mardi 9 février 2016

Le Prince Rouge, Jean Orth, a-t-il disparu en Calédonie ?

Le Prince Rouge, Jean Orth, a-t-il disparu en Calédonie ?
(en collaboration avec Françoise Griscelli pour la partie généalogique)
Le roman de A. Laubreaux (1941), J’ étais un autre!! ,  et la disparition de Jean Orth.
A. Laubreaux était lié à la Calédonie et grâce à Me  Paul Guraud  de Levizac il eut connaissance de divers manuscrits  de bagnards, par exemple celui de Delfaut (voir mon blog) et, dans le cas présent il employait le libéré Pécheux à son étude. Il a eu ainsi entre les mains le manuscrit de ce bagnard et Guiraud en a livré quelques indications tant à Laubreaux qu’à Madame Danton, née Hagen. Il y avait indiscutablement usurpation d’identité et le nom du quasi-relégué  français   Louis Charles Pécheux dissimulait celui du citoyen américain  Philippe Pons, coupable de crimes. Selon moi, Laubreaux a utilisé le manuscrit du bagnard pour la partie américaine de l’œuvre (p .  142- 190: arrivée en Arizona,  le mystère du ranch, l’enlèvement,double meurtre à Nebraska, Pécheux disparaît et disparaît) et il a rajouté presque tout le reste (sauf une partie généalogique sur Saint-Domingue).Tout l’épisode romanesque de Pécheux Pons en tant que fils naturel de l’ex-empereur Ferdinand Ier, démissionnaire et dément (la savoureuse entrevue de Pons, sa mère et l’ex-empereur à Prague) comme espion autrichien sous le nom de comte de Keirmann et comme traître au Prince Rouge , Jean Salvator, duc de Toscane et à son cousin le prince Rodolphe , l’assassinat de Jean Orth à Nessadiou près de Bourail en Nouvelle-Calédonie par notre bagnard unijambiste, tout ces aventures rocambolesques sont l’œuvre de Laubreaux.
La paternité prêtée à l’empereur Ferdinand Ier.
Cette paternité de la mère de notre héros Pécheux –Pons est invraisemblable car l’ex-empereur n’a jamais consommé même son mariage officiel. Quant à l’espionnage et à la trahison au profit du gouvernement officiel autrichien dont Pécheux –Pons se rend coupable et à l’assassinat en juillet 1891  à Bourail de l’archiduc Jean Orth venu pour se venger de Pons,assassinat qui en est la suite, les dates ne confirment rien de tel.
C’est le 30 janvier 1889, à Mayerling, qu’on  retrouve le prince  Rodolphe, héritier de la couronne d’Autriche, et sa maîtresse Marie Vetsera morts. A  cette date, Pons- Pécheux purgeait sa peine depuis 1887 en Calédonie.
La vraie histoire de la disparition de Jean Orth, le prince Rouge.
Aussi bien le Prince Rouge que son cousin le prince Rodolphe
Semblent avoir comploté pour asseoir Rodolphe sur le trône de l4autiche et asseoir Jean Orth sur celui de la Hongrie, en fomentant des é&meutes en Hongrie et en organisant un complot contre la vie du père de Rodolphe,  l’empereur régnant. Une fois le complot éventé, François-Joseph eut recours à sa police secrète pour assassiner son fils Rodolphe et sa maîtresse, ainsi que Jean Orth et son amie Milly Stubel. 
Voici ce qui est le plus vraisemblable. Tout le reste est littérature, comme celle de Jules Verne qui était fasciné depuis longtemps par le personnage d’anarchiste romantique avec le capitaine Nemo ; dans deux œuvres posthumes , En Magellanie et  Les naufragés du Jonathan, il reprend le personnage de jean Orth et lui prête des aventures en Amérique du Sud.
 La naissance à Nouméa de Albert Marie Théodore Fernand duc de Buckingham.le 29 juillet 1894 à Nouméa Malgré ses titres ronflants, dont j’avais parlé à Alain Decaux,il s’agit d’une mère mythomane. Le père était  probablement Fernand Varennes, fils du maire de Carcès dans le Var,  ainsi que les anagrammes peuvent le suggérer. Albert Marie Théodore Fernand est né  de père inconnu et d’une Anglaise prétendant être domiciliée à Carcès dans le Var et s’appeler Jenny Marpha Olympe Villiers, duchesse de Buckingham, princesse Konwalevsky, marquise de Walsandovan, 26 ans et docteur en médecine . Il a disparu en Australie pendant la guerre de 1914-1918.
Généalogie et condamnations de Louis Pécheux.
Louis Charles Prosper  Pécheux, né à Château-Thierry dans l’Aisne, le 28 décembre 1855, est le fils de Louis Etienne Pécheux , employé au chemin de fer de l’Est, qui sait signer et qui a  47 ans en 1855, et de Augustine Françoise Gaulet, 33 ans, son épouse,avec pour  témoins un bottier et un boulanger.  
Il a subi diverses condamnations à Paris et à Reims et plutôt que de subir la relégation il préféra fuir en Amérique. Voici son casier judiciaire :il est condamné à Paris 
1) à 15 jours de prison le 1er mai 1877,  pour filouterie d’aliments ;

