mercredi 3 mars 2021

Silifke en Cilicie, face à Chypre, était la TROIE homérique (version retouchée et améliorée).

 

Silifke en Cilicie, face à Chypre, était  la TROIE  homérique (version  retouchée et améliorée).      

 

Résumé : L’auteur a fait une première découverte touchant la localisation réelle de Troie  près de la Cilicie, très loin de  Hissarlik, grâce à un passage de Pline l’Ancien, où il dit que Seleukia de Cilicie est surnommée la troyenne et surtout grâce à la  conservation du nom du camp des Achéens,   Tic-Achea , du grec  teicha , murs , remparts , et de plus grâce à l’identification des deux fleuves de l’Iliade  dans la Turquie actuelle, le Simoïs,  génitif  grec   Simoentos ,  correspondant au Zamati turc , et le Scamandrios  ou Kalukadnus correspondant au Göksu turc  et  dont le confluent est une ville appelée Seleucia  , savoir Ilion  . De même, il a identifié le tombeau de Patrocle et d’Achille, et le tombeau d’Ajax  dédié à Cybèle, ainsi que le mont Ida  qui est le point culminant de l’Anti-Taurus, le Demirkazık (3 756 mètres).

 

 

Le géographe grec  Strabon (13, 1,27) écrivait, au début du premier siècle,  que  les lieux (appelés aujourd’hui en turc Burnabashi ou Pinarbasi  , altération par métathèse du  grec Pergamidès, petite Pergame, citadelle, au sud d’ Hissarlik  en Turquie, près des Dardanelles ),  où il y avait une ville appelée Ilion en grec à son époque , «  n’étaient pas le site de l’ancienne Ilion, si l’on considère la question en rapport avec le texte d’Homère… .Les pseudo –Troyens eux-mêmes  étaient bien conscients que leur cité n’était pas la Troie homérique. »

Qu’était donc cette Ilion où le britannique Calvert et Schliemann ont voulu placer la Troie homérique ?  Il s’agit de la cité nommée  Pergamos  au Ve siècle par Hérodote,7,112,  dont le nom Burnabashi ou Pinarbasi  subsiste en turc sous la forme altérée Burnabashi ou Pinarbasi  . La preuve que Troie est bien notre Pergame de Cilicie  est que les Turcs n’appellent pas celle-ci  hissarlik, petite citadelle  comme ils l’ont fait pour  Pergamos citée par Hérodote, 7,112. Cette dernière  pourrait bien être l’Hissarlik-Troie  de Schliemann, avec sa  célèbre bibliothèque, citée par Pol.,  4, 48, 11  et par Xénophon,  Anabase,7, 8, 8 et 23.En effet, Hissarlik- Ilion (de wilusa, signifiant la hauteur)  désigne une  citadelle , fort petite au demeurant 250 sur 200 m² ,  située  sur une colline artificielle, faite de bois , de pierres et de remblais, et non sur une colline naturelle escarpée comme la Troie homérique, qui avait été secouée par le volcan du lac de Van vers 1300 ; ce serait la Troie VI sur les neuf de Dörpfeld . Lorsqu’elle fut brûlée, elle fut rebâtie sous le nom d’abord d’Ilion, puis, après le IV e siècle peut-être dans le voisinage méridional, de façon encore moins importante , sous le nom de Pergamidès, avec pour la qualifier le nom commun de petite citadelle, hissarlik,  en turc.

Mais  était donc la véritable  Troie homérique ? 

  Pline, 5,27, nous apprend que Seleukia , la Silifke actuelle turque en Cilicie, était appelée  la Troyenne pour la distinguer d’autres Seleucies : elle était appelée Trachiotis,  Trachéôtis , voire Thraciôtis , grec Trachièôtis . De plus, en latin, Virgile appelle Teucria la Troade  dans l’Enéide, 2, 26 et Teucrus signifie troyen, Teucri , les Troyens chez Virgile, Enéide , 12, 28, ou les Romains , Teucris signifiant Troyenne. En grec, nous avons Teukroi, les Troyens chez Hérodote, Teukris aia ou ,  la terre troyenne, la Troade .  La mer devant Seleucie  de Cilicie  est appelée la mer troyenne, mer thraikiè de phr°ugwsia,  au chant XXIII de l’Iliade.

D’où viennent les formes  Teukrios  ouTrakhèotis ouThrakiôtis ? D’un nom  indo-européen qui désigne une hauteur, souvent le sourcil (ce qui est au-dessus de l’œil), anglais brow, sanskrit bhruh,  vieux –slave bruvi , grec ophrus  ; le nom du massif montagneux , Taurus,  dérive de bhwru  , hauteur .  Wilusa –Ilion-Troie  est dite escarpée par l’incipit du catalogue des livres hittites de la bibliothèque hittite de la capitale hittite, Hatusa. Ce catalogue date du XIII e siècle et voici la traduction du premier hexamètre dactylique  de quelque nostos perdu : « Lorsqu’ils furent revenus de Wilusa l’escarpée ».

En effet, Troie   est située sur une hauteur du massif du Taurus ou plutôt de l’Anti-Taurus ,  et l’aède   qualifie Troie de ophruessa,escarpée,  élevée, 22, 411,

Extrait pris sur Wikipedia de Strabon, Géographie, traduction par Amédée Tardieu, Hachette, 1880, livre XIV :

"En remontant encore plus haut vers l'intérieur, on rencontrerait la ville d'Olba (Uzuncaburç aujourd’hui), si célèbre par son temple de Zeus, lequel passe pour un monument de la piété d'Ajax, fils de Teucrios

( mauvaise traduction  pour Ajax le Teukris , le  troyen ) située  dans le canton montagneux  juste au-dessus de Kyinda [ de (Béré)kunthia , le nom du mont venant d’un mot persan désignant le pin , terebinthos, lié aux mystères de Cybèle,  à 30 km environ au sud-ouest ,  aujourd’hui Kumkuyu, Bérékunthos désignant les prêtres de Cybèle et Berekunta chôron  le territoire des Bérécinthes, c’est-à-dire la Phrygie  , encore appelée Canutellis (Kanlıdivane)],  et de Soloi dédiée aussi au culte de Cybèle ( en grec Soloi, Σόλοι) , en latin Soli ,  puis Pompéiopolis, aujourd'hui Mezitli, en Turquie)  . Le grand prêtre du temple d'Olba était aussi dynaste ou souverain de la Trachèôtide (de phrug- , troyen,   cf. grec tracheia, dans Kilikia tracheia,  traduit comme la Cilicie  montueuse,  en anglais rough Cilicia  ,  alors qu’elle veut dire la Cilicie troyenne ), mais à plusieurs reprises des tyrans ou usurpateurs mirent la main sur cette province, puis ce fut au tour des pirates de s'en emparer. De nos jours, une fois la destruction des pirates consommée, cette petite principauté sacerdotale reparut et reçut le nom de royaume  teukrios  (royaume troyen ) parce que les grands prêtres qui s'y étaient succédé avaient presque invariablement porté le nom de Teucrios [troyen] ou d'Ajax , formant la dynastie des Teucrides [descendants des Troyens].  A la suite du mariage qui l'avait fait entrer dans cette maison, [Kub] Aba [ainsi surnommée en l’honneur de la déesse Cybèle], fille de Zénophane, l'un des tyrans de la Trachéotide [laTroade], se souvint du moyen employé par son père pour usurper le pouvoir, et, invoquant ses droits de tutrice, accapara toute l'autorité. Plus tard même, ayant circonvenu Antoine et Cléopâtre par ses caresses et ses soins de toute sorte, elle sut tirer d'eux une donation en règle, mais elle fut renversée elle aussi. »

Mais c’est  un  toponyme sur une carte géographique qui m’a  convaincu que Troie était ailleurs qu’à Hissarlik (près des Dardanelles)   et  se situait bien à Seleucia , en face de Chypre  Je l’ai trouvé à l‘article Lycaonia accompagné d’une carte ,

p. 930, de mon bon vieux Gaffiot: j’ai pu  lire sur la carte « Tichachea », les murs   achéens, du nominatif pluriel neutre grec  de  teichos ,de teichesa , teichea,  et de Achea, de Achaiwa,  le camp des Achéens. « tichos , indique le Gaffiot , p. 1575,  de teichos , mur , neutre pluriel ticha ,  place forte,  entre dans la formation  de plusieurs noms de villes : Macrontichos , Megatichos, Neontichos. Dans l’Iliade, au début du chant XII, le sort futur de ces remparts est évoqué, après le départ de la flotte pour la Grèce : « cette muraille , ayant été construite malgré les dieux, ne devait pas être de longue durée… Poseidôn et Apollon  se décidèrent à détruire cette muraille, en réunissant la violence des fleuves qui coulent à la mer des sommets de l’Ida : le Rhésos, le Heptaporos (à 7 embouchures), le Karèsos , le Rhodios (ou Andrios), le Grènikos, l’Aisèpos , le divin Skamandros  et le Simoïs , où tant de casques  et de boucliers roulèrent dans le sable avec la foule des guerriers demi-Dieux. Et Phoibos les réunit tous leurs cours ensemble, et, pendant neuf jours, dirigea leurs courants contre cette muraille. Et Zeus pleuvait continuellement,  afin que les débris fussent submergés plus tôt par la mer [c’est une vague- submersion de plus de 1mètre]. Et Poseidon lui-même, le trident à la main, fit s’écrouler, sous l’effet des eaux, les poutres et les pierres et les fondements que les Achéens avaient péniblement construits. Et il mit la muraille au niveau du  détroit au courant puissant ; et sur ces débris, les sables s’étant amoncelés comme auparavant sur le vaste rivage, le Dieu fit retourner les fleuves dans les lits où ils avaient coutume de rouler leurs belles eaux. »

 Strabon, 602,  fait de l’Andèros , du grec  andéron, lit de rivière,   variante pour Aisèpos au vers 824,  un affluent du Scamandre  et il écrit : « L’Andèros  qui  se jette dans le Scamandre  et a sa source dans le  Karsènè,  un massif montagneux bien peuplé et soigneusement cultivé , dans le voisinage de la terre de Dardanos jusqu’aux endroits qui se trouvent près de Zéleia et de Pityeia.» Ce texte est capital, car Karsènè , de k°r ksi°n -è se retrouve dans le latin  Coracensium ou Coracêsium et Corâcica sacra sur une inscription, cérémonies funéraires en l’honneur de Mithra  (de koraksi°m ,  avec infixation métathétique de cen qui signifie tombeau, cf.  Ache[ro]n et Medracen , le somptueux tombeau d’un roi numide en Algérie, koraksi°mken ),  sur la carte de Gaffiot , ce qui nous confirme la localisation de Troie en Cilicie , et non à Hissarlik. Strabon, 610 et 614, place la ville de Andèria dont le fleuve Andèrios tire son nom qui, en grec (andéron) signifie : au bord de la rivière, ainsi que  les villes de Scepsis  (d’où est originaire Dèmètrius de Scepsis dont il s’inspire), Pioniae,  Gargaris (nom , comme Gargaros,  venant des Gorgones  ou des Dardanes ) près de Karsènè. Strabon, 603,  nous indique aussi que le fleuve Karèsos est un affluent de l’Aisopos .  Strabon, 586,  pour le  vers 825, appelle ces Troyens Aphneioi, qui tirent leur nom du lac voisin Aphnîtis situé à l’est et dont le nom vient de celui de la déesse Anahîtis ou  Aphrodite (cf. le nom du coq faisan,ornis phasianus , oiseau d’Aphrodite, et le nom du phase )  : j’ai aussi traduit le surprenant mélan, noire , comme s’il y avait kelan , glacial, neigeux. Le mont Karèsèna  figure sur la carte dont Gaffiot s’est inspiré, celle de Philippson  dans Petermann ‘s Mitt , Ergänzungsheft, n° 167, 1910.

