vendredi 12 octobre 2018


LES SILENCES DES MEMOIRES DE HANNA REITSCH ET L’EXFILTRATION D’HITLER DE SON BUNKER A BERLIN  EN  1945.  
 Lorsque je créai un blog sur l’emplacement de la victoire de César à Alésia, je me rendis compte que la fausseté de l’identification d’Alésia et d’Alise-Sainte-Reine était un  fait connu  de tous les bons latinistes de bonne foi : les faits prouvent que Alise-Sainte-Reine ne saurait être l’Alésia de Vercingétorix. Mais quant à savoir où elle doit être située (selon moi, à Novalaise, en Savoie,  voir mon blog sur le
sujet), ceci est une autre histoire ; de même, les faits prouvent que ni Hitler, ni son épouse Eva  Braun ne sont morts à Berlin. Mais où sont-ils  morts ? Le scénario de Robin de Ruiter, dans Adolf Hitler, Hitler n’est pas mort à Berlin, 2014, Berlin,  raconte l’ exfiltration d’Hitler de son bunker et sa mort en Espagne, d’un cancer de l’estomac, au monastère de Montserrat,   vers 1950.
Les introuvables cadavres d’Adolf Hitler et d’Eva Braun.
James F.  Byrnes, ancien secrétaire d’Etat américain, écrit dans son livre Speaking frankly, New York, 1947, p.42 : « lors de la conférence de Potsdam du 17 juillet au 2 août 1945, Staline se leva  de son siège, s’approcha de moi et trinqua avec moi . Je lui demandai : « Maréchal Staline, quelle est votre théorie sur la mort d’Hitler ? » Staline répondit : « Hitler n’est pas mort. Il s’est enfui en Espagne ou en Argentine. » Le 2 août 1945 d’ailleurs,  Staline avait accusé le général Franco  de cacher le Führer.  De même,  le général américain Eisenhower sur une radio néerlandaise, disait qu’il y avait de bonnes raisons de penser que Hitler s’était échappé et vivait en liberté. Quant à Hanna Reitsch, elle déclara au général Karl Kolle,  trois jours après l’exécution de sa mission d’exfiltration d’Hitler et d’Eva Braun, le 7 mai 1945 : « ils ne trouveront jamais le corps d’Hitler [ puisqu’il est encore bien vivant] » (Gregory  Hallett, Hitler was a British agent, Auckland, 2006, p .  350).
 La mort de la chienne d’Hitler et d’Eva Braun.
 Le berger allemand femelle d’Hitler, Bondie, et un de ses chiots furent empoisonnés le 27 avril 1945 par un médecin d’Hitler, le docteur Werner Haase (Ruiter, op. cit., p. 118) qui brisa , avec une pince,  une capsule de cyanure dans la gueule des deux animaux . Les Soviétiques  retrouvèrent plus tard  les cadavres des deux chiens  dans une tombe qui était creusée dans le jardin. Ils affirmèrent qu’ils étaient ensemble à côté d’une femme et d’un homme considérés comme le couple Hitler. « La raison, continue de Ruiter, de l’empoisonnement de la chienne d’Hitler est évidente. L’aurait-on laissé vivre, on courait le risque que les Soviétiques en tirassent un quelconque profit : ils auraient sûrement fait chercher  à la chienne son maître dans le jardin, avec le risque qu’elle ne retrouve pas sa trace  » et que les Soviétiques en déduisent que Hitler s’était évadé. L’homme et a femme  qui ont été mis à côté des deux chiens comme des leurres ne sont ni celui d’Hitler ni celui d’ Eva Braun, mais probablement ceux d’un  sosie d’Hitler  assassiné et du corps d’une femme quelconque.
Eva Braun avait écrit à ses parents une lettre, qui sera retrouvée par les Soviétiques et qui fait partie des anciennes archives du KGB.  Elle leur disait qu’ils n’avaient aucun souci à se faire si, pendant une longue  période, ils restaient sans nouvelle d’elle. Elle était ainsi dans le secret d’ Adolf Hitler et,  loin de songer à se suicider en avalant une ampoule de cyanure,    pensait donc s’enfuir avec son Führer bien-aimé. On a vu qu’on n’a jamais  identifié avec certitude son cadavre. Ruiter pense malgré tout, op,   cit., p. 124, que Hitler n’a pas voulu s’embarrasser d’elle au cours de son évasion et l’a fait assassiner par des membres de la Gestapo le 30 avril, à 15h 30. . Curieux, quand on songe qu’il avait enfin souscrit à son désir d’un mariage officiel le 29 avril 1945, avec pour témoins Goebbels et Borman. Curieux aussi qu’on n’ait jamais pu identifier son cadavre , répétons-le.
Le vaudeville des crânes d’Hitler.
Il devrait rester, même après crémation avec de l’essence à l’air libre, les dents et les appareils dentaires  qui ne fondent pas à cette température. , ainsi qu’une partie des ossements ; de plus, l’ADN pourrait être utilisé aujourd’hui, ce qui lèverait les doutes, mais il ne l’a pas été. « Dans le jardin de la Chancellerie,on recensa 15 cadavres , parmi lesquels  se trouvaient des femmes et des sosies de  Hitler ; dans un cratère, on trouva  un crâne avec,  sur  le front,  un impact de balle  de 10,5 mm : ce n’est pas lui qu’on autopsia, c’est celui d’un sosie d’Hitler , beaucoup plus jeune, qui fut assassiné (et non celui d’Hitler qui , s’il s’était  suicidé avec son pistolet,  se serait plutôt tiré  une balle dans la bouche).Tel est pourtant le crâne archivé en Russie comme celui du Führer, -  ce qu’une émission télévisée sur BFM TV : La mort d’Hitler, un secret d’Etat, (17/08/2018)   nous confirma  comme une grande  découverte !
Des deux cadavres plus ou moins carbonisés qui furent autopsiés, la bouche du cadavre présumé être  celui d’Hitler était intacte. Donc à nouveau le suicide est impossible. Le cadavre présumé être celui d’Eva Braun ne montra aucune trace d’empoisonnement au cyanure ; en outre, la mort avait été causée par des éclats de grenade au niveau de la poitrine ! « Ce cadavre était donc celui d’une victime de guerre », conclut R.  de Ruyter. Un autre fragment de crâne découvert en 1946  sera exposé en Russie, mais,  après étude de cette pièce, les scientifiques de l’université du Connecticut en ont déduit  qu’elle appartenait à une jeune femme. Donc le crâne d’Hitler est toujours absent !

 Le vaudeville macabre de la denture d’Hitler : les faux témoignages et, même davantage, les  falsifications.
