samedi 23 mars 2019

L’ORIGINE ETHIOPIENNE ET EGYPTIENNE DES ARMOIRIES DE FRANCE A LA FLEUR DE LYS


L’ORIGINE ÉTHIOPIENNE ET ÉGYPTIENNE DES ARMOIRIES DE  FRANCE A LA                                                                FLEUR- DE- LYS

Dans l’excellent hebdomadaire auquel je suis abonné, Valeurs actuelles n°4294 du 14 au 20 mars 2019, p.69, sous la signature de Philippe Delorme, L’énigme de la semaine, j’ai lu un intéressant article , La fleur des rois.
Je voudrais expliciter ici  l’origine éthiopienne et égyptienne de ce symbole apparu après 1375, durant  règne de Charles V le Sage, étant rappelé que l’héraldique ne date que du IIIe siècle. Ce sont les Templiers qui ont ramené ce symbole d’orient. Le problème  est que le  lis en  cause ne peut être le végétal que nous appelons  lis  car il ne lui ressemble pas du tout , et que l’évolution phonétique à partir du latin lilium  pose de nombreux problèmes ; d’abord, pourquoi ce s final au
singulier toujours prononcé ? Pourquoi cette orthographe avec un  y, notant souvent deux i ?Lilium devrait donner lilio, puis lilie, comme en franco-anglais water-lilie, qui signifie nénuphar, lis d’eau ?Le grec suka ou  sukon, le béotien tukon, le latin ficus (de dhseikus), désigne le figuier ou une sorte d’euphorbe et le bananier a été nommé le figuier à banana,banana étant un emprunt portugais au soussou de Guinée qui signifie organe sexuel mâle (bounane en mélanésien), puis pomme de paradis au XIIIe siècle par allusion à une version cinghalaise (Ceylan) et mélanésienne de la Genèse.. Notre lys est en réalité un figuier-bananier appelé ensete en égyptien, de nseiks donnant lii(k)s.
1) La fleur de bananier sauvage, symbole de l’initiation et de la circoncision.
C’est à partir d’éléments végétaux que se sont forgés les symboles des l’architecture  méditerranéenne : feuille d’acanthe pour le chapiteau corinthien, graines de fougère (certains invoquent le lotus) à double
enroulement pour le chapiteau ionique. Le bananier sauvage est peut-être originaire d’Afrique centrale et d’Ethiopie, d’où il a diffusé en Haute-Egypte..
La fleur de bananier, avant que le poids de ses pièces ne la fasse se courber et donner la fleur dite de lys qui figure aussi sur les armoiries royales mais en dessous d’une seconde  fleur de lys située au-dessus, est d’abord dressée, comme l’est toujours  la fleur-de-lys supérieure des armoiries,  mais elle le reste très peu de temps, si bien qu’il faut retourner les armoiries pour voir sous l’aspect qui nous est familier  la fleur de bananier sous l’aspect qui est familier à tous ceux qui ont hanté les colonies  ...Voici ce qu’en dit l’Internet :
« La tige souterraine forme alors une inflorescence qui se développe au travers du « faux tronc » creux pour apparaître au centre des feuilles. Au début, l’inflorescence est dressée mais, sous l’effet du poids, elle va rapidement devenir pendante. Les fleurs qui apparaissent à l’extrémité de l’inflorescence (donc en dessous) sont mâles, celles situées plus vers le début de l’axe (donc au-dessus) sont femelles. Ces dernières vont donner naissance aux bananes. Entre les fleurs mâles et les femelles, il peut encore y avoir des fleurs stériles. Sur l’axe de l’inflorescence, les fleurs sont implantées en plusieurs rangées doubles transversales. Chaque rangée double est protégée par une bractée pourpre. Chaque jour, une bractée va s’enrouler et tomber, libérant ainsi les fleurs qui pourront être pollinisées. Les fleurs fécondées donneront naissance aux fruits. Dans la nature, ce sont les chauves-souris qui assurent la pollinisation. Chaque régime peut comporter jusqu’à 200 fruits » , belle marque d’une fécondité extraordinaire !
On comprend comment la fleur de bananier a pu symboliser l’initiation de l’homme fait et pur parce que circoncis et comment le prépuce,  après l’opération,  est ici symbolisé par les deux sortes de « pétales » qui entourent le membre à dextre, à droite et à senestre, à gauche. Il est normal que les Templiers aient été impressionnés en Syrie au XIII e’ siècle  par  cet emblème et l’aient rapporté au roi de Jérusalem, cet héritier du Christ  en qui les Templiers du Temple de Salomon   voyaient l’homme fait et pur par excellence.
2) Le baresman des prêtres du feu en Syrie : de la fleur de grenadier rouge qui servait de lien au faisceau au lis de montagne pourpre dit martagon  et surtout au lis jaune,  en flamand gele lis, iris jaune ou faux acore que « les Francs Saliens auraient rapporté des marais de l’Escaut », écrit P. Delorme, ce « lis » jaune qui ressemble à la fleur de bananier et qui donne aux fleurs –de- lys royales leur couleur d’or.
Le baresman est un  mot persan venant d’une racine signifiant croître en sanskrit comme en vieux-perse ,et ce faisceau magique  est  destiné à favoriser magiquement la croissance des moissons et de la végétation en général. Il se présente sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries. Le prêtre du feu et- de l’eau, Agni , pas plus que les vestales d’Ignis à Rome , ne s’en  séparait jamais. Le barsom des Parsis actuels est la forme phonétique  moderne du baresman. Il est constitué d’herbes  nouées en faisceau au moyen d’un rameau de grenadier, végétales  d’abord, puis d’imitation métallique ; le grenadier est associé à Perséphone, au monde souterrain  et à la mort.  Il était naturel que le baresman comporte  un accessoire de nature à évoquer cette mort préalable, préalable nécessaire à toute germination selon l’esprit des hommes du néolithique. A défaut de tige de grenadier, le prêtre du feu pouvait utiliser une hache de pierre polie, le chermadion homérique (Iliade,XVI, 733-740), puis, plus tard,  à l’âge de bronze, une arme en bronze rituelle coupante :  serpe, stylet ,poignard ou épée, dont la cordelette a remplacé le lien du   baresman .
Sur les armoiries royales, on a encore entre les deux fleurs de bananier un bandeau qui est l’héritier de cette  tige de grenadier qui rappelait la mort avec la fleur inférieure, tandis que la fleur de bananier supérieure rappelle l’avenir, la vie et la fécondité.

3) L’évolution chrétienne a eu lieu ensuite  avec l’allusion à la Trinité  par le nombre de  trois fleurs dans le meuble héraldique royal.


mercredi 13 mars 2019

LES MÉGALITHES ETHIOPIE


                  LES MÉGALITHES ETHIOPIE
A  la suite d’une émission  de Arte concernant certains mégalithes d’Ethiopie, malgré mes 79 ans et ma méconnaissance de cette contrée, j’entreprends de donner mon avis sur cette fascinante Ethiopie et sur ses mégalithes ,  si peu et si légèrement étudiée. J’’avais jusqu’alors lu en tout et pour tout, du grec Héliodore d’Emèse (Ohms aujourd’hui) , le roman Les Ethiopiques (traduction  traditionnelle depuis Amyot, en grec ta Aithiopika,  les histoires d’Ethiopie) ou les Amours de Théogène et de Chariclée, roman qui daterait du 3e  siècle ap. J. C., et dont l’action se situerait au 5e   siècle av. J. C. ,.Je l’ai lu dans la Pléiade, où , à la fin du roman, , se trouve la seule description ancienne (et exacte selon le traducteur P.  Grimal) de l’Ethiopie. 
  C’est au Hadar qu’ont été trouvés les restes fossiles de  l’hominienne bipède Lucy et de tel autre cousin de  Lucy plus ancien de 400000 ans, nommé Kada-mounou, nom qui signifie le "Grand homme" en langue afar (mounou semble apparenté à l’anglais man et kada au grec gennadas, de gedadas, cf. gennaios de gednaios pour gedana- seul masculin singulier, de coeur noble): tel est le nom de baptême qui désigne ce nouvel hominidé bipède, qui mesurait près d’1, 68 mètres et qui vivait il y a 3,6 millions d’années dans la vallée du Rift en Ethiopie. C’« est une nouvelle confirmation qu’Australopithecus Afarensis (Lucy) n’est pas la seule espèce potentiellement ancêtre de l’homme qui vivait dans la région éthiopienne de l’Afar. L’hypothèse ancienne selon laquelle Lucy serait « la mère de l’Humanité » est donc de plus en plus contestée par les paléontologues » -évoquons Toumai (7 millions d’années, découvert au Tchad) .

Quelle langue parlait-il, -s’il parlait ? Etait-ce l’ibère, un e langue proche de l’indo-européen, version somalie ? La Basse-Nubie soudanaise qui s’étend de la deuxième cataracte jusqu'aux environs de Khartoum, appelée Kuch ou Ethiopie, []permit à des  linguistes du XIXe siècle de  créer la notion de langues couchitiques dérivées de l'ancienne langue de Koush et proches de l’indo-européen,  comprenant  le beja,l ‘oromo,le  bilin,  et d’autres langues apparentées parlées au Soudan, en Erythrée et en Ethiopie.
 Le nom du Nil pour les anciens Egyptiens était atur, nom qu’on retrouve en France dans Arrou en Eure-et-Loir ou en Bourgogne (Arroux) pour une rivière ou dans l’Adour et qui signifie la grande rivière ;  atoura a phonétiquement évolué en eior qui aujourd’hui désigne le delta du Nil et qui a été repris par la langue  arabe  pour donner le nom du Nil, Neilos en grec, de n-eiros. Voici ce qu’en dit Internet : Les anciens Égyptiens l'appelaient Atour ou itéru (trans. = jtrw)[3] signifiant la grande rivière, représentée par les hiéroglyphes :
M17
X1
D21
G43
N35A
N36
N21Z1
qui se déformera plus tard en eior[].
Le mot « Nil » ((ar) nīl), vient du grec Νεῖλος (Neilos), qui serait lui-même une transcription déformée du terme égyptien Na-eiore, pluriel de eior désignant le delta[].
En arabe , on écrit النيل (An-Nil).