2) à  4 mois de prison le 28 mai 1877,  pour filouterie d’aliments ;
3) à un mois de prison,  le 14 octobre 1877,   pour contravention à arrêté d’expulsion ;
4) à deux  mois de prison, le 24 janvier 1878,  pour contravention à arrêté d’expulsion ;
5) à Reims, à 8 jours de prison, le 21 octobre 1878, pour rupture de ban ;
6) à nouveau  à Paris, le 18 mars 1880,  à un mois de prison pour contravention à arrêté d’éloignement ;  
7 à nouveau à Paris, le  5 mai 1880, 13 mois de prison pour tentative d’escroquerie.
Le vrai Pécheux, unijambiste amputé  de la jambe droite (le faux Pécheux, Philippe Pons,  avait eu la jambe gauche amputée) a été assassiné en 1886 à New York, peut-être dans une bataille avec  Pons à qui il a voulu dérober quelque argent.

Philippe Pons, alias Pécheux , alias comte de Mattes-Villecomtal,  matricule 472-3272
Clerc de notaire domicilié à Paris, instruction supérieure, catholique, célibataire,sans moyens d’existence, condamné le 6 juillet 1887 par les assises du Loiret à Orléans à 5 ans de travaux forcés pour faux en écriture privée, usage de  ces faux en écriture privée et de  faux en écriture authentique .
Arrivé dans la colonie le 4 mars 1888.
Libéré le 10 juillet 1892, sous le n°8379 de la 4e catégorie, 1ère section
Passé à la 4e catégorie, 2e section, le 10 juillet 1897, sous le numéro 3272.

Généalogie de la famille Pons, originaire de Saint-Domingue, établie grâce au formidable travail de Madame S. Douyère- Demeuleneyre, ainsi que les travaux de Moreau de Saint- Méry et de l’allemand Griech   
D’abord, quelques citations de Pons lui-même dans J’étais un autre!
p.49 (c’est Pons qui parle): «  mon grand-père, un officier de la marine royale, Jean-Baptiste Pons, marié à une fille Chambon    dont le père avait pour beau-père un marquis de Sabran ».
Ma femme a trouvé un acte de baptême du 28 avril 1746 à la paroisse de la Croix des Bouquets pour la fille du sieur  Louis Boniface Chambon, huissier demeurant au bourg de la Croix des Bouquets, et de Marie Fernaud, concernant Elisabeth Chambon, née le29 mars 1746, avec pour parrain Charles Pimont, habitant (au sens de planteur),  de Sabran et pour marraine Elisabeth Martiche, épouse du sieur Nicolas Bigore.
p.66 : « le marquis de  Sabran, lors de la grande peste de Marseille en 1721-1722, s’était réfugié dans l’île de Saint-Domingue, avec sa fille ; à  Port-au-Prince, Melle de Sabran se maria avec un colon nommé Chambon dont elle eut plusieurs filles.L’une d’elles épousa un officier de la marine royale, Jean-Baptiste Pons, mon arrière-grand-père paternel, d’où le grand-père Jacques Pons qui,  avec une mulâtresse (ou femme de couleur) libre nommée Madeleine (morte âgée dans l’incendie de la plantation ) ,née chez les arrière -grands-parents de Philippe à Port-au-Prince, donna le jour à Jean-Baptiste, le père de Philippe Pons.  De ce dernier deux fils : Jacques, l’aîné,  et notre  Philippe, plus jeune de dix ans. .
p.75 : «  la maison où mon père [Jean-Baptiste] était né, où était mort son père [Jacques], était située à l’extrémité sud de Port-au-Prince, sur une hauteur d’où l’on dominait la baie de la Gonaïve. » Ainsi Philippe Pons, originaire de Saint-Domingue, est-il un mulâtre francophone de nationalité américaine, né le8 juin près de Richemont en Virginie. 

