, li-stragon
.Quelle est l’origine
de ces Laistrygons ?
A partir de Ostricones, par aphérèse, on a le nom de Kunésiens, de Kunii et ses multiples variantes. Or, le lapin a en
latin le nom de cuniculus, que le
grec a emprunté et
qui vient du nom de cette tribu ligure, les Cunii cf. le cap Cuneus en Lusitanie (Portugal).
Pline l’Ancien cite, entre Bonifacio et la Sardaigne, les îles Cuniculariae qui sont îles des Kunéens,
et non les îles à lapins. . Ce sont aujourd’hui, les îles Lavazzi , du nom de Laas Trugonée qu’on retrouve en Sardaigne près de la Punta delle Vacche (pointe
des Basques,
Phéaciens ) , le mot laas étant
compris comme la pierre mais provenant
de Lais ( trugones). Lavazzi vient ainsi de laasi, avec dégagement
d’un v entre les deux a.
Le nom de la petite île Ratino (latumio) est à rapprocher du mot ibère signifiant carrière, latomie
en Sicile ou lautumiai,
latumio (Cf. en Corse Lumio
, de latumiau , et ses carrières de granit du lieu-dit Spa(lu)n(ca), la caverne, latin- étrusque spelunca),de
ratumio,
et du nom de la capitale des Laistrygons , selon l’Odyssée, savoir Lamos ou Lamia , de latumiai .
Homère qualifie Lamie de télépyle, ce qui veut dire, celle qui est pleine de roches taillées (ibère tele, plein, nombreux, cf le ruisseau Pisciatel, plein de poissons, poissonneux, et ibère pyla,
pierre de mégalithe, cf. attique phelleus, caillouteux). Il ne faut pas
oublier que les îles
du détroit entre Bonifacio
et la Sardaigne se tenaient entre elles à l’époque néolithique, offrant alors une beaucoup plus
grande surface qu’aujourd’hui,
boisée au surplus. En
effet, l’exploitation de
granite dans d’immenses
carrières sur l’île dès l’époque préhistorique est avérée et le fait de jeter d’énormes blocs de pierre sur les hommes et les bâtiments
d’Ulysse n’est que la transformation poétique de la prosaïque réalité.
Homère cite la fontaine de l’Ours (Artakion) à
propos des Lestrygons : il s’agit d’un rocher en forme d’ours situé en Sardaigne, dans l’anse
de Palau ou Parau, qui a donné son nom au cap Orso et à une
fontaine. Toujours en Sardaigne, la punta
Pozzo, de bosco, basque, est,
selon Victor Bérard, le fjord visé par Homère en ce passage des Lestrygons.
Les Lestrygones homériques sont donc le peuple de l’Ostricone (par déglutination ancienne de l’article à partir de laistrygones,
austrigone) sur la côte orientale de Corse, vers Bonifacio et leur
territoire s’étendait jusqu’en Sardaigne.
Le poète grec leur donne pour capitale la ville de Lamie (mot signifiant, comme latomie, carrière et faisant allusion à l’extraction de granite), qui existe aujourd’hui sur une île Lavezzi , et cite la
fontaine de l’Ours située en Sardaigne comme le fjord Pozzo.
Ceci implique la même immersion partielle du détroit
que celle que nous avons vue avec les Phéaciens et avec le menhir
sicilien, vers -8500, en même temps que des tremblements de terre.
6 Le résultat le plus sûr de notre enquête : les « Planktes » englouties près de la Sicile
Le nom du fléau de la balance a servi de métaphore
pour désigner le linteau horizontal
surmontant les menhirs en T de Gobek-li en Asie mineure il y a quelque 10000
ans, savoir, en grec , phalanx, génitif
phalangos. Ainsi a-t-on Palaggio, ensemble de menhirs, et paladini, les menhirs, en Corse, ou bien à Alzon, dans le Gard, le nom du menhir Peyre plantade, qui remonte à
p(ha)lang-ada, , la pierre qui
porte un linteau..
Les Pierres
Planktes de l’Odsyssée , Petrai
planktai en grec, -un singulier ibère en –ai pris
pour un duel - permettent de confirmer
la localisation de ce passage de l’Odyssée (XII, 59—67),, puisqu’on a retrouvé, sous 60 mètres
d’eau , le menhir en
cause, qui faisait 12 mètres de hauteur, au large de la Sicile,à 60 kilomètres environ, en un lieu appelé Pantellaria
Vecchia aujourd’hui,
de planktai herria, l’ancien (vecchia)
pays (ibère herria) de la pierre en linteau (planktai). L’immersion témoigne de la montée
des eaux et du recul de la côte lors du dernier maximum glaciaire, à la fin du pleistocène, vers
-8500. Cela amène à penser que les souvenirs rapportés à Homère dataient d’un temps où l’élévation du niveau de la mer n’était pas terminée, puisqu’elle laissait dépasser de la mer la pointe du menhir et que celui-ci était encore debout. Les réfugiés eurent le temps d’émigrer en Corse à Pancheraccia ou en Sicile. .Lorsque le
menhir disparut complètement
de la surface, son nom fut réinterprété, à cause de sa
disparition inexpliquée, en
« pierre errante ».
Conclusion.
On peut émettre l’hypothèse que Homère a suivi de près une épopée nordique écrite dans un dialecte grec et qu’il y a inséré quelques épisodes du monde méditerranéen, savoir celui des Pierres errantes (Planktes) , l’épisode des Lestrygons ou (partiellement) celui des Phéaciens ramenant Ulysse à Ithaque- Leucade. Les allusions au
sanskrit, la langue parfaite, la langue des dieux, à travers le molu pour rompre les sortilèges de Circé, ,les 300 vaches sacrées du
Soleil (qui , Tylak l’a
fait remarquer, sont une métaphore,
comme dans les Védas, des jours de la vie),comme
la métaphore des danses de
l’Aurore pour les
Aurores boréales, comme aussi dans
les Védas, peuvent avoir déjà figuré dans l’œuvre
nordique.
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