 

Une   carte postale de Silifke en Turquie (l’ancienne Seleukia de Cilicie troyenne ) représente ce qui est aujourd’hui appelé The Tichaoin Fortress  (de teichos,neutre ,  remparts ,  pluriel neutre ticha qui signifie forteresse    et de (A)chaoin, de ti (cha A)ch)aiwiôn ,  génitif pluriel  de Achawios, Achaiwôn, cf. l’ancienne forme de Achéens,  Ahhiyawa et le latin Achîvî de achaiwoi , emprunté par Ovide à un parler dorien,  soit les remparts , la forteresse des Achéens, Achaiwôn  avec métathèse du   i , achawoin   .

Sur cette carte, importante pour moi, j’ai vu  à droite, près de la mer, un  vestige  de  rempart ou plutôt de tour.

 Il  y a au recto , dans la partie en turc,  très exactement quatre lignes où  aya thekla , qui , on le verra ci-dessous,  s’appliquait à l’origine uniquement au tombeau de Patrocle  , mais qui n’était plus compris,  a fini par désigner n’importe quel  vestige de monument religieux :

Meryemlik ,  suivi de

Aya thekla Klisesi apsisi  ,

 puis The Church of Holy ,

enfin  Thekla  Apsisi .

Si j’essaie de déchiffrer ceci, je lis :

 monument (thek) saint  (aya)   , église (kliesi, du grec ekklèsia  ),  d’Aphroditè , génitif Aphroditès , cf . Ephèse, Apasa,  Apr° (o)ditis , apridis  Apsisi , latin Aprilis, de

apridis  et le nom de la Pisidie, ainsi que le nom lydien de Sardes ,Sferdak, Alopes , métathèse  de aplod°s-   étant un ancien nom d’ Ephèse  et Trachea Smyrnia étant le nom d’un quartier d’Ephèse, selon Pline,  5,115, Smurna venant de am’urghen , l’endonyme des Berbères ou Ibères  responsables de l’empire Amauron au XII  e siècle, et trachea signifiant en grec ( le pays des Amauron ) escarpé.

 

L’église des saints , vestige de temple intitulé The Church of the Holy , mauvaise interprétation , à mon avis, du temple d’ Olba  sur l’acropole d’ Olbâ, 

Le monument  (thekla) d’Aphrodite (Apsisi) .

Dans la partie en anglais, on a Uzunca burç, ligne suivante Tychaoin .-Roma çagi  (de période romaine , erreur manifeste) ; 3e ligne : The Tychaoin Fortress ,4e ligne Roman Age (répétition de la même  sur l’âge des remparts).

Que représente la partie gauche de la carte ? Cinq colonnes très racées au premier plan  et de nombreuses colonnes en arrière-plan. Il s’agit , selon moi ,  du temple d’Aphrodite à Olba, aujourd’hui Uzunca burç.

 

 

Une deuxième  carte postale  ne concerne plus le camp des Achéens, mais le tombeau de Patrocle et d’Achille devenu après  Dioclétien et l’ère des Martyrs  du

28 août 284 après J. –C (commencement de l’année dans le calendrier des premiers Chrétiens coptes en usage en Egypte et en Ethiope)  l’église des Saints  Kilikian, les deux saints de Cilicie (avec un culte aussi à Isaura et à Tarse),   Achille et Patrocle, fête le 15 juillet .Heurtés  par l’amour homosexuel qui unissait Achille et Patrocle, les prêtres  firent d’Achille , aidés par les consonances en –kill, ,  un dieu père de famille, le héros éponyme de la Cilicie, Kilicius, et Patrocle en sa fille , héroïne éponyme des Louvites, Iulete,  par métathèse de louvite, devenue sainte Julitta ou Julietta  (cf. le nom du fils d’Enée , Iule, et de la gens de César, gens Iulia), toujours associée à Saint Quiilicius.

Le nom des  saints Kilik ont donné  le prénom Quilgo écrit avec une labio-vélaire  qu qui n’existait pas initialement, en italien et en corse (le patron de l’église de Vezzani en Corse,  des Ligures,  mon village), le patronyme Quilichini et , confondu avec Quirinius,   gouverneur de Syrie  cité par l‘Evangile de Luc , 2, 2, qui ordonna pendant son mandat un recensement   lors de la naissance du Christ , les prénoms Kieran, Killian,  Ghislain (avec attraction de Guillaume) et les noms de Cyriaque, Cyrillos,  Cyr ou (saint)Cyr, etc.

Cette carte postale porte au recto  la mention « Silifke.  Ayatekla » , et au verso après Ayatekla, en seconde ligne,  Aya Thekla, en deux mots , ce qui n’est pas du turc, mais  un toponyme d’origine grecque.  Ceci doit se lire : aya, interprété par les Turcs a comme le grec agia qui veut dire sainte  (ou peut-être agion au duel agia, le double sanctuaire),  et qui,  par conséquent, est  antéposé au nom déterminé.  Le nom est, avec sous-entendu  peut-être taphè ou tulè,  tombe , Pat(r)oklâia ,la tombe patrocléenne,  donnant (pa)tekl-âia,  puis Aya Tekla  , sachant qu’Achille lui éleva un tombeau  à l’emplacement du bûcher funèbre et que ses propres cendres furent , à sa mort aux prétendues Portes  Scées,  c’est-à-dire sur la côte, on  le verra,  réunies à celles de son ami.

  Cette  carte  représente

1)   à gauche  deux  niches dans une crypte de  pierres, voûtée de façon à imiter la coque d’une barque renversée en signe de trépas afin de traverser l’Achéron ou Rivière lumineuse (Voie lactée), niches dédiées à Patrocle et à Achille et qui devaient contenir chacune  une urne  avec les cendres des héros ;

2)     et , à droite  , un pan d’héroôn,   avec tout en bas l’assise d’une  muraille  en pierres très peu élevée   qui pourrait bien  être un  reste du rempart des  Achéens, derrière lequel fut édifié un énorme héroôn   dédié par Achille  à son ami  mort  . On distingue sur la carte  des pierres de taille blanches, dispersées au sol et d’autres qui ont  été insérées comme assise dans une construction, puis, beaucoup  plus tard,  dans une église, peut-être romane,  monuments  qui auraient été bâtis tous les deux  avec les pierres du rempart. On aperçoit deux lignes courbes  en pierres de couleurs différentes du reste, qui  visent à imiter les lignes de la coque de la barque renversée et qu’on retrouve dans les parois des églises européennes anciennes , car . nous dit le Net, pour les chrétiens, héritiers de l’antiquité et de la Voie lactée , la Rivière lumineuse, qu’il fallait traverser sur la barque de Charon pour atteindre le Paradis,  la voûte des sanctuaires évoque un navire retourné, la toiture évoque la coque et l'église elle-même un bateau soutenu par ses rames (les arcs-boutants). Ils voient ainsi l'église comme un navire flottant sur les eaux célestes, si bien que le terme de nef s'est vite imposé par métaphore (cf. le grec naus, navire, et le mot nèôs , temple).[

Dans l’Iliade, au chant  XXIII, on peut lire à propos des funérailles  de Patrocle qu’elles se passent  « en un lieu où les flots blanchissaient la plage ». Le spectre de Patrocle apparaît à Achille et lui dit : « Que mes ossements  ne soient point séparés  des tiens, mais qu’ils soient unis comme nous l’avons été dans tes demeures. »... Les guerriers  « déposèrent le bois du bûcher sur le rivage, là où Achille avait marqué le lieu du  grand tombeau de Patrocle et le sien. »  Ce lieu est appelé Rhoetion ou Rhoekion , du nom d’un lapithe , Rhoekos ,  dont il faut rapprocher le nom de l’île Blanche , Leukè (Leucothéa, la déesse blanche ,  étant peut-être le nom troyen d’une divinité marine,  Thétis, la mère d’Achille) , île Blanche  Leukè où Achille vit après sa mort , savoir Séleukiè. .Achille dit : « Je ne demande point, maintenant, un grand sépulcre ; que celui-ci soit simple. Mais vous, Achéens, qui survivrez sur vos nefs bien construites, vous nous élèverez, après ma mort, un vaste et grand tombeau. » 

Deux vers de Catulle cités par  Corradino (68, vers 47 et 48, omis par l’édition Budé, et à replacer selon moi en 64 après le vers  364 , ce qui complète le nombre de cinq vers par strophe (le haut tertre arrondi « teres excelso coacervatum aggere bustum »  amassé sur les cendres d’Achille):

Vivat in ore hominum plus uno clarior aevo

Omnibus inque locis celebretur fama sepulti

 « Que ce tertre vive dans la bouche des hommes et continue à être illustre plus longtemps que ne dure une vie humaine, et qu’en tout lieu soit célébrée la renommée de celui qui y  a été enseveli. »  Virgile, dans l’Enéide, chant III, vers 320 sqq.,confirme notre localisation du monument funéraire d’Achille à Séleucie  et  non à ce cap Sigée situé pas  très  loin des Dardanelles , en prêtant ces paroles à  Andromaque : « O heureuse entre toutes la fille de Priam (Polyxène) , condamnée à mourir  près du tombeau d’un ennemi , au pied des hauts murs de Troie ! »

A Elis, où , conformément à un  oracle , les cendres d’Achille  étaient censées avoir été  transférées depuis son tombeau commun avec celui de Patrocle à Troie , on lui  rendait les honneurs divins : avait-on visité ce tombeau ? Ou bien , n’osant séparer  dans la mort Achille et Patrocle, rendait-on les honneurs divins devant une tombe vide à Elis ? Il est adoré au soleil couchant par des femmes, qui  avec d’autres rites, se lamentent à son sujet (Pausanias, VI, 23 ,  3), tout ceci faisant songer à un culte chtonien et à un daimon préhellénique anonyme .

 

 J’ai trouvé chez Delcampe  des  cartes postales où, selon moi, les restes du mur en pierres scellées avec une sorte de pisé ou torchis , sans bois visible, sont   apparents, mais malheureusement endommagés  et naturellement non identifiés comme tels par les Turcs d’aujourd’hui. Plutôt que des restes de remparts proprement dits, on peut se demander s’il ne s’agit pas des restes de  tours.

  Avons-nous, dans l’Iliade,  une  description précise de ce  Camp des Achéens ?

 J’emprunte à Vinci, dans  The Baltic origins of Homer’s  tales, p. 115, sa description du  camp des Achéens : « après avoir débarqué,  les Achéens construisirent  une grande  fortification devant leurs navires : Iliade, 7,436-439,  ils édifièrent  un mur et de hautes tours pour protéger tant leurs nefs qu’eux-mêmes ». Le mur a des tours et des parapets (XII, 373, 375) et ses fondations sont faites de troncs d’arbres et de pierres (XII, 29). Il est fait de bois (XII, 36 et 35 -37 : les grosses poutres des tours  craquent lorsqu’elles sont frappées), aussi bien que de pierres (XII, 178). On peut les comparer ave  les remparts de Sardes en Lydie, de 14 mètres de hauteur, où « des assises de bois et de roseaux apparaissaient à intervalles réguliers dans les murs, faits de torchis et construits avec des briques crues reposant sur  des fondations  de pierres  qui formaient une espèce de glacis » (c’est-à-dire un Talus incliné qui sert à couvrir et à masquer les approches et les ouvrages, à rendre l'accès d'une fortification plus difficile. Glacis de protection; glacis d'un fort, d'une place-forte. On restait des après-midi sur les glacis du château-fort, une énorme ruine pleine d'échos, de cavernes et d'oubliettes (CélinE).

