dimanche 28 mai 2017

JOACHIM MARTINEZ DE PASQUALLY ET LES ELUS COHEN A SAINT-DOMINGUE

JOACHIM MARTINEZ DE PASQUALLY ET LES ELUS COHEN  A SAINT-DOMINGUE.
Le capitaine Joachim  dom Martinez de Pasqually fut l’inspirateur des illuministes du XVIIIe siècle et de la secte maçonnique des Elus Cohens ou mieux Coëns.Comme Socrate ou le Christ, il n’a pas laissé de son vivant d’ouvrages et son enseignement est connu par des ouvrages tardifs comme le Traité de la réintégration des êtres dans leurs premières propriétés , vertus et puissances spirituelles  et divines, Paris, 1899,8°, IX-388 p., par M. de P.(apus), Papus étant aussi l’auteur en 1895 de L’illuminisme en France(176+7_1774), Martinès de Pasqually, sa vie, ses pratiques magiques, son œuvre, ses disciples , suivi du catéchisme des élus Coëns, Paris,  1895, 16° 263 p. Le principal de ses disciples est le marquis Louis -Claude de Saint-Martin, né à Amboise en 1743 et mort à Aunay en 1803, auquel le martinisme doit son nom.
  Mous ne savons pas grand’chose de certain sur  le thaumaturge Martinez, mais nous savons au moins qu’il  avait épousé, le 22 août 1767, à Gornac près de Bordeaux où il habitait  alors,  la nièce d’un riche colons de Saint-Domingue, Marguerite Angélique Collas , fille de Anselme Collas . Elle aura un enfant
: Jean –Jacques Philippe Joachim Anselme de La Tour de la Case, 1768-1838 marié à Marie- Martine Berges le 26 mars 1813 . A la mort de son mari Martinez,  elle se remariera, en 1779, avec  Jean d’Ollabarratz junior né   à Saint-Jean –de- Luz le 20 octobre  1727, qui était le fils de Jean d’Ollabarratz et de Catherine Despiaube , lui-même fils de Jean d’Ollabarratz et de Michèle Muste De Pardieu de Franquesney .Etait-ce un cousin de sa femme ? En tout cas le nom de Franquesqney est bien connu à Saint-Domingue, car le 21 janvier 1691, Limonade est le théâtre d'un important affrontement entre Français et Espagnols. En représailles de l'attaque et de la destruction de Santiago (Saint-Yague, dans la partie orientale de l'île) en juin 1690, trois mille Espagnols attaquent les Français. La bataille fait plus de 300 victimes chez les Français, dont Pierre-Paul Tarin de Cussy et Francois Depardieu de Franquesnay (Famille de Pardieu) tous deux anciens gouverneurs de l'île de la Tortue[ . ]. L’origine du nom de l’île nommée Hispaniola auparavant  se trouve dans le nom de la capitale, de la partie espagnole (la République Dominicaine) , Saint-Domingue (Santo Domingo en espagnol), elle-même baptisée en l'honneur de saint Dominique de Guzmán.
Or, à la suite du  décès survenu vers 1771 à Saint-Domingue d’un parent de sa femme, nommé Pierre Collas, homonyme et parent d’un major du régiment de Foix installé à Saint-Domingue,   le capitaine Martinez se rendit à Saint-Domingue pour recueillir l’héritage ; Il s’installa en 1772 à Port-au-Prince, puis à Léogane  (les propriétés se trouvaient, peut-être, à Jaquemel ou au lieu-dit l’Ester), et y mourut le 20 septembre  1774.
L’acte de mariage du 27 août  1767 à Gornac (Gironde).
