lundi 28 août 2017

Version 2017, reversion rectifiée :UNE CLOCHE DE FRONTEAU D’AVANT APPARTENANT A LA BOUSSOLE IDENTIFIEE GRACE A SES ARMOIRIES .

  Version 2017, rectifiée :UNE CLOCHE DE FRONTEAU D’AVANT  APPARTENANT A LA BOUSSOLE IDENTIFIEE GRACE A SES ARMOIRIES .    
A La cloche signée « Pichard », cloche du fronteau d’avant de la Boussole
Une  grande  cloche a été  retrouvée à Vanikoro, pesant 35 kilos, soit environ 69 livres,  sans le battant qui ferait 4 kilo environ : elle est  signée  PICHARD, avec deux branches de houx et l’avertissement en latin  Ne objecta ! (Ne t’y frotte pas ! Qui s’y frotte s’y pique !). Elle a été récupérée en mer  par  Claude Magnier sur le site de la faille du récif, site selon moi du bateau de secours des naufragés, et non de la Boussole comme en le croit souvent.. .Or, le houx est  la marque d’Aigrefeuille d’Aunis, aigrefeuille venant du pluriel latin acrifolia  qui signifie feuilles piquantes, acrifolium  désignant  le houx. Dans la paroisse d’Aigrefeuille se trouvait l’actuelle commune   des   Forges qui fabriquait les objets en bronze  pour l’arsenal de Rochefort et c’est à Rochefort que la gabarre le Portefaix avait été  armée le 26 avril 1785 avant de changer de nom à deux reprises,  devenant d’abord l’Astrolabe, puis,  à partir du 1er juin 1985,  la Boussole. Le vice-amiral Duperrey, le 3 décembre 1829, répond au Ministre de la Marine : « Chacun des bâtiments de cette expédition avait deux cloches, une grande et une petite ; celles de la Boussole provenaient de son précédent armement; et, quant à l’Astrolabe,  la grosse cloche se trouvait à bord à l’époque de son réarmement, et la petite fut délivrée en complément le 23 juin 1785…. Ce n’est donc  qu’au port de Rochefort  qu’il est possible de s’assurer si, à cette époque ou précédemment, la grosse cloche du bâtiment a pu être livrée dans les magasins de l’arsenal par le sieur Bazin [Pichard pour nous]. … Suivant l’usage, la grosse cloche [du fronteau avant] était restée constamment à bord pendant le désarmement de ce bâtiment. ». Une certitude : cette cloche PICHARD est donc la cloche du fronteau avant de la Boussole.
A noter que le maître de forges de l’Arsenal de Rochefort était, soit un R . Dupont (qui s’installa à Brest par la suite, soit  par un Lonlaigne qui travaillait aux forges de Lathaussade, mais que les noms ni  de l’un ni de l’autre ne figurent sur la cloche et que celle-ci n’a pas été fabriquée à l’arsenal de Rochefort, mais à Aigrefeuille ou à la commune voisine de Forge, dépendant de la paroisse de Rochefort.  La forge de Lathaussade était-elle installée à la Forge et employait-elle un Pichard ? Nous ne le savons pas.
Brossard, p . 204, écrit dans Rendez-vous avec Lapérouse à Vanikoro : « on lit sur la collerette supérieure « LA », le A est au1/3 cassé et la brèche s’étend  sur une longueur, où peut normalement tenir « BOUSSSOLE » .L’inscription repart aussitôt  après la brèche et porte parfaitement conservé, en capitales, le nom «PICHARD ; De plus, sur la jupe, on a fait apparaître, en grattant le léger dépôt de corail et l’oxydation, plusieurs figures en relief représentant l’une une feuille de fougère très fine, une autre une feuille de platane et deux branchages ou chardons . L’identification par ces inscriptions portera  surle nom du fondeur. Il prouve en tout cas que l’épave est bien celle d’un vaisseau français. Comme pour celle de l’Astrolabe [la cloche Bazin qui n’est pas une cloche de fronteau, mais une cloche à usage religieux fondue à Nantes et appartenant au père Receveur, cordelier nantais, voir mon blog plus ancien], la cloche ne porte pas son nom.» En réalité, on ne peut absolument pas lire ni LA ni L sur cette cloche. Au surplus, le nom serait LE PORTEFAIX.  
Illustration, p. 38 in Bicentenaire du voyage de Lapérouse , 1785-1788 ,  colloque Lapérouse d’Albi, mars 1985, association Lapérouse- Albi France, 1522 p . Annexe, p.1-55