  Les Touareg (parlant une langue apparentée à l’ibère, version somalie),  considérant le Niger comme le cours d’eau par excellence, le fleuve des fleuves, l’avaient de longue date baptisé egerou nigerou (n étant un morphème de pluriel antéposé ) et igerou  de atura donnant itéru , puis igéru,  une forme phonétiquement  moins évoluée que eior ( le  t intervocalique de atura s’est amuï dans itora et il est devenu dh,  puis g dans igéru  ).De même, on retrouve le nom de l’Aisne, Axona en ibère,qui signifie rivière,  dans Auxomis, Assoum, en Ethiopie septentrionale, p . 777, où les Auxomites apportent en cadeau une girafe au roi d’Ethiopie .
La Basse-Nubie soudanaise s’étendant de la deuxième cataracte jusqu'aux environs de Khartoum, appelée Kuch ou Ethiopie, []permit à des des linguistes du XIXe siècle de  créer la notion de langues couchitiques comprenant  le beja,l ‘oromo,le  bilin,  des langues apparentées parlées au Soudan, en Erythrée et en Ethiopie, liées à l'ancienne langue de Koush.
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De  quelle couleur était sa peau ? D’un blanc café au lait ? Voir mon blog sur les Ligures au teint basané. Ce qui semble vraisemblable en tout cas, c’est que son équipement intestinal ne devait pas lui permettre de digérer le gluten, ce qui correspondait aux céréales à sa disposition : le sorgho et le tess entre autres étaient sans gluten et c’est elles dont les menhirs sont censées favoriser magiquement la récolte .
  Mais, pour ce qui nous intéresse ici, l’Ethiopie est le paradis des mégalithes, étant donné leur nombre, leur diversité (dolmens, menhirs, trilithes, etc.) et leur antiquité, et si j’avais à reprendre mes travaux et mes blogs sur le mégalithisme et son interprétation,  je commencerais par l’Ethiopie.
On devine, pour peu qu’on ait lu de mes blogs proposant  une interprétation nouvelle des menhirs,  que la théorie de Roger Jousseaume , amplement développée dans l’émission,  sur ce qu’il appelle des pierres phalliques  avec à leur sommet un « gland » (sic !) ne m’agrée aucunement, car elle considère en gros qu’il s’agit de pierres phalliques célébrant, et la génération, et comme des cénotaphes, des hommes morts. C’est une théorie qui n’accorde de l’importance qu’à la mort et à l’enterrement, faisant des pierres tombales  des menhirs, ainsi qu’à  reproduction humaine.  Il s’est occupé  d’ailleurs de pierres prétendument  « phalliques » récentes, datant du XVe siècle.
Les deux Ethiopies.
Comme l’a écrit le scoliaste latin Servius ,  Il existe deux Ethiopies ,l’une à l’ouest , l’autre à l’est,  que la proximité de la mer , la présence de mégalithes et les  invasions  noires  ont unifiées au cours des millénaires. Recourons maintenant  à la Genèse, 2, 13, pour étudier notre Ethiopie traditionnelle de l’ouest : « la deuxième rivière s’appelle le Gihon ; c’est le même fleuve qui entoure tout le pays d’Ethiopie », ou (traduction de la Bible de Jérusalem) il contourne tout le pays de Kuch. »  Nous verrons combien est importante cette mention de notre Ethiopie comme  pays de Kuch pour l’interprétation, par la religion de ceux-ci , des gravures des menhirs ,  en particulier du cordon ou kusti au-dessous de l’extrémité arrondie. A date ancienne (- 2000 ?) , l’Odyssée, trad. Bérard , 1, vers 22 sqq ,  nous  confirme cette partition : «  Or, le dieu [Poseidon ] s’en alla chez les Nègres lointains (les Ethiopiens, traduits ainsi par Bérard d’après  l’étymologie populaire de « visages (ôps) brûlés (aith)») , les Nègres répartis au bout du genre humain, dans leur double domaine, les uns vers le couchant, les autres vers l’aurore (à l’est, l’Ethiopie traditionnelle) : devant leur hécatombe de taureaux et d’agneaux, il vivait dans la joie, installé au festin. »
De plus, Héliodore, op. cit. , parle du roi d’Ethiopie Hydaspe comme du roi d’Ethiopie occidentale et orientale.
 A date plus  ancienne (- 2000 ?) , l’Odyssée, trad. Bérard , 1, vers 22 sqq ,  nous le confirme : «  Or, le dieu [Poseidon ] s’en alla chez les Nègres lointains (les Ethiopiens, traduits ainsi par Bérard d’après  l’étymologie populaire de « visages (ôps) brûlés (aith)») , les Nègres répartis au bout du genre humain, dans leur double domaine, les uns vers le couchant, les autres vers l’aurore (à l’est, l’Ethiopie traditionnelle) : devant leur hécatombe de taureaux et d’agneaux, il vivait dans la joie, installé au festin. »
L’Ethiopie de l’ouest.
F. Niel, dans Dolmens et menhirs, Que Sais-je ? p .73, écrit qu’en Afrique occidentale, on rencontre (un groupement remarquable) : celui de Tondidaro au Soudan, qui se situe près de Niafunké, sur le plateau de Tondidaro, et comprend environ 150 pierres levées,  taillées  [prétendument]en forme de phallus. Il en existe un exemplaire au Musée de l’Homme. »
« Un autre groupement, écrit F. Niel, op. cit., p.73,est celui de Tambacounda, au sud du fleuve Sénégal, presque sur la frontière de la Gambie britannique. Ce sont surtout des cromlechs (cercles de pierres) sur un territoire de 250 km de longueur et de 70 de largeur. » « Le seul monument au monde, continue-t-il,  qui pourrait, à la rigueur, être comparé à Stonehenge » est un cromlech double composé de blocs cylindriques, appelé la Tombe du Roi. »Signalons aussi les pierre-lyre de Sénégambie (voir mes blogs pour l’interprétation de ces menhirs).
Le Niger, fleuve de l’Ethiopie de l’Ouest, et le nom des nègres.
Quelle est cette seconde Ethiopie, encore plus mystérieuse pour nous que l’autre ? C’est peut-être le Nigéria actuel, la région du fleuve Niger). Voici ce qu’en dit Jeune Afrique :
« Niger, en latin, signifie « noir ». En découlent, dans toutes les langues européennes, les mots tournant autour de cette couleur, y compris pour évoquer les hommes qualifiés de noirs. Le negro et le nigger (« nègre ») des Américains ont la même étymologie. Certes, les Romains parlent de nigritae pour évoquer les Africains noirs.
Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le nom du fleuve qui coule entre la Guinée et le Nigeria, en passant par le Mali et le Niger, n’a pas la même origine. Les Touareg (pluriel de Targui), le considérant comme le cours d’eau par excellence, l’avaient de longue date baptisé egerou n-igerou, « le fleuve des fleuves » en berbère. Les Arabes reprirent cette expression, la traduisant en nahr al-nahr, ce qui confirme le sens de « fleuve des fleuves » en berbère. La confusion vient du géographe Léon l’Africain qui, dans sa Description de l’Afrique (1526), a confondu le niger latin et le n-igerou berbère. »
Qu’on permette à un latiniste d’apporter quelques précisions : Pline, 5,30 et 5,41 cite sous la forme Nigris, comme Tiberis (cf. le Tigris, de tigweris, pour liguris), le nom du fleuve , et c’est aussi le surnom  des sources du Nil  ( au lac Victoria ou, plus scientifiquement, à la source de Rukarana, à 2412 mètres d’altitude, au Rwanda).
 Pour désigner les habitants du Niger en particulier , le latin emploie Nigrae, Pline, 6, 195, ou Nigritae , avec suffixe féminin d’habitants –it- ( Pline, 5, 43 ; Pomponius Mela, De chorographia, de la description d’un pays,  1,4, 3).  Au lieu de nigritae, on trouve Nigretae et Nigretes dans Avienus,  Periegesis, seu descriptio orbis terrarum, 323,  et  dans Priscien  Periegesis, une traduction  en vers de Denys le Périégète, 209.  
Voici ce que dit l’Internet : selon lequel le français nègre vient du portugais , lui-même venant du latin niger, noir. Negrito pour désigner les populations d’Andaman et de la péninsule malaise  vient du portugais par le truchement du latin nigrita, habitants du Niger.
« Le mot negre ou nigre (noir), apparaît en ancien français au XVIe siècle, selon le dictionnaire  de Godefroy []:
« Que je en la nigre montaigne / M'en aile desous Andioche. » .
Le terme « nègre » apparaît au XIVe siècle sous la forme adjectivale signifiant « de  couleur noire ». Ce n'est que deux siècles plus tard, en 1529, dans le Voyage à Sumatra []des frères Parmentier qu'il apparaît pour désigner une « personne de couleur noire ».
Les Portugais ont été les premiers Européens à avoir déporté des noirs comme esclaves dans leurs propres pays, en 1442. [De là notre mot nègre en français] .  Les Espagnols ont été les premiers Européens à déporter des Noirs comme esclaves, aux Amériques. Ils désignent alors les noirs par le mot negro, qui signifie « noir » en espagnol, comme l'illustre une scène du film Amistad. En français, on désignait ces populations d’abord par le mot neir (1080) puis par le mot « noir ». L’emploi du mot « nègre » était rare avant le XVIIIe siècle.
Avant l'esclavage, on désignait également les personnes mélanodermes comme des « maures », même si tous les maures ne sont pas noirs. Le terme « nègre » a diverses variantes : « négro », « négrillon », etc.
Le mot est peu à peu remplacé par « Noir », avec une majuscule éventuelle quand on souhaite insister sur l'idée de peuple (vers 1960). Les expressions telles que « personne de couleur » [traduction de « colored gentleman » qui  est un euphémisme anglais pour ne pas dire negro} ou, dans le langage familier, l'anglicisme « black », sont devenues courantes.
En Haïti, qui fut la première République noire au monde et qui fut fondée par des esclaves évadés (d’un mot espagnol,  les marrons), le mot créole « nèg » désigne encore aujourd'hui un « gars », un « homme » ou même une « personne » en général, indépendamment de la couleur de sa peau. »
Le mot negus désigne le roi en Ethiopie et vient de ligus, ligure, au sens de serpent enroulé autour d’un sceptre. Dans les toponymes, nègre  ou noir équivalent à roi.

Quant  à l’herbe de niger, si appréciée de certains chardonnerets, même si l’attraction, de nigelle a joué, il faut l’écrire l’herbe de nyger, Guizotia abyssinica, et son nom vient d’un mot local, noog.  