Martinez y paraît sous le nom de Mestre Jacques de LioronJoachim de La Tour de la Carce Joachim  Martinès  de  Paschuali, fils légitime de feu Messire La Tour de la Care et de dame Suzanne du Mas de Senau ; la signature est de Dom Martinès de Pasqually. Il y est fait référence à un certificat de catholicité. Le mariage , selon le renvoi en marge, a  lieu entre Mestre (il n’est donc pas considéré comme noble, car il serait qualifié d’ « écuyer et non de maître) dom Martinez Joachim de Paschuali et demoiselle Angélique Marguerite Colas, ; elle est la fille légitime de Anselme Colas, bourgeois, et de  Marie Anne Mauvigné. entre .
 Le nom de La Tour de La Carce, altéré par la suite en la Case.
Ce père imaginaire vient du nom d’un protestant fondateur de loges maçonniques , Pierre de  La Tour de la Charce  qui émigra en 1680 et prit du service en prusse . , avant 1749 ,  introduisit en France,  dans sa loge militaire de Nantes ,de rite écossais, les hauts grades , comme le grade templier de chevalier kaddoshe . Plusieurs branches de cette famille alliée aux la Tour du Pin, les la Charce et les Gouvernet, ont introduit les hauts grades  templiers dans les loges militaires de Saint-Domingue, en particulier dans le régiment de Foix qui y est installé depuis 1760..
 Lorsque meurt, en 1778, Caignet de Lester, qui serait un cousin de notre prophète et qui succéda à Martinez comme souverain de son ordre des Elus Coëns, celui qui prend sa suite est  un Sébastien de Las Casas, altération de La Carce, qui ordonne la clôture des huit temples coëns existants à  La Rochelle, Marseille, Libourne .Paris et Saint-Domingue. Le nom de la rivière de la Tour près de Léogane, doit peut-être son nom à Martinez, comme   la rivière et le lieu-dit l’Ester à la famille alliée de l’Ester.
L’acte d’embarquement pour Saint-Domingue en 1772 ;
Le registre d’embarquement du 26 avril 1772 écrit : «  J’atteste que M. Jacques Pasqually de Latour, « écuyer [noble] …de moyenne taille, cheveux noirs, portant perruque, professe la religion catholique, apostolique et romaine, lequel désire s’embarquer par le navire le Duc de Duras,Capitaine Duquatz, pour aller à Saint-Domingue. Bordeaux, le 26 avril 1772. Signé Depasqually de la Tour ». Il embarque le 6 mai 1772.
L’acte de décès de Saint-Domingue.
« Ce jourd’hui , 21 septembre 1774, a été enterré dans le cimetière le corps de Mr Joachim Dom Martinez de Pascali Delatour, écuyer (c’est-à-dire noble), …, marié à Bordeaux (en réalité Gornac) avec mademoiselle Collas. En foi de quoi [moi   Guérin] j’ai signé avec M. Collin [de l’ester, cousin] et M. Drian présents audit enterrement. »… Signé Guérin, Drian et F. Lafaurie. »   Son patronyme complet aurait, selon certains, été Joachim [devenu Jacques] Martinez  ou Martinès de Pasqually ou  Pasqualli de Livron ou Llioron  (né à Logroño) La Tour de la Case ou Casa (altération volontaire de La Garce]. Martinez teste  en 1774 en faveur de son cousin Armand- Robert Caignet de l’Ester, commissaire général de la marine à Port-au-Prince depuis 1771 qui devient souverain de l’ordre des élus Coëns.. Dans la région de Léogane, on trouve une rivière appelée de l’Ester en l’honneur de son propriétaire, le cousin de Martinez, ainsi qu’un lieu-dit plus près du Cap.où les propriétés pourraient avoir existé.
Le mystérieux héritage.