Martin Borman avait donné l’ordre au dentiste d’Hitler et d’Eva Braun Johann Hugo  Blaschke, de s’enfuir et d’emporter leurs radios dentaires.  Faute de le trouver, les Soviétiques interrogèrent un prothésiste, Fritz Echtmann et son assistante,  Käte Hausermann. Lorsque Blaschke, qui avait été interné dans un camp américain, fut interrogé, il déclara : « Pourquoi les Soviétiques [qui s’étaient contentés de lui adresser une demande de reconstruction, de mémoire , de la mâchoire d’Hitler] ne me laissèrent-ils  pas regarder la mâchoire ? Je suis capable, en un coup d’œil, de dire s’il s’agit de la mâchoire d’Hitler ou non. » Echtmann,  le prothésiste d’Hitler ,  déclara pour sa part : « Hausermann ne peut pas identifier la denture d’Hitler, car elle a à peine vu quelques radios de ses dents (article intitulé Dentist says Russians have Hitler’sjaw, dans le journal Oakland tribune du 6/5/1948). Et, « contrairement à sa déclaration, faite aux Soviétiques, elle n’a jamais assisté Blaschke . »(Giordan Smith Fabricating the death of Adolf Hitler, Nexus de décembre 2007 et janvier 200) ;Autrement dit, Hausermann crut malin de dire aux Soviétiques ce qu’elle croyait qu’ils voulaient entendre, savoir que c’était bien la mâchoire d’Hitler qu’ils avaient  retrouvée (c’était la preuve de sa mort qu’ils attendaient ), mais c’était les prendre pour des imbéciles  et elle paya très cher son mensonge de complaisance .Telle est la raison véritable  pour laquelle les Soviétiques   condamnèrent cette femme mariée  à quelque seize années de prison à Moscou et en Sibérie , loin de son mari.  
A la demande des Soviétiques, K. Hausermann trouva un remplaçant au dentiste nazi d’Hitler en la personne de  Fedor  Brück qui venait de l’école dentaire de Liegnitz (voir Kay Lutze, Von Liegnitz nach New York : Die Lebengesschichte des jüdishen Zabnarztes Fedor Bruck (1895-1982), dans Zahnärztliche Mitteilungen Online, parution n°10 du 16/5/2006) .Ruiter semble croire que  Bruck fit mettre quatre fragment de dents en un endroit où les Soviétiques les trouvèrent et il s’apprêtait à les leur certifier ! En effet, à l’entrée du bunker,  à 12 mètres de distance, dans un cratère de bombe, il y avait les cadavres d’un homme et d’une femme : les  dents de l’homme étaient  très écartées, et, à côté du corps se trouvaient  les fragments d’une prothèse en  résine artificielle. C’était peut-être la prothèse fabriquée par Eschmann pour l’un des sosies d’Hitler.   Pour le Docteur Doiran, un Canadien, de toute façon, ces dents et ces fragments   « ne correspondaient pas du tout aux dents d’Hitler (San José Mercury du 2/2 :1987) : « Non seulement l’espace entre les dents était différent, mais encore Hitler avait une rainure sur une dent, ainsi qu’une dent  en porcelaine,
- autant de caractéristiques que l’on ne trouvait pas sur son cadavre présumé. Plusieurs interventions avaient été effectuées sur un bridge de la mâchoire inférieure. Ce n’était pas présent chez Hitler.» Ainsi donc, ni les dents ni le crâne, rien n’atteste de la mort d’Hitler dans son bunker à Berlin.
La préparation de l’exfiltration d’Hitler par son secrétaire particulier, chargé de tout ce qui concernait ses affaires financières, Martin Borman .
Dans Ladislas Farago, A la recherche de Martin Bormann et des rescapés nazis en Amérique du Sud, 1974,  p. 116, on peut lire que le 5 janvier 1945, et pendant près de trois semaines, Martin Bormann, avec l’aide d’Hitler, put quitter Berlin pour des raisons restées mystérieuses, mais connues d’Hitler, sans qu’on sache où il est allé. Probablement pour prendre les contacts nécessaires à l’organisation de la fuite, en particulier pour exécuter les mouvements de fonds. Selon Simon Wiesenthal dans Les assassins sont parmi nous, p.117, il y eut 750 sociétés montées dans le monde par les Allemands avec des capitaux allemands,dont 112 en Espagne,58 au Portugal, 35 en Turquie,98 en Argentine,n 214 en Suisse, et 233 dans divers pays.
Où se trouvent aujourd’hui  les restes de Martin  Bormann et à quelle date est-il mort et où ?
 Le 3 juillet 1946, le chauffeur de Hitler, Erich Kempka raconte comment il avait vu Bormann, marchant à côté d’un tank qui roulait vers le pont Weidendammer, périr dans l’explosion du tank, atteint de plein fouet par un projectile antichar ,explosion  « si violente qu’il avait dû être tué sur le coup. » Mais Kempka reconnut par la suite qu’il avait été aveuglé par la déflagration et n’avait par conséquent pas réellement vu « de ses yeux » mourir Bormann. Aussi pouvons –nous tenir pour nulle et non avenue cette déposition.
Mais en 1972 des travaux exécutés ailleurs, à Berlin –ouest, à la gare de  Lehrter, mirent au jour des ossements qui furent identifiés plus tard comme ceux de Bormann.
L'expertise repose sur une comparaison entre l'empreinte génétique de ses ossements (un fémur et un tibia) et celle d'un parent de Bormann sur lequel a été effectuée une prise de sang.Les deux échantillons présentent des séquences génétiques «identiques».
Les premières expertises avaient déjà relevé des indices permettant de les attribuer à Bormann. Elles présentaient des couronnes dentaires d'un type particulier, selon une expertise dentaire confirmée en 1998 par une analyse ADN. Seuls les dignitaires nazis bénéficiaient de ce type de couronnes ; des fractures osseuses correspondant à celles dont le secrétaire de Hitler avait souffert et leurs dimensions concordaient avec sa stature.
On sait que Martin Bormann après la fin de la guerre en1945 se retrouva en Amérique du Sud, où il serait mort avant que ses ossements ne fussent ramenés à Berlin.  Des  documents secrets déclassifiés auraient permis d'établir une relation entre Martin Bormann et son nom d’emprunt, « Juan Keller ».Il serait mort en Bolivie d’un cancer de l’estomac le 15 février 1959 et inhumé le 17 février,  après avoir reçu les soins du Docteur Joseph Mengele, le médecin d’Auschwitz, selon un journal anglais de 1993,  The Independant .  Martin Bormann aurait ainsi été identifié grâce aux témoignages de personnes qui ont assisté à l’enterrement de « Juan Keller » au cimetière d’Itá près d’Asuncion au Paraguay.
  Son corps a été ramené par la suite en Allemagne suivant ses dernières volontés . Cette thèse se fonde sur l'argile rouge retrouvée sur les ossements de la station Lehrter. Ce type d'argile ne se trouve pas à Berlin mais bien à Itá au Paraguay.