Le Nil bleu et le Gihon de la Genèse.
Le Gihon serait  le Nil bleu selon Edward Ullendorff , dans Ethiopia and the Bible, Oxford, University Press for the British Academy.  Selon moi, ce nom,  -Gihon-, altéré dans la Genèse pour Gidehôn,  se retrouve aujourd’hui dans le nom du  [pays] Gédéo, de gédého[n], avec le suffixe ibère de rivière –on,  cf. le nom de la Gravona en Corse, ou celui de la Garonne, etc. En amharique, le nom du fleuve est ጥቁር አባይ (ṭeḳur abāy, « Nil foncé ») ; son cours supérieur est appelé ዓባይ (Abbay). L’amharique /amaʁik/ (en amharique : አማርኛ /amarɨɲːa/) est une langue sémitique, une famille au sein de laquelle elle occupe, en termes de locuteurs, la deuxième place après l'arabe. En raison de la politique linguistique avant la chute du Derg, la langue est parlée en Éthiopie par une majorité de la population, soit comme langue maternelle — majoritairement par les Amharas—, soit comme langue seconde ou véhiculaire. Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1994, l'amharique a perdu son statut de langue officielle unique, l'article 5-1 affirmant la reconnaissance par l'État du même statut pour toutes les langues éthiopiennes ; toutefois, l'article 5-2 accorde à l'amharique le statut de langue de travail du gouvernement fédéral . En dehors de l'Éthiopie, l'amharique est parlé par environ 2,7 millions de personnes vivant en Égypte, en Israël, à Djibouti, au Yémen, au Soudan ainsi qu'en Érythrée par une partie de la population ayant connu la période antérieure à l'indépendance en 1993. L'amharique s'écrit à l'aide de l'alphasyllabaire éthiopien.
En arabe, le fleuve s'appelle النيل الأزرق (an-Nīl al-Āzraq, « Nil Bleu »).
Une hypothèse sur l'origine du nom du fleuve,  le Nil foncé ou bleu,voudrait qu'elle provienne de sa couleur foncée, due à sa forte teneur en limon, par contraste avec celle du Nil Blanc, plus claire parce qu’elle contiendrait  de la magnésie , avec l’Astaborras ou Atbara  à l’est. Une autre hypothèse,  et c’est la mienne, est que son nom provient de la désignation universelle du point cardinal est depuis la plus haute Antiquité selon le code géo-chromatique, comme pour la Mer Rouge  (le blanc désignant l'ouest, comme pour le Nil Blanc ou Assaobas) ; autrement dit, le Nil bleu est le Nil oriental, le Nil blanc le Nil occidental. []L’Astaborras ou Atbara, à l’est.
Voir mon blog sur les Ibères connaissaient déjà la boussole du temps de l’Odyssée (en -2000 au moins. On peut- supposer que le cadran était coloré pour marquer les points cardinaux, en blanc pour marquer la direction de l’ouest, en bleu pour donner l’est.
Les religions de l’Ethiopie.
1 La religion kuch , parente du brahmanisme, la plus importante à l’époque pour expliquer les gravures des menhirs. Ethiopien et Kuch sont synonymes dans la Bible, donc vers -600 au moins. Pas de circoncision dans l’ensemble, mais des exceptions.
2 La  religion majoritaire,celle d’ Isis et du  Soleil, et ,les croyances d’animistes divers. Circoncision.
3 La religion juive. Circoncision .
Marie  et  Aaron critiquèrent Moïse, quelques six siècles avant notre ère, parce qu’il avait pris en Egypte une femme qui était une Kuch d’Ethiopie (Nombres, 12, 1). C’est peut-être à cet événement qu’il faut rattacher  l’existence des Israëlites   noirs d’Ethiopie, appelés péjorativement  les Falashas (Les Juifs d’Éthiopie lui préfèrent « Betä Esra’el » , la Maison d’Israël,  , qu’Israël eut soin  de rapatrier  chez elle dans les années 1980-1990, en vertu du « droit de retour » par un pont aérien spectaculaire qui concerna quelque 110000 personnes.
4La religion chrétienne d’Egypte ou copte  (altération du nom de l’Egypte  ou de l’Ethiopie). Pas de circoncision dans l’ensemble.
Le diacre (au sens premier de prêtre, les deux mots diacre et prêtre ayant à l’époque même signification) Philippe était un Ethiopien ou copte ; c’était un eunuque de la reine d’ Ethiopie Candace. Il fut vers 25 un des premiers disciples du Christ et convertit au christianisme des Egyptiens et des Ethiopiens : telle est l’origine de la religion copte.
5 Précisions géographiques sur les crues du Nil ,   l’ancêtre du  canal de Suez, sur Ophir,  le roi Salomon et Belkiss, la reine de Saba et sur Ophir.  
Le climat et ses changements.
Aujourd'hui on connaît les raisons de la  crue du Nil, dit l’Internet.. Le Nil Blanc, venant des régions de climat équatorial en Afrique centrale, fournit de l'eau toute l'année et permet au Nil de traverser le Sahara malgré une très forte évaporation. Au niveau de Khartoum au Soudan, le Nil Blanc est rejoint par le Nil Bleu. Ce dernier venant des régions de climat tropical humide, surtout les plateaux de l'Éthiopie, reçoit les très fortes pluies saisonnières de printemps. Celles-ci provoquent, avec le délai nécessaire à l'écoulement de l'eau vers le Nord, la crue annuelle ressentie en été en Égypte. Mais au cours de l’histoire le climat a changé et,  auparavant , il y avait  eu une période de sècheresse intense  et durable  sur les plateaux de l’ Ethiopie, donc il n’y avait pas  de pluies  et par suite pas de crues fertilisantes sur  l’Egypte ;C ’est de la période antérieure à ces crues que date la création  des menhirs. Et des pyramides et pyramidions (équivalents du blé mort) destinés à favoriser magiquement, en période de sècheresse, la germination des céréales.

Le canal de Sésostris III (-2000)
Les pharaons avaient  creusé l'ancêtre du canal de Suez. C'était il y a 4 000 ans sous le règne du pharaon Sésostris III. Ce canal antique au nord du Caire (Égypte),  avec des écluses ,sera détruit après le VIIe siècle av. J. C. par un calife mal identifié qui se serait nommé al-Mansur, prétextant que les crues du Nil en étaient affectées. Le port à l’entrée du canal, entre Méditerranée et Mer Rouge, était la ville d’ Asiongaber (cf.  le nom du Caire,qui vient  de kaber).
Où était Asion Gaber ? Bécan et Bivarius font partir la flotte de Salomon non de la mer Rouge, mais de la Méditerranée. Ils prétendent que le port d'Asiongaber était sur cette dernière mer. Ils disent qu'Asiongaber, selon l'Ecriture, était dans l'Idumée, que l'Idumée touchait la Méditerranée; sur cette mer on trouve Gastion Gabria dans Strabon, et Béto Gabria dans Ptolémée. Cette ville est apparemment la même qu'Asiongaber. Il est vrai que la Bible met la ville d'Asiongaber sur la mer Rouge, ou, suivant l'Hébreu, sur la mer de Suph; mais ils prétendent que ce nom peut marquer en général la mer des Limites, ce qui ne convient pas moins à la Méditerranée qu'à la mer Rouge. Hornius ne désapprouve pas ce sentiment; mais il est aisé de le réfuter par deux ou trois endroits : 
1° la mer de Suph ne se prend jamais que pour la mer Rouge : Suph signifie du jonc, de la mousse de mer.
Voici  ce que dit Interrnet : Mer Rouge est une traduction directe du grec Erythra Thalassa (Ἐρυθρὰ Θάλασσα) et du latin Mare Rubrum. Les Hébreux la nommaient « mer d'Édom » (ou « mer des Éduméens », adom signifiant « rouge » en hébreu), les Turcs, Kızıldeniz, Kızıl signifiant rouge. Les Romains la nommaient pour leur part Sinus arabicus (le « golfe Arabique »). L'écrivain latin Quinte-Curce dans l'Histoire d'Alexandre le Grand, en décrivant le paysage que ce dernier traverse durant le périple qui le mènera jusqu'en Inde, parle de la mer Rouge en expliquant ce qui suit : « Son nom lui vient du roi Erythrus ; c'est pourquoi les ignares croient que ses eaux sont rouges ». Selon lui, le nom de la mer provient du roi des contrées avoisinantes, tandis qu'en grec le terme erythros signifie rouge, d'où confusion.
Bien que normalement[1], la couleur de la mer Rouge soit d'un intense bleu-vert, une des hypothèses couramment avancées est qu'il se produit occasionnellement des blooms « d'algues » (en fait une cyanobactérie) de l'espèce Trichodesmium erythraeum. Celles-ci, lorsqu'elles meurent, donnent à l'eau une couleur rougeâtre[2] en raison d'un pigment interne rouge, la phycoérythrine[].
Cependant, il est bien plus probable que son nom provienne de la désignation universelle du point cardinal sud selon le Code géo-chromatique utilisé depuis la plus haute Antiquité. Toutefois, en Arabie, le rouge désigne le point cardinal ouest depuis la sédentarisation et la constitution des frontières.
Selon moi, une autre possibilité est que le Sinus arabicus (le « golfe arabique ») des Romains  ait été  traduit par Mare Rubrum d’après l’Hébreu qui l’appelaient la mer d’Edom   (ou la mer des Eduméens pour mer des Iduméens) et que son  nom  ait été incompris et   rattaché à adom qui signifie rouge en hébreu.  [

2° Asiongaber était sur le golfe d'Elath ou d'Ailat, sur la mer Rouge… ; 
3° l'Idumée pouvait s'étendre jusqu'à la Méditerranée du temps du géographe Ptolémée; mais,  du temps de Salomon et plus tard, elle s'étendait dans l'Arabie Pétrée, du côté d'Elath et d'Asiongaber. 
[La Bible de Jérusalem commente : « Ecyon –Géber, près d’Aqaba, était un port à l’extrémité du golfe de ce nom. Ophir est une région aurifère sur la côte occidentale de l’Arabie ou sur la côte opposée des Somalis. Le royaume de Saba occupait le sud-ouest de la péninsule arabique ; le motif de sa visite a pu être l’établissement  de relations commerciales », surtout l’établissement d’une alliance destinée à assurer la sécurité de la navigation sur le canal.
On a beaucoup discuté pour savoir où se trouvait le royaume de Saba. On pense  aujourd’hui qu’il s’agit d’un  royaume situé au Yémen et qu’il y existait un temple de Belkiss dont on a retrouvé les ruines.
 

