dimanche 10 octobre 2021

DE LA GRATTE CALEDONIENNE A LA MALADIE DE CHARCOT

 

DE LA GRATTE CALEDONIENNE  A LA MALADIE DE CHARCOT

TRAITEMENT EFFICACE SI PRIS AU DEBUT : LE FAUX TABAC DE BORD DE MER (Veloutier de  bord de mer, Veloutier blanc,

ree Heliotrope, Velvet Soldierbush, Octopus Bush,

Heliotropium foertherianum, Tournefortia argentea, famillle des Boraginacées ;

Indigène à la Réunion , dans les Mascareignes et en Calédonie).

 

  

Soludecadron

 Baclofène à hautes doses, voir Le dernier verre , par le docteur Olivier Ameisen ;

Pas d’alcool.  

 

 

La ciguatera , du latin cicuta, ciguë , poison  , +suffixe de maladie, comme peut-être le nom du cycas , pour cicat°s , ou ichthyosarcoxisme , la « gratte » comme on dit en Calédonie en raison d’un de ses symptômes, est une intoxication  causée par Gambierdiscus toxicus ,une microalgue dinoflagellée 

benthique colonisant les coraux morts qui a été identifiée pour la première fois à la fin des années 1970 aux îles Gambier (Polynésie française). « La taxonomie de cette microalgue , nous dit Wikipedia, principalement basée sur la forme et la disposition de ses plaques thécales, s'est avérée très complexe. Grâce aux outils moléculaires combinés à la microscopie électronique, 16 espèces sont décrites à ce jour. »

D’autre part, 400 espèces de poissons peuvent être  gratteux  et il faut se méfier de ces  poissons de récif aux belles couleurs,  à certaines saisons (lorsque le corail blanchit et qu’on le dit  « en fleur »),  des loches,  mérous ou carangues,  et savoir que plus le poisson est gros, plus la gratte sera sévère. D’autre part, le poisson cru ou simplement mariné et fermenté dans du  jus de citron, à la tahitienne ou à la japonaise,  est fort dangereux, surtout la tête que l’on donne en Calédonie  aux chats, -innocents et infortunés cobayes, avant de consommer soi-même ou non le poisson suivant les réactions de l’infortuné matou, fort sensible à la « gratte ». J’ai moi-même eu la surprise de recevoir un rapport positif de la clinique Straub à Honolulu (HawaÏ), la mieux équipée du monde pour la détection de ces microalgues dans le sang. Je me plaignais d’une grande fatigue et de dépression. J’y ai remédié par un antibiotique.

Voici la première description, par James Cook, le 7 septembre 1774, aux Nouvelles-Hébrides , de la gratte :

« Cet après-midi, un des naturels, ayant harponné un poisson, mon secrétaire l'acheta et me l'envoya après mon retour. Il était d'une nouvelle espèce, un peu comme un poisson-soleil, avec une grosse tête longue et hideuse. Ne nous doutant pas qu'il pouvait nous empoisonner, nous donnâmes l'ordre de l'apprêter pour le souper. Mais par bonheur il fallut si longtemps pour le dessiner et le décrire qu'il n'était plus temps de le faire cuire, de sorte qu'on n'apprêta que le foie et les rognons auxquels monsieur Forster et moi goûtâmes tout juste. Vers trois heures du matin, nous nous trouvâmes atteints d'une extraordinaire faiblesse et d'un engourdissement de tous les membres. J'avais presque perdu le sentiment du toucher et je ne pouvais distinguer, entre ceux que j'avais la force de soulever, les corps lourds des légers. Un quart d'eau et une plume avaient le même poids pour ma main. Nous prîmes tous les deux de l'émétique et après cela nous fîmes une suée qui nous apporta beaucoup de soulagement. Le matin, un des cochons qui avait mangé les entrailles fut trouvé mort »

Il devait  s’agir du poisson ballon, ainsi appelé parce qu’il se gonfle lors qu’on le bat à terre,  ou poisson-globe, ou tetrodon. WIKi : « Des traces de tétrodotoxine ont été trouvées dans les algues rouges du genre Jania (en) (Rhodophyta). Dans cette algue, on peut isoler une bactérie qui, cultivée, produira ce poison. Cette bactérie est vraisemblablement ingérée avec l'algue par les animaux, qui accumulent par la suite la tétrodotoxine. Le fugu y est lui-même résistant, ce qui expliquerait que le fugu d'élevage est exempt de cette toxine.

