vendredi 22 janvier 2016

Les escales d'Ulysse

Une tentative dactualisation des identifications de Victor Bérard et des ses épigones (Gilles Le Nouan, Jean Cuisenier) quant aux   escales dUlysse dans son périple de Troie  à Ithaque avec la prise en compte des théories de Felice Vinci.
On ignore souvent tout de la géographie homérique. Ainsi, on ignore tout de Taphos ou Taphé et de Témésa dans ce passage de  l’Odyssée, I, 183- 184, où Homère fait répondre au fils d’Ulysse  par Athéna  qui a pris  l’aspect du roi  Mentès, le Taphien débarquant à Ithaque : « je vais à Témésa, chez les gens d’autre langue, troquer mon fret de fer luisant contre du cuivre  ». Pour le Bailly, Témésa est une ville de Chypre ou bien d’Italie. Pour d’autres, -ce qui est vrai,-le nom est à rapprocher de celui de la Tamise.
 Or, il existe au pays de l’étain, entre  Cornouailles et Devon, un fleuve nommé Temara ou Tamar, en cornique Temer, qui convient tout à fait, car il charrie dans ses flots de l’étain, du plomb et du cuivre, et Mentès pourra y vendre son fer pour que les gens de Temara fabriquent sur place du bronze avec leur propre cuivre ,  il pourra charger du bronze et l’exporter chez lui.  .Il est vraisemblable que Mentès soit parti de la Suède riche enfer (aujourd’hui, Torpa, en Suède,  pourrait bien être la Tarphè des Locriens citée dans l’Iliade, chant II, vers 533,  qui serait  la ville du Taphien ou Tarphien  Mentès,  avec un chargement de minerai de fer destiné à la Cornouailles  et qu’en route il ait accosté à Lye au Danemark, c’est-à-dire la patrie véritable d’Ulysse. A noter que sur les bords de la Teméra on parlait une langue  cornique  c’est-à-dire une langue celtique et non pas une langue grecque, comme le dit justement  le roi Mentès. A l’époque de l’Odyssée  (le relief a depuis été grandement modifié par la montée du niveau de la mer), l’étain devait ainsi se trouver près de cette rivière Tamar qui coule à la frontière de la Cornouailles. Mais quand les mines furent épuisées (elles étaient exploitées uniquement  en surface , dans les alluvions fluviales ), les îles Cassitérides ou , selon le poète latin du IV e siècle  Avienus, Ora maritima, 96, Oestrymnides , du nom de peuple des lLstrygones, prirent le relais : ce sont les îles Scilly, en particulier l’île de Tresco ,de lestrygones,  avec métathèse :  (loes)tr donnant tres et go(nes) donnant co, Tresco finalement. Quant à  Cassitérides, ce nom provient d’un autre dialecte cornique et, comme Tresco,  dérive aussi de laistrugone,  de gasutrid .
Nous sommes ici dans le monde nordique : de même que l’Indien Tilak a pu publier un livre intitulé Le monde arctique dans les Védas, l’Italien Felice Vinci a publié (non traduit, hélas ! en français, mais disponible en anglais)The Baltic origins of Homer’s epic tales , the Iliad, the Odyssey , and the migration of Myth, qui révolutionne la géographie homérique en la transposant dans le nord.
Le climat de l’épopée homérique
A Ithaque, il pleut tout le temps (Odyssée, XII, 245) et Ulysse s’y plaint, alors que nous sommes en été : « je ne porte pas les vêtements qu’il faut et le gel à la tombée de la nuit pourrait me tuer », il fera très froid cette nuit, déclare le porcher Eumée (XVII, 190)  Le brouillard (aeoeidès)est souvent utilisé pour décrire la mer et pour envelopper le héros. , par exemple quand il arrive au  palais du roi  Alcinoos. Bef, la météo, n’est jamais bonne. « Quand survient  le vent du nord;l la nuit se fait  mauvaise : nuit de gel, où la neige , en nous tombant dessus, s’étalait en verglasq, et, sur les boucliers, faisait couche de glace.» (Odyssée, XIV, 475-476).. Le poète, lorsqu’il fait allusion à Zeus qui fait jaillir une arche de couleurs dans le ciel, présage de guerre ou d’hiver glacial (Iliade, XVII, 547-549, songe certainement à une aurore boréale, tout comme le curieux adjectif amphilukè,,évoque une lumière à demi obscure, ces nuits blanches polaires qui permettent de se battre sans s’arrêter durant  la nuit.  
 L’Aurore, ou plutôt la déesse Usha (Eôs en grec) apparaît aussi dans les Hymnes védiques comme une silhouette dansante. Tilak démontre que ces danses de l’Aurore aux doigts de rose sont une métaphore pour un phénomène de ces très hautes latitudes au-delà du cercle arctique, où une aurore bondissante apparaît vers la fin du long hiver arctique, annonçant la réapparition du soleil : l’aurore boréale. L’Américain William F. Warren, cité par Tilak, décrit ce spectacle en ces termes : « D’abord apparaît, bas sur l’horizon du ciel nocturne, un majestueux éclair lumineux qu’on distingue à peine. D’abord cela provoque un pâlissement léger de quelques étoiles mais après un certain temps on voit le phénomène augmenter et se déplacer latéralement le long d’un horizon encore sombre.  Vingt-quatre heures plus tard, le phénomène a fait un tour complet autour de l’observateur, forçant  un plus grand nombre d’étoiles à pâlir. Bientôt la lumière qui va s’élargissant brille avec l’éclat d’une « perle d’orient » .Il continue à  se déplacer  en ronds majestueux, jusqu’à ce que cette blancheur de poire s’enflamme et donne une lumière rouge et rose, aux franges pourprées et dorées. Jour après jour, -pour employer les termes qui nous servent à mesurer le temps, -ce splendide panorama continue à faire des cercles et, selon que les conditions atmosphériques et les nuages présentent des conditions de réfraction plus ou moins favorables, s’allume et s’éteint, s’allume et s’éteint, ne s’éteignant que pour se rallumer de façon encore plus brillante la fois suivante, lorsque le soleil encore caché arrive de plus en plus près de son point d’émergence. »   La mystérieuse harmonie des sphères dont parlent les philosophes grecs est la musique que dégageraient,  parfois, ces aurores boréales.
  Nous commencerons notre enquête par Troie, l’île  de Calypsô,  l île de Circé, toutes trois dans l’hémisphère nord ;  puis nous examinerons le cas problématique  d’Ithaque et des Phéaciens (la Corse ou l’hémisphère nord), enfin   deux points bien ancrés, à mon avis, en Méditerranée : les Lestrygons  et les  Roches errantes, les Planktes.
1 Troie, Hissarlik et Schliman ou  lEurope du nord et Vinci.
La géniale  thèse nord- atlantique de Felice Vinci.