Mais à Seleucie le glacis sarde  était remplacé par un fossé d‘après l’Iliade, ce qui permit de placer un bélier.

Le mur n’a pas la même élévation sur toute sa longueur  et les Troyens attaquent naturellement là où il est très bas (Iliade, VIII, 683). Les troupes d’Achille, menées par Patrocle,  n’entrent que tardivement dans la bataille, car elles sont placées dans l’endroit le plus puissamment fortifié, à l’extrémité est de la plage,  à côté de celles du grand Ajax, fils de Télamon,  à l’embouchure du Scamandre, ce qui les a empêchées de voir  que de l’autre côté les Troyens avaient percé les lignes achéennes. Ce sont probablement les restes qui ont survécu en Turquie, notamment sur ma première carte postale, où l’on voit un bout de mer.

Si l’on compare le rempart de la citadelle de Troie, pourtant travail divin qui dura plus d’un an, et le rempart des Achéens, œuvre humaine, la supériorité est indiscutablement du côté du rempart des Achéens, et l’on comprend la jalousie qu’il suscita  de la part de Poséidon, qui , avec Apollon et le mortel Eaque , avait participé à la création de ces  murailles . Lorsque  les  Achéens, au début de l’Iliade, décident,  sur le conseil de Nestor,  de  fortifier leur camp en entourant les vaisseaux d’un mur, Poséidon proteste, à l’assemblée des dieux, contre cette décision, qu’il croit susceptible de diminuer la gloire qu’il avait remportée en construisant le mur de Troie .Il faut les paroles conciliantes de Zeus  pour le calmer, bien qu’il se promette détruire le mur élevé par les Achéen », écrit P. Grimal . Ne peut-on supposer que le poète sait , à l’époque où il compose  ces vers , que Poséidon a déjà , partiellement au moins , réalisé sa menace , et que le mur  a été attaqué par les éléments en plusieurs endroits  et s’est effondré sous le coup des intempéries envoyées par Poséidon ? De là le peu de restes du monument achéen, alors que la double rangée de remparts de Troie subsiste aujourd ’hui (la ligne de remparts de la ville qui , à mi-côte, double celle de la citadelle, est l’œuvre de Pallas et des Troyens).

 

 Puisque nous avons trouvé une trace des Achéens, cherchons maintenant  et toujours  dans la même région de Seleucia,  aujourd’hui Silifke, un vestige, s’il est possible, des Troyens.

Le fondateur troyen d’un temple dédié à Cybèle près de Seleucie à Olbâ  en Troade, le Troyen Ajax fils de Télamon.

1) Le contresens sur Ajax Teukris , le troyen , et non pas le fils de Teucros.

Les mythographes ont inventé un 3e Ajax, Ajax le jeune,  dont ils ont prêté la paternité à Teucer, demi-frère d’Ajax et également fils de Télamon, afin que la fondation du temple d’Olbâ fût prêtée, non pas à Ajax le grand, dont ils admettaient le suicide qui est pourtant une autre invention de Sophocle, mais à un homonyme totalement inconnu. De plus, il ne semble pas que le suicide fût autorisé dans la religion de  Cybèle, bien différente des religions païennes ,  et le souci que le grand Ajax manifesta de ne pas vouloir être incinéré semble bien étrange pour quelqu’un qui finirait  par se suicider .

 

2 Les mobiles d’Ajax pour revenir en Troade .

Qu’est-ce qui attirait à Silifke-Troie notre grand Ajax ? D’abord, ramener  les prisonniers de guerre troyens que son demi-frère Teucer  avait menés à Chypre pour y fonder la nouvelle Salamine.

Il y a d’autres mobiles : 

la nostalgie pour sa terre natale de sa  femme, l’ancienne captive Tekmessa , fille du roi Teleutas dont le nom, lié au grec teleutè, qui signifie initiation,  indique son initiation aux mystères de Cybèle ;

enfin  sa religion , celle de sa femme et de son beau-père, la religion de Cybèle . Il  ne voulait pas qu’on brûlât son cadavre, selon la coutume grecque,  car, disciple de Cybèle, il voulait  que son corps pût ressusciter, comme plus tard les Chrétiens. Aussi voulut-il être placé dans un sarcophage.  Wikipedia : «  Dans l’Antiquité, la production de sarcophages était  organisée en ateliers,  en Phrygie, à Dokimaion [aujourd'hui Iscehisar].Les sarcophages d'Asie mineure sont sculptés sur quatre faces et ornés de lourdes guirlandes accrochées à des têtes de bœuf en allégeance à Cybèle.  Les sarcophages, d'abord bas et allongés, deviendront, au quatrième siècle ap. J. –C.,  des monuments très hauts. »

3) Les trois  temples de Olbâ.

Strabon, que j’ai cité au début de ce texte, nous apprend  qu’Ajax fonda le temple de Zeus Olbien à Olbè , aujourd’hui Uzuncaburch,  à quelques kilomètres  au nord de Troie- Silifke. La déesse existe  à Rome sous le nom  Ops,   et elle est assimilée à Cybèle. Or,  les noms de Cybèle,  d’Olbana,de  Clibana,  citée par Pline, 5,94,  comme ville de l’Isaurie, désignent le Soleil  , astre qui était féminin,  et viennent de ksawel , grec crétois aFelios, d’où  grec èélios , gothique savil , troyen sol dans le nom de ville Soloi. etc.

Le temple de Tuchè , le hasard, en latin Fortuna.

 Tuchâ est en réalité une altération de Turchâ , de phrugiâ, la Troyenne, Cybèle , déesse du jeu comme le  montre le nom du dé en grec  qui est tiré de son nom, Kubos, latin cubus.

 Le temple de Zeus Olbios , c’est –à- dire de  Sabazios,   Sangarios,  parèdre de Cybèle.  

On peut se demander quand on voit les colonnes restantes de ce temple  sur la carte postale que j’ai citée si ce n’est pas un réemploi in situ d’allées  de menhirs archaïques  comme ceux qu’on trouve en Capadoce, dans toute la  Turquie actuelle, en Ethiopie, aux Baléares, et ceux qui seraient  les plus  anciens de tous,  datés d’il y  a dix mille ans, les menhirs en T ou en marteau (voir mes blogs sur le sujet) de  Göbekli en Turquie. L’essentiel est de regarder si le  « cou » du menhir est plus ou moins marqué, s’il est d’un  seul bloc ou en deux éléments si l’on veut. Or, il y a trace de ce que j’appelle le « cou » sur ces « colonnes ».

 

Le temple d’Aphrodite .

On a vu les somptueuses colonnes de ce temple sur la carte  que j’ai déchiffrée.

 4) Le tombeau d’Ajax et de Tekmessa.

J’ai acheté une carte avec les mentions « Silifke, The Roman cimetery on the  way Uzuncaburç », ayant à droite  quelques colonnes du  temple de Zeus Olbien et avec en arrière-plan, des tombes romaines, dont celle d’Aulus, le frère de Catulle, venu avec le proconsul Cicéron , semble-t-il,  qui y a fait un pèlerinage ; avec  à droite un temple  à deux étages  , le tombeau d’Ajax le grand  (et peut-être de son épouse  Tecmessa et du père de celle-ci Teleutas) .   

Sur le  haut d’une colonne, la 4e à droite, au 2e étage, on discerne, effacé par les ans, un bucrane emblématique de  Cybèle ou Kubaba , souvent représenté  comme  Sabazios qui est son parèdre,  avec des cornes , parce qu’on leur attribuait la domestication des bœufs grâce à l’invention du  joug .On peut justement discerner sur le fronton un joug archaïque, avec ces marques de sillons qui se retrouvent sur les prétendus « polissoirs » européens . 

Le tombeau d’Ajax fut peut-être transformé en temple de saint Ajax.

 Aias, génitif Aiantos,   Ajax, ou  nominatif Aiakos ,  Eaque : ce dernier,  selon la légende,  participa à la construction de la muraille de Troie avec Apollon Thymbrien ( troyen) , métathèse syllabique  de phrygum,  à rapprocher de Salaminâ, et de Sangarios , le dieu solaire parèdre de Cybèle auquel on a assimilé le dieu solaire grec  Apollon et Poseidon. Trois serpents s’élancèrent sur le mur.  Deux tombèrent morts, mais le troisième réussit à franchir la portion de mur due à Eaque. Apollon fournit l’interprétation du  présage. Troie serait prise deux fois : la première, par un fils d’Eaque, Télamon, le père de Teucer ou Teukrios,  avec l‘aide d’Héraklès et de   Pélée, la seconde, par  Néoptolème, petit-fils d’Eaque et  fils d’Achille, soixante  ans plus tard.

Uzuncaburç  désigne  le tombeau d’Ajax ,  ce naos à deux étages (au sens de barque renversée , de nef,  naus,,  attique néôs, laconien nâvos, lesbien nâizos).   Le nom d’Aiakos , juge aux Enfers, nom dont celui d’Ajax, Aias,  Aiantos , dérive, est apparenté au sanskrit  Vai taranis, au grec Akhèrôn, au latin Acheruns, qui signifient la rivière lumineuse (sanskrit dvai), la Voie lactée. (F)Aiakos  provient  de  Vai-ak-

 Pour expliquer le turc Uzuncaburç , le tombeau d’Aiakos ou Ajax,  on a , par métathèse,  de barca, de barkwa, la barque, le tombeau  , à partir de Vaicheruns ,  U(ai che)zunç +burca de  barkwa .

 Le cadavre (et non les cendres) d’Ajax le fils de Télamon, roi de Salamine en Grèce,  furent transportés de ce tombeau à  Troie jusqu’ à Salamine pour qu’on puisse lui rendre les honneurs divins. Mais est-ce qu’on n’osa pas   séparer son cadavre de celui de sa bien –aimée Tecmessa et se contenta-t-on, après inspection  du tombeau et de son état, de rapporter à Salamine des  restes fictifs ?

 

Deux autres indices glanés sur la  toile parmi les cartes postales de  Séleukia -Ilion ,  aujourd’hui Silifke en Turquie,  en   vente chez Delcampe.

 Premier indice : le lavoir et les deux fleuves  qui l’alimentent à leur confluent, le second par un ru  artificiellement creusé et surélevé.

 Voici le texte d’Homère, Iliade, XXII, vers 140 :   Hector fuit devant Achille sous les remparts de  Troie.   Achille et lui passèrent « auprès de la colline et du haut sycomore (ou figuier, sûkon  dit amauron , ibère, qui peut atteindre 20 mètres de haut  , d’où l’épithète haut, et qui peut être plus que centenaire, Ficus sycomorus L., d’origine égyptienne, planté  parce que le frottement de ses branches permet d’allumer le feu et pour ses petites figues  qui sont peut-être à l’origine des variétés des  figuiers turcs  ; à noter , détail révélateur , que l’aire de distribution géographique de cet arbre sur le Net ne peut en aucun cas comprendre Hissarlik !! mais comprend la Cilicie  ),  en descendant   le long du chemin [qui partait en zigzaguant du  rempart de la citadelle , situé au sommet ,  jusqu’au fleuve ]  et le long des remparts [les remparts  de la ville, situés à mi-côte et aujourd’hui disparus, comme le sycomore].Et ils parvinrent  près du  fleuve au beau cours [le Kalukadnos ou Scamandre] à l’endroit où jaillissaient les deux résurgences   du Skamandrios   tourbillonnant [ pègai doiai , duel, cf .  sanskrit dvayah,  de dwoyyos, double, vers 147,  et pour pègai , latin génitif fontis, de ghwo°ndh- ) . Et l’une  coule, fraîche , avec des vapeurs  qui s’en élèvent, comme les fumées  qui s’échappent  d’un feu qui flambe ; et l’autre  ne fait que laisser s’égoutter  , pendant l’été,  un filet d’eau froide comme la grêle  ou la neige, ou le dur cristal de l’eau gelée.

