Les menhirs
funéraires en forme de rame et leur évolution jusqu’aux menhirs duTarn et
jusqu’à notre pierre tombale dressée à
la tête de nos tombes.
La sépulture
d’Elpénor dans l’Odyssée et la rame.
Odyssée, XI
,57 : (c’est le mort Elpénor
qui parle :)« Il faudra me
brûler avec toutes mes armes et dresser mon tombeau sur la grève écumante, pour
dire mon malheur jusque dans
l’avenir » et XII, 10 :
(c’est Ulysse qui parle : ) «j’envoyai de mes gens au manoir de Circé pour
rapporter le corps de défunt Elpénor, tandis que, sans tarder, nous jetions bas
des arbres
[ pour le bûcher funéraire]. Tristement, au
plus haut du cap, nous le brûlons, pleurant à chaudes larmes., et quand la flamme a détruit son cadavre et
ses armes, nous lui dressons un tertre, y plantons une stèle et nous plantons
en haut sa rame bien polie. »
Nous pouvons voir aujourd’hui
, grâce aux fouilles (voir mon blog sur les ruines du palais de Circé) , aux
Orcades, sur Mainland , à Brodgar Ness, non seulement les ruines du palais
ibère de Circé, mais ce qu’est devenu ce
genre de sépulture où le bois de la rame d’Elpénor a été remplacé par la pierre
des menhirs (une douzaine), Les stèles de pierre ressemblant à des menhirs
qu’on aperçoit dans le champ de fouilles sont
en réalité à des stèles très minces et triangulaires ornées à leur sommet d’une
rame dont on discerne la pale (c’est-à-dire
l’extrémité plate ressemblant approximativement à une pelle).
. A l’origine, vers -12000 --8000, comme dans l’Odyssée, c’était le régime de la crémation qui prédominait, et on dispersait les cendres des navigateurs autour des stèles
avec leurs rames. Plantées sur le lieu de dispersion ;
Puis, il y eut ,
chez les Ibères , deux stades de l’inhumation : 1) on laisse
d’abord aux oiseaux de proie comme les
éperviers ou les aigles les cadavres à déchirer à l’air libre sur un terrain consacré (tombeau des aigles
sur South Ronadsay aux Orcades),
puis 2) on se sert des deux
étages des logements à toit conique
retrouvés par les fouilles, étages qui correspondaient à une double «
inhumation », la première, au premier
étage ,où les chairs restantes et les os
se dessèchent avant qu’on ne
recueille les ossements pour les remiser au second
étage .
La rame plantée au sommet du tertre est
typiquement ibère , ouigour ou ligure,
comme on voudra, ainsi que le montreront des exemples pris dans la vaste
diaspora ibère de par le monde. Selon les civilisations, la rame a été
remplacée, dans les rites funéraires,
par les voiles et le mât qui les supporte, celui-ci symbolisant, comme la rame, la navigation, sur une
barque renversée, dans les eaux de l’au-delà.
En Océanie, au sommet des tumuli de l’île des Pins, qui
sont au demeurant très peu élevés, était plantée une perche, aujourd’hui disparue, dont le bout variait selon le sexe de
l’individu. C’est ce qu’on
retrouverait dans les dans les cimetières ouigours (ligures) fouillés par
les archéologues chinois dans le bassin du Tarim et dans les cimetières ainous actuels.
Le nom
du désert de Gobi atteste du passage
des Ibères adorateurs de (Gor)gobi(na)
. De plus , au nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan , des
archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une nécropole, avec des
momies ouigoures (c’est le même mot
que ibère) aux traits européens, aux
cheveux châtains et au nez long, datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans
des bateaux retournés recouverts de peaux de vache , avec une rame située à la
proue (ce n’est donc pas une godille qui serait à l’arrière) , de 4 mètres de haut et dont la sculpture
varie selon le sexe : pour les hommes , le sommet est effilé,
triangulaire, symbolisant,selon les
archéologues chinois, des phallus,
tandis que , pour les femmes, le sommet serait plat et peint en noir et rouge, évoquant , selon eux,
des vulves.