 []Les transports de fonds en Amérique du Sud, en Espagne  et … aux Pays-Bas par l’as des pilotes allemands, Hannah Reitsch. .  
Dans  A la recherche de Martin Bormann et des rescapés nazis en Amérique du sud, de Ladislas Farago, p. 217, nous lisons : « après le débarquement allié en 1944, la route par voie terrestre fut coupée avec l’Espagne. Bormann ordonna alors de poursuivre l’Aktion Feuerland par voie aérienne ; le 22 mai, deux semaines avant le débarquement allié en Normandie, le général Faupel mandait à ce propos à l’un de ses agents à Berlin : « Le Reichsleiter Bormann, qui a reçu deux rapports, l’un de von Leute, l’autre du général argentin Pistarini, exige la reprise immédiate  des expéditions sur Buenos Aires. Demandez au général [Adolf]  Galland [as de la Lutwaffe, très au fait du maniement des Condor à long rayon d’action] , de mettre à notre disposition deux appareils uniquement pour des vols de nuit et d’avertir [le colonel Hans Ulrich] Rudel et Hanna Reitsch. Le porteur de la présente lettre et Kuster doivent entamer sur-le-champ les préparatifs. Il faut que Köhn vienne à Madrid par le premier avion disponible  pour assister [Gottfried] Sandstede, qui a ordre de se présenter devant moi demain matin. »  Des sous-marins U- Boote participaient à ces transports de fonds, selon l’Amirauté britannique. Mais la plus grande part du trésor SS fut acheminée vers les Pays-Bas, vers les banques et sociétés pétrolières du  prince nazi  Bernhard zur Lippe –Risterfeld, grand-père du roi Alexander, mari de la reine, et de son interprète le Néerlandais Willem Sassem, membres tous les deux  de la SS. Ian  Fleming, le créateur de James Bond,   qui, en tant qu’agent secret,  aurait,  selon R. de Ruiter,  trempé dans l’évasion d’Hitler,    a fait, dans Au service de sa Majesté (1963, époque où sa liaison avec  Hanna Reitsch  n’était pas  connue) du prince nazi  de Risterfeld le comte de Blofeld . C’est  dans un hôtel cinq étoiles, à proximité de San Carlos de Bariloche en Argentine, que se rencontraient le prince et Hanna son amante, -ainsi que  de nombreux  nazis en fuite et certains sosies d’Hitler. Des sosies d’Hitler, de Bormann, de Mengele , vivaient quelquefois à Bariloche. Six sosies d’Hitler résidèrent jusqu’en 1972 en Argentine.
Dans son testament du 24 novembre 2004, le prince a mentionné Alicia Hala, née le 21 juin 1952, de ses relations avec Hanna Reitsch, comme héritière de 3 millions d’euros. Alicia habite à Fairfax, en Californie, et elle passe certains de ses congés en Italie avec la famille royale, dont la reine Juliana.
Les causes du suicide à Salzbourgen Autriche, le 24 mai 1945, à 52 ans, de l’amoureux éconduit par Hanna, le général Robert Ritter von Greim .
« Le maréchal von Greim, lui aussi, écrit Hanna, p.  213,  dans la  traduction  française de ses mémoires,   quitta la vie [ le 24 mai 1945], peu de temps après que me fut parvenue la nouvelle de la mort de tous les miens (suicide de ses parents et de cinq de ses frères et sœurs). Des officiers américains l’avaient transporté à Salzburg avec un manque d’égards qui lui fut très douloureux. De là il devait être envoyé en captivité. Blessé dans son honneur, il se jugea le droit de mettre fin à la noble existence  qu’il avait menée, sans un écart, fidèle aux traditions de son métier militaire, jusqu’à l’extrême accomplissement du devoir.  » Mais  son remplacement dans l’amour de Hanna par le prince Bernhard zur Lippe –Risterfeld, allemand d’origine et nazi avéré, dut aussi y contribuer. Hanna, morte en 1979, est enterrée avec tous ses parents dans la tombe familiale du cimetière communal de Salzbourg en Autriche.
Les causes de l’exécution de beau-frère d’Hitler, le lieutenant général SS, représentant de Himmler,  Hermann Fegelein.
 Son amie, Kristina Reimann , expliqua au célèbre auteur Glenn B .  Infield qu’elle l’avait rencontré à Berlin le 27 avril : « Fegelein avait une peur incroyable. Nous bûmes quelque chose. Il répétait sans cesse qu’il y avait à Berlin plusieurs Hitler [un  sosie d’Hitler  qui, une fois assassiné,  lui permettrait  de s’échapper et de faire croire à son cadavre]. Je pensais qu’il était saoul. Peu avant qu’il prenne congé, il dit que si jamais Hitler savait  qu’il connaissait son secret (son plan de fuite), sa vie n’aurait la plus la moindre valeur. » Aussi tenta-t-il de s’enfuir  du bunker, mais il fut fait prisonnier par des membres du RSD et ramené au poste de commandement, où il est entendu par le SS Wilhelm Mohnke. Le 28 avril 1945, le chef des services secrets, Heinz Lorenz,  communique à Hitler que Heinrich Himmler avait  mené des pourparlers secrets avec les Britanniques et offert une capitulation  et  que les affaires de Fegelein montraient qu’il  était au courant de ces négociations avec l’ennemi. Le jugement de Fegelein fut exécuté par un membre du RSD d’une balle dans la nuque ; et son corps fut enterré à proximité de la sortie de secours de la Chancellerie. En réalité, bien qu’il fût le beau-frère d’Hitler, rien n’y fit  et il fut éliminé parce qu’il connaissait, avec l’existence des sosies et celle du plan d’évasion  d’Hitler.

Les dissimulations et les  feintes d’Hitler : l‘ aveuglement simulé sur la situation réelle de ses troupes, la comédie du suicide,  la présence incognito dans le bunker de certains de ses sosies moustachus,  le rasage de sa propre moustache, les ordres secrets qu’il  avait donnés à Hanna Reitsch de se préparer à un  vol sans visibilité au-dessus de Berlin bombardé et l’ordre de venir à Berlin envoyé au général Robert Ritter  Von Greim , l’amant de Hanna, sous prétexte de le nommer chef d’une aviation qui n’existait plus, en remplacement de Göring, mais en réalité pour qu’il amène avec lui Hanna Reitsch, sans que cela attire l’attention .