« Et auprès des résurgences  (qui servent de fontaines-lavoirs)  ,  il y avait deux larges et belles cuves de pierre, où les épouses des Troyens et leurs  charmantes filles lavaient leurs robes splendides, au temps de la paix, avant l’arrivée des Achéens. Et c’est là qu’ils couraient tous les deux, l’un fuyant, et l’autre le poursuivant. »

  Or, en   dehors  de la citadelle,  il y a  de nos jours,  à Séleukia , près du Göksu, un amas de pierres anciennes qui , vu leur forme , ont pu servir de pierres à laver  . Je songe ici  à la fontaine de Déo , dans la Meuse, à Mauvrages,  où un bras secondaire , une dérivation  artificielle  et surélevée,   sert à emplir  le bassin.

  Mais ce qui , à Silifke, attire aujourd’hui le regard, c’est  , près de ces pierres à laver,  la curieuse statue d’un  Zeus Tapinagi ,  sorte d’obélisque très droit , imitant un  pin (voir mon blog sur le catalogue des vaisseaux), lié dans la légende à Sangaris, et très haut,  avec au sommet la tête du dieu- fleuve    Scamandrios ou Sagaris , génitif Sangaridis, assimilé par les Troyens  à  Zeus, à rapprocher du nom de la ville de Sagalassos, de sakkar°ghw , Pline, 5, 94, aujourd ‘hui fouilles de Sakçagözu .  J’ai pu acheter   la carte postale de Sangarios Tapinagi.

D’où vient l’épithète tapinagi ? Ce mot troyen ,  pour qualifier le dieu Sangarios (qui est aussi le père d’Hécube , une des épouses  du roi Priam) , signifie  certainement les deux sources (résurgences), au duel féminin, en grec doiai pègai,  et provient de  ta , de dua,  et de ghwnadh + désinence de nominatif duel –i,  pinagi , latin génitif fontis ,  de ghwon°dh,  Fontânius , dieu des sources,  de ghwon°dh- . Les deux fontaines qui desservent les deux lavoirs  sont alimentées  par le Scamandrios ou du moins par ses deux résurgences.

 Deuxième indice : les  lectisternum du Simoïs ou Xanthos , à sec à ce moment-là.

Les hommes ont changé les noms du Scamandrios et du  Simoïs après leur  confluent,, afin de  ne pas risquer de froisser la susceptibilité des dieux –fleuves en donnant la priorité à l’un des deux. Le Simoïs  devient  le  Kallikolônè , où les dieux s’assoient en plein milieu du  lit, de la rivière  qui est à sec complètement .  Je possède  une carte postale avec la mention  Adam kay-alar Man Rocks  Silifke   , peut-être du nom de la  province , du district ou de la ville d’Adana,  qui portent également le nom d'Ala-dağ (de mont, dag  ou kay et de  ida, ila , ala ). La ville est située à moins de 40 km au sud-est du Demir-kazık ].

Ne se mouillent-ils pas, demandera-t-on ? On voit le Simoïs sur une  autre carte que je possède également  et on peut constater que le débit de son cours , avec d’importants bancs de sable, n’est pas très grand,  CF. Iliade, XX,  vers 53, où le Simoïs  est qualifié de Kallikolôné , épithète qui , malgré le scoliaste, ne signifie pas « aux belles collines »,  et le vers 151 où les dieux s’assoient au beau milieu du  lit du  Simoïs  qualifié de Kallikolônè, c’est-à-dire , selon l’étymologie,  à sec complètement .

   Il s’agit probablement d’un de ces lectisternum,  repas exceptionnels offerts aux dieux allongés devant une table chargée d’offrandes : «  les uns , dit le poète, les Immortels défenseurs d’Ilios, s’assirent dans le cours du Simoïs,  » A en juger par ma carte postale, Homère  ne semble pas avoir vu  lui-même les gravures sur le rocher , car il y a quelques  inexactitudes  dans les dieux qu’il nomme  :  ce sont en réalité Sangarios, Héraklès, Aphroditè et Cybèlè   . Poseidon , Athènè    Apollon et Arès  qu’il nomme ne sont pas figurés  , du moins sur la carte postale. Ainsi,  Sangarios (Zalmoxis,  Gabeleisos de gsabanisis , ou Sabazios)  est également  le dieu troyen des moissons d’orge et le nom latin sêg-es, sêg-etis,de seigw,   moisson, récolte est à rapprocher de son nom. Dans les bras du premier dieu sur les lectisternum du roc  on aperçoit une brassée d’orge. Il s’agit de Sangarios.

Le deuxième  n’a droit qu’à un petit naistron (chapelle) et non  à un grand lectisternum ;  il n’a pas droit à goûter les offrandes, il est debout et non couché, ce n’est qu’un demi-dieu, un héros : c’est Melkart –Héraclès, tenant dans la main droite une grosse pierre de fondation qui rappelle  son aide à la construction du mur de la citadelle de Troie  contre les assauts des Gorgones, à côté de la figuration du  lion de Némée  . Le nom de Melkart vient de l’endonyme des Ibères , am’urigh,   signifiant guerrier, qui a donné en gaulois Ogmios , métathèse de am’u(r)ighi-, et qu’on retrouve dans le  nom des louvites , métathèse de ur , ir, il  donnant Ilos , Ilion,  grec hilaros , de ilyaros par prolepse et dissimilation de l ,signifiant  propice, puis hilare, d’où saint Ellier ou Illiers.

 Le  3e présente, d’abord ,  vue de profil, Aphrodite avec sur l’épaule  gauche les attributs de son sexe ,  et  Cybèle,  avec sa  couronne solaire conformément à l’étymologie de son nom et avec la  main droite tenant , soit son tambourin , soit une pierre cubique (le nom vient de Kubèlé) , le bétyle, probablement une variété rare de  chrysobéril, l’alexandrite , qui passait pour une météorite.  C’est dans le roc de la berge ,  laissé accessible par la baisse du niveau des  eaux,   que ces représentations sont gravées dans plusieurs petites chapelles : le but était  d’attirer la bienveillance des dieux et d’obtenir d’eux que le niveau du cours d’eau remonte pour abreuver le bétail et pour irriguer les plantations d’orge.

 

Les ports de Troie .

Ils sont au nombre de deux :  

1)       à l’ouest, Coracensium qui figure sur la carte de Gaffiot,  aujourd’hui Kizkalesi .

La légende parle d’une grotte corycienne  , peut-être  d’Erciyes (de arguros , d’argent par allusion aux neiges dont il est couvert), ou Mont Argée ,  Argaewès  , volcan éteint aujourd’hui , mais qui fut longtemps en activité , près de Kültepe et de Kayseri ,  où Typhon  enferma Zeus et, Iliade,  II, 783, de monts Arimes  ou Alimes , en réalité Alimnè en Phrygie, Tite Live  , 38, 14,   où Typhée (cf. Tydéus) ou Typhôôn passe pour avoir son séjour. Il s’agit là de souvenirs antiques de secousses telluriques  (et Cf. Eschyle, Prométhée, vers 351, pour la Cilicie comme résidence de Typhon ) . Le combat du fleuve Scamandrios, dont le nom a subi l’attraction sémantique d’Ascanios (Vulcanius )  contre le feu est le  souvenir d’une éruption volcanique préhistorique  à partir de ce qui est aujourd’hui devenu un lac  dont s’échappait. l’Isaura, anciennement le Scamandrios . Il est curieux que le mythe de Typhée soit évoqué à propos des hommes  et des coursiers grecs  qui sont justement en ce lieu.  On attribue la paternité de  l’Hydre de Lerne à Typhon ; or, Lerne  a un autre nom ,  Lurnessa  ,  la patrie de Briséis, la captive aimée d’Achille , fille du roi  Briseus,  de  bregws ( breges,  forme archaïque pour Phrygios connue par Hérodote, cf.Bebreks ), le roi des Lélèges ou Pélasges. Une ville   lélesge est Lalasis , de lalagsis, lélèsge , aujourd’hui Lybre en Turquie , de Lyrbè , de lulusgw-,   vers Seleucia : ce sont probablement l’ Alimnè de Phrygie,citée par  Tite Live  , 38, 14 et les monts Alimoi ou Arimoi  dont parle Homère.     

   En face du port turc  actuel de  Kizkalesi,  correspondant à Coracensium, il y a un îlot appelé Korkyros, d’où ont émigré en Afrique les Berbères Gétules ou Gaetûlia, qui nommaient, disent-ils, cet îlot Gétônè, de korkon-, korkulos, Korkuros , ce que Pline, 35,138, confirme;  

 

2) à l’est , vers  Seleukia,  Ascanius (de volcanius , grec Tuphoôn, de ghw°khw   ) portus selon Pline, 5,121 sqq,   dont le nom  a donné l’actuel Gösek ,de la métathèse de Ascag-nos , askag- , skagwo, gwosak  ,  un joli port de plaisance, avec une rivière  correspondant au Ascanius flumen de Pline, nommé Aksu Çayı, de ascanios ,  asku, aksu et du mot turc signifiant rivière. 

Les Portes Scées , Pulai skaiai .

C’est l’altération , par incompréhension des copistes , de aulos Kilikios , car le nom du bras de mer qui sépare Chypre et la Cilicie.aulos n’est plus compris et devient Héllè dans Héllèspont qui désigne d’abord tout le littoral de l’Asie (chez Hérodote , par exemple), avant de désigner  le détroit des Dardanelles. Si Phriksos est le bélier, le nom de sa sœur Hellè  doit signifier brebis  ou biche,en indo-européen yel-na, suédois ren, islandais hreinn , allemand reen , français renne ou  pour élan , balto-slave elnis,  troyen  kheruni , haut allemand elend, aujourd’hui Elentier,  grec ellos,  de elnos , faon, arménien eln, vieux slave jeleni ,grec  cerf  ou biche elaphos de elna+ phos (cf. grec aphros, écume).. Hellè est identique à la biche aux sabots  et aux bois dorés, la biche de Cérynies , de kheruni, élan, entendons de la couleur jaune crème de certaine écume de mer. Hercule-Melkart  quitte,  comme par hasard,  l’expédition des Argonautes  qui lève l’ancre sans lui, alors qu’il est à la recherche de son bien aimé Hyllas  à Ascanius, près de Troie.  Il nous faut méditer le clin d’œil  des mythographes disant que la déesse, Atè, l’Erreur personnifiée, a été précipitée sur la colline  qui devait porter  Troie !  Cela signifie que les Argonautes se trompent en cherchant le bélier à la toison d’or après le détroit des  Dardanelles, comme plus tard Schliemann, alors que sa peau réside dans notre Troade sous l’aspect de l’écume de mer. Certains poètes ont confondu des villes aux noms qui se ressemblent comme Kios ou Cius en latin, plus tard Pruse en Bithynie , avec Côos ou Koios ou Cos,  ville citée par Pline, 4, 71, fondée par le compagnon de Melkart , Polyphème, sur l’île de Caludna, dont le nom est laltération de Gètônè, dont les Gétules disent être originaires,  devant le port de  Coracensinum (qui a pu donner kausios  , kavios ) ,   aujourd’hui  Kizkalesi .

