samedi 6 octobre 2018

UNE SOLUTION À L’AFFAIRE DE LA JOSACINE EMPOISONNÉE, PUISÉE DANS UN ROMAN POLICIER AMÉRICAIN ET QUI INNOCENTE J.-M. DEPERROIS.


 PEUT- ETRE UNE SOLUTION À L’AFFAIRE DE LA JOSACINE EMPOISONNEE, PUISEE DANS UN ROMAN POLICIER AMERICAIN ET QUI INNOCENTE J.-M. DEPERROIS.
A Jean-Marc Duperrois, innocent.
 La romancière et  toxicologue américaine Patricia Cornwell, dans Mémoires mortes(Body of evidence) , réédition Aux éditions du Masque-Hachette-Livres,  s’est penchée aussi sur un sirop contre la toux, qui avait été disposé  bien en évidence, pour qu’il semble avoir entraîné une mort  suspecte alors qu’il n’en est rien , p.429 : «  On a relevé des traces  de dextrométhorphane, un antitussif  qu’on trouve dans de nombreux médicaments délivrés sans ordonnance. Nous avons retrouvé chez elle un flacon de Robitussin (dextrométhorphane ) sur la tablette de la salle de bains du premier étage. Il était presque plein. Ce n’est donc pas ça qui l’a tuée[….] Même si elle avait avalé le flacon entier, elle n’en serait pas morte. .Je reconnais que tout ceci est très déroutant.  » ; p. 454 : « L’agent actif  du sirop antitussif que nous avons trouvé dans la salle de bains de Miss Harper est la dextrométorphane, un produit analogue à la codéine. La dextrométhorphane est inoffensive à moins d’en avaler une dose massive. C’est un isomère, trois –méthoxy-N-méthylmorphinane.  il existe un agent actif qui est l’isomère gauche du même composé dont la dextrométhorphane est l’isomère droit. Le composé isomère gauche est le lévorphanol , un narcotique environ cinq fois plus puissant  que la morphine.Or, la seule façon  de différencier ces deux drogues dans le sang ;, c’est de les examiner à l’aide d’un appareil nommé réfractomètre à rotation optique. A l’observation, la dextrométhorphane  déplace la lumière polarisée vers la droite, et le lévorphanol vers la gauche.-En d’autres termes, sans ce truc-là), vous ne pouvez pas faire la différence  entre les deux produits, conclut Marino, -Pas lors des tests toxicologiques  de routine, dis-je. Le lévorphanol ne se distingue en rien de la dextrométorphane,puisque leurs composants sont les mêmes ;La seule différence révélatrice, c’est qu’ils dévient la lumière dans des directions opposées, exactement comme le saccharose dextrogyre et le saccharose lévogyre la déplacent dans des directions opposées ,  bien qu’ils soient structurellement le même disaccharide. Le saccharose dextrogyre, c’est le sucre de table, alors que le saccharose lévogyre n’a aucune valeur nutritionnelle pour l’homme…. -Comment deux composés peuvent –ils être pareils tout en différents ?-Imaginez que le lévorphanol et la dextrométhorphane  sont des jumeaux., dis-je. Ils ne sont pas le même être, mais ils paraissent identiques, -sauf que l’un est droitier,et l’autre gaucher .L’un est chétif, l’autre assez costaud pour assommer un homme. Vous comprenez ?
-Ouais, je crois. Alors, combien de ce lévor-machin il aurait fallu à miss Harper pour s’expédier ad patres ?-30 milligrammes auraient sans doute suffi ; C’est dire 15 comprimés de 2 milligrammes.- Et dans ce cas, qu’est-ce qui se serait passé ?-Elle aurait sombré dans une profonde narcose, puis serait morte. –Vous pensez qu’elle connaissait ce truc sur les isomères ?-C’est possible, répondis-je. Nous savons qu’elle avait un cancer, et nous pensons qu’elle a voulu camoufler son suicide… . Il est possible qu’elle ait délibérément laissé le flacon antitussif dans la salle de bains pour nous égarer. Sachant qu’elle prenait ce médicament, je n’avais pas de raison  d’être surprise en découvrant de la dextrométorphane dans ses tests toxicologiques…. Lorsque j’avais appris la nature du traitement  qu’on lui avait prescrit, les pièces du puzzle s’étaient mises en place toutes seules dans ma tête. Les labos du BCME n’étaient toutefois pas équipés de polarimètres, ni d’aucun moyen de détecter la présence de lévorphanol. Le Dr Ismail… m’avait promis d’effectuer les tests sur place, à condition que je lui fournisse les échantillons nécessaires. » 