Toutefois, il est légitime de
se demander si ce n’était pas en réalité une rame qui était mise sur le tombeau à l’origine, comme sur le tertre
d’ Elpénor ou sur celui d’Achille en Troade, rame qui permettait de se diriger
dans les eaux de l’au-delà et de faire mouvoir la barque comme
avec des ailes, dit le poète;, tandis que ,
pour les femmes, la rame était remplacée par la navette ou la
quenouille, attributs de leur sexe que les Chinois n’ont pas compris.
O’Connell, en Micronésie, décrit ce même
rite funéraire en précisant qu’il s’agit pour les femmes qu’on enterre de
fuseau (spindle) ou de quenouille (distaff). Les couleurs noire et
rouge rappelleraient les maternels et
les couleurs blanche et rouge les
paternels.
Ce type de tombeau existait dans l’Italie
antique sous le nom de « tombeau de
Palinure » et a été chanté par
Virgile, Palinure (prolepse du l voyelle, noté li ou el, de lipanourus)
est la forme étrusque d’Elpénor (Elpanor avec a long).
Les noms en question sont
l’altération de ligura ,
ligva, puis, par prolepse du l, ilva, ilpa , elpa. On doit en rapprocher le nom de
l’île d’Elbe [Ilva en latin, de ligva, ligure,] et le
nom de Ilpa
en Bétique, citée par Pline l’Ancien, 3, 11. Quant au finale -ènor, qui a été, à tort, considéré comme un suffixe
patronymiqu
-ènor et
rapproché de Evènor et de l’ibère néro, guerrier, cf. le génitif grec andros, guerrier , il vient de la
métathèse de de ( lig)urtania,
où tania
signifie la terre (cf. Aqui-tania,
Bri-tania,terre des Ibères etc.), la
patrie, l’ensemble signifiant la patrie
(ligure) et donnant - tènor. Pour
aboutir à Palinurus, il faut partir
de liburtania avec ensuite
métathèse vocalique : libartunia,
puis ,avec métathèse syllabique , barlitunia,
qui donne parli(t)unia, enfin, avec métathèse religieuse du n et du r, palinurus, .
D’autre part, le fondateur de l’hématologie,
Jacques Ruffié, alla observer au Japon ,
en 1978, les derniers Aïnous d’Hokkaido, ces parents des créateurs de tumuli de l’île des Pins. Il
note qu’à Nibutani (de ligu +
tania) les tombes sont surmontées « d’un curieux poteau de bois [une
rame ?] dont la partie supérieure sculptée varie avec le sexe du
mort » (pour les hommes,
l’extrémité plate, la pale de
l’aviron).
La fonction première du menhir non funéraire et n’imitant pas une rame : c’est un
catalyseur magique de la percée végétative.
James George Frazer, dans Le Rameau d’or, Balder le Magnifique, Ed. Robert Laffont,
collection Bouquins, Paris, 1984, 4 vol., vol .4, p. 98, en donne un exemple : « Dans
plusieurs parties de la Bavière, on pensait que la hauteur des tiges de lin dépendrait de celle des sauts des jeunes
gens. » Au Vanuatu, sur l’île Pentecôte, le spectaculaire saut du gaul (mot signifiant plongeoir), toujours pratiqué malgré les accidents
mortels qui surviennent à cette occasion ,
consistant à sauter du point le
plus haut, est censé faire pousser les ignames
d’autant plus profondément que le
saut aura été accompli du plus haut plongeoir. En Nouvelle-Calédonie existaient
de très précieuse pierres à ignames et pierres à taros, sur lesquelles les
sorciers canaques faisaient encore, il n’y a pas si longtemps, leurs conjurations secrètes. Ces pierres à ignames
ou à taros étaient les équivalents en miniature des pierres pour l’orge, le sésame ou le blé qu’étaient les petits ou les grands menhirs. Dans le
nord de la Nouvelle-Calédonie, à Arama, il existe même une quarantaine
de petits menhirs dépassant du sol de 60 cm environ : eux aussi, comme les
plongeoirs de l’île Pentecôte, étaient
censés favoriser magiquement la croissance en profondeur des tubercules souterrains des taros et des ignames.
La mort
préalable du grain d’orge à Göbekli et à Minorque.
Le grain passe pour mourir
dans le sillon, non pas la tranchée
proprement dite, mais plus exactement dans sa crête nommée le billon,
c’est-à-dire les bords du sillon formés de la terre écartée, avant qu’il ne puisse pousser.