Hitler aimait à feinter, comme le montre la signature du pacte germano-soviétique qui parvint à duper  Staline, ou  l’incendie du Reich allumé en secret sur son ordre afin d’incriminer es communistes allemands. Il se rendait bien compte que la guerre était perdue, même s’il jouait la comédie de celui qui n’en était pas conscient. De même, il affecta  de vouloir se suicider, intention qu’il n’avait nullement en réalité .Ainsi s’explique le fait qu’il ait fait venir au bunker ses sosies dont les cadavres moustachus, comme celui de Gustav  Weber,  étaient destinés à tromper l’ennemi, en particulier celui de son sosie le plus ressemblant (c’était d’ailleurs un petit parent, d’une famille originaire  comme la sienne dans cette zone frontalière de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie, qu’on appelle Bohème). Lui-même, au 30 avril 1945, se rasa la moustache, ce qui le rendait méconnaissable et, plus tard, en sécurité hors d’Allemagne, il se laissa pousser la barbe, afin de mieux abuser l’adversaire.   
 Le scénario de l’exfiltration d’Hitler et sa préparation par Hanna.  
 A bord d’un Junkers Ju 1898 piloté par Jürgen Bosser, le général von Greim  et Hanna  se sont envolés de Munich vers l’aérodrome de Gatow à Berlin. Pendant leur vol, ils furent escortés  par les quarante derniers  avions de combat de la Lutwaffe. Beaucoup de ces avions furent abattus par les tirs des batteries antiaériennes. Mais il était impossible d’accéder directement  au bunker situé au centre de la capitale depuis l’aérodrome de Gatow ; aussi est-ce sur un Fieseler Storch, plus petit, que tous deux redécollèrent ,  le 26 avril 1945,pour tenter d’atterrir à proximité  de la porte de Brandebourg, en survolant le  Wannsee ,  à peu de distance du bunker . « Il est évident, dit R. de Ruyter, op. cit, p.118, que la raison de leur déplacement à Berlin était  bien plus importante que l’on veut nous le faire croire ; en vérité, seule Hanna Reitsch, et non Ritter von Greim, était en mission pour Hitler ». Hanna resta dans le bunker  trois jours, du 26 avril 1945 jusqu’au 29 avril .
Cédons la parole à Hanna, op. cit.,  p. 198 : «  Même dans les conditions les plus défavorables, dans le bouleversement d’un combat par exemple, la Tour de la Flak (la DCA)  devait être accessible à travers la fumée, à travers l’épaisse vapeur qui boucherait la vue ; il fallait chercher à remplacer l’aide défaillante de la radio . Je m’entraînai dans cette intention…et volai par tous les temps, à une faible hauteur, en partant de points de repère visibles de très loin, de la périphérie de la ville, vers la tour de la Flak. Tours d’usines à gaz, tours d’églises, la tour de la radio, la tour de l’Ullsteinhaus  constituaient des points de repère. De chacun d’eux  je déterminai, au moyen du compas, l’angle avec [la tour de] l’abri du Zoo, et je le gravai dans ma mémoire. Bientôt, le moindre toit parmi les ruines me devint,  sur ce chemin, familier, et je sus que,  même dans les pires conditions, de jour ou de nuit, à travers le brouillard ou le feu, -c’était absolument sûr, -je trouverai la route de l’abri de la Flak. Le général von Greim en fut informé. »


L’évasion du 30 avril 1945.
Les évasions réussies  sont toujours invraisemblables et servies par la chance. Mon père qui s’était évadé d’un camp de prisonniers de guerre fasciste (membre du Bataillon du Pacifique, il avait été atteint de deux balles  à Bir Hackeim et , inconscient,   s’était retrouvé transféré aux fascistes italiens par les Allemands de Rommel :  à cause de son nom corse inscrit sur sa plaque d’identité, et  qu’ils prenaient pour un nom italien , appartenant par conséquent à un transfuge , les Allemands pensaient que les Italiens devaient le fusiller comme traître) ; il avait reçu la médaille des évadés . Son ami et camarade de combat, le Lieutenant H.-G. Payonne, voulut la demander également, vers 1965. Les bureaucrates parisiens  lui répondirent, à sa grande indignation , que le récit de son évasion était « trop invraisemblable pour être crédible et qu’il n’était pas accompagné de preuves »! « Pourquoi pas des attestations certifiées par deux gardiens de camp nazi et par deux gendarmes ? », m’avait-il dit. Il faudra se le rappeler dans ce qui suit, récit qui, certes, est appuyé par des témoignages ou par un faisceau de vraisemblances, mais non par des  preuves.
Le scénario  de l’exfiltration d’Hitler  selon  Robin  de Ruyter, op. cit. , p.115 sqq.
 Le 30 avril 1945, à 20h40, Hitler quitte le bunker  par la sortie de secours de la première partie du bunker et va jusqu’au jardin du ministère des affaires étrangères. Passant par la porte arrière du ministère, il  se retrouve à la sortie de la Willelmstrasse, encore contrôlée par les Allemands, en direction de la Spree. Parvenus au Marschallbrück, au-dessus de la Sprée, Hitler et son équipe prennent la route de l’île aux Paons et embarquent dans un mini sous-marin, où les ont accueillis deux britanniques en uniforme  russe , Caroline Sanders (plus tard la première femme à diriger le MI 6 ) et Yan Fleming, 2 e commandant des services secrets de la Marine britannique Après le chenal de la Havel, ils parviennent au fleuve qui, à cet endroit, a une largeur de plus de 3 kilomètres. Le sous-marin reste entre la partie Est de la presqu’île et la rive Ouest de la Havel, puis se dirige non loin,  vers le Nord-Ouest de  la presqu‘île, à proximité de l’île aux  Paons, qui est le lieu de rendez- vous. Jusqu’ici, la possibilité de  fuite est prouvée par les nombreux dirigeants nazis qui, tel Bormann, réussiront à fuir également le bunker, à la barbe des soviétiques.
A proximité de l’île aux Paons,  à 16h15, Hanna Reitsch amerrit avec un hydravion, un Junkers Ju 52/3 Mg-14 e  à côté du sous –marin  et Hitler monte dans l’hydravion (Christopher Creighton, Operation JB -Het laaste grote geheim van WO II, Amsterdam, 1996, p.  214, et G. Hallet, op. cit., p.344).