Lhistorien grec Thucydide (VI, 2), sceptique, a écrit : « Cyclopes et Lestrygons, les vieux habitants, dit-on,  dun canton de la terre ! Je nen puis dire, ni la race, ni le pays doù ils vinrent, ni celui où ils disparurent. Je renvoie le lecteur aux poètes et à la connaissance que chacun peut avoir de ces gens- là ! » Mais la question homérique  a été modifiée de fond en comble depuis louvrage génial de Felice Vinci (1995), Omero nel Baltico,  en traduction anglaise (2006) The Baltic origins of Homers epic tales, The Iliad,  the Odyssey, and the migration of myth. Eratosthène  (210 avant J.C. environ) avait raillé les contradictions de la géographie homérique appliquée en Méditerranée,  disant que «quiconque voudrait trouver les lieux visités par Ulysse devrait dabord trouver le savetier qui fit les coutures du  sac de cuir où Eole enferma les vents. » . Il accusa Homère davoir placé dans des régions méditerranéennes des endroits et des situations qui ne pouvaient se trouver que dans lextrême nord.
  Je songe à Dumas qui, racontant sa visite à l’île  Monte-Cristo sur la côte oirientale de la Corse, fait allusion à son futur roman Le Comte de Monte Cristo et  ajoute ces paroles provocantes : «Et maintenant, libre à chacun de chercher au Comte de Monte- Cristo une autre source que celle que jindique ici ; mais bien malin celui qui la trouvera. » 
Or, un généalogiste normand,  M. Gilles Henry, a découvert,  le premier, une piste haïtienne pour ce nom (Monte- Cristo ou lextraordinaire aventure des ancêtres dAlexandre Dumas- Biographies, mémoires, correspondances, avec préface dAlain Decaux , Perrin, 1976).Il a révélé que la plantation haïtienne du grand oncle de Dumas se trouvait à environ 24 kilomètres du port  franc alors appelé Monte- Cristo, aujourdhui Montecristi en République dominicaine : Selon nous,  larrière grand-père de Dumas n’était pas allé bien loin pour mettre une frontière entre lui et ses poursuivants et pour  trouver un  refuge sûr en territoire étranger, neutre ou espagnol,  dabord dans l’île de Monte-  Cristo située non loin du port de Monte Cristo avec ses trois compagnons, les nègres  Rodrigue et Cupidon et une négresse au doux nom, Catin, puis avec  Cézette.. Cest là que naquit le futur général napoléonien , dune indigène dorigine amérindienne, Cézette. Dans le titre Monte-Cristo, samalgament, superficiellement, l’île italienne et, profondément, le Monte-Cristo  des Caraïbes, comme pour Homère,  superficiellement, la Schéria corse et , en profondeur, les Phéaciens nordiques.
Justement , à propos des Phéaciens, par exemple, Eratosthène critique le courant du fleuve qui, à la prière dUlysse, rebrousse son cours  «  Homère est un menteur , puisquil fait couler le courant dun fleuve en sens inverse,  phénomène tout à fait impossible dans le monde. » Mais là où il y a des marées, ailleurs quen Méditerranée, le courant dembouchure remonte deux fois par jour et sarrête à marée haute. Cest le phénomène dit de mascaret (Littré : « masse deau en forme de barre remontant avec impétuosité le courant dun fleuve »).
De même, à propos des Laiystrygons, Kratès de Mallos (environ 170 avant J. C.) avait remarqué les étonnants soleils de minuit et, dans l épisode des Phéaciens,ces courtes nuits d’été qui ne se trouvent pas en Méditerranée , mais seulement dans la zone arctique. Il est vrai que lon peut invoquer linterpolation de ces vers (Odyssée, X, 86 et suivants), ainsi que pour le voyage à travers le pays des Cimmériens, dans lextrême nord, dans la péninsule Cimbrienne (Jutland aujourdhui). Dailleurs, le nom dHoméros est peut-être à rapprocher de Gomeros, le peuple de Gomer (cf  Gomorrhe, Kumran) cité dans lAncien Testament  (Ezéchiel, 38,6)  en caractères cunéiformes Gimirai, en grec Kimmerioi ; ce serait un poète cimmérien  arrivé par la mer du Nord avec ses traditions poétiques, quil aurait adaptées  à la géographie nouvelle en y rajoutant certains épisodes typiquement méridionaux comme celui des Laystrygons devant lesquels il avait pu passer  ou celui des Lotophages.
En, effet, même si souvent on situe le pays des Lotophages dans l’île de Djerba (Meninx) au sud de la Tunisie, où lon consommait de la confiture de dattes été lalcool de datte, il sagit là dune fausse étymologie associant le mot datte, de daôtos,  et le grec laôta , fleurs de palmiers- dattiers. En réalité lotos est parent du grec aôtos ou aotos, stupeur sommeil  (induits par la drogue). L’île des Lotophages  est peut-être située sur les bords de lAtlantique,près  du  Rif marocain,  de Tanger plus précisément, et la drogue que les gens y  mastiquent est le hachich , cannabis coupé de datura. La plante à fleurs jaunes dont parle Homère nest ni le dattier, ni le jujubier ni le figuier de Barbarie, cest  le datura  metel chloroantha. Cest le mot hindi dhaatuura qui a donné le mot looto, de la métathèse raatuu (dha), donnant lautau. La drogue se présente sous la forme dune confiture où entrent la pistache, la cannelle, le poivre, la muscade, le miel, etc. : cest le dawamesh consommé jadis dans tout lorient.  
En ce qui concerne l’île de Circé et  l’île de Calypso, Strabon avait remarqué quelles devaient se placer dans lAtlantique, puisque Homère précise  que leurs fleuves  se jettent dans lOcéan Atlantique. Plutarque (46-120 après J. C.) confirme, dans De facie quae in orbe lunae apparet, cette opinion : selon lui, l’île de Calypso serait à 5 journées de voile de lAngleterre. Tacite, dans sa Germanie (3, 2), parle aussi des traversées nordiques dUlysse. Vinci identifie Ogygie, l’île de Calypso, à Hagoyggi dans l’île de Spora Dimum, et l’île de Circé, Aiaiè  (aie signifiant terre) de Haja aux Orcades. .
Dautre part,  les vers homériques,  X, 86,  placés à la fin de l’épisode dEole et avant celui des Lestrygons où ils nont que faire, sont intrigants. Les voici : 
« on y voit le berger appeler le berger ; quand lun rentre, il en sort un autre qui répond ; un homme entreprenant gagnerait deux salaires, lun à paître les boeufs, lautre à paître les blancs moutons, car les routes du jour et celles de la nuit sont voisines ».  Ceci signifie que le temps d’éclairement dure si longtemps quon pourrait travailler presque 24 heures par jour.  Fin juin, dans le sud de la zone subarctique, mais non en Sardaigne chez les Laistrygons, le  soleil ne descend pas au-dessous de lhorizon pendant 73 jours, la durée du jour dépasse 19 heures. On est donc tenté daccorder créance à Plutarque et de placer cette île de Calypso dans lAtlantique nord (il doit falloir replacer ces vers dans l’épisode de Calypso).