Quelques indications généalogiques glanées dans les registres de Saint-Domingue :
Seul texte où intervient, comme parrain, Jacques Pons, le grand-père de Philippe, domicilié aux Gonaïves : 
Jacques (Doucet) Pons,né le 10 novembre 1776,  baptisé le Ier février 1780, fils de Jean-Baptiste Gaston Dominique Doucet, ancien officier de l’intendance de cayenne et capitaine d’artillerie, et de demoiselle Charlotte Elisabeth Pons , habitant la paroisse de Jérémie,au Font des Hallier. Parrain Jacques Pons, ancien officier des milices habitant au quartier de la Grande Rivière des Gonaïves,  représenté par Louis  Barthélemy de La Favarange, lieutenant de juge au siège royal de cette ville de Jérémie, marraine Cécile Launay, épouse de Nicolas Joseph de Coppinse, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint Louis, major- commandant pour le roi. Signé Doucet Pons pour la mère, JBGD Doucet pour le père
Un autre enfant , Pierre Doucet, baptisé le Ier janvier 1780, né le 10 juillet 1778, parrain Pierre Boucher, ancien officier au bataillon de ce quartier, négociant , marraine Marie -Suzanne Duël- Chouquier, épouse de Louis Barthélemy de la Favaranges,lieutenant de juges.

Pons :
6393 Honoré,
6394 Pierre-Guillaume,
6395 De Pons, Jean-Jacques,
6396 mariage le 18 novembre 1783, à Jérémie de
Pons Rabon fils de André, négociant à Marseille, décédé à Jérémie le 7 décembre 1788.
Ascendants du conventionnel Charles Jean-Marie Barbaroux, négociant à Marseille, né le 6 mars 1767 à Marseille, de Catherine Pons ;
Catherine Pons, née à Marseille vers 1746, fille de Charles Pons et de Marie-Rose Pascale Seyde- Rogier, mariage le 20 mai 1766 à Marseille avec Jean  Barthélemy Barbaroux.
Parrain du conventionnel : Charles Pons, son grand-père maternel et Madeleine Rose Beaussier, sa grand-mère maternelle. 
6397 de Pons François Jozille, originaire de Souston dans les Landes ;
6398 de Pons, Marc Antoine, juriste.
6399 Pons Perry
6400 Pons, veuve Doucet, Elisabeth Charlotte.71 ans en 1829, domiciliée à Bordeaux en 1830.serait née en 1858 et semble différente de sa belle-sœur vue plus haut. .
de Pons fauvette Elisabeth, veuve Boter, domiciliée à Paris en 1814 et en 1821 (colon réfugié de Saint-Domingue), née le 19 novembre 1790 au Cap- Français.
  Dossier  Marie- Aurore de Pons, domiciliée à Paris en 1818, comprenant :
 Pons Louise Elisabeth Claire Jeanne Antoinette Clémentine, épouse Visinier, née le 5 janvier 1781 à Port -au- Prince, domiciliée en 1852 à Paris.
Pons Marie- Emilie, veuve Lions
Pons Marie- Marguerite, épouse Levacher.
de Pons Pierre- Henry, décédée le 22 juin 1832.
Avec l’orthographe Ponse :
Ponce, Jean, Joseph, Jules, né le 4 septembre 1816 à la Nouvelle-Orléans, mort en juillet 1884 à Tartas dans les Landes près de Dax. Ayant droit de colon de Saint-Domingue.
Ponse Thérèse Gracieuse, veuve Labeyrie.
Veuve Ponse, née le 18 mars 1821, domiciliée en 1877 à Bordeaux, ayant droit de colon de Saint-Domingue.
Avec l’orthographe Pont
Pont Henry, né le3 août 1799 à Toulouse (Haute Garonne), décédé en 1883 à Toulouse. Ayant droit de colon de Saint-Domingue.