Cette croyance avait excité les
railleries de Voltaire quant à l’ignorance botanique du Christ. Celui-ci dit en
effet (Evangile de Jean, 12,
24) : « Si le grain de
blé qui est tombé à terre ne meurt, il
reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit», ou,
autrement traduit, le grain de blé doit être mis en terre et y mourir pour
rapporter. L’invention de l’agriculture liée aux semailles procède du fait de
mettre en terre, à une certaine
profondeur, des grains de blé ou d’orge, comme on enterre les cadavres. La
barre transversale au sommet des menhirs
de Göbekli Tepe en Turquie ou au sommet des taulas
de Minorque aux Baléares
représentait la mort de l’orge
divin, la mort provisoire et nécessaire
de la déesse de la végétation, dans l’Antiquité gréco-latine Perséphone
ou Proserpine, l’épouse de Pluton qui se retire sous terre pendant la saison froide, avec pour avatar
chez les Celtes la Jument blanche.
Le double sens
de certaines pierres dressées, économisant
la pose de ce linteau horizontal
qui, au sommet des pierres en marteau de
Göbekli et de Minorque notamment, symbolisait la mort préalable du grain
d’orge.
La mort du grain était un
préalable nécessaire à sa germination et elle fut d’abord figurée par la barre
transversale au sommet des mégalithes de Göbekli (menhirs d’une seule pièce) ou
de Minorque (menhirs en deux éléments). La rencontre de ces menhirs en
marteau avec les menhirs funéraires en
forme de rame pourvus d’une sorte de
pelle ou pale à l’extrémité
permit aux sculpteurs de faire l’économe de la barre transversale, puisque ce
premier type de menhir symbolisait déjà religieusement, en lui-même , la mort
d’un homme (ou, éventuellement, du
grain). Il suffisait de lui superposer une seconde signification, celle,
magique, de la pousse souhaitée des céréales.
Il y a deux types de ces
nouveaux menhirs, présents tous les deux dans le Tarn en particulier, et qui
ont souvent été considérés comme des
statues- menhirs anthropomorphes .Le premier type présente
une diminution de volume au sommet imitant un cercle (la pelle, la pale
de la rame originellement), par exemple, ce qu’on appelle la statue- menhir de
Cantoul ( de cant, orge, et –ada, suffixe basque de ressemblance, la
pierre qui ressemble à une pousse d’orge) , commune de Barre dans le
Tarn ; le second type a simplement, sans amenuisement du fût, l’extrémité supérieure en demi-cercle,
ce qui constitue également la pelle de
la rame.
Les menhirs jumelés, par exemple les Deux Sœurs à Lacabarède
dans le Tarn.
« On trouve parfois, écrit F. Niel
dans Dolmens et menhirs, 1977, P. U.
F., collection Que Sais-je ? des menhirs jumelés, tels ceux de Penrhos
Feilw (île d’Anglesey, pays de Galles),
de Cambrai, « Jean et Jeanne de Runello » à Belle-Isle, les
« Causeurs » de l’île de Sein, ou les Pierres jumelles de Mont –Saint
-Eloi (Pas-de-Calais) » . Dans le Tarn, on trouve à Lacabarède le
jumelage d’un second menhir éloigné du premier de quelque trois mètres,
l’ensemble étant appelé Les deux sœurs. Ces deux menhirs ont été rangés de la
catégorie disparate de ces statues –menhirs, qui seraient une bonne
trentaine dans le Tarn.
De même, aux Baléares, à Minorque, il existe
des taulas (stèles, du latin stipula,
tige), à deux pieds, dont le 2e
pied symbolise, non pas le blé mort (ici toujours représenté par la dalle
horizontale), mais une deuxième pousse d’orge
inclinée parce que croulant sous le poids des grains , car, comme le disait le Christ, si le grain ne
meurt d’abord, il ne donne pas plusieurs fruit,
mais s’il meurt, il donne plusieurs
fruits. P Le nom de la taula Talati
de Dalt à Minorque évoque la balance à deux plateaux destinée à
favoriser magiquement la croissance de deux pousses d’orge : talati
est l’altération du nom latin de la
balance à deux plateaux, dont l’un
plus bas comme le 2e pied du menhir, trutina (grec trutanè) (cf. la taulaTrencada de trunt-ada, autre altération de trutina+ --ada, suffixe ibère de ressemblance )tandis que dalt
provient de dua (ge)l(sta) . On a un 2e pied qui est penché sous le poids d’un grain énorme
figuré par une grosse pierre ronde.