Le problème de Troie, Troia en grec.
La vraie guerre de Troie.
  Le Danois Saxo Grammaticus (1140 ?-1206), dans Gesta danorum, ou Histotia Danica,  9, 4, 20,  se réfère à un peuple quil appelle les Héllespontiens, les habitants de la mer dHellas, cités dans le Catalogue des vaisseaux de lIliade, livre II, 683 (chez Tacite, Germania, 46, 4, ce sont  les Hellusii qui laissent leur nom à Helsinski comme à eleusis),  qui étaient les ennemis des Danes (Danaens ou Grecs). Regner, qui préparait une expédition  contre les Hellespontiens, décida  de rencontrer les Danaens Après une série dattaques répétées, il fut vainqueur et soumit lHellespont et son roi Dian. A la fin il le tua. » LHellespont  ou Hellas, semble localisé dans la partie orientale du  Danemark, sur la côte estonienne, en face du Golfe de Finlande. Alors que Homère qualifie le détroit des Dardanelles de «  large » et de « sans limite », ce qui ne correspond pas à la réalité, ces épithètes correspondent mieux pour le détroit danois. A noter que Hellespont est composé du  grec pontos, océan, mais anciennement chemin, comme lindiquent langlais path , sentier,le sanskrit panthah et le latin pons . Hellespont  signifiait au Danemark  la mer,  pontos,  plus un adjectif antéposé  au nominatif masculin, Hellas, la mer grecque, tandis Héllas signifiait la Grèce.
Strabon (63 av.  J. C.-23 ap. J. C),  ne comprend pas pourquoi, dans lOdyssée,  l’île de Pharos, qui est située à la porte dAlexandrie, apparaît  située à un jour de voile de lEgypte. Dans lhypothèse nordique, Pharos correspond à Pharis.   Strabon ne comprend pas non plus ce que dit Homère de la sablonneuse Pylos. Selon Vinci, Pylos serait sur la côte occidentale de la Zélande, une côte qui est justement  sablonneuse, et à lopposé de la petite péninsule Reerso (souvenir, peut-être du nom du cap Koruphasion près de  Pylos, de [ko]ru [pha]sio ) et près du site  archéologique de Ravehoj, près de Dalby, où lon trouve une tombe de l’âge du bronze avec des dessins géométriques et  dautres tumuli. Mais surtout, pour Troie, Strabon (13, 1, 27) est formel : «  ce n’est pas le site de l’ancienne Ilion, à considérer le sujet d’après ce qu’en dit Homère». »
Hissarlik et les incertitudes du site de H. Schliemann
Dans l’Antiquité, mis à part les sceptiques comme l’historien Thucydide, un grand nombre de lettrés voient le site de Troie dans ce qui est devenu le village turc de Bournabalhi en Asie mineure, aujourd’hui Canakhale  et, pour eux, les deux fleuves homériques, le Scamandre appelé Xanthos par les dieux et le Simoïs sont respectivement le Mendéré et le Ghumbré.  Or, H. Schliemann n’a pas déplacé Troie très loin. Il est resté dans le voisinage, à Hissarlik, couche 7.
Voici un récit d’une visite sur l’emplacement présumé de Troie au XIX e siècle : « « Je voulus visiter Bournabalhi , voisin de l’ancienne Troie ; je retrouvai là tout ce qu’Homère a décrit. C’est avec cet ouvrage, l’Iliade,   à la main,   que je pus voir l’emplacement de Troie, le Simoïs , le Scamandre, le mont Ida, l’île de Tenedos , la place du camp des Grecs, la plage où fut laissé le fameux cheval de bois ,  le lieu du combat d’Hector et de Patrocle, le lieu du combat d’Achille et d’Hector, le camp de Diomède et enfin le tombeau d’Achille. Je passai près de trois semaines à visiter ces lieux si célèbres. »
Schliemann a eu le double mérite de découvrir la civilisation mycénienne et  de penser que l’épopée homérique renvoyait à des réalités géographiques, alors que l’on pensait que tout ou presque y était inventé. En revanche, que reste-t-il aujourd’hui de ses certitudes comme de celles de Victor Bérard pour l’Odyssée ?
Les principaux arguments contre le site proposé parr Sclhliemann.
A Le Scamandre  et le Simoïs sont censés se rejoindre selon Homère (Iliade, V, 774 : « à lendroit où confluent les eaux du Simoïs et du Scamandre »),  alors que les correspondants de ces  deux fleuves, le Mendéré et le Ghumbré,  se jettent dans la baie en deux endroits différents.
B Jemprunte les lignes suivantes à David Traill, professeur de lettres classiques à luniversité de Californie, dans son Schlieman de Troie, cité par Vinci : «  Strabon écrit que la plaine de Troie, au temps de la guerre de Troie, était un bras de mer et  que, depuis lors ce bras de mer, avait été envasé par le Scamandre. Si la mer battait les murs de Troie, comment les Achéens  et les Troyens auraient-ils fait pour combattre sur cette plaine devant la cité ? Schliemann, Burnouf  et Virchow creusèrent des puits en différents endroits de  la plaine et arrivèrent à la conclusion que la plaine avait été dans sa partie nord  un lac intérieur et que le Mendérès avait coulé bien plus près dHissarlik. Nous savons depuis 1977, grâce à une série de prélèvements , que la plaine fut couverte dans les temps préhistoriques par un bras de mer qui allait jusqu’à Hissarlik, et  depuis l’époque de  la  Troie 2 à la Troie 6,  mais qui  du temps de Strabon (63 av .  J. C.-23 ap. J. C.) avait été réduite à une petite baie à l’embouchure de la rivière. Aussi peut-on affirmer que Strabon était exact et que  Schliemann,  Burnouf et  Virchow, vu que leurs recherches étaient fondées sur un  échantillonnage insuffisant, étaient dans l’erreur.
C Dans ses fouilles, Schliemann n’a rien trouvé de mycénien ; il n’a pu prouver que les restes de ville découverts avaient subi un siège, une attaque, un incendie du fait des hommes. Il s’agirait bien plutôt d’un tremblement de terre suivi dincendie.
Le site nordique.
Vinci a trouvé le correspondant nordique de la grecque  Troia, savoir Toija dans le sud de la  Finlande, avec les rivières (finlandais joki) Mammalanjoki (le Simoïs) et Kurkelanjoki (le Scamandre).
 Selon Homère, les Achéens (Achaivoi en dorien, latin Achivi, de vachii, même mot que viking) tiraient leurs vaisseaux sur une bande de plage appelée en grec aigialos, cest-à-dire le bord de mer.  Or, nous retrouvons cet aigialos en Finlande sous la forme transparente de Aijala.
 Lorsquon suit le fleuve Kurkelan-joki, il s’élargit jusqu’à former le lac Kirkköjarvi ;  à deux kilomètres plus loin, une autre rivière, la Mammalan joki se jette dans le lac. Quatre kilomètres plus loin, près dAijala, le lac devient plus étroit et coule à nouveau dans le lit de la rivière (Kiskon joki) jusqu’à la mer. Même l’élargissement du fleuve peut se comprendre avec ce que dit Homère dans lIliade au chant XXI, vers 300 : «la plaine (exceptionnellement, ce jour-là) était pleine de leau débordée du fleuve ». Leconte de Lisle traduit : « la terre était défoncée par lamas des eaux de lhiver, et une partie du chemin était rompue. Cependant, les Argiens, assis dans le stade, regardaient les chars qui volaient dans la plaine. » Dun événement occasionnel, on est passé à une réalité durable à la suite du changement du climat et des  variations du niveau du sol qui ont affecté la plaine durant lAge de bronze.