Ce qui a pu faciliter la méprise des Achéens débarquant en Lycie et se croyant en Troade, c’est le nom du Scamandreios lycien et de ce qui est pour Strabon (602) son affluent, l’Andreios, de Scamandreios, variante donnée par un manuscrit au lieu de Aisèpos, au vers 825 : les Aphnéiens , buvant l’eau glaciale de l’Andreios,    ces Troyens que commandait l’illustre fils de Lycaôn,  Pandaros. Or, nous sommes en Lycie,  comme l’indiquent les vers V , 105 et 173, ce qui gêne beaucoup les partisans d’une  Troie sise près des Dardanelles , réduits à invoquer une homonymie (dix rivières en Asie appelées Lycios). On a , depuis une date ancienne, trafiqué le texte en interpolant  et en rajoutant  deux  derniers vers (876-877) sur la Lycie et le Xanthe : «  Et ceux que  le Lycien Sarpédon et l’irréprochable Glaukus commandaient depuis  la Lycie lointaine , à partir du Xanthe tourbillonnant », avec ajout de l’adverbe tèloten , au loin, alors que le nom du Xanthe signifie : à sec !

A noter aussi, à propos de ma correction de mélan, l’eau noire, en kélainon  , l‘eau glaciale ,que Elien ,12, 29, à propos des silures , écrit que l’on trouve le silure dans certaines rivières , comme par exemple le Kydnos , en Cilicie. Mais cette variété-là est de petite taille et la raison en est qu’un courant limpide , pur et glacial  de surcroît , comme c’est le cas du Kudnos (le Kaludnos ?) , ne procure pas au silure une nourriture abondante : ce poisson préfère une eau trouble et boueuse, et c’est là qu’il engraisse. Néanmoins, le Pyramos et le Saros , bien qu’ils coulent eux aussi en Cilicie,nourrissent des individus plus corpulents .  » Kudnos ou Kaludnos doivent être la leçon originelle plutôt que Asèpos,  Scamandreios ou Andreios .

 

  Caludna (devenu Kudnos) avec Coos ville confondue avec Cous  Kôwios île devant la  Carie  D’ailleurs, une légende rapporte que Poseidon aima Hellé et la rendit mère de Almôps , de Edonos ou Aidoneus qui est identique à Aigeus, Egée donnant  son nom à la mer Egée, et de Paeon , de Péonie.  La mer devant Troie est appelée la mer Cilicienne,Pline ,5,96,   Cilicium mare  , ou la mer Troyenne  , mer thraikiè de phr°ugwsia,  au chant XXIII (est-ce une allusion à Phrixos, de phraks-, cf. l’italien muflone qui lui-même vient  du  latin dialectal   mufrô, corse  muffolo, muffraggo, à rapprocher de  Phrixos, le propriétaire de la toison d‘or dont le nom signifie bélier, de phrag-,  et de mu, signifiant mouton  , et Aries   , le bélier, est aussi le nom d’un signe du Zodiaque ), mais aussi de phruks-,  troyen et de chrusous, doré? Cf . latin vervex, brebis  de  phruks  ) et à sa sœur Hellé .  La tradition veut que Phrixos , qui avait eu la vie sauve  grâce au bélier d’or ailé, ait passé toute sa vie dans le palais du roi  Aéètès  et qu’il y était mort très âgé.  Nous avons identifié le tombeau d’Aésyètès en Troade avec Aksu , de Aesyétès  -utès , suffixe de fleuve ,  Ask , Aksu  , de bassa, barque renversée (II, 792-94), à quelques kilomètres de Troie.

 

  

L’histoire de Troie telle que Enée (dont le nom trahit son origine proche des Ainianes  , de wai tarani, voie lactée , rivière lumineuse littéralement) ou de la métathèse  (w]Ennetes  et de Dardania-Ténédos)  la raconte.

Voici son archéologie dans  la traduction , un peu arrangée par moi ,  de Leconte de Lisle,  au chant XX :  «  Ayant ainsi parlé, Poseidon aux cheveux bleus les précéda vers la muraille haute du divin Héraklès (ou Melkart , de  am’ araghen , nom que se donnent les  Berbères  ) . Athènè et les Troyens avaient autrefois élevé  cette enceinte (la muraille de la  ville, située à mi-côte, et non celle de la citadelle) pour  mettre les Troyens à l’abri  de la baleine quand ce monstre les  poursuivait depuis le  rivage  jusque dans la plaine ».

D’abord sur Athènè, mes réflexions : il s’agit de la déesse Pallas, première divinité de la citadelle de Troie avant Apollon, car le nom de Pallas vient de kh°lk -, caillou, pierre, cf.  grec chaliks et latin calx, calculus, caillou.  D’autre part, le palladium . pierre qui se trouvait dans le sol de  l’acropole de Troie avant la construction du temple de Pallas et dont la présence garantissait la salut de la cité, vient de grec phalagks,  latin phalanx , qui désignait le fléau de la balance et à l‘origine une planche horizontale sur le menhir en bois, puis une pierre horizontale qui surmontait le menhir de pierre en forme de marteau ou de T (voir mes blogs sur les menhirs).  Il est normal, par conséquent, que ce soit Pallas, plus tard Apollon, qui donne son aval à la construction du rempart de la ville  de Troie pour la  rendre inexpugnable (le rempart de la citadelle , plus ancien en réalité , étant , lui, fait , de pieux de bois).

 « Zeus …  engendra d’abords Dardanos    et celui-ci  bâtit Dardaniè. Et la haute  Ilion, citadelle des guerriers, ne s’élevait pas encore dans la plaine, et les gens du peuple habitaient aux pieds de l’Ida, où abondent les  sources. Et Dardanos engendra  le roi Erichthonios (de am’arighen , berbère) , qui fut  le plus riche des hommes.  Car dans ses prairies alluviales (grec ilus, marécages, plaines alluviales), paissaient mille juments fières de leurs poulains.  Et Boréas, sous la forme d’un cheval aux crins bleus , les aima  et les couvrit comme elles paissaient, et elles firent des douzaines de   poulines qui bondissaient dans les champs fertiles, courant sur la cime des épis d’orge sans les coucher. Et quand elles bondissaient  sur le large dos de la mer, elles couraient  sur la cime des écumes blanches. 

 Et Erichthonios engendra le roi des Troyens, Trôs,  et Trôs engendra trois fils  sans reproche, Ilos , Assarakos et Ganymède. Et Ilos engendra  l’illustre Laomedon , et Laomedon engendra Priamos … et Ikèton , nourrisson d’Arès. Assarakos, lui, engendra Kapys qui engendra Anchisès. ».

  Voici mon résumé  de cet arbre généalogique :  

Dardanos , accueilli par Teucer,  bâtit  d’abord Dardaniè, pour lui  et pour ses guerriers avec  le  temple de Zeus  sur le Dindinon .

 Où se trouve le Mont Dindinon ?  Dans l’Anti –Taurus, et  c’est aujourd’hui  le Mont (kagi en turc) Düldül (2 448 mètres) , dont le nom dérive de dindinon, de dardanon. Les gens du peuple habitaient alors au pied de l’Ida, vers Nigde (Andaval, au IXe siècle Nahita principauté hittite  warpalawa), de virinidhi. 

Il faut faire attention au parfait homonyme du toponyme , Ida, et qui vient de vid- (cf . gaulois druid-) et désigne un bois de chêne, en particulier lorqsue l’Ida est trop loin du lieu en question, par exemple, au chant XXIII, avec  les chênes qu’on abat pour le bûcher de Patrocle : «   (les hommes et les mulets ) allaient , avec les haches qui tranchent le bois et les cordes bien tressées,et les mulets marchaient devant eux. Et, franchissant les pentes, et les rudes montées, et les précipices, ils arrivèrent au Bois de chênes (Ida)  où abondent les sources  (et non, comme toutes les traductions, « à l’Ida). Et aussitôt, de leurs haches pesantes, ils abattirent les chênes feuillus qui tombaient à grand bruit. Et les Achéens  y attelaient les mulets  qui dévoraient la terre de leurs pieds, se hâtant d’emporter leur charge à travers les broussailles épaisses. Et les Achéens traînaient aussi les troncs feuillus… Et ils déposèrent le bois de chêne sur le rivage, là où Achille avait marqué le leu pour le grand mausolée  de Patrocle et le sien. »

 Où est donc  situé l’Ida ? Il s’agit du mont Demirkazık (3 756 mètres) qui est le point culminant de la chaîne du Taurus.

Troie ne s’élevait pas encore dans a plaine jusqu’à ce que Trôs, devenu le roi des Troyens, la fondât et lui donnât son nom de Troie ,  donc antérieur , contrairement à ce qu’on lit, à celui d’Ilion.

Enfin, au XIV e siècle, av. J. C. ,  Ilos , son fils, résolut de fonder,   pour ses guerriers, la citadelle d’Ilion .

La plaine devant Troie est appelée Doianton  pedion , celle qui mène à Doiantonos, soit Dindinon , aujourd’hui Düldul,  et la prétendue artère des Italiens qui figure sur les cartes postales ,  de idalian , y mène aussi, mais ne s’agit-il pas  plutôt de l’Ida lycaonien ?   

 

Nous n’avons pas encore commenté  le passage relatif au  roi Erichthonios, qui fut  « le plus riche des hommes ».  « Car dans ses prairies alluviales au pied de l’Ida paissaient mille juments fières de leurs poulains Et Boréas , sous la forme d’un cheval aux crins bleus , les aima  et les couvrit comme elles paissaient, et elles firent des douzaines de poulines qui bondissaient dans les champs fertiles, courant sur la cime des épis d’orge sans les coucher. Et quand elles bondissaient  sur le large dos de la mer, elles couraient  sur la cime des écumes blanches. » 

 Voilà une bien curieuse réflexion :

Les deux sources de la prospérité de Troie, l’écume de mer ou litharge en grec  ou spuma argenta en latin, et l’orichalque (cuivre).

1 L’écume de mer, dont le nom vient en français de Scamander , le lieu où ce minerai précieux  se trouvait, avec influence du mot francique skûm  pour écume ,  correspondant au grec kuma, flot,  latin spûma, à l’allemand Schaume,   mousse. Peut-être a-t-elle été confondue avec le blanc de baleine ou sperma-ceti (de cachalot ou d’hyperodoon) , dont les emplois sont les mêmes. Voici ce qu’en dit Wikipedia :

« L'écume de mer est un minéral blanc et tendre, que l'on trouve parfois flottant dans la mer Noire et ressemblant un peu à de l'écume. Elle a été nommée sépiolite par E. F. Glocker en référence à sa ressemblance avec les os de seiche. Elle est opaque, de couleur blanc gris, ou crème... L'écume de mer est de l'hydrogénosilicate de magnésium de formule H4Mg2Si3O10. L'écume de mer a été utilisée comme savon [latin spuma batava ou caustica, avec lequel les ancêtres des Hollandais  se teignaient les cheveux en rouge, grec aphros  nitrou ou ionien litrou,le nitron étant un alcali minéral servant à la lessive] , comme terre savonneuse et comme matériau de construction et de fabrication de pipes et de statuettes.

« La plus grande partie de l'écume de mer destinée à l’exportation est obtenue en Asie Mineure, principalement dans les plaines d'Eskişehir en Turquie, entre Istanbul et Ankara, où on la trouve en masses nodulaires irrégulières dans les alluvions (comme dans les plaines alluviales de Cilicie).  On raconte dans ce district qu'il y a 4 000 puits menant à des galeries horizontales pour l'extraction de l'écume de mer. Les principaux lieux de production sont Sepetdji (mot qui signifie  os de seiche blanc)-Odjaghi et Kemikdji-Odjaghi, à 30 km au sud-est d'Eskişehir. Ce minéral est souvent associé à de la magnésite, la source primitive de ces deux minéraux étant la serpentine... »

 On a dans cette région un  pic le Sipyle, dont le nom dérive de celui de l’os de sèche, grec sèpia , sèpiôdès ,  nous indiquant la  région où se trouvait le précieux minerai de l’écume de mer, comparée à un os de sèche), aujourd’hui le Sipahili (cf.  au chant II, vers 693 , le nom du Sélépiade Evenè  , Sélépiade venant de Sépuliadès ).  Le mont est surtout connu pour sa figure de Niobè en pleurs que le roc semble dessiner, Iliade, 24,  vers 615.