B Une  cloche de fronteau d’arrière à trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas.  
 Dillon a  trouvé à terre  une petite cloche de fronteau arrière, pesant  5 kgs  (sans battant), soit environ 9 livres,  proche avec le battant du poids habituel des cloches de fronteau arrière  de 14 livres et comptant  trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas: c’étaient aussi   les armoiries de la ville de Brest.
Bossard a publié dans Rendez-vous avec Lapérouse à Vanikoro, p .284, la reproduction  d’un billet d’armement de la Boussole : « Une cloche de fronteau d’arrière avec un dé (sic pour dais), et à établir avec un montant en fer. A bord, ce 17 juin 1785. J.Walin-Audiffret ( lecture incertaine, signature difficile à déchiffrer). Le chevalier de Clonard  » Est-ce à dire qu’il s’agit de cette cloche ? Tout dépend du sens qu’on donne au mot dais. Mais on peut pencher plutôt pour une cloche de l’Astrolabe. Car si l’on comprend que les survivants de l’expédition aient, par une délicate attention, voulu récupérer la cloche originelle de la Boussole sur l’épave du nord-est  pour l’installer sur le bateau de secours nommé par eux, selon Makataï, le Lapérouse (ce qui prouve que celui-ci était mort) et incendié par ce dernier à l’endroit où l’on a trouvé la cloche Pichard, on voit mal l’intérêt d’une récupération de la cloche de fronteau arrière de la Boussole.De surplus, ils devaient avoir celle de l’Astrolabe à portée de la main.
On n’a pas encore retrouvé au minimum 4 cloches :
les  deux cloches de fronteau avant de l’Astrolabe,   ni celle qui est originelle   (l’Autruche, fondue  au Havre), ni celle qui fut achetée à Brest « en complément » et mise en réserve ;
 la cloche de fronteau avant de la Boussole achetée à Brest ; 
une cloche de fronteau arrière pour la Boussole (voir le billet d’armement) achetée à Brest. Illustration, p. 40, op.  cit.


A noter que le maître de forges de l’Arsenal de Rochefort était, soit un R . Dupont (qui s’installa à Brest par la suite, soit  par un Lonlaigne qui travaillait aux forges de Lathaussade, mais que les noms ni  de l’un ni de l’autre ne figurent sur la cloche et que celle-ci n’a pas été fabriquée à l’arsenal de Rochefort, mais à Aigrefeuille ou à la commune voisine de Forge, dépendant de la paroisse de Rochefort.  La forge de Lathaussade était-elle installée à la Forge et employait-elle un Pichard ? Nous ne le savons pas.
Illustration, p. 38 in Bicentenaire du voyage de Lapérouse, .785-1788 ,  colloque Lapérouse d’Albi, mars 1985, association Lapérouse- Albi France, 1522 p . Annexe, p.1-55





B La cloche à trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas, cloche de fronteau arrière de la Boussole ou de l’Astrolabe.   
 Dillon a  trouvé à terre  une petite cloche de fronteau arrière, pesant  5 kgs  (sans battant), soit environ 9 livres,  proche avec le battant du poids habituel des cloches de fronteau arrière  de 14 livres et comptant  trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas: c’étaient aussi   les armoiries de la ville de Brest.  Dans Brossard, Rendez-vous avec Lapérouse à Vanikoro  figure la reproduction, p. 224, d’un billet d’armement signé « à bord, ce 17 juin 1785 » par « le chevalier  de Clonard » pour la Boussole et, pour le  fournisseur  de la cloche, par (peu lisible) J.R.  Val-Naurffet   : « Armement, Une cloche de fronteau d’arrière Avec un dé (sic, dais) et à établir avec un montant en fer. » C’était, en principe,  Madame Veuve  Beurier qui fournissait les cloches.
L’article du pilote  nous donne comme achetées à Brest  2 cloches pour l’Astrolabe et 2 cloches pour la Boussole au prix identique qui surprend de 340 livres la cloche, soit au total 1360 livres. On peut supposer que le total a été  divisé par 4 pour simplifier et que, pour la Boussole, la cloche de fronteau avant ainsi achetée a été mise en réserve ; pour l’Astrolabe, aucune des deux  cloches achetées n’a été retrouvée, pas plus que les cloches d’origine, si elles subsistaient en réserve.
Cette  cloche trouvée sur terre appartenait-elle à la Boussole ou à l’Astrolabe ? Aucun élément ne permet de répondre de façon certaine, car le dais qui ornait celle de la Boussole peut avoir été plus grand que celui de la cloche retrouvée (voir la reproduction), mais on peut pencher plutôt  pour l’Astrolabe, car le bâtiment désossé était  l’Astrolabe et on peut se demander si les marins ont  pu récupérer les deux cloches sur la Boussole. Bref, il n’y a aucune certitude.