A bord du Junkers, Hanna parcourt avec Hitler,   à moyenne altitude,  en 15 minutes,  les 33 kilomètres  qui la séparent du grand Müggelsee. Le 1er mai,  à 2h 00 du matin, op. cit. , p. 133, un Westland Lysander III A  britannique atterrit sur une petite île à proximité de la rive sud-ouest du grand  Müggelsee. Ian Fleming aide son  pilote Hugh Verity à dissimuler l’avion sous des branchages en attendant Hitler  , selon Hallett, op. cit. , p. 349, suivi par de Ruiter, p. 134. Hitler y monte (le  Westland Lysander III A est équipé d’un réservoir supplémentaires sous les ailes) et Hanna Reistch l’escorte dans son Junkers Ju 52 /3MG-14 e  jusqu’à Barcelone ; le cessez-le-feu  du 2 mai 1945 permet aux avions, tant britanniques qu’allemands,   de quitter l’Allemagne sans essuyer de tirs. Dans l’ouvrage de Hallett, déjà cité, p. 349,  on peut lire le témoignage des opérateurs radio de la Waffen SS au centre de Berlin : le 30 avril, « tous se turent quand un opérateur radio avec un casque commença à sourire,  disant que le Führer avait reçu son cadeau d’anniversaire  en retard
( il était né un 20 avril).   Il expliqua que Hitler s’était échappé de Berlin dans un avion piloté par Hanna Reitsch. »
De Barcelone, Hitler gagne l’aile est du palais du général Franco à Madrid : « cette partie de la résidence était fermée  et ne pouvait être accessible du reste du palais. Elle était entourée par un mur de quatre mètres de haut. Aucune explication n’avait justifié cette construction.  Le personnel assigné à cette aile parlait couramment allemand … ; Hitler trouva refuge au monastère de Montserrat, où il mourut d’un cancer de l’estomac. ».
Hitler et Franco.
En juillet 1936, l’ambassadeur d’Allemagne à Madrid avait demandé que  des navires de guerre  viennent protéger la vie et les biens  de ses compatriotes résidant en Espagne. Le Deutschland et l’Amiral Scheer avaient évacué 15000 Allemands, « une action spectaculaire, écrivent Manvell et Fraenkel, dans L’affaire Hess, p. 93,  qui, à l’époque, avait fortement impressionné  les grandes puissances ». Quelques jours avant le 26 juillet 1936,  Franco avait  également adressé une lettre personnelle à Hitler et à Göring dans lesquelles il réclamait l’intervention de l’Allemagne. Hitler accorda immédiatement son appui à Franco en lui envoyant des hommes de la Wehrmacht qui reçurent pour mission de combattre les républicains sur le terrain espagnol, tandis que Hess mettait à la disposition de Göring toute l’organisation A.O.  qui fut invitée à collaborer à la livraison  des armes à l’Espagne. C’est à cette époque que Franco et Hitler conclurent un accord secret d’aide mutuelle en cas d’infortune du sort des armes.
 En même temps, des compagnies privées  entreprirent d’assurer l’expédition d’huiles d’olive, de laine, de minerai de fer et de certaines matières  brutes espagnoles, importantes pour le réarmement allemand.
En novembre 1936, au 4e congrès de l’A. O., Hess déclara, faisant allusion à la guerre civile espagnole, que les Allemands de l’étranger n’étaient plus sans défense et que, partout où ils se trouvaient en danger, « de puissants navires, arborant fièrement la Svastika, accouraient  pour les protéger. » Dès  le déclenchement de la guerre, la fuite du Führer avait été prévue en Espagne.  Et von Ribbentrop était en contact depuis 1939 avec le ministre des affaires étrangères, beau-frère de Franco, savoir Ramon Serrano Sugner. Le 21 avril 1945, le général Franco avait offert  son pays comme refuge aux cadres de l’Allemagne nationale-socialiste. confirmant l’accord de1936 entre  Hitler et  lui.
Le général soviétique Joukov, le 9 juin1945, déclara lors d’une conférence de presse à Berlin (Globe und Mail du 9/5/1945) : « Nous n’avons trouvé aucun corps  qui pouvait être celui d’Hitler… Hitler aurait pu s’échapper au dernier moment  car il avait un avion à sa disposition.»
Un  Russe en 1945 a déclaré,  p. 302, de l’édition en allemand de Fliegen, mein Llehen, Berlin, 1951, de Hannah Reitsch, passage cité par de Ruyter, op .  cit. , p. 120 et curieusement supprimé dans la traduction française : « Nous n’avons trouvé aucune trace d’Adolf Hitler ni d’Eva Braun. Il est pourtant prouvé que Hitler a effacé ses traces et que, très tôt, le 29 avril, un petit avion s’est envolé [de la tour de l’abri] du zoo  vers Hambourg. Nous savons qu’à bord se trouvait une femme (savoir Hannah Reitsch ».
Hanna, pour sa part,  a écrit : « J’ai par amour de mon pays rempli mon devoir jusqu’à la dernière heure. Mon dernier vol vers Berlin devint plus tard légendaire.  Est-il possible que j’aie aidé Hitler dans sa fuite ? », cité par Ruyter, op.  cit . , p. 121 et présent dans la traduction française sous la forme suivante , p. 213-214 : « Mon crime ? J’étais une Allemande, une aviatrice connue, dont on savait qu’elle avait rempli son devoir jusqu’au bout, et qu’elle aimait passionnément sa patrie. Des légendes se tissaient autour de mon dernier raid .Est-ce que je n’avais pas, par hasard,  caché Hitler quelque part ? » Toujours des interrogations pour ne pas mentir !
Le mythe de Hanna, la Mata Hari de la seconde guerre mondiale et ses réactions à sa popularité de mauvais aloi.
Dans la préface de  Yvonne  Pagniez, déportée à Ravensbrück et ancienne résistante, à l’édition française des  mémoires de Hanna, p.  7 et 8, celle-ci écrit :
 « Cette limpidité d’âme  qu’exprime si bien son amour de toutes les altitudes lui fit supporter  sans amertume, bien qu’elle en fût blessée douloureusement, le flot de calomnies  qui l’accabla dans son malheur.  Avec quelle triste habileté  cependant, en vue de buts inavouables, cette vague de discrédit  fut dirigée contre elle. Tandis  qu’elle était enfermée derrière des réseaux de fils barbelés, totalement séparée du  monde, des officiers américains vinrent à plusieurs reprises l’interroger. Certains d’entre eux camouflaient leur profession (de journalistes) sous un uniforme légitimement respecté dans le monde, mais que flétrit leur conduite (allusion aux auteurs et acteurs, -britanniques en réalité, -du film Opération Crossbow, 1965, en particulier Michael Anderson, Georges Peppard et Trevor Howard ).Car ils abusèrent du nom de Hanna Reitsch , de sa notoriété, de son impuissance à se défendre, pour forger de toutes pièces, dans les publications d’Europe et d’Amérique, ces articles à scandale dont le public se montre friand.