Où est Ophir,  Sophir ou Opar ?
Sophir est la  forme sous laquelle les Septante et Josèphe  écrivent le mot Ophir.
Première hypothèse : au Siam.  L'abbé de Choisy  penchait beaucoup pour le sentiment qui voudrait placer Ophir au royaume de Siam. On trouvait dans ce royaume et aux environs ce que la flotte de Salomon allait chercher à Ophir; et le chemin est assez long pour mettre trois ans depuis Asiongaber jusqu’au Siam, aller  et retour.

2e hypothèse : la ville de Sapphar et le pays de Sophala après le cap de Guadarfui connu comme le Promontoire aux aromates le long de la côte africaine, en pays somali.Grotius conjecture que la flotte de Salomon n'allait peut-être pas jusqu'aux Indes, mais seulement jusqu'au port d'une ville d'Arabie nommée par Arrien (auteur grec  du Ier siècle ap. J.C.)   Apphar, par Pline , 6,1041,  Sapphar, par Ptolémée, Sapphera, par Etienne de Byzance (6e siècle ap. J. C. ) ou  Sapphirina, tous ces noms étant proches,  selon Grotius, d’  Ophir ou de Sophala ou Sophara et ayant, en tout cas , donné son nom au saphir.Le nom d'Ophir se donnait plus particulièrement au petit pays de Sophala, qui est sur la même côte;  la flotte de Salomon sortait de la mer Rouge,  doublait le cap de Guadarfui, et longeait la côte d'Afrique pour venir à Sophala , en pays somali;  là se trouvait abondamment tout ce que l'on rapportait à Salomon. 
3e hypothèse  Célèbes ,Suwalesi,  en sanskrit, l’île de l’or (suvar  en sanskrit).

L’auteur grec d’origine juive, Josèphe,  dit  que le pays d’Ophir  est dans les Indes, et qu'il se nomme le pays d'or, la Chersonèse d’or.
La Chersonèse d'Or, mentionnée dans la Géographie du grec Ptolémée (90-168 apr. J.-C.), correspond à l'île indonésienne de Célèbes.  
Le mot Chersonèse vient du grec ancien χερσόνησος (khersonêsos), formé sur χέρσος (khersos), "continent" et νῆσος (nêsos), "île".Le sens  de cette île continent s’applique parfaitement  à la Nouvelle-Guinée où se trouve et se trouvait une fabuleuse mine d’or. Le nom "Chersonèse d'Or" est à rapprocher de :
La mine de Grasberg est la plus grande mine d'or et la troisième plus importante mine de cuivre au monde. Elle se situe dans la province indonésienne de Papouasie dans la partie occidentale de la Nouvelle-Guinée, à quelques kilomètres à l'ouest du Puncak Jaya, le plus haut sommet d'Océanie. Elle se trouve ainsi à près de 4 000 m d’altitude. Elle comporte une mine à ciel ouvert et une mine souterraine. La Nouvelle-Guinée serait la mythique Chersonèse d’Or, le continent insulaire de l’or, ou bien l’île indonésienne de Célèbes où les vaisseaux orientaux allaient se ravitailler dans un comptoir tenu par des Ibères constructeurs de mégalithes, des Kuch.
Luc de Holstein, après bien des recherches, croit qu'il faut se fixer  à l'Insulinde, en particulier à la ville de Supar,   dans l'île de Célèbes plutôt que de Sumatra.  .Il ne  faut pas s’étonner de la possibilité de tels voyages et se souvenir qu’on a trouvé des pièces romaines jusqu’en  Indonésie. Supar a très bien pu donner Sophir, la forme de Josèphe et des Septante,  et on y commerçait l’or, en provenance de la mine d’or secrète de Papouasie ,  et les paons bleus de Ceylan ,  le bois de santal ou santal népalais(Santalum album, santal blanc), le santal de la région de Mysore en Inde du Sud , considéré comme constituant la meilleure qualité disponible , appelé le bois d’almuggin [agglutination et altération de l’article arabe al- et de  Mysore, prononcé  mousourou  mougu + suffixe –in ] qui  venait d’Ophir selon I, Rois,10,11,  les hyacinthes (ou  topazes fumées) du Siam, les perles  et les rubis des mines de Païlin au Cambodge. A noter que,  dans l’île de Célèbes (Sulawesi),  le centre de l’île   possède plus de 400 menhirs peu connus , de granite, que des études archéologiques ont datés de 3000 à 1300 avant notre ère. Leur taille varie de quelques centimètres à 4,5 m. Ils sont l’œuvre des Ibères au départ, comme l’indique leur nom : Supar , Sophir,viennent de Ibérie, Sibérie.  Une trentaine ont une forme humaine. D'autres sont en forme de pots (Kalamba) et font songer aux  jarres du Laos, ou  de plats (Tutu'na). Le pot,  dont la forme verticale représente la germination souhaitée du  plant de riz et dont la hauteur figure l’élévation espérée du riz, contenait jusqu’à une certaine hauteur  de la terre et  de l’eau dans laquelle baignaient les plants de riz. Les plats posés à terre sont l’équivalent des couvercles des jarres laotiennes et symbolisent la mort préalable du riz avant sa  « renaissance »(voir mon blog sur les jarres du Laos).[[
6 La tour de Babel n’est peut-être ni à Babylone ni à Ninive, mais à Addis (de adis qu’on retrouve corrompu  dans abys-sinie , de adis - ,et qui désigne  la pointe d’épi symbolisée par le menhir, et de abbeba , venant de abebla, sorte de blé ou plutôt de sorgo), Abitinae en latin , citée dans De baptismo contra Donatistas, 7,54, par ce mulâtre né à Hippone en Algérie qu’était saint  Augustin.  C’est une pierre dressée d’ Addis Abbeba en Ethiopie, fabuleusement haute,  qui s’est écroulée à la suite d’un mouvement tellurique, interprété  comme un signe de la colère des dieux : son nom renvoyait à une sorte de blé qu’elle symbolisait, le sorgo  dont la grappe de grains rouges était colorée sur le monument même: babel, cf.  les noms du blé en gallois : blawd, en gaulois blato, en francique blad ou le nom en hébreu du menhir cité dans l’Ancien Testament, Gednèse,31,47,galaad, de gw +l voyelle donnant ala+d  . Le nom du sorgho vient de (granum) syriacum, le grain syrien rouge (et sans gluten, donc digérable par l’homme  primitif).
7 La littérature.
Elle traduit l’étonnement des européens de voir des ruines mégalithiques dans un pays peuplé de noirs et les rattache à une civilisation  disparue, celle de l’Atlantide. Je citerai Pierre Benoît avec l’Atlantide dont l’action se  passe au Hoggar, Roger Frison-Roche (le triptyque Bivouacs sous la lune, La piste oubliée, une piste caravanière à travers le Sahara, La montagne aux écritures, Le rendez-vous d’Essendilène ), Arthur Conan Doyle (Le monde disparu, dont l’action se situe sous l’océan atlantique) et surtout Edgar Rice Burroughs qui suit des théories allemandes sur les mégalithes  en Afrique noire rattachés à  l’Atlantide  dans Tarzan et les joyaux d’Opar (=Ophir) ou  dans La cité de l’or , lui qui a la hardiesse de  compléter en excellent grec Critias ou  l’Atlantide que la mort de Platon avait interrompu, et Henry Rider Haggard avec Les mines du roi Salomon .
8 Un peu de philologie.
Aegyptus ,  Aethiopia et Abys-sinia (abis +tinia de tania, pays) sont un seul et  même mot : a-tiopi , et viennent du nom de la pointe de l’épi attesté par Varron sous la forme frit, de ghwzipt donnant aussi le nom de  l’Africa, de frit + suffixe inchoatif –ska,  le pays avec des menhirs représentant la pointe de l’épi commençant (suffixe –sk-),à germer, guptus ou   thiopti,   mais le nom des  Afars est à mettre en relation avec les mots  Ibère, Abar Avar.
Afrit donne  aussi le nom de la Bythinie, de abi, pointe d’épi, et de -tania, pays, celui de l’Abyssinie, de  abis+ tina ou tania, pays, terre, de ghzom, terre.  Ainsi, dans un chat « abyssin », abyssin doit se prendre au sens de égyptien, cf .Le Sphinx, car il s’agit en réalité d’un chat égyptien hybridé de chat anglais et il n’y a pas de chat propre à l’Abyssinie.
9 La faune et la flore d’Ethiopie.
Signalons le Rat taupe géant d'Ethiopie, encore appelé rat taupe nu, en voie de disparition, Tachyoryctes macrocéphales ; c’est le myrmex fouisseur dont, depuis Hérodote, 3, 102-105,  on a altéré  le nom mus, muris,  aspalax , rat taupe,  en murmex, fourmi réputée chercher de  l’or. De même dans les Ethiopiques de Héliodore, livre10, 1, 26, l ’ « or des fourmilières » (trad. Grimal, la Pléiade, p . 777) est un présent des ambassadeurs des Troglodytes offert à Hydaspe, roi d’Ethiopie . Les Troglodytes sont une peuplade éthiopienne vivant dans des  cavernes citée  un  siècle avant notre ère, par Diodore de Sicile qui fait de la Troglodytice une région africaine située au Sud-Est de l'Égypte et bordant la mer Rouge. Il s'agit probablement des régions de l'actuel désert de Nubie et de la Corne de l'Afrique. Il y mentionne des peuples Éthiopiens et Troglodytes qui font du commerce sur les côtes. Il décrit parmi eux les Cynamolges qui boivent le lait des chiennes et chassent les troupeaux de bœufs sauvages avec de grands chiens ou encore, les Ichtyophages qui se nourrissent de poisson cru, n'ont de commerce avec aucun autre peuple, ne connaissent pas la violence et vivent aux milieux des colonies de phoques. Les Troglodytes appelés aussi Nomades parce que ce sont des pasteurs vivent dans les régions désertiques et semi-désertiques à l'Ouest du Nil. Leur richesse est constituée de troupeaux de bœufs. Très belliqueux, ils forment des clans rivaux qui s'affrontent dans des guerres sanglantes. Ils sont très habiles dans le maniement de l'arc et dans le jet de pierres qu'ils apprennent dès l'enfance. La tribu des Mugabares est particulièrement puissante ; ses guerriers usent d'un bouclier de cuir, d'un gourdin et de javelines. Les Troglodytes luttent entre eux et contre les autres pasteurs (Libyens ou Éthiopiens) afin de prendre le contrôle de points d'eau et des meilleurs pâturages. Courageux, ils n'hésitent pas à lutter contre des bêtes féroces mais ils craignent le taureau sauvage. Diodore nous dit encore qu'ils enterrent leurs morts en riant sous un monticule de pierres.
Le rat taupe géant d’Ethiopie est un rongeur endémique des montagnes du Balé où il vit à des altitudes comprises entre 3000 et 4150 mètres. Il crée des réseaux souterrains importants où la reine vit avec ses enfants, -elle est plutôt comparable aux termites parce qu’elle vit en colonie. Le rat –taupe a pu vivre ailleurs, en Inde ou au Siam en particulier.
Autre animal d’Ethiopie : le phénix.
Héliodore cite, op. cit., p.659,  un flamant du Nil  (Flamant rose,  Phoenicopterus roseus),qu’une jeune femme  a demandé à son amant  de lui rapporter . Et Nauisiclès raille : « quelle maîtresse généreuse que la tienne, comme ses ordres sont modérés, puisqu’elle ne t’a demandé qu’un flamant, et non pas le phénix lui-même, qui vient chez nous  [en Egypte], d’Ethiopie ou de l’Inde. »
Il s’agit de l’oiseau appelé Bénou[], en égyptien, mot qui a donné le grec phénix et le patronyme Memnon, le roi d’Ethiopie et ses 10000 hommes venus en renfort des Troyens.Une racine quasi-homonyme, le verbe égyptien wbn , []qui signifie « briller », « étinceler » et « naître » concernant le Soleil naissant est responsable aussi d’un homonyme du premier Memnon, celui de la statue  colossale de Memnon à Thèbes, statue colossale élevée par Aménotep III : lorsque les premiers rayons de l’Aurore aux doigts de rose, mère de Memnon,, frappaient cette statue ,elle émettait une musique mélodieuse,comme si Memnon saluait sa mère.
Dans la mythologie égyptienne, c’est l'oiseau représentant l'âme []de Rê qui le précède dans la barque solaire. Comme Rê, l'oiseau Bénou était adoré à Héliopolis près du Caire, d’où Héliodore était originaire. On le trouve également lié à Atoum,  le dieu du soleil couchant. Il était associé à la crue du Nil,  à la résurrection et au Soleil.
Selon le mythe, il vivait sur la pierre benben (le mot désigne le pyramidion en égyptien) ou sur le saule sacré d'Héliopolis. Le mythe le plus répandu fait du Bénou un oiseau mystérieux, qui n'apparaît aux hommes que tous les cinq cents ans à Héliopolis à l'occasion de sa mort et de sa résurrection qui marque ainsi le cycle du temps.
Une espèce de grand héron, maintenant éteinte, se trouvait jusqu'à une époque relativement récente en péninsule arabique. Il se peut qu'elle ait été à l'origine du Bénou, et de ce fait ses fossiles ont été appelés Ardea bennuides, la grue bénou.
A l’époque de César, la grue  cendrée, Grus grus,   remplaça l’oiseau disparu , modèle du phénix  et le nom égyptien de Mémnon (avec épsilon  en grec) fut interprété par le quasi-homonyme grec Mmèmon,  avec èta, signifiant celui qui se souvient (des morts, lors de  leurs obsèques).  P.   Grimal rapporte à propos de la tombe de Memnon, située  à l’embouchure du fleuve Aesépous sur les rives de l’Hellespont,  que « chaque année, l’on y voyait s’assembler des oiseaux qui pleuraient la mort du héros : ces oiseaux, appelés les Memnonides (ceux qui se souviennent) passaient pour être, soit les 10000 compagnons de  Memnon, transformés ainsi après sa mort, soit même ses  proprescendres, qui avaient acquis de la sorte l’immortalité. Ces oiseaux, chaque année, se divisaient ben deux groupes qui luttaient l’un contre l’autre,  et la lutte ne cessait que lorsque la moitié d’entre eux avaient péri. » Voir Catulle et Ovide. Chez Catulle ,66, 52 sqq, , éd; Thomson :            cum se Memnonis Aethiopîs   
Unigena impellens nutantibus aera pennis
obtulit Arsinoes Locridos equos
 le vers 54 est altéré  et il faut lire : (Memnopn se) obtulit arsinoes Locridos equos au lieu de : Obtulit arsinoes Lagidos equus, quand s’offrit à moi , fendant l’air du battement de ses  ailes, le jumeau [unigena, jumeau, le bénou est le jumeau de Memnon en quelque sorte] de Memnon l’Ethiopien, le cheval ailé de l’obélisque (génitif grec arsinoes) du Lagide (Ptolémée II Philadelphe, dont Arsinoé est la sœur), descendant de Lagus).
Le sens du nom commun  arsineum, un hapax legomenon.    
Callimaque  avait osé , dit-on, comparer le mont Athos à la  broche d’Arsinoé servant à rattacher ses cheveux et à les orner, bouporos Arsines .Ainsi Lafaye , éditeur de Catulle chez Budé, écrit, p. 66 : « Il y a dans les termes une forte hyperbole ». Des commentateurs félicitent encore  aujourd’hui Catulle de n’avoir pas commis ce qui, selon eux, serait une faute de goût de Callimaque. Le sens de cette mystérieuse broche d’Arsinoé (de ce faux- sens, il nous reste une constellation ainsi nommée au centre de la Chevelure de Bérénice) est élucidé grâce à un scoliaste de Callimaque qui nous apprend que le mot bouporos,  qui signifie étymologiquement une broche à transpercer  un bœuf,  désigne ici un obélisque ainsi nommé à cause de sa forme avec,  à son sommet,  le pyramidion doré sur lequel se réverbèrent les rayons du soleil naissant. Le mont Athos doré par le soleil naissant est comparé par Callimaque à l’obélisque  d’Alexandrie. Comme bouporos chez Callimaque, le mot   cité par Pline l’Ancien, 36, 68, sous la forme  arsenoeum (Gaffiot), rectifié aujourd‘hui en arsineum, désigne un obélisque, en particulier celui qui se trouvait devant le temple élevé, pense-t-on, par Ptolémée II Philadelphe (285-247 avant J. C.) pour sa « sœur –épouse »   Arsinoé .  Le nom commun qui désigne l’obélisque,  a passé, par ignorance et par métonymie,  au temple voisin consacré à l’homonyme Arsinoè, nom propre.
  L’obélisque (arsineum) d’Alexandrie devant son temple inachevé et qui portait un phénix au-dessus du pyramidion a été signalé par Frazer, Ptolemaïc Alexandria, JHS, 2, 104, et  par Anthony W. Bulloch dans Images and idéologies (dans le monde hellénistique), 1994.