Les  Sabran de Saint-Domingue :
En 1701, Louis de Pons, épouse dame Marie Guyonne de Rochefort- Théobon, d’où  Charles- Philippe de Pons, héritier de la terre de Cazenave près de Foix en Ariège. Son fils, le marquis de Pons (l’ambassadeur), son petit-fils Frédéric marquis de Pons, était l’oncle de madame la comtesse de Sabran, de Grignols (le frère de la mère) (Dordogne, près de Périgueux, ou près de Langon dans la Gironde).La sœur de Frédéric était la comtesse Dubois de la Mothe.

Pierre Bruno, noble et militaire,  chevalier de Sabran, enseigne de vaisseau sur la Charmante, officier des milices coloniales à Saint-Domingue, chevalier de l’Ordre souverain de Malte en 1714, décédé à Port-au-Prince le Ier août 1778, fils de Jean-François de Sabran, baron de Baudinard, 1702-1781, et de Isabeau de Glandevès, dame de Montblanc. Grand-père Elzéar de Sabran- Baudinard, syndic de la noblesse de Provence, mort en 1707. 9 frères et sœurs :
Elzéar de Sabran- Baudinard, 1681-1736, capitaine de vaisseau.  
Claire, 1697—1757
Joseph- Jules Honoré de Sabran, baron de Baudinard, 1702-1781, syndic de la noblesse de Provence
Nicolas, 1714-1774
Charles décédé en  1776
Delphine,
Indegonde , décès en 1774
Nicolas, lieutenant de vaisseau, 1714-1774
Elisabeth, religieuse au monastère des Dames de sainte Ursule à Riez près de Digne (Alpes de Haute- Provence)
Arbre établi par la famille de Carné-, jusqu’en 1583.