Une vénale presse allemande se fit leur écho, et aussi, il faut bien le dire, quelques journalistes français, dont les deux jeunes gens (en réalité les deux auteurs belges de la BD, Buck Danny contre Lady X,  Victor Hubinon et Jean –Michel Charlier, ce dernier ayant expressément avoué  la clé de son personnage :  « Elle m’a été directement inspirée par quelqu’un de bien réel : la célèbre aviatrice nazie Hanna Reitsch pilote d’essai, et Flugkapitän (colonel) de la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale» ,dans Tout Buck Danny, vol.6 ), qui vinrent trouver la jeune fille à sa sortie de prison, alors qu’elle venait à peine de découvrir le vaste complot contre son honneur, dont elle ignorait tout dans sa retraite. Ils lui proposèrent de balayer ces ordures dans un article  d’une revue française à large audience ; l’article parut, mais les mêmes honteuses allusions s’y étalaient, que les auteurs avaient promis de dénoncer. »
Voici les principales œuvres inspirées par Hanna
1) James Bond, film et roman (1963) Au service secret de Sa Majesté, où elle est représentée par Irma Bunt, secrétaire et maîtresse de l’ennemi juré de Bond,  le comte Ernst Stavro de Blofeld (ce nom a été tiré par Ian Fleming du titre de (Schwal) benfeld porté par le nazi  Bernard  de Lippe –Biesterfeld,  dans la fiction  chef du Spectre, une organisation néo-nazie qui a son siège dans une « clinique » du  Jura suisse.
Le Gloria Piz de Ian Fleming  s’inspire sans doute du Kehllensteinhouse hitlérien. Dans l’Obersalzberg, au-dessus de  Berchtesgaden, Bormann avait fait construire pour Hitler un salon de thé qui était  installé sur un pic (en langue suisse alémanique, piz de Gloria Piz ). Ce pic dominait le Berghof et  était relié au Berghof par un ascenseur encastré dans la montagne.Le comte de Blofeld est  l’équivalent du Comte de Schwalbenfeld et de Sternberg, comte Bernhardt de Lippe-Biesterfeld, amant de Hanna Reischt, adultère qui  n’est pas  connu, à l’époque, mais que notre auteur  britannique Ian Fleming a pu apprendre au cours de sa carrière d’espion britannique. Son rôle dans l’évasion (voir ci-dessous,dans Mes retouches au scénario de Ruiter) a-t-il été connu de yan Fleming en même temps que la liaison  de Hanna et du prince ?
2) Hanna a  aussi inspiré le personnage de Lady X, dans Buck Danny contre Lady X et d’autres  numéros publiés par Spirou. C'est une aviatrice américaine célèbre pour ses performances et ses records aéronautiques, doublée d'une espionne de haut vol, pour ainsi dire. Elle accumule tous les poncifs du genre de l'espionnage : belle, mystérieuse et sans scrupules : sa vénalité la conduit à trahir son pays sans vergogne. Elle offre donc aux plus offrants ses services et ses renseignements. Elle travaillait pour l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale et fut même la maîtresse d'un amiral japonais (position pudiquement exprimée par « J'ai été très amie »). avec...[]).[L’amiral japonais est peut-être une allusion aux kamikaze  ou  « volontaires de la mort » du vice-amiral amiral japonais Onishi , dont Hanna voulut promouvoir l’idée auprès d’Hitler , op .  cit.  , p . 184, ,qui refusa cette proposition].
« Elle a la rancune tenace et en veut à mort à Buck Danny qui fait échouer toutes ses entreprises d'espionnage ou de terrorisme. Alors qu'on la croit systématiquement morte ou définitivement disparue, elle refait surface de façon récurrente. Blonde à ses débuts dans la série, elle devint brune et bronzée par la suite, et perd ses légendaires yeux « bleu acier » (qui sont un élément capital du diptyque Les Anges bleus et Le Pilote au masque de cuir) pour des prunelles brunes. Elle utilise un fume-cigarette. À partir de Mission Apocalypse, elle est secondée par un gros complice, von Grodt [](allusion à von Greim, qui n’était pas spécialement gros, à mon avis).
3) Son  personnage fut interprété par Barbara Rütting dans le film Opération Crossbow (1965)

La réalité du caractère de Hanna.
Son trait dominant semble être la franchise ; ainsi, dans la traduction française de ses mémoires, p.171, elle manifeste à Himmler en personne son indignation sur les chambres à gaz  dès   octobre 1944 : [Himmler] me remercie de ma sincérité.
-Personne, me dit-il, ne m’a jusqu’ici parlé avec une telle franchise. Il me fait promettre de  lui transmettre à l’avenir toutes mes critiques, et les réclamations qui me paraîtront justes. Cette promesse, je l’ai tenue En octobre1944, je vois apparaître un jour au Foyer des Aviateurs , à Berlin , mon vieux camarade Peter Riedel, alors attaché à l’ambassade de l’Allemagne en Suède. Il paraît hors de lui et me jette, d’un geste nerveux, une brochure.
« -Est-ce que tu sais les horreurs qui peuvent se passer en Allemagne. Regarde cela. Ça nous fera une belle réputation à l’étranger ! »
 Je feuillette la brochure. Elle traite des chambres à gaz. Soulevée d’indignation.
« -Comment peux-tu croire une chose pareille ?  criai-je. Pendant la Première Guerre Mondiale, la propagande ennemie a chargé les soldats allemands des plus mensongères accusations (allusion, sans doute, aux cartes postales de 14-18 accusant les  « boches » de fabriquer des savons avec la graisse des cadavres de prisonniers). Il en va de même aujourd’hui avec les chambres à gaz. »
Ma protestation véhémente fait une  grosse impression sur Peter Riedel.
« -Tu as peut-être raison, concède-t-il. Mais, je t’en prie, va donc interroger Himmler là-dessus. »
J’appelle Himmler au téléphone : il me permet  de le rejoindre à son poste de commandement. J’emporte la brochure. Je la lui mets sous les yeux.
« -Que dites-vous de cela, Reichsführer ? »
Himmler prend la brochure, la feuillette. Pas un trait de son visage ne bouge. Il me regarde ensuite tranquillement.
« -Vous croyez cela, mademoiselle Hanna ?
-Non, dis-je avec conviction. Non, bien entendu. Mais il faut que vous éleviez une protestation. On ne peut pas laisser peser une telle accusation sur l’Allemagne ? »
Himmler pose la brochure sur la table :
« -Vous avez raison. »
Quelques jours plus tard, l’information est démentie dans un des principaux  journaux allemands. J’’apprends par Peter Riedel que le même démenti a paru dans un journal suédois. »
  Le but de la parution de ses mémoires fut  de faire taire la rumeur contre elle , alimentée en grande  partie  par l’antiféminisme  et qui fut  la première rumeur mondiale des temps modernes . Il se trouve que, pour son malheur, c’est sur son personnage que  les mass média se sont focalisés.
Mes retouches à ce scénario.