En 1779, le contrat de remariage passé par - devant Me François , notaire à Bordeaux, le3 juillet 1779,, de la veuve de Martinez ,  Marie Marguerite Angélique Collas de Magnet , et de Jean D’Ollabarratz ,  prévoyait une dot de 40000 livres ( argent de France ) en faveur de la future. Elle serait à prendre après le décès de Jean-Baptiste Colas de Magnet ,parrain et frère de la future, qui, d’accord parties, avait été désigne comme fidéicommissaire pour l’héritage de l’oncle d’Amérique, Pierre Colas, l’héritage devant à sa mort revenir aux  autres héritiers et à  la future.  Jean D’Ollabarratz se rend au Cap à Saint-Domingue pour faire enregistrer ce testament auprès du notaire Me Tach le 16 août 1781 , peut-être après la mort de J. –B ;Colas. En 1838, trois dames de Verteuil (voir ci-dessous) et Pierre La Tour Marliac , marié le 28juin 1795  à Marie -Thérèse Bonseigneur, morte en 1841, dont les Bonseigneur sont héritiers,  invoquent un testament fait  par Colas de Magnet  vers 1790 ou 1791 en faveur de Latour- Marliac(son fils naturel ?) , devant Me Bourgeois , notaire au Cap ou Me  Bressac, notaire à Port- de- Paix (à Saint-Domingue également).
Jeanne Marguerite de Collas (1760-1775),fille de Pierre de Colas , chevalier de l’Ordre royal et militaire de saint Louis,  major au régiment de Foix , frère de la femme de Martinez, , né vers 1700/1725,  et frère de Jean-Baptiste le fidéicommissaire des biens hérités,  a une fille Jeanne , qui épouse le 01/11/1786  à Escoussans, Gironde, Jean-Philippe de Verteuil  et décède à Monprinnblanc,Gironde , le 2 août 1789, , dont 3 enfants Etiennette Verteillette , mariée avec Duroc de Marin ; Marguerite Eudoxie  et Jeanne Antoninne , mariée avec de Mondenard
Les rumeurs d’une origine portugaise, ou encore grenobloise, de Martinez.
Le père de Martinez était né à Alicante en Espagne (il est dit avoir 67 ans  le 20 mai1738,  ce qui le fait naître en 1671, d’où il émigra à Logroño, toujours en Espagne, écrit avec un l mouillé ly ou li,  soit Lior(g)on.Son fils  aîné, notre Martinès, est né à Logroñ et  aurait 29 ans en 1738, ce qui le ferait naître en 1709 ou 1710 .
Avec le fort accent de dom Martinez junior qui , en raison de son enfance en Espagne parlait mal le français, cela donna, alors qu’il était né à Logroño,  la fable d’une naissance à Grenoble, dont le nom ressemble à Logroño, où les chercheurs n’ont rien trouvé, et pour cause ! Cela a donné aussi le fait qu’on ait cru qu’il s’appelait Lioron et que tel était son patronyme, alors que c’était seulement son lieu de naissance (« de Logron) ». . 
La rumeur d’une origine juive de Martinez à cause du nom des élus coëns, écrit Cohen.
D’où vient le nom des élus Coën ? Certainement pas de Cohen ni de la langue hébraïque. D’ailleurs, Martinez a fourni son certificat de baptême catholique à son mariage et à son embarquement . Martinez a emprunté ce nom Coën à Anacoena, reine et samba (prophétesse) de Haïti, la soeur de Caonabo, cacique du royaume haïtien de Xaragua, ou Yaguana. Anacoena utilisait ldes pratiques magiques destinées à évoquer les morts, qui devenaient des morts-vivants, des zombis pour utiliser le mot haïtien.La statuette en cire destinée aux envoûtements lorsqu’elle était piquée avec des épingles ou à l’évocation des morts  s’appelait d’un nom dérivé de daggoud , mot d’origine ibère, mot qui, par métathèse du d final , a donné  vadou, puis vaudou.
Quelques étymologies créoles.