Ainsi, dans le Tarn, à
Lacabarède, Les deux sœurs représentent pareillement le jumelage d’un second menhir éloigné de
quelque trois mètres et censé favoriser
magiquement la germination de deux pousses d’orge ;
L’évolution de
ces mégalithes.
A l’âge postérieur
du fer, ces menhirs furent gravés, souvent d’attributs guerriers comme
une épée. Ils devinrent ainsi ce qu’on appelle au sens propre des statues-menhirs, c’est- dire des menhirs
transformés en statues d’hommes . Mais on donne souvent indûment le nom de
statues-menhirs à de simples menhirs à l’extrémité supérieure circulaire prise
pour une tête humaine fruste.
Faute d’être reconnus et
comme deux hommes pouvaient le soulever, ce type de menhir a souvent été
utilisé comme élément de clôture
,ou comme chambranle , ou même , comme
à Libouville (Châtillon-en-Dunois,
Eure-et-Loir) comme seuil et porte souvent la marque des verrous qui y furent
anciennement installés .
Plus tard, retournant à sa
fonction originelle de rame indiquant le souvenir d’un mort, ce type de menhir
à l’extrémité arrondie a servi de modèle
à certaines de nos pierres tombales, celles qui
dressent verticalement leur
demi-cercle à la tête de la tombe.
Un peu
de mythologie pour expliquer l’identité de la Grand-Jument blanche qui est liée aux menhirs.
Selon la tradition, Arès en grec Mars en latin , poursuivit Dèmètèr en grec, Cérès en latin ,
de ses importunités .Le temple maltais est dédié à Tarksos, c’est-à -dire à
Cérès, de kses, racine de croître, latin cres+ suffixe
inchoatif co , sanskrit uksati,
grec auxô ou awexô avec s désidératif,
t+ r voyelle+ ksos en tokharien à
Malte) . Cérès se métamorphosa en jument
pour lui échapper, mais Mars se
transforma de son côté en cheval de labour
et il naquit de cette union deux
enfants à l’aspect respectivement de pouliche et de poulain
: une fille dont il était
interdit de prononcer le nom véritable (peut-être Epona, la pouliche ) et qu’on appelait seulement la Jeune Fille, la Dame ou la Maîtresse,
savoir la femme du dieu des morts Orcus, Perséphone (le nom, de Pherkus
-éponè, signifie la jument , -epona,
cf latin Epona ou equina, -du dieu
des morts Orcus ou Phorkus), et un cheval nommé Aréion qui tire son nom de
son père Arès.
Toutefois, l’engloutissement du sanctuaire de la Jument, Gebelg-
ol Bahar, au large de l’île de Malte(Gebelg
est à rapprocher du grec kobalos,
jument, et du latin cavallus), ayant
été interprété comme la
manifestation du mécontentement
de Poseidon, le dieu de la mer et des mouvements telluriques, vint
modifier ces croyances : on retira à Arès la paternité d’Aréion et de
Perséphone pour en faire honneur à
Poseidon, dans l’espoir de l’apaiser, en
interdisant de surcroît de prononcer le nom de Perséphone. Cet engloutissement témoigne de la montée des eaux et du recul de
la côte lors du dernier maximum
glaciaire, à la fin du pleistocène, vers -8500. Il est contemporain de la
submersion de l’île de Pantelleria Vecchia, à 60 kilomètres au
large de la Sicile, où, par 60 mètres de fond, on a trouvé un menhir de 12
mètres de haut, l’un des pus anciens
qu’on ait pu dater, 9350, à 200 années près, av. J.-C.
Les noms de menhirs.
A) Frescaty à Lacaune désignant l’épi sans sa balle, frit, ainsi
que, dans le Tarn toujours, le nom de Saint (au masculin)-Affrique –les-
Montagnes.
Grâce à l’auteur latin d’un Traité
d’agriculture, Res rusticae (I, 48,3). Varron au Ier siècle avant J.- C, nous avons conservé le nom,
indéclinable, de la pointe de l’épi, frit.