Après Saint-Domingue, la vie en Amérique.
En 1792, éclate une insurrection des nègres de Saint-Domingue contre les mulâtres. Leur plantation est incendiée et les habitants massacrés,y compris la mulâtresse Madeleine et une grand-mère paternelle. Al a suite de cette tragédie, la famille décide de quitter Saint-Domingue : « c’est de là que datait la haine inexpiable [de son frère aîné  Jacques] pour les nègres », conclut Philippe Pons. Les réfugiés de Saint-Domingue trouvent refuge d’abord à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, puis en Virginie, près de Richemont où naît Philippe Pons. Lors de la guerre de sécession son père prend parti pour les sudistes et s’engage dans leurs rangs ; il y est tué, laissant une famille désargentée. Sa veuve  décide de retourner en Europe avec son plus jeune fils Philippe. De nombreux Pons sont à même de les aider à Paris, où Philipppe entreprend  et réussit   des études de bachelier en droit. Elle laisse le fils aîné Jacques(qui se fait appeler dorénavant Jacob ou Jackie Jacoby à la tête de la plantation. Mais celle-ci est détruite après la défaite des Sudistes. Jacques finit par se réinstaller en Arizona près de Benson non loin de Tucson, où il crée un ranch. Il se marie avec une dénommée Birdie rencontrée à Santa –Fé et originaire d’Oklahoma.  « La peau blanche comme du lait, des cheveux noirs ».  Sa femme  donne naissance à un enfant, mais alors commence le drame (P. 164).
 « Un an après leur mariage, Birdie mettait au monde un enfant dont la vue au premier regard qu’il porta sur lui, arrachait à mon frère un cri de dégoût et de haine. Par un caprice de la nature, souvent  observé dans les métissages humains,alors que la complexion de la mère ne laissait plus rien apparaître de ses lointaines origines, la peau du petit être se présentait si nettement colorée qu’aucun doute n’était possible sur son extraction. J’ai assez dit et montré au début et dans le cours de ce récit la profonde répulsion que Jacob éprouvait pour tout ce qui touchait à la race nègre. Rien ne saurait peindre l’horreur et la honte qui s’emparèrent de lui en découvrant dans la femme qu’il avait aimée, choisie, épousée, une fille de cette souche maudite,et dans l’enfant qui était né d’elle, mêlé à son propre sang, le sang qu’il abhorrait !Il était comme fou. Il renvoya la nourrice qu’il avait fait venir de Sacramento. Puis, il referma sur la mère et l’enfant la porte de leur chambre, annonçant que personne, lui le premier, n’en franchirait plus le seuil.
« Il y revint, cependant. C’était la nuit. Birdie dormait. Il s’approcha du berceau où leur fils reposait. Dans l’ombre, d’une main qui ne tremblait pas, il couvrit l’innocente figure, saisit les petites narines entre deux doigts, serra doucement, tandis que de la paume il pesait sur la bouche, l’obstruant. Cela alla très vite.L’enfant remua, bandant son frêle corps dans un effort dérisoire pour retrouver l’air et la vie. Puis il demeura immobile. Alors, son misérable père le prit dans ses bras, l’emporta, alla lui-même creuser sa tombe, l’enterra dans la prairie.  »
c’est dans cette ambiance que débarque d’Europe Philippe Pons, trouvant  un frère  neurasthénique , alcoolique, renfermé dans un mutisme total et séquestrant sa femme.  
Pourtant, le signalement de l’administration pénitentiaire concernant Philippe Pons révèle qu’e son teint est basané, prouvant son origine haïtienne et gardant le souvenir d’une mulâtresse. ll n’y avait pas besoin de chercher des origines africaines à Birdie , ou d’imaginer quelque adultère , pour expliquer le teint de cet enfant. Philippe s’éprend de Birdie et se bat violemment avec son frère, puis s’enfuit de la maison,  incendiant son ranch en juillet 1883 et  enlevant  Birdie .En six mois ils traversent le Nouveau-Mexique et le Colorado : Birdie a repris son métier de chanteuse et Philippe  l’accompagne à la guitare, ou bien se fait admettre comme barman., comme garçon de salle, au besoin comme plongeur à l’office. Philippe et Birdie s’arrêtent ensuite  dans le Nebraska  où une petite fille, Hortense, leur naît le 23 juin 1884 à Sydney (Nebraska).il monte une maison de jeux   à Nebraska- City, en association pendant un an , puis seul :Hortense s’y produit comme chanteuse. Leur enfant est gardé par une parente de Birdie que celle-ci avait fait venir d’Oklahoma.
Hélas ! Son frère les retrouve au saloon où Birdie se donne en représentation sous le nom de Ida de Keirmann(peut-être le nom de la mère de Philippe Pons, Caroline Keirmann, une famille alliée aux  nobles familles  hongroises Hunyade et Scarampi) : « je parcourais tranquillement du regard le public dont presque toutes les figures m’étaient familières ;tout à coup, j’écarquillai les yeux. Vers le fond, j’avais cru reconnaître Jacob ;Ce fut un éclair. Au même instant, il se levait. Le coup partit. La voix de Birdie se brisa net entre deux syllabes ; Une tache rouge apparut sur son corsage. Elle s’affaissa dans les bras du mpianiste qui s’était précipité….Je parvins à rattraper [mon frère] au moment où il franchissait le seuil du saloon. Il ne me vit point venir. J’avais encore à la main un couteau dont je m’étais servi, un peu plus tôt, pour peler un fruit. Je le frappai au cœur. Il tomba sans proférer un cri. »
Philippe Pons fuit les conséquences pénales de son acte et, laissant sa fille aux mains de sa nourrice, prend une diligence
pour New York. La fatalité le guette : son coche a  un accident et à Indianapolis il doit être  amputé de la jambe gauche. Il finit par gagner New York, où il espère embarquer pour l’Europe. Orkaise l’arrête. Mais la police new yorkaise, à la recherche d’un évadé français et unijambiste  de la prison de Brooklyn , Louis Pécheux,l’arrête, le prenant pour Louis Charles Pécheux .je fus sur le point de m’écrier : »certes non ! Je ne m’appelle pas Pécheux ! ».  Mais brusquement je me retins. L’idée me venait que leur erreur me sauverait peut-être. Reconnu, ramené à Nebraska -City, jugé sur place, je n’aurais pas échappé à la potence…..  Leur démontrer (leur méprise), écrit Pons, p.184, , je ne le pouvais qu’en établissant ma véritable personnalité sur des faits et des témoignages qui m’eussent livré moi-même à la justice comme assassin de mon frère … Je pris le parti de me taire. »