Le jumeau de Memnon, ou oiseau Memnonide, phénix , puis   grue cendrée.
  Ce jumeau est un oiseau qui fait partie du mythe solaire de Memnon. Voici ce qu’en rapporte Ovide (Métamorphoses, XIII, 600-628): (la déesse Aurore demande à Jupiter d’apaiser son chagrin causé par la mort de son fils Memnon tué par Achille  en lui  conférant l‘immortalité  et Jupiter exauce son vœu  au moment  ) « où  le bûcher funéraire de Memnon, grandi par les hautes flammes, s’écroula, où des tourbillons de sombre fumée obscurcirent le jour, comme aux heures où, des fleuves, montent les brouillards formés par leurs eaux et que le soleil ne peut percer. Les cendres noires s’envolent, s’agglomèrent en une masse unique, qui prend consistance et forme, et tire du feu chaleur et vie ;  leur légèreté en fait un être ailé, tout d’abord semblable à un oiseau, bientôt oiseau véritable, aux plumes bruissantes, au bruit desquelles (allusion au son qui s’échappait du colosse de Memnon lorsque l’Aurore le touchait de ses rayons) répondit celui des ailes d’innombrables oiseaux, ses frères, nés comme lui et de même origine. Trois fois ils font le tour du bûcher , et dans les airs , à l’unisson, montent trois fois leurs cris; au quatrième vol, ils se divisent en deux camps; alors les deux groupes, s’élançant chacun de son côté,  combattent avec acharnement; à coups de bec et,  de leurs ongles recourbés, ils assouvissent leur colère; leurs ailes se fatiguent au choc contre la poitrine de l’adversaire; leurs corps, apparentés à la cendre ensevelie, tombent, vraies victimes funéraires, et ils se rappellent (Mnèmon en grec) qu’un héros valeureux leur a donné naissance. On donna son nom à ces êtres ailés, soudainement apparus .Appelés, à cause de lui, Memnonides, lorsque le Soleil a achevé le cycle des douze signes du zodiaque, condamnés à mourir, avec les cris des jours de deuil, ils se livrent à cette lutte. »
Memnon, à la demande de sa mère, a obtenu l’immortalité, mais sous la forme de cet Eternel Retour à date fixe. Cette fête des Parentalia, avec jeux funèbres de gladiateurs, se passait à l’équinoxe de printemps, qui anciennement marquait le début de l’année. Elle était célébrée pour tous  les  morts  et avait lieu en mars (On doit lire Marte, en mars,  semble-t-il, dans le texte).




Description de cette image, également commentée ci-après
Une représentation du Bénou, possiblement inspiré par A. bennuides.
Ardea bennuides est une espèce d'oiseaux éteinte de la famille des Ardéidés qui habitait l’Ethiopie et l’Egypte. Ardea bennuides n'est connu que pour un fragment de tibiotarse trouvé sur le site archéologique d'Umm al-Nar dans le golfe  Persique et décrit en 1977 par la géologue danoise Ella Hoch. Les restes datent de 3500 av. J ; -C.  (il y a environ 5500 ans). Hoch ne donne qu'une brève description, sans parler de la taille de l'os ni de l'endroit exact où il a été trouvé, mais il ne peut pas être considéré comme un nomen nudum, puisqu'une photo de l'os a été publiée.Ardea bennuides était plus grand que Ardea goliath, le plus grand héron vivant. Tel est sans doute l’oiseau que Claude fit exposer à Rome comme le « phénix » (Phenicopterus) sans déclencher le grand mouvement de curiosité qu’(il attendait.
La kamèlopardalis , chameau-panthère, girafe ,Héliodore,  10,27, p. 777

Les productions agricoles 
 Le bananier sauvage, appelé ensete, était très important : c’est de lui que proviendraient nos fleurs de lis royales, comme la forme du chapiteau ionique.
Mais surtout il faut noter la présence en Ethiopie de ce blé sans gluten qui permettait aux hommes primitifs de se nourrir sans problème intestinal, l’homme primitif  n’étant pas équipé pour digérer le gluten.
 A noter l’existence d’une seconde céréale représentée par les menhirs, le tess (correspondant à l’arabe diss ) dont les feuilles sont représentées sur certains menhirs (comme sur certains menhirs bretons où peut-être elles sont devenues un symbole de circoncision),  et surtout du sorgo, une variété  aux grappes de grains  rouges, dont la germination est selon moi symbolisée par les menhirs sous leur forme primitive non sculptée, -nous y reviendrons ci-après.  