La Pierre Frite, avec ou
sans le suffixe –ske marquant la naissance,
était la pierre en forme d’
épi naissant (suffixe) , et elle a donné en Eure-et-Loir le nom de la Pierre –Xi--Frite ( du latin axis, pieu , et de l’ibère frit ,
soit la pierre- pieu en forme d’épi),
nom de menhir à l’origine, qui a passé au dolmen du Boulay- Thierry près de
Nogent-le-Roi , ainsi que Saint -Jean- Pierre- Fixte (métathèse
de fit-ske
, fikste) près de Nogent-le-Rotrou, ou bien la Pierre
Fiche, de fit + suffixe -ske à
Alluyes ; ailleurs , on a la Pierre
-Fixte, la Pierre Fite, Peyrefitte.
On trouve aussi ce nom en Alsace dans le nom du
menhir de Breitstein, de frit -stone, la pierre -épi, ou en
Moselle, à Marty, dans
le nom de Frescaty, de frist-sk, -ask étant un suffixe de
commencement, -aty provenant du suffixe basque de ressemblance –ada,
–eida ou –eita, soit la pierre qui ressemble à une pointe d’épi. Nous avons
le même nom à Toulouse, à l’hôtel
Assézat (Musée Saint-Raymond) avec le
menhir de Frescaty qui y a été déplacé
depuis Lacaune. Songeons aussi au nom de
l’Afrique (le latin Africa désigne la seule Tunisie actuelle, terre riche
précisément en mégalithes), de fritsk-a,
avec coup de glotte initial rendu par un a.
Le nom est au masculin à Saint-
Affrique près de Millau, ou à Saint-Affrique -du- Causse à
Gabriac dans l’Aveyron (de avar +on, nom qui rappelle l’origine ibère ou avare,
c’est le même mot), et, dans le Tarn, à Saint-Affrique –les- Montagnes.
Pour la Corse, il n’est que d’invoquer le site préhistorique de Filitosa (de frit-osa, lieu riche en
menhirs, qui donne aussi Frileuse , de frit-osa,en Eure-et-Loir, dans la commune de Péronville ou dans celle d’Orgères-en-Beauce) ; pour la Sardaigne, Filigosa , de f°ri(ts)k
-osa ; pour la Corse encore, la Petra Frisgada (de frit- sk--ada), la pierre
qui ressemble à une pointe d’ épi, dans la commune de Cambia ; pour les
Pays-Bas, le toponyme de Frisia (de frit-sk-ia),ou Frise .Dans l’Antiquité, le
nom de la Phrygie, de frit-skya en
a aussi gardé le souvenir.
Les noms des anciens menhirs en marteau transférés à
des menhirs modernes, sans « marteau » au sommet .
Les noms de nombreuses Pierres
levées (Peyre-Levade à Valderiès,
Peyrelevade à Vaour ,noms
transférés de deux menhir à deux dolmens,et les menhirs Pierre Lebade à Mont- de-
Sainte- Carissime ,, Peire
Lebade à Vieux dans le Tarn ) ne semblent pas être ce
que l’on croit et ne viennent pas du verbe latin levare signifiant soulager,lever dans les airs, mais viennent du grec labè, manche de marteau +
suffixe de ressemblance -eida,-eda, la
pierre qui ressemble à un manche de marteau ( cf. grec labis, génitif labidos )
donnant labeda, puis lebada.
Les Pierres Plantées ou Peyre plantade.
Le nom du fléau de la balance a servi de métaphore pour désigner le linteau horizontal surmontant jadis certains menhirs, comme à Göbekli ou à Minorque savoir phalanx, génitif phalagg(t)os en grec. De là en Corse Palaggio, pour désigner un ensemble de menhirs, et paladini, de palagwin-, pour désigner les menhirs eux-mêmes, ou bien à Alzon, dans le Gard, le nom du menhir Peyre Plantade, ou la statue-menhir de la Pierre Plantée à Lacaune qui remonte à p (ha)lang-ada, la pierre qui ressemble (suffixe ibère –ada de ressemblance) à un fléau de balance .