Il manque  encore au minimum 3 cloches :
1 la cloche de fronteau avant originelle, fondue pour l’Autruche au Havre, appartenant à  l’Astrolabe ;
2la cloche de fronteau  avant de la Boussole mie en réserve ;
3 une cloche de fronteau arrière pour l’Astrolabe  ou pour la Boussole fondues à Brest.
 C La cloche la plus énigmatique, la cloche signée « Bazin ».
Illustration, p. 42, op. cit.
 La plus célèbre des cloches de Vanikoro est celle dont parle Jules Verne   dans Vingt mille lieues sous les mers, « une cloche en bronze, dit-il,  portant l’inscription : « Bazin m’a fait », marque de la fonderie de l’Arsenal de Brest vers 1785 » , ce qui est faux, même si cela a été répété à l’envi. Mais cette cloche  n’a pas le poids requis pour être ni  une cloche de fronteau avant ni une cloche de fronteau arrière, donc pour être une cloche de navire.  C’est Dillon qui rapporta cette cloche , qu’il avait récupérée à terre : il nous décrit la cloche comme présentant, d’un côté  saint Jean Baptiste, de l’autre côté la Sainte Famille mais la description  doit être  complétée ainsi : il y a , d’un côté saint Jacques à la gauche d’une croix et , à la droite,  saint Jean   avec de l’autre côté  la Sainte Famille (Joseph, Marie et Jésus).C’est une allusion au curieux nom de la paroisse nantaise de «  Saint Jacques Saint Jean Sainte Famille » , où se trouvait le couvent franciscain de Nantes,   Saint Jean étant l’évangéliste et non saint Jean -Baptiste comme l’a cru Dillon.
Or, à bord, figurait ce qu’on a retrouvé dans la faille du récif,  une cloche d’office, une clochette, un grelot (qui était peut-être une objet d’échange destiné aux insulaires), une pierre d’autel (4 fragments dont certains ont été trouvés sur l’épave de l’Astrolabe), une boîte à huiles saintes, un crucifix avec 2 fleurs de lis  et l’inscription INRI,  un étui à missel en bois orné d’une fleur de lis, une médaille religieuse. Le Père Laurent  Receveur, blessé à Tutuila et enterré à Sydney où il mourut des blessures, qui lui furent infligées par les insulaires samoans,  était un franciscain et avait servi un temps  au couvent franciscain de Nantes (couvent dit  des cordeliers). On peut supposer que cette cloche était un souvenir du couvent nantais et qu’elle lui appartenait.  En effet, les Bazin  étaient une famille de fondeurs nantais  selon Champeaux, Dictionnaire des fondeurs de cloches, 1886, et ils  étaient spécialisés dans les cloches d’églises ou de couvents : selon Berthele, Enquêtes campanaires, ils avaient fondu deux cloches  en 1754  pour le grand  séminaire de Nantes  (elles étaient pareillement  signées Bazin ,sans prénom ) ; ils avaient aussi fondu une autre cloche , en 1779 pour une église de Vendée  (elle  signée pareillement Bazin sans prénom ). Jean Bazin le père est  l’auteur de la grande cloche de Saint-Martin, paroisse de Châteauthébaud en 1753,
 Les plus connus  des Bazin sont Jean Bazin  père et  Jean Bazin fils,  qui figure sur la liste de la milice bourgeoise de Nantes  de 1774 à 1778, avec l’indication « fondeur de la ville ». La  cloche appartenait  ainsi au  Père Laurent Receveur, qui avait dû servir à Nantes comme régent dans un collège de  la  paroisse  de «  Saint Jacques Saint Jean Sainte Famille ». 
Le canon signée Jean  Bazin Nantes : à l’origine en  lest sur  l’Astrolabe ?
On rencontre une autre fois le nom de Bazin sur un pierrier en bronze trouvé dans  la faille du récif, avec «  Fc (fecit) J(ean) Bazin à Nantes 1779 Dragon »  . Le Dragon est le nom d’un bateau corsaire anglais capturé dans la Manche en 1781 et transformé en corvette par la Marine royale. Il était percé pour 20 canons et 4 obusiers ou pierriers. En 1782, et le 11 décembre 1787, il est à Brest d’où il part pour Saint-Domingue où les Anglais l’attaquent. Son épave a été fouillée par le Musée de la Marine et François Gendron.
  Le scénario qu’on peut imaginer est que Jean Bazin fils fond le canon à Nantes en 1779  et  que la Marine le lui achète  en 1781 pour le Dragon, mais , comme il n’y a de place à bord que pour quatre obusiers,  elle reprend son pierrier et  le remise  à Brest : le Comte d’Hector le fournit en lest  à Lapérouse.
Etant donné que c’est sur la faille du récif, donc sur l’épave du bateau de secours principalement construit avec des éléments de l’Astrolabe, que le pierrier a été repêché, on  doit en déduire  que le pierrier fut chargé sur l’Astrolabe.
       








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