Les menhirs funéraires  en  forme de rame et leur  évolution jusqu’aux pierres dressées prétendument phalliques d’Ethiopie et
jusqu’aux menhirs duTarn et de l’Aveyron et à  notre pierre tombale dressée à la tête de nos tombes.
 La sépulture d’Elpénor dans l’Odyssée et la rame, attribut de Poseidon.  
Odyssée, XI ,57 : (c’est le mort Elpénor qui parle :) « Il faudra me brûler avec toutes mes armes et dresser mon tombeau sur la grève écumante, pour dire mon malheur jusque dans
l’avenir » et XII, 10 : (c’est Ulysse qui parle :) «J’envoyai de mes gens au manoir de Circé pour rapporter le corps de défunt Elpénor, tandis que, sans tarder, nous jetions bas des arbres
 [ pour le bûcher funéraire]. Tristement, au plus haut du cap, nous le brûlons, pleurant à chaudes larmes, et quand la flamme a détruit son cadavre et ses armes, nous lui dressons un tertre, y plantons une stèle et nous plantons en haut sa rame bien polie. »
Nous pouvons voir aujourd’hui , grâce aux fouilles (voir mon blog sur les ruines du palais de Circé) , aux Orcades, sur Mainland , à Brodgar Ness, non seulement les ruines du palais ibère de Circé, mais ce qu’est  devenu ce genre de sépulture où le bois de la rame d’Elpénor a été remplacé au cours du temps par la pierre des menhirs (une douzaine), Les stèles de pierre ressemblant à des menhirs qu’on aperçoit dans le champ de fouilles sont  en réalité des  stèles très minces et  triangulaires ornées à leur sommet d’une rame  dont on discerne la pale (c’est-à-dire l’extrémité plate ressemblant approximativement à une pelle).
 A l’origine, vers l’an  -12000 --8000,   comme dans l’Odyssée, c’était le régime de la crémation qui prédominait,  et on dispersait  les cendres des navigateurs autour des stèles avec leurs rames qui étaient  plantées sur le lieu de dispersion 
  Puis, il  y eut,  chez les Ibères, un inhumation en deux étapes: 1) on laisse d’abord aux  oiseaux de proie comme les éperviers ou les aigles les cadavres à déchirer à l’air libre  sur un terrain consacré (Tombeau des Aigles sur South Ronadsay aux Orcades) ;  
puis 2) on se sert des deux étages  des logements à toit conique retrouvés par les fouilles, étages qui  correspondaient à une double «  inhumation », la première, au premier étage ,où les chairs restantes et les os  se dessèchent  avant qu’on ne recueille les ossements pour les remiser au second étage .
  La rame plantée au sommet du tertre est typiquement ibère,  ouigour , ligure ou kouch, comme on voudra, ainsi que le montreront des exemples pris dans la vaste diaspora ibère  de par le monde. Selon les civilisations, la rame a été remplacée,  dans les rites funéraires, par les voiles et le mât qui supporte ces dernières, le mât symbolisant,  comme la rame, la navigation,  sur une barque renversée,  dans les eaux de l’au-delà.
En Océanie,  au sommet des tumuli de l’île des Pins, qui sont au demeurant très peu élevés (2mètres environ), était plantée une perche,  aujourd’hui disparue,  dont le bout variait selon le sexe de l’individu.  C’est ce qu’on retrouver  aussi bien dans les cimetières ouigours (ligures) fouillés par les archéologues chinois dans le bassin du Tarim que dans les cimetières  ainous actuels.
  Le  nom du désert de Gobi atteste du passage des Ibères adorateurs de la déesse (Gor)gobi(na) . De plus , au nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan (on est très proche du royaume kouch ou éthiopien) , des archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une nécropole, avec des momies ouigoures (c’est le même mot que ibère) aux traits européens, aux cheveux châtains et au nez long, datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans des bateaux retournés recouverts de peaux de vache , avec une rame située à la proue (ce n’est donc pas une godille qui serait à l’arrière) , de 4 mètres de haut et dont la sculpture varie selon le sexe : pour les hommes , le sommet est effilé, triangulaire,  symbolisant,selon les archéologues chinois, des phallus,  tandis que , pour les femmes, le sommet serait plat et  peint en noir et rouge, évoquant , selon eux, des vulves.
Toutefois, il est légitime de se demander si ce n’était pas en réalité une rame qui était mise sur le tombeau des hommes à l’origine, comme sur le tertre d’ Elpénor, ou encore sur celui d’Achille en Troade, rame qui permettait de se diriger  dans les eaux de l’au-delà  et de faire mouvoir la barque comme avec des ailes, dit le poète,  tandis que ,  pour les femmes, la rame était remplacée par la navette ou la quenouille, attributs de leur sexe que les Chinois n’ont pas compris. O’Connell,  en Micronésie, décrit ce même rite funéraire en précisant qu’il s’agit pour les femmes qu’on enterre de fuseau (spindle) ou de quenouille (distaff). Les couleurs noire et rouge  rappellent les maternels et les couleurs blanche et rouge  les paternels.
  Ce type de tombeau existait dans l’Italie antique sous le nom de « tombeau de Palinure » et a été chanté par  Virgile, Enéide, VI, 381sqq., Palinure est le pilote d’Enée, comme Elpénor celui d’Ulysse. Palinure (prolepse du l voyelle, noté li ou el,  de lipanourus) est la forme étrusque d’Elpènor (Elpanor avec a long). 
Les noms en question sont l’altération de ligura , ligva, puis,  par prolepse du l, ilva, ilpa , elpa. On doit en rapprocher  le nom de  l’île d’Elbe [Ilva en latin, de ligva, ligure] et le nom de   Ilpa en Bétique, citée par Pline l’Ancien, 3, 11. Quant au finale -ènor, qui a été,  à tort, considéré comme un suffixe patronymique -ènor et rapproché de Evènor et de   l’ibère néro,  guerrier, cf.  le génitif grec andros, guerrier , il vient de la métathèse de  ( lig)urtania, où - tania signifie la terre (cf. Aqui-tania, Bri-tania, terre des Ibères , etc.), la patrie, l’ensemble signifiant la patrie (ligure) et donnant - tènor. Pour aboutir à Palinurus, il faut partir de liburtania  avec ensuite   métathèse vocalique : libartunia, puis, avec métathèse syllabique , barlitunia, qui donne parli(t)unia, enfin,  avec métathèse religieuse du n et du r,   palinurus .
  D’autre part, le fondateur de l’hématologie, Jacques Ruffié,  alla observer au Japon , en 1978, les derniers Aïnous d’Hokkaido, ces parents des  créateurs de tumuli de l’île des Pins5avias,,voir mon blog sur le sujet)..  Il  note qu’à Nibutani (de ligu + tania) les tombes sont surmontées « d’un curieux poteau de bois [une rame ] dont la partie supérieure sculptée varie avec le sexe du mort » (pour les hommes,  l’extrémité plate ,représente la pale de l’aviron).

