jeudi 2 août 2018

LES ALIGNEMENTS DE CARNAC ET LEUR SIGNIFICATION ENFIN DÉVOILÉE


LES ALIGNEMENTS DE CARNAC ET LEUR SIGNIFICATION ENFIN DÉVOILÉE
A  quoi, d’abord, répondent  les menhirs en général? La fonction première du menhir : c’est d’être un catalyseur magique de la percée végétative.
James George Frazer, dans Le Rameau d’or,  Balder le Magnifique, Ed. Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 1984, 4 vol., vol .4,   p. 98, donne cet exemple : « Dans plusieurs parties de la Bavière, on pensait que la hauteur des tiges de  lin dépendrait de celle des sauts des jeunes gens. » A Vanuatu, sur l’île Pentecôte, le spectaculaire saut du gaul , mot qui signifie plongeoir,  qui est toujours pratiqué malgré les accidents mortels et qui consiste  à sauter du point le plus haut, est censé faire pousser d’autant plus profondément les tubercules des ignames  que le saut aura été accompli du plongeoir le plus haut. En Nouvelle-Calédonie existaient aussi  de précieuse pierres à ignames et pierres à taros, sur lesquelles les sorciers canaques faisaient encore, il n’y a pas si longtemps, leurs  conjurations secrètes pour les prémunir contre les  maladies et pour les faire pousser au mieux. Ces pierres à ignames ou à taros étaient les équivalents en miniature de ces  pierres  pour le  sésame, le millet, le sarrasin,    le seigle ou le blé qu’étaient  les  menhirs de Bretagne, nom qui vient de Iberi-tania, le pays des Ibères, créateurs des menhirs en liaison avec l’invention de l’agriculture ( les Ibères comprenant la tribu des Boïens).  Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, à Arama,   il existe même une quarantaine de petits menhirs dépassant du sol de 60 cm environ : comme les plongeoirs de l’île Pentecôte,  ils sont censés favoriser magiquement la croissance  des cocotiers.  
  On retrouve en France des  restes analogues  de cette  superstition.  Nos épis de faîtage au nom révélateur reposaient sur la même croyance que, grâce à ces talismans placés en hauteur,    les récoltes croîtraient aussi haut que  ces ornements. L’érection d’un menhir avait ainsi  pour but de mimer analogiquement la pousse  du sésame ou de quelque  autre céréale,  de la stimuler et de la favoriser par magie imitative. Frazer, op. cit, vol.  III, Esprits des blés et des bois, p. 26,  écrit du « Dionysos de l’arbre » que « son image n’était souvent qu’un poteau planté en terre, sans bras  », imitant très grossièrement  l’arbre fruitier , ici le cep de vigne, qu’il s’agissait de faire pousser par sympathie. 
Le nom des menhirs est souvent d’ailleurs révélateur de cette  destination agraire. Ainsi, grâce à  l’auteur latin  d’un Traité d’agriculture, Res rusticae (I, 48,3,    Varron , au Ier siècle avant  J.- C, nous avons conservé le nom, indéclinable, de la pointe de l’épi sans sa balle, qui est  frit. La Pierre Frite, ou Fitte avec ou sans  le suffixe –ske  marquant le commencement, était  la pierre en forme d’épi naissant.
L’agriculture préhistorique des  pierres fertilisantes  ou la technique préhistorique des cultures sur pierres.  
Jared Diamond, dans Effondrement ou Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, Paris, 2005, p.  132, décrit de surprenantes méthodes préhistoriques d’agriculture, qui ont sans doute été pratiquées en Bretagne comme ailleurs en Europe à l’âge de la pierre polie : « les zones d’agriculture extensive étaient partiellement recouvertes de pierres placées en surface à proximité les unes des autres afin que les cultures puissent pousser entre les pierres ; d’autres vastes zones furent modifiées par ce qu’on appelle des « mulchs lithiques », c’est-à-dire que l’on ajoutait au sol , sur une profondeur d’environ trente centimètres,  des pierres qui étaient, soit prélevées sur des affleurements rocheux environnants , soit obtenues en creusant jusqu’au substratum rocheux pour briser les roches qui le composaient. ».[On appelle mulch en anglais un paillis, une couche protectrice faite d’éteules  et de déchets de moisson laissés à la surface du sol pour le protéger avant et pendant la mise en culture.]