 

Le poète nous a lancé une énigme en disant que les pouliches étaient si rapides qu’elles volaient sur le large dos de la mer et couraient  sur la cime des écumes blanches. »  Les pouliches troyennes courent  en réalité sur des masses nodulaires blanches d’écume de mer, ce qui n’a rien de bien miraculeux.

Autre étonnement à la lecture de ce passage : « Poseidon aux cheveux bleus les précéda vers la muraille haute du divin Héraklès . Athènè et les Troyens avaient autrefois élevé  cette enceinte (la muraille de la citadelle) pour  mettre Mélkart (correction de ma part : pour mettre les Troyens) à l’abri  de la Baleine quand ce monstre le poursuivait du rivage dans la plaine. »   L’expression « dans la plaine » n’a de sens que se rapportant à l’écume de mer, aux os de sèche qui parsèment la plaine.

L’os de sèche dans la mythologie : l’hydre de Lerna, le sanglier d’Erymanthe  et le lion de Némée, ta Némèa  et la biche  elaphos , Elen+phos , ellos , de elnos , faon, arménien eln, vieux slave jeleni , cerf , elaphros,  vervex  , de Cérynies aux sabots  d’or.  

1 hudra est une forme dorienne et troyenne issue de la métathèse de drakôn, de ghwsodra , dragon, ici méga-

poulpe massacré par Hercule et dont les têtes innombrables sont ces os de sèche qui pourrissent (grec sapô )  dans la terre et sont des ossements blanchis par les eaux ,  constituant l’écume de mer. Ketos , de kseph, traduit par baleine , manque de vraisemblance. Le mot kètos en langage troyen désigne la sèche et vient de ce  radical qu’on retrouve dans le grec sèpion, sèche , de kseph. La bonne traduction ici est sèche, poulpe monstrueux, avec  sex pedes , six (2 bras et 4 tentacules),  grec sèpion  ou (k)sèps , serpent,  latin sèpia . Le nom de l’allié de l’hydre dans le combat contre Melkart –Héraclès est Karkeinos ou karkina en grec, cancer en latin  (c’est notre signe du Zodiaque),  crabe ou écrevisse, sanskrit karkatah, pour nous Gorgones. Les alliés de l’hydre sont donc les Gorgones, premiers habitants du pays devenu celui de Dardanos et de Dardania.  C’est dire où va se trouver la ville de Lerna ou Lernessa .de dwernantya. ».  Lurnessa est  la patrie de Briséis,   vers Seleucia.

 

2 Le sanglier d’Erymanthe, choisi à cause de ses blanches défenses, qui rappellent l’écume de mer, se vautre dans la région du fleuve Eurymedon, habitée par les Garamantes.

3 Nous avons un indice pour le lion de Némée  dans le fait qu’Heraklès doit se servir des griffes du lion pour déchirer la peau. En effet, on peut rayer l’écume de mer avec l’ongle. D’autre part, la présence de lions préhistoriques sur le char de Cybèle est un indice que la ville de Némée pourrait se situer dans le massif de l’Ida, peut-être aujourd’hui dans  la ville de Nigdè (de gvirinida, vert) dont le nom aurait été altéré  par contagion en Némeiètès,  de nigmidès. Le nom de la ville  a subi l’attraction du grec  nemos, vert  pâturage,  latin nemus , bois sacré.

L’orichalque. 

Le nom du cuivre est traditionnellement rattaché à Kupris, Chypre, et à Aphroditis – Vénus, la déesse de l’île. Toutefois, on a un mot en grec, to  diphruges, qui désignerait un oxyde de zinc sublimé que nous appellerions  tutie ou anciennement tuschie, que les Arabes appellent tutijaâ  , en  sanscrit तुत्था, tuttha  de kuphra (« vitriol bleu, sulfate de cuivre »). En réalité le mot to  diphruges signifie étain troyen (phruges) et dis vient du nom troyen de l’étain, dis(t)  , de Dignum Store aux Feroè. De même, le nom d’Aphrodite , Aphrodita en éolien et en dorien , peut très bien dériver de phrug+itas, troyen , comme le nom du cuivre , grec kupris, sanskrit kuphra de kupr-  et shukra,  qui peut très bien dériver de phrugi-. par métathèse giphru , kupros.

A-t-on trouvé de l’orichalque ? « Au début de janvier 2015, 39 lingots de cuivre se présentant  sous l’aspect de   bâtonnets , ont été découverts par Sebastiano Tusa et une équipe d'archéologues, à environ 300 mètres de la côte de la ville de Gela au sud de la Sicile, à une profondeur d'environ 3 mètres, dans l'épave d'un bateau marchand coulé à la fin du VIe siècle alors qu'il arrivait au port, probablement lors d'une tempête. Les lingots avaient probablement pour destination la ville de Gela, mais leur provenance est plus incertaine, peut-être l'Asie mineure  (pour moi, la  Phrygie et le port de   Kizkalesi).

« Les lingots ont été analysés par spectrométrie de fluorescence X par Dario Panetta, et se sont avérés être composés d'un alliage fait de 75 à 80 % de cuivre, 15 à 20 % de zinc et de faibles pourcentages de nickel, plomb et  fer. » Ceci nous donne la composition chimique de ce minerai de cuivre, qui contient du nickel et qui provient de cette serpentine nickelifère qui a déjà donné l’écume de mer.

  Une découverte  intéressante est aussi celle d’une épave, celle du Ulu Burun, datée de 1300 av. J. C., découverte en 1982 au sud de la ville de Kas, près d’Antalya, en Turquie par un pêcheur d’éponges. Ce navire sombra avec ses lingots de cuivre et d’étain, donc pour la fabrication de bronze.

La trouvaille de Gela avec ses lingots en forme de serpents ou de bâtonnets qu’on peut admirer sur Internet  (lingot, italien ligotto , espagnol lingote, vient probablement de Store Dignum  , dignum donnant  lingo, tandis que l’allemand stange  s’explique par St (ore li)°gnum) , ainsi que les lingots de cuivre de la trouvaille de Kas , pourraient très bien être de l’orichalque . La présence simultanée de lingots d’étain laisse penser que l’orichalque était, comme l‘assure Pline, le meilleur  minerai pour la fusion jusqu’à ce qu’il fût  épuisé, mais il fallait  y ajouter de l’étain, la tutie,  quand même.

Trois tertres funéraires en forme de barque renversée.

1 II, 824 sq : « Puis viennent ceux qui habitent Zéléia ,  qui est située  entre l’Ida et Troie (upai poda neiaton en grec), Troyens riches qui boivent l’eau  glaciale de l’Aisèpos (le fleuve Kelainos, qui signifie noir, sombre, mais aussi issu de la fonte des neiges, glacial,  a donné le nom du  Ceihan,  nom qui vient  de l’Aisèpos, de kseiph°n -) . Ceux-là ont à leur tête  le glorieux fils de Lycaôn, Pandaros (autre forme de Tyndaros ou Pindaros ) dont l’arc est un don d’Apollon. »Aisôpos  , le fabuliste Esope , est né sur les bords de l’Aisôpos,   de isaukwos , devenu d’abord Aisèpès, puis l’Isaura , de i, déterminatif , et de sauwa  , puis  a subi l’attraction de saura, qui signifie serpent, et qui est aujourd’hui le Saleph, de sareph, de sargwa. L’Aisôpos  portait le nom d’une barque renversée en signe de mort, venant de °skawghw –os,  skaphos , latin cavus, cf. paphos, taphos tombe,   et de la nécessité pour le défunt de trouver une autre barque et la passeur Charon  afin de traverser la rivière céleste (notre Voie lactée), grec Achèron , latin Acheruns,  Vai (lumineuse) taranis en sanskrit,

On trouve la trace de Zéleiè dans le nom du fleuve Deli-çay   aujourd’hui, de  sdelei + cay , rivière en turc. Sdelei vient de dhseim, le radical de sèma, signe d’un tombeau.

 2e  tertre funéraire, en l’honneur d’  Aesyétès    ,  aujourd’hui près de la rivière  Aksu  , métathèse de skaghwa , barque renversée ,skawu , aksu.  .  La présence d’un espion troyen rapide (II, 792-94), à quelques kilomètres de Troie, pour observer le camp des Achéens,   nous permet de  déduire  que  le camp des Achéens n’était pas visible depuis  Ilion : l’espion  «  était aux aguets, confiant en ses pieds agiles,    au sommet d’un mausolée (tumbos) en l’honneur du roi (je lis : anaktos , Pap.15) [de Colchide, de Korcyros)   Aisyietès (Pap. k2). Il épie de là le moment où, quittant leurs nefs, les Achéens passeront  à l’attaque.  »

  Qui est cet Aisyétès ?  Il s’agit du roi de Colchide Aéètès chez qui Phrixos  est mort, ou Aesyétès  , de bassa, barque +

 -utès , suffixe de fleuve ,  aksu , Ask. 

 3e  tertre, celui de Batieia, aujourd’hui , une colline près de la rivière  Sünbaş (de dhseign-, cf ;.le grec sèma , signe , bas(sa),  barque ) Çayı , Iliade, II, 811 sqq :

« Il y a devant la ville  un haut tertre  isolé dans la plaine, bien dégagé tout autour. Les hommes lui donnent le nom de Batieia ; pour les dieux, c’est la « tombe, sèma en grec , de Murina aux galops endiablés (ajout par incompréhension de cette qualification qui  ne convient qu’à une excellente cavalière comme l’était  Murina, reine des Amazones ; la bonne traduction est : la tombe de Murène aux nombreux bras. ). C’est autour de ce tertre  que se rassemblent les Troyens et  tous les alliés. »

 Remarquons tout ’abord qu’il y a une langue des dieux : c’est naturellement le dialecte chypriote et troyen.
Nous allons étudier successivement les noms énoncés : Batieia, Murina et Sêma.

1 On fait venir Batieia du mot grec signifiant ronce, batos ; mais c’est inexact. Le toponyme dérive du nom troyen et grec de  la Voie lactée,   appelée « rivière [taranis en sanskrit ] lumineuse [ dvai]», de (d)vai tirini,   vaitiei-a .  

L’appellation  ne dérive  pas du  mot batos, qui désigne des  ronces épineuses , des mûres de ronces (les mures, de amauron, ibère,  de l’Ida, , mais du  mot signifiant barque, correspondant au latin barca , de gwarkana , à l’égyptien bâris , baridos , au dorien bassa , atticisé en  bètta,, d’où batus, batueia,batun.

2 Le nom du tertre dans la langue des dieux n’est pas vraiment cette « rivière lumineuse », c’est sèma am’uziken,    qui désigne  non pas la reine des Amazones (de am’arugen ) de Chypre, Murina (aussi de am’uriken ) ,mais  qui est (chant II, vers 814)  l’altération  du grec  Murainas  polybracchiônos , Murène aux nombreux bras, sèche , super- poulpe , la propriétaire de l’écume de mer, des os de sèche  présente dans la plaine de Troie (voir ci-après)  en sêma poluskarthmoio Murinès .

3   On retrouve sèma,de dhseign-, le  signe auquel on reconnaît un tombeau ,  c’est-à-dire le symbole d’une barque renversée ,   dans le latin  signum, dans le sanskrit  dhyâma  , dans le grec skaphos, barque , taphos, sépulture ,  ou le chypriote  paphos , barque.  Le mythe de la Troyenne Polyxène immolée sur ce tertre vient de l’incompréhension du nom du tertre funéraire am’urighsen,   interprété comme venant du nom de  Polyxène.