Elles portent 1) sur le mini sous-marin,  dont on peut faire sans dommage l économie dans le scénario de l’exfiltration d’Hitler : un hélicoptère avec peut-être un emblème  de la  Croix-Rouge, conduit par Hanna,  a très bien pu remplacer le sous-marin   à partir de la Willemstrasse (que les Allemands contrôlaient encore, répétons-le) jusqu’à la tour de l’abri du zoo et  l’île aux Paons. Dans  la traduction française de ses mémoires, voici ce qu’elle écrit , p.198 : « le 25 avril, le général Von Greim  venait d’être mandé par radio à la Chancellerie du Reich à Berlin auprès d’Adolf Hitler et , comme il savait que Berlin était déjà complètement encerclé par les Russes, que les troupes russes avaient même pénétré dans la ville, il  pensa que le meilleur moyen de s’y rendre serait d’utiliser un hélicoptère ; il se souvenait de mon entraînement systématique au-dessus des ruines de Berlin, et savait qu’en tout cas je saurais m’orienter en survolant la ville. » Telle est la justification qu’elle donne du fait qu’elle accompagne son ex-amant alors que Hitler avait  donné l’ordre à tous les nazis du bunker de le quitter. Et, op.  cit., p. 197, dans le bunker, Hanna  envisage « l’emploi d’un hélicoptère qui, pour s’envoler et atterrir, n’exige qu’une petite surface ; un toit plat suffit ; peut-être même la tour de l’abri du Zoo conviendrait-elle. »
De là elle a pu prendre un Junkers pour Barcelone, avec à bord Hitler et Eva Braun.
 2) sur la participation britannique et sur celle au moins de Yan Fleming qui sont invraisemblables, -ce qui n’entache pas le reste du scénario. Pour moi, l’officier « britannique » que Hallett et de Ruiter  ont  pris pour Yan Fleming était le prince  comte Bernhardt de Lippe-Biesterfeld , amant de Hanna et nazi dans l’âme  qui avait rejoint la Royal Air Force en Angleterre et y servait comme agent double;  quant à celle qu’on a prise pour Caroline Sanders , c’était en réalité Hanna Reitsch. L’ intervention du prince nazi d’origine allemande, engagé dans la Royal Air Force britannique, mais agissant de sa propre volonté conformément à l’idéal nazi , explique que certains auteurs  , peut-être abusés par l’engagement du prince dans les services britanniques , aient prêté aux  Britanniques des  intentions secrètes favorables à l’évasion d’Hitler, intentions qui sont  invraisemblables selon moi .
Conclusion générale.
Je n’ai jamais auparavant,  dans des blogs,  fait d’enquêtes  sur des faits contemporains, parce que j’ai estimé que  ce qui concerne la seconde guerre mondiale est souvent entaché d’incertitude J’en citerai deux exemples :
 Le premier concerne les exactions prêtées aux nazis. Dans Philippe Faverjon, Les mensonges de la seconde guerre mondiale,, p.146-147, : en 1995, une exposition intitulée Guerre d’extermination. Crimes de  la Wehrmacht,  titre qui sous-entend que les quelque 18millions d’Allemands  qui ont servi sous l’uniforme de l’armée allemande, étaient tous d’affreux tortionnaires, s’est tenue à Hambourgpour circuler dans u trentaine de villes, jusqu’à) ce qu’elle fût retirée précipitamment en 2001 :un spécialiste polonais,Bogdan Musial, avait fait remarquer qu’une bonne dizaine de clichés ne montraient pas des massacres civils perpétrés par l’armée allemande,, mais des crimes commis sur le sol polonais par la sécurité d’Etat  soviétique, le NKVD. « Polémique, ajoute l’auteur , qui n’est pas sans en rappeler une autre  qui s’était engagée,pendant la guerre, puis au lendemain de la défaite du IIIe Reich,autour de l’assassinat de milliers d’officiers polonais à Katyn, » œuvre des Soviétiques attribuée par eux aux Nazis. « Mai qu’est-ce que la vérité? » disait Ponce Pilate au Christ.  Ce n’est qu’à partir de  1990 qu’une certaine lumière fut projetée sur les faits nazis, par exemple sur la spoliation des tableaux des pays occupés, et même à partir de 2014 lors de la découverte des caches de Wolfgang Gurlitt d’abord à Munich, puis en Styrie à Badaussee.
Bibliographie :
Hanna Reitsch, championne du monde du vol à voile, pilote d’essai civil et militaire, avec préface de Yvonne Pagniez,  Aventures en plein ciel, Du planeur à l’avion-fusée,  2011 ;
Robin de Ruiter, Adolf Hitler, Hitler n’est pas mort à Berlin, Comment les services secrets britanniques l’ont aidé à quitter l’Allemagne, 2014, Berlin.


samedi 6 octobre 2018

UNE SOLUTION À L’AFFAIRE DE LA JOSACINE EMPOISONNÉE, PUISÉE DANS UN ROMAN POLICIER AMÉRICAIN ET QUI INNOCENTE J.-M. DEPERROIS.


 PEUT- ETRE UNE SOLUTION À L’AFFAIRE DE LA JOSACINE EMPOISONNEE, PUISEE DANS UN ROMAN POLICIER AMERICAIN ET QUI INNOCENTE J.-M. DEPERROIS.
A Jean-Marc Duperrois, innocent.
 La romancière et  toxicologue américaine Patricia Cornwell, dans Mémoires mortes(Body of evidence) , réédition Aux éditions du Masque-Hachette-Livres,  s’est penchée aussi sur un sirop contre la toux, qui avait été disposé  bien en évidence, pour qu’il semble avoir entraîné une mort  suspecte alors qu’il n’en est rien , p.429 : «  On a relevé des traces  de dextrométhorphane, un antitussif  qu’on trouve dans de nombreux médicaments délivrés sans ordonnance. Nous avons retrouvé chez elle un flacon de Robitussin (dextrométhorphane ) sur la tablette de la salle de bains du premier étage. Il était presque plein. Ce n’est donc pas ça qui l’a tuée[….] Même si elle avait avalé le flacon entier, elle n’en serait pas morte. .Je reconnais que tout ceci est très déroutant.  » ; p. 454 : « L’agent actif  du sirop antitussif que nous avons trouvé dans la salle de bains de Miss Harper est la dextrométorphane, un produit analogue à la codéine. La dextrométhorphane est inoffensive à moins d’en avaler une dose massive. C’est un isomère, trois –méthoxy-N-méthylmorphinane.  il existe un agent actif qui est l’isomère gauche du même composé dont la dextrométhorphane est l’isomère droit. Le composé isomère gauche est le lévorphanol , un narcotique environ cinq fois plus puissant  que la morphine.Or, la seule façon  de différencier ces deux drogues dans le sang ;, c’est de les examiner à l’aide d’un appareil nommé réfractomètre à rotation optique. A l’observation, la dextrométhorphane  déplace la lumière polarisée vers la droite, et le lévorphanol vers la gauche.-En d’autres termes, sans ce truc-là), vous ne pouvez pas faire la différence  entre les deux produits, conclut Marino, -Pas lors des tests toxicologiques  de routine, dis-je. Le lévorphanol ne se distingue en rien de la dextrométorphane,puisque leurs composants sont les mêmes ;La seule différence révélatrice, c’est qu’ils dévient la lumière dans des directions opposées, exactement comme le saccharose dextrogyre et le saccharose lévogyre la déplacent dans des directions opposées ,  bien qu’ils soient structurellement le même disaccharide. Le saccharose dextrogyre, c’est le sucre de table, alors que le saccharose lévogyre n’a aucune valeur nutritionnelle pour l’homme…. -Comment deux composés peuvent –ils être pareils tout en différents ?-Imaginez que le lévorphanol et la dextrométhorphane  sont des jumeaux., dis-je. Ils ne sont pas le même être, mais ils paraissent identiques, -sauf que l’un est droitier,et l’autre gaucher .L’un est chétif, l’autre assez costaud pour assommer un homme. Vous comprenez ?