 2 L’île de Circé, Aiaè  nèsos, lile Aia,  aujourdhui  Hoy aux Orcades, au nord de lEcosse ;
Hoy  dont le nom  fait songer à Aia, l’île de Circé, est l’évolution du mot ey ou oy qui   signifie île.
Le mot Orcade, en picte (une langue celtique) signifie cochon, sanglier sauvage, cf. latin porcus, Larchipel était appelé Insi Orc, l’île aux sangliers. De même, en gaëlique écossais, une autre langue celtique, larchipel se nomme Arcaibh, larchipel aux cochons. On voit comment les transformations par  Circé des hommes dUlysse en cochons sont adaptées  au lieu.
Mais le nom anglais de larchipel,  Orkney  , lui, vient du norvégien  orkn, qui désigne le phoque, avec le suffixe -ey qui signifie île. Ces îles deviennent les îles aux phoques. Ceux-ci, de tout temps, étaient  nombreux à fréquenter leurs côtes et ont pu être pris pour des êtres humains ensorcelés.
Toutefois,  le  nom Orcades, en ibère, venait à lorigine  de or(tu)gia, qui signifiait sillons (ort) pour orge (yug, indo-européen yew), et  les statues  de sangliers , sur le cou desquels   les sillons étaient gravés , constituaient autant de  pictogrammes renvoyant au nom de larchipel , les Orcades.
Le nom de Circé, la sœur dAiètès, est lié au réseau sémantique de laigle, aietos en grec, aibetos chez Hésiode. Son nom signifie tournoyer autour de sa proie. Or, la ville la plus importante des Orcades, sur l’île principale appelée Mainland,  se nomme  Kirkwall. On a aussi Kili Holm , l’île (holm) de laigle (kili) et une autre île, South Ronadsay , est célèbre pour son  tombeau des aigles. On y a trouvé 16000 ossements humains et 725 ossements doiseaux ; c’était un lieu de sacrifice en lhonneur dArtémis, de 3150 à 2250,   mais le site de Dwarfie Stane  sur l’île  Hoy, l’île  décrite par Homère, comprend un tombeau (celui de la reine Circé ?) daté denviron -2500, constitué dun énorme bloc de grès rouge et il est très différent des autres sites des Orcades.
On a voulu rapprocher les sortilèges de Circé dun rituel daffranchissement desclaves sous le patronage de la Dame aux Fauves, Feronia. Cest possible.
Le molu.
 Il sagit dun procédé de désenvoûtement  utilisant des racines dartemisium absinthium, dabsinthe. Le mot môlu , nous dit Homère, X, 195, appartient à la langue des dieux. Or, le sanskrit, mot qui signifie parfait, est pour les Indiens la langue des dieux et mûla karman en sanskrit désigne lemploi dune racine à des fins magiques pour prévenir un envoûtement.
  Des branches exotiques des Ibères du nord, les Guanches blonds aux yeux bleus disparus des Canaries, appartenant à ces blonds Libyques dont parle Hérodote, désignaient sous le nom de mol lartemisium absinthium et sen servaient à des fins de contre -sortilège. De même, les  Aïnous, cette « race blanche de belle allure » comme les qualifiait Marco Polo, cités par Frazer dans Balder le magnifique, tome IV du Rameau dor, collection Bouquins, p.233, « se servent  de bouquets darmoise dans les exorcismes, parce quils croient que les démons de la maladie détestent lodeur et le goût de cette plante. » Et Frazer dajouter : « dans le Mecklembourg, on dit que si on arrache une plante darmoise à midi, le jour de la Saint- Jean, on trouve sous la racine un charbon ardent qui disparaît dès que les cloches de l’église cessent de sonner. Si on le trouve, et si on lemporte sans mot dire, ce charbon servira de remède à toutes sortes de maladies » Selon Vinci citant Frazer, en Bohême, elle protège les humains contre les sorcelleries .Dans le domaine celtique, dans l’île de Man, on cueillait le barran fealoin  pour se préserver de laction des sortilèges ; dans le Livre de Taliesinle sorcier distille une bière magique et combat quelquun qui , comme Circé, transforme des êtres humains en animaux. De même, dans un conte chinois,  le dieu Hiung donne de larmoise à deux animaux afin de les aider à retrouver leur forme humaine.  
3 L’île de Calypso (Kalsoy) et les îles Feroé : Hogoyggi ou Ogygie.
Au premier siècle, Plutarque, dans De facie,  après avoir cité un vers dé lOdyssée, VII, 244, « Une certaine île, Ogygie, est située loin dans locéan », ajoute que ce pays est situé à cinq journées des îles britaniques, vers louest. »
Hogoyggi, nen déplaise à V. Bérard,qui ,  dans Calypsô et la mer de lAtlantide,  voyait Ogygie, lile de Circé ,  près de Ceuta, sur la côte africaine, en face de Gibraltar , est bien Ogygie l’île de Circé.
L’île de Calypsô est appelée dendréèssa, avec des arbres, interprète-t-on généralement. Mais ce peut être la corruption dun génitif  andere anassa nèsos, l’île de Sa Majesté (andere, qui se retrouve en basque aujourdhui) la souveraine (anassa) Calypsô.
  Artémis Orthia est adorée à Lacédémone et en Arcadie, laconien vortheia avec digamma initial, sanskrit urdhvah, latin rectus, de wrekhw,  comme la déesse  du sillon. En effet, orthos et orthios  signifient  couramment,  en grec, droit, qui nest pas  courbe, mais au sens premier ces  mots  désignaient un trait droit, un sillon. Artémis est appelée Ortygia, parce quelle est née à Délos et que le nom ancien de l’île était Ortygie, nom qui était aussi celui de la  presqu’île de Syracuse en Sicile, toutes régions de sillons et de céréales. L’île de Malte était pour les Anciens l’île aux sillons pour les grains dorge, savoir de mystérieux et profonds sillons de plusieurs kilomètres, en grec  Ortygie ou Ögygie, qui viennent de worg, sillon et de ug, orge ;  ögygie est aussi le nom de la Thèbes dEgypte, de la Thèbes de Béotie et dune porte de Thèbes de Béotie. Le mot qui n’était plus compris était employé dans le sens de très ancien, de primitif, et leau du Styx, le fleuve infernal, est dite ôgygienne , par Hésiode, Pindare et les Tragiques, cest-à-dire antique. Or, les îles Féroè,  vues de haut, par exemple du mont Hogoyggi ou Ogygie, ressemblent  « aux vertèbres  dune énorme épine dorsale, avec d ’étroites étendues de mer entre chaque vertèbre. Ces îles  s’élèvent au-dessus de  la mer, lune  près de lautre, comme une sorte de grande colonnade : ce sont ces « grands piliers dAtlas » dont parle le poète. Il sagit dune image : les vertèbtres sont comparées à des sillons.
  Plutarque mentionne, dans son De facie les îles de lAtlantique au-delà dOgygie, les îles Féroé, en disant que ce sont des Grecs qui les habitent. Aussi la métaphore comparant ces îles à des sillons (Ogygie) est-elle le fait de locuteurs grecs.
Hogoyggi, nen déplaise à V. Bérard,qui ,  dans Calypsô et la mer de lAtlantide,  voyait Ogygie, lile de Circé ,  près de Ceuta, sur la côte africaine, en face de Gibraltar , est bien Ogygie l’île de Circé.
L’île de Calypsô est appelée dendréèssa, avec des arbres, interprète-t-on généralement. Mais ce peut être la corruption dun génitif  andere anassa nèsos, l’île de Sa Majesté (andere, qui se retrouve en basque aujourdhui) la souveraine (anassa) Calypsô.
4 Les Phéaciens dAlcinoos et la Corse.
Au sortir dIthaque vers les deux Piana en Corse , avant les tremblements de terre qui détruisent la ville et avant la montée du niveau de la mer, vers -8500  et les tremblements de terre qui détruisent la ville, provoquant la migration des survivants  vers Propriano , Ajaccio et surtout Piana et Valogne.
Résumé du trajet des migrations des Phéaciens :
A Dans lhémisphère nord :
                                   I La Laponie ou Lapland, Hyperie aux aurores boréales ; Nausithoos, père dAlcinoos et de Rhexenor,
                                   2 Suède,  Phocis
                                   3 Sud de la Scandinavie, Suède,  rivière de Figgio (Phaiakes),  aire de Klepp (Kyklopes) , à 4 kilomètres de la ville de  Stavanger,
                          4 La nouvelle  Hypereia, Ibéria , l’ Irlande,  dont le nom  est réinterprété comme le pays des uber, ports, Irlande.  Roi Nausithoos,  Hyllos , fils de Cercyre, une Arcadienne (ou Orcadienne) nommée Métopè et du fleuve Asopôs (le serpent) et donc frère de Phaeax, mène la migration des Phéaciens (de Phaivaskes ,Basques) vers le sud
                           5 Shetlands, au nord de l’Ecosse avec les îles   Skerry
1) Le nom des Shetland.
« Inse Catt »,en irlandais, ne devant pas être traduit par « îles aux Chats ». Il n’y a pas de chat, mais une  tribu des Chats, des Chattes ou Catthi  (Chatti en latin) qui est citée par Pline l'Ancien et par Frontin, Juvénal, Suétone et    Tacite dans son De Germania . Elle a occupé aussi une certaine partie du nord de l'Écosse.  Les termes de Caithness et de Sutherland[] viennent également de cette origine : ils   venus directement de Norvège, comme le feront plus tard les Vikings qui ont envahi aussi cet archipel. Le mot cat désigne les sillons en ibère(voir mon article sur les menhirs et les polissoirs). [][]Les populations nordiques ont réinterprété le nom Shetland , l’île aux sillons, comme l’île des Hellènes, Hellusii, Hetland.  La Hesse pourrait avoir cette  même étymologie,  de Hetland, de hels-land. La plus ancienne attestation connue du toponyme est Hetland ensis  de Hellad, la Grèce, en 1190, avec le suffixe latin -ensi(s), puis, on trouve la forme Hetland en 1431. Les Shetland sont appelées Sealtainn,  les îles des phoques en gaëlique écossais..
2) Le nom des Scherry .   
Les Skerry , extérieures aux Shetlands ou  intérieures à cet archipel, fournissent  la première  apparition du nom de Schérie, la terre des Phéaciens, toponyme  qui signifie  écueil (skoer, écueil  + herria, pays).mais le nom de la Schéria vient de (phaia)sk +herria, le pays des Phéaciens. Il  y a eu attraction sémantique avec le mot skoër, écueil. Si lon veut se contenter de lhypothèse nordique pour les Phéaciens, on peut supposer que le radeau dUlysse arrive aux Shetland, aux Scherry dAlcinoos . Ce pouvait être, en tout cas, le scénario original de l’épopée qui servit de modèle à Homère.
3) L’île de Bressey, la grande (broad en anglais) île (ey) parmi les Skerries intérieures.
Son nom estvattesté comme Bredoy en norse ancien. Il se trouve sur cette île une Pierre dite pictish (Phaciana ?) représentant deux hommes avec des navires, en  grès rougeâtre. Il existe aussi l’îlot de Boreray, o^lon reconnaît ay, île (ey)avec deus Staks, qui,peuvent évoquerb le navire pétrifié dont parle Homère.
B En Méditerranée (scénario ajouté par Homère à l’épopée originale)
                           4 Illyrie (de hylo-herria( le pays dHyllos), Corchera, Cercyre Melaena ou Nigra, la Corcyre du Serprent citée par Plin, aujourdhui Korkula Différente de Corcyre -Corfou.cest une Colonie fondée par Hyllos , roi,
                           5 En Arcadie, près de Tégée, à Piali, de pélasges, Hyllos est   tué par un Cyclope, ou plu précisément  un Mentor,savoir  le roi dEpire, Echetos,  au cours dune razzia visant à capturer les bœufs de Hyllos. Phaeax , le héros éponyme des Phéaciens, lui succède comme roi,n  et migre.
                            6 Epire, grec Epeiros, roi Alcinoos ; colonie des Hylléens dEpire, et  de Corcyre, celle qui deviendra Corfou.
                           7 Italie du sud,  Locriens dItalie, à Crotone, au moins trois colonies de Locriens en  Grèce. Roi Locros, fils ou frère dAlcinoos, tué par Hercule ainsi que Lacinius (de bascinius).  
                            8 Nord d Ithaque (Thiaci, de Phiaki), roi Alcinoos. Ulysse est à Leucade.
                             