 Une tentative d’élucidation de Bérécynthienne.

Chacun connaît le sonnet des Antiquités de  Du Bellay :

« Telle que dans  son char la Bérécynthienne

Couronnée de tours… », Écho de l’Enéide , VI, vers  781-

787 : Rome , telle  la mère Bérécynthienne (Berecynthia mater) , couronnée de tours ,  est portée sur son char à

travers les villes phrygiennes. »

Dans une note, M. Lagarde qui fut mon professeur en cagne au lycée Louis-le-Grand  , parle du mont Bérécinthe en Phrygie , où Cybèle était honorée.

 Où est donc ce mont et comment s’appelle-t-il de nos jours en Turquie ?  C’est dans le massif du Taurus  que nous allons trouver une station de ski  nommée Bitlis en turc  ,de biridhès   , en  kurde Bidlîs ou Bêdlîs ,  en arménien Բիթլիս ou Բաղեշ, Baghesh, ou Բաղաղեշ, Baghaghesh, en troyen  berekunth , cf. Bithynie, le pays des pins et pêut-être le nom du royaume du Pont (de térébunth-).  C’est une préfecture de la province du même nom. Peuplée majoritairement de Kurdes, la population s'établit à 65 169 habitants en 2000, en incluant les villages alentour.

 

Mais d’où vient le nom du sommet lui-même ? Du nom persan  du pin, qui joue un rôle important dans le culte de Cybèle. Tar-andjabine en persan désigne une plante

 

l’Alhagi Maurorum, connue pour l’attirance qu’elle exerce sur les abeilles(dans  le persan andjabine, miel sauvage,   on reconnaît le nom de l’abeille, en  latin apis , sous la forme abine .Tarandjabine a évolué en Térengébil au Sinaï et a fini  à cause de sa forte odeur, par  donner  notre mot térébenthine, la résine du térébenthe ou  pin.  On remarque le suffixe –inè dans  le grec  terebenth-inè (grec rètinè, latin rèsina qui viennent eux-mêmes,  et indépendamment l’un de l’autre ,  du persan Térengébil,  la résine de térébenthe .

 Dans la Pamphylie proche, au voisinage de la Troade, on rencontre une   Perga ,de terengè -,   peuplée  par un peuple qui s’appelle les  Berekunthes) et  on  retrouve le nom persan du pin  , terebenthe, associé au culte de Cybèle ,  dans celui d’un  fleuve de Troade,  Purgam, Hurman Çayı aujourd’hui, ainsi que dans le nom d’une autre ville troyenne  , celle de  Percote , de térengéb  , perekunth- , beregamote  connue  pour son culte de Cybèle , mais aussi aujourd ’hui pour ses poires  bergamote et pour son thé parfumé à la bergamote (earl Grey).

La localisation difficile de l’Ida ou plutôt des Ida .

Où est l’Ida troyen?

 Chose amusante, j’ai pu voir « artère des Italiens » à la place d’ « avenue de l’Idale », Ida (de Lycaonie), sur une carte postale de Delcampe.

 Tentons de  trouver l’étymologie de cet oronyme. Le  poème 63  de Catulle est inspiré des Chants cypriens déjà imités,  avant Catulle,   par Sapphô au VIIe siècle av. J. –C.  Catulle reflète donc l’étymologie que l’auteur des Chants cypriens , quelques neuf  cents avant lui, avait trouvée ,  et  Catulle nous la livre telle qu’elle était dans les Chants  cypriens (perdus , hélas !) dans son poème d’Athis (63) , aux vers 29 (Viridem Idam) et 70 : « Moi, habiter sur l’Ida (pourtant censé être verdoyant) des lieux glacés, recouverts de neige? » Or , l’Ida troyen , le Demirkazık avec ses 3 756 mètres, n’a jamais dû  être bien verdoyant . En hiver, il est couvert à cette altitude de neiges quasi éternelles.

Le sens du toponyme  Ida est pour Catulle : vert  , et, indépendamment de toute allitération,   il le fait dériver du latin  viridis ,vert , bleu vert, correspondant au grec îris, génitif iridos,  avec le premier i long, à la différence du latin , issu d’une diphtongue et avec digamma initial attesté , wiris, de wirid-, et  d’un  n voyelle vocalisé en ni, niwir°d- , puis en iwir.

 

Or, il existe de nombreux Ida :

1 celui auquel on a pensé comme étant le toponyme  grec,  dorien  Ida,  ou Idè, pour ce qui est, parait-il, Kas Daghi en Turquie,le mont (en turc daghi) appelé Kas, non loin de Hissarlik .

2 Mais le Mont Ida, pour Catulle qui suit les Chants Cypriens, c’est le mont Demirkazık (3 756 mètres), presque aussi haut que le Mont Blanc.

Wikipedia  nous informe : « L’Anti-Taurus (turc : Ala-dağ-lar) est un massif montagneux de Turquie. La ville importante la plus proche est Niğde [de gwinirida, verte],   au nord-ouest. Il constitue le prolongement oriental des monts Taurus de Cilicie, et culmine à 3 756 m (mont Demir-kazık, de daghi, mont,   et avec métathèse de   viniridis, vert) ; plusieurs sommets dépassent les 3 000 m.

« Dans la province d'Adana, de idana, un district et sa ville principale portent également le nom d'Ala-dağ, de mont, daghi ou  ziçi ,kazig , kay et de  ida, ila , ala . La ville est située à moins de 40 km au sud-est du Demir-kazık.

« Sommets principaux : l’Ida, aujourd’hui le  Demir-kazık (3 756 mètres) ;

le Dindima de Catulle, ou  Mont Düldül (2 448 mètres)  .

« Le mont (daghi en turc) Düldül (turc : Düldül Dağı) est un sommet de l'Anti-Taurus situé dans le district de Dü-ziçi (du mont dül) dans la province d' Osmaniye. » C’est notre ta Dindima , de dardania,  dundum(a), duldul  aujourd’hui.   Cybèle est  appelée la souveraine du Dinduma par Catulle, 63,13.   Le nom de Kubèlé, d’étymologie très  discutée, vient probablement du nom du soleil.

« En décembre 2015, des spécimens de chèvres sauvages sont observés autour du mont Düldül , dans le village de Yeşildere »,   de dvinirid- (le serpent ) vert , latin viridis ,  par métathèse du d, (dv)indere , métathèses de wirida [], iech signifiant le serpent, vipère mâle , grec échis ,génitif écheôs ,  échidna  , latin anguis , sanskrit ahih. La découverte  confirme ce passage de l’Iliade,  22, 170 : « Zeus arriva à l’Ida  aux  nombreuses sources, la mère des bêtes sauvages, à Gargaros,    où il a son temple et son autel aux bonnes odeurs. »  

 Gargaros est  la ville  que les Gorgoniens occupaient avant l’arrivée des   Dardaniens,  les ancêtres d’Enée.   

La plaine devant Troie est appelée  Doianton  pedion , celle qui mène à Doiantonos, soit Dindinon,  Düldul

 3  l ’Idè de  Crète, appelé aujourd’hui  Psiloriti, le sommet  qui a perdu ses arbres ;

4 Idalion  ,  métathèse de virida- ion  à Chypre, cité par  Pline,  5,135, ville et promontoire célèbres pour leur  temple à Vénus (cf .le nom de l’Italia , de Idalia ,  à cause du fils d’Anchise et de Vénus,  Enée) .

Comme l’île de  Chypre est dédiée à Vénus  ainsi que la ville chypriote Idalion, l’Ida chypriote,   et comme  les Chants cypriens racontent le fameux jugement , sur le sommet de l’Ida , du Troyen Alexandre dit Paris (de Kuparis , Cypris ou Vénus) en faveur de Vénus  (Chypre est près de Troie telle que nous l’avons située en Cilicie trpoyenne ), on peut se demander si ce n’est pas sur le mont Idalion de Chypre que le concours de beauté   entre les trois déesses est censée se passer plutôt que sur l’Ida troyen.

5 Idalè , génitif  Idalès , de wirida  avec un i long, en Mysie,  citée par Pline ,5,126. C’est la  même, semble-t-il, que l’ Idalè, métathèse de vileda , vireda,    dans la plaine appelée (I) Doianton  pedion , à laquelle mène la prétendue avenue des Italiens,  de idalian.

 Cet Ida est  différent de l’ Attalia ou  Attalêa en  Pamphylie qui  est la ville des Atlantes, aujourd’hui  Antalya en Turquie.

Le nom complet de ces villes était le Serpent bleu (vert), en raison du tatouage au fer chaud sur le front ou sur le torse de ces  Ibères « au torse d émeraude », comme dit le poète, tatouage qui représentait un serpent.

 

 

Le très difficile problème des deux cours d’eau, le Scamandrios et le Simoïs : la sècheresse qui, à un moment donné,  leur a  donné leurs noms.

D’abord, il faut se pénétrer du fait que, en cette contrée, les fleuves disparaissent dans le sol, et qu’ils changent souvent de cours. D’autre part, le mot fleuve   en turc se dit selon les dialectes nehri , métathèse de hrine  ,  ou irmagi , ou irnaje,, ou encore ucurge, métathèse de hr°naghi  apparentés au  finlandais njoki, rivière, à  l’estonien   jögi, ,-ce qui montre l’apparentement  de la langue  turque  au groupe ougro-finnois (Hongrie et Finlande) ;  le mot affluent se dit çayi.

De plus, Virgile, Enéide, III, parle du Xanthe , puids du Simoïs , comme d’ « un mince  ruisseau à sec du nom de Xanthe » tradJ. Perret, p.79),vers 351,  et304 : « un Simoïs menteur » (trad. Baudelaire) .

 Voici ce que j’ai trouvé sur le Net à propos du réseau hydrographique de la région : 

« Göksu Nehri ( Saleph [ Aisôpos, Aisèpès] Calycadnus ou Scamandrios )

Ceyhan Nehri , formé de la confluence des rivières Hurman Çayı (du nom de la rivière Pyrame en Cilicie) et Göksu Çayı,  Aksu [rivière de Zéléia , l’Aisyètès , ou Aisôpos ou Aisèpos   ] Nehri, Deliçay [aussi rivière de Zéleia]  , Sünbaş Çayı (de Batieia sèma) ,  Kesiksuyu,  Kilgen [les deux derniers de Kilikien].

Seyhan Nehri ( Saros) formé de la confluence des rivières Zamantı Irmağı (tr) [ le Xanthe ou Simoentos , SimoÏs ], et Göksu (tr) Üçürge , Deresi

«  Le Seyhan (Seyhan Nehri ou, hésitation sur sa fonction de fleuve ou d’affluent,  Seyhan Çayi) est un fleuve turc qui prend sa source dans les monts Taurus et se jette dans la Méditerranée peu après avoir traversé la ville d'Adana,  en Cilicie.

« Le cours supérieur du Seihan  est formé de deux branches, la plus orientale est appelée Göksu [ c’est notre  Scamandrios et son nom vient de Kalukadnos, de gaukd-] considérée comme la branche principale, l'occidentale est appelée Zamantı Irmağı (le fleuve  dont le nom était en grec au nominatif  Simoentis,  génitif Simoentos  , latin Simoïs, génitif Simoentis  ) :  les deux confluent dans le district de Kozan.

« Le cours du fleuve est barré par les barrages de Yedigöze, puis celui de Çatalan [de Cay, rivière, + des habitants

d’Attalia , Attalenses] et juste en amont d'Adana  par celui de Seyhan.

« Le cours inférieur de ce fleuve [l’Isaura ]a changé à plusieurs reprises et il a eu au cours de l'histoire une embouchure commune avec le Ceyhan  ;  il était alors considéré comme l'un de ses affluents[]. Actuellement leurs embouchures sont distantes de plus de 60 km.