Le nom du fléau de la balance a servi de métaphore pour désigner le linteau horizontal surmontant jadis certains menhirs, comme à Göbekli ou à Minorque savoir phalanx, génitif phalagg(t)os en grec. De là en Corse Palaggio, pour désigner un ensemble de menhirs, et paladini, de palagwin-, pour désigner les menhirs eux-mêmes, ou bien à Alzon, dans le Gard, le nom du menhir Peyre Plantade, ou la statue-menhir de la Pierre Plantée à Lacaune qui remonte à p (ha)lang-ada, la pierre qui ressemble (suffixe ibère –ada de ressemblance) à un fléau de balance .
Les Pierres Planktes de l’Odyssée
(XII, 59—67), Petrai planktai en
grec, -un singulier ibère en –ai pris pour un duel , - permettent au passage de confirmer la localisation de ce passage de l’Odyssée, puisqu’on a retrouvé
sous 60 mètres d‘eau le menhir en cause,- de 12 mètres de hauteur, - au large
de la Sicile , lieu appelé Pantellaria
Vecchia aujourd’hui (.de planktai
herria , le basque herria signifiant pays), soit l’ancien
pays de la pierre qui ressemble à un fléau de balance. Cela amène à
penser que les souvenirs rapportés à Homère dataient d’un temps où l’élévation du niveau de la mer avait laissé dépasser le
menhir, qui était encore debout .Lorsqu’il
disparut de la surface, son nom, par incompréhension, fut réinterprété en pierre errante. Et cela
nous permet de dater le plus ancien menhir conservé.
Les Pierres
Plantées sont devenues chez nous les
Pierres Blanches, par exemple à
Pléneuf dans les Côtes-du-Nord, ou à Pietrabianchata à Antisanti en Corse,
alors qu’il n’y a pas la moindre pierre de couleur blanche en ce lieu. C’est un
ancien Petraplangada, la pierre qui ressemble à un fléau de
balance.
Autres noms de menhirs dérivés de la balance, les palets.
La balance à deux plateaux,
dont l’un est souvent plus bas que l’autre, se dit plastika en grec, lanx en latin, et le mot
balance vient de palancia, qui aurait donné en latin populaire bilancia, compris comme à deux
(bi) plateaux (lanx) .Mais plastika vient de plastigka, de phalantk-s, génitif phalangos,
comme lanx vient, par apocope, de (pha)lanx . Pour ce qui nous
concerne ici, le mot palet , qui ne
peut désigner la pierre plate et ronde qu’on jette le plus près du but, vient
de p°la(s)t(ika), qui donne pelat, puis par métathèse vocalique palet. Citons le Palet du Diable , à Alban, dans le Tarn. Le nom a aussi été transféré à un dolmen,
celui de Palet de Notre Dame dans la
même commune. Inversement, Peyre-Pause
(altération pour Peyre-Pèse, pierre suspendue, du latin pensa, de pendo), qui était à
l’origine un nom de dolmen, désigne aujourd’hui
un menhir à Saint-Amans-Soult dans le Tarn.
Citons
encore les Palets de Gargantua, si
nombreux sans le Centre, qui désignent des mégalithes à deux pieds, dont l’un
incliné sur l’autre .
Un nom de
menhir d’origine indo-européenne, de spica, l’épi.
Le
nom indo-européen de l’épi, spica en
latin, donne le nom du menhir Picarel à Labastide-Leroux , de spica, l’épi , + suffixe ibère de
ressemblance –ada donnant –ara + suffixe diminutif ;ou bien
le nom du menhir de Carelle, de (pi)carelle, dans la commune de Bout du Pont de Larn, ou encore
le nom christianisé du menhir de Sainte-Car-issime dans la commune de Vieux , aussi appelé Peire Lebade .
Spica donne
en Eure-et-Loir , soit la Pierre –By[c]
(entre Charray et Moisy), soit la Pierre Pique, réinterprétée dans ce dernier cas comme la Pierre Lance. Spicada, la pierre qui ressemble (suffixe –ada) à un épi, a donné phonétiquement la Pierre
Piquée, visible derrière une grille à Montjouvin (Illiers). Mais le mot épi était paronyme en ancien français du
mot épieu ou pieu, qui vient du francique speut,
ce dernier ayant donné le nom d’une céréale, l’épeautre, de spelta. . Le diminutif espiet, épillet, épi naissant, s’est confondu avec espiet, petit épieu, orthographié en Eure-et-Loir Epiais ou Epieds
–en -Beauce et signifiant
pareillement à l’origine la Pierre- épi naissant.