La fonction première du menhir non funéraire  et n’imitant pas une rame : c’est un catalyseur magique de la percée végétative.
James George Frazer, dans  Balder le Magnifique,  Le Rameau d’or,  Ed. Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 1984, 4 vol., vol .4,   p. 98,  en donne un exemple : « Dans plusieurs parties de la Bavière, on pensait que la hauteur des tiges de  lin dépendrait de celle des sauts des jeunes gens. » Au Vanuatu, sur l’île Pentecôte, citons le spectaculaire saut du gaul (mot qui désigne un plongeoir),  toujours pratiqué malgré les accidents mortels qui surviennent à cette occasion,  consistant  à sauter du point le plus haut, est censé faire pousser les ignames  d’autant plus profondément  que le saut aura été accompli du plus haut plongeoir. En Nouvelle-Calédonie existaient de très précieuse pierres à ignames et pierres à taros, sur lesquelles les sorciers canaques faisaient encore, il n’y a pas si longtemps, leurs  conjurations secrètes. Ces pierres à ignames ou à taros sont les équivalents en miniature des pierres  pour l’orge, le  sésame ou le blé, le tess ou le sorgo en  Ethiopie qu’étaient  les petits ou les grands menhirs. Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, à Arama,   il existe même une quarantaine de petits menhirs dépassant du sol de 60 cm environ : eux aussi, comme les plongeoirs de l’île Pentecôte,  étaient censés favoriser magiquement la croissance en profondeur des tubercules  souterrains des taros et des ignames.
 Dans le domaine égyptien, aux débuts, la population était ibère, comme le démontre le premier nom du Nil. Le djed, originellement dédié au blé, avec la représentation des  pailles successives de l’épi, est l’équivalent oriental du menhir ; de même, obéliscos, obélisque,  est un mot renvoyant au blé germant (bel, blé, + suffixe -iskos, qui commence). Il en va de  même pour la pyramide, mot d’origine grecque, dont il faut rapprocher le grec pyros, froment  et ses dérivés : pyramis, génitif pyramidos, pyramide, qui a le sens  second de gâteau rituel de farine de sésame  qu’on donnait comme prix à celui qui restait éveillé toute une nuit et pyramous, génitif pyramountos,   gâteau rituel  d’orge  qu’on donnait aussi comme prix d’une danse, celle de la grue, oiseau cher à Memnon,, consacrée à Dèmèter et qui annonçait l’époque des semailles. Il faut rapprocher  le génitif grec puramoentos  du  latin  frumentum, froment, et le grec pyros,  blé, du latin  far, épeautre, le f latin correspondant à un p en grec. Le pyramldion doré  qui coiffe certains obélisques comme celui d’Alexandrie, cité par Catulle, est orné d’une figure du phénix, pour affirmer la mort du blé dans le cadre de la renaissance cyclique. Le pharaon qui dort  dans  la pyramide est comme le grain, provisoirement mort pour renaître. On peut leur appliquer ce que Charles Péguy disait  du clocher de la cathédrale de Chartres :
 « C’est l’épi le plus dur qui soit jamais monté
 « Vers un ciel de clémence et de sérénité… »
Les pyramides se trouvent toujours avec la même signification sur une large zone qui comprend  l’ Egypte, l’ Ethiopie, le  Soudan, l’ Erythrée, la Nubie.   
La mort préalable du grain d’orge à Göbekli ,  à Minorque et en Ethiopie.
Le grain passe pour mourir dans le sillon, non pas la tranchée proprement dite, mais plus exactement dans sa crête nommée le billon, c’est-à-dire les bords du sillon formés de la terre écartée,   avant qu’il ne puisse  pousser.  Cette croyance  avait excité les railleries de Voltaire quant à l’ignorance botanique du Christ. Celui-ci dit en effet (Evangile de Jean, 12, 24) : « Si le grain de blé qui est tombé à terre  ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit», ou, autrement traduit, le grain de blé doit être mis en terre et y mourir pour rapporter. L’invention de l’agriculture liée aux semailles procède du fait de mettre en terre,  à une certaine profondeur, des grains de blé, de sorgo, de tess, comme on enterre les cadavres. La barre transversale au sommet des  menhirs de Göbekli Tepe en Turquie ou au sommet des taulas de Minorque aux Baléares  représentait  la mort de l’orge divin, la mort provisoire et nécessaire  de la déesse de la végétation, dans l’Antiquité gréco-latine en grec Perséphone ou en latin Proserpine, l’épouse de Pluton qui se retire sous terre  pendant la saison froide, avec pour avatar chez les Celtes  la Jument blanche.
 Le double sens de certaines  pierres dressées,  économisant  la pose de ce  linteau horizontal qui, au sommet des pierres en marteau  de Göbekli et de Minorque notamment, symbolisait la mort préalable du grain d’orge.
  La mort du grain était un préalable nécessaire à sa germination et elle fut d’abord figurée par la barre transversale au sommet des menhirs de Göbekli (menhirs d’une seule pièce) ou de Minorque (menhirs en deux éléments). La rencontre de ces menhirs en marteau  avec les menhirs funéraires en forme de rame pourvus d’une sorte de  pelle ou pale  à l’extrémité permit aux sculpteurs de faire l’économe de la barre transversale, puisque ce premier type de menhir symbolisait déjà religieusement, en lui-même, la mort d’un homme (ou, éventuellement,  du grain). Dans les cérémonies funéraires d’Ethiopie visibles dans l’émission de Arte, on aperçoit justement la recherche d’une grande pierre horizontale dont on se sert pour y reposer le cadavre, comme si c’était la matrice,  en quelque sorte, de l’homme mort. Il suffisait de lui superposer une seconde signification, celle, magique, de la pousse souhaitée des céréales.   
Il y a deux types de ces nouveaux menhirs, qui on été pris pour des menhirs phalliques,  et qui ont souvent été considérés comme des  statues- menhirs anthropomorphes.
Le premier type  présente  une diminution de volume au sommet imitant un cercle (la pelle, la pale de la rame originellement), par exemple, ce qu’on appelle la statue- menhir de Cantoul (de cant, orge, et –ada, suffixe basque de ressemblance, la pierre qui ressemble à une pousse d’orge), commune de Barre dans le Tarn.
 Le second type  a simplement, sans amenuisement du fût,  l’extrémité supérieure en demi-cercle, ce  qui constitue également la pelle de la rame.
Les menhirs jumelés, par exemple  les Deux Sœurs à Lacabarède dans le Tarn et en Ethiopie.   
  « On trouve parfois, écrit F. Niel dans Dolmens et menhirs, 1977, P. U. F., collection  Que Sais-je ?  des menhirs jumelés, tels ceux de Penrhos Feilw  (île d’Anglesey, pays de Galles), de Cambrai, « Jean et Jeanne de Runello » à Belle-Isle, les « Causeurs » de l’île de Sein, ou les Pierres jumelles de Mont –Saint -Eloi (Pas-de-Calais) » . Dans le Tarn, on trouve à Lacabarède le jumelage d’un second menhir éloigné du premier de quelque trois mètres, l’ensemble étant appelé  Les deux sœurs. Ces deux menhirs ont été rangés  de  la catégorie disparate de ces  statues –menhirs, qui seraient une bonne trentaine dans le Tarn.
 De même, aux Baléares, à Minorque, il existe des taulas (stèles, du latin stipula, tige), à deux pieds, dont le 2e pied symbolise, non pas le blé mort (ici toujours représenté par la dalle horizontale), mais une deuxième pousse d’orge  inclinée parce que croulant sous le poids des grains , car,  comme le disait le Christ, si le grain ne meurt d’abord, il ne donne pas plusieurs fruit, mais s’il meurt, il donne beaucoup de  fruits. Le nom de la taula Talati  de Dalt à Minorque évoque une balance à deux plateaux destinée à favoriser magiquement la croissance de deux pousses d’orge : talati est  l’altération du nom latin de la balance à deux plateaux, dont l’un plus bas , comme le 2e pied du menhir,  trutina (grec trutanè)  (cf. aussi à Minorque  la taulaTrencada de trunt-ada,  autre  altération de trutina+ -ada, suffixe ibère de ressemblance  ) tandis que  dalt provient  de dua (ge)l(sta) ,  deux grains d’orge. On a un 2e pied qui  est penché sous le poids d’un grain énorme, celui-ci étant parfois même  figuré par une grosse pierre ronde.
Ainsi, dans le Tarn, à Lacabarède, Les deux sœurs représentent pareillement  le jumelage d’un second menhir éloigné du premier de quelque trois mètres ,  censé favoriser magiquement la germination de deux pousses d’orge.



L’évolution de ces mégalithes.
A l’âge  postérieur  du fer, ces menhirs furent gravés, souvent d’attributs guerriers comme ce qu’on a pris pour une épée. Ils devinrent ainsi ce qu’on appelle au sens propre des statues-menhirs, c’est- dire des menhirs transformés en statues d’hommes. Mais on donne souvent indûment le nom de statues-menhirs à de simples menhirs à l’extrémité supérieure circulaire prise pour une tête humaine fruste.

Plus tard, retournant à sa fonction originelle de rame indiquant le souvenir d’un mort, ce type de menhir à l’extrémité arrondie  a servi de modèle à certaines de nos pierres tombales, celles qui  dressent verticalement  leur demi-cercle à la tête de la tombe.
En somme, en Ethiopie, ces menhirs pris pour des pierres phalliques ,comme ces 150 pierres levées en forme prétendue de phallus du Soudan, sur le plateau de Tondidaro (daro, de adura,  veut dire rivière) représentent la pousse magique du sorgo ou du tess.






DU NOUVEAU SUR LE DECHIFFREMENT DES STATUES-MENHIRS D’ETHIOPIE ET SUR LES AUTEURS DE LEURS GRAVURES ET DE LEURS SCULPTURES   , LES KOUCHES  D’ETHIOPIE OU TOKHARIENS B .
Le manuscrit d’Héliodore.
 Hydaspe Parsinès et Oroondatès . Les Blemmyes, les Troglodytes, p.1483,  et 745, les Sères ,
Un scribe mal inspiré a  corrigé le manuscrit qui portait Sarauques (ou  Serachi en latin, cités par Pomponius Mela, 1, 19) en Sères, c’est-à-dire les Chinois,qui n’eont rien à faire ici.  , et il a ajouté , p.  777, X, 25,  un cadeau supplémentaire porté au roi d’Ethiopie par les Sarauques au nom ainsi corrigé par moi , en plus des « robes teintes en pourpre et d’ autres robes d’une blancheur éclatante », des « tissus faits  avec les fils produits par les araignées de leur pays » (il ignore que la soie est issue du ver du mûrier, et non, d’une araignée), chose naturelle pour des Sères ; ou encore, p. 726, VII, 14, il ajoute des arbres de Perse (des pêchers) dans un endroit où ils n’ont que faire non plus , devant : « des sycomores et d’autres arbres fréquents au bord du Nil ». De même, dans la dernière phrase de l’œuvre : « telle est la fin de l’histoire de Théagène et de Chariclée, que composa un  phénicien d’Emèse, de la  race du Soleil, Héliodore, fils de Théodose », il a ajouté phénicien et de la race du Soleil pour nous montrer qu’il savait qu’Emèse et son fameux temple du Soleil étaient en Syrie ,  que la  Syrie-Phénicie fut une province romaine « très étendue », comprenant « des cités de l'intérieur comme Émèse, Damas et même Palmyre », créée en 194 par division de la province de Syrie en deux nouvelles provinces, « la Syrie-Phénicie d'une part, et la Coelé-Syrie d'autre part »[, ce qui laisse penser que l’œuvre date du milieu du III è siècle, peut-être même  de l’empereur Heliogabale (vers 203 - 11 mars 222) , empereur de 218 à 222 ) (les chevaux, -gabaloi, -du Soleil étaient, un surnom d’Emèse où il était né) . En tout cas, Héliodore , comme Apulée ou Plutarque, était un prêtre du Temple du Soleil et un deswservant d’Isis..
Le thème de la race blanche dans le roman d’Héliodore.
Le roman a pour origine la naissance, dans  un couple de noirs, le roi et la reine d ‘Ethiopie, Hydaspe et Persinna, dont le nom signifie reine, cf. le nom du roi étrusque Porsinna du grec  Porsènas pour Porsinas, latin Porsina. Ce sont en réalité des métis de blancs et de noirs, comme Michaël Jackson et tous ceux qui « franchissent la ligne », ne conservant qu’une tache bleue sur l’ongle, dit-on, -équivalent dans le roman grec de la tache d’ébène sur le bras d’ivoire de Chariclée,- et  il n’est pas étonnant que Persinna accouche d’une  fille de couleur blanche . Point n’est besoin d’invoquer la contemplation d’un tableau d’Andromède, -ancêtre blanche de sa race éthiopienne, au même titre que le noir Memnon. Sa mère abandonne la blanche Chariclée  en raison de sa couleur blanche , craignant d’être soupçonnée d’adultère. En effet, au 3e siècle ap . J . C. et depuis très longtemps déjà, le pays était majoritairement noir et le substrat ibère blanc , prédominant originellement, était en voie de disparition au profit des nilo-sahariens de couleur noire, si bien que le métissage ne se voyait plus guère. En vertu de ce qu’on appelle la loi phylogénétique, l’évolution de l’individu reproduit celle de la race, si bien qu’il n’est pas étonnant que le nouveau-né de parents noirs soit blanc. Ensuite il deviendra noir. Ainsi dans le Pacifique, en Polynésie comme  aux Fiji, les enfants ont-ils en leur jeune âge les cheveux blonds, mais perdent rapidement cette blondeur qui est un élément récessif.
Le sacrifice  des nouveau-nés roux en Egypte.
Selon moi, il s’agit de supprimer la présence d’albinos  de la race noire plutôt que des enfants aux cheveux roux et au visage plein de taches de rousseur.
Une  lampe funéraire Kuch.
Chez les Romains, on disait qu’on ne  peut parler de civilisation que lorsqu’on peut se déplacer partout dans le monde  en sécurité. Tel était  le cas autrefois,  et, en 1970 encore, je pus visiter l’Iran,  Persépolis et Ecbatane.  Aux environs de  Hamadhan, c’est-à-dire l’Ecbatane de l’Antiquité, dans cette capitale de la Médie chère à Cyrus,  j’achetai  une lampe funéraire en argile  représentant, je le sais aujourd’hui, un prêtre du feu sace, dit Trigrauxaudra selon Hérodote,c’est-à-dire avec son chapeau pointu .
Les inscriptions perses d'époque achéménide mentionnent diverses subdivisions des Saces :
Sakâ Trigraxaudâ : relatif aux « capuchons pointus » cité aussi par Hérodote à Ecbatane ;
Sakâ Haumavargâ : relative au haoma, boisson sacrée des Indo-iraniens, soma en sanskrit ;
Sakâ tyaiy paradraya : relatif à une étendue d'eau, « Saces d'au-delà de la mer ou du fleuve », il s'agirait de la mer Caspienne.
On connaît des inscriptions en Égypte antique évoquant des « Saces des marécages » et « Saces des plaines ». Les Sacaraukes ou Sakaraukes  chez Lucien De la longévité,  15 , ou encore Sarauques (de sakarauques),  du IIe siècle av. J.-C.,   étaient très certainement des Saces. Leur nom signifierait « Saces légers », « Saces rapides » (Sakâ-rawaa) ou « Saces royaux » (Sakâ-rauka) d'après H. W. Bailey[] Dictionnary of Khotan Saka, Cambridge, 1979.C’est la principale tribu des Kuches ou Ethiopiens.