Période dUlysse au XII è siècle av. J. -C. roi Alcinoos.et Nausicaa.
                            9 Sardaigne, Punta della Vasche , Phéaskes, dans le détroit entre la Corse et la Sardaigne. Reste de la ville suivante.
                             10  Ile de Piana dans le détroit entre Bonifacio et la Sardaigne. Faisait partie dune longueur de côte reliant continûment (cest le sens du grec scherô, comme épischerô), donc peut-être de la Schéria )  la Sardaigne et la Corse. Détruite par un tremblement de terre et engloutie par l’élévation du niveau de la mer. Cest la Schéria disparue  où Ulysse est reçu par le roi des Phéaciens.

Odyssée, XIII, 161-163 : O Poseidon, quand la multitude sortira de la ville pour voir la nef, transforme, près de la terre, la nef rapide en un rocher, afin que tous les hommes ladmirent, et place une grande montagne devant leur ville. Poseidon qui ébranle la terre savança vers Schériè, où habitaient les Phaiaciens. Et comme la nef, vigoureusement poussée, arrivait, celui qui ébranle la terre, la frappant de sa main la transforma en rocher aux profondes racines, et s’éloigna.Oh. dieux ! Qui donc a fixé notre nef rapide, comme eller evenait vers nos demeures ? » 
                               L’îlot de Piana et son rocher-bâtiment, tourné vers la côte. phare



                             12 Corse, Du XIe siècle au Ier siècle : les rescapés migrent vers Ajaccio ou Propriano (Cercyre) et surtout se fixent à Piana.  Salogne, Salonia,  dans le voisinage de Piana. , ville du serpent- Corcyre . où est née Anagalla qui fait le lien avec Crcyre- Corfou.


phare 

phare


I Ithaque et les Phéaciens : le difficile problème dIthaque, la patrie  dUlysse.
Bibliographie par ordre chronologique, avec entre parenthèses la solution retenue pour lidentification dIthaque :
1 W.  Doerfeld et H. Rueter, Homer odyssee, Muenchen, 1925  (Leucade)
2 Victor Bérard, Ithaque et la Grèce des Achéens, Librairie Armand Colin, Paris, 1927 (« Ithaque »).
3 Gilles Le Noan , A la recherche dIthaque : essai sur la localisation de la patrie dUlysse, Edition Tremen, Quincy-sous-Sénart, 2001( Céphallénie) .
4 Jean Cuisenier, Le périple dUlysse, Paris, Fayard, 2003 (« Ithaque »)
5 Felice Vinci , The Baltic originsof Homers epic tales, The Iliad, the Odyssey, and the migration of myth. , Inner Traditions, Rochestyer, Vermont, ,2005
(Lye au Danemark).

A Pourquoi Homère a-t-il recours aux  Phéaciens pour ramener Ulysse chez lui, et non pas à tel autre peuple ?
Les Phéaciens, qui sont des Pélasges et dont le nom est le même que celui des Pélasges,   de phailasges, Phai(l)askes , vaiaskes, Basques ou avec suffixe en -on Gascons, avaient pour héros éponyme Phaeax.  Il eut lui-même trois fils : Croton , qui fonda une colonie grecque dans lItalie du sud, Crotone , Locros qui émigra en Italie du sud et y fonda une colonie, celle des Locriens Epizéphyriens, près de la chaîne du Zéphyrion dans lItalie du sud, ainsi que trois colonies en Grèce, et Alcinoos qui lui succéda et régna en Epire, mot signifiant en grec la terre ferme, le continent par opposition aux îles et parent du breton aber, de langlo-saxon ufer, de lallemand ufer, hafen,du  néerlandais haven (français havre ), de larménien arn avec suffixe en - n ou en -yo. Mais, harcelé par les Cyclopes dEpire  (le mot cyclope vient du nom  dun pays riche en menhirs, acuculop-, cf en Corse Cucuruzzu, ici avec un suffixe en -p comme au Danemark laire de Klepp, reflétant une labio-vélaire kw, qu, peut-être kws),  Alcinnoos sexpatria dabordau nord dIthaque, où s’élevait un village du nom de Phéacoi (aujourdhui Plalithrias). Ils ont habité aussi, au mycénien, un village Pelikata (de Pélasges), dans la commune de Terachorion.  Le nom de lIthaque actuelle, Theaki , vient, non de Ithaca, mais de Pheaki. Alcinoos  quitta ensuite Ithaque pour l’île de  Piana entre  Corse et Sardaigne. Il était tout indiqué par conséquent pour ramener Ulysse chez lui, à  Ithaque -Leucade, la vraie. 
B La vraie Ithaque dUlysse, du moins dans la mer Ionienne : Leucade.
Cest donc une île voisine dIthaque,  Leucade, qui serait la patrie dUlysse , l’île  où justement Doerfeld voulait voir lIthaque dUlysse. Doerfeld y  avait fondé un musée mycénien , qui , malheureusement, a en partie brûlé, mais dont on, a récupéré quelques objets. Le nom de Leucade est à mettre en rapport avec la déesse qui sauve Ulysse de la noyade à son arrivée chez les Phéaciens,  Leukothéa, analogue à la déesse gauloise Lukotétia, apparentée à  Mars -Toutatès. La surprenante intervention de la déesse au voile blanc est un malicieux clin d’œil de laède pour faire allusion à Leucade. Doù vient dailleurs le nom de Ithaka ? Il faut le mettre en relation avec le grec itharos, pur, brillant,lumineux,  et avec  le verbe aithô, brûler, latin aedes, sanskrit edhah, radical indo-européen aidh .
Felice Vinci,  op. cit. ,  p 40, identifie Leucade à l’île scandinave Lye et dérive le nom de celle-ci du danois lys, lumière, cf. latin lux, luna,  rappelant que Homère  lie souvent Ithakè à ladjectif eudéléios , de eudeleyelos, qui signifie brillant et qui doit être rattaché au grec daiô, brûler, dedaus, participe parfait, dedaumenos , daos, flambeau , sanskrit dunoti, radical indo-européen dau ou deu,
Kong Lauses Hoj, la colline ou la pierre tombale, le tertre   du  roi (Kong) Lausesop.cit. ,  p. 39, à la pointe sud de l’île, évoque le nom dUlysse lui-même, Ulusès ou Olauseus qui signifie le brillant.  Quant à Laërte, le père dUlysse, son nom signifie  peut-être sillon pour orge et vient  de lec-gerta , de rect-, varth-, sillon, et  de  gerta, à rapprocher du vieux haut allemand  gersta, grains dorge.
 Le dolmen du corbeau.
Sur l’île danoise, selon F. Vinci, op. cit. ,p. 34, se trouve un dolmen appelé Klokkesten où sten signifie pierre et où klokke , métathèse du néerlandais kekkle, qui donne  caille en français désigne peut-être un oiseau caquetant, soit la pierre de la caille. Mais à date plus ancienne il ne s’agissait pas de caille : la caille, en grec ortux, attesté par Hésychius  comme gortux,  c’est-à-dire wortux, confirmé par le sanskrit vartakah, le néerlandais kakkel , le grec  ortugia. , ou ôtugia, est,étymologiquement,  l’oiseau qui  picore les grains d’orge (orge en indo-européen se disant  yew- et donnant en grec ug) des sillons (vorth) qui sont gravés sur les pseudo-« polissoirs » ou qui sont représentés dans les « pierres- lyres » (Voir mon article sur les menhirs et polissoirs).. De là le nom d’ Artémis Orthia., Artémis des sillons.   
  Or, dans l’Odyssée, XIII, 407, nous avons l’exact pendant dans la patrie  grecque d’Ulysse , Leucade- Ithaque,  de ce dolmen danois sous la forme de Korakos pêtrè,  la pierre du corbeau. Korakos correspond en réalité, non au latin corvus, corbeau, mais au sanskrit  vartakah, au grec ortugia  ou ôtugia eet surtout au scandinave klokke. C’est là un indice surprenant de la véracité des thèses de F. Vinci.
La géographie d’Ithaque chez Homère
Homère nous décrit  (Odyssée, IX, 21-26) Ithaque comme l’île  la plus occidentale, la dernière vers l’ouest, d’un archipel comprenant vers l’est Doulichion, Samé (Samos, dans l’Iliade, II, 637) et Zacynthos.  Or, la géographie de la région ne montre aucune Doulichion, mais, dans l’ordre, les îles Leucas, Cephallénie et à l’est  derrière elle Ithaquue, Zacynthos, ce qui contredit formellement les dires du poète.
Vinci propose de transposer dans le nord les trois îles : Doulichion, étymologiquement l’île longue (dolichos) devient Langeland (latin longa, de dlonga,  vieux slave dlugu,sanskrit dirghah), . Quant à Asteris, (Odyssée, IV, 845-846) , placée par Homère dans le détroit (porthmos, Iliade, IV, 671) entre Samé et Ithaca et où les prétendants guettent Télémaque pour l’assassiner, on ne la trouve pas en Méditerranée. .En revanche, dans le nord, on peut identifier Asteris. à  Avernako. , et elle se trouve bien entre Samé et Ithaque ou plutôt leurs équivalents nordiques. Aero (Samé) et Lye (Ithaque).  Zakunthos est identifié par Vinci à Tasinge (dont le nom : évoque Zacytnhos).  .La côte continentale en face d’Ithaque est, selon Homère, Iliade, II, 603, l’Epire,, Epeiros (« Ulysse conduisait les fiers Céphalléniens, ceux qui possédaient Ithaque et Nerius (ville conquise par Laërte)…,  ceux qui possédaient Zacy,nthos et ceux qui  habitaient à Samos, ceux qui possédaient l’Epire et vivaient sur les rivages qui sont en face ») alors que Ithaque est en face , non de l’Epire, mais de l’Acarnanie , tandis que dans l’hémisphère  Nord l’Epire ,ou plutôt son correspondant Fyn, est bien en face de Lye.- Ithaque. .
En somme, de même que Illiers  est devenu le Combray de Marcel Proust, de même l’îlot scandinave de Lye, la patrie dUlysse, est devenu Leucade sous le nom dIthaca,  « la brillante »