L’île avait trois noms amérindiens, Aïti, Bohio et Quisqueya .Elle était divisée en 5 royaumes : Jaragua, Magua, Marien, Maguana, Higün, qui vont laisser des traces dans la toponymie de l’île, mais altérés et souvent peu reconnaissables. Le 24 décembre 1492, lors du premier voyage du Christophe Colomb, son navire amiral, la Santa Maria, fait naufrage au large de la localité de Bord de Mer. Grâce aux hommes de la tribu du cacique du Marien Guacanagarix, que Colomb avait rencontré l'avant-veille
Port-au-Prince vient d’un mot créole préons, du latin praedo, predonis, pillard, flibustier :  au XVIIè siècle, les îlots voisins de ce qu’on nommait alors l’Hôpital , aujourd’hui Port-au-Prince, s’appelaient les îles  aux Princes, entendons « aux préons », aux flibustiers ; le nom se prononce, en créole, prenz,De même, près d ‘un repaire de flibustiers, l’île de la Tortue et son port interlope, on a le Port- de- Paix, vraisemblablement pour port des « préds », des flibustiers.
Léogane vient du nom du royaume de Yaguana, parce que la capitale européenne s’y trouvait un moment.
Mirebalais , prononcé en créole mibalè,  et dont il faut rapprocher Miragonave, devrait son nom  à l’influence de Mirebeau près de Poitiers  (selon Moreau de Saint- Méry, p. 904) mais en réalité il s’agit , selon moi, d’un nom indigène déformé à partir   du nom d’un cacique ,Guacanagarix, donnant par métathèse nariguana, mirabala.  .
Quant à Petit Goave et Grand Goave , les toponymes guava et aguava  n’ont rien à voir avec le nom du fruit exotique, la goyave, mais viennent aussi  du nom du royaume (y)aguava.  Grandgoave vient de la version complète du nom du royaume où se trouvait le lieu-dit, savoir  Xaraguava, prononcé granguava.
 Gonaïve vient du nom du royaume de  Yaguana, par métathèse, de  vaguana, guanava. Dans Miragonave , on reconnaît gonaïve et mira issu par métathèse de mari qu’on retrouve dans le nom du royaume Marien.
Le nom des Cayes vient d’un mot espagnol désignant les récifs, les bancs de corail.
Samba est le nom d’un village haïtien,  et signifie le village de  la prophétesse (samba) Anacoana, celle qui inspire le nom des élus Coën.. Le mot est lointainement  apparenté au brésilien samba, désignant une danse, et qui veut dire s’agiter, être pris de convulsions prophétiques.
D’autre part, le mot Trou qui revient souvent , signifie pressoir à cannes  sucre et il est issu de l’ancien français troil, prononcé trol,avec un l mouilé , signifiant pressoir et donnant le mot treuil en français moderne (du latin torculum, pressoir à vis ou à corde qui s’enroule), de torquere, tordre .Le Trou Jérémie signifie le pressoir à cannes à sucre du lieu appelé Jaraguamira, d’une métathèse du nom du royaume Jaragua,   qui a donné aussi Jaquemel, de jaguamera,. De même Marmelade vient du nom  indigène de marimera, marimela .Le Trou -Bonbon vient peut-être du nom du bambou, comme Dondon. 
Le mot Limonade vient peut-être de limonage , qui désigne une plaine alluviale, limoneuse, mais le toponyme, incompris,   a été altéré en subissant l’attraction du nom des limoniers .
Les nombreux toponymes Boucans font allusion à des  lieux qui sentaient mauvais, qui « emboucanaient » à cause de l’odeur dégagée par les  viandes fumées  par les indigènes d’abord (le mot français est apparenté à un mot tupi-guarani muken qui existait aussi en langage haîtien), puis par les  boucaniers européens .
Pour Monte Cristo , à la frontière de la partie espagnole, où naquit en réalité  Alcidamas,fils naturel de T. de La Pailletterie et d’une métisse amérindienne, le futur général Alexandre Dumas, voir mon blog  : D’Alcidamas à Alexandre Dumas.

Le seul toponyme d’origine africaine que j’aie trouvé est Nimbé, qui désigne un lieu occupé par les Espagnols (voir mes blogs sur Lapérouse pour plus de détails). 

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