Au Japon, seuls les cuisiniers disposant d'une licence accordée par l'État sont autorisés à préparer ce plat, considéré comme très raffiné. Pour autant, pour une question de sécurité, l'empereur du Japon tout comme les samouraïs n'avaient pas le droit d'en manger, une loi les en empêchant (cette loi étant toujours d'actualité pour l'empereur). Pour en retirer la toxine, il leur faut enlever notamment la peau, le foie, les intestins et les gonades. Néanmoins en 2011, 17 personnes ont été empoisonnées par le fugu au Japon, et l'une d'entre elles en est morte. En décembre 2011, les autorités ont ainsi retiré sa licence à un restaurant qui avait servi un foie de fugu à la demande du client. Depuis octobre 2012, tous les restaurants peuvent proposer du fugu, à condition qu'il ait été préparé et nettoyé par un chef agréé.

Une personne non initiée pourra le trouver un peu fade, mais la texture particulière, la rareté du mets et le folklore lié à sa préparation font de sa dégustation un événement singulier. Il se sert en sashimi (coupé en tranches très fines, translucides) et en nabe. En 2012, un plat de fugu coûtait plus de 5 000 yens (environ cinquante euros) auprès de la chaîne Torafugu-tei, jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de yens dans de grands restaurants.

Les Polynésiens préparent le fugu, dans l'archipel des Tuamotu, c'est une tradition qui se transmet de génération en génération. Il est également préparé à Taïwan, en particulier dans les îles Pescadores où il est pêché en grande quantité. »

Un cas mortel chez un autochtone a été recensé à l’île des Pins.

 

 

Méduses d’Europe,  huîtres et moules  peuvent aussi être contaminées (comme cela est arrivé dans l’étang de Thau) .

Les malades de Charcot  de la commune de Bellentre en Savoie près d’Albertville. Tous  se nourrissaient de fausses morilles (Gyromitra esculenta) qu’ils avaient l’habitude de cueillir à la belle saison en très grandes quantités (de 500 g à 3 kgs) qu’ils sèchaient ou mettaient au congélateur pour les consommer tout au long de l’année. Ils les mangeaient crus, séchés ou très peu cuits , et telle serait l’origine chez eux de la SLA  (ou sclérose latérale amyotrophique) ou maladie de Charcot. Or la fausse morille contient de l’hydrazine, qui déclenche la maladie en abîmant l’ADN du patient  et par conséquent l’enzyme SODI qui normalement détoxifie les motoneurones, selon le Dr Lagrange.

 

 

 Graines de cycas suspectées sur l’île de  Guam . Wiki : « Toutes les parties du cycas (racines, tronc, feuilles, graines) sont dangereuses en raison de deux composés : la cycasine, à toxicité digestive et hépatique, et la béta-N-méthylamino-L-alanine, un acide aminé neurotoxique surtout présent dans les racines et les graines. Après la seconde guerre mondiale, des scientifiques américains  ont noté une incidence anormalement élevée de la maladie de Charcot dans la population polynésienne  de l’île. Ils ont soupçonné une  consommation de graines de cycas, et d’ailleurs  l’arrêt de la consommation s’est accompagné  d’une certaine baisse de l’incidence de la maladie. Mais ce peut être une simple coïncidence, car les autochtones se nourrissaient aussi  de poissons de récifs qui pouvaient, comme les mérous, être « gratteux », s’ils étaient consommés en guise de fafarou (poisson fermenté plusieurs jours dans l’eau de mer ou le jus de coco  emporté au cours des migrations).

J’ai lu un intéressant article dans le  Figaro du jeudi 7 octobre 2021, p. 16, sous le titre : « Des champignons et un étrange « cold case » médical en Savoie ».  

On incrimine le champignon Gyromitra  esculenta , ou fausse morille ,  interdit à la vente en France depuis seulement 1991, mais autorisé dans les régions nordiques et encore consommé en Savoie. Le Professeur Peter Spencer , spécialiste de neurotoxicologie à l’université de Portland (Etats-Unis),  nous dit avoir eu des cas semblables à ceux de Savoie aux Etats-Unis et en Finlande et qu’il fallait creuser l’hypothèse des champignons .

La mort de Bouddha : Phorkos et porcos.

Bouddha est, dit-on, mort après avoir absorbé du sanglier, ce qui est pour le moins curieux pour un végétarien ; mais il s’agit plus probablement d’une fausse morille et ce qui a fait illusion, c’est l’homonymie en grec et dans les langues indo-européennes: porcos , porc,  sanglier , et Phorkos, dieu de la mort, Porkeus, le nom du Serpent mythique de Kalydna, en latin porcus et Orcus (qui a donné ogre en français ou orque). La fausse morille a été appelée Phorkos, la mort, en l’honneur de Bouddha,  mais on a compris porcos, sanglier. C’est d’ailleurs cette homonymie , plus exactement cette pa        ronymie, qui explique le refus de manger du porc dans  certaines religions (et non l’existence d’une maladie transmise par le porc en orient, la trichinase).