2 L’épisode des Phéaciens
Cest un composite boréal et corse que le poète a inséré dans l’épopée nordique dont il sinspirait.
Dans le monde arctique.
Je préfère, bien que je sois fort séduit par la localisation des Phéaciens  sur l’île de Piana , entre Sardaigne et  Corse, donner dabord, pour les lecteurs sceptiques, la localisation de F. Vinci dans le monde arctique, plus précisément au sud de la péninsule scandinave,à quatre kilomètres environ de la ville de Stavanger, dans laire de Klepp, où coule justement une rivière appelée Figgio, nom venant de Phéacien ;  à lentrée du port de Sele,à un kilomètre de lembouchure de la rivière, se trouve un îlot nommé Feistein, la pierre de Phei (Phéacien) dont la forme oblongue ressemble à celle de la quille dun bateau. Homère dit en effet que dans le port des Phéaciens il y avait un bateau pétrifié. Dans cette région, il existe des roches gravées de bateaux  et de nombreux tumuli de l’âge du bronze. On peut aussi songer aussi au nom Phocis, proche de Phéacien.
 Selon moi, l’épisode des Phéaciens  était originellement situé dans la mer du nord, en Hyperie Homère qualifie lHypereia de polychôreia quon traduit souvent par aux vastes emplacements, de grec polus, nombreux, et de chôra, lieu.  Mais on peut, au prix dun simple abrègement du ô, rapprocher l’épithète de choros, chœur de danse,  et des vers de lOdyssée, XII, 3-4, à propos de l’île de Circé, où « lAurore qui se lève tôt a sa maison et ses danses (choroi) ». La divinité de lAurore, Eôs aux doigts de rose, Ushas en sanskrit, Aurora en latin, du radical ausôs, exécute ce quon appelle en anglais des aurores tourbillonnantes (revolving dawns), des aurores boréales .Pour Tilak, les danses de la divinité Usha sont , dans les Védas, une métaphore pour les Aurores boréale.
B En Méditerranée
Héraclès  exilé au pays des Phéaciens eut avec Melitè, une nymphe du pays des Phéaciens, fille du dieu fluvial Egée, un fils nommé Hyllus qui, à la majorité et devenu le chef des peuples du Nord, quitta son île natale  avec  des guerriers phéaciens pour  migrer dans la mer de Kronios (mer du Nord). De là, Hyllos  migra en en Illyrie, où il fonde une Corcyre du serpent (Corcyra nigra de Pline, différente de Corcyre-Corfou.  Au cours dun raid visant à capturer du bétail exécuté par un Cyclope,  Hyllus  est tué à Tégée (en Arcadie où il avait migré) par le tyrannique Echetus, « effroi des mortels », chef des Mentors qui étaient des Cyclopes.  
La mule
 Le nom de la mule de Nausicaa, hémionos, littéralement demi- âne, mulet,  hybride de cheval et d’ânesse ou d’âne et de jument, et donc stérile, a inspiré divers commentaires, sachant quil ny avait probablement pas de cheval en Corse à l’époque , pas plus qu’à Ithaque- Leucade. Le cheval des immigrants du nord était un cheval quon retrouve aujourdhui , encore pur de tout mélange,  en Norvège (Norvégian Fjord Horse) avec une crinière hérissée et un corps trapu évoquant la forme de l’âne dit dAsie que nos nordiques avaient aussi importé en Syrie en lui laissant son nom hèmionos, ce dernier nom  venant non pas de hémi, demi, et onos, âne, mais  du féminin  anisonosâne sauvage (et naturellement fécond) cf. sumérien ansu,  latin   asinus par métathèse,  arménien es (de esnos).  Anisonos, âne, dont on remarque le féminin indépendant du sexe de lanimal,   a subi lattraction de  hémionos, mulet, au point quon trouve dans lIliade agrotéra hémionos, âne sauvage,  qui ne peut être une mule sauvage, mais seulement un âne sauvage.   Togarmah, nom donné dans la Bible au chef du peuple de Gomor, échange des chevaux et des hémionoi, des ânes et non pas des mules, au marché (Ezéchiel, 27,13). Il nest donc pas si étonnant que Homère appelle « mule » ce qui est un âne sauvage destiné au transport du linge, ce qui est plausible pour la Corse comme pour lhémisphère nord. .
 Les souvenirs du monde arctique.
 Quant à lexpression « hommes du bout du monde » ,  dans la bouche de Nausicaa à propos de la terre des  Phéaciens (VI, 205) : «Nous vivons à l’écart et les derniers des peuples, en cette mer des marées (lOcean atlantique) , si loin que nul mortel na de commerce avec nous », elle nest certes pas valable pour la méditerranée et pour la Corse ,et  elle est à rapporter à lhabitat originel des Phéaciens,   comme lorsque le poète déclare : « Nausithoos au visage de dieu (le père dAlcinoos et de Rhéxénor dont Alcinoos épouse la fille, Arétè, roi des Phéaciens , avec laide dHyllos ] avait transporté les Phéaciens loin des pauvres humains (loin de leurs compatriotes nordiques) et les avait fixés en Schérie (entre  Corse et Sardaigne, ».
A l’écart et les derniers des peuples fait peut-être allusion à leur Hypéreia ancestrale, la Laponie ou Lapland, car huperia est le pays (herria) des lup ;, cest-à-dire des sillons. Il sagit de géoglyphes immenses , quon trouve aussi à Malte et que la Nasa a découverts en 2014 dans les steppes du nord du Kaakkhstan, en Asie centrale, datés de 2800 ans, soit a         u début de l’âge du fer en Asie. Ils étaient faits à base damas de terre, à des fins agricoles.