Enfin, p.498 : « Le Dr. Ismaïl confirma ma présomption : les échantillons du contenu gastrique  de Sterling Harper indiquaient  qu’elle avait absorbé  peu avant sa mort un taux de 8 milligrammes par litre de sang, taux trop élevé pour être accidentel et qui était mortel à coup sûr ; Elle s’était suicidée, et ce d’une façon indécelable dans des conditions normales. Savait-elle que les tests toxicologiques routiniers  ne font pas la différence entre dextrométorphane et lévorphanol ? Qu’ils apparaissent tous deux comme de la dextrométorphane ? demandai-je au Dr. Ismaïl.-Je ne me souviens pas en avoir discuté avec elle, me fit-il. Mais elle s’intéressait de près à ses traitements et à ses médicaments. Il est possible qu’elle ait étudié la question à la bibliothèque de l’hôpital.  Je me souviens qu’elle m’a posé  des tas de questions la première fois que je lui ai prescrit du lévorphanol. C’était il y a plusieurs années, et comme le médicament était encore au stade expérimental, elle manifestait beaucoup de curiosité, peut-être parce qu’elle était inquiète… »
Mutatis mutandis, cela m’a fait penser à l’énigme de la josacine empoisonnée et à la thèse de Jean-Michel Dumay , chroniqueur judiciaire au Monde, dans Affaire Josacine : le Poison di doute, Stock, 2003, 196 p.  Selon lui, la mort de la fillette est un accident domestique qui a été camouflé après coup en empoisonnement par un ajout de cyanure dans le flacon de Josacine et, j’ajoute, par la dissimulation du sirop présumé antitussif au lévorphanol ajouté au mélange ; .
La petite toussait beaucoup et on lui avait prescrit de l’Exomuc (contre l’encombrement des branches)  et de la  Josacine 500 en poudre à diluer.
En plus , selon le témoignage de Claudine Lecarpentier cité par Dumay, , op .  cit. , p.123 et 193 ; à la maison des Toqueville, il y avait « un flacon assez ancien, au goulot assez large, fermé par un bouchon à visser en aluminium, qui aurait été vu sur le réfrigérateur de la cuisine, la veille du11 juin,  par la femme de ménage, mais qui n’a jamais été retrouvé, comme par hasard . Que contenait ce flacon ?
Je suppose qu’il s’agissait de lévorphanol (fabriqué  sous le nom de lévo-dromoran ) , un puissant analgésique, pouvant entraîner la mort s’il est administré , comme ici, à un enfant de 9 ans.  Quelqu’un,  gêné par la toux persistante de la petite fille   (mais ce n’était pas Jean -Marc Duperrois qui est innocent dans toute cette histoire) a cru bien faire en ajoutant ce liquide analgésique  qu’il prenait pour  du  sirop contre la toux au  sirop de Josacine 500, entraînant ainsi rapidement la mort de la petite fille.
A l’appui de cette hypothèse, notons que l’expert de l’IRCGN n’a jamais réussi à reproduire la coloration jaune clair trouvée dans le flacon léthal et n’a jamais pu  l’expliquer. M  Molinaro;, l’expert, cité par le JDDD du17 janvier 1999 avait déclaré :  « Le cyanure retrouvé dans la Josacine avait un aspect un peu coagulé : nous n’avons jamais pu expliquer pourquoi. », cité par Dumay, op . cit. , p ; 69 et 185. En outre, l’expert  a constaté  que le mélange obtenu avait  tendance à foncer au bout de 48 heures ; or, le flacon empoisonné n’a jamais changé de couleur. Ceci , selon moi,  parce qu’il s’agissait de lévorphanol. De même, pour  la présence d’oxalate (cf .  l’oxycodon 30 mg, analogue au lévorphanol , qui  contient de l’oxalate).
 Les écoutes téléphoniques aux termes desquelles, le 16 juin, son ami Denis Lecointre dit à J.-M. Toqueville : « Parce que,  tout à l’heure,  tu vas passer à la Télé, toi avec ton produit  que tu as mis dans la josacine ! » S’agissait-il  du cyanure ajouté pour faire croire à un accident domestique ?
Il aurait fallu, avec un polarimètre, examiner le flacon de Josacine et le contenu gastrique de la fillette, qui est morte, non à cause du cyanure, mais à cause du lévorphanol, . On aurait retrouvé,  selon moi,  du lévorphanol, ce qui aurait disculpé Jean -Marc Duperrois et le fabricant de Josacine de tout soupçon. Il est peut-être encore temps de faire ces analyses si les scellés ont été conservés ?

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