« Son nom antique est le Saros [de soras,sauras   Isaura  ]  . Le nom du Seyhan (à rapprocher de celui de la Sogdiane, de sagw , Sagarios et de Dionysos, métathèse de sogdianus )  est à rapprocher de celui du Sihoun, nom donné par les géographes arabes du Moyen Âge au Syr-Daria [de Saros + daria, signifiant rivière, de l’indo-européen adura ,  cf. en France  le nom de l’Adour].[Le nom de Ceyhan est à rapprocher de Jihoun , nom donné par les géographes arabes du Moyen Âge à l'Amou-Daria , faisant ainsi un lien entre la Cilicie et la Sogdiane. »

Le nom du  Xanthos , qui  fait partie de la « langue des dieux » (dialectes chypriote et troyen qui ont conservé un archaïsme sémantique avec le sens premier de xanthos ,  sec, conformément à l’étymologie, par opposition au grec commun) a donné le nom du Saleph.

Quant à  Sangarios ou Sagaris, dont le nom est souvent abrégé en Gallus,   son  nom complet a   signifié  le lieu où l’on peut marcher à pied sec, savoir  ksèrobatès, du grec  xèros, sec, et de bainô, marcher,  comme Plutarque nous le  révèle  dans son opuscule Des fleuves, 12, 1,  et ,  malgré l’attraction sémantique de Ascanios, le nom du dieu  Sangarios a vraisemblablement donné le nom du Scamandrios  , de s(a)g°anari-os,de ksanara [sec , cf.  Latin serenus, sec, sans nuage]+ grec batos,adjectif verbal  de bainô, ,  marcher.

 Le Scamandrios est devenu le Kalukadnus   qui  devient lui-même le Saros. Le Saros, de sagarios,  ou l’Isaura,  se divise en deux bras dont l’un, celui de l’ouest, porte sur ses bords   la ville de Seleukia, qui ,  au confluent de deux bras   , était appelée à jouer  le rôle de port.  Le Kalikadnus  ou Scamandrios a donné Göksu, de  (kali) kadnus , göksu par métathèse ..  

 Le  Ceyhan Nehri est formé de la confluence au nord , plus haut que l’autre confluent, des rivières Hurman Çayı , la  Purame en Cilicie,   et Göksu Çayı , lui-même  issu de Aksu Nehri , Deliçay Sünbaş Çayı,  Kesiksuyu (de kilikius) et  Kilgen (de Kilikiensis).  Le nom du  Ceihan   vient  de Kelainai ( ou Kelaineus ),noir,  nom également d’une ville de Troade , et a pris la suite du fleuve appelé  le Kedrus ( de  Kelaineus), le noir.

Réflexion à propos  de ce nom qui signifie en grec classique noir.

Je pense que , comme pour Xanthos signifiant  sec, il s’agit d’un archaïsme sémantique, pour lequel il faut se rappeler que le climat fait que les pluies tombent en hiver et que  le printemps est la saison des crues , celle  où les fleuves , à sec au plus fort de l’été , charrient le plus d’eau .Par conséquent, kelaineus est à rapprocher du grec  chiôn, chionos, neige, eau glacée , cheimôn, cheima, hiver,  arménien jiun, neige, sanskrit himam cf Himalaya, anglais snow. Kelaineus est une forme carienne (sans aspiration) de cheimal- (cf. cheima, sanskrit himal-, latin nivalis) qui donne par métathèse du l   kelain- , d’où kelains, kelas  et au neutre kelan , confondu par les copistes avec mélan,noire ,  de là la surprenante eau noire de l’Aisôpos, pour son   eau glaciale. Il faut partir de kelan  hivernal, issu de la fonte des neiges ,afin d’ expliquer cette eau prétendue « noire », en réalité issue de la fonte des neiges au printemps. Noire est donc à traduire par (eau) glaciale. Ceci m’amène à  revenir sur les deux sources du Scamandrios, dont l’une serait chaude. Il y a eu confusion entre deux homonymes : caligo, caliginis , brouillard , ténèbres hivernales, de chaligw°n -, cold en anglais  , latin gelidus,   et calidus , chaud.  La rumeur d’eau chaude ou tiède provient d’un  passage mal traduit  de Homère , Iliade, XXII, vers 150,  sur une des deux sources et de la comparaison, très mal venue au demeurant, du brouillard qui, en été,  flotte sur l’eau de la source glaciale avec la fumée qui s’échappe d’un feu qui flambe : «  l’une coule, tiède, et une fumée s’en exhale comme d’un grand feu ;  et l’autre   filtre   , pendant l’été,  froide comme la grêle  ou la neige, ou le dur cristal  de la glace » , traduit le poète Leconte de Lisle. Au lieu de la bonne traduction  : « Et l’une  ruisselle, fraîche,  avec des vapeurs  qui s’en élèvent, comme des fumées d’un grand feu qui flambe ,  et l’autre  ne fait que laisser s’égoutter,   pendant l’été,  un filet d’eau froide comme la grêle  ou la neige, ou le dur cristal de la glace » .

 

Le dieu de  la citadelle d’Ilion, Apollon.

 Apollon Thumbrien , troyen,  de phrygianos (Iliade  , X, 430) est le dieu de la citadelle, Pergamè, de Troie. Les formes de son nom sont intéressantes : dorien Apellôn, troyen Apellyana  thessalien Aploun, lydien Pldans, donc à partir d’une labio-vélaire initiale.  C’est  d’abord le dieu de la croissance et de la protection de la vigne, en grec ampélos , avec les vrilles de celle-ci qui sont symbolisés dans  le  chapiteau ionique et dans le chapiteau troyen. Puis il devient le dieu de la protection de la citadelle, pergame , à rapprocher du latino –étrusque arx, citadelle , de (p)ark-s et  du nom grec purgè, tour (on peut encore voir  cinq tours sur la citadelle de Silifke  , à rattacher au nom de la ville, en grec polis, étrusque urbs,sanskrit pûr,  purih, lituanien pilis, citadelle , d’un radical pw° gw r ).

Je n’aurai garde d’oublier Pessinunte , Pessinoentos, de pergin+ suffixe –oentos,   aujourd’hui Bala Hissar (lik), Bala  venant de  Kubala  ou Kubaba , Cybèle , qui donne son nom à la  Gala (tia), Galatie , connue pour son culte de Cybèle,  comme à diverses pierres   symbolisant le soleil éteint au solstice d’hiver,  défunt, mais qui renaîtra quelque jour.  A Pessinonte,  le bétyle (de baitulos,   métathèse de virida , vaidura, une  pierre cubique verte, d’un  violet- noir],  qui  représente  Cybèle,   passait pour être une météorite  tombée du ciel.

 La preuve que notre Pergame est bien celle de Troie est que les Turcs ne l’appellent pas hissarlik, citadelle en turc, comme ils l’ont fait pour  Pergamon ou Pergamos en Grande Mysie citée par Hérodote, 7,112,  qui pourrait bien être l’Hissarlik de Schliemann , avec sa  célèbre bibliothèque, Pol.,  4, 48, 11  et par Xénophon,  Anabase,7, 8, 8 et 23.

 Mais  les Turcs  ne comprennent plus aujourd’hui le mot  pergamos  qui, à Silifke,  est altéré en beregamès, ou même en Portugeses   dans l’avenue des Portugèses sur les cartes postales, à la place du chemin de la citadelle.

La difficulté  des deux Séleukia  dans notre région.

Notre Seleukia ou Silifke , très bien. Mais il y a de nombreuses Seleukia, même dans le voisinage, et  il  faut ouvrir les yeux, car une deuxième Seleucie, dont le nom signifie escarpée comme celui d’Ilion –Seleucia,   existe, dans la Pamphylie voisine, aujourd’hui Isikli,   de  Seleukia aussi  .

 Cette région est appelée aujourd’hui en Turquie (carte sur le Net) Magnavat , mot qu’il ne faut  rapprocher, ni  de la Magnésie de Lydie  ni de la Magnésie de Carie, mais d’une évolution phonétique du mot  Pamphylie ( cf .Pelag-onie  et   Pa-phlag -onie , la terre des ânes sauvages , de khw°l gw-,  grec kobalos , porte-faix, porteur de charges, nom des mules , puis du cheval, +ajout de -gonia, de gzom , pays)   : pour  Pamphylie,  de pa- wkh°lgw , et en turc (a)mag- ,  g de Kobalos , -na (g)vat ( de  la même racine gzwom , pays, donnant cette fois don , d devenant t),wat . Cette région est en face de Lesbos et du golfe d’ Edermit actuellement, jadis d’ Adramuttium, avec la ville de Pedasos en grec dont Pline, 5,122, nous apprend qu’elle est  identique à Adramuttium (leurs noms  signifient tous  les deux : aux nombreuses sources,cf.  grec pègè).

 Or, deux villes importantes sont situées dans  cette région  ravagée par Achille, Thèbes et  Lurnessa, la patrie de Brisèis,  la bien -aimée d’Achille, cause de sa colère.

Lurnessa , de  Lurnavssa,  a donné en turc Lubrè , puis  Librè,  avec ses  belles ruines antiques, que  les Turcs assimilent à  une ville du voisinage, l’ancienne Séleucie de Pamphylie, Isikli.

 

Conclusion.

Il faut se souvenir que le  nom de Troie  a précédé celui d’Ilos, Ilion, et que Ilos-Ilion  a pu laisser davantage de traces. La seule  région où  Ilion - Wilusa se dissimule  , c’est  la région de Seleucia , métathèse de wiluksa  (Iliôn) , de salukwia  (cf. Louxor en Egypte de lukws°r), de nos jours Silifke en Turquie . Archéologue amateur sur cartes postales (Delcampe sur le Net), j’ai acheté une carte postale de Silifke, avec la colline qui porte Ilion et le Göksu ou Kalukadnos ou encore Scamandrios qui coule tout autour .

   Il serait nécessaire de comparer pour la Troade le texte homérique avec celui de Pline l’Ancien  au livre V, 93, 94,  109 et  sqq,  de son Histoire naturelle et même le livre III, où l’étude la Tarraconnaise (Troyens émigrés de Phrug-goni

a, cf . d’autres émigrés en  Corse  Taravo )livrera des rapprochements  onomastiques intéressants.  Pline  est l’équivalent de Wikipedia pour l’Antiquité avec ses 27 livres d’Historia naturalis    issus de 2000 ouvrages et de 100 auteurs, qu’il faudrait pouvoir compléter par quelque bonne carte détaillée  pour la région de Silifke avec les noms et les cours des  rivières et avec même les hameaux actuels, ce qui permettrait de compléter et de corriger mon texte. 

 

Ainsi, grâce à une première découverte, celle du surnom troyen de la Séleucie de la Cilicie troyenne , grâce à la découverte du  camp des Achéens retrouvé, Tichachea, ,  à d’autres  découvertes avec les cartes postales de Delcampe et grâce à celle des fleuves de Turquie et de l’Ida troyen  sur Internet, je m’estime en droit de situer en Cilicie la ville homérique d’ Ilion ( grec homérique féminin  Ilios, de wilusos) ,  très précisément à  Seleukia, aujourd’hui Silifke , représentant  la métathèse de wiluksa qui signifie escarpée,  de ksalewksia ,  puis seleukia, au confluent du Simoïs   correspondant au Zamati turc et du Scamandrios  ou Kalukadnos correspondant au Göksu.  

 

N. B. Si ce  blog vous a intéressé,  ne manquez pas de lire  mes blog sur Le catalogue des vaisseaux et sur L’orichalque et les noms des  métaux dans l’Antiquité, ainsi que La véritable Ithaque.

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