   La «  terre des Phéaciens », -le mot nésos, île,  figure, peu reconnaissable, dans Piana (sa), qui nest pas une île, -dirigée par le roi Antinoos et sa femme Arètè (de oarèter, sœur- épouse comme chez les Pharaons,  cf. grec oar, soeur)  sappelait, nous dit Homère, Schéria . Il  est  tentant, pour le linguiste,  de songer à  l’île de Piana dans le détroit entre Bonifacio et la sardaigne. La « haute ville » homérique, Bonifacio avait pour nom autrefois Palla (sgo), la pélasgienne, qui  nous a laissé dans le voisinage les lieux-dits Paravania et   Paragnano.  Bonifacio même, facio peut refléter u n phaiakio, phéacien christianisé.
L’île actuelle de Piana dans le détroit entre Bonifacio et la Sardaigne.
Elle faisait partie dune longueur de côte reliant continûment la Sardaigne et la Corse (continûment, tel est le sens du grec scherô, comme épischerô, donc peut-être de Schéria . Elle fut détruite par un tremblement de terre annoncé par Zeus dans lOdyssée, séisme qui fait ensevelir la ville par la montagne qui lentourait, et engloutie par l’élévation du niveau de la mer. Cest la Schéria disparue  où Ulysse est reçu par le roi des Phéaciens.Il reste peu de traces, sauf le nom de la Punta della Vasche , en Sardaigne, de Phéaskes, et le rocher- bâtiment  dont parle lOdyssée. ) lensemble des deux îlesactuelles, Core et Sardaigne, était uni et navait quun seul nom donné par Aristotre pour lancien nom de la Sardaigne Ichnoussa,  de phaiskanduna, , la terre de langue phéacienne, nom qui devait sappliquer à lensemble.


 La ville de Piana,   face à la presqu’île de  Scandola.
Les rescapés migrent vers Ajaccio, de phaiax, vaiax,  la (ville) phéacienne, la basque,  Ayatch dans la prononciation moderne, avec les noms du serpent corcyréen restés dans les îles Sanguinaires et dans Sagone, ou  vers Propriano (de Krokryano, Korkyre, cf Crotone) et surtout se fixent à Piana, appelée Vapones par  Ptolémée au Ier siècle.
Salonia, comme sagonia,  dans le voisinage de Piana, est la ville du serpent- Corcyre, de Ksakona, où est née Anagalla . Phaiax, le héros éponyme des Phéaciens, était le fils du dieu de la mer  Neptune et de Corcyre, une nymphe fille dAsôpos (le serpent à aigrette). Il régnait sur l’île de Corcyre (Corfou aujourdhui). . Le nom de Corcyre   vient dun nom  paléo- ibère du Serpent, Korkrura  ou krokrura.  Corcyre  eut pour fils Croton, fondateur de la ville du même nom, roi du cap Lacinion (lascinion, cf. basque, gascon) sur le territoire de Crotone, de krorkor.

1)    Toponymie de Piana.
Le nom de   Piana,
Pour en reytracer l’étymologie, il faut :
1) en rapprocher le nom de deux îlots, lun dans la mer Tyrrhénienne, lautre dans la mer Adriatique, appelés Pianosa : le corse a supprimé la dernière syllabe, la pénultième étant accentuée.
2) en rapprocher le nom donné par Aristote pour la Sardaigne à date ancienne, Ikneoussa, où il faut reconnaître neoussa comme correspondant bau grec nèsos, île, et ik comme le reste de Phai(a)k-Le nom désignait certainement lensemble Corse- Sardaigne. Piana, transféré depuis le détroit de Bonifacio, où existe également une île de Piana, où les Phéaciens ont accueilli Ulysse, vient ainsi de Pia (Phaiac )+nèsos, île.
Le port Pauka (na), de  phaivask-ana, phéacien, basqueest devenu  Port  Pollo, près des Bouches de Bonifacio. à comparer avec Porto Pollo, en Sardaigne.
Le nom Vapanes attesté par Strabon au Ier sècle, sexplique comme une métathèse,  pava (de Palasgio, pélasgienne)+nesa, île. Cf Port Favone ,de Palagio nesa) , qui a subi lattraction de Favonius, le zéphyr , un vent douest, pavone étant attesté. Il désigne Porto. Quant à Philenium attesté par Ptolémée,et quon peut être tenté de rapprocher de la série pélsgienne,  il se retrouve peut-être dans Furiani et signifie exposé au vent,grec  philènémos,, avec chute de la dernière syllabe mos (cf corse, mi pour latin mira,accentué sur le i, impératif non classique de miror).

Le nom de la baie de Scandola  vient de (eu) skalduna, basque, à comparer
1) avec le nom du mont Scuderi, près de la ville dAli,  voisine de l’écueil Scylla ;
2) avec le nom de  la pointe de Scherraza sur l’îlot Stromboli ;
3) la pointe della Scaro, de Scarianaà Stromboli également ;
4) Icaria (nom dun archipel dans la mer ionienne) cf. Ischia;
5) la ville de Scherini, de schera nesa en Sicile citée par Pline ;
Dans cette baie de Scandola, on a un îlôt Palazzo (de Palasgio, pélagien.  
On y trouve encore            
          la punta Palazzo, de palasgio,  pélasgien,        l’île Gorgola, de corcyr + suffixe oida de ressemblance , « qui ressemble au serpent sacré », et l’îlot Gorgonella , avec suffixe de diminutif latin, le petit serpent,  qui doivent leur nom au nom du serpent , corcyr, qui  n’était quun avatar de Neptune- Poseidon.
« Ulysse vint, toujours nageant, à la bouche dun fleuve aux belles eaux courantes, et cest là que lendroit lui parut le meilleur : pas de roche, une plage abritée de tout vent. » Ce fleuve pourrait être  le Dardo au fond de lanse de Dardo (de Sardanos,cf. Sargne).  Dardo se retrouve en Syrie comme nom de fleuve sous la forme Dardès ou Daradaks. A noter que Apollonios de Rhodes cite un autre nom, Aegon,  pour le fleuve que rencontrent les Argonautes chez les Phéaciens bien avant le voyage dUlysse, donc peut-être en Norvège si lon accepte de suivre les géniales hypothèses de Vinci. 
Les deux ports pourraient être  ceux
-de  Castagna, de kassos, kattos, kètos, cétacé ou tout grand animal marin comme la baleine, le calmar ou le thon, avec un suffixe -eia, kasteia (grec kèteia, en Sicile Catana ou Catina, Caieta (na), Gaëte), thonnerie, lieu de pêcherie des espadons ou des  thons, Castigna ayant subi lattraction phonétique de castagna, châtaigne ;
- et  le port de e Lughe, le port  des loups de mers ou chiens de mer, ou encore  espadons. 
   Selon les Anciens, Schéria sest appelée ensuite Corcyre. Pour Bérard, Corcyre ne saurait être que lactuelle Corfou, ancienne Corcyre comme bien dautres cités. Mais Corfou est une île, alors que Homère ne dit pas que Schéria soit une île.