Le retour en France,  sa vie de clerc de notaire  et ses escroqueries jusqu’à son arrestation à Montargis  en 1887 : le comte de Mattes- Villecomtal.  
Il restait au Charles Louis Pécheux à  purger une  peine de trois mois à laquelle s’en ajoutèrent trois autres pour évasion. Philippe Pons fait sa peine à Sing-Sing sous le nom de Pécheux,  évitant ainsi  la peine capitale due pour le meurtre de son frère et peut-être pour celui de son compatriote Pécheux : le manuscrit ne nous raconte rien concernant Pécheux, car son auteur voulait l’expédier au gouverneur avant son départ et il ne lui restait que deux semaines avant le départ de l’El Kantara.  C’est là que s’arrête en réalité son manuscrit  que Alain Laubreaux complète par l’assassinat de Jean Orth à Bourail. Le manuscrit est muet sur les diverses escroqueries qu’il commet à son arrivée en France,  afin, prétend-il, de réunir l’argent nécessaire à la venue de sa fille Hortense, restée à New York avec une nourrice. A Montargis, cela tourne mal et il se fait arrêter à l’Hôtel de France où il est descendu sous le nom de comte de Mattes- Villecomtal (le nom existe) pour tentative d’extorsion de fonds à l’encontre du baron de L…Il avait réclamé une grosse somme en imitant la signature du baron devenu son ami auprès d’un notaire qui, méfiant,  prévint la police. Alain Laubreaux suggère qu’il aurait fait chanter le baron compromis dans un imbroglio politique.
Sa descendance new-yorkaise à partir de sa fille Hortense Pons.
 Madame Danton, née Hagen,  a correspondu vers 1970  avec une descendante de Hortense Pons, vivant à New York, mais elle lui a écrit ne plus vouloir entendre parler de cet ancêtre.



Les raisons pour lesquelles Pons a préféré le bagne sous une fausse identité : deux assassinats, celui de son frère Jacques Pons et probablement  celui de l’unijambiste Pécheux, retrouvé en 1886 à New York.
A deux reprises, une première fois en 1886 à New York, une seconde à Montargis en 1787, Philippe Pons préfère accepter l’identité de Pécheux, et subir d’abord 6 mois de prison à Sing Sing ( Pécheux avait été condamné pour escroquerie à 3 mois de prison à Sing Sing dans l’état de New York, mais comme il s’était évadé son successeur eut trois mois de plus à purger) , puis les travaux forcés en Nouvelle-Calédonie, à la vérité pour un vol qu’il avait commis.
Pourquoi a-t-il accepté cette fausse identité ?la première fois, il risquait la peine de mort pour l’incendie du ranch de son frère à Tucson en Arizona et surtout pour son assassinat à Nebraska. En France, il craignait, en tant que citoyen américain, d’être extradé sur les Etats-Unis et d’y subir la peine de mort.
Peut-être aussi redoutait-il d’être impliqué dans la mort de Pécheux, mais la mort a interrompu son récit. 
La fin de sa vie
A sa libération, en 1892, il trouva, en tant qu’ancien  clerc de notaire,un emploi chez  Maïtre Guiraud de Lévizac à Nouméa Mais en juillet 1910 un accident à Magenta lui brise la hanche et la cuisse droites le rend complètement impotent étant donné son amputation de la jambe gauche et, en juillet 1911, grabataire, il demande à être admis à l’Hôpital civil dit de l’orphelinat. Mais il est transporté à l’île Nou chez les  indigents du bagne. Il a alors un sursaut de dignité et écrit au gouverneur pour se faire admettre au dépôt de l’Orphelinat., dans un établissement civil : « il ne faut pas que mon acte de décès mentionne ces mots terribles : « décédé à l’île Nou ». il est finalement fait droit à sa demande et il meurt le 1er mai 1921 à l’Hôpital civil de L’orphelinat.


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