 «  Dans les fermes du nord-est des Etats-Unis, […] les agriculteurs se donnaient beaucoup de mal pour évacuer les pierres de leurs champs et ils auraient été horrifiés à l’idée d’y apporter délibérément des pierres .On retrouve […] l’agriculture de mulchs lithiques dans de nombreuses parties du globe, comme dans le désert du Néguev en Israël, dans les régions sèches du Pérou, de la Chine, de l’Italie antique et en Nouvelle-Zélande maorie. Les pierres rendent le sol humide en le recouvrant, réduisent l’évaporation d’eau due au soleil et au vent et empêchent la formation à la surface du sol d’une croûte dure qui favorise  le ruissellement des eaux de pluie [en  ne laissant pas l’eau de pluie pénétrer en profondeur]. Les pierres réduisent les fluctuations diurnes dans la température du sol en absorbant la chaleur du soleil au cours de la journée et en l’évacuant pendant la nuit ; elles protègent  le sol contre l’érosion car les gouttes de pluie viennent s’écraser à leur surface ; des pierres sombres sur un sol plus clair réchauffent le sol en absorbant une plus grande quantité de chaleur solaire ; et elles peuvent également servir de pilules fertilisantes à diffusion lente […],  car elles contiennent des minéraux indispensables qui pénètrent progressivement dans le sol ».Des chercheurs américains comme Christopher Sevenson ont expérimenté ce système agricole dans le sud-ouest américain et prouvé que la quantité d’humidité était ainsi doublée et  que les températures maximales des sols au cours de la journée étaient abaissées,  tandis que les températures minimales durant  la nuit étaient augmentées ; le rendement  était de quatre à cinquante fois supérieur selon les espèces.
Du nouveau sur l’évolution des menhirs grâce aux fouilles de Klaul Schmidt à Göbekli en Turquie et à son livre.
L’Allemand Klaus Schmidt  a exécuté les fouilles de Göbek-li de 1995  à sa mort en 2014 et a fourni  le récit de ses recherches dans Le premier temple, CNRS Editions, Paris, 2015, 420 pages et illustrations. Selon lui, c’est le plus ancien temple de l’humanité, et il daterait d’environ -10000 ans av.  J. C.  ; pour nous, c’est l’apparition de curieux menhirs en T ou en marteau qui portent à leur sommet une dalle horizontale d’un seul élément. . D’autre part, grâce à l’ADN végétal, on a pu  remonter à l’origine des céréales d’Europe,et à leur domestication  il y a  quelque 12000 ans : il poussait à l’état sauvage  une sorte d’engrain (mot venant de un grain,  tandis que l’escourgeon  a deux grains et l’orge quatre) , qui est ,  encore aujourd’hui , présent à l’état sauvage dans la province de Sanliurfa , là où se trouve le sanctuaire de Göbekli Tepe (tepe, de tepe,en tokharien étant l’équivalent du  latin templum ,de teplom, avec infixe nasal, de l’irlandais tamnahim , du grec tetmèka,  parfait de temnô,  délimiter,  temenos ) et signifiant sanctuaire. Or, l’ADN  nous révèle  que cette plante sauvage, la sorte d’engrain   qu’on y trouve, est l’ancêtre de 68 céréales contemporaines, dont le sésame préhistorique de Carnac ! J’ajouterai volontiers : comme les menhirs en marteau du lieu sont les ancêtres des menhirs de Minorque aux Baléares, où on les appelle taula , et de Carnac.
 Il est séduisant, en effet, de rapprocher ces menhirs en  marteau de Göbelki en  Turquie  des menhirs appelés taulas  à Minorque  qui portent eux aussi une dalle à leur sommet, même si celle-ci ne forme pas avec le fût du menhir un seul élément comme à Gôbekli. «  Identité de style », reconnaît l’Internet.  Mais « c’est un peu court, jeune homme . »
Le mot taula   ne vient pas de tabula, la table, même si les partisans de cette hypothèse invoquent le nom catalan de ces menhirs, mesa, qui, en espagnol,  signifie certes la table, mais qui, ici, vient du latin messis, avec changement de terminaison comme dans le français moisson, savoir messa, moisson, récolte, ce qui nous ramène à l’origine agraire des menhirs et à leur vertu magique fécondante. En réalité, taula vient d’un mot  parent du grec stelea, de stelewa,  stolea, latin stolo, drageon, rejet, cf .  (s)t(ip)ula , tige, donnant stèla,stèle) et désigne justement à l’origine  le manche d’un marteau , donc renvoie bien à l’origine des menhirs.