Le mot trigauxaudra désigne ce chapeau pointu, littéralement  à trois rayons, qui sont la matérialisation sur l’argile des trois cercle ou roues solaires, symboliques du grand dieu Ahura Mazda, dont le signe reproduit un triangle, version de la roue solaire. C’est le correspondant du celtique trikedra , croix solaire  à trois  cercles (kedra , d’une forme à redoublement  kwsekwsl-a, de kwsel , roue,  cf. grec kuklos,  latin circulus ,de kwserkwsr, le neutre pluriel  grec kukla, le sanskrit çakrah ) ; le mot crux,la  croix, est à rattacher à la même racine, comme le mot persan ktiara, tiare, qui vient de kwsewkr-a  et désigne  la tiare droite ou royale (à rapprocher de celle du pape ) ou la tiare pointue à trois angles . Trigauxaudra, capuchon pointu, vient de tri, trois, et de grauxaudra , roues solaires, de  kwserkwsr,  Il s’agit de la trinité perse, savoir Ahura Mazda, et sous ses ordres le dieu de l’alliance  avec les hommes au moyen d’une hostie et d’une coupe de sang, Mithra, et la déesse Agni cf. latin ignis), le feu,  assimilée à Ap-sara,  déesse à la fois des eaux et du feu.
  Les trous de la lampe sont au niveau des oreilles et du nombril, d’où , comme un cordon ombilical sacré, montaient les flammes de la lampe vers le Créateur  Elle représente ,  en argile avec engobe verte  , un de ces prêtres du feu qui parlaient une langue indo- iranienne, le« tokharien » B  (ou kouchéen, dialecte sace )  coiffé d’une tiare  pointue en osier , portant une  moustache fournie et une  barbiche très courte,  arborant un collier .A l’emplacement de son cœur, à gauche, figurent deux chevrons, qui sont la matérialisation du symbole de l’eau divinisée en Apsara, génie des eaux, de ap, , eau (cf. latin aqua, de akw-a) et de sara, sacrée ( cf.sanskrit isirah, même sens , et grec  hi [s]eros, ieros)  .Il a dans la main gauche la bûche rituelle pour entretenir le feu sacré (l’ « objet mystérieux » des descriptions par les archéologues des statues- menhirs du  groupe Rouergat) et dans l’autre main le baresman   dont le prêtre du feu, Agni,   ne se séparait jamais lors de son oblation au feu .
  Mais ce qui me frappa d’emblée et m’amena à faire des rapprochements avec les statues –menhirs « du groupe rouergat »,  ce fut la ceinture, qui évoqua pour moi le kusti ou cordon sacré indispensable aux Persans et aux Hindouistes, porté en Ethiopie comme un collier au-dessous de la tête du menhir, au niveau du cou de celui-ci.  
Les signes des statues-menhirs du Rouergat et d’Ethiopie :
Illustrations, voir,   p.25, dans le livre de Jean-Pierre Serres, Les statues –menhirs du Rouergat, 1997, Musée archéologique de Montrozier.
J ’ai puisé mes informations  dans Zarathusthra et la tradition mazdéenne de Jean Varenne, au Seuil, dans  Louis Renou, L’hindouisme  , dans Henri Arvon,  Le Bouddhisme , Que sais-je ? , dans Chr. et J. Palou , La Perse antique ,Que sais-je ? et dans Jean- Pierre Liégeois, Les Tsiganes . 
Déchiffrement de la statue- menhir.
 Quand les futurs sculpteurs  kuches succédant aux Ibères qui avaient taillé ces menhirs (le mot  Somalie est dérivé de sumérien, Sibèrie, Ibèrie) arrivèrent en Ethiopie, ils contemplèrent des menhirs  qui n ‘étaient pas encore sculptés et que leur tradition  ne connaissait pas ; ils comprirent vite que nos  menhirs correspondaient à leur baresman (la forme moderne du mot est  barsom), mot venant d’une racine signifiant croître, destiné aussi à favoriser magiquement la croissance des moissons et de la végétation en général. Le baresman se présente sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries. Le prêtre du feu, Agni, ne s’en  séparait jamais. Mais les créateurs ibères des menhirs avaient représenté  la mort préalable du grain, nécessaire à sa germination, par la dalle horizontale sacrée qui  surmontait les menhirs comme à Göbekli et à Minorque aux Baléares (voir mes différents blogs sur les menhirs).Qu’en était-il avec le baresman ? Même le barsom des Parsis,  forme moderne du baresman et qui est constitué d’ herbes  nouées en faisceau au moyen d’un rameau de grenadier, réelles d’abord, puis métalliques, comporte  un accessoire de nature à évoquer pour  eux cette mort préalable, nécessaire à toute germination selon l’esprit des hommes du néolithique,  car le grenadier évoque les enfers et la mort. A défaut de tige de grenadier, le prêtre du feu pouvait utiliser une hache de pierre polie, le chermadion homérique (Iliade,XVI, 733-740), puis, plus tard,  à l’âge de bronze,une arme en bronze rituelle coupante :  serpe, stylet, poignard ou épée.
 Certaines gravures de menhirs corses  ( voir Leandri, Les mégalithes corses, p. 18)  comme à  Sollacaro (Filitosa XIII) , reproduisent  un poignard  en bronze   qui a remplacé le   baresman , mais avec la poignée tournée curieusement à droite, imitant les tiges fleuries qui sortaient du baresman et ployaient au-dehors sous le poids de leurs  fleurs , rompant l’harmonie du faisceau bien ordonné. Ceci laisse supposer que le remplacement des tiges fleuries attachées par une tige de grenadier par un poignard  a dû être progressif.
1) L’initiation dans la religion kouche  comporte l’investiture du cordon sacré, le kusti, fait de 3 fils de coton blanc noués. Cette cérémonie précède de peu le choix d’un guru ou précepteur. Renou, op. cit. , p. 84, :  « C’est le guru  qui, après avoir lavé le cordon , l’avoir tordu et détordu avec des récitations sacrées, le passe autour du bras droit  et de la tête du jeune initié, de manière que le fil repose sur l’épaule gauche. » C’est ce qui est figuré  sur certains menhirs éthiopiens et que, pour leur part,  les archéologues duTarn  , sur les « statue-menhirs ,  appellent tantôt « l’omoplate –crochet », une sorte d’épaulette, tantôt  la « pendeloque en y » , faute de l’avoir identifié, car ce qu’ils ont pris pour un  y est en réalité  la bretelle du  kusti ,qui est l’équivalent du cordon ombilical donné par la mère, car le jeune grâce au guru est maintenant deux fois né, dvi-ja. 
2) La Grande-Déesse : un génie des eaux et, paradoxalement, aussi  du feu,  appelé Apsara, de ap-, eau, cf.  latin aqua, et sara, sacrée ,cf. isirah en sanskrit, hi(s)era en grec,  a pour nom également nom Nini, Nana ou  Anahita , de ana drita, - drita venant d’un verbe signifiant faire croître, ksre, latin creare , crescere, savoir l’équivalent de  Cérès , maltais ancien (tokharien A) Tarxos,  qui  se retrouve dans AmPhitrite  ,de ap, eau, et dans Aph-(t)rodite (de ap, eau, + trite,  signifiant la déesse de l’eau  qui fait croître la nourriture (nana, cf . latin  annona),  entendons l’étoile (grec aster, latin stella, arménien asti, vieux-haut –allemand stairno, anglais  star,  sanskrit taara), l’astre qui annonce la période des pluies et des semailles,   ainsi que de la circoncision , les Pléiades (dont le nom est à rapprocher du  latin pluit). De là les noms de Astrea en latin, Ishtar, Ashtarté, Thoustra en kouchéen (le nom de Zarathoustra  ou Zoroastre lui a été donné en l’honneur de la Déesse des eaux, et signifie l’astre nourricier, T(rita)-astra  sacré (sara).