 Les curieuses traditions de Piana.
Le mythe a été christianisé en Corse. .Nausicaa est devenue « la Vierge corse Anagalla (métathèse de Nausicaa, naucaasa, naugala) ornée de toutes les vertus », née à Salogna à louest de Piana, bien que,  selon dautres, elle serait née à… Corcyre- Corfou. ! Comme Nausicaa, elle jouait à la balle,  jeu sacré typiquement basque,  et passe même pour avoir inventé le jeu de ballon (pelote basque), selon Girolami- Cortona citant lAthénée de tous les hommes et femmes illustres dOldoini. Satan, repoussé part une bergère de Piana, décida de punir ce cœur pur (serait-ce la même quAnagalla ?) «  en se faisant sculpteur et, à grands coups d’éclairs, de soufre et de maléfices, en  campant  un bestiaire fantastique dans lamoncellement dantesque dalentour qui porte encore  les traces de sa colère. Cest peut-être la christianisation de la menace de Poseidon qui,  afin de  punir les Phéaciens sils sentêtaient à lui désobéir,  avait assuré quil entourerait plus tard  leur ville de montagnes qui la rendraient inaccessible.
 Heureusement, saint Martin, de passage à Piana où le vacarme lavait attiré, bénit le paysage satanique, si bien que, grâce à son intercession,  une immense vague vint baigner le bas des rochers et forma le golfe de Porto,  dont les eaux limpides transformèrent la cité du diable en un paradis de fraîcheur dune grandiose beauté » (le Guide de la Corse mystérieuse, Tchou). On perçoit les ressemblances entre les noms Nausicaa, de  phaviaska, phausikaa (la phéacienne)  et Anagalla.
5 Les Lestrygons et encore le détroit entre la Sardaigne et la Corse
Les Laistrygones  ou Ostricones, qui sont parents des Etrusques (ceux-ci sappelaient eux-mêmes Rasna, de Lais [trygones] + suffixe ibère ethnique na, cousins des Ligures, des  Turdes et des  Ocricoli de Propriano en Corse ,  constituent une première vague de ces Ligures qui envahirent la Corse et habitèrent  vers -2000 le  nord de la Balagne ,  ainsi que  la côte orientale de la Corse à laquelle ils laissèrent leur nom sous la forme Ostricone. Leur nom se retrouve dans celui des  Paléo- Ibères de Chartres,  les Austricones et dans ceux qui habitaient Formies en Italie. Le poète latin du IVe siècle ap. J.-C. Avienus nous a laissé dans Ora maritima, le nom des  îles Oestrymnides ,de (l)aistry(go)n + suffixe de filiation,  -ides,  96, îles des Lestrygons, le nom dun promontoire voisin de ces  îles , 91, Oestrymnis , -is , ainsi que le nom dun golfe des Celtibériens, Oestrymnicus sinus,  ,95 .  Ces îles seraient les mêmes que les îles Cassitérides. îles Scilly aujourdhui, Tresco en particulier.
 Le nom des Laistrygones est le même mot que ligure et  désigne  le Serpent enroulé, li-stragon .Quelle est lorigine de ces Laistrygons ?
A partir de Ostricones, par  aphérèse, on a le nom de Kunésiens, de Kunii et ses multiples variantes. Or, le lapin a en latin le nom de cuniculus, que le grec a emprunté et qui vient du nom de cette tribu ligure, les   Cunii cf. le cap Cuneus en Lusitanie (Portugal).  
Pline lAncien cite, entre Bonifacio et la Sardaigne,  les îles  Cuniculariae  qui sont  îles des Kunéens, et non les îles à lapins. . Ce sont aujourdhui, les îles Lavazzi , du nom de Laas Trugonée quon retrouve en Sardaigne près de la Punta delle Vacche (pointe des  Basques, Phéaciens ) , le mot laas étant compris comme la pierre  mais provenant de Lais ( trugones). Lavazzi vient ainsi de laasi, avec dégagement dun v entre les deux a.
Le nom de la petite  île Ratino (latumio) est à rapprocher du mot ibère signifiant carrière, latomie en Sicile  ou lautumiai, latumio (Cf. en Corse Lumio , de  latumiau , et ses carrières de granit du lieu-dit  Spa(lu)n(ca), la caverne, latin- étrusque spelunca),de  ratumio,  et du nom de la capitale des Laistrygons , selon lOdyssée, savoir Lamos ou Lamia , de latumiai .
 Homère qualifie Lamie de télépyle, ce qui veut dire, celle qui est pleine de roches taillées   (ibère tele, plein, nombreux, cf  le ruisseau Pisciatel, plein de poissons, poissonneux, et ibère pyla, pierre de mégalithe, cf. attique phelleus, caillouteux). Il ne faut pas oublier que les îles du détroit entre Bonifacio et la Sardaigne se tenaient entre elles à l’époque néolithique, offrant alors une beaucoup plus grande surface quaujourdhui,  boisée au surplus. En effet, lexploitation de granite dans dimmenses carrières sur l’île dès l’époque préhistorique est avérée et le fait de jeter d’énormes blocs de pierre sur les hommes et les bâtiments  dUlysse nest que la transformation poétique de la  prosaïque réalité.
Homère cite la fontaine de lOurs (Artakion) à propos des Lestrygons : il sagit dun rocher en forme dours situé en Sardaigne, dans lanse de Palau ou Parau,  qui a donné son nom au cap Orso et à une fontaine. Toujours en Sardaigne, la punta Pozzo, de bosco, basque,  est,  selon Victor  Bérard, le fjord visé par Homère en ce passage des Lestrygons.
Les Lestrygones homériques sont donc le peuple de lOstricone (par déglutination ancienne de larticle à partir de laistrygones, austrigone) sur la côte orientale de Corse, vers Bonifacio et leur territoire  s’étendait jusquen Sardaigne.
Le poète grec leur donne pour capitale  la ville de Lamie  (mot signifiant, comme latomie, carrière et faisant allusion à  lextraction de granite), qui existe aujourdhui  sur une île Lavezzi , et cite  la fontaine de lOurs située en Sardaigne comme le fjord Pozzo. Ceci implique  la même immersion partielle du détroit  que celle que nous avons vue avec les Phéaciens et avec le  menhir sicilien, vers -8500, en même temps que  des tremblements de terre.
6 Le résultat  le plus sûr de notre enquête : les « Planktes » englouties  près de la Sicile
Le nom du fléau de la balance  a servi de métaphore  pour désigner le linteau horizontal surmontant les menhirs en T de Gobek-li en Asie mineure il y a quelque 10000 ans,   savoir, en grec , phalanx, génitif phalangos.  Ainsi a-t-on Palaggio, ensemble de menhirs, et paladini, les menhirs, en Corse, ou bien à  Alzon, dans le Gard, le  nom du menhir Peyre plantade, qui  remonte à 
p(ha)lang-ada, , la pierre qui porte  un linteau..
Les Pierres Planktes de lOdsyssée , Petrai planktai en grec, -un singulier ibère en ai  pris pour un duel  - permettent de confirmer la  localisation de ce passage de lOdyssée (XII, 5967),, puisquon a retrouvé, sous 60 mètres deau , le menhir en cause, qui faisait  12 mètres de hauteur, au large de la Sicile,à 60 kilomètres environ,  en un lieu appelé Pantellaria Vecchia aujourdhui, de planktai herria, lancien (vecchia) pays (ibère herria) de la pierre en linteau (planktai). Limmersion témoigne de la montée des eaux et du recul de la côte  lors du dernier maximum glaciaire, à la fin du pleistocène, vers -8500.  Cela amène à penser que les souvenirs rapportés à Homère dataient dun  temps où l’élévation du  niveau de la mer n’était pas terminée, puisquelle  laissait  dépasser de la mer la pointe du  menhir et que celui-ci était encore debout. Les  réfugiés eurent le temps d’émigrer en Corse à Pancheraccia ou en Sicile. .Lorsque le menhir disparut complètement de la surface, son nom fut réinterprété, à cause de sa disparition inexpliquée, en « pierre errante ».


Conclusion.
On peut émettre lhypothèse que Homère a suivi de près une épopée  nordique écrite dans un dialecte grec et quil y a inséré quelques  épisodes du monde méditerranéen, savoir celui des Pierres errantes (Planktes) , l’épisode des Lestrygons ou  (partiellement) celui des Phéaciens ramenant Ulysse   à Ithaque- Leucade. Les allusions au sanskrit, la langue parfaite, la langue des dieux, à travers le molu pour rompre les sortilèges de Circé,   ,les 300 vaches sacrées  du Soleil (qui , Tylak la fait remarquer, sont une métaphore, comme dans les Védas, des jours de la vie),comme la métaphore des danses de lAurore pour les Aurores boréales, comme aussi dans les Védas,   peuvent avoir déjà  figuré dans l’œuvre nordique.  



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