 L’historien grec du VIe siècle Hérodote (IV, 94),   nous a conservé  le nom de la déesse Gebeleïdzis (où l’on reconnaît Göbekli avec un suffixe de féminin –dzis.   C’est une déesse dont on a la variante thrace Zamolxis, avec prolepse du z : de gembolg(oï)- dzis  
Göbekli en Turquie et  Gebelg-ol  sur un ’îlot englouti près de Malte signifient le sanctuaire de la Jument divine, savoir un avatar de Cérès, et göbelkl est parent du grec kobalos, en latin cavallus, de kabalkos, qui nous a donné le français cheval. Or, phénomène de conservation très remarquable, c’est le même nom que nous retrouvons dans le nom d’un menhir en marteau de Minorque aux Baléares : Cavalleria, de Cavalk [pour le k, cf.  le piémontais cavalcada, cavalcade] +morphème de féminin i + ibéro-basque herria, pays, soit le pays de la déesse  Cérès. La jument  ou plutôt la déesse Cérès , en grec Perséphone , en latin  Proserpina , est associée aux céréales et aux menhirs, si bien qu’ on retrouve ce radical désignant  la Jument, gabar-, dans des noms de lieux préhistoriques riches en mégalithes  comme Gavarni ou  l’îlot Gavrinis en Bretagne. 
Selon la tradition,  Mars, en grec  Arès, poursuivit de ses importunités Cérès (le temple de Malte est dédié à Tarksos, déesse dont le nom est identique à celui  Cérès, qui vient de kses,  de la racine de croître, cres+ suffixe inchoatif co en latin, cresco  cf .  sanskrit uksati, grec auxô ou awexô avec s désidératif, t r voyelle ksos , Tarxos en tokharien à Malte ou Dèmèter (  la mère , -mètèr, -de la Jument Perséphone, -daa de dgaya, jument , y étant un suffixe féminisant.  Celle-ci s’était  métamorphosée en jument pour lui échapper,  mais Mars se transforma de son côté en cheval de labour   et il  naquit de leur union deux enfants à l’aspect  de pouliche  et  de poulain,   en particulier  une fille  dont il était interdit de prononcer  le nom  véritable (parce qu’il rappelait son père premier comme celui de son frère Areion) et qu’on appelait seulement la jeune fille, la Dame ou la Maîtresse, savoir la femme du dieu des morts Orcus,  Perséphone (le nom,  de Pherkus -éponè, signifie la jument d’Orcus ou Phorkus),  Toutefois,  l’engloutissement du sanctuaire  de la Jument, Gebelg-: ol Bahar, à deux  kilomètres de la côte de Malte,près de l’île Gozo , ayant été interprété comme la  manifestation  de la colère  de Poseidon, le dieu des mouvements sismiques et des chevaux , vint modifier ces croyances : on retira à Arès la paternité de Perséphone  pour en faire honneur à Poseidon, dans l’espoir de l’apaiser (voir sur ce sujet , pour plus de détails, mon blog sur les mégalithes corses) .  
Le grand secret des menhirs, ou  la problématique fondamentale de la représentation du blé ancien et du blé nouveau dans les  menhirs  et ses diverses solutions.
Voltaire a raillé ce qu’il appelait l’ignorance botanique du Christ lorsque celui-ci déclare dans Jean  12, 24: « si le grain  de blé qui est  tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Pourtant,  le Christ se faisait là l’écho d’une croyance populaire universelle à l’époque: le grain ne pouvait germer que s’il mourait d’abord !
Il faut donc que la mort du grain, condition  préalable de tout,  soit symbolisée, d’une façon ou d’une autre, dans le menhir qui représente la germination du grain.