Le souvenir de la Jument sacrée.
Le nom du menhir de
Malvielle vient de mar,
jument, et de viel
blanche, à Murat-sur-Vèbre
, près du moulin de Louat.
Le nom du menhir de Pailhemalbiau vient :
-pour pailhe, de palet, qui vient de p°la(s)ti(ka), plati, balance,
qui donne peilat, puis , par
métathèse vocalique, paile(t ;
-mal vient
de mar, la jument,
-et biau, de bel, vel, blanc.
Le nom de Tell –Bas à Castelnau Brassac, vient de stèla , la stèle, basi (titre
d’honneur), sous-entendu mari, ,la Jument sacrée en basque ) , donc la stèle de la Jument sacrée.
Les menhirs du
Rieuvel à Moulin –Mage (2 statues-menhirs).
Rieu est l’équivalent
dialectal de l’ancien français liois, d’origine
gauloise , cf. grec lith-os, donnant liais en français moderne, qui
est le nom d’une pierre blanche et dure différente du granit (cf. la
statue-menhir de Granisse à Lacaune) , une sorte de calcaire se coupant avec
une scie sans dents. Vel , de bel, est l’altération par métathèse du
latin alba, blanche, sous l’influence
du francique blank. Comme vel qui implique une couleur blanche ferait pléonasme par rapport à rieu, il faut supposer que manque
un mot signifiant jument comme mari, et qu’on avait Rieu-velmari, la pierre calcaire de la jument blanche. Ce nom est à
rapprocher du menhir du Vacant (altération,
peut-être de gascon, basque) de Rieu-vel(mari) à Mage.
Poumérou, de pou,
pierre, cf . le nom de
commune Penne et l’espagnol peña , roche, en breton ven (lichaven, peulven) et men (menhir), à Murat-sur-Vèbre.
Le nom du menhir du
Plos, de plew-is (–to), grec pleistos, très nombreux,- is- étant un morphème de comparatif, latin plenus, plein, à Murat-sur-Vèbre. c’est la pierre de multiplication.
Le nom du menhir de
Plo del May, dans la commune d’Ecoussens,
celui du Plo de la Mate dans
la commune de Barre, celui du dolmen du Plo
de Laganthe, dans la commune de Labastide-Rouairoux, qui était à l’origine
un nom de menhir, viennent de
pwelhw, sans morphème de comparatif, à
rapprocher du grec pleos, de plewos, plein,et du latin plenus : c’est la pierre de multiplication. Le radical ple-, signifiant multiplication magique, se retrouve dans le
breton peul-ven, menhir, littéralement pierre (ven) favorisant la multiplication (métathèse religieuse de plew en peul).
Le nom du menhir du Tribi ,
à Nages, vient de Gorgobina
,qui est le nom de la Jument divine , de gorgo, grand, et de bina, jument , du
latin equina,qui donne epina, cf. le nom de commune de
Curvalle, de Corbilo , Gorvala,
gor(go)bana .
Le nom du menhir de Cantoul dans la commune de
Barre,
de cant, grain d’orge + ouble, de alba ( donnant vel, de bel, blanc , sous-entendu la Jument ), soit le menhir de
l’orge de la jument blanche est à rapprocher du nom du menhir de Candoubre , de cant , orge, et de ouble , métathèse de ulbe,du latin albus , blanc, dans la commune de
Murat-sur-Vèbre, et de celui du dolmen
de Peyroulie nord , originellement
nom de menhir transféré à un dolmen et signifiant la pierre [peyre] blanche [oulie, de
oulbie , de albus ](cf., dans la commune
de Lacaune, le menhir de Laucate, grec leucatè,
blanche,sous-entendu mari, la pierre
pour l’orge de la jument blanche, cf. le menhir du Laouzeto,pour laucato(s), leucèto, commune de Nages).
- Bibliographie : Jean Lautier (Fédération Tarnaise de Spéléo Archéologie), Les
Mégalithes du département du Tarn, Ferrières, Frèrerie de Ferrières,
1981.
- mon blog , compte
Google :coldcasefrance@gmail.com
/coldcase28.blogspot .fr /
concernant Gargantua,
les dolmens, les menhirs, les
polissoirs.
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