-Ouais, je crois. Alors, combien de ce lévor-machin il aurait fallu à miss Harper pour s’expédier ad patres ?-30 milligrammes auraient sans doute suffi ; C’est dire 15 comprimés de 2 milligrammes.- Et dans ce cas, qu’est-ce qui se serait passé ?-Elle aurait sombré dans une profonde narcose, puis serait morte. –Vous pensez qu’elle connaissait ce truc sur les isomères ?-C’est possible, répondis-je. Nous savons qu’elle avait un cancer, et nous pensons qu’elle a voulu camoufler son suicide… . Il est possible qu’elle ait délibérément laissé le flacon antitussif dans la salle de bains pour nous égarer. Sachant qu’elle prenait ce médicament, je n’avais pas de raison  d’être surprise en découvrant de la dextrométorphane dans ses tests toxicologiques…. Lorsque j’avais appris la nature du traitement  qu’on lui avait prescrit, les pièces du puzzle s’étaient mises en place toutes seules dans ma tête. Les labos du BCME n’étaient toutefois pas équipés de polarimètres, ni d’aucun moyen de détecter la présence de lévorphanol. Le Dr Ismail… m’avait promis d’effectuer les tests sur place, à condition que je lui fournisse les échantillons nécessaires. » 
Enfin, p.498 : « Le Dr. Ismaïl confirma ma présomption : les échantillons du contenu gastrique  de Sterling Harper indiquaient  qu’elle avait absorbé  peu avant sa mort un taux de 8 milligrammes par litre de sang, taux trop élevé pour être accidentel et qui était mortel à coup sûr ; Elle s’était suicidée, et ce d’une façon indécelable dans des conditions normales. Savait-elle que les tests toxicologiques routiniers  ne font pas la différence entre dextrométorphane et lévorphanol ? Qu’ils apparaissent tous deux comme de la dextrométorphane ? demandai-je au Dr. Ismaïl.-Je ne me souviens pas en avoir discuté avec elle, me fit-il. Mais elle s’intéressait de près à ses traitements et à ses médicaments. Il est possible qu’elle ait étudié la question à la bibliothèque de l’hôpital.  Je me souviens qu’elle m’a posé  des tas de questions la première fois que je lui ai prescrit du lévorphanol. C’était il y a plusieurs années, et comme le médicament était encore au stade expérimental, elle manifestait beaucoup de curiosité, peut-être parce qu’elle était inquiète… »
Mutatis mutandis, cela m’a fait penser à l’énigme de la josacine empoisonnée et à la thèse de Jean-Michel Dumay , chroniqueur judiciaire au Monde, dans Affaire Josacine : le Poison di doute, Stock, 2003, 196 p.  Selon lui, la mort de la fillette est un accident domestique qui a été camouflé après coup en empoisonnement par un ajout de cyanure dans le flacon de Josacine et, j’ajoute, par la dissimulation du sirop présumé antitussif au lévorphanol ajouté au mélange ; .
La petite toussait beaucoup et on lui avait prescrit de l’Exomuc (contre l’encombrement des branches)  et de la  Josacine 500 en poudre à diluer.
En plus , selon le témoignage de Claudine Lecarpentier cité par Dumay, , op .  cit. , p.123 et 193 ; à la maison des Toqueville, il y avait « un flacon assez ancien, au goulot assez large, fermé par un bouchon à visser en aluminium, qui aurait été vu sur le réfrigérateur de la cuisine, la veille du11 juin,  par la femme de ménage, mais qui n’a jamais été retrouvé, comme par hasard . Que contenait ce flacon ?
Je suppose qu’il s’agissait de lévorphanol (fabriqué  sous le nom de lévo-dromoran ) , un puissant analgésique, pouvant entraîner la mort s’il est administré , comme ici, à un enfant de 9 ans.  Quelqu’un,  gêné par la toux persistante de la petite fille   (mais ce n’était pas Jean -Marc Duperrois qui est innocent dans toute cette histoire) a cru bien faire en ajoutant ce liquide analgésique  qu’il prenait pour  du  sirop contre la toux au  sirop de Josacine 500, entraînant ainsi rapidement la mort de la petite fille.
A l’appui de cette hypothèse, notons que l’expert de l’IRCGN n’a jamais réussi à reproduire la coloration jaune clair trouvée dans le flacon léthal et n’a jamais pu  l’expliquer. M  Molinaro;, l’expert, cité par le JDDD du17 janvier 1999 avait déclaré :  « Le cyanure retrouvé dans la Josacine avait un aspect un peu coagulé : nous n’avons jamais pu expliquer pourquoi. », cité par Dumay, op . cit. , p ; 69 et 185. En outre, l’expert  a constaté  que le mélange obtenu avait  tendance à foncer au bout de 48 heures ; or, le flacon empoisonné n’a jamais changé de couleur. Ceci , selon moi,  parce qu’il s’agissait de lévorphanol. De même, pour  la présence d’oxalate (cf .  l’oxycodon 30 mg, analogue au lévorphanol , qui  contient de l’oxalate).
 Les écoutes téléphoniques aux termes desquelles, le 16 juin, son ami Denis Lecointre dit à J.-M. Toqueville : « Parce que,  tout à l’heure,  tu vas passer à la Télé, toi avec ton produit  que tu as mis dans la josacine ! » S’agissait-il  du cyanure ajouté pour faire croire à un accident domestique ?
Il aurait fallu, avec un polarimètre, examiner le flacon de Josacine et le contenu gastrique de la fillette, qui est morte, non à cause du cyanure, mais à cause du lévorphanol, . On aurait retrouvé,  selon moi,  du lévorphanol, ce qui aurait disculpé Jean -Marc Duperrois et le fabricant de Josacine de tout soupçon. Il est peut-être encore temps de faire ces analyses si les scellés ont été conservés ?