 Frazer (op. cit, vol.  III, Esprits des blés et des bois,  p. 143) a distingué deux sortes de blé : « Isis et son compagnon Osiris [sont] deux personnifications du blé …. Isis serait l’ancien esprit du blé [ce que j’appelle la mort du blé préalable à sa germination],  Osiris serait le nouveau [le blé à germer]. » Par ancien esprit du blé, Frazer,  entend qu’il est immanent au blé, tandis que, pour l’esprit nouveau, il est extérieur au blé, même s’il lui est encore  lié. Les Grecs identifiaient Isis à Dèmèter et Osiris à Perséphone et les Romains à Cérès et Osiris à Proserpine. Frazer, dans op. cit. , vol .2,  Atys et Osiris,  p. 471, cite Diodore de Sicile (I, 14, I) qui, résumant les travaux aujourd’hui perdus de l’historien égyptien Manéthon, attribue à Isis la découverte du blé et de l’orge. « On portait en procession à ses fêtes des tiges de ces céréales pour commémorer le don qu’elle avait fait aux hommes. Les Egyptiens, quand ils coupaient les premières tiges, les posaient sur le sol et se frappaient la poitrine en se lamentant et en invoquant Isis. On a déjà expliqué cet usage, continue Frazer, comme une lamentation en l’honneur de l’esprit [ancien] du blé, tombé sous la faucille. »
Les solutions :
On connaît la solution de Gobekli ou de Minorque aux Baléares: placer sur le fût du menhir une dalle symbolisant le blé mort, en attente de sa  germination . Mais à Carnac la mort du sésame pendant une jachère d’un an (le nombre de  10 rangées de l’alignement de  Kermario  indique dix mois lunaires, soit un an) est représentée par les 103 menhirs de chacune des 10 rangées de Kermario, soit 1030 .   
Etymologie de Carnac, toponyme qui signifie les alignements.  
Le nom est apparenté au grec phalang-s qui, ici, signifie ligne droite, alignement. De phalang-, on passe à palang, paran°g, n voyelle donnant na,  parnag, le p initial s’assimilant au g final et s’assourdissant comme ce g en k, d’où karnac. C’est vraisemblablement le thème nu, marque du collectif, soit, un nombre supérieur à deux. 
Les alignements de menhirs sont d’ordinaire la représentation dans l’espace   de la parcelle cultivée avec ses sillons en lignes droites parallèles .Les créateurs ibères de ces alignements de 3000 menhirs entendaient confier ainsi à la protection de la magie des menhirs les cultures de céréales qui sont la propriété de chacun des deux  groupes qui composent la société habitant Carnac ; le3e alignement concernant la réserve pour la jachère. .
 Il y a, en effet, deux  alignements séparés, appartenant  chacun jadis à une tribu : celui du Ménec et   celui de Kerlescan,  celui de Kermario devant être mis à part.
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 Il nous faut imaginer deux sillons avec de nombreux menhirs de taille à peu près égale représentant chacun un  plant de sésame, chaque sillon appartenant à un groupe tribal (un seul sillon par groupe).  A cette époque, on trouve des  sillons uniques,  longs parfois d’un kilomètre comme à Malte, recouverts de marne blanche pour les fumer. Ces sillons uniques  de l’âge de pierre nous étonnent ; on les appelle, faute de les comprendre, des géoglyphes, comme les lignes Nazca en Amérique du Sud.  
Pour une meilleure fécondité magique des semences, les créateurs ibères des menhirs ont conçu par la suite  l’idée de dresser  un menhir de petite taille, à côté d’un menhir de la taille souhaitée du sésame venu à maturité. Telle est l’explication ce qui nous paraît, au premier regard du moins, une anomalie.  A  Carnac, à côté d’un  menhir de Kerlescan , nom qui signifie la demeure (ker),  l’endroit où résident , basque (lescan, de (eu)skal(du)na donnant par métathèse l°skan , c’est-à-dire ibéro-basque), qui est le menhir le moins élevé, haut  de 0,60 ou 0,70 cm, taille traduisant une pousse bien  jeune encore,  se trouve un menhir de 3 mètres , ce dernier servant  de repère et de modèle  pour la taille finale que doivent atteindre les céréales. Ce menhir « aberrant » de Kerlescan, -comme le dolmen de Gavrinis, - et représentant le sésame le plus haut, présente de curieuses  ondulations gravées qui, même si elles ont pu être  prises pour celles d’un serpent, reproduisent  en réalité les ondulations de la moisson arrivée à maturité.   L’alignement de Kerlescan compte 555 menhirs partant de la rivière Crach  et disposés  des moins élevés aux plus hauts.
  Le nom de l’alignement de  Ménec vient de mon –ek,  apparenté au grec sèsa (graines de) -mon, sésame, avec un suffixe de collectif en –ek,  et au latin milium, mil, millet, et signifie le lieu dédié au sésame. Il faut rapprocher son nom de  ceux des menhirs de Mané(k) Rutual ou de Mané(k) Lud , où Mané  est apparenté à men-ek, qui portent  quatre rangées de bâtons coudés  dans  lesquels on a vu à juste titre des épis   de sésame (ce ne sont pas, comme on l’a écrit  parfois, des crosses d’évêque !).Les 4 rangées symbolisent peut-être les quatre années de 10 mois lunaire de jachère, c’est-à-dire du sillon unique travaillé, sans mauvaises herbes ni racines, mais non semé, plutôt que d’assolement au sens moderne. . Ils sont accompagnés d’une tête de jument, la déesse Gorgobina, de gorgo, grande, et d’epina , jument, de equa + suffixe de féminin  -ona évoluant en –ina,  cf. la déesse gauloise   Epona,  c’est- à- dire de la déesse Cérès, déesse des moissons. L’alignement de Menek compte 1100 menhirs, représentant autant de pousses de céréales souhaitées, rangés par ordre de taille croissante pour  représenter  les différents stades de  croissance de la céréale, depuis 60 cm de hauteur vers le littoral  jusqu’à 4 mètres pour le plus grand menhir. .
  Le nom de l’alignement de Kermario  signifie la demeure (ker) de Mario(na), qui en celtique désigne la jument , mara en gaulois, avec son suffixe de féminin
 –yon-, la grande Jument blanche (la couleur blanche vient peut-être d’une incompréhension de gorgo, géante, et de sa confusion avec un mot apparenté au grec argos, de agros, cf . arguros, d’argent, sanskrit rjrah, , blanc) ;Mario est un avatar de la déesse que les Boïens selon César appellent Gorgobina, c’est-à-dire  Cérès.
Il compte 1030  menhirs alignés sur dix rangées,  de 103 menhirs chacune,  des plus courts sur les collines aux plus hauts. Gorgobina est la gardienne du blé dit mort, en réserve virtuelle, de la jachère, ce qui esttrès important.
On peut imaginer que les créateurs des menhirs ont eu l’idée de représenter la croissance des céréales au fil du temps  par une succession de menhirs de plus en plus grands, atteignant enfin la taille qu’ils espéraient. Chaque tribu était propriétaire et réalisatrice de son unique sillon de menhirs tous de même taille, mais aussi  d’un seul menhir d’une taille donnée, sur une échelle de  dimensions de plus en plus grandes, donc d’autant de menhirs chacune que de tailles de céréales reproduites  dans la pierre, soit une centaine. Cette organisation a pu être complétée, au cours du temps, par un assolement ou, pour utiliser un mot d’origine gauloise, une jachère d’une durée d’un an ,  de là les dix rangées de 103 menhirs chacune de l’alignement de Kermario représentant chacune une année de 10 mois lunaires. La mort préalable nécessaire du sésame est ici représentée par les 1030 menhirs.  
Les menhirs portent souvent des noms indiquant les mesures de capacité de grain des récoltes attendues : bussard, bure, muid, setier, mine, bot, boisseau, etc. . Par exemple, le menhir du Boisseau à Vers-lès-Chartres, doit son appellation à une mesure de capacité de grains,  le boisseau, qui  était  un récipient de forme cylindrique destiné à mesurer  les matières sèches (grains et farines). Il équivalait à une quantité  de semences variable selon les régions, 10 litres environ dans la région de Chartres, et donc à l’équivalent d’une surface ensemencée avec cette quantité, et représentait par suite cette  promesse d’un bon rendement  que garantit  le menhir. On peut encore citer le menhir du grand Muid, du latin  modius, sorte de boisseau plus grand,  à Villiers- Saint -Orien, le grand et le petit Bussard (bussard au sens de tonneau,  -deux menhirs disparus à Saint-Denis- les- Ponts), la  Bure, au   sens d’aiguière à col allongé, nom de menhir  transféré à un dolmen de Corancez.
 En Bretagne,  c’est le nombre de menhirs qui représente :
soit la quantité espérée de boisseaux locaux de grains, - ou plutôt de mesures vingt fois plus petites que le boisseau de Chartres comme le bot : 1100 pour Menec (le nombre est peut-être à rectifier avec les menhirs disparus en 1110 ) et la moitié , 555,  pour Kerlescan,
soit , pour Kermario, la quantité de boisseaux de semences  mise de côté pour l’ assolement, c’est-à-dire  l’équivalent d’une surface ensemencée avec cette quantité de 103 boisseaux,  ce qui montrerait  